Yulin 2017, pas de trêve!

Yulin 2017, pas de trêve!

Yulin 2017, pas de trêve !
09.06.2017
Yulin
Yulin 2017, pas de trêve !
Autre campagne de l’association (ou multiples)

Le prochain festival de Yulin en Chine devrait interdire temporairement la vente de viande de chien! Une première depuis l’existence de massacre tuant chaque année au minimum 10000 chiens. La mobilisation de One Voice et des défenseurs de la cause animale a payé. Ne relâchons pas notre vigilance!

Bonne nouvelle! Le tristement célèbre “Yuling Dog Meat Festival”, en Chine, devrait faire couler moins de sang cette année. La vente de viande de chien pourrait, selon nos sources, se voir interdire par les autorités municipales à partir du 15 juin prochain jusqu’à la date de l’évènement le 21 juin. Il est rapporté qu’en cas d’infraction, les restaurants, vendeurs de rues et commerçants encourront une amende susceptible d’atteindre 100 000 yuans (soit environ 14 500$ US) et/ou une arrestation pour violation.

One Voice se réjouit de ce premier pas dans la bonne direction ! Souvenez-vous, l’année dernière, nous demandions votre mobilisation pour dénoncer cette gigantesque tuerie à ciel ouvert, responsable de la mort d’au moins 10 000 chiens tous les ans dans d’atroces souffrances. La pétition que nous avions remise à l’ambassadeur de Chine en France a porté ses fruits! La mobilisation a été internationale et les médias se sont emparés du sujet! Ainsi, les autorités locales ont commencé à mesurer l’ampleur du scandale et tenté de calmer la colère internationale par cette avancée positive…

Pour autant, One Voice demeure vigilante. L’interdiction officielle de la vente de viande de chien ne sera que temporaire. En outre, nous craignons que des assassinats continuent d’être perpétués, à l’abri des regards cette fois, dans les arrière-cours, et simplement en dehors de la ville de Yulin où le commerce restera légal. Notre travail vise donc à initier un changement des pratiques en profondeur. A travers le programme “Caring for Life” (“Prendre soin de la vie”), notre partenaire ACTAsia s’efforce justement de sensibiliser la population sur le terrain, notamment les plus jeunes, afin de faire évoluer les mentalités pour jeter les bases d’une vie plus compatissante vis-à-vis de tous les êtres, quels qu’ils soient.

Cette approche nous paraît bien plus efficace que les pseudo tentatives de sauvetage et leurs dérives. On assiste en effet, depuis quelque temps, à l’explosion d’un nouveau marché: pour satisfaire les associations qui veulent “sauver” des chiens, on leur vend ceux qui sont malades et seraient boudés par les consommateurs… Ce juteux “business” est né suite à la démarche d’un certain Marc Ching, en 2016. Cet entrepreneur a fait grand bruit en lançant un appel à la générosité publique, officiellement pour financer l’achat de 1000 chiens et les placer dans des foyers occidentaux. L’opération s’est avérée une sombre escroquerie. Une enquête de l’hebdomadaire britannique Mail on Sunday a révélé, quelques mois plus tard, que près des deux tiers des soi-disant “rescapés” étaient finalement morts, entassés dans des cages et abandonnés à leur sort.

Seules l’action des acteurs locaux et l’éducation des esprits ont des chances d’entraîner un changement social durable vis-à-vis des animaux. La conscientisation prend du temps. De nombreux Chinois sont toujours convaincus que les chiens ne valent pas mieux que des “objets en mouvement”. One Voice n’est donc pas prête de rabattre ses manches et continue le combat!

Un jugement exemplaire réclamé par One Voice pour une femme et ses animaux violentés

Un jugement exemplaire réclamé par One Voice pour une femme et ses animaux violentés

Un jugement exemplaire réclamé par One Voice pour une femme et ses animaux violentés
07.06.2017
France
Un jugement exemplaire réclamé par One Voice pour une femme et ses animaux violentés
Animaux familiers

Un homme de 29 ans s’en est pris à sa compagne et aux animaux de la famille : deux chats et une chienne bouledogue français. Violence, menace de mort, coup de couteau au chat, et aspersion d’eau de javel sur ce dernier et la chienne. Vendredi 8 juin, One Voice sera partie civile dans cette triste affaire illustrant à nouveau le lien entre les violences exercées sur les humains et les animaux.

Mercredi 1er mars 2017 Monsieur B rentre à son domicile, en état d’ébriété. Tirant prétexte que Moana, sa chienne d’un an, aurait uriné dans les toilettes, il la saisit par la babine et la brusque avant de faire mine de l’étrangler devant sa compagne qui prend peur.

