De cirque en zoo, le calvaire de Baby se poursuit de l’autre côté de la Méditerranée

De cirque en zoo, le calvaire de Baby se poursuit de l’autre côté de la Méditerranée

De cirque en zoo, le calvaire de Baby se poursuit de l’autre côté de la Méditerranée
03.08.2023
Tunisie
De cirque en zoo, le calvaire de Baby se poursuit de l’autre côté de la Méditerranée
Cirques

En juin 2023, nous sommes retournés voir Baby, cette fois en Tunisie. Seule dans un enclos sans point d’eau ni zone de repos, elle tient difficilement sur ses pattes qui lui causent une douleur aiguë. En France, le ministère de la Transition écologique condamne les animaux détenus par les cirques, pour s’en débarrasser vite fait.

Après avoir documenté l’arrivée de Baby au zoo de Tunis il y a quelques semaines, nous nous y sommes rendus pour poursuivre notre enquête sur son exploitation, ininterrompue depuis plus de trente ans.

Au milieu de l’enclos, le bassin bétonné est désespérément vide. Rien n’est prévu pour la protéger du soleil de plomb, ni pour soulager ses pattes handicapées. Et elle risque à tout moment de tomber dans la piscine vide et de s’y blesser plus encore. Cette nouvelle geôle ne dispose pas même d’un seul enrichissement qui pourrait lui permettre de rompre l’ennui. Alors, pour soulager la douleur insupportable de ses pattes, Baby s’appuie contre un mur, dos au public, sans jamais pouvoir s’en soustraire. C’est désormais sur deux de ses membres qu’elle peine à s’appuyer. Sa souffrance est criante.

Dans un vacarme assourdissant de musique et de cris, et alors que les visiteurs lui jettent de la nourriture immangeable, Baby semble condamnée à s’enfermer dans des mouvements répétitifs. Toujours isolée, elle a vite été oubliée par Gilbert Bauer. Le dresseur, qui ne cessait de clamer son amour pour elle, ne peut plus en tirer profit.

Un mouroir dangereux pour les animaux comme pour le public

L’eau dont disposent les singes, comme celle de la plupart des animaux, consiste en une petite flaque sale. Même les canards n’ont pas de réel bassin. L’ours à bout de forces filmé en février semble avoir disparu… remplacé par deux autres qui tuent le temps en observant les visiteurs leur jeter de la nourriture par-dessus une eau verdâtre.

Pire : des enfants sont entrés dans l’enclos de l’hippopotame pour le provoquer en faisant des gestes brusques et en lui lançant des branchages depuis le bord de son bassin. Personne n’intervient pour éloigner les jeunes intrus de cet animal qui appartient à une espèce territoriale très dangereuse.

Un peu plus loin, un panneau « Interdit de caillasser les crocodiles » rappelle que l’un d’eux a été lapidé à mort.

L’État continue à protéger les cirques au détriment des animaux

Baby n’aurait jamais dû être envoyée dans ce mouroir. Après les deux condamnations obtenues contre son dresseur à la suite de notre enquête au Parc Saint Léger en 2019 puis en récidive en 2022, la justice aurait pu nous la confier. Nous avions en effet proposé de la prendre en charge et de la placer dans un sanctuaire où elle aurait enfin bénéficié de soins et de tranquillité.

Alors que le gouvernement mettait en avant sa « lutte contre la maltraitance animale » en vantant la fin de la présence des animaux sauvages dans les cirques, il a préféré vider les établissements itinérants de leurs animaux au plus vite quel que soit leur sort, qu’importe les solutions que nous avions offertes. Après avoir laissé filer Dumba en Allemagne, où celle-ci est décédée moins d’un an plus tard, Kamala au Royaume-Uni après le décès de sa compagne Mina, ou Nelly et Brigit ainsi que Rosa et Bambi dans un cirque en Hongrie, c’est sans surprise que le ministère de l’Écologie a tout fait pour se débarrasser de Baby, éléphante jetée aux ordures. L’État pense sans doute qu’on va applaudir à ses manœuvres abjectes. Ainsi qu’à l’arrêté ministériel publié le 13 juillet dernier qui permet désormais aux cirques d’obtenir des certificats de capacité équivalents à ceux des zoos.

Nous n’attendons plus rien du ministère qui a livré des animaux d’espèces protégées aux pires conditions qui soient. Mais pour Baby et tous les autres, nous restons pleinement mobilisés. Jusqu’à leur dernier souffle.

Nouvelle double victoire de One Voice : la réactivité et la pugnacité écrivent la jurisprudence pour les ours en Ariège !

Nouvelle double victoire de One Voice : la réactivité et la pugnacité écrivent la jurisprudence pour les ours en Ariège !

