Toro-piscines: terroriser des animaux… pour mieux divertir les humains

Toro-piscines: terroriser des animaux… pour mieux divertir les humains

Toro-piscines : terroriser des animaux… pour mieux divertir les humains
31.08.2023
France
Toro-piscines: terroriser des animaux… pour mieux divertir les humains
Exploitation pour le spectacle

Le “toro-piscine”, cette pratique qui consiste à enfermer une vachette dans un enclos sans échappée et à la harceler pour lui faire traverser une piscine -tout ce qu’il y a de plus naturel- est très en vogue dans certaines fêtes du sud de la France. Nous avons écrit aux maires de différentes communes pour leur faire part de notre indignation et leur demander de mettre fin à ces “spectacles” qui ont fait leur temps.

Plusieurs lanceurs d’alerte nous ont fait part de leur consternation à la suite de l’organisation dans leur commune de ce genre d’événements, comme ce fut le cas la semaine passée à Vendres ou à Monclar-de-Quercy. Si les toro-piscines peuvent à première vue sembler inoffensifs, les vachettes ayant la vie sauve, contrairement aux taureaux torturés à mort pour la corrida, ils n’en restent pas moins des épreuves pour les animaux.

En 2023, certains rient encore de la détresse d’autrui

Le principe est simple: des humains en manque de “sensations fortes” se jettent dans “l’arène” (en réalité, un petit enclos grillagé permettant de se sauver facilement -courage, fuyons!) pour poursuivre et tourmenter une jeune vache afin de lui faire traverser une piscine.

Cernée de toute part par plusieurs personnes, dans un environnement inconnu, sans possibilité de mettre fin à un “jeu” qu’elle n’a pas choisi, la vachette effrayée n’a d’autre option que de poursuivre à son tour ses assaillants pour se protéger. La musique, les rires et hurlements de la foule viennent ajouter leur dose de stress.

Quand la fête des humains se termine, épuisée, elle est ramenée à l’élevage. Comme la majorité des vaches en France, elle sera exploitée pour le restant de sa vie.

Les cas individuels et les symboles sont tout aussi importants que le reste pour faire avancer nos sociétés

Si certains jugent ces pratiques “futiles” ou “insignifiantes”, elles ne le sont certainement pas pour les animaux forcés à y prendre part. Nous considérons plutôt qu’elles portent une lourde valeur symbolique. Y mettre fin est ainsi le seul moyen de faire évoluer les consciences et de stopper les maltraitances animales sous toutes leurs formes.

C’est pourquoi nous écrivons aux mairies concernées et vous invitons à faire de même. En attendant la fin de ces toro-piscines, n’hésitez pas à nous contacter pour nous signaler de tels faits.

Des morts, des morts et encore des morts : le bilan dramatique de la chasse en France

Des morts, des morts et encore des morts : le bilan dramatique de la chasse en France

Des morts, des morts et encore des morts : le bilan dramatique de la chasse en France
31.08.2023
Des morts, des morts et encore des morts : le bilan dramatique de la chasse en France
Chasse

45 millions d’animaux tués, 78 accidents et 6 morts humaines. Voilà le bilan de la chasse pour la saison 2022-2023. Année après année, le constat est le même : ce loisir tue, et les pouvoirs publics sont décidés à ne rien faire. Alors que la biodiversité s’effondre sous nos yeux, que la nature est privatisée par un petit groupe d’individus armés, l’heure n’est plus aux mesurettes, mais à une réforme radicale de la chasse !

Le 2 décembre 2020, Morgan Keane, 25 ans, était tué d’une balle tandis qu’il coupait du bois sur son terrain. Alors que cet homicide involontaire aurait pu rester cantonné à la page des faits divers, la ténacité des proches du jeune homme a permis la condamnation du tireur et du directeur de battue, dans un procès dont faisait partie One Voice en soutien. Mais pour une condamnation, combien d’affaires sont enterrées ? Loin d’être anecdotique, ce drame est symptomatique d’une activité mortelle pour les humains, les animaux et la nature, et révèle l’absence totale de volonté des pouvoirs publics de s’opposer à des individus qui imposent leurs règles à tous les autres.