Agacé par la réaction de sa concubine, il lui déclare alors qu’il va s’en prendre à ses chats. Faute de pouvoir les attraper, il saisit la chienne par la patte pour l’enfermer dans sa cage de transport. Armé d’un couteau de cuisine, il blesse ensuite Gandja, un des chats au niveau des lombaires, puis exhibe la lame du couteau tachée de sang à Madame en lui disant que son chat est mort.

Le calvaire des animaux ne s’arrête pas là puisqu’il s’empare à nouveau de Gandja blessé pour lui mettre de force de la poudre de lactose dans les narines avant de l’enfermer dans la cage de transport où se trouve Moana. Il les asperge alors de produit gel WC et de pastilles de javel après avoir déposé la cage dans la baignoire.

Madame H est à son tour malmenée et menacée avec le couteau tandis qu’elle tente de protéger ses animaux. Elle parvient cependant à quitter l’appartement pendant que son agresseur arrose les animaux d’eau et de produits divers. Elle sera secourue avec ses animaux quelques minutes plus tard par des policiers effectuant une ronde dans le quartier.

L’enquête permettra d’établir que ce n’est pas le premier épisode de violence à l’encontre de cette femme et de sa chienne. Elle confessera ainsi qu’une dispute violente avait éclatée une semaine auparavant au cours de laquelle il s’en était pris à Moana en la jetant contre un mur.

En dépit de la gravité des gestes commis et des menaces proférées, Madame H a décidé de reprendre la vie conjugale, comme nombre de femmes battues, et de garder ses animaux auprès d’elle.

L’association, qui s’est constituée partie civile, sera présente lors du procès qui se déroulera le 8 juin prochain à Lorient pour demander protection et réparation pour le chat Gandja et la chienne Moana.

Muriel Arnal, présidente de One Voice déclare : « Nous sommes très inquiets quant au sort des victimes de cette affaire suite à leur retour auprès de leur agresseur. Premières victimes des individus violents, l’agression des animaux de la famille permet à leur bourreau d’asseoir son pouvoir et de faire régner la terreur auprès des enfants et du conjoint, comme l’ont démontré plusieurs études. Il est temps que la France se dote d’une véritable politique pénale des violences domestiques intégrant les animaux de compagnie. C’est déjà le cas aux Etats-Unis, ce qui permet des mesures de garde provisoire ou définitive des animaux. »

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Fourrure : de victoire en victoire, après l’Allemagne, la République tchèque !

Fourrure : de victoire en victoire, après l’Allemagne, la République tchèque !

Fourrure : de victoire en victoire, après l’Allemagne, la République tchèque !
07.06.2017
Fourrure : de victoire en victoire, après l’Allemagne, la République tchèque !
Exploitation pour la Mode

One Voice était à Prague en octobre dernier avec ses partenaires de la Fur Free Alliance, et notre travail avec les députés a été couronné de succès ! Les animaux ne seront plus écorchés pour leur fourrure en République Tchèque.

C’est une très large majorité, pratiquement une unanimité, des députés tchèques qui ont voté pour l’interdiction des élevages d’animaux pour leur fourrure : 132 contre 9 !

Grâce à cette décision, validée par le Sénat le 20 juillet, le 31 janvier 2019 tous les élevages devront avoir fermé. Ce sont ainsi 20 000 visons et renards qui seront épargnés chaque année…

Le travail mené auprès des députés avec nos partenaires de la Fur Free Alliance prouve une fois de plus ici son efficacité. Le 5 juin, c’est l’Allemagne qui annonçait une décision similaire. En décembre dernier, la Cour Suprême des Pays-Bas mettait un terme à l’exploitation des visons, sauvant pas moins de 6 millions d’animaux par an ! En novembre c’était le Japon et en octobre la Wallonie, qui a expliqué sa prise de position de la meilleur façon qui soit, affirmant que « les élevages sont incompatibles avec la dignité des animaux ».

Nous attendons encore la décision de l’Estonie où 69% de la population réclame la fin de l’exploitation des animaux pour leur fourrure et où la question est en débat entre les députés.

Avec les élevages interdits également au Royaume Uni, en Espagne, au Luxembourg, en Suisse, au Danemark, en Suède, en Autriche, en Slovénie, en Croatie, en Bosnie, en Macédoine et en Serbie (voir la carte ci-dessous), le déclin de l’industrie de la fourrure se fait clairement sentir en Europe. La France aussi doit se positionner ! Nous avons rencontré le Ministre de l’Agriculture en février dernier. Il est temps que notre pays, qui joue un rôle si important dans l’univers de la mode, interdise également cette industrie cruelle !

