Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants

Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants

Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants
15.01.2024
France
Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants
Expérimentation animale

Immanquablement, les chiffres de l’expérimentation animale tardent à être publiés. Il nous a donc fallu attendre janvier 2024 pour connaître l’étendue de ces pratiques en France au cours de l’année 2022 : 2 128 058 utilisations d’animaux. Réduction toute relative des souffrances, déclarations des biopsies de bébés rongeurs et acharnement sur les primates : le bilan n’est pas brillant.

(À peine) moins de souffrances… ?

De manière globale, on voit dans les tableaux réalisés par le ministère de la Recherche que le nombre d’expériences de gravité modérée et sévère a un peu baissé par rapport à 2021. Mais concrètement, plus d’un million d’animaux sont encore concernés en 2022. Et cette réduction toute relative concerne principalement les rongeurs, alors que c’est l’inverse pour d’autres espèces : depuis 2018, entre 100 et 200 chiens ont souffert d’expérimentations sévères. En 2022, on atteint le record de 225.

Par ailleurs, le nombre de projets « légers » a explosé, augmentant de près de 50 % alors qu’il était stable depuis des années. En comparant avec les années précédentes, on voit que l’utilisation massive de souris en « recherche fondamentale » est en cause – mais les pouvoirs publics restent muets à ce sujet. Après tout, comme l’a dit récemment le vice-président du comité d’éthique de l’Anses/EnvA/UPEC, « des souris blanches, pardonnez-moi, ça ne mérite pas énormément de discussion ». Vous n’êtes pas d’accord ? Nous non plus.

Des pratiques restées invisibles jusqu’à aujourd’hui

Selon le ministère, l’augmentation tient surtout à un nouveau « guide » de la Commission européenne, qui fait que maintenant, si on veut couper un bout de queue ou de doigt à des rongeurs afin de vérifier la réussite d’une modification génétique, il faut le déclarer. Et d’après le résumé d’un projet approuvé cet automne, la « biopsie de queue » générerait juste un « stress ou douleur légère de courte durée » chez les bébés rats et souris…

Ce que révèlent donc ces nouveaux chiffres, c’est que chaque année, près de chez nous, des centaines de milliers d’animaux ont enduré ces pratiques sans être déclarés jusqu’à aujourd’hui. La France est d’ailleurs en retard à ce sujet, puisque la « décision d’exécution » de la Commission européenne, qui impose cette déclaration, date de 2020, et aurait dû être appliquée dès 2021

Toujours plus de macaques

Depuis novembre 2022, il est interdit d’utiliser dans l’Union européenne des primates de « première génération en captivité » (F1), c’est-à-dire dont les parents ont été capturés dans la nature, où ils vivaient en famille et en toute liberté. La raison en est que les captures menacent d’extinction les macaques à longue queue asiatiques et font largement souffrir les guenons et les singes de l’Île Maurice, où nous avons enquêté récemment.

La France, toujours aussi prompte à réagir, a pourtant fait entrer dans les laboratoires encore plus de macaques F1 en 2022 (946) que l’année précédente (639).

One Voice veille pour la défense des animaux

D’après le ministère, « à périmètre équivalent par rapport à celui des années précédentes », le nombre d’utilisations aurait diminué, passant à 1 802 025. Ce chiffre sort de son chapeau sans détailler le calcul – et on a bien du mal à en trouver la justification sur la base de ses tableaux, graphiques et explications succinctes loin d’être dignes d’un organisme qui réglemente la recherche scientifique au niveau national…

Comme chaque année, One Voice a demandé aux responsables publics les classeurs détaillés des chiffres, qui nous permettront de vous informer de manière pointue et de mettre à jour notre analyse précise, transparente et spécialisée, que nous vous invitons à consulter.

Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»

Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»

Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»
15.01.2024
Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»
Animaux familiers

C’est une innovation de la loi du 30 novembre 2021: la vente de chiens et chats dans les animaleries est devenue illégale depuis le 1er janvier 2024. Si «sur le papier», c’est une avancée pour lutter contre les achats irréfléchis et irresponsables, dans les faits… à peine entrée en vigueur, la disposition est déjà aisément détournée. One Voice s’insurge contre cet abus.

