L’expérimentation animale résiste encore au changement : le détail des chiffres de 2022

L’expérimentation animale résiste encore au changement : le détail des chiffres de 2022

L’expérimentation animale résiste encore au changement : le détail des chiffres de 2022
23.01.2024
France
L’expérimentation animale résiste encore au changement : le détail des chiffres de 2022
Expérimentation animale

Le détail des chiffres de 2022 a été fourni sur demande à One Voice par le ministère de la Recherche. Alors que quelques rares usages continuent de diminuer, la situation des primates est très préoccupante, la production d’anticorps est en pleine expansion malgré les recommandations européennes, et les expérimentations sur le système nerveux (impliquant notamment des expériences de douleur chronique) utilisent trois fois plus d’animaux qu’en 2015.

Chaque année, il nous faut demander le classeur complet des déclarations des laboratoires, bien mieux détaillé que « l’enquête statistique » publiée sur le site web du ministère. Et chaque année, nous y constatons la même chose : presque rien ne bouge.

La bonne nouvelle : des tests réglementaires en déclin

Si l’on peut trouver une bonne nouvelle avec ces chiffres, c’est le déclin continu d’un type d’utilisation particulièrement répandue (la vérification de « l’activité des lots ») dont le nombre a été divisé par trois entre 2015 et 2022. C’est que les alternatives pour cet usage se multiplient depuis au moins vingt ans. La réduction massive dans ce domaine a donc abouti à ce que les tests réglementaires soient diminués de moitié en sept ans, ce qui donne de l’espoir.

Pourtant, l’industrie a du mal à adopter ces méthodes de substitution, ce qui explique que près de 50 000 animaux en aient souffert en 2022. Et l’expérimentation animale ne se limite pas aux essais obligatoires, les nouvelles dans les autres domaines étant encore plus inquiétantes.

Lapins et souris n’en finissent pas de souffrir

Les lapins en sont les premières victimes. Sans surprise, ils continuent d’endurer des tests « pyrogènes », qui disparaissent très lentement malgré l’existence d’alternatives validées depuis 2005. Mais surtout, le nombre de lapins augmente en continu au fil des ans. En cause : l’instrumentalisation de leur corps comme des usines biologiques servant uniquement à produire des anticorps.

Quant aux souris, la méthode cruelle de l’ascite consiste à leur faire gonfler l’abdomen en y injectant des produits et à les tuer pour récupérer leurs anticorps. Dans l’Union européenne, la France est presque seule à faire cela. À vrai dire, le Centre européen de validation des méthodes alternatives (ECVAM) dénonce cette méthode depuis vingt-cinq ans du fait de l’existence d’autres solutions, et a de nouveau appelé à y mettre un terme en 2020. Mais cela n’a pas empêché la France d’augmenter à nouveau le nombre de ces utilisations en 2022, et de continuer ces dernières semaines à autoriser l’utilisation de dizaines de milliers de rongeurs, avec la vague mention d’un arrêt imaginé en 2030 !

Les souris sont également les principales concernées par l’augmentation sans précédent des expériences sur le système nerveux, qui consistent notamment à exposer les animaux à des douleurs chroniques parfois associées à des symptômes anxio-dépressifs. Malgré nos sollicitations, le ministère persiste à qualifier ces souffrances de « modérées ».

Des primates capturés en France ?

Toujours plus étrange, voire révoltant : vingt makis bruns (des lémuriens) utilisés dans une expérience « modérée » de « préservation des espèces » et notés « F0 » : ce sont, ou c’étaient, des primates libres. Le descriptif du projet, trouvé sur le site du Muséum national d’Histoire naturelle, parle des difficultés de cohabitation entre les agriculteurs et les singes à Mayotte. Mais il ne dit rien de ce qui a été fait aux individus capturés pour cette expérimentation…

One Voice poursuit son travail afin de comprendre comment une telle utilisation, théoriquement illégale, a eu lieu. Quant aux difficultés à vérifier les raisons avancées par les pouvoirs publics sur l’augmentation massive des chiffres en 2022, nous n’avons pas de réponse des services concernés.

En attendant, vous pouvez consulter notre site web spécialisé, que nous mettrons à jour dès que possible avec le détail des nouvelles données décrites ici.