Pour soutenir notre demande signez et partagez
la pétition !
VisonsLeRespect !

Deux fillettes et 36 animaux à l’abandon dans 80 m2!

Deux fillettes et 36 animaux à l’abandon dans 80 m2!

Deux fillettes et 36 animaux à l’abandon dans 80 m2 !
07.06.2017
Lamballe
Deux fillettes et 36 animaux à l’abandon dans 80 m2 !
Animaux familiers

Jusqu’où l’horreur peut-elle aller ? One Voice a déposé plainte dans ce nouveau cas sordide de maltraitance illustrant encore une fois le Lien entre les violences.

C’est un chaton agonisant sur un trottoir qui a donné l’alerte et a permis de remonter jusqu’au propriétaire. Le 13 février, les gendarmes ont ainsi découvert l’horreur dans un appartement proche du centre-ville de Lamballe (22). En pleine désolation, chargé de fortes odeurs d’excréments, le logement abritait sans hygiène deux petites filles en bas âge (18 mois et 5 ans) entourées de 19 chats, 6 chiens, 8 chiots et 2 rats. Tous, enfants y compris, dans un véritable état de misère physiologique.

Si One Voice s’est portée partie civile dans cette affaire, c’est afin que toute la lumière soit faite sur les responsabilités du jeune couple locataire de ce logement HLM, hébergeant dans de telles conditions de détresse des enfants et autant de compagnons, sans apporter à aucun d’entre eux les soins nécessaires. Derrière une situation sociale à l’évidence difficile, hélas courante, se cache sans doute un nouveau cas de maltraitance conjuguée sur humains et animaux. Le couple devra répondre de privation de soins et d’alimentation envers des mineurs de moins de 15 ans et pour sévices, actes de cruauté et maltraitance envers des animaux.

One Voice se bat depuis longtemps afin que les sévices exercés à l’encontre des animaux reçoivent une réponse pénale adaptée, qui prenne notamment en compte
le Lien existant avec les faits de violences sur humains. En l’occurrence, laisser macérer autant d’animaux et des enfants dans la même insalubrité semble inimaginable. Les deux fillettes ont été prises en charge par l’assistante sociale et les animaux ont été recueillis par la SPA de Rennes. L’audience interviendra ce mois-ci.

Je suis un animal, une exposition inédite à Paris

Je suis un animal, une exposition inédite à Paris

Je suis un animal, une exposition inédite à Paris
06.06.2017
Paris
Je suis un animal, une exposition inédite à Paris
Autre campagne de l’association (ou multiples)

Au cœur de Paris, le 29 juin prochain, à l’invitation de One Voice, Jo-Anne McArthur posera des mots sur une sélection de ses plus beaux clichés. Présentés dans une exposition accessible jusqu’au 28 août, chacun d’eux raconte une vie, une existence, une histoire… Et porte en lui l’espoir d’un changement de regard.

Du 29 juin au 28 août prochain, la mairie du 2e arrondissement de Paris accueillera une exposition de la photographe Jo-Anne McArthur, organisée avec One Voice.

Le 29 juin, l’artiste sera présente pour une conférence exceptionnelle au cours de laquelle elle racontera sa rencontre avec chacun des sujets exposés.

Une photo n’est pas qu’un instant figé. Elle peut aussi raconter une histoire. Chacun des individus immortalisés par Jo-Anne a une vie, une existence qui lui est propre. Depuis sa naissance jusqu’au moment du cliché, il a grandit, vécu, expérimenté, ressenti, partagé. Il fait partie intégrante de ce monde. Son destin, c’est ici l’humain qui l’a orienté. En le sauvant ou le condamnant, en l’enfermant ou le libérant, en l’exploitant ou le respectant, il a irrémédiablement influencé son parcours.

Le moment capturé par Jo-Anne est parfois beau, souvent terrible. Il provoque chez celui qui le découvre une émotion forte, cherchant la prise de conscience. Et ces existences, changées par l’humain, peuvent modifier celle de l’humain en retour. Ainsi, peut-être, contribueront-elles à sauver des vies, l’instant passé dessinant l’avenir…

Travailler avec Jo-Anne était pour One Voice une évidence tant son œuvre illustre l’individualité des êtres qu’elle a croisés, celle-là même que One Voice défend et veut faire connaître. Ils sont des personnes animales avec un vécu et, surtout, le besoin urgent d’être protégés. En organisant cette exposition, elle espère toucher le cœur des gens, changer le regard et, ainsi, influencer les pratiques.

