Bruit et fureur dans les océans

Bruit et fureur dans les océans

Bruit et fureur dans les océans
07.08.2018
Bruit et fureur dans les océans
Habitat naturel

Depuis soixante ans, le bruit ne cesse d’augmenter dans les fonds marins et avec lui, les échouements de cétacés. One Voice exige une meilleure protection des mers contre la pollution sonore, avant qu’il ne soit trop tard.

Le crissement est aussi atroce que celui de griffes de fer sur une ardoise géante. Pire encore et plus fort, incessant, le sonar revient en boucle sur des fréquences de plus en plus insupportables qui vrillent les tympans. Au loin, se découpant sur l’horizon, le navire de la US Navy croise lentement le long de la côte. Tout près, presque collées à la plage, des orques se serrent les unes contre les autres en tentant de fuir le bruit. Elles gardent la tête hors de l’eau et glissent au plus près des berges, au risque de s’échouer. Cette scène a pu être filmée à Puget Sound en 2003. Heureusement, les orques du Pod J en sont sorties indemnes.

Depuis lors, les flottes militaires de nombreux pays multiplient les manœuvres en haute mer ou près des côtes. Partout, des bombes sont larguées pour impressionner l’adversaire, des missiles lancés et de sombres sous-marins furtifs sondent les ténèbres des abysses de leurs signaux mortels. Pour les traquer, le super-sonar Low-Frequency Active (LFA) des forces navales américaines balaie les océans de son rugissement électronique dont la puissance sonore équivaut au décollage de trois Boeing 747. Les baleines n’ont pas de casque anti-bruit pour se protéger des 235 décibels qu’on leur envoie en pleine tête. Au lendemain de chaque opération, d’innombrables cétacés viennent mourir sur les plages, tympans éclatés, larmes sanglantes.

Ailleurs, en eaux plus pacifiques, ce sont les prospecteurs pétroliers qui lancent des campagnes de recherche, sondant les fonds marins à coups de canons à air pour y déceler des hydrocarbures. Lorsqu’ils en trouvent, c’est alors au tour des plates-formes de frapper des coups de gong jour et nuit, qui résonnent dans la mer de Norvège et détournent la course des cachalots.

Le « monde du silence » du Commandant Cousteau ne l’a jamais été. Depuis toujours, la mer est traversée par un concert de grondements, de claquements, d’appels et de chants que s’échangent les poissons. Les récifs coralliens bruissent tout autant qu’une jungle et leur gazouillis n’est parfois couvert que par le sifflement triomphant d’une orque, les infrasons d’une baleine bleue ou le fracas lointain d’un volcan sous-marin.

Mais jamais des assauts sonores aussi destructeurs n’avaient été infligés au milieu marin avant l’arrivée de l’humain. Trafic maritime incessant, marinas de luxe, croisières, sports balnéaires, whale-watching intrusif, parcs éoliens offshore enfonçant leurs pieux à l’aide de marteaux hydrauliques, etc. Si l’on sait que les petits poissons de la Grande Barrière de corail se font dévorer deux fois plus vite par les gros lorsque des bateaux à moteur circulent à proximité, que dire de la souffrance des cétacés, dont l’univers est d’abord fait de sons, comme le nôtre d’images ? Si le fond sonore devient trop puissant, ils ne peuvent plus se nourrir, ni se reproduire, ni socialiser. Le seul trafic des petits bateaux réduit de 26 % la portée des sons émis par les grands dauphins, et de 58 % celle des baleines pilotes. Il leur faut alors crier pour se faire entendre ! Imaginerait-on de vivre dans une boîte de nuit ?

One Voice demande que la Commission européenne, par le biais de sa « Directive-cadre stratégie pour le milieu marin » (2008/56/CE), consacre davantage de recherches à la pollution sonore dans les différentes régions marines sous sa compétence, et que les États membres déploient au plus vite tous les moyens nécessaires pour y limiter les principaux facteurs de bruit.

Urgence pour Scarlet, la plus jeune des orques du clan J meurt de faim!

Urgence pour Scarlet, la plus jeune des orques du clan J meurt de faim!

Urgence pour Scarlet, la plus jeune des orques du clan J meurt de faim!
04.08.2018
Urgence pour Scarlet, la plus jeune des orques du clan J meurt de faim!
Animaux sauvages

Un petit ange est en train de mourir sous nos yeux, entourée de sa maman Slick (J16) et de son grand frère Echo (J42). Scarlet n’est pas malade. Enfin… Elle est malade des agressions de certains humains sur sa planète, cette planète bleue que nous partageons tous.

Une population affaiblie par l’industrie de la captivité

La famille de Scarlet (J50) a vécu ici, à Puget Sound, au large de Seattle et Vancouver pendant des centaines d’années. Dans les années 70, des hommes sont venus, armés, avides d’argent, pour capturer ces orques résidentes, faciles à traquer. Les filets, les bateaux rapides, la dynamite, 13 des leurs ont été capturées et envoyées dans les delphinariums. Combien sont mortes pendant ces traques d’une violence indescriptible? Lolita faisait partie de ces petits capturés… 48 ans qu’elle tourne en rond sous le Soleil tropical de Miami.

Leur super pod, trois clans familiaux, n’a jamais pu vraiment se reconstituer, malgré leur solidarité, malgré la veille active et bienveillante de leur matriarche, Granny, décédée en janvier 2017 à l’âge de 105 ans. Granny en a vécu des épreuves, les captures de l’industrie, la pollution, les tankers, les pêcheurs… Mais le pire était à venir : voir ses petits enfants mourir de faim et de soif. Une lente agonie, un stress continuel. Si la disparition des espèces est un drame pour nous tous, c’est avant tout un martyre pour les individus concernés.