La chasse, ce loisir équivoque qui sème la mort

Chaque année, près de 45 millions d’animaux sauvages sont tués de sang-froid. Plus que jamais, ils sont assaillis de toute part, des battues administratives à répétition aux dérogations pour pouvoir déterrer les blaireaux en dehors de la saison de chasse, en passant par le classement « ESOD » permettant de tuer de nombreuses espèces toute l’année et sans restrictions… Et n’oublions pas les animaux familiers, victimes de tous les pièges qui jonchent le sol de nos campagnes, et parfois tués sous les yeux de leurs humains pour avoir perturbé des chasseurs dans l’accomplissement de leur sanglant passe-temps.

Les animaux ne sont pas les seules victimes : six personnes ont perdu la vie cette année. Du côté des représentants du monde cynégétique, on affiche une étrange satisfaction et on se félicite de ces six morts, pourtant tous chasseurs… Ces décès s’ajoutent aux dizaines qui ont défrayé la chronique ces dernières années, du cycliste britannique tué en Haute-Savoie à cette randonneuse de 25 ans victime d’une jeune femme de 17 ans, ou encore à Joël Viard, abattu d’une balle alors qu’il conduisait sa voiture.

Tant de vies volées pour qu’une poignée d’individus puissent s’amuser à tuer !

Mesurettes et rafistolage : à quoi joue le gouvernement ?

Face à cette situation catastrophique, nous avions espéré un début d’évolution, après notre audition par la mission sénatoriale sur la sécurisation de la chasse et le succès de la pétition lancée par le collectif Un Jour Un Chasseur. Mais le gouvernement, une fois de plus, a joué la montre et proposé des mesurettes, bien en deçà de ce qu’on attend de lui pour faire face à l’ampleur du désastre.

Aujourd’hui, la formation des chasseurs est un véritable simulacre, comme l’avait révélé notre enquête au niveau du passage du permis, et ces derniers continuent de tout faire pour lutter contre des propositions de bon sens pour limiter, voire éradiquer les risques de morts humaines, comme le contrôle annuel de la vision, ou l’interdiction de la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires. Et le gouvernement ose présenter comme une avancée la limitation de l’alcoolémie, qui devrait être en vigueur depuis des dizaines d’années !

Un lobby qui honnit l’écologie…

Le refus de s’attaquer frontalement aux carences en matière de sécurité est une nouvelle preuve, s’il en était besoin, de la toute-puissance de ce lobby qui a toutes les faveurs du chef de l’État, lequel avait fièrement posé devant un tableau de chasse à Chambord pour son quarantième anniversaire. Difficile d’être étonné quand Thierry Coste lui-même reconnaît pratiquer « un lobbying effréné, assumé […] sans la moindre retenue ». Et que dire de ces représentants des chasseurs, oscillant entre climato-scepticisme (depuis longtemps et réitérant leurs thèses douteuses encore très récemment par l’intermédiaire de Willy Schraen, président actuel de la Fédération nationale des chasseurs) et excitation à l’idée de tuer des animaux (pour son prédécesseur) ? Ils disposent même d’une tribune permanente pour déverser leur idéologie mortifère…

Alors que 87 % des Français considèrent que la chasse pose des problèmes de sécurité (sondage IPSOS/One Voice, septembre 2022), comme en attestent les morts dénombrés chaque année, il est grand temps de s’attaquer aux causes de ce danger mortel, et d’exiger encore et toujours en urgence une réforme radicale de la chasse !

One Voice de retour dans les tribunaux administratifs pour sauver les galliformes de montagne

One Voice de retour dans les tribunaux administratifs pour sauver les galliformes de montagne

One Voice de retour dans les tribunaux administratifs pour sauver les galliformes de montagne
29.08.2023
One Voice de retour dans les tribunaux administratifs pour sauver les galliformes de montagne
Chasse

À la suite de nos victoires de l’année dernière, notamment dans les Hautes Alpes et en Savoie, nous avons décidé de renforcer notre combat en faveur des galliformes de montagne. La saison de chasse s’ouvre, celle des audiences aussi ! La première de cette nouvelle saison 2023-2024 se tiendra le 30 août à 14 h au tribunal administratif de Montpellier.