Nouvelle double victoire de One Voice : la réactivité et la pugnacité écrivent la jurisprudence pour les ours en Ariège !
02.08.2023
Nouvelle double victoire de One Voice : la réactivité et la pugnacité écrivent la jurisprudence pour les ours en Ariège !
Faune sauvage

Le tribunal administratif de Toulouse suspend les deux arrêtés de la préfecture de l’Ariège publiés le 31 juillet.

Notre détermination pour les ours a permis de ne pas nous en tenir à la décision négative de la semaine dernière. En effet, le tribunal administratif de Toulouse vient de suspendre les deux arrêtés publiés ce lundi soir (31 juillet 2023). Aucun tir d’effarouchement n’aura donc lieu cette nuit ni la prochaine sur les estives d’Arreau (deuxième suspension ordonnée cette année) et d’Ourdouas.

L’audience fixée ce matin était présidée par un juge qui n’avait encore jamais eu à trancher sur nos référés-libertés depuis le début de nos bras de fer hebdomadaires avec la préfecture de l’Ariège. Parmi les questions qu’il a posées, ​​nous avons retenu celle-ci en particulier : si les tirs d’effarouchement sont si nécessaires et importants, pourquoi adopter des arrêtés de si courte durée ?

Nous trouvons magnifique la motivation rendue par le juge pour l’estive d’Arreau, d’autant plus savoureuse après le rejet de la semaine dernière. Plusieurs arguments précis sur lesquels nous bataillons à chaque fois ont été enfin retenus, notamment sur la question des gardiens de nuit, de la preuve de dommages importants et la preuve que des tirs d’effarouchement simple ont eu lieu avant toute escalade dans les mesures mises en place.

Pour le « groupement pastoral » d’Ourdouas, il en a été de même, le juge renvoyant également la préfecture à ses responsabilités. C’est à elle, entre autres, de prouver que les ours sont en cause, pas à nous de justifier qu’ils n’y sont pour rien.

Cette fois, et c’est un grand soulagement, les décisions ont été rendues avant même le début des tirs. Elles vont dans le sens de la position que nous défendons et qui sont plaidées par Maîtres Hélène Thouy et Olivier Vidal. Au-delà du principe, il s’agit aussi et surtout de contrer les abus de la préfecture, qui, rappelons-le, ne publie ces arrêtés que pour satisfaire le lobby de l’élevage, sans pour autant avoir les justifications légales pour le faire.

Une plainte déposée à Nice pour la jument violemment battue à Levens

Une plainte déposée à Nice pour la jument violemment battue à Levens

Une plainte déposée à Nice pour la jument violemment battue à Levens
01.08.2023
Alpes-Maritimes
Une plainte déposée à Nice pour la jument violemment battue à Levens
Animaux familiers

Le week-end du 29 et 30 juillet se tenait la fête du cheval de Levens, dans les Alpes-Maritimes. Une jument a été brutalement battue à coups de pied et de bâton par deux personnes qui ne parvenaient pas à la faire monter dans un camion, devant des dizaines de témoins… Un déferlement de violence qui s’est abattu sur un animal visiblement effrayé et incapable de fuir puisque retenu par une longe. One Voice a notamment déposé plainte pour actes de cruauté.

Sur les vidéos, largement relayées sur les réseaux sociaux le week-end dernier, on voit un homme et une femme violemment battre une jument terrorisée à coups de pied et de bâton, pour tenter de la faire monter dans un camion. Les images sont insoutenables, et les coups si brutaux qu’on entend même le claquement du bois sur le visage et l’encolure de la jument complètement apeurée. Selon les témoins de la scène, une pelle se serait même brisée sur la tête de l’animal face à un tel acharnement.

Des mauvais traitements commis par un professionnel qui n’en serait pas à son galop d’essai…..

Quelle ne fut pas notre stupéfaction d’apprendre que les auteurs des faits ne seraient autres qu’un directeur de centre équestre et la propriétaire de l’animal! Depuis l’annonce de notre dépôt de plainte pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements par un professionnel (une circonstance aggravante), nous avons reçu plusieurs signalements d’anciens cavaliers, témoins de maltraitances envers les chevaux dans cet établissement.

En effet, ces agissements intolérables ne dateraient pas d’hier: il y a des années de cela, et pendant de longues minutes, une ponette aurait été frappée avec un ballon de horse-ball en pleine tête, à tel point que les lanières de celui-ci lui auraient ouvert le chanfrein, allant jusqu’à provoquer des saignements.