Scarlet en danger immédiat

Scarlet, est la dernière-née du pod J, elle n’est encore qu’une enfant, mais sa naissance remonte déjà à 2014. Granny a veillé sur elle comme une marraine ses trois premières années. Si elle savait… A quatre ans, Scarlet devrait être en pleine croissance. Elle montre pourtant tous les signes d’une grave déshydratation! L’une des spécificités des cétacés est d’extraire de leur nourriture solide l’eau dont ils ont un besoin vital. Or on peut discerner désormais la forme du crâne sous la peau de Scarlet, au point que nous soyons, tout comme les spécialistes, extrêmement inquiets pour sa survie, estimée en jours si rien n’est fait. Il lui faut du saumon d’urgence! Scarlet meurt… de faim et de soif.

La situation est d’autant plus dramatique que son clan vient de perdre il y a dix jours un petit n’ayant vécu qu’une demie heure; sa mère endeuillée, Tahlequah (J35) et son groupe ne peuvent se résoudre à quitter le corps de ce bébé sans vie, se relayant pour le transporter depuis lors. Les grossesses des mères orques ne sont plus viables. La cause principale : le stress nutritionnel.

Surpêche et barrages en cause

La surpêche et les grands barrages font disparaitre les saumons chinook, grands poissons vivant dans le nord de l’Océan Pacifique, et dont se nourrissent les orques résidentes de la Mer des Salish… certains, même, disent qu’ils ont disparu tant leur nombre est faible…

Il y a plus de huit barrages sur la rivière Snake. Pour les spécialistes, à chacun d’entre eux, on perd 10% des saumons Chinook. Or pour ces poissons, un voyage préalable est nécessaire à leur reproduction. C’est un pèlerinage sur les lieux de leur naissance. Mais cette remontée du fleuve jusqu’à la frayère est si difficile qu’ils en perdent leurs réserves, que leur corps se transforme et que les futurs parents meurent, à bout de force, dès qu’ils ont frayé. Pour eux aussi, la mer des Salish devient leur tombeau…

Sauver ces orques résidentes, c’est réparer un peu cette Terre qui souffre. Car le retour du saumon serait une bonne nouvelle aussi pour ces poissons, rois des fleuves et de l’océan de la côte pacifique. Le biologiste Ken Balcomb, responsable du Center for Whale Research dont One Voice est membre, a consacré sa vie entière aux South Resident Killer Whales, les SRKW, comme il les appelle; il les étudie depuis 43 ans. Et quand il sort en mer avec son bateau, elles viennent le saluer en lui apportant du poisson, elles qui n’en ont pas assez pour survivre. Parce que ce peuple des orques n’est pas seulement majestueux, il est ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous, cette petite parcelle d’humanité vraie et fragile que nous devrions faire émerger pendant qu’il est encore temps.

Ken Balcomb se bat inlassablement pour la réouverture des barrages. Soutenons son appel sur les réseaux sociaux en interpellant les responsables politiques américains via les réseaux sociaux en joignant #FreeTheSnake à votre message!

Sur Twitter: @GovInslee @SenatorCantwell @PattyMurray

Sur Facebook: @WaStateGov @senatorcantwell @pattymurray

Photo: Slick (J36) et Echo (J42) entourant Scarlet (J50) en juillet 2015.
Crédit: Heather MacIntyre / Nature’s Keeper Photography / Maya’s Legacy Whale Watching.

Le photographe Laurent Baheux soutient One Voice

Le photographe Laurent Baheux soutient One Voice

Le photographe Laurent Baheux soutient One Voice
02.08.2018
Le photographe Laurent Baheux soutient One Voice
Animaux sauvages

Grâce à ses clichés, le talentueux Laurent Baheux immortalise des scènes de nature rares et précieuses. Ce photographe autodidacte, qui déclare ressentir « moins de danger à saisir l’intimité des animaux sauvages qu’à vivre parmi les hommes », s’engage, à travers son art, dans la protection de la nature et la défense des animaux. Il invite le public à découvrir les derniers vestiges d’un monde sauvage en sursis.

D’abord attiré par le journalisme et le métier de rédacteur, Laurent Baheux se découvre rapidement une passion pour la photographie. Fasciné depuis toujours par l’Afrique, cet habitué des clichés de sports et d’actualités entame en 2002 un séjour en Tanzanie, au cours duquel il débute un travail personnel sur la faune sauvage. Ses photos saisissantes, en noir et blanc, révèlent toute la beauté, la force et l’individualité des êtres libres qu’il photographie. Grâce à elles, Laurent Baheux transporte le public sur des territoires où la vie sauvage peut encore s’épanouir librement.

Au travers de ces rencontres animales, il témoigne également d’un monde sauvage en péril et pose ainsi la question de l’humain dans son environnement. Ses photos, touchantes d’authenticité, amènent ceux qui les admirent à ressentir les émotions et la fragilité des animaux face à un monde bouleversé par les activités humaines. Elles subliment leurs sujets, suscitant humilité et respect du vivant. Avec ses clichés, Laurent Baheux appelle ainsi à s’engager dans la protection des animaux sauvages et de la nature.

En 2013, grâce à son engagement photographique, il devient Ambassadeur de bonne volonté du Programme des Nations Unies pour l’Environnement sur la campagne internationale de sensibilisation anti-braconnage Wild & Precious. Il milite activement auprès d’organisations de protection de la nature et a choisi de soutenir le combat de One Voice pour la défense des animaux.

À l’occasion de son anniversaire, Laurent Baheux a organisé une collecte au nom de One Voice, qui a reçu plus de 1500 € de dons. Un immense merci à lui et à ceux qui y ont contribué !

Retrouvez son actualité et son magnifique travail sur son site :

http://www.laurentbaheux.com/

 

Jeune mère en deuil, l’orque J35 Tahlequah, porte son bébé depuis une semaine!

Jeune mère en deuil, l’orque J35 Tahlequah, porte son bébé depuis une semaine!

Jeune mère en deuil, l’orque J35 Tahlequah, porte son bébé depuis une semaine!
31.07.2018
Jeune mère en deuil, l’orque J35 Tahlequah, porte son bébé depuis une semaine!
Animaux sauvages

L’orque J-35, prénommée Tahlequah, a perdu le 24 juillet dernier son bébé, né une demie heure avant, et ne peut se résoudre à le laisser partir. Elle nage en le poussant délicatement depuis plus de sept jours, dévorée de chagrin. Ce drame souligne l’amour indéfectible qui lie les mères orques à leurs petits et leur degré d’évolution. En creux un double constat: les humains sont entièrement responsables de leur disparition, et sont tout à fait capables d’y remédier. Mobilisons-nous!