Ces merveilleux oiseaux cumulent décidément les menaces qui pèsent sur eux… On pensera par exemple au réchauffement climatique qui affecte fortement les milieux montagnards et les animaux qui y vivent, aux dérangements dans les périodes sensibles du fait des saisons touristiques ou encore à l’exploitation forestière… Et par-dessus le marché, ils sont encore chassés en dépit du bon sens et de leurs états de conservation déplorables !

À titre d’exemple, les perdrix grises de montagne sont classées “quasi-menacées” sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour la France, ce qui signifie que l’espèce sera confrontée à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage dans un avenir proche.

Bien que cette sous-espèce de perdrix grises ne soit présente que dans la chaîne pyrénéenne, le préfet des Pyrénées-Orientales a, au sein de l’arrêté ouvrant la saison de chasse pour la période 2023–2024, directement autorisé à tuer deux perdrix par jour et par tête (dans la limite de 10 perdrix maximum par chasseur) sur la période du 17/09/23 au 11/11/23.

C’est d’autant plus intolérable que ce quota morbide est parfaitement arbitraire puisque l’administration n’a même pas attendu les résultats des comptages qui ont lieu en été pour définir un nombre de perdrix grises de montagne à abattre. Le préfet ne s’est donc fondé sur aucune méthode.

En tout état de cause, continuer d’autoriser ce massacre est tout bonnement absurde et injustifiable. Abattre ces oiseaux ne répond à aucune prétendue nécessité de “réguler” (pas possible pour les chasseurs de s’abriter derrière ce type d’argument, donc) une espèce déjà menacée de toute part et dont les représentants ne demandent qu’à vivre paisiblement. En d’autres termes, une telle chasse n’a qu’une fonction de loisir pour ceux qui la pratiquent. Loisir malsain et particulièrement discutable sur le plan éthique, à l’heure où la biodiversité et les êtres vivants qui la composent subissent un effondrement massif…

Pour l’ensemble de ces raisons, One Voice a engagé un recours en annulation et un référé-suspension. L’audience, prévue le 30 août, nous dira si nos arguments de bon sens convaincront le tribunal. Dans tous les cas, nous continuerons à lutter pour la vie de chaque perdrix grise et a fortiori de chaque galliforme de montagne !

Rapport, nouvelles images d’enquête et actions de terrain : pour faire cesser l’élevage et l’expérimentation sur les chiens, One Voice met les bouchées doubles !

Rapport, nouvelles images d’enquête et actions de terrain : pour faire cesser l’élevage et l’expérimentation sur les chiens, One Voice met les bouchées doubles !

Rapport, nouvelles images d’enquête et actions de terrain : pour faire cesser l’élevage et l’expérimentation sur les chiens, One Voice met les bouchées doubles !
29.08.2023
France
Rapport, nouvelles images d’enquête et actions de terrain : pour faire cesser l’élevage et l’expérimentation sur les chiens, One Voice met les bouchées doubles !
Expérimentation animale

One Voice publie en cette rentrée un rapport approfondi sur les chiens dans l’expérimentation animale en France (et ses ramifications dans l’Union européenne et ailleurs dans le monde). Ce rapport de plus de trente pages et à la bibliographie fournie s’accompagne d’images inédites des élevages de Mézilles et Gannat, actuellement propriétés de Marshall BioResources, le géant new-yorkais des « bio-ressources ». Des rassemblements à proximité des élevages sont prévus et mis en place par les antennes locales militantes de One Voice, comme chaque année à la fin de l’été, du 1er au 2 septembre à Gannat, et le 2 septembre à Auxerre.

Une opinion publique tranchée en faveur d’une science éthique

Les trois quarts des Français sont défavorables à l’expérimentation animale (sondage IPSOS/One Voice avril 2023). Ce chiffre monte à 85 % concernant les expériences faites sur les chiens. Pourtant, notre pays abrite dans l’Yonne et l’Allier deux élevages industriels de milliers de beagles et golden retrievers – animaux particulièrement doux et amicaux – destinés exclusivement à souffrir puis mourir dans des conditions que l’on ne souhaiterait même pas à son pire ennemi. L’équipe de One Voice a obtenu respectivement en 2019 et 2021
l’annulation de leur agrandissement.