Renards: encore une battue illégale… Stop au carnage!

Renards: encore une battue illégale… Stop au carnage!

Renards : encore une battue illégale… Stop au carnage !
22.01.2024
Nièvre
Renards: encore une battue illégale… Stop au carnage!
Chasse

Les renards de la Nièvre ont-ils été tués en toute illégalité? C’est à cette question que le tribunal a répondu par l’affirmative. Ces animaux sont les cibles d’un acharnement sans borne: classés “espèces susceptibles d’occasionner des dégâts” dans de nombreux départements, traqués par les chasseurs toute l’année, ils font l’objet de battues administratives ordonnées par les préfets un peu partout en France. À l’été 2022, plusieurs opérations de ce type ont été ordonnées dans ce département. Pour toutes ces vies volées, nous avons demandé justice.

Dans la Nièvre, des centaines d’animaux visés: les décisions de la honte

Comme si les moyens de massacrer les renards n’étaient pas suffisamment nombreux – du déterrage aux mises à mort dans le cadre du scandaleux classement “ESOD” -, le préfet de la Nièvre a cru devoir autoriser huit battues administratives à la fin de l’été 2022 pour une durée de deux mois et sur le territoire de plus de 20 communes. Nous avions attaqué en justice ces arrêtés qui avaient pour seul but de satisfaire les demandes des chasseurs à peu de frais. En effet, derrière l’objectif affiché de la protection de la faune et de la flore, ces autorisations de tuer étaient en fait destinées à “protéger” les faisans et perdrix… achetés à des élevages et relâchés pour être tués quelques jours plus tard!

Au-delà de ce département, chaque année en France, des centaines de milliers d’animaux sont abattus au nom des “dégâts” qu’ils causeraient ou du risque qu’ils représenteraient. Mais il suffit de creuser un peu pour s’apercevoir que ces motifs sont tous plus fallacieux les uns que les autres. Dernier exemple en date: à Melles, où des dizaines de chèvres devaient être tuées à cause de quelques rayures sur des voitures, et où nous avons obtenu la suspension de l’arrêté.

Des vies volées par des décisions préfectorales illégales

Cette décision obtenue par notre recours et celui des associations AVES France et Loire Vivante Nièvre-Allier-Cher qui avaient attaqué indépendamment, ne rendra pas la vie aux centaines d’animaux massacrés après des heures de traque et ne reconstituera pas les familles décimées pour le plaisir d’un petit nombre d’adeptes de pratiques archaïques. Mais elle ouvre une première brèche dans le scandale des battues administratives, qui permettent chaque année de tuer des dizaines de milliers d’animaux accusés systématiquement de tous les maux!

À Dijon, le tribunal ne s’est pas laissé berner: il a balayé d’un revers de main toutes les justifications du préfet, en rappelant notamment qu’en aucun cas ce régime ne visait à protéger la pratique de la chasse aux faisans… En d’autres termes, le juge a rappelé que la nature n’appartient pas aux chasseurs et que ces derniers ne disposent pas d’un droit de vie et de mort sur les animaux comme bon leur semble.

Pour porter la voix de tous ces animaux tués sans pitié, plus que jamais, nous avons besoin de vous: signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse, et soutenez notre combat pour les renards!

Loup renversé et criblé de plombs en Meurthe-et-Moselle : One Voice dépose plainte

Loup renversé et criblé de plombs en Meurthe-et-Moselle : One Voice dépose plainte

Loup renversé et criblé de plombs en Meurthe-et-Moselle : One Voice dépose plainte
22.01.2024
Loup renversé et criblé de plombs en Meurthe-et-Moselle : One Voice dépose plainte
Animaux sauvages

207 loups ont été abattus en France en 2023. 198 l’ont été légalement, avec le soutien de l’État. Mais comme cela ne suffit jamais à leurs opposants, les actes de braconnage sont monnaie courante. Cette année, neuf loups – au moins – ont été victimes d’actes aussi abominables qu’illégaux. De nombreux autres succombent également à cause des activités humaines qui réduisent de plus en plus leurs habitats : piégés ou tués dans des accidents routiers. Pour celui retrouvé à Baccarat, nous déposons plainte auprès du procureur du tribunal judiciaire de Nancy.