La brise souffle doucement, fraiche, les jeunes aigles à tête chauve apprennent à voler gauchement, ils ne maîtrisent pas encore leurs grandes ailes. Les plumes de leur tête sont brunes, elles blanchiront bientôt. Leur père, haut perché, crie, il défend le nid, et guette les alentours. Quelques jeunes phoques nés cette année se réchauffent sur la roche au bord de l’eau avec leurs parents. Au dessus d’eux, les cormorans et les guillemots se reposent entre deux plongées. Le soleil se lève doucement sur San Juan Island, frontière ouest entre les Etats-Unis et le Canada. Quel calme, pas de vagues, les bateaux n’ont pas encore commencé leur va-et-vient journalier. Les algues de kelp se balancent au fil de l’eau, comme une chevelure indolente. Un lion de mer passe devant les phoques, sort la tête, et repart au large, où il croise une baleine de Minke.

Dans cette zone du Pacifique, les orques résidentes du Pod J, s’apprêtent à fêter un heureux événement. Tahlequah a 20 ans, et va accoucher de son second bébé, le travail a commencé. Les orques de son groupe familial (pod), sont prêtes à devenir les marraines de ce petit si attendu. Avec les deux pods voisins, K et L, eux aussi gérés par les matriarches, leur superpod ne comporte plus que 75 individus1, partageant le même dialecte et le même territoire. Il y a 50 ans, les humains s’en sont pris à ses grands parents et à ses tantes, déchirant des familles, capturant 45 petits, et tuant au passage brutalement 13 autres orques, pour les emmener loin du Pacifique et de leurs eaux natales dans les bassins minuscules des delphinariums. Considérée espèce en grand danger d’extinction depuis 2001 au Canada et 2005 aux Etats-Unis, chaque naissance est un regain d’optimisme parmi elles (et parmi leurs défenseurs)!

Malgré cette protection, Tahlequah, et sa famille ont perpétuellement faim. Le saumon chinook, dont elles se nourrissent quasi exclusivement, est de plus en plus difficile à trouver, lui aussi en cours de disparition à cause des activités humaines. Le corps de ces magnifiques grands cétacés s’est d’ailleurs transformé ces derniers temps, accusant le coup de cette famine.

Depuis vingt ans, seule une grossesse sur quatre se révèle viable dans la Mer des Salish… Pire, Scarlet, la dernière née a déjà trois ans! Aucune naissance n’a donné lieu à un bébé vivant depuis. Ces dix-sept mois de grossesse ont donc suscités tous les espoirs. C’est le bébé de l’avenir, celui qui va permettre de perpétuer le groupe résident ici. Il est permis de rêver, elle va l’aimer ce petit, comme sa mère, Princesse Angeline J-17, dont elle est si proche, et comme elle le fait avec Notch, J-47, son fils de huit ans.

Ce bébé noir et blanc est si beau quand il vient au monde! Le cœur de Tahlequah se gonfle d’amour, elle n’est plus que joie infinie. Elle devient alors ce petit être totalement dépendant d’elle, elle respire son air, nage à son rythme, regarde ce qu’il voit, et redécouvre le monde à travers ses yeux, pleinement maternelle. Et voilà que l’impensable survient. La petite femelle meurt devant ses yeux, à peine une demie heure après sa naissance. Le cœur de Tahlequah se brise… Les six femelles contemplent l’avenir du pod, gisant devant elles, inanimé. Comment réaliser qu’un drame pareil soit possible? Encore une fois…

Alors Tahlequah, doucement, comme pour une marche mortuaire, soutient son bébé de la tête, et le pousse devant elle, délicatement pour ne pas laisser de marques sur son petit corps. Les autres orques l’entourent. Depuis sept jours, elle est incapable de le laisser partir. Jour et nuit, sans cesse, cette jeune mère porte le corps de son bébé, orpheline de lui. Les siens ont partagé un poisson, un seul, mais, elle, s’est-elle seulement nourrie?

Le deuil impossible de Tahlequah nous met face à nos responsabilités. Emerveillés mais inquiets pour leur avenir, nous avions croisé Tahlequah et son pod deux jours à peine avant le drame.

Nous sommes déterminés à agir!

A San Juan Island, nous avons rencontré notamment Ken Balcomb, qui a consacré 43 ans de sa vie à défendre ces orques résidentes et Lodie Budwill, qui animent tous deux le Center for Whale Research dont One Voice est membre. Ils nous ont expliqué le drame qui se joue dans cette communauté de cétacés. Gravissime cause de l’absence de saumons chinook – eux aussi en train de disparaitre – les barrages positionnés en amont des fleuves canadiens et américains, qui les empêchent de se reproduire en bloquant l’accès à leur lieu de naissance, seul endroit de frayage possible pour ces poissons si particuliers.

Nous avons besoin de vous pour demander la réouverture des barrages, notamment celui de la rivière Snake.

Interpellez  les responsables politiques via les réseaux sociaux en joignant #FreeTheSnake à votre message!
Sur Twitter: @GovInslee @SenatorCantwell @PattyMurray

Sur Facebook: @WaStateGov @senatorcantwell @pattymurray

Ou écrivez-leur directement: Governor Jay Inslee, Senator Maria Cantwell et Senator Patty Murray

1 Estimation du Center for Whale Research du 1er juillet 2018

Crédit Photo: Michael Weiss, Center for Whale Research

La Wallonie, dans le peloton de tête du bien-être animal

La Wallonie, dans le peloton de tête du bien-être animal

La Wallonie, dans le peloton de tête du bien-être animal
26.07.2018
La Wallonie, dans le peloton de tête du bien-être animal
Autre campagne de l’association

Le code du bien-être animal adopté en Wallonie jeudi 17 juillet est le plus complet et progressiste d’Europe. Les avancées sont effectives dans tous les domaines et pour tous les animaux.