L’exigence de transparence passe par l’exemplarité, avec le soutien du public

One Voice, en pointe sur le thème de l’expérimentation animale en France depuis la fin des années 1990, met également à disposition un site d’analyse des données officielles et invite le public à signer sa pétition en faveur notamment de la fermeture de ces deux élevages de chiens. L’association demande l’arrêt des expériences occasionnant des souffrances « sévères » aux chiens, mais aussi le développement de méthodes de remplacement (donc sans animaux), et porte d’autres mesures phares telles que l’obtention d’une réelle transparence, car le milieu est d’une rare opacité, et les services de l’État sont plus que réticents à transmettre les rapports d’inspection pourtant publics.

Un travail assidu aux côtés de nos partenaires en Europe car industriels et législations dépassent les frontières hexagonales

En portant avec ses partenaires européens l’Initiative citoyenne contre les tests des cosmétiques sur les animaux, One Voice a obtenu de la Commission européenne qu’elle s’engage
pour un arrêt progressif de l’expérimentation animale. Plus récemment encore, l’association s’est fait le relais d’une campagne collective montrant les conditions des transferts internationaux de chiens dans les soutes d’avion via le Danemark — conditions qu’elle avait déjà dénoncées par le passé.

L’expérimentation animale et les chiens

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Pour en savoir plus sur les chiens dans l’expérimentation animale :

Chaque année, on recense près de 20 000 utilisations de chiens dans les laboratoires de l’Union européenne, et ce principalement pour des tests de toxicité de médicaments et dans des recherches sur les maladies.

Plus de la moitié de ces utilisations concernent de nouveaux chiens importés ou « produits » pour l’expérimentation, tandis que le reste est composé de chiens réutilisés d’une année sur l’autre. La plupart viennent d’élevages spécialisés de l’UE, mais presque un tiers d’entre eux sont importés des États-Unis ou d’ailleurs.

La France figure parmi les plus gros consommateurs de chiens, et pour des expériences procurant le plus de souffrance

Presque tous ces chiens sont des beagles, mais des individus d’autres races (notamment des golden retrievers) peuvent être expérimentés. La France et le Royaume-Uni en sont les plus gros « consommateurs » en Europe, avec plus de 4000 procédures par an chacun. L’Allemagne les suit de près mais recense une diminution progressive du nombre d’utilisations depuis 2015.

Par essence, l’expérimentation animale est source de souffrances. La France se démarque en Europe par une proportion élevée de procédures très douloureuses ou très stressantes.

Nous vous invitons à lire notre rapport sur les chiens et l’expérimentation animale, à signer notre pétition, et à visionner nos vidéos d’enquête des élevages de chiens français parmi les plus gros d’Europe. Vous êtes également invités à participer aux rassemblements début septembre pour demander la fermeture de ces lieux de misère, ainsi qu’un changement de paradigme au niveau scientifique.

Je signe la pétition

Expérimentation animale: vingt jugements demandent la transparence

Expérimentation animale: vingt jugements demandent la transparence

Expérimentation animale: vingt jugements demandent la transparence
25.08.2023
France
Expérimentation animale: vingt jugements demandent la transparence
Expérimentation animale

Les dossiers se suivent et se ressemblent: depuis l’été dernier, treize nouveaux tribunaux ont enjoint aux préfectures de vingt départements de fournir leurs rapports d’inspection des laboratoires d’expérimentation animale. Cela s’ajoute à la trentaine de jugements déjà obtenus depuis l’automne 2021.