Les hippopotames

Les hippopotames

Les hippopotames
02.06.2017
Monde
Les hippopotames
Animaux sauvages

L’hippopotame commun (Hippopotamus amphibius) tire son nom du grec hippos et potamos signifiant littéralement « cheval du fleuve ».
Il pèse entre 1300 et 3200 kilos, ce qui fait de lui le second plus gros mammifère terrestre derrière l’éléphant. Son aspect rond et pataud ne l’empêche pas d’être à l’aise sur terre comme dans l’eau.

L’hippopotame

Fiche sentience sur les hippopotames / l’hippopotame

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Le cheval du fleuve

L’hippopotame est capable de courir à une vitesse de 30 km/h pendant plusieurs centaines de mètres. Il nage autant qu’il marche dans l’eau. La position des yeux, des oreilles et des narines au sommet de sa tête lui permet de rester immergé dans l’eau tout en pouvant respirer. Il voit et entend parfaitement sous l’eau et peut rester six minutes en immersion.

Malgré une dentition impressionnante, les hippopotames sont principalement herbivores. Ils se nourrissent de graminées, de roseaux ou de jeunes pousses qu’ils arrachent délicatement grâce à leurs lèvres particulièrement musclées. Les canines, proéminentes, peuvent atteindre 45 cm long. L’hippopotame les exhibe en ouvrant sa mâchoire à 150° et impressionner ainsi ses congénères. Mais elles sont des armes redoutables lorsque les protagonistes en arrivent au combat, dont l’issue sera souvent fatale pour l’un des deux. En dehors de ces démonstrations de force, les hippopotames sont des animaux paisibles et très sédentaires.

La vie sociale des hippopotames

Les hippopotames sont des animaux très sociaux. Ils vivent en troupeau de 20 à 100 individus selon les ressources alimentaires disponibles. Le troupeau est constitué de plusieurs groupes distincts : celui des femelles avec petits, celui des femelles sans progéniture et enfin celui des mâles adolescents. Tout ce petit monde étant sous l’œil vigilant d’un mâle alpha qui assure leur protection. Pendant la journée, les hippopotames sont très grégaires. Ils passent leur journée immergés dans des mares, le plus souvent collés les uns aux autres. Tant qu’il y a du soleil, l’hippopotame protège sa peau du dessèchement en restant dans l’eau (1). Il économise aussi son énergie en restant inactif durant les heures les plus chaudes de la journée (2). Les adultes dorment ou se reposent et les jeunes jouent entre eux.

Si le jeu est important dans la vie des jeunes, de nombreuses observations montrent que les mâles adultes s’y livrent aussi dans des sortes de combats ritualisés au cours desquels les individus se confrontent lèvres contre lèvres.

Les femelles contrôlent le centre des mares de repos alors que les mâles restent en périphérie pour les protéger. À la tombée de la nuit, ils quittent leur zone de repos pour aller se nourrir dans les terres. Pendant quatre à cinq heures d’affilée, ils peuvent parcourir de trois à cinq kilomètres autour de leur zone de repos. En une nuit, ils sont capables d’ingérer près de 40 kilos de végétaux ! Pendant ces heures passées à se nourrir, les hippopotames sont solitaires. Chacun part de son côté et demeure silencieux. Ils restent en contact par des sons (grognements) émis de temps en temps. Le son portant jusqu’à un kilomètre le long de la rivière, une chaîne d’échos de proche en proche, et de groupe en groupe, retentit tout au long du fleuve (3). Les premières lueurs de l’aube sonnent le regroupement et tout le monde se dirige vers la mare de repos.

Relation mère-enfant

Les hippopotames se reproduisent pendant la saison sèche entre février et août. Le mâle dominant peut s’accoupler avec plusieurs femelles du groupe. Les femelles gestantes deviennent particulièrement agressives avec quiconque les approche. Pendant quelques mois, elles vont s’isoler à l’écart du groupe. Après huit mois de gestation, la femelle met au monde un seul petit qui pèse près de 50 kilos à la naissance, laquelle a généralement lieu sur la terre ferme. Il arrive qu’il naisse en eau peu profonde, auquel cas la mère prend un soin particulier à l’aider à se mettre au sec.

Ils ne rejoindront le troupeau qu’au bout de 14 jours après la mise-bas. C’est durant ces premiers jours que les mères nouent des liens étroits avec leur petit. Leur relation est très forte et pleine de démonstration d’affection. Ils passent leur journée à se toiletter et à se câliner (2).