En 12 chapitres et 109 articles, le code du bien-être animal adopté en Wallonie jeudi 17 juillet est le plus complet et progressiste d’Europe. Tous les sujets sont abordés, les avancées sont effectives dans tous les domaines et pour tous les animaux… En premier lieu, il stipule que tout animal est « un être doué de sensations, d’émotions et d’un certain niveau de conscience ».

Alors qu’en 2015, lors de la révision du Code civil, la législation française a affirmé que les animaux étaient des êtres doués de sensibilité, dans les faits, absolument rien n’a changé en France : les animaux restent des biens. La Wallonie, elle, les voit autrement.

Ce texte global – soutenu par le ministre régional de Wallonie, Carlo Di Antonio – fixe dans le droit de nouvelles bases réglementaires sur le bien-être et le respect des animaux. Il y est question de leur détention, de leur commerce et de leur transport, de leur(s) mise(s) à mort, des expériences pratiquées sur eux, etc.

Les animaux ne sont plus des choses

Les manèges à poneys sont l’une des activités pernicieuses du divertissement humain, où, comme au cirque ou au delphinarium, on y conditionne nos jeunes enfants à percevoir des poneys vivants comme des chevaux de bois, autrement dit à ne pas faire de distinction de nature entre un objet et un être doué de sensibilité. Ca ne sera plus le cas chez nos voisins du Nord.

Delphinariums et cirques avec animaux interdits

Parmi les grandes avancées figurent également l’interdiction totale des cirques et delphinariums détenant et exploitant des animaux sauvages pour le divertissement humain en Belgique francophone.

En France en revanche, l’arrêté dit « delphinariums » pris en 2017 par le ministère de l’Ecologie, a été annulé pour un détail technique par le Conseil d’Etat, et le ministère actuel s’est rangé aux côtés de l’industrie de la captivité.
Nous sommes très inquiets que le prochain arrêté ne soit fait que de « mesurettes » qui bloquent les progrès pour les 30 ans à venir, pour les dauphins et les orques. L’arrêté pris initialement interdisait la reproduction et les échanges de cétacés entre parcs aquatiques. Il n’allait pas jusqu’à une fermeture immédiate, comme c’est dorénavant le cas en Wallonie.

Les cirques avec animaux sauvages sont bannis du pays Wallon. En aout 2017, de l’autre côté de la frontière, tout juste nommé, Nicolas Hulot avait pris position clairement contre la captivité des animaux sauvages, dont la place n’est pas dans les cirques. Depuis, rien! C’est figé.
Pire, en mars 2018 nous avons attaqué l’arrêté de 2011 dit « cirques » devant le Conseil d’Etat mais le ministère a répliqué par écrit en prenant le parti des cirques avec animaux! C’est un choc de voir un ministre de l’Ecologie, qui plus est un ancien activiste, agir ainsi.

Vers la fin des expériences sur les animaux

Quand nous nous battons en ce moment même, dans l’esprit de la règlementation européenne, pour faire fermer le plus gros élevage de chiens Beagle et Golden retriever de France, qui les destine à l’expérimentation animale et veut doubler ses capacités, la Wallonie, elle, restreint considérablement les cas où elle est autorisée, y compris dans la recherche! Dès 2020, plus aucun chien, chat ni primate ne souffrira sur les paillasses des laboratoires, et en 2025, l’interdiction concernera tous les animaux dans l’enseignement. C’est un immense progrès!

Mesures sur l’expérimentation animale:

  • autorisation uniquement en cas d’absence d’alternative,
  • avec l’autorisation d’une commission d’éthique locale,
  • et uniquement pour la recherche fondamentale, la protection de l’environnement naturel, de la santé ou du bien-être de l’homme ou de l’animal, la recherche en vue de la conservation des espèces, l’enseignement supérieur ou la formation.

Errance et cruauté sur animaux familiers

Pendant que nous luttons aux côtés de nos partenaires associatifs, contre l’errance des animaux familiers, et que notre Cellule Zoé organise des sauvetages et mène des actions en justice pour combattre la cruauté, c’est le monde politique belge lui-même qui prend ses responsabilités de l’autre côté de la frontière.

L’article sur le droit des animaux « à se mouvoir librement » aura des conséquences immédiates sur la vie des pauvres chiens maintenus leur vie entière « à l’attache », au bout d’une chaine de deux mètres de long, avec un abri de fortune. C’est inhumain mais encore tout à fait légal en France.

Mesures du code du bien-être animal sur l’errance et la cruauté:

  • instauration d’un permis de détention des animaux familiers délivré a priori à l’âge de 18 ans, et qui pourra être retiré à quiconque serait reconnu pour des faits de maltraitance animale.
  • inscription de cette personne dans une base de données en cas de maltraitance avérée.
  • abandon, négligence et maltraitance d’un animal exposeront à des conséquences judiciaires bien plus importantes qu’auparavant (amende jusqu’à 100000 euros et peines de prison alourdies, jusqu’à 15 ans fermes).
  • encadrement de la vente et des échanges contre les acquisitions impulsives,
  • obligation d’identification et de stérilisation des chiens et chats des particuliers

D’autres mesures concrètes vont être un réel progrès, telles que:

  • l’encadrement drastique du trafic d’animaux (à travers le contrôle de l’introduction ou du transit sur le territoire de certaines espèces)
  • les conditions de transport mieux encadrées et améliorées
  • la fin de l’élevage en batterie pour les poules « pondeuses »
  • l’obligation de procéder à l’anesthésie ou étourdissement avant toute mise à mort d’animal, et ce uniquement par une personne acréditée
  • l’obligation de la vidéosurveillance dans tous les abattoirs (une promesse de campagne non tenue d’Emmanuel Macron, faut-il encore le rappeler?)
  • l’interdiction des combats d’animaux et sur les animaux (signal fort envoyé aux aficionados de la corrida)
  • la restriction des cas d’autorisations de tirs sur animaux (chasse)

C’est un signal fort pour tous les voisins européens. Alors… Chiche?