Photo : Jo-Anne McArthur/One Voice

Depuis quelques jours déjà, nous recevons une multitude de signalements partout en France nous informant que telle ou telle animalerie continue d’exposer et de vendre des chiots ou des chatons. Mais certains mettent aussi en lumière des manœuvres encore plus abjectes.

Des animaux vendus en «click & collect» comme des objets

Certaines animaleries, refusant de mettre un terme à leur business désormais illégal, proposent de nouveaux services: pour éviter les pertes d’argent, elles encouragent désormais à acheter l’animal sur le site Internet de leur enseigne, avant de venir le récupérer au magasin. Comme on le ferait pour ses courses…

Sans même chercher à se cacher, elles précisent d’ailleurs que les chiots continuent d’être livrés à la boutique malgré l’interdiction de vente qui date de près de deux semaines! Juste après le vote de la loi de 2021, nous dénoncions déjà l’absence de mise en œuvre des mesures dans des animaleries de la Côte d’Azur.

Le ministère de l’Agriculture instigateur

Mais peut-être que nos dirigeants n’avaient pas anticipé cette éventualité?… Il n’en est rien. C’est le ministère de l’Agriculture lui-même qui a évoqué cette idée, proposant d’encadrer cette pratique au lieu de l’interdire :

«Le ministère de l’Agriculture a indiqué […] que cette interdiction de cession consiste en une interdiction de la présentation physique des chiens et des chats dans les animaleries et non en une interdiction plus générale de cession de ces animaux par les animaleries. Le ministère considère donc que, si les animaleries ne sont pas autorisées à présenter en la vente, en animalerie, des chiens et des chats, elles peuvent les céder en ligne à titre onéreux. Le ministère est donc en train d’expertiser cette activité, notamment pour envisager l’encadrement des modalités de détention de chiens et des chats ainsi que les conditions de remise des animaux. Le ministère estime qu’une modification des dispositions réglementaires ou une instruction sera nécessaire à ce sujet. (sic)»

Une interdiction largement insuffisante

L’esprit de la loi est totalement perverti, et les achats impulsifs vont pouvoir continuer. Si l’on ne fait rien, cela n’ira pas en s’arrangeant, car les événements type salons du chiot sont, eux, toujours légaux et piétinent allégrement le délai de réflexion, mesure déjà minimale imposée par la loi. Et comme le commerce d’animaux a de beaux jours devant lui, les petites annonces de particuliers sont elles aussi toujours d’actualité. Nous demandons la fin des ventes en ligne, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons déposé plainte contre Leboncoin en novembre dernier.

Les rongeurs, poissons, oiseaux ou reptiles ne sont, eux, pas protégés et continuent d’être vendus comme de simples objets de consommation alors que les associations déplorent chaque année une augmentation de leur abandon.

Tant que les animaux seront monnayés comme des objets puis jetés, les maltraitances de nos compagnons perdureront. Réclamons ensemble un plan d’urgence contre l’errance féline pour mettre fin aux abandons et aux abattages en fourrière.

En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français

En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français

En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français
11.01.2024
France
En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français
Expérimentation animale

Avec l’accord du ministère de la Recherche, 22 405 rats et souris vont endurer des tests impliquant une détresse élevée.

En pleines fêtes de fin d’année, le ministère de la Recherche a approuvé quatre projets qui vont soumettre plus de 22 000 rats et souris à des stimuli douloureux et répétés. Nous dénonçons la complaisance de l’État pour ces expériences, dont il est toujours prompt à sous-estimer le degré de sévérité.

18 635 rats et 3 770 souris. Tous vont être privés de nourriture pendant des heures avant d’être isolés pour subir des douleurs locales aiguës ou chroniques. Immobilisés, ils sentiront par exemple leurs pattes brûler au contact d’un filament métallique ou de températures élevées. Ces expositions pourront être répétées plusieurs fois par jour, pendant plusieurs jours. Et c’est compter sans les lésions causées par les produits qui leur seront administrés, ni les prises de sang subies.

