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Après sa condamnation en récidive, la fuite en avant du dresseur Gilbert Bauer, quel espoir pour Baby ?
Après sa condamnation en récidive, la fuite en avant du dresseur Gilbert Bauer, quel espoir pour Baby ?
Après sa condamnation en récidive, la fuite en avant du dresseur Gilbert Bauer, quel espoir pour Baby ?
17.05.2023
Après sa condamnation en récidive, la fuite en avant du dresseur Gilbert Bauer, quel espoir pour Baby ?
Cirques
Nous publions, à l’occasion de la dernière condamnation du dresseur de Baby, des images récentes et d’autres plus anciennes et jamais diffusées, de la manière dont l’éléphante d’Afrique devait survivre et des conditions de détention qu’elle doit encore supporter, à présent qu’il l’a transférée au zoo du Belvédère en Tunisie. Une honte pour le ministère de l’Écologie qui a ignoré sciemment le mal-être des éléphantes des cirques français et a permis par son inaction la perpétuation de leurs souffrances et de leur exploitation sans fin.
One Voice était à l’origine de la première condamnation en 2019 de Gilbert Bauer, le dresseur de cirque qui séquestrait Baby à l’année au parc des félins à Saint-Léger-en-Bray dirigé par son frère, Kid. Tous deux mentaient éhontément au public, lui faisant croire que la vieille éléphante souffrant d’une patte sillonnait librement le parc, alors qu’elle était maintenue enfermée jour et nuit dans le camion de transport, en toute illégalité. Bauer avait alors disparu un moment.
Des mensonges au public, l’enfer en coulisses, et deux condamnations grâce à One Voice!
Et quand nous pensions tomber sur Dumba au Cirque de Paris à Aubevoye dans l’Eure en mars 2020, c’est en fait Baby qui s’y trouvait, exploitée comme toujours. Nous avions alors missionné un enquêteur privé, documenté le spectacle et les conditions de détention en marge de celui-ci, et mené une filature de plusieurs jours, pendant que le pays tout entier se fermait sur lui-même et détournait de fait son attention du sort des animaux dans les cirques itinérants.
Cette enquête a fait l’objet d’un rapport détaillé et d’une plainte à l’OFB, qui ont servi, entre autres, à sauver Jon et les lionnes Patty, Céleste, Hannah et Marli de ce cirque. En septembre 2022, nous avons permis que Bauer soit condamné à nouveau, cette fois en récidive, grâce au rapport de l’enquêteur de mars 2020.
Bauer s’est réfugié chez une dresseuse de cinéma a maintenu Baby dans le camion et élevé des barrières autour.
Sous la pression exercée nos images d’enquête et nos procédures en 2019, Bauer s’était installé dès 2020 sur la propriété de Muriel Bec, une dresseuse d’animaux et notamment de loups pour le cinéma et toutes sortes de tournages. Là-bas, le discours était aussi bien rodé sur les soi-disant conditions « idéales » de détention de Baby (un étang aurait été creusé pour elle, en réalité pour la vue depuis des lodges payantes) que sur la sécurité (ainsi personne ne pouvait s’approcher et « risquer » de prendre des images incriminantes).
Des images d’Épinal pour les clients et la télé. Pour Baby, l’isolement à perpétuité
Les seuls moments où elle avait l’occasion de se dégourdir les pattes dans un enclos et pouvait choisir elle-même sa nourriture sur les arbres, étaient les jours où des clients payaient trois heures pour voir cela, ou quand une chaîne de télévision venait filmer au fin fond du Loiret une émission de télé-réalité ou un (publi)-reportage.
Et cette possibilité ne s’offrait à elle que de mars à octobre… En dehors des sorties payantes saisonnières, comme chez Kid Bauer au Parc Saint Léger, Baby ne sortait guère de son camion. Ou alors pour faire trois pas, sous un petit barnum en face de sa boîte de tôle.
Les bâches recouvrant les clôtures en 2020 se sont muées en hauts murs de bois. Nous avons ainsi vu les barrières s’élever autour du camion, de cette petite tente et de la roulotte du dresseur, toujours plus solides et impénétrables au fil du temps.
La dernière condamnation empêchait de montrer Baby au public pendant cinq ans!
Depuis septembre 2022 et pour une durée de cinq ans, Bauer ne peut plus exploiter Baby. Et comme l’indique l’arrêté ministériel de 2011 sur les établissements itinérants (toujours valable tant que le ministère de l’Écologie n’a pas publié les décrets d’application de la loi votée en novembre 2021), les animaux sauvages ne peuvent pas être détenus dans des conditions d’itinérance (comprenez ici dans un camion) s’ils ne sont pas montrés au public.
Baby a continué à être exploitée au moins jusqu’au 31 octobre 2022. Il était toujours possible de payer pour une « rencontre avec l’éléphante ». En février 2023, elle servait toujours de produit d’appel sur les visuels de « Rendez-vous en terre animale ».