Les collisions avec des véhicules sont particulièrement nombreuses. Le 22 décembre 2023, le corps d’un loup a été découvert gisant sur une route à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle. Si l’autopsie a déterminé qu’une collision avec un véhicule était à l’origine du décès, ce fut la stupeur en apprenant que le pauvre animal était criblé de plombs.

Circonstances inquiétantes autour d’un décès accidentel

L’Office Français de la Biodiversité (OFB) précise, certes, que le loup n’en est pas mort mais que ces fragments de balles l’ont évidemment affaibli. On ne peut qu’imaginer les terribles souffrances qui lui ont été infligées. Ce métal lourd, substance massivement utilisée dans le cadre de la chasse à tir, a des effets délétères pour l’environnement et représente un véritable fléau pour les animaux qui sont directement touchés ou en sont les victimes collatérales (en les ingérant par exemple).

Braconnage ? Tir légal manqué ?

Pour que toute la lumière soit faite sur sa mort, nous déposons plainte. Une enquête a été engagée par l’OFB pour déterminer les circonstances du tir ayant blessé ce loup. Légal ou non, cela nous importe peu. Nous continuerons de nous opposer à l’acharnement que les loups subissent. Comme n’importe quel autre être sentient, ils ont le droit de vivre en paix, sans risquer d’être tués.

Aidez-nous dans ce combat : signez notre pétition demandant la fin de leur massacre et diffusez notre rapport sur les loups.

La justice interdit à Marineland de déplacer les orques avant la fin de l’expertise indépendante

La justice interdit à Marineland de déplacer les orques avant la fin de l’expertise indépendante

La justice interdit à Marineland de déplacer les orques avant la fin de l’expertise indépendante
17.01.2024
La justice interdit à Marineland de déplacer les orques avant la fin de l’expertise indépendante
Delphinariums

A la suite de notre référé, le tribunal judiciaire de Grasse interdit à Marineland de déplacer les orques avant la fin de l’expertise indépendante décidée par la cour d’appel d’Aix en Provence le 21 septembre dernier, sous peine d’astreinte en cas de manquement. C’est un premier pas d’étape.

One Voice est satisfaite que le tribunal ait reconnu la nécessité de laisser les orques au sein du parc le temps de l’expertise, afin de permettre l’examen par les experts de la famille de cétacés. Cette décision était particulièrement attendue.

Cela va permettre d’évaluer leur état de santé. Nous rappelons qu’Inouk rencontre d’importants problèmes dentaires, que Keijo connait une perte de poids significative, et que Wikie doit être profondément affectée par le décès de son fils aîné, Moana, en octobre dernier.

L’expertise sera également l’occasion d’observer les interactions des trois individus, l’état des installations du parc ainsi que la qualité de l’eau. One Voice y collaborera pleinement dans l’intérêt des orques.

Sauvons nos orques, pour elles, un sanctuaire,  ni captivité ni l’exploitation au Japon ( ou ailleurs dans le monde ) !

Signez la pétition

Marineland : One Voice obtient l’interdiction temporaire de déplacer les orques : audience le 16/01/24

Marineland : One Voice obtient l’interdiction temporaire de déplacer les orques : audience le 16/01/24

Marineland : One Voice obtient l’interdiction temporaire de déplacer les orques : audience le 16/01/24
15.01.2024
Antibes
Marineland : One Voice obtient l’interdiction temporaire de déplacer les orques : audience le 16/01/24
Delphinariums

One Voice vient d’obtenir l’interdiction temporaire pour Marineland de déplacer les orques. Une audience se tiendra mardi 16 janvier au tribunal judiciaire de Grasse pour décider s’il est fait interdiction plus durable au parc de déplacer les trois orques afin de permettre aux deux experts judiciaires désignés par la cour d’appel d’Aix-en-Provence le 21 septembre 2023 de mener à bien leur mission en présence des orques. En effet, l’expertise judiciaire ordonnée par la cour d’appel concerne tant l’examen des installations du delphinarium azuréen que l’état de santé des orques, alors même que l’une d’elles, Moana, est morte mi-octobre, âgée d’à peine 12 ans. C’est une victoire d’étape importante pour les défenseurs des animaux que nous sommes, même si elle ne présage en rien l’issue finale. L’audience est prévue le 16 janvier à 9h à Grasse.