Si le « résumé non technique » (RNT) de l’un des projets tente de rassurer le public en déclarant qu’ « une anesthésie est appliquée avant chaque acte le nécessitant/le permettant », nous ne sommes pas dupes. La formulation employée indique d’elle-même que certains ne permettront justement pas que le moindre répit soit accordé aux rats et souris. Quand il s’agit, comme ici, de tester des anti-douleurs, leur détresse est au contraire garantie.

Des souffrances élevées et sous-estimées

La moitié des animaux utilisés endureront des souffrances dites sévères. Pour un autre tiers, elles seront « modérées ». Et il y a fort à parier que quand on nous parle des secondes, il s’agit dans certains cas de douleurs chroniques, que la réglementation elle-même classe au plus haut niveau de sévérité. Ce ne serait pas la première fois que le ministère de la Recherche ne cherche même pas à faire respecter son propre arrêté. Quand il est question de ménager un tant soit peu des animaux, ça n’en vaut visiblement pas la peine.

En France, où pas moins de 14 % des expériences réalisées appartiennent au degré de gravité le plus sévère, accepter ce type de projet à l’encontre de rongeurs ne fait pas même sourciller. Malgré les controverses et l’opposition grandissante des citoyens, les tests de nage forcée infligés à ces animaux bénéficient de la même indulgence. Et lorsque nous avions dénoncé la hausse inquiétante de naissances de souris présentant des modifications génétiques les mettant au supplice, les autorités n’avaient rien trouvé à y redire non plus.

Nous continuerons à porter la voix du million de souris et des 100 000 rats expérimentés chaque année par les laboratoires français. Pour en savoir plus sur ce que ces animaux y subissent, vous pouvez vous rendre sur notre site Internet dédié.

Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!

Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!

Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!
10.01.2024
Réunion
Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!
Chasse

Nous avions dénoncé l’illégalité de l’arrêté du préfet de La Réunion autorisant la chasse de ces milliers de petits rongeurs dès janvier 2022. Malheureusement, le tribunal avait rejeté notre référé en estimant qu’il n’y avait pas d’urgence à suspendre le massacre de ces petits animaux inconnus dans l’Hexagone. Le 29 décembre 2023, soit près de 2 deux ans plus tard, la juridiction vient de se prononcer sur le fond: les milliers d’individus abattus l’ont été en toute illégalité. Si cette décision ne change rien malheureusement pour les tangues déjà tués, elle ouvre toutefois la voie à de nouvelles actions en justice pour sauver ces animaux pris pour cibles par les chasseurs.

Les tangues, ces autres victimes du déterrage

On connaît la vénerie sous terre des blaireaux et des renards, mais d’autres espèces sont visées par cette pratique cruelle: à La Réunion, les tangues en sont également victimes. Chaque année, près de 100 000 d’entre eux sont tués après des heures de traque. Rien n’est épargné à ces petits animaux, déjà braconnés toute l’année.

Leurs souffrances sont méconnues, de même que l’écologie de cette espèce singulière. S’ils entretiennent une ressemblance avec les hérissons, notamment en raison de leurs piquants, il n’existe pourtant pas de lien entre les deux espèces. Du reste, on ne sait pas grand-chose de ces animaux, si ce n’est qu’ils n’aspirent qu’à vivre tranquillement sans risquer à tout instant de voir les chasseurs ou braconniers détruire leurs familles et leurs lieux de vie.

Sur la forme et sur le fond, une décision doublement illégale

Après notre mobilisation contre la vénerie sous terre des blaireaux qui nous a permis d’obtenir la suspension de cette pratique dans près de trente départements et de confirmer l’interdiction absolue de tuer les petits, ce raisonnement est repris par le juge réunionnais. Il confirme ce que nous clamons depuis des années: le déterrage opéré par les chasseurs et l’envoi de chiens aux abords des terriers conduira nécessairement à ce que des familles entières soient décimées, y compris les petits.