Ces nouveaux jugements concernent les préfectures de la Charente-Maritime, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, de la Seine-Saint-Denis, de la Dordogne, de la Gironde, des Yvelines, de l’Essonne, de la Côte-d’Or, de la Guyane, de la Mayenne, du Maine-et-Loire, de la Loire Atlantique, de la Vendée, de la Corrèze, de l’Indre, du Calvados, de la Haute-Garonne, de la Haute-Vienne et de la Drôme. Les laboratoires sont notamment ceux de l’INRAE, de plusieurs IUT et universités, de Sanofi, mais aussi de l’Office français de la biodiversité, de l’Association des éleveurs de Dordogne, de l’Institut Agro Dijon, du Commissariat à l’énergie atomique, de la société Equitechnic, entre autres.

On comprend difficilement comment les préfectures et leurs services vétérinaires (DDPP) refusent encore de fournir les rapports d’inspection des laboratoires d’expérimentation animale, après tous les jugements qui les ont obligées à le faire.

La transparence fait peur à l’administration

Les justifications des préfectures sont toujours les mêmes: des craintes (infondées) de sécurité, des reproches aux associations animalistes, ou l’idée incroyable selon laquelle si le public avait accès aux rapports d’inspection des laboratoires, cela porterait atteinte à la recherche des infractions et à l’application de la loi.

Mais les tribunaux sont rarement dupes: alors que certains jugements ont autorisé les préfectures à cacher des informations très précises, la quasi-totalité n’autorisent que l’occultation des noms du personnel des laboratoires et des inspecteurs et inspectrices vétérinaires.

Une telle réticence de la part de l’administration serait presque risible si elle n’était pas dramatique, quand on sait que les sanctions sont excessivement rares et insignifiantes.

La transparence est un travail de fond

Non pas que l’on en soit aux premiers mensonges émis par l’administration pour préserver son opacité… Il nous revient donc la responsabilité de maintenir une veille et de réaliser un travail de fond, afin de regrouper des informations servant à dénoncer les limites de la réglementation et de son application.

Ces documents nous permettent enfin de constater des situations de maltraitance animale, toujours graves, parfois illégales, afin de les dénoncer et d’attaquer les responsables en justice ou d’agir contre l’inaction de l’administration quand cela est possible.

Alors, même quand l’administration n’en tire aucune leçon, chaque nouveau jugement en faveur de la transparence est une victoire.

Errance féline, un an de retard sur le délai prévu, et toujours aucun rapport gouvernemental en vue

Errance féline, un an de retard sur le délai prévu, et toujours aucun rapport gouvernemental en vue

Errance féline, un an de retard sur le délai prévu, et toujours aucun rapport gouvernemental en vue
23.08.2023
Errance féline, un an de retard sur le délai prévu, et toujours aucun rapport gouvernemental en vue
Animaux familiers

L’adoption de la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale a permis quelques rares avancées en matière de bien-être animal. Elles sont cependant largement insuffisantes, et celles sur l’errance féline complètement passées sous silence. Plus d’un an et demi après l’entrée en vigueur de ces nouvelles normes, rien n’a été fait à ce sujet.

Cette loi prévoyait en effet des campagnes de stérilisation menées à titre expérimental par l’État en coopération avec les maires et présidents des collectivités territoriales volontaires.

Pour lancer le processus, un élément clé devait être remis par le ministère de l’Agriculture : un rapport dressant un diagnostic chiffré sur la question des chats errants en France, évaluant le coût de la capture et de la stérilisation et formulant des recommandations opérationnelles pour répondre à cette problématique, tout en présentant les modalités de financement du dispositif par les collectivités territoriales et l’État.

Ce document devait être remis dans un délai de six mois à compter de la promulgation, c’est-à-dire le 1er juin 2022 dernier délai.

Août 2023, toujours aucun rapport…

À l’été 2022, le gouvernement expliquait déjà faire face à des difficultés et ne pas savoir quand ledit rapport serait finalement publié.

En décembre de la même année, les députés chargés de se prononcer sur l’application de cette législation s’inquiétaient du défaut de publication, fustigeant « l’inaction des collectivités et de l’absence d’impulsion de la part de l’État » sur la situation d’errance féline, tout en rappelant « qu’une obligation de stérilisation des chats errants figurait dans la proposition de loi initiale et que celle-ci avait été supprimée au Sénat sous la pression d’élus locaux. »

En février 2023, nous avons écrit au ministre de l’Agriculture pour lui demander des renseignements, le questionner sur une date de remise du rapport, lui rappeler ses obligations mais aussi lui transmettre nos recherches sur le sujet. Un courrier resté sans réponse.