Frapper un animal n’est jamais acceptable

Le maire de Levens lui-même, qui explique être intervenu et avoir réussi à charger la jument calmement et sans recours à la force dans un autre camion quelques minutes après les faits, témoignait auprès de Nice-Matin: «Ce n’est pas la première fois que l’on a des problèmes avec lui. C’est un fou, c’est un scandale… On sera derrière les associations, on soutiendra les plaintes qui seront déposées.»

Pour cette jument, nous avons déposé plainte pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements commis par un professionnel (un facteur aggravant) sur un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité. Afin que justice soit rendue dans cette sordide affaire, nous sommes à l’écoute de tout témoignage de personnes présentes à la fête du cheval de Levens le samedi 29 juillet au moment des faits.

Tirs d’effarouchement des ours : les semaines se suivent et se ressemblent en Ariège…

Tirs d’effarouchement des ours : les semaines se suivent et se ressemblent en Ariège…

Tirs d’effarouchement des ours : les semaines se suivent et se ressemblent en Ariège…
01.08.2023
Tirs d’effarouchement des ours : les semaines se suivent et se ressemblent en Ariège…
Faune sauvage

Audience à Toulouse le 2 août 2023 à 9h30 pour faire suspendre deux arrêtés de la préfète de l’Ariège sur des tirs d’effarouchement d’ours.

En réponse au dépôt de nos deux nouveaux référés-libertés, vient d’être fixée en urgence une audience au tribunal administratif de Toulouse, demain 2 août 2023 à 9h30, pour faire suspendre les deux arrêtés préfectoraux pris en catimini – encore – hier soir. One Voice y sera pour les ours.

Les effarouchements renforcés prévus sur les ours dans le Massif des Pyrénées les nuits du 2 au 3 août et du 3 au 4 août ont été autorisés ce lundi largement après 17h30 par la préfecture de l’Ariège. Pour l’estive d’Arreau, notre référé-liberté d’il y a deux semaines avait mené à l’interruption des tirs. Pour celle d’Ourdouas, c’est inédit en 2023.

Une fois de plus, et c’est visiblement une nouvelle réalité dans ce département d’Occitanie, l’État se moque de laisser une once de respiration aux ours… et à leurs défenseurs. Chaque semaine depuis le début du mois de juillet, c’est la même rengaine: c’est une course contre la montre pour éviter aux ours et aux oursons des tirs d’effarouchement allant à l’encontre de leur santé et de celle de l’espèce dans son ensemble.

Ces tirs, qui sont, rappelons-le, dérogatoires à un régime de protection stricte, sont susceptibles d’entraîner un stress intense allant jusqu’à provoquer l’avortement des femelles gestantes et la séparation des ourses d’avec leurs petits, soit des dégâts inacceptables tant sur le plan de la sentience de ces animaux que de l’environnement. Leur population est en grand danger d’extinction, à tel point que des captures en Slovénie ont été effectuées pour tenter d’inverser la tendance… alors même qu’ils sont relâchés sur un territoire qui est hautement hostile à leur existence même.

Le tribunal administratif récusera-t-il les arguments soufflés par les éleveurs ?

Heureusement, le tribunal administratif a entendu les arguments développés dans nos premiers référés-libertés et ne les a pas tous récusés la semaine suivante. Nous sommes furieux du comportement irresponsable de la préfecture qui refuse de protéger les animaux en danger, au bénéfice d’un lobby agricole tout-puissant qui dicte littéralement sa loi.

Rien ne prouve pourtant aux éleveurs que les ours sont à blâmer ! Et quand bien même serait-ce le cas, ne peut-on trouver des solutions qui permettent de coexister sans passer immédiatement par leur persécution ?

À l’heure où la lutte pour la préservation de la biodiversité et pour le droit des animaux à vivre en paix constitue un enjeu majeur de notre temps permettant de limiter l’effondrement du vivant et l’impact des changements environnementaux, la préfecture fait le choix délirant de continuer à effaroucher les ours.

Ce 2 août 2023 à 9h30, nous serons donc présents à l’audience du tribunal de Toulouse (déjà pour la troisième fois cet été) pour défendre les ourses et leurs petits contre les tirs d’effarouchement dans les estives ariégeoises d’Ourdouas et d’Arreau.

Les associations AVES, One Voice et PAZ se mobilisent pour que l’ours Valentin ne soit pas exhibé cet été à Troyes

Les associations AVES, One Voice et PAZ se mobilisent pour que l’ours Valentin ne soit pas exhibé cet été à Troyes

Les associations AVES, One Voice et PAZ se mobilisent pour que l’ours Valentin ne soit pas exhibé cet été à Troyes
31.07.2023
Aube
Les associations AVES, One Voice et PAZ se mobilisent pour que l’ours Valentin ne soit pas exhibé cet été à Troyes
Cirques

Le festival « Chasse et campagne » est organisé le 20 août 2023 au sein du Château de Vaux et prévoit de présenter au public l’ours dressé nommé Valentin pour deux représentations. Les associations AVES France, One Voice et PAZ ont joint leurs forces et écrit aux organisateurs du festival, à la préfète du département de l’Aube (Cécile Dindar) et au maire de Troyes (François Baroin). Nos trois structures demandent que Valentin ne soit pas présenté au public lors de cet événement. Soutenez notre action en signant notre pétition!