Nous savions depuis quelques mois que Bauer cherchait de toute part un lieu où placer Baby pour les cinq prochaines années. Nous étions prêts à la prendre en charge et à la placer dans un sanctuaire, mais comme toujours, les autorités ont fait la sourde oreille. Tout, absolument tout ce que nous préparions aurait été mieux que ce qui est advenu. Comme d’habitude. Maya en sait quelque chose, Dumba également. Le machiavélique tour de passe-passe de Gilbert Bauer a été d’offrir Baby au « peuple tunisien » et de continuer ainsi à l’exploiter au Zoo du Belvédère, un lieu où l’on a vu des gens lapider un crocodile et où un ours est à bout de force. À 38 ans, Baby n’aura jamais la paix. Et pour Bauer, dans les faits, c’est l’impunité.
La loi contre la maltraitance comme le ministère qui l’a portée en France ont abandonné les animaux des cirques à leur sort pour le pire, entre exploitation, sous-location, troc, revente… Jamais nous ne baisserons les bras pour eux!
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Après plus de 40 ans de cirque et d’inaction des pouvoirs publics, l’éléphante Dumba s’est éteinte
Après plus de 40 ans de cirque et d’inaction des pouvoirs publics, l’éléphante Dumba s’est éteinte
Après plus de 40 ans de cirque et d’inaction des pouvoirs publics, l’éléphante Dumba s’est éteinte
09.05.2023
Allemagne
Après plus de 40 ans de cirque et d’inaction des pouvoirs publics, l’éléphante Dumba s’est éteinte
Cirques
C’est avec une profonde tristesse et beaucoup de colère que nous venons d’apprendre le décès de Dumba par l’intermédiaire du European Elephant Group. Exploitée toute sa vie, l’éléphante vivait dans un petit enclos d’un cirque fixe d’Allemagne depuis un an quand elle s’est éteinte, en mars 2022. Nous étions allés la voir en octobre 2021. Soumise à des conditions de détention délétères depuis l’âge de deux ans, elle n’avait pas encore soufflé ses 50 bougies.
Sa longue exploitation dans les cirques, l’itinérance sans fin dans un camion et la lâcheté des pouvoirs publics, pour ne pas dire autre chose, auront eu raison de Dumba, malgré la campagne sans relâche que nous avons menée pour elle.
Une vie sur les routes, louée au plus offrant…
Avec notre partenaire espagnol FAADA, nous n’avons jamais cessé de suivre ses déplacements, tantôt en Espagne, tantôt en France. De notre côté de la frontière, elle a longtemps été “louée” par sa dresseuse au Cirque de Paris. Sous leur chapiteau, elle a été forcée à participer à des numéros épouvantables de cynisme.
Au tout début de 2021, après plusieurs mois à la chercher, nous l’avons retrouvée enfermée dans une remorque, dans le Gard, sous des températures glaciales. Tout dans sa posture indiquait que ses pattes la faisaient souffrir, comme un expert des éléphants nous l’a confirmé. Nous avons immédiatement porté plainte et demandé la saisie de Dumba pour qu’elle soit enfin placée dans un sanctuaire.
… jusqu’à épuisement
Espérant échapper aux poursuites que nous avons engagées, la dresseuse Kludsky a abandonné Dumba en Allemagne. Placée dans un cirque sédentarisé, l’éléphante n’a plus eu à participer à des spectacles. Mais, parquée dans un petit enclos, elle n’a pas pour autant échappé à l’isolement et au mal-être. Pour l’en délivrer, nous avons cherché de l’aide auprès des associations locales et du gouvernement allemand.
L’éléphante était morte depuis des mois quand nous avons enfin pu mettre la main sur le rapport du vétérinaire qui l’a examinée fin janvier 2021. Ce texte, qui confirmait qu’elle souffrait d’une musculature diminuée au niveau des pattes et qui estimait “intéressant et nécessaire” de réaliser des examens complémentaires, nous aurions dû l’obtenir bien avant ! Nous savions depuis longtemps que Dumba était en danger. Nous avions alerté les autorités à de multiples reprises contre les propriétaires l’exploitant. Elles s’en sont lavées les mains : préfet, procureur et même le ministère. Et Dumba en a payé le prix fort.
Une loi complice de la maltraitance
En permettant à ces établissements de se sédentariser pour continuer à exposer leurs animaux au public après 2028, la loi contre la maltraitance animale se fait complice de l’exploitation. Et que dire de l’immobilisme du ministère de la Transition écologique, qui n’a toujours pas interdit la reproduction des félins dans les cirques, déjà si nombreux en France, un an et demi après l’adoption de la loi par l’Assemblée nationale ? Combien d’animaux devront encore mourir, stressés par le dressage, l’ennui et l’enfermement, avant d’être enfin réellement secourus?
En souvenir de Dumba et pour tous les autres, le combat continue.
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