Enfin, le jugement reproche au préfet d’avoir ouvert la chasse en ne transmettant au préalable aucune information sur la population de tangues, et ce alors même que celle-ci décline et fait l’objet de peu d’études scientifiques. Pourquoi s’embarrasser de telles formalités lorsque le seul objectif est de faire plaisir aux chasseurs?

D’après le projet d’arrêté relatif à l’ouverture de la chasse à La Réunion, le préfet devait à nouveau autoriser la traque des petits mammifères. Si cela se confirme, nous serons bien entendu là pour porter la voix de ces animaux massacrés par dizaine dizaines de milliers chaque année, en référé s’il le faut.

Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie

Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie

Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie
04.01.2024
Antibes
Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie
Delphinariums

Le 28 novembre 2023, le ministère de l’Écologie a court-circuité l’expertise indépendante que nous avions obtenue en justice en envoyant ses propres vétérinaires à Marineland. Nous avons eu accès aux rapports rédigés par lesdits professionnels. Le vétérinaire spécialiste (lui) des orques en captivité, David Perpiñàn, est pour le moins étonné du contenu de ces documents.

Le gouvernement a envoyé ses experts pile le jour où devait être organisée la réunion avec ceux nommés par le juge, nous obligeant à la reporter. Elle est aujourd’hui fixée au 19 janvier, mais les orques seront-elles encore sur place ? En attendant, les vétérinaires dépêchés à Marineland par le ministère de l’Écologie ont conclu que Wikie, Inouk et Keijo étaient en bonne santé et que l’état des bassins, la qualité de l’eau et les conditions de captivité étaient impeccables.

Mais puisqu’on vous dit que les orques vont bien…

Les rapports des deux vétérinaires choisis par le ministère sont tellement en accord que, dans leurs textes, on retrouve aussi les mêmes fautes de frappe. Et non seulement ceux-ci n’ont pas jugé nécessaire d’observer Wikie, Inouk et Keijo pendant plus de deux heures en tout et pour tout (par comparaison, David Perpiñàn a passé deux journées entières au bord des bassins fin septembre et fait des observations nouvelles jusqu’à la fin de la seconde), mais il ne leur a pas non plus semblé bon de consulter les suivis médicaux antérieurs à 2023.

Forcés de reconnaître l’usure extrême des dents dont souffre Wikie, les comptes rendus minimisent la souffrance de ces géants des mers et se contorsionnent pour arriver à la conclusion qu’ils sont en pleine forme. Malgré la douleur continue d’Inouk, malgré les traitements lourds et récurrents qui doivent lui être administrés… Les vétérinaires sont sereins : d’après eux, Inouk prend des médicaments, donc il va bien.

Quant à Keijo, il a perdu 10 % de son poids (plus de 220 kilos) entre sa 9e et sa 10e année. Pour un adolescent en pleine croissance, quoi de plus normal qu’un tel amaigrissement ?

… d’ailleurs l’industrie de la captivité est d’accord

Les textes des vétérinaires ne citent aucun article scientifique, mais s’appuient sur les données fournies par le lobby de la captivité (l’Association of Zoos and Aquariums, l’European Association of Zoos and Aquaria et l’European Association for Aquatic Mammals), dont les recommandations ne reposent sur… rien. Wikie, Inouk et Keijo peuvent bien patauger dans une eau pouvant atteindre 21°C alors même que les températures ne dépassent pas 11°C dans les eaux où ont été capturés leurs parents, aucun problème !

Sans rapport d’autopsie pour Moana, les vétérinaires parient que sa famille ne risque rien.

Et qu’importe que la cause de la mort de Moana soit toujours inconnue plus de quarante jours après les faits – un délai jamais vu dans les delphinariums -, la conclusion des rapports est formelle : aucun facteur de risque lié à son décès ne peut constituer une menace pour les survivantes. Ah bon ? On avait compris que les conclusions de l’autopsie n’étaient pas encore connues.