Les ours sont des animaux sauvages qui ne peuvent en aucun cas s’épanouir en captivité. Certains d’entre eux, comme Valentin, sont soustraits à leur mère dès leur plus jeune âge afin de créer une dépendance entre l’animal et son dresseur, qui le maintient en captivité. Par un dressage forcément violent, le « montreur » d’ours obtient de son animal une soumission aveugle. Ces ours sont enfermés à vie et transportés, parfois sur de longues distances, vers les lieux de leur représentation. Leurs conditions de détention sont intolérables ; on constate d’ailleurs très fréquemment des troubles du comportement (tels que des stéréotypies) et des états d’anxiété chronique. Le fait que Valentin voyage dans une remorque climatisée pour être exploité de ville en ville n’est en aucun cas un gage de son bien-être. Il s’agit juste d’une diversion pour faire croire au public et aux organisateurs que l’ours est bien traité, alors que sa simple participation à des représentations est contraire aux besoins de son espèce.

Conformément à la loi contre la maltraitance animale du 30 novembre 2021, la détention d’animaux sauvages au sein des établissements de spectacles itinérants sera interdite d’ici le 1er décembre 2028, tandis que leur acquisition, leur commercialisation et leur reproduction seront prohibées au 1er décembre 2023. S’agissant des ours et des loups, leur présentation au public à l’occasion de spectacles itinérants deviendra illégale dès cette fin d’année.

En attendant la mise en application de ce texte de loi, les associations AVES France, One Voice et PAZ s’inquiètent du sort réservé à Valentin, demandent urgemment sa mise à la retraite et son placement dans un sanctuaire au plus vite. Pour cela, son exploitation pour des spectacles mettant en scène sa soumission totale doit cesser !

De plus, durant le festival, de nombreuses activités mettant en scène des animaux seront proposées au public. Pour n’en citer que quelques exemples :

  • exposition de grands gibiers dans l’une des salles du château ;
  • présentation à pied de chiens de déterrage et de meutes de chiens courants ;
  • spectacle équestre – dressage ;
  • spectacle de fauconnerie ;
  • grand drag de vénerie.

D’autres pourront également être réalisées, à destination principalement des enfants, telles que la visite du parc à chiots, la promenade à poney ou encore la promenade en calèche.

D’une part, ces animations sont anti-pédagogiques. Quel exemple donnent-elles aux jeunes générations ? Les animaux y sont considérés comme de simples objets de divertissement que l’on peut manipuler, exploiter et utiliser sans aucune considération pour leurs désirs ou leurs besoins. Cette réification de l’animal va à l’encontre de l’éducation de générations futures plus respectueuses de leur environnement et des individus avec qui elles le partagent.

D’autre part, cet environnement est totalement inadapté aux animaux. Les soumettre volontairement à un tel niveau de stress dans un but purement récréatif est cruel et contraire à l’éthique. Les chiens, les chevaux et les oiseaux, qui ont pourtant des capacités cognitives et sensibles extraordinaires, sont ici réduits à des numéros.

Nous sommes également extrêmement inquiets des conditions de détention des animaux durant le festival. En effet, ce dernier est organisé en plein milieu du mois d’août, alors que les températures extérieures sont souvent très élevées à cette période de l’année. Dans ces conditions, les individus pourront souffrir de la chaleur, notamment lors de leurs représentations, et seront de surcroît soumis au stress du passage des visiteurs et du bruit, sans possibilité de s’y soustraire.

En l’état, ce festival et la mise en scène d’animaux ternissent assurément l’image du Château de Vaux, qui dispose par ailleurs d’un intérêt culturel incontestable.

Pour l’ensemble de ces raisons, nous exhortons les autorités (préfecture et mairie) et les organisateurs à agir en faveur des animaux exposés lors du festival « Chasse et campagne » et à renoncer, dès à présent, aux deux représentations programmées de l’ours Valentin, afin de privilégier des animations plus éthiques à la place. Nos associations sont disposées à apporter leur expertise sur ce thème et restent à leur disposition pour toute demande d’informations supplémentaires.

Nous invitons le public à signer notre pétition !