Scandale autour de la mort du dauphin Aïcko !

Scandale autour de la mort du dauphin Aïcko !

Scandale autour de la mort du dauphin Aïcko !
24.07.2018
Scandale autour de la mort du dauphin Aïcko !
Exploitation pour le spectacle

Nous en savons plus sur la mort d’Aïcko. Le pauvre petit dauphin a péri noyé, asphyxié, le larynx disloqué. Les images de cette abominable agonie ne nous quittent pas. Elles nous poussent à faire toute la lumière sur ce drame que nous ne pouvons accepter comme conséquence d’un malheureux hasard…

Le 6 novembre 2016, nous apprenions le décès du jeune dauphin Aïcko, survenue alors que nous avions porté plainte pour lui et son frère Galéo. Dès lors, nous avons poursuivi nos démarches. Nous avons donc obtenu qu’une expertise soit réalisée, à nos frais. Car ce qui lui était arrivé devait être connu ! Elle aura pris un an…  Si la souffrance d’Aïcko demeure indubitable, certaines conclusions de l’expert nous laissent perplexes.

La mort terrible d’Aïcko

Les mots nous manquent pour décrire le calvaire d’Aïcko lors de ses dernières minutes.

Il venait d’être nourri de force, avec des poissons entiers, quand il aurait dû, tant il était faible, être alimenté par sonde, avec de la nourriture broyée. Il vomissait par l’évent lorsqu’on l’a remis à l’eau – contre toute logique ! – et a commencé à se noyer, puis s’est jeté contre un mur.

L’autopsie a montré que son larynx était disloqué… Une conséquence évidente du nourrissage en force, d’après le Dr Pierre Gallego, vétérinaire spécialiste des cétacés et consultant pour One Voice. Pas pour l’expert, qui à la fois convient que l’asphyxie puisse être liée à une fausse route, mais suggère que la dislocation ait pu intervenir après le décès ! Une certitude demeure, Aïcko est mort noyé et le rapport d’autopsie présente de nombreuses imperfections. Là-dessus, tout le monde est d’accord. Mais difficile de faire autrement, après l’avis rendu à notre demande par deux sommités dans le milieu ! Notons néanmoins qu’effectuer une autopsie imparfaite, c’est se préserver de conclusions qui pourraient confirmer des erreurs dans la prise en charge de la maladie d’Aïcko…

Précédée par des mois de souffrances

Non seulement Aïcko maigrissait, mais il devait faire face aux multiples agressions des autres dauphins. L’expert en a noté environ une par semaine ! Mais nous l’avions déjà constaté. La Dre Naomi Rose, célèbre spécialiste des mammifères marins, que nous avions emmenée voir Aïcko juste avant sa mort,  a attesté des multiples blessures caractéristiques, en « coups de râteau »… D’après le Dr Gallego, cela l’a affaibli au point de tomber malade. Et rien à voir avec ce qui se passe dans la nature, comme voudrait le faire croire l’expert : Aïcko n’avait pas d’autre choix, il était enfermé avec ses agresseurs et ne pouvait pas les esquiver ni les fuir ! Ironie suprême, l’expert considère même que la captivité permet d’éviter le stress de la recherche de nourriture ! Voilà une conception très personnelle du bien-être.

Un suivi très approximatif

Le suivi médical d’Aïcko, pendant qu’il dépérissait, est choquant. Depuis son arrivée au delphinarium, ses analyses de sang indiquaient qu’il était déshydraté, anémié, et qu’il souffrait d’une inflammation, sans que rien de concret n’ait été fait pour y remédier ! C’est ce que souligne le Dr Gallego, références récentes à l’appui, quand l’expert le nie en s’appuyant sur des données obsolètes… Même quand il a commencé à perdre du poids, personne ne s’en est inquiété. Il aura fallu cinq mois, et qu’il perde 25% de son poids initial, quand il aurait dû grossir et grandir, pour que l’on s’occupe de lui. Moins d’un mois, donc, avant sa mort…

One Voice en colère

Nous sommes profondément choqués par les conclusions déroutantes de l’expertise réalisée. Pour One Voice, qui travaille avec des spécialistes des cétacés de renommée internationale, une contre-expertise est nécessaire.

Nous contestons ce rapport et nous allons saisir le juge à nouveau. En mémoire d’Aïcko, et pour toutes les victimes des delphinariums, nous obtiendrons gain de cause. Soutenez notre campagne et signez et partagez notre pétition pour la fermeture des delphinariums

Liberté pour les dauphins et les orques !

Révélations sur la mort d’Aïcko, le dauphin de Planète Sauvage – One Voice remet en cause la version officielle et la neutralité de l’expertise.

Révélations sur la mort d’Aïcko, le dauphin de Planète Sauvage – One Voice remet en cause la version officielle et la neutralité de l’expertise.

Révélations sur la mort d’Aïcko, le dauphin de Planète Sauvage – One Voice remet en cause la version officielle et la neutralité de l’expertise.
24.07.2018
Révélations sur la mort d’Aïcko, le dauphin de Planète Sauvage – One Voice remet en cause la version officielle et la neutralité de l’expertise.

Aïcko est mort le 6 novembre 2016 à Planète Sauvage, avant même d’atteindre 7 ans, au moment même où One Voice alertait l’opinion sur son état de santé alarmant. 
Selon le delphinarium, le jeune dauphin souffrait d’une maladie non identifiée et se serait jeté contre un mur. L’expertise « objective » ordonnée par le juge des référés à la demande de One Voice et à ses frais est étrangement clémente pour le parc. 
One Voice conteste la version du delphinarium et le rapport d’expertise, et va saisir à nouveau les juges.

One Voice s’est adjoint les services du Dr Pierre Gallego vétérinaire spécialiste en cétacés. Il a analysé les documents vétérinaires du parc et le rapport d’autopsie d’Aïcko. Son rapport est accablant pour le delphinarium.  Comparaisons.