Le tapis rouge est donc déroulé pour le départ imminent des orques vers le Japon. Il ne manque plus qu’un petit coup de tampon et voilà la consultation de l’autorité scientifique compétente validant l’exfiltration…

«La loi « contre la maltraitance animale » de 2021 permet aux delphinariums qui mènent des programmes de recherche scientifique de continuer à posséder des cétacés. Or ces programmes existent, ils ont toujours été une condition sine qua non de l’autorisation de détenir ces animaux. Cette loi donne l’illusion que Marineland ne peut les garder au-delà de 2026. Le parc utilise ce faux prétexte pour vendre au pire des réseaux cette famille orque si unique. Et le ministère de l’Écologie serait capable de dire qu’il a tout fait pour aider les dauphins et les orques nés en France et dont il avait la responsabilité.»Muriel Arnal, présidente de One Voice

Pour empêcher le transfert de Wikie, Inouk et Keijo vers des bassins en Asie, signez et partagez notre pétition et écrivez à la secrétaire d’État chargée de la biodiversité ainsi qu’à vos députés. Le combat continue !

Des morts à Marineland, une loi fantoche et un gouvernement fossoyeur des orques

Des morts à Marineland, une loi fantoche et un gouvernement fossoyeur des orques

Des morts à Marineland, une loi fantoche et un gouvernement fossoyeur des orques
29.12.2023
Antibes
Des morts à Marineland, une loi fantoche et un gouvernement fossoyeur des orques
Delphinariums

Un delphineau qui meurt le jour de Noël, des informations : des dates, les noms des personnes en charge de transférer Inouk, Wikie et Keijo de Marineland vers un autre delphinarium, des rapports d’expertise biaisés… Face à un tel scandale, nous ne céderons rien pour les orques nées captives en France. S’il faut mobiliser une armée de sympathisants pour empêcher les grues et les camions de passer, nous le ferons.

Nous nous battons depuis plus de dix ans pour garantir une vie décente aux orques captives du Marineland d’Antibes, et bien plus. Toutes les possibilités ont été explorées pour trouver des angles d’attaque pour les animaux exploités par le parc : en marge de l’arrêté delphinarium de 2017 adopté, attaqué puis annulé et jamais repris ; des mesures annonçant la loi de 2021 puis de celle-ci, pleine de voies dérobées pour que les delphinariums puissent continuer leur morbide commerce ; et contre leur départ en Chine en 2019 ; puis plus récemment, au Japon

Inouk comme Moana montraient déjà depuis des années des signes de détresse voire de maladie, et plus récemment, Wikie à son tour… En septembre dernier, nous avions obtenu en appel et après deux ans de combat ce qui aurait dû s’apparenter à une formalité : une expertise indépendante sur l’état de santé des orques et celui des installations.

Muriel Arnal, présidente de One Voice, déclare :

«Quand soudain le secrétariat d’Etat à la biodiversité a lancé une expertise le jour même où les experts nommés par le juge avaient prévu la leur, nous forçant à reporter, nous avons compris. Un ministère censé défendre la biodiversité qui n’a cessé de manœuvrer pour protéger l’industrie de la captivité. Le printemps 2017, riche de tant d’espoirs, est bien loin… »«Nous avions une solution solide pour Inouk, Wikie et Keijo, nous l’avons présentée, appuyés par les spécialistes mondiaux des orques. Notre colère est immense, à la hauteur de la honte qui devrait étrangler les artisans de ce transfert mortel. Cette famille orque, la seule des delphinariums, s’apprête à vivre la plus violente des maltraitances, équivalente à une capture dans la nature. Nous n’oublierons jamais. »

Un gouvernement sans considération pour les orques dont il a la responsabilité morale

Depuis peu, de nouvelles têtes ont fait leur apparition au bord des bassins et semblent apprendre les habitudes de feu Moana, Keijo, Inouk et Wikie… Nous connaissons d’ailleurs les visages, les noms et les titres des personnes qui devraient participer au transfert vers un autre parc. Il s’agirait de Mark Simmons, Thad Lacineck, Brad Andrews ou encore Grey Stafford. Leurs profils parlent tout seuls…

Le transfert d’Inouk, Wikie et Keijo devrait avoir lieu entre le 8 et le 12 janvier 2024, de nuit. Les rues d’Antibes seront bloquées pour laisser passer le convoi jusqu’à l’aéroport. Marineland, avec la complicité des autorités françaises, se débarrasse des orques, les envoyant croupir dans un autre delphinarium, dans le pays où se déroule la tuerie annuelle de Taiji que nous avons contribué à faire connaître au monde occidental.