La mère va se montrer très protectrice envers son petit et devient agressive s’il est approché par des congénères ou des prédateurs. Le mâle alpha veille aussi sur les jeunes et attaque dès que le troupeau est menacé. Si le mâle n’est pas tolérant avec les autres mâles, il se laisse facilement entraîner dans des jeux avec les jeunes hippopotames. Les jeunes ont la particularité de pouvoir téter leur mère sous l’eau grâce à la présence de mamelles situées assez bas au niveau de l’aine. Mais même lorsque la femelle est sur terre, les petits tètent en apnée !

Communication

Les hippopotames sont des animaux très sociaux qui communiquent entre eux en permanence. Ils possèdent un large répertoire de sons sous l’eau comme à la surface.

Ce sont les seuls mammifères à posséder un appel amphibie ; une vocalisation qui peut être faite sur terre comme sous l’eau (4). Lorsqu’ils sont à la surface, les sons sont émis en expirant l’air par les narines alors que sous l’eau, les sons sont produits par le larynx.

Le honking call, sorte de klaxon, est le son le plus fréquemment utilisé. Il sert à prévenir les hippopotames immergés d’un danger. Quand il est lancé par le mâle dominant, il peut être repris en chœur par les autres mâles à plus d’un kilomètre à la ronde. Il peut aussi être émis pour indiquer le retour à la zone de repos au petit matin (5).

C’est en fin d’après-midi que les signaux acoustiques sont les plus nombreux et que la fréquence des bâillements augmente. C’est le signal qui va déclencher le déplacement pour aller se nourrir (3).

Plus le troupeau est grand, plus il y aura d’émissions sonores. Autres sons connus de leur répertoire vocal : la respiration sifflante, le bâillement, le rugissement et les bavardages.

La communication olfactive et visuelle la plus répandue se traduit chez eux par la dispersion des excréments. Ils projettent leur urine ou leur crottin grâce à des mouvements circulaires de la queue. Ce comportement va servir à marquer les limites de leur territoire et les chemins qui mènent aux zones de pâture, mais aussi à montrer leur soumission face à un mâle alpha. Ainsi, un animal dominé qui entre dans une mare va se retourner pour réaliser une « défécation de soumission » à la face du mâle alpha, lui montrant ainsi qu’il reconnaît son statut de chef. Celui qui ne respecte pas le code et qui garde la tête haute s’expose à de lourdes représailles car cela sera interprété comme un défi (3).

C’est généralement à l’âge de 7 ans que les jeunes mâles vont commencer à essayer de défier l’autorité de l’alpha. Cette compétition se traduit par des bâillements pour exhiber les dents, des rugissements, des claquements de mâchoire et des projections d’excréments (4). Les coups de canines pourront se révéler mortels mais dans la majorité des cas, les jeunes insolents seront simplement chassés du troupeau.

On peut aussi fréquemment observer les hippopotames absorber l’urine de leur congénère afin de vérifier leur statut reproductif. C’est leur organe voméronasal présent sur le palais qui leur permet d’analyser ces informations.

L’empathie chez les hippopotames

Selon le primatologue Franz de Waal, « l’empathie caractérise tous les mammifères » (8). Selon lui, cette faculté d’être sensible aux émotions ou à la situation de l’autre, découle naturellement des soins maternels. Au cours de safaris, plusieurs touristes ont pu photographier ou filmer des scènes prouvant que les hippopotames sont dotés de telles facultés.

Sur ces images, on peut y observer des hippopotames venant au secours d’antilopes ou de gnous piégés dans l’eau par les mâchoires d’un crocodile (6, 7). Au cours de ces véritables sauvetages, on peut voir l’hippopotame chasser et mettre en fuite le crocodile et pousser l’animal blessé pour essayer de le hisser hors de l’eau. Dans le cas de l’antilope filmée en 2009, l’hippopotame va lui prodiguer de véritables soins, en prenant délicatement sa tête dans sa gueule, tout comme il l’aurait fait avec un de ses congénères.

Références

1-
Le Règne animal (2002), in Encyclopédie universelle, Gallimard.
2-
http://www.slire.net/download/772/amoussou.pdf
3-
http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/hi…
4-
http://animaldiversity.org/accounts/Hippopotamus_a…
5- Kingdom J. [1997]. The Kingdom Field Guide to African Mammals. London: Academic Press

6-
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2…
7-
http://www.dailymotion.com/video/x1gv8fo_un-hippop…
8-
http://next.liberation.fr/livres/2010/03/11/l-empa…

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Les perroquets

Les perroquets

Les perroquets
02.06.2017
Monde
Les perroquets
Animaux sauvages

Les perroquets (famille des Psittacidés) ont une vie mentale et émotionnelle particulièrement riche. L’intelligence de certains d’entre eux est comparable à celle des grands singes, des dauphins ou des éléphants.