Surpoids inquiétant et stress permanent, nouvelle plainte pour la dernière éléphante de cirque en France : Samba

Surpoids inquiétant et stress permanent, nouvelle plainte pour la dernière éléphante de cirque en France : Samba

Surpoids inquiétant et stress permanent, nouvelle plainte pour la dernière éléphante de cirque en France : Samba
27.07.2023
Surpoids inquiétant et stress permanent, nouvelle plainte pour la dernière éléphante de cirque en France : Samba
Cirques

Rien n’a changé pour Samba depuis notre première « rencontre » en 2002. Vingt ans plus tard, elle est seule entre camion et chapiteau, toujours contrainte à réaliser des numéros humiliants et dangereux pour son corps meurtri par des décennies d’exploitation. Sur la base de nos dernières images d’enquête et de quatre expertises de spécialistes en éléphants d’Afrique, nous portons plainte contre le Cirque d’Europe. La dernière « éléphante de cirque » française doit être placée dans un sanctuaire avant qu’il ne soit trop tard.

À 35 ans, Samba sillonne toujours la Seine-et-Marne. En avril dernier, nous l’avons retrouvée à Dammarie-les-Lys, puis, en juin, à Longperrier. Les images que nous avons envoyées à la justice ne trompent pas : malgré une santé déclinante, elle continue d’être exploitée sans relâche avec l’inaction complice du ministère de la Transition écologique.

Sous le chapiteau, la peur et la douleur pour seule réalité

Parader, tourner sur elle-même sur un tabouret tout juste assez large pour ses quatre pattes, marcher sur ses poignets et s’effondrer par terre… le tout avec une circassienne en permanence sur son dos. Voilà ce que Max Aucante lui impose sempiternellement de répéter, sur la piste du Cirque d’Europe. Une aberration quand on sait qu’une telle pression sur la colonne vertébrale d’un éléphant peut la déformer, détériorer ses os et aggraver l’arthrite. L’effort qui lui est demandé est si important qu’elle s’urine dessus en pleine représentation.

Combien de coups d’ankus Samba a-t-elle dû recevoir pour se résoudre à se soumettre, de peur d’être battue comme en 2003 ?

«Il n’y a aucun doute quant à la maltraitance actuelle de cet éléphant et à la nécessité de le déplacer […] je recommande que Samba soit retirée de la norme de traitement qui a directement entraîné des blessures physiques et mentales, tant dans le passé que dans le présent. Samba nécessite des soins de haute qualité qui peuvent être offerts par un sanctuaire pour éléphants.»Dr. Philip Ensley, vétérinaire

L’enfermement et la solitude à vie

Peu importe, aux yeux de ceux qui l’exploitent, qu’elle soit un animal extrêmement social, intelligent et plein d’empathie… En dehors des spectacles, Samba est enfermée dans une remorque où elle a tout juste la place de s’allonger, ou à même le bitume dans un enclos qui serait incapable de prévenir une évasion si elle tentait à nouveau d’échapper à son calvaire. Désespérément seule, elle ne dispose même pas d’un seul enrichissement pour se distraire.

L’inaction des autorités a condamné les éléphantes françaises

Pour que Samba ait une vie digne, loin de son dresseur, nous avons mobilisé des enquêteurs, saisi la justice, publié des rapports, obtenu le soutien de spécialistes, organisé des manifestations, écrit aux élus… Tout ça pour que la préfecture des Bouches-du-Rhône, dont dépend le cirque, et le ministère de la Transition écologique fassent la sourde oreille.

La vieille trentenaire est aujourd’hui en surpoids, principale cause de mortalité chez les éléphants captifs. Une place au sein d’un sanctuaire l’attend aux États-Unis. Mais il faut croire que l’État préfère qu’elle connaisse une fin aussi misérable que l’a été sa vie dans notre pays. Si rien n’est fait rapidement, elle sera abandonnée hors de nos frontières pour y mourir, comme Dumba avant elle, ou transférée avec l’accord du ministère dans un zoo étranger où son exploitation se poursuivra indéfiniment, comme Baby.

Nous ne laisserons pas l’État abandonner Samba. Pour elle, nous saisissons une nouvelle fois la justice. Signez notre pétition pour demander avec nous le placement immédiat de la « dernière éléphante de cirque » française dans un sanctuaire.