Nous voilà donc à la fin de l’été, et le dossier n’a toujours pas avancé.

En attendant, les chats continuent de souffrir

Rien de très inhabituel dans l’inaction gouvernementale sur les sujets concernant les animaux et l’environnement. Oui, mais voilà , les chats errants continuent de se reproduire, de lutter contre le froid, la chaleur, la faim, les intempéries et la malveillance humaine. Des milliers de chatons nés dehors continuent de mourir chaque année de maladies ou écrasés par des voitures. Ceux qui survivent donneront naissance à d’autres individus eux-mêmes voués à un destin tragique, et ainsi de suite…

Quant aux maires, nombreux sont ceux qui refusent de prendre leurs responsabilités en procédant à des campagnes de stérilisation, et qui ne trouvent rien de mieux à faire que d’interdire le nourrissage des chats ou de faire détruire leurs abris. Nous recevons chaque semaine des dizaines de témoignages en ce sens. De leur côté, les associations, qui croulent sous les demandes de prises en charge continuent de se démener : les protecteurs des animaux font du mieux qu’ils peuvent pour nourrir, soigner et même faire stériliser les chats errants à leurs frais, malgré l’inflation rendant leurs actions de plus en plus difficiles.

La seule solution pour mettre fin à toute cette misère réside dans la stérilisation obligatoire, comme c’est le cas en Espagne ou en Belgique, où cette disposition a même permis de faire diminuer le nombre d’euthanasies.

Aidez-nous à faire avancer ce combat : partagez notre rapport auprès de votre mairie et signez notre pétition exigeant un plan national d’urgence pour mettre un terme à l’errance féline et aux souffrances qu’elle engendre.

Tuerie au cimetière : en Moselle, des sangliers abattus entre les tombes

Tuerie au cimetière : en Moselle, des sangliers abattus entre les tombes

Tuerie au cimetière : en Moselle, des sangliers abattus entre les tombes
22.08.2023
Moselle Tuerie au cimetière : en Moselle, des sangliers abattus entre les tombes
Chasse

Tuer des animaux dans un cimetière, il fallait y penser. Il y a quelques mois, nous alertions l’opinion sur les méthodes de la préfecture de la Moselle, qui n’hésite manifestement pas à troubler le sommeil des morts pour “nettoyer” un cimetière des animaux qui n’y sont pas les bienvenus. Des méthodes que rien ne justifie, alors que des alternatives existent.

En décembre 2022, le préfet de la Moselle autorisait le “prélèvement” de chevreuils dans l’enceinte du cimetière américain de Saint-Avold. Nous avions alors publié un article, et la préfecture s’était engagée à ce que les animaux soient piégés, et non tués. Entre-temps, les chasseurs s’étaient déchaînés avec la finesse qu’on leur connaît : “Jamais on ne tuerait d’animaux dans un cimetière !”, “ces gens-là n’y connaissent rien”…

Il est désormais clair que nous avions raison de nous alarmer. Le 17 août 2023, la préfecture a publié un arrêté autorisant les « tirs administratifs » de sangliers dans l’enceinte du cimetière. Nous attendons avec impatience les réactions de nos opposants. Peut-être nous expliqueront-ils que “tirs administratifs” ne signifie absolument pas “mise à mort”, mais qu’il s’agit simplement d’un lancer de formulaires CERFA …

Quoi qu’il en soit, nous interpellons à nouveau la préfecture : pourquoi tuer ces animaux alors que des alternatives existent ? Pourquoi ne pas consolider les clôtures ? Comprenons-les : il est primordial que l’herbe du cimetière reste bien verte, et il est sans doute plus facile de nettoyer des taches de sang que de remettre en place les quelques mottes de terre retournées par les sangliers.

Aucune explication rationnelle, et une nouvelle preuve, s’il en fallait une, que les services de l’État ont définitivement adopté la logique des chasseurs. Peu importe la situation, une seule réaction : tuer des animaux.