Les idées saugrenues et toujours plus dangereuses du patron du Marineland

Le patron du parc envisageait même il y a quelques jours à peine d’organiser avec les trois orques survivantes de Marineland Antibes nées dans les bassins une simulation du départ. Autrement dit, il se moque de la peur et du stress de ces cétacés, devant pour la première fois de leur vie éprouver la pesanteur en étant sortis de l’eau, treuillés depuis une grue, suspendus dans le vide et remis à l’eau après l’opération… pour recommencer une dizaine de jours plus tard.

Ne rien céder, surtout face à des rapports plus que discutables et un calendrier qui s’accélère

Nous considérons les rapports diligentés par le ministère après la mort de Moana comme une plaisanterie cynique. Ils affirment que les orques sont en bonne santé. Preuve en serait la reprise de leur nage en rond après plusieurs jours de deuil immobiles ; et que ce dont est mort le tout jeune mâle n’était pas contagieux à court terme. On schématise à peine… De son côté, ledit ministère nous demande de ne pas ébruiter ces conclusions. On rêve.

La date de l’expertise ordonnée par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence à notre requête devrait avoir lieu le 19 janvier… devant des bassins vraisemblablement vides. En attendant, nous avons lancé différentes procédures pour tenter le tout pour le tout.

Un delphineau de deux jours succombe devant sa mère éplorée

Pour ajouter à cette tragédie, et toujours selon nos informations – fiables puisque publiées aussitôt et confirmées depuis par Marineland -, Joe, dauphine captive du delphinarium, a donné naissance le 23 décembre. Son petit n’aurait survécu que 2 jours : jusqu’à Noël… Les dauphins du « lagon » du zoo marin seraient destinés à être vendus ou cédés à Dubaï.

Nous ne voulons pas avoir à nous interposer physiquement (et toujours pacifiquement) face aux camions qui emmèneront les orques, mais nous ne reculerons pas devant la tâche à accomplir pour les sauver. Nous irons jusqu’en Asie s’il le faut.

2023, une année en images

2023, une année en images

2023, une année en images
25.12.2023
2023, une année en images
Autre campagne de l’association (ou multiples)

Entre le bonheur des sauvetages, l’allégresse des victoires, mais aussi la colère face aux persécuteurs et aux inerties coupables, en 2023, nous avons navigué dans un tourbillon d’émotions fortes. Nous n’avons jamais baissé les bras et les résultats sont là.

À vous qui nous donnez les moyens de bâtir un monde plus juste pour les animaux, nous souhaitons partager nos joies et nos espoirs en images.

Nos enquêtes, nos actions en justice, nos rassemblements, nos plaidoyers… rencontrent un écho grandissant. Nos derniers sondages le prouvent : opposés à la chasse et à l’expérimentation animale, les Français sont avec nous en grande majorité.
Cette adhésion, nous la savourons. Elle nous offre un atterrissage de l’année 2023 en douceur. Et nous propulse vers 2024 avec force et conviction.

Pour les animaux, merci du fond du cœur.

Une fois de plus, un tribunal relève l’illégalité de la chasse des galliformes

Une fois de plus, un tribunal relève l’illégalité de la chasse des galliformes

Une fois de plus, un tribunal relève l’illégalité de la chasse des galliformes
25.12.2023
Ariège
Une fois de plus, un tribunal relève l’illégalité de la chasse des galliformes
Chasse

Il était temps ! Le jugement était attendu dans ce dossier ancien qui nous opposait à la préfecture de l’Ariège depuis 2020. Chaque année, depuis trois ans, nous attaquons les décisions qui transforment les grands tétras, lagopèdes alpins ou les perdrix grises des Pyrénées en cibles vivantes dans ce département (et dans bien d’autres). Le tribunal administratif de Toulouse a tranché ce 19 décembre : l’arrêté préfectoral était illégal, les massacres d’oiseaux de montagne, que le jugement ne ramènera malheureusement pas à la vie, aussi.