Un test de stress qui confirme un départ prochain

Mardi 9 janvier a eu lieu un exercice de stress grandeur nature du transfert des trois orques détenues captives depuis leur naissance au Marineland Antibes, Wikie, son fils Keijo et son frère Inouk.

One Voice était présente et a produit en quasi-direct des images dudit test, qui aurait bien pu se transformer en transfert vers l’aéroport de Nice puis vers le Japon où des delphinariums les attendent, si l’on en croit la parole même des proches ou des soigneurs du parc.

Le vendredi précédent, palissades et grue avaient fait leur apparition aux abords des bassins des orques, et en particulier du bassin dit médical. Ce bassin a été quasiment vidé dès le matin pour tenter de faire monter Wikie dans le brancard qui la maintiendra en place pendant l’intégralité du transport. Mardi soir, la grue est partie.

Les militants de One Voice de l’antenne de Nice et des environs étaient présents dans la journée et le soir. L’eurodéputée Caroline Roose (EELV-Les Verts) a également soutenu notre démarche toute la journée.

Depuis ce jour, preuve que les orques sont bien destinées par le parc à être envoyées très prochainement au Japon – ce qui a été confirmé d’une part par le ministère de la Transition énergétique, qui n’en a démenti que la date ; et d’autre part, par la présence d’une délégation japonaise sur place le jour en question -, nous n’avons pas ménagé nos efforts. Nous devions également faire face au mutisme du Marineland qui refusait tout échange et toute communication.

L’expertise du ministère de l’Écologie qui a coupé la priorité à la nôtre

La première réunion de l’expertise judiciaire indépendante que nous avions sollicitée et qui a été ordonnée par la cour d’appel d’Aix-en-provence était fixée, au Marineland, le 28 novembre 2023. La demande de la secrétaire d’État à la biodiversité de faire la « lumière » sur la mort de Moana six semaines plus tôt – expertise aux surprenantes conclusions – a empêché celle que nous avions obtenue d’avoir lieu à cette date. C’était donc partie remise. La nouvelle date de première réunion d’expertise judiciaire est fixée au 19 janvier 2024.

Compte tenu des importants mouvements autour des orques ces derniers jours, nous craignions un transfert prochain de ces dernières, ce qui aurait rendu l’expertise judiciaire que One Voice a obtenue quasiment sans objet. C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité l’autorisation d’assigner en référé d’heure à heure le Marineland, et que nous avons d’ores et déjà obtenu qu’il soit fait interdiction au parc de les déplacer le temps de cette procédure en référé.

C’est une victoire d’étape, obtenue grâce à notre détermination sans faille à trouver des solutions

Nous souhaitons nous mettre tous autour d’une table pour discuter de l’avenir des orques. L’État a une responsabilité envers ces grands mammifères : en 2021, à l’époque du vote de la loi contre la maltraitance animale, les autorités avaient clairement établi qu’il ferait tout pour que ces animaux soient envoyés dans des sanctuaires et non vers une exploitation sans fin. Jamais nous ne nous résignerons : le sanctuaire marin du Canada n’attend que la confirmation de la venue de Wikie, Inouk et Keijo pour pouvoir se tenir prêt à leur arrivée.

Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants

Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants

Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants
15.01.2024
France
Les chiffres 2022 de l’expérimentation animale sont enfin sortis… et ne sont pas rassurants
Expérimentation animale

Immanquablement, les chiffres de l’expérimentation animale tardent à être publiés. Il nous a donc fallu attendre janvier 2024 pour connaître l’étendue de ces pratiques en France au cours de l’année 2022 : 2 128 058 utilisations d’animaux. Réduction toute relative des souffrances, déclarations des biopsies de bébés rongeurs et acharnement sur les primates : le bilan n’est pas brillant.

(À peine) moins de souffrances… ?