Le perroquet

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Tout commence avec Alex

A la fin des années 1970, à l’université d’Harvard, les travaux d’Irène Pepperberg avec Alex ont révolutionné notre regard sur l’intelligence des perroquets et plus largement sur celle des oiseaux. Alex, mort en 2007, était un perroquet gris du Gabon qui portait l’acronyme « Avian Learning EXperiment ». Ses capacités cognitives se sont révélées tout à fait stupéfiantes et ont ouvert la voie à d’autres études, notamment françaises, portant sur le langage « naturel » des perroquets sauvages ou sur leur vie émotionnelle.

Alex faisait usage de façon référentielle à de nombreux mots humains (Pepperberg, 1999). Il pouvait nommer correctement plus d’une centaine d’objets (Pepperberg, 1990). Il désignait sans difficulté les points communs ou les différences entre les objets (forme, couleur, texture, etc.). À la question : « De quelle matière est fait cet objet (bois, tissu, plastique) ? », Alex répondait correctement. Alex maîtrisait aussi le concept d’absence et de zéro, savait compter jusqu’à six et pouvait comparer des objets (« plus grand que » ; Pepperberg, 1999). Il était également capable de déterminer la quantité d’un type d’objets au sein d’un ensemble hétérogène variant selon deux paramètres : il pouvait ainsi indiquer le nombre de cubes bleus dans un ensemble constitué de sphères et de cubes bleus et rouges (Pepperberg, 1994a ; Pepperberg & Gordon, 2005 ; Pepperberg, 2006a ; Pepperberg, 2006b).

Alex était donc à même de décrire des éléments et des événements de son environnement en employant un système arbitraire de communication, à savoir des mots, et donc de communiquer de façon fonctionnellement référentielle (Pepperberg, 1999 ; Pepperberg, 2001 ; Pepperberg, 2006a).

Ce perroquet possédait également la notion de permanence de l’objet (Pepperberg & Funk, 1990). Ces différentes études ont amené à s’interroger sur les capacités cognitives des perroquets. Ces derniers présentent une divergence nette en matière d’architecture du cerveau, par rapport aux grands singes. Et pourtant, ce sont des capacités cognitives convergentes que l’on peut observer chez ces deux groupes très éloignés du point de vue de la phylogénie (Emery & Clayton, 2004a ; Emery & Clayton, 2004b).

The Alex Studies : Cognitive and Communicative Abilities of Grey Parrots
Irène Pepperberg

Harvard University Press

https://books.google.be/books/about/The_Alex_Studi…

Aujourd’hui les chercheurs admettent que même si le cerveau des oiseaux est plus petit que celui des mammifères, la zone dédiée à l’intelligence est proportionnellement la même que celle d’animaux comme le chimpanzé. Les perroquets sont classés en 3e position sur l’échelle de l’intelligence animale derrière les dauphins et les singes. Comparé à l’homme, le perroquet Alex possédait l’intelligence d’un enfant de 5 ans. Sa communication égalait celle d’un enfant de 2 ans.

Les perroquets ont une vie sociale

Les perroquets gris africains sauvages sont discrets et permettent rarement aux humains de les approcher. Aussi leur observation est-elle difficile. Ils sont très sociables et nichent au sein de grands groupes dont chaque famille occupe son propre arbre pour élever ses petits.

Matin et soir, ils se rassemblent en nombre et s’appellent bruyamment. Pendant la journée, ils se répartissent en groupes plus petits et volent sur de longues distances pour trouver à manger. Ils se reposent souvent dans les arbres au-dessus de l’eau ou sur des îles dans les rivières. Les jeunes oiseaux restent avec leurs groupes familiaux pendant plusieurs années. Ils socialisent avec d’autres perroquets de leur âge dans les arbres où ils naissent et demeurent au sein de la grande communauté. Les jeunes perroquets gris sont pris en charge par les oiseaux plus âgés jusqu’à ce qu’ils soient assez instruits et assez vieux pour devenir des membres indépendants du groupe.

Les perroquets gris africains libres doivent acquérir un ensemble de compétences complexes. Ils doivent notamment apprendre à distinguer les plantes comestibles des plantes toxiques, à défendre leur territoire, à reconnaître et éviter les prédateurs, à trouver de l’eau potable et retrouver leur famille lorsqu’ils sont séparés. En outre, ils doivent apprendre à développer des comportements sociaux appropriés telles que la défense des sites de nidification et l’éducation de la progéniture. La concurrence autour des trous de nidification pendant la saison de reproduction rend alors les individus très agressifs.