Des mois de mauvaise prise en charge vétérinaire

Bien qu’incomplets et lacunaires, les documents vétérinaires permettent tout de même de retracer l’état de santé et les causes de la mort d’Aïcko, le jeune dauphin de Planète Sauvage. Le suivi médical, et le rapport d’autopsie d’Aïcko révèlent une perte de poids du jeune dauphin pendant de longues semaines, ce qui n’a manifestement alerté personne, alors même qu’Aïcko aurait dû être en pleine croissance vu son âge. Le 4 mai 2016, Aïcko pesait 179kg, le 31 octobre 2016 il était passé à 105kg, cela représenterait une perte de 30kg pour un adolescent humain de 75kg, en un peu moins de 6 mois ! Pour le Dr Gallego :

«Cette perte de poids initiale n’a suscité aucune inquiétude auprès de l’équipe vétérinaire, alors que c’est un des premiers signes de maladie chez un cétacé.»

Les analyses de sang prouvent qu’il était déshydraté, anémié de manière chronique, et affaibli par de nombreuses autres affections. L’expert a jugé les analyses conformes, en se référant à une bibliographie vieille de 30 ans…

Des conditions de vie dangereuses en captivité

Les comptes rendus journaliers du parc montrent qu’Aïcko subissait des agressions quotidiennes de la part des dauphins plus âgés, sans pouvoir évidemment leur échapper, puisqu’ils vivaient tous dans le même bassin, les deux autres bassins étant à l’époque affectés à la maternité. Aïcko est devenu leur souffre douleur, la captivité mène à ce genre de comportement. 4 jours avant de mourir, à l’isolement, il souffrait et appelait à l’aide en tapant l’eau de sa queue, entre douleur et désespoir. Or le stress provoque un effondrement du système immunitaire chez les dauphins, qui les rend vulnérables à toute infection.

L’expert, lui, ne reconnaît que des manifestations d’ »inconfort » par Aïcko, mais refuse d’admettre qu’il ait été suffisamment stressé pour en tomber malade, contrairement à notre spécialiste:

«Aïcko a été fortement et fréquemment agressé par ses congénères, ce qui lui a probablement causé beaucoup de stress chronique, ce qui peut diminuer le système immunitaire et rendre l’animal plus susceptible à d’éventuelles pathologies infectieuses.»
Dr Gallego

Ironie suprême, l’expert considère que la captivité permet d’éviter aux dauphins le stress de la recherche de nourriture ! C’est vrai que la vie de détenu, quand on est enfermé avec son agresseur, loin de la protection de ses parents ne peut-être que source de joie et d’épanouissement…

Révélations sur la mort d’Aïcko, faux-pas confinant à l’amateurisme

Pour Planète Sauvage, Aïcko se serait jeté délibérément contre un mur du bassin suite à sa maladie, à l’occasion d’un « forced-feeding » mais sans lien avec celui-ci…

La lecture du rapport d’autopsie révèle qu’Aïcko a eu la mâchoire cassée et le larynx disloqué et on sait par les autres documents qu’il a subi un nourrissage de force. On lui a poussé à la main dans le fond de la gorge des poissons entiers (au lieu de lui administrer du poisson broyé par sonde gastrique), il a été remis à l’eau alors qu’il régurgitait par l’évent! Une chose est certaine ses voies respiratoires étaient bloquées, et il s’est noyé.

Notre vétérinaire spécialisé ajoute définitif:

«Le fait que Aïcko ait eu son larynx disloqué durant une capture, qu’il ait vomi par son évent et qu’il ait été remis à l’eau sans y remédier représente une faute professionnelle grave. […] C’est ce qui a provoqué la mort d’Aïcko.»
Dr Gallego

Pour l’expert, la dislocation du larynx pourrait avoir eu lieu post mortem, mais il n’exclue pas une asphyxie due à une fausse route…

Conclusions divergentes de notre vétérinaire spécialisé et de l’expert judiciaire

Le Dr Gallego est sans appel:

«En résumé, la gestion médicale du dauphin d’Aïcko est très questionnable car malgré des signes très clairs de processus pathologiques en cours, rien n’a été mis en œuvre jusqu’en octobre 2016. Il y a de plus une erreur médicale flagrante lorsqu’on remet Aïcko à l’eau alors qu’il a un sérieux problème respiratoire. Aïcko est mort suite à sa manipulation lors de sa dernière capture, et non pas suite à une maladie. De plus rien n’a été fait afin de résoudre le problème d’agressions auxquelles Aïcko était constamment exposé.»

De son côté, l’expert ne relève des imperfections que dans la réalisation de l’autopsie. Mais avait-il le choix ? Nous avions déjà produit les avis de deux sommités dans le milieu, les Docteurs Mazzariol et Cassart qui concluaient en ce sens! Notons tout de même vis-à-vis du delphinarium qu’effectuer une autopsie imparfaite, c’est se préserver de conclusions qui pourraient confirmer des erreurs dans la prise en charge de la maladie d’Aïcko…

Ce rapport d’expertise aux conclusions déroutantes, n’a malgré tout pas pu nier les évidences: les agressions, le stress, l’autopsie bâclée… Celui qui l’a réalisée est visiblement attaché à la captivité avec une conception bien à lui du bien-être animal. Préférant des arrêtés obsolètes, Il ne s’est pas préoccupé de juger les conditions de vie d’Aïcko grâce aux méthodes d’analyse les plus récentes ni en fonction de la réglementation applicable, comme demandé par le président du Tribunal ! 

One Voice ne s’arrêtera donc pas là, nous allons continuer à collecter les avis d’experts reconnus pour qu’une contre expertise soit réalisée !


Annexes

Pour aller plus loin

A l’époque des faits

Nous avions rendu visite à Aïcko quelques jours avant sa mort, accompagnés du Dr vétérinaire Naomi Rose, et l’avions filmé. Son état nous avait choqués. Sa peau couverte de blessures montrait à quel point il était le souffre-douleur des dauphins adultes, sans possibilité de s’enfuir, comme il aurait pu le faire libre. Nous avions également constaté sa maigreur. Nous avions alors lancé une pétition pour l’arrêt des delphinariums, et engagé des poursuites contre celui-ci.