De manière globale, on voit dans les tableaux réalisés par le ministère de la Recherche que le nombre d’expériences de gravité modérée et sévère a un peu baissé par rapport à 2021. Mais concrètement, plus d’un million d’animaux sont encore concernés en 2022. Et cette réduction toute relative concerne principalement les rongeurs, alors que c’est l’inverse pour d’autres espèces : depuis 2018, entre 100 et 200 chiens ont souffert d’expérimentations sévères. En 2022, on atteint le record de 225.

Par ailleurs, le nombre de projets « légers » a explosé, augmentant de près de 50 % alors qu’il était stable depuis des années. En comparant avec les années précédentes, on voit que l’utilisation massive de souris en « recherche fondamentale » est en cause – mais les pouvoirs publics restent muets à ce sujet. Après tout, comme l’a dit récemment le vice-président du comité d’éthique de l’Anses/EnvA/UPEC, « des souris blanches, pardonnez-moi, ça ne mérite pas énormément de discussion ». Vous n’êtes pas d’accord ? Nous non plus.

Des pratiques restées invisibles jusqu’à aujourd’hui

Selon le ministère, l’augmentation tient surtout à un nouveau « guide » de la Commission européenne, qui fait que maintenant, si on veut couper un bout de queue ou de doigt à des rongeurs afin de vérifier la réussite d’une modification génétique, il faut le déclarer. Et d’après le résumé d’un projet approuvé cet automne, la « biopsie de queue » générerait juste un « stress ou douleur légère de courte durée » chez les bébés rats et souris…

Ce que révèlent donc ces nouveaux chiffres, c’est que chaque année, près de chez nous, des centaines de milliers d’animaux ont enduré ces pratiques sans être déclarés jusqu’à aujourd’hui. La France est d’ailleurs en retard à ce sujet, puisque la « décision d’exécution » de la Commission européenne, qui impose cette déclaration, date de 2020, et aurait dû être appliquée dès 2021

Toujours plus de macaques

Depuis novembre 2022, il est interdit d’utiliser dans l’Union européenne des primates de « première génération en captivité » (F1), c’est-à-dire dont les parents ont été capturés dans la nature, où ils vivaient en famille et en toute liberté. La raison en est que les captures menacent d’extinction les macaques à longue queue asiatiques et font largement souffrir les guenons et les singes de l’Île Maurice, où nous avons enquêté récemment.

La France, toujours aussi prompte à réagir, a pourtant fait entrer dans les laboratoires encore plus de macaques F1 en 2022 (946) que l’année précédente (639).

One Voice veille pour la défense des animaux

D’après le ministère, « à périmètre équivalent par rapport à celui des années précédentes », le nombre d’utilisations aurait diminué, passant à 1 802 025. Ce chiffre sort de son chapeau sans détailler le calcul – et on a bien du mal à en trouver la justification sur la base de ses tableaux, graphiques et explications succinctes loin d’être dignes d’un organisme qui réglemente la recherche scientifique au niveau national…

Comme chaque année, One Voice a demandé aux responsables publics les classeurs détaillés des chiffres, qui nous permettront de vous informer de manière pointue et de mettre à jour notre analyse précise, transparente et spécialisée, que nous vous invitons à consulter.

Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»

Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»

Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»
15.01.2024
Chiens et chats: fin de la vente en animalerie, début du «click & collect»
Animaux familiers

C’est une innovation de la loi du 30 novembre 2021: la vente de chiens et chats dans les animaleries est devenue illégale depuis le 1er janvier 2024. Si «sur le papier», c’est une avancée pour lutter contre les achats irréfléchis et irresponsables, dans les faits… à peine entrée en vigueur, la disposition est déjà aisément détournée. One Voice s’insurge contre cet abus.

Photo : Jo-Anne McArthur/One Voice

Depuis quelques jours déjà, nous recevons une multitude de signalements partout en France nous informant que telle ou telle animalerie continue d’exposer et de vendre des chiots ou des chatons. Mais certains mettent aussi en lumière des manœuvres encore plus abjectes.