Parce que les perroquets gris africains se nourrissent partiellement au sol, ils ont mis au point diverses stratégies de sécurité pour atterrir et manger sans crainte. Des groupes de perroquets se réunissent sur un arbre stérile jusqu’à ce qu’il soit complètement couvert de centaines d’oiseaux qui lissent leurs plumes, vocalisent et socialisent. Finalement, une première vague d’oiseaux descend au sol, pendant qu’une partie du groupe reste dans l’arbre pour ne jamais être sur le terrain en même temps. Une fois sur le sol, ils se montrent extrêmement vigilants, prêts à réagir à tout mouvement ou son, tandis que les autres perroquets montent la garde du haut de l’arbre.

The African Grey Parrot Handbook
Athan, M., D. Deter, 2000, Hauppauge, NY: Barron’s Educational Series

Consulté le 20 mars 2008 :
http://books.google.com/books?id=qqrxmrS2bXQC

Les perroquets utilisent la communication référentielle

« La communication référentielle correspond à la capacité de véhiculer des informations sur des objets et/ou événements de l’environnement. De plus en plus d’études suggèrent que la communication référentielle ne serait pas restreinte à la cognition humaine mais pourrait plutôt être basée sur des compétences complémentaires avec des origines diversifiées et évolutivement plus anciennes. C’est ce qu’a prouvé Nicolas Giret avec sa thèse sur les perroquets gris du Gabon (Psittacus erithacus). Ses études montrent la capacité des perroquets à produire des vocalisations spécifiques dans certaines situations, à apprendre quelques mots de façon référentielle et à faire la distinction de quantités dénombrables et indénombrables.

Communication référentielle chez le perroquet gris du Gabon (Psittacus erithacus)Nicolas Giret, thèse de doctorat en Neurosciences, 2008, sous la direction de Dalila Bovet et de Michel Kreutzer

http://www.theses.fr/2008PA100063

Les perroquets se parlent entre eux

« Quelques espèces animales sont capables d’apprentissage vocal. Les perroquets sont bien connus pour leurs capacités d’imitation vocale. Une étude a permis d’examiner si les perroquets gris d’Afrique émettent des vocalisations spécifiques dans des contextes spécifiques.

Cette étude montre que le répertoire vocale des perroquets gris en captivité est assez différent de celui des perroquets dans la nature ce qui suggère que les populations isolées développent des appels qui leur sont spécifiques.

Après avoir répertorié une centaine de vocalises des perroquets captifs, les chercheurs ont pu en associer certaines à des émotions précises comme la colère ou la surprise. Présentés à d’autres perroquets, ces cris ne provoquaient aucune réaction. On peut en déduire que les perroquets émettent certaines catégories d’appels dans certains contextes : détresse, protestation, alarme, demande (quand un oiseau voulait obtenir quelque chose de l’expérimentateur) et des appels de contact. Ces résultats suggèrent que certains appels sont appris et peuvent être utilisés dans des contextes spécifiques. Les spécimens avaient inventé leur propre code de communication en se mettant d’accord pour associer un son à un contexte. »

Context-related vocalizations in African grey parrots (Psittacus erithacus)
Nicolas Giret & Aurélie Albert & Laurent Nagle & Michel Kreutzer & Dalila Bovet

https://www.researchgate.net/publication/251311800…

Les perroquets ont des dialectes régionaux

La relation entre l’évolution culturelle et génétique a été examinée chez l’Amazone à nuque d’or. On a déjà pu démontrer que cette espèce de perroquet utilisait des dialectes régionaux en identifiant des appels de contact de structures très différentes. En comparant l’ADN des oiseaux en fonction de leur dialecte, il apparait que les gènes et la culture ne sont pas étroitement associés chez l’Amazone à nuque jaune. Au contraire, ils suggèrent que la diversité régionale des vocalisations est due aux contraintes du milieu qui favorisent l’apprentissage social et permettent aux répertoires individuels de se conformer aux types d’appels locaux.