Aspects juridiques autour d’Aïcko

Nous avions déjà une plainte pour mauvais traitements en cours contre Planète Sauvage (7 juin 2016). Suite à cette visite nous avions déposé un complément de plainte pour Aïcko. A sa mort, nous avons lancé un référé pour expertise des conditions de ce décès, ce qui nous a permis d’obtenir une copie des dossiers médicaux du suivi d’Aïcko, et de son rapport d’autopsie, que nous avons donc ensuite pu faire expertiser.

One Voice a finalement obtenu une ordonnance de référé ordonnant l’expertise le 26 janvier 2017. Le juge a repris l’un des arguments avancés par l’association, notamment qu’elle se réservait le droit de poursuivre la procédure devant les tribunaux judiciaires pour atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité des animaux.

Quelle était la mission de l’expert?

  • Se rendre sur les lieux du delphinarium,
  • les visiter en présence de toutes parties intéressées et recueillir leurs prétentions;
  • déterminer la cause de la mort du dauphin Aïcko ;
  • donner un avis sur les conditions d’élevage du dauphin Aïcko dans les installations du delphinarium, en particulier au regard de la réglementation applicable ;
  • procéder à l’audition de tout sachant éventuel ;
  • examiner toutes les pièces que les parties estimaient devoir leur communiquer et leur faire délivrer tous documents qu’ils estimaient utiles à l’exercice de leur mission.

Cette mesure d’expertise a été prorogée à la demande de l’expert à deux reprises avec deux demandes de provision complémentaire de l’expert. Celui-ci a rendu son rapport le 18 mai 2018.

D’autres cétacés défendus par One Voice

Un rendez-vous au Ministère pour un nouvel arrêté

Un rendez-vous au Ministère de Nicolas Hulot est fixé le 26 juillet 2018 pour discuter de la réécriture de l’arrêté pris par Ségolène Royal, et annulé en 2017 pour un détail technique par le Conseil d’Etat.

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One Voice au cœur de Superpod 6

One Voice au cœur de Superpod 6

One Voice au cœur de Superpod 6
21.07.2018
One Voice au cœur de Superpod 6
Exploitation pour le spectacle

One Voice était au rendez-vous mondial des spécialistes des cétacés, Superpod, à San Juan Island, à la frontière pacifique entre les Etats-Unis et le Canada. Muriel Arnal y a présenté notre combat pour les orques et les dauphins captifs en France.

Superpod

En 2011, un petit groupe de passionnés et de spécialistes des cétacés se sont réunis pour réfléchir et coordonner leurs actions pour la défense des mammifères marins.
Superpod (c’est le nom donné à la réunion de plusieurs pods de cétacés) est le berceau de l’effet Blackfish. C’est là que l’idée du film documentaire, sorti en 2013, retraçant la vie tragiquement célèbre de l’orque Tilikum, est né. C’est de là qu’est parti le grand mouvement qui a enfin changé les choses, à l’origine de l’abandon de la reproduction des orques par Seaworld. Devenu, depuis, un rendez-vous bisannuel incontournable, l’événement rassemble scientifiques, experts, anciens dresseurs, journalistes et responsables des ONG du monde entier, œuvrant à la fin de l’exploitation et de la chasse des cétacés.

One Voice à Superpod 6

Jeudi 19 juillet, Muriel Arnal a présenté lors de la 6e édition de Superpod, le combat de One Voice pour les dauphins et les orques captifs en France: Femke, mère dauphine au cœur brisé que nous avons encore filmée flottant dans son bassin en mai dernier, mais aussi les orques Wikie, Inouk, Keijo et Shouka que nous suivons de près. Avec beaucoup d’émotion, elle a raconté le destin tragique de l’orque Valentin à Marineland, celui du petit dauphin Aïcko à un auditoire composé d’experts internationalement reconnus, tels que : Naomi Rose, Ingrid Visser,
Lori Marino, Ken Balcomb. Tous ont été touchés par le récit de ces vies brisées, qui motivent notre combat pour qu’un nouvel arrêté delphinarium soit pris et qu’enfin les cétacés captifs soient libérés.

Ensemble pour les cétacés

Les autres intervenants ont évoqué le sort des orques Keiko, de Morgan et de Lolita; l’un des objectif de Superpod 6 étant de partager les informations pour mieux travailler ensemble. La situation dramatiques des orques résidentes locales, la famille de Lolita, a également été au cœur des débats. Leur population a été décimée pour les captures pour les delphinariums d’Amérique et d’Europe, et aujourd’hui, elles meurent de faim à cause des activités humaines. Seule population d’orques à s’éteindre au monde, un sanctuaire qui permettrait de les nourrir est en réflexion. Autre problème de taille, des dizaines de delphinariums en construction en Russie et en Chine. Combien de dauphins, de belugas, d’otaries et autres mammifères marins vont être arrachés à leur famille ou périr à cause des captures pour remplir ces nouveaux bassins ? Plus que jamais, il faut se serrer les coudes pour faire front face à cette industrie, où qu’elle se développe. Ensemble, nous sommes plus forts.

En France, One Voice poursuit son combat pour la fermeture des delphinariums et le placement des cétacés captifs dans des sanctuaires marins. Le 26 juillet prochain, nous serons en rendez-vous au ministère de l’Ecologie, en tant que représentants français de la coalition Dolphinaria Free Europe, aux côtés de nos partenaires Sea Shepherd France, et Réseaux-Cétacés. Signez et partagez la pétition pour l’adoption d’un nouvel arrêté et la fermeture des delphinariums!

Nous devons à Lechmee un répit bien mérité!

Nous devons à Lechmee un répit bien mérité!

Nous devons à Lechmee un répit bien mérité!
19.07.2018
Nous devons à Lechmee un répit bien mérité!
Exploitation pour le spectacle

Nous sommes déterminés à libérer Lechmee de ses chaines. Trop c’est trop! Elle devrait être mise à la retraite depuis bien longtemps vu son état, mais sous prétexte qu’elle a besoin de vivre en compagnie de Mina et Kamala, le cirque ne la libère pas. Ce serait pourtant un acte noble de la laisser… Non… de LES laisser toutes les trois vivre enfin d’autres expériences que l’ankus, le camion, les parades bruyantes et la piste.