Des animaux vendus en «click & collect» comme des objets

Certaines animaleries, refusant de mettre un terme à leur business désormais illégal, proposent de nouveaux services: pour éviter les pertes d’argent, elles encouragent désormais à acheter l’animal sur le site Internet de leur enseigne, avant de venir le récupérer au magasin. Comme on le ferait pour ses courses…

Sans même chercher à se cacher, elles précisent d’ailleurs que les chiots continuent d’être livrés à la boutique malgré l’interdiction de vente qui date de près de deux semaines! Juste après le vote de la loi de 2021, nous dénoncions déjà l’absence de mise en œuvre des mesures dans des animaleries de la Côte d’Azur.

Le ministère de l’Agriculture instigateur

Mais peut-être que nos dirigeants n’avaient pas anticipé cette éventualité?… Il n’en est rien. C’est le ministère de l’Agriculture lui-même qui a évoqué cette idée, proposant d’encadrer cette pratique au lieu de l’interdire :

«Le ministère de l’Agriculture a indiqué […] que cette interdiction de cession consiste en une interdiction de la présentation physique des chiens et des chats dans les animaleries et non en une interdiction plus générale de cession de ces animaux par les animaleries. Le ministère considère donc que, si les animaleries ne sont pas autorisées à présenter en la vente, en animalerie, des chiens et des chats, elles peuvent les céder en ligne à titre onéreux. Le ministère est donc en train d’expertiser cette activité, notamment pour envisager l’encadrement des modalités de détention de chiens et des chats ainsi que les conditions de remise des animaux. Le ministère estime qu’une modification des dispositions réglementaires ou une instruction sera nécessaire à ce sujet. (sic)»

Une interdiction largement insuffisante

L’esprit de la loi est totalement perverti, et les achats impulsifs vont pouvoir continuer. Si l’on ne fait rien, cela n’ira pas en s’arrangeant, car les événements type salons du chiot sont, eux, toujours légaux et piétinent allégrement le délai de réflexion, mesure déjà minimale imposée par la loi. Et comme le commerce d’animaux a de beaux jours devant lui, les petites annonces de particuliers sont elles aussi toujours d’actualité. Nous demandons la fin des ventes en ligne, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons déposé plainte contre Leboncoin en novembre dernier.

Les rongeurs, poissons, oiseaux ou reptiles ne sont, eux, pas protégés et continuent d’être vendus comme de simples objets de consommation alors que les associations déplorent chaque année une augmentation de leur abandon.

Tant que les animaux seront monnayés comme des objets puis jetés, les maltraitances de nos compagnons perdureront. Réclamons ensemble un plan d’urgence contre l’errance féline pour mettre fin aux abandons et aux abattages en fourrière.

En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français

En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français

En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français
11.01.2024
France
En 2024, les souris et les rats continuent à subir les pires expériences dans les laboratoires français
Expérimentation animale

Avec l’accord du ministère de la Recherche, 22 405 rats et souris vont endurer des tests impliquant une détresse élevée.

En pleines fêtes de fin d’année, le ministère de la Recherche a approuvé quatre projets qui vont soumettre plus de 22 000 rats et souris à des stimuli douloureux et répétés. Nous dénonçons la complaisance de l’État pour ces expériences, dont il est toujours prompt à sous-estimer le degré de sévérité.

18 635 rats et 3 770 souris. Tous vont être privés de nourriture pendant des heures avant d’être isolés pour subir des douleurs locales aiguës ou chroniques. Immobilisés, ils sentiront par exemple leurs pattes brûler au contact d’un filament métallique ou de températures élevées. Ces expositions pourront être répétées plusieurs fois par jour, pendant plusieurs jours. Et c’est compter sans les lésions causées par les produits qui leur seront administrés, ni les prises de sang subies.

Si le « résumé non technique » (RNT) de l’un des projets tente de rassurer le public en déclarant qu’ « une anesthésie est appliquée avant chaque acte le nécessitant/le permettant », nous ne sommes pas dupes. La formulation employée indique d’elle-même que certains ne permettront justement pas que le moindre répit soit accordé aux rats et souris. Quand il s’agit, comme ici, de tester des anti-douleurs, leur détresse est au contraire garantie.

Des souffrances élevées et sous-estimées

La moitié des animaux utilisés endureront des souffrances dites sévères. Pour un autre tiers, elles seront « modérées ». Et il y a fort à parier que quand on nous parle des secondes, il s’agit dans certains cas de douleurs chroniques, que la réglementation elle-même classe au plus haut niveau de sévérité. Ce ne serait pas la première fois que le ministère de la Recherche ne cherche même pas à faire respecter son propre arrêté. Quand il est question de ménager un tant soit peu des animaux, ça n’en vaut visiblement pas la peine.

