Dog sitter zoophile : deux ans après la plainte de One Voice, le coupable devant les juges de la Nièvre
En juin 2022, nous dévoilions les agissements ignobles d’un dog sitter zoophile. Sadique et fier de ses actes, il s’enregistrait et diffusait les vidéos sur Internet. Nous avions immédiatement porté plainte. Le procès aura lieu le 2 avril au tribunal judiciaire de Nevers. Nous serons présents pour demander justice au nom de tous les chiens violentés afin que cet homme soit emprisonné et fasse l’objet d’un suivi psychologique, et surtout qu’il ne puisse plus jamais détenir d’animaux ni travailler avec eux.
Ayant déménagé de nombreuses fois, changeant régulièrement de département, le suspect a continué à maltraiter des animaux pendant des mois, se pensant intouchable et protégé derrière son masque.
C’est finalement au début du mois de février 2024 qu’il a enfin été arrêté, à la suite de nouveaux signalements : celui d’une femme qui s’est vu proposer par le coupable d’être initiée à ses pratiques et celui d’un homme dont le chien a été abusé par le dog sitter. Pour ces délits, il sera jugé pour « propositions et atteintes sexuelles sur animaux ». Il encourt jusqu’à quatre ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende.
Notre plainte – basée notamment sur des éléments transmis par une lanceuse d’alerte et notre partenaire Mi-chien Mi-loup* -, quant à elle, est passée de tribunal en tribunal au gré des signalements et est toujours en attente de jugement.
Encore une victime des petites annonces
Au moment de son arrestation, les gendarmes ont découvert un chien de montagne des Pyrénées nommé Tokyo, qu’ils ont saisi et mis en sécurité au sein d’une association partenaire qui nous a contactés. Identifié par une puce électronique enregistrée dans un département bien éloigné, il a en réalité été donné à l’accusé via Leboncoin, une plate-forme que nous dénonçons déjà à cause des annonces illégales qui y pullulent. Ces sites regorgent de personnes malintentionnées : en voici une nouvelle preuve, s’il en était encore besoin… Combien d’autres chiens sont-ils passés entre les mains de ce tortionnaire, qui se servait de la toile pour assouvir ses pulsions criminelles ?
Tokyo, actuellement choyé par les bénévoles, se remet doucement de ce qu’il a vécu, sans une once d’agressivité envers les humains. Pour lui et toutes les autres victimes, comme Léa, le 2 avril à Nevers, nous demanderons justice.
* Mise à jour du 2 avril 2024 : ajout du nom de notre partenaire nous ayant alerté pour établir la plainte de 2022
Après une audience qui a duré presque 8 heures étant donné la gravité des faits, l’accusé a été reconnu coupable des deux infractions pour lesquelles il était poursuivi (atteintes sexuelles sur animaux et propositions et sollicitations d’atteintes sexuelles sur animaux). Le mis en cause a été condamné à 18 mois d’emprisonnement, dont 10 mois de bracelet électronique et 8 mois de sursis probatoire. Pendant deux ans, il devra respecter une obligation de soin, devra travailler, indemniser les parties civiles et ne pas exercer d’activité de dogsitter.
Par ailleurs, il est frappé d’une interdiction définitive de détenir des animaux, en plus de l’interdiction à titre définitif d’exercer une activité professionnelle, rémunérée ou bénévole, en lien ou impliquant la présence d’animaux. Il sera également inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Le chien Tokyo saisi chez lui lui est définitivement retiré et confié à notre partenaire qui l’avait recueilli depuis plusieurs mois.
Si nous regrettons qu’il n’ait pas à séjourner en prison, nous tenons à saluer une décision complète en ce qui concerne les peines complémentaires. Quant aux faits de 2022 pour lesquels nous avons déposé plainte, l’enquête est toujours en cours. Nous serons évidemment présents à l’audience à Montargis lorsqu’une date sera fixée. Nous avons une pensée pour tous les animaux que ce tortionnaire a violentés pendant des années, ainsi que pour leurs familles.