Vénerie sous terre des blaireaux : quand les préfectures s’emmêlent les pinceaux

Vénerie sous terre des blaireaux : quand les préfectures s’emmêlent les pinceaux

Vénerie sous terre des blaireaux : quand les préfectures s’emmêlent les pinceaux
26.07.2023
Vénerie sous terre des blaireaux : quand les préfectures s’emmêlent les pinceaux
Chasse

L’État n’est jamais à court d’imagination lorsqu’il s’agit de nous empêcher de dénoncer des actes illégaux. En Ille-et-Vilaine, le préfet a ainsi adopté non pas un, non pas deux, mais trois arrêtés autorisant le déterrage des blaireaux au printemps et en été. Chacun abrogeant le précédent. Sans doute espérait-il que nous n’arriverions pas à suivre. C’était peine perdue : non seulement nous avons obtenu la suspension de ce mode de chasse, mais le préfet s’est retrouvé lui-même perdu dans cette stratégie.

Alors que la justice nous a massivement donné raison et a suspendu le déterrage des blaireaux dans de nombreux départements, un vent de panique souffle sur les préfectures, qui se perdent dans leurs propres stratagèmes pour nous mettre des bâtons dans les roues et nous empêcher de sauver les blaireaux. Cette année, l’Ille-et-Vilaine s’est particulièrement illustrée…

Non pas un, non pas deux, mais trois arrêtés !

Acte premier : le 1er juin 2022, le préfet autorise une période complémentaire de vénerie sous terre du 1er au 30 juin 2023. Acte 2 : le 5 janvier 2023, il signe un nouvel arrêté, abrogeant celui du 1er juin, et autorisant le déterrage… du 1er au 30 juin 2023. On a déjà du mal à suivre ! Acte 3 : le 16 mai 2023, rebelotte ! Un nouvel arrêté abroge celui du 5 janvier 2023, et autorise la vénerie sous terre du 1er juin 2023 au 14 septembre 2023.

Dans ce labyrinthe se cache en réalité une stratégie claire : multiplier les tentatives de nous déstabiliser, en espérant que nous nous perdions dans ces publications et ces abrogations à répétition. Sur un malentendu, ça pourrait passer !

L’arroseur arrosé, et les blaireaux sauvés

Mais ces stratégies n’ont pas fonctionné : nous avons attaqué ces décisions et, le 16 juin 2023, avec AVES, nous avons obtenu victoire. Aucun blaireau ne sera déterré dans le département cet été.

Quelle ne fut donc pas notre surprise de recevoir, quelques semaines plus tard, un mémoire en défense de plusieurs dizaines de pages, dans lequel le préfet défendait bec et ongles un acte… qu’il avait lui-même abrogé !

Nous avons immédiatement averti le tribunal de cette situation ubuesque. Le 18 juillet, le juge n’a pu que constater que nous avions déjà obtenu entière satisfaction, et que la préfecture défendait un arrêté qui n’existait plus…

Une leçon que devraient retenir les représentants de l’État : ces stratagèmes pour permettre à tout prix aux chasseurs de tuer des blaireaux ne fonctionnent pas et ne font que renforcer notre détermination à porter la voix de ces animaux massacrés par milliers – petits y compris – pour le plaisir de quelques-uns.

Pour sauver toujours plus de blaireaux des pinces, des pelles et des fusils des chasseurs, signez notre pétition pour l’abolition de la vénerie sous terre, et soutenez-nous !

Ours bruns en Ariège : face à un opposant déloyal, la préfecture, One Voice obtient à l’arraché la suspension des arrêtés

Ours bruns en Ariège : face à un opposant déloyal, la préfecture, One Voice obtient à l’arraché la suspension des arrêtés

Ours bruns en Ariège : face à un opposant déloyal, la préfecture, One Voice obtient à l’arraché la suspension des arrêtés
25.07.2023
Ours bruns en Ariège : face à un opposant déloyal, la préfecture, One Voice obtient à l’arraché la suspension des arrêtés
Faune sauvage

Penseriez-vous pouvoir remporter contre Goliath un duel à mains nues avec votre bras le plus fort attaché dans le dos ? C’est en substance ce que nous avons réussi à faire avec les conseils précieux du cabinet Thouy Avocats pour défendre les ours en Ariège la semaine dernière. La préfecture avait autorisé des tirs d’effarouchement renforcés deux nuits de suite dès le lendemain de la publication des arrêtés. Avec une procédure juridique rarement utilisée et aux résultats incertains, nous avons obtenu une victoire rapide et majeure ! On s’engage potentiellement dans une course de fond à obstacles. Mais pour les ours et avec votre soutien, rien ne nous arrêtera !

Pour flatter à tout prix le lobby de l’élevage en rendant possible l’effarouchement sonore (source de stress pour les ourses brunes gestantes, et potentiellement dangereux pour les oursons pouvant être blessés ou séparés de leur mère), la préfecture joue avec la légalité. Cette année, pour éviter la répétition à l’identique du scénario de l’été 2022 où aucun tir d’effarouchement n’avait été possible grâce à notre action en justice, la préfète a mis en place des attaques éclair et ciblées. Ses arrêtés sont très restreints dans le temps (deux nuits) et ont un délai d’application au lendemain de leur publication, rendant tout recours extrêmement difficile à déposer dans un temps suffisant pour qu’une audience soit fixée et une décision rendue avant l’exécution des mesures.