En France, où pas moins de 14 % des expériences réalisées appartiennent au degré de gravité le plus sévère, accepter ce type de projet à l’encontre de rongeurs ne fait pas même sourciller. Malgré les controverses et l’opposition grandissante des citoyens, les tests de nage forcée infligés à ces animaux bénéficient de la même indulgence. Et lorsque nous avions dénoncé la hausse inquiétante de naissances de souris présentant des modifications génétiques les mettant au supplice, les autorités n’avaient rien trouvé à y redire non plus.

Nous continuerons à porter la voix du million de souris et des 100 000 rats expérimentés chaque année par les laboratoires français. Pour en savoir plus sur ce que ces animaux y subissent, vous pouvez vous rendre sur notre site Internet dédié.

Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!

Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!

Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!
10.01.2024
Réunion
Dizaines de milliers de tangues tués à La Réunion: la chasse était pourtant illégale!
Chasse

Nous avions dénoncé l’illégalité de l’arrêté du préfet de La Réunion autorisant la chasse de ces milliers de petits rongeurs dès janvier 2022. Malheureusement, le tribunal avait rejeté notre référé en estimant qu’il n’y avait pas d’urgence à suspendre le massacre de ces petits animaux inconnus dans l’Hexagone. Le 29 décembre 2023, soit près de 2 deux ans plus tard, la juridiction vient de se prononcer sur le fond: les milliers d’individus abattus l’ont été en toute illégalité. Si cette décision ne change rien malheureusement pour les tangues déjà tués, elle ouvre toutefois la voie à de nouvelles actions en justice pour sauver ces animaux pris pour cibles par les chasseurs.

Les tangues, ces autres victimes du déterrage

On connaît la vénerie sous terre des blaireaux et des renards, mais d’autres espèces sont visées par cette pratique cruelle: à La Réunion, les tangues en sont également victimes. Chaque année, près de 100 000 d’entre eux sont tués après des heures de traque. Rien n’est épargné à ces petits animaux, déjà braconnés toute l’année.

Leurs souffrances sont méconnues, de même que l’écologie de cette espèce singulière. S’ils entretiennent une ressemblance avec les hérissons, notamment en raison de leurs piquants, il n’existe pourtant pas de lien entre les deux espèces. Du reste, on ne sait pas grand-chose de ces animaux, si ce n’est qu’ils n’aspirent qu’à vivre tranquillement sans risquer à tout instant de voir les chasseurs ou braconniers détruire leurs familles et leurs lieux de vie.

Sur la forme et sur le fond, une décision doublement illégale

Après notre mobilisation contre la vénerie sous terre des blaireaux qui nous a permis d’obtenir la suspension de cette pratique dans près de trente départements et de confirmer l’interdiction absolue de tuer les petits, ce raisonnement est repris par le juge réunionnais. Il confirme ce que nous clamons depuis des années: le déterrage opéré par les chasseurs et l’envoi de chiens aux abords des terriers conduira nécessairement à ce que des familles entières soient décimées, y compris les petits.

Enfin, le jugement reproche au préfet d’avoir ouvert la chasse en ne transmettant au préalable aucune information sur la population de tangues, et ce alors même que celle-ci décline et fait l’objet de peu d’études scientifiques. Pourquoi s’embarrasser de telles formalités lorsque le seul objectif est de faire plaisir aux chasseurs?

D’après le projet d’arrêté relatif à l’ouverture de la chasse à La Réunion, le préfet devait à nouveau autoriser la traque des petits mammifères. Si cela se confirme, nous serons bien entendu là pour porter la voix de ces animaux massacrés par dizaine dizaines de milliers chaque année, en référé s’il le faut.

Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie

Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie

Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie
04.01.2024
Antibes
Marineland : l’étonnante expertise des orques pilotée par le ministère de l’Écologie
Delphinariums

Le 28 novembre 2023, le ministère de l’Écologie a court-circuité l’expertise indépendante que nous avions obtenue en justice en envoyant ses propres vétérinaires à Marineland. Nous avons eu accès aux rapports rédigés par lesdits professionnels. Le vétérinaire spécialiste (lui) des orques en captivité, David Perpiñàn, est pour le moins étonné du contenu de ces documents.

Le gouvernement a envoyé ses experts pile le jour où devait être organisée la réunion avec ceux nommés par le juge, nous obligeant à la reporter. Elle est aujourd’hui fixée au 19 janvier, mais les orques seront-elles encore sur place ? En attendant, les vétérinaires dépêchés à Marineland par le ministère de l’Écologie ont conclu que Wikie, Inouk et Keijo étaient en bonne santé et que l’état des bassins, la qualité de l’eau et les conditions de captivité étaient impeccables.

Mais puisqu’on vous dit que les orques vont bien…

Les rapports des deux vétérinaires choisis par le ministère sont tellement en accord que, dans leurs textes, on retrouve aussi les mêmes fautes de frappe. Et non seulement ceux-ci n’ont pas jugé nécessaire d’observer Wikie, Inouk et Keijo pendant plus de deux heures en tout et pour tout (par comparaison, David Perpiñàn a passé deux journées entières au bord des bassins fin septembre et fait des observations nouvelles jusqu’à la fin de la seconde), mais il ne leur a pas non plus semblé bon de consulter les suivis médicaux antérieurs à 2023.

Forcés de reconnaître l’usure extrême des dents dont souffre Wikie, les comptes rendus minimisent la souffrance de ces géants des mers et se contorsionnent pour arriver à la conclusion qu’ils sont en pleine forme. Malgré la douleur continue d’Inouk, malgré les traitements lourds et récurrents qui doivent lui être administrés… Les vétérinaires sont sereins : d’après eux, Inouk prend des médicaments, donc il va bien.

Quant à Keijo, il a perdu 10 % de son poids (plus de 220 kilos) entre sa 9e et sa 10e année. Pour un adolescent en pleine croissance, quoi de plus normal qu’un tel amaigrissement ?

… d’ailleurs l’industrie de la captivité est d’accord

Les textes des vétérinaires ne citent aucun article scientifique, mais s’appuient sur les données fournies par le lobby de la captivité (l’Association of Zoos and Aquariums, l’European Association of Zoos and Aquaria et l’European Association for Aquatic Mammals), dont les recommandations ne reposent sur… rien. Wikie, Inouk et Keijo peuvent bien patauger dans une eau pouvant atteindre 21°C alors même que les températures ne dépassent pas 11°C dans les eaux où ont été capturés leurs parents, aucun problème !

Sans rapport d’autopsie pour Moana, les vétérinaires parient que sa famille ne risque rien.

Et qu’importe que la cause de la mort de Moana soit toujours inconnue plus de quarante jours après les faits – un délai jamais vu dans les delphinariums -, la conclusion des rapports est formelle : aucun facteur de risque lié à son décès ne peut constituer une menace pour les survivantes. Ah bon ? On avait compris que les conclusions de l’autopsie n’étaient pas encore connues.

Le tapis rouge est donc déroulé pour le départ imminent des orques vers le Japon. Il ne manque plus qu’un petit coup de tampon et voilà la consultation de l’autorité scientifique compétente validant l’exfiltration…

«La loi « contre la maltraitance animale » de 2021 permet aux delphinariums qui mènent des programmes de recherche scientifique de continuer à posséder des cétacés. Or ces programmes existent, ils ont toujours été une condition sine qua non de l’autorisation de détenir ces animaux. Cette loi donne l’illusion que Marineland ne peut les garder au-delà de 2026. Le parc utilise ce faux prétexte pour vendre au pire des réseaux cette famille orque si unique. Et le ministère de l’Écologie serait capable de dire qu’il a tout fait pour aider les dauphins et les orques nés en France et dont il avait la responsabilité.»Muriel Arnal, présidente de One Voice

Pour empêcher le transfert de Wikie, Inouk et Keijo vers des bassins en Asie, signez et partagez notre pétition et écrivez à la secrétaire d’État chargée de la biodiversité ainsi qu’à vos députés. Le combat continue !