Les galliformes ont été tués illégalement en Ariège

Dans notre recours, nous dénoncions un grand nombre d’irrégularités. D’abord parce que, comme souvent, l’État n’a pas pris la peine d’exposer objectivement au public les impacts de ces chasses sur des espèces déjà lourdement menacées – réchauffement climatique, aménagement de la montagne, tourisme, exploitation forestière, etc. Mais aussi parce que le recours aux fusils n’est jamais acceptable, a fortiori lorsque les animaux concernés sont en situation de vulnérabilité. Les juges toulousains l’ont confirmé.

Ce dossier constitue le point de départ de notre combat pour les galliformes de montagne. Un combat difficile en raison de l’acharnement d’une petite minorité soutenue par l’État à vouloir maintenir un “loisir” morbide. Mais ce combat porte ses fruits : cette année, nos actions ont permis de sauver plus de 1000 oiseaux dont les préfets avaient autorisé la mise à mort. Des Hautes-Alpes aux Alpes-de-Haute-Provence en passant par la Savoie et l’Isère, toutes ces vies sauvées sont autant d’individus qui pourront profiter paisiblement des sommets enneigés.

Pour l’interdiction pure et simple de la chasse des galliformes !

Pour toutes ces espèces, nous approchons dangereusement du point de non-retour, à l’image des grands tétras. À l’époque, les chasseurs affirmaient la main sur le cœur qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que, “premiers écologistes de France”, il fallait leur faire confiance pour protéger ces oiseaux… Pendant ce temps, ils continuaient à sillonner les massifs à la recherche de leurs cibles. Aujourd’hui, les grands tétras ont quasiment disparu, au point que le Conseil d’État en a interdit la chasse pendant cinq ans. Mais, prêts à tout quand il s’agit de tuer des animaux, les chasseurs ont choisi d’attaquer cette décision. Ne cédant pas à leurs arguments fallacieux, le Conseil d’État a fort heureusement rejeté leur demande.

Cette tactique, ils l’utilisent actuellement pour tous les autres galliformes. Si nous n’agissons pas, l’hécatombe se poursuivra et les derniers survivants feront figure de vestiges d’un temps lointain où les activités humaines délétères n’avaient pas encore décimé des populations entières.

Ensemble, refusons les massacres ! Signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse.

Abattages dans les fourrières: le groupe SACPA tente de détourner l’attention

Abattages dans les fourrières: le groupe SACPA tente de détourner l’attention

Abattages dans les fourrières: le groupe SACPA tente de détourner l’attention
18.12.2023
Abattages dans les fourrières: le groupe SACPA tente de détourner l’attention
Animaux familiers

À la suite de notre enquête dénonçant la politique des gestions des animaux errants en France, le groupe SACPA a décidé de s’auto-désigner en publiant un communiqué en réponse à ce qu’il interprète comme nos intentions – nous sommes par ailleurs émus de constater que ses pages Facebook et Instagram ont été créées spécialement pour l’occasion – alors qu’à aucun moment nous ne l’avons pointé du doigt. Au contraire, nous avons même pris soin de rappeler que ce qui se passait dans la structure d’où provenaient nos images était en conformité avec la législation.

Le but de cette enquête est de sensibiliser l’ensemble de la population, tant l’opinion publique que nos dirigeants. Que ces derniers comprennent que la situation ne changera pas tant que de réelles mesures ne seront pas édictées: plan d’urgence national pour la stérilisation des chats ; interdiction de cession en ligne par les particuliers; application stricte de l’obligation existante d’identification des animaux; fin des salons du chiot et autres événements favorisant les ventes sous le coup de l’impulsivité; sanctions pénales sévères pour les abandons et actes de maltraitance.

Cliquez sur les images pour les agrandir

«[…..] des fourrières animales éthiques» (sic)….. Ah bon?