Si l’on se fie à ce qui est écrit dans l’arrêté dit « cirques » du 18 mars 2011, Lechmee devrait être depuis bien longtemps dans un lieu fixe, avec ses compagnes, avec un accès à des soins de qualité, et un quotidien reposant! Rien n’est fait pour elle dans la vie imposée par le cirque. Les voyages incessants, le bruit, les coups d’ankus, les chaînes…

Pourtant, elle est toujours sur les routes, malgré son âge avancé, sa patte handicapée et sa cécité. C’est un scandale, rien n’est fait pour lui ménager du répit! Le cirque ne montre aucun signe de clémence, quant au ministère et aux autorités, ils semblent sourds à sa si visible souffrance.

Au lendemain de la mort de Diana sur les routes d’Espagne début avril 2018, nous avions écrit au ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, quand nous avions découvert que les trois vieilles éléphantes étaient contraintes de parader dans les rues, et étaient donc reparties en tournée. Aucune réponse de sa part depuis lors.

Côté justice, notre plainte pour mauvais traitements a été déposée il y a plusieurs mois, et nous étoffons notre dossier en lançant une procédure de référé expertise devant le juge judiciaire, dirigée contre le cirque. Auparavant, nous avions lancé des procédures inédites, qui avaient été rejetées.

En mai, deux vidéos nous ont choquées. Mina s’y faisait frapper à la face par l’un de ses soigneurs, et Kamala recevait une décharge électrique par un autre des soigneurs. Nous avons aussitôt alerté l’opinion, et lancé une pétition spécifique pour elles.

Au début du mois de juin, nous avons vu Lechmee dans un minuscule enclos, d’à peine 20 m2 sur une place de Nice. Nous avons alerté le maire de la ville, et les journaux ont pu dénoncer avec nous le cynisme des circassiens. Ces derniers faisant « vérifier » dès le lendemain par un huissier la taille de l’enclos après en avoir déplacé les barrières, pour justifier opportunément de la surface minimum réglementaire, avec un enclos de 380 mètres carrés. Mais leur stratagème n’a berné personne!

Le député Loïc Dombreval s’est ému de cette scandaleuse manipulation, et a pris contact avec Christian Estrosi, Maire de Nice, pour renforcer notre demande de refuser dorénavant les cirques avec animaux dans sa commune.

En attendant que notre plainte soit à l’instruction et les nouveaux recours que nous préparons actuellement, continuez à signer et à partager notre pétition, et l’histoire de Lechmee. La mobilisation de toutes et tous est vitale pour cette vieille dame éléphant et ses amies, elles aussi martyrs de cette industrie.

Shouka, l’oubliée

Shouka, l’oubliée

Shouka, l’oubliée
12.07.2018
France
Shouka, l’oubliée
Exploitation pour le spectacle

Shouka est la première orque à être née captive et à y avoir survécu en France. Elle fut une amie et une grande soeur aimante. Puis, au terme de nombreux voyages de delphinariums en delphinariums à travers le monde, et de rendez-vous manqués avec un mâle avec lequel elle aurait pu avoir des petits, elle subit 10 années d’isolement sans autre cétacé de son espèce! En attendant de finir ses jours sans avoir fondé de clan, elle se resocialise avec la plus vieille des orques captives.

Shouka est une orque femelle âgée de 24 ans. Elle fut la première orque à naître et à rester vivante en France. Sa mère était Sharkane et son père Kim 2.

On l’oublie trop souvent, mais elle fait partie des cinq orques françaises captives.

Au temps de l’innocence, Shouka a été élevée par Sharkane qui était encore très amie avec Freya. Quand elle atteignit l’âge de trois ans, Freya donna naissance à Valentin et les deux enfants devinrent extrêmement proches à force de jouer ensemble. Sa propre mère lui donna encore deux compagnons de jeu, Inouk en 1999 et Wikie en 2001, dont elle s’occupa avec beaucoup d’amour comme une grande sœur le fait chez les orques.

Avec tout le savoir acquis auprès de deux femelles nées en mer, Shouka aurait sans doute fait une excellente mère. Les plans du Marineland pour elle étaient différents.

En 2002, au terme d’un interminable voyage en avion, Shouka a d’abord été emmenée jusqu’au Six Flags de l’Ohio, aux États-Unis. Elle devait y rencontrer un «fiancé» du nom de Kshamenk capturé en Argentine, mais celui-ci n’arriva jamais. En 2004, on la déplaça au Six Flags de Californie, où elle dut rester seule pendant dix longues années.

Dix ans d’isolement ! Même la loi américaine interdit de laisser un cétacé seul, sans quelqu’un de son espèce. Shouka reçut des dauphins pour compagnons et n’eut plus de contact qu’avec eux et les dresseurs jusque fin 2011. Suite à une première agression, elle fut séparée du dauphin Merlin, puis ce fut Cupidon, un autre grand dauphin affecté à ses distractions, qu’on dut retirer du bassin suite aux accès de rage de la pauvre orque.
Après une brève tentative avortée, de l’envoyer au Marineland Canada, il fut décidé qu’elle finirait ses jours au SeaWorld en Californie. Elle y arriva le 20 août 2012, presque en urgence : la solitude l’avait rendue violente et folle au point d’agresser sa dresseuse à plusieurs reprises.

Malgré toutes ses épreuves, Shouka parvint peu à peu à se resocialiser, grâce à l’aide affectueuse de la plus vieille des orques captives au monde, Corky, 50 ans.

Par contre, celle qui aurait du avoir déjà deux ou trois enfants en mer restera seule pour toujours. C’est ce que les parcs utilisaient naguère comme argument sous le nom de « conservation d’une espèce en danger ». La reproduction est désormais interdite à SeaWorld, et c’est tant mieux. Les orques devraient vivre libres, dans des groupes qu’ils ont choisis!

Photo JerryFrausto – CC BY 2.0 – La photo a été modifiée pour s’adapter au format du site.