Aux grands maux les grands remèdes

En plus du recours en annulation qui peut rendre illégal un arrêté a posteriori de son application et du référé-suspension
qui permet son interruption en quelques jours (et épargne donc souvent la vie des animaux), il existe le référé-liberté, qui permet une suspension encore plus rapide de l’arrêté contesté : sous quelques heures. Mais avec ce dernier, les motifs juridiques que l’on présente au tribunal pour obtenir gain de cause doivent être très spécifiques, et il est rare qu’ils épousent parfaitement la situation. L’extrême réactivité et l’argumentation pointue qu’il nécessite expliquent pourquoi nous n’avions jamais tenté ce type de procédure auparavant.

Rien n’était joué d’avance, et obtenir des décisions justes n’en est que plus savoureux

Comme elle l’avait fait les 3 et 10 juillet, le 17 en fin de journée, la préfète a publié ses trois arrêtés concernant le groupement pastoral d’Arreau, celui du Trapech et l’association foncière pastorale Massat-Le Port. Mais cette fois, nous étions prêts. Nous avons déposé nos recours et référés-libertés le 18 en début d’après-midi, et l’audience a été fixée le soir pour le lendemain matin au tribunal administratif de Toulouse.

Nous allions au contentieux à la fois déterminés et en colère, mais sans préjuger de la décision finale. Et les tirs dans la nuit du 19 au 20 juillet n’ont pas eu lieu : les trois arrêtés ont été suspendus en urgence avant la fin de l’exécution de ceux-ci ! Une magnifique victoire, qui met un point d’arrêt net aux abus de la préfecture.

Pour le juge, les conditions permettant ces autorisations dérogatoires à la protection des ours n’étaient pas remplies concernant le nombre d’attaques de troupeaux, ou leur imputabilité avec certitude aux ours. Cet élément a suffi à suspendre les arrêtés. Ainsi, la stratégie de la préfecture consistant à reprendre chaque semaine des arrêtés similaires sans preuve de nouveaux développements ne sera pas possible. Le juge a aussi précisé qu’il n’était pas nécessaire d’examiner les autres arguments, notamment l’absence de mesures de protection des troupeaux qui avait fait mouche l’année dernière auprès de son confrère.

Un référé-liberté sur le droit à un environnement sain : une victoire qui fera jurisprudence

Ces décisions sont extrêmement importantes à plusieurs niveaux. Tout d’abord, elles reconnaissent l’urgence à statuer sur des mesures d’effarouchement, ce qui est essentiel pour la paix des ours et des oursons dans le Massif des Pyrénées.

Mais aussi et surtout sur la liberté fondamentale du droit à un environnement équilibré concernant la défense des animaux, en particulier ceux qui sont inscrits sur la liste rouge de l’UICN. Depuis sa reconnaissance par le Conseil d’État en 2022, ce n’est que la deuxième décision qui intervient sur cette liberté fondamentale au profit d’une association et avec succès.

Elles le sont aussi par rapport à la jurisprudence à venir qui nous permet d’envisager désormais les référés-libertés – extrêmement stricts, et que nous avions toujours écartés faute de précédent en la matière – pour d’autres animaux dans des situations d’urgence particulière.

Le test d’endurance perpétuel

Notre 4e
référé, qui demandait à ce que la préfecture soit obligée de publier ses arrêtés dans un délai acceptable, lui, a été rejeté le lendemain du fait des suspensions intervenues la veille. Nous étions pantelants après avoir réussi à déplacer des montagnes. Et le tribunal, à la fois bienveillant et goguenard, a semblé nous dire : « Vous voyez que quand on veut, on peut dépasser l’impossible » !

Nous savons que la défense des animaux est un combat de longue haleine et non un sprint. Après cette quatrième décision, nous craignions que ce jeu pervers se répète inlassablement. Mais les juges du tribunal administratif de Toulouse ont entendu et retenu suffisamment de nos arguments. Nous ne serons pas en berne, et ne nous gênerons pas pour les présenter à nouveau le cas échéant !

Semblant s’en moquer complètement de se faire condamner, aujourd’hui le 25 juillet, la préfecture de l’Ariège publie un arrêté autorisant les tirs d’effarouchements sur une autre estive, les nuits de mercredi à jeudi et de jeudi à vendredi (du 26 au 28 juillet). Nous préparons la contre-attaque.