Tenter de justifier les abattages en mettant en lumière les animaux qui seraient sortis vivants de cette prison, tout en sous-entendant que ceux abattus ont eu la «chance» de rester en vie au-delà du délai légal de huit jours ne règle en rien ce que nous dénonçons.

Faut-il vraiment se réjouir de savoir que Cayenne, le malinois dont nous avons filmé la mise à mort, est entré en fourrière le 12 avril 2023 et a été tué le 21 août 2023? Faut-il se délecter de savoir qu’il a passé 133 jours de torture mentale et psychique, enfermé entre quatre murs sans jamais en voir l’extérieur, sans aucune chaleur humaine, sans même un jouet ni couverture avant d’être tué froidement, plaqué contre un mur, manipulé sans état d’âme jusqu’à l’injection mortelle en plein cœur, passant ses derniers instants de vie seul et apeuré?

Oui, nous sommes soulagés d’apprendre que certains ont la chance d’être sauvés par des associations, après des jours de détention. Mais cela ne nous fait pas oublier les morts; et cela ne doit pas faire oublier non plus ce que vivent ces innocents quand ils entrent dans les fourrières. Tous n’ont pas la chance de s’en sortir, et certains terminent leurs jours dans des conditions encore pires que celles que nous avons révélées. Le 22 mai 2024 se tiendra au tribunal judiciaire de Perpignan une audience à l’encontre d’un responsable de la fourrière SACPA de Perpignan, pour actes de cruauté. Il est soupçonné d’avoir pratiqué des «euthanasies sauvages», et d’avoir tué lui-même des animaux, ce qui relève d’un exercice illégal de la médecine vétérinaire, en plus de défaut de soins et de mauvais traitements. Nous serons évidemment présents à l’audience pour porter la voix des animaux.

Nous n’oublions pas non plus le sort des animaux de la fourrière Passerelles Vers l’Emploi et du SIVU 47.

Derrière le baratin, des milliers d’animaux qui souffrent

Dans son communiqué, la SACPA précise que plusieurs euthanasies font suite à la maladie de Carré. Cette pathologie justifie-t-elle qu’un être vivant soit exécuté sans aucune considération ni dignité, dans ses propres excréments? Que dire des mesures sanitaires mises en place? Ce virus étant particulièrement contagieux et dangereux pour les chiens, des isolements et quarantaines strictes ont-ils été réalisés? Les locaux ont-ils été correctement désinfectés pour mettre fin à l’épidémie? On peut en douter, vu le nombre de contaminations au sein même de la fourrière et quand d’après leurs propres dires, les chiens développent la maladie dans la structure: «Au sujet de la croisée Border Collie, femelle. Arrivée accidentée en provenance de la commune de Peyremale. Elle a déclenché la maladie de Carré […]. Elle était réfractaire au traitement. Date d’entrée 14/07/2023. Date d’euthanasie sanitaire : 23/08/2023.» (sic)

Une transparence de façade

On nous accuse de ne pas nous être renseignés, de ne pas avoir contacté la direction pour une «visite guidée» des locaux. Pourtant, fin août, nous avons envoyé des courriers recommandés aux 35 structures SACPA présentes sur le territoire national, leur demandant des copies de leurs registres d’entrées et sorties pour l’année 2022. Tous sont restés lettre morte. Un appel de la direction nous apprenait cependant son intention de publier certaines données en ligne en 2024. En attendant, nous n’avons pas obtenu les documents sollicités. Peut-on croire un seul instant qu’on nous aurait laissés entrer et que l’on nous aurait montré la réalité telle qu’elle est en filmant des séquences d’abattages dans ces conditions?

Tant que les lois ne changeront pas pour réduire le nombre d’abandons et d’abattages en fourrière, nous continuerons de dénoncer ce qui s’y passe. Le groupe privé SACPA ne devrait-il pas soutenir notre combat et s’aligner sur nos demandes pour lutter contre ces drames? Mais pourquoi le ferait-il ? La «gestion» des animaux en divagation étant son fonds de commerce, il n’a aucun intérêt à voir les abandons diminuer.

Aidez-nous à changer le sort de milliers d’animaux chaque année: signez notre pétition pour la fin des tueries dans les fourrières.