Face à tant d’irresponsabilité de la part des représentants de l’État, avec vous à nos côtés, les ours ont des alliés indispensables !

Soutenez nos actions pour les ours

One Voice saisit la justice en urgence contre la préfecture de l’Ariège. Audience de nos référés libertés demain à 11h30 à Toulouse

One Voice saisit la justice en urgence contre la préfecture de l’Ariège. Audience de nos référés libertés demain à 11h30 à Toulouse

One Voice saisit la justice en urgence contre la préfecture de l’Ariège. Audience de nos référés libertés demain à 11h30 à Toulouse
18.07.2023
One Voice saisit la justice en urgence contre la préfecture de l’Ariège. Audience de nos référés libertés demain à 11h30 à Toulouse
Faune sauvage

Depuis plus de deux semaines, la préfecture de l’Ariège publie des arrêtés qui autorisent la mise en place de mesures d’effarouchement par tir à effet sonore des ours bruns en vue de « prévenir les dommages aux troupeaux ». Ces arrêtés sont publiés systématiquement pour application sous quarante-huit heures. Nous nous insurgeons contre ce procédé qui, au-delà de poser problème pour les ours, empêche aussi tout recours dans un délai acceptable. L’administration contourne ainsi la réglementation en toute connaissance de cause. Elle cherche à éviter le scénario de l’été 2022, où nous avions fait suspendre puis annuler ses neuf arrêtés permettant l’effarouchement des ours. Nous avons donc déposé quatre référés libertés. L’audience a lieu ce mercredi 19 juillet à 11h30 au tribunal administratif de Toulouse.

Photo : Collectif Hope & ferestecspirineus wildlife photos

Puisque l’année dernière, nous avons réussi à faire suspendre en urgence l’exécution des neuf arrêtés de la préfecture de l’Ariège sur des tirs d’effarouchement des ours, celle-ci a manifestement décidé d’adapter sa stratégie. Dorénavant, elle publie ses arrêtés de telle manière qu’ils soient appliqués dès le lendemain et pour une durée maximale de deux jours. Elle réitère cela autant que nécessaire.

Un court-circuitage de la réglementation

Les arrêtés du lundi 3 juillet 2023 ont autorisé l’effarouchement des ours sur les estives des groupements pastoraux d’Arreau et du Trapech, qui contiennent respectivement plus de 1800 et 2000 brebis et moutons, alors qu’aucun parc de nuit n’est mis en place dans ces deux estives. Ces mesures étaient autorisées et ont été effectuées deux nuits de suite, du 4 au 5 et du 5 au 6 juillet, entre 20h et 7h30.

Le 10 juillet, rebelote sur les mêmes estives. Une fois encore, les mesures préfectorales ont été réalisées le lendemain de leur publication, à savoir du mardi 11 de 20h au mercredi 12 juillet à 7h30, et la nuit suivante selon les mêmes horaires.

L’idée de la préfète est clairement de court-circuiter tout recours juridique et de priver ainsi toutes les personnes ou organisations intéressées à leur droit à un recours effectif. En effet, même si nous saisissons les juridictions immédiatement après la publication des arrêtés, aucune décision de justice n’interviendrait avant l’exécution totale des mesures autorisées, car, dans le cadre d’un référé-suspension, l’ordonnance des juges n’a généralement lieu que dans un délai de quelques jours à quelques semaines.

Après deux précédents, nous nous opposons immédiatement à la troisième tentative préfectorale

Mais nous ne pouvons laisser les ours en proie à ces contournements vicieux des services de l’État, pour des estives qui ne sont pas même protégées correctement ! C’est pourquoi nous nous battons aujourd’hui avec de nouvelles armes pour mettre le holà à cette stratégie préfectorale intolérable qui se généralise de plus en plus.

Quand, hier en fin de journée, le département de l’Ariège a publié trois nouveaux arrêtés autorisant ces tirs sonores terrorisants pour les ours bruns dans les groupements pastoraux d’Arreau et du Trapech ainsi que dans l’estive de Massat-le Port pour une autorisation dès ce soir et la nuit suivante, nous étions prêts.

Le référé-liberté est le seul recours qui permettrait d’obtenir une décision avant la fin de l’exécution complète de l’arrêté préfectoral. En effet, le juge doit statuer dans un délai maximal de quarante-huit heures. Nous en avons donc déposé trois dès aujourd’hui, pour tenter de faire valoir la violation du droit à un environnement équilibré, en plus d’un autre pour que le préfet soit contraint de publier ses actes dans un délai suffisant avant la mise en œuvre des mesures d’effarouchement. L’audience aura lieu demain, 19 juillet à 11h30 au tribunal administratif de Toulouse.