Notons que selon la chercheuse Dalila Bovet, le cerveau du perroquet s’est sans doute développé sous l’influence de la vie communautaire, comme celui des grands singes. À l’état sauvage, les perroquets gris du Gabon s’organisent autour d’un système de fission-fusion. Ils se rassemblent le soir pour se protéger des prédateurs, mais se séparent ou recréent de plus petits groupes le jour pour chercher de la nourriture. Cette organisation a pu contribuer au développement d’un cerveau social, car elle demande une souplesse intellectuelle et des capacités de reconnaissance individuelles et de catégorisation pour identifier la place de chaque congénère du groupe dans sa propre sphère. La monogamie de l’espèce pourrait aussi jouer un rôle dans le développement de l’intelligence pour gérer les relations du couple à long terme, ce qui — comme pour les humains — oblige à déployer parfois des trésors de patience et de négociation.

Population genetic structure and vocal dialects in an amazon parrot
Timothy F. Wright

Département de Biologie, Université du Maryland, College Park

http://citeseerx.ist.psu.edu/showciting?cid=174985…

Les perroquets donnent des ordres

Un perroquet gris d’Afrique, à qui avait déjà été enseignée la désignation vocale (vocal labeling) pour plusieurs objets, formes et couleurs, a également appris à utiliser le mot « vouloir » devant un objet désiré, et à discriminer ainsi clairement la fonction de désignation de la fonction de requête. L’utilisation de ce préfixe « want » a ensuite été généralisée par le perroquet à des situations nouvelles.

An interactive modeling technique for acquisition of communication skills: Separation of « labeling » and « requesting » in a psittacine subject
Applied Psycholinguistics, vol. 9, n° 1, mars 1988, pp. 59-76

http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract;jsessionid=8730A2B00B0E302450E5466BB812799A.journals?fromPage=online&aid=2615000

Les perroquets savent compter

Lors d’une ultime expérience, publiée après sa mort, Alex a prouvé qu’il pouvait additionner avec précision un ensemble de chiffres arabes et en donner la somme.
Au cours de 12 essais, la question suivante lui a été posée : « Combien vaut le total ? » Alex a donné la réponse correcte neuf fois sur dix, déclarant que 3 + 4 égalent 7, 4 + 2 égalent 6, 4 + 4 égalent 8, etc.

Lorsqu’on lui a présenté successivement trois ensembles d’objets cachés sous trois tasses et qu’on lui a demandé combien faisait la somme, Alex a répondu correctement huit fois sur dix. Il a déterminé, par exemple, que un, plus deux, plus un bonbon faisaient quatre.
« Cette étude montre quatre modèles de comportement non signalés précédemment concernant la compétence numérique chez un sujet non-humain, non-primate et non mammifère. »

On peut notamment citer le fait de prendre l’initiative de compter, de pouvoir combiner des opérations, de comprendre la notion de zéro comme un humain ou un singe et enfin d’être capable d’établir des stratégies de comptage.

Further evidence for addition and numerical competence by a Grey parrot (Psittacus erithacus)
http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10071-…

Les perroquets coopèrent entre eux

« L’une des principales caractéristiques des sociétés humaines est le degré étendu de la coopération entre les individus. La coopération est un phénomène complexe, qui est également constaté chez les primates non humains au cours des études de laboratoire et lors des observations sur le terrain dans le comportement de chasse notamment. Certains auteurs suggèrent que les pressions supposées avoir favorisé l’émergence de l’intelligence sociale chez les primates sont similaires à celles qui ont permis l’émergence de capacités cognitives complexes chez certaines espèces d’oiseaux tels que les corvidés et les psittacidés. Dans la nature, les perroquets montrent des comportements coopératifs tels que les soins biparentaux. La résolution coopérative de problèmes chez les perroquets gris d’Afrique (Psittacus erithacus) a été étudiée par le Dr Dalila Bovet. Elle s’est intéressée aux différents niveaux d’organisation comportementale entre les oiseaux, qui diffèrent par la complexité temporelle et spatiale ».

Un test déjà effectué par d’autres chercheurs sur les chimpanzés et les éléphants a démontré que deux perroquets gris du Gabon étaient capables de collaborer ensemble, en tirant simultanément sur une ficelle formant une boucle — chacun prenant une des deux extrémités de celle-ci dans son bec —, seule façon d’amener à eux un support garni de nourriture. Lors d’un autre test, l’un des perroquets devait, cette fois-ci, grimper à une perche pour libérer le support plein de nourriture, afin que son congénère puisse tirer une ficelle et ramener l’objet convoité. Le test a été couronné de succès, même en inversant les rôles respectifs.

Enfin, en proposant aux trois oiseaux impliqués dans cette recherche le choix entre une manipulation solitaire rapportant une petite récompense et une manipulation à deux rapportant davantage de nourriture, la Dre Bovet a obtenu de surprenants résultats, révélant la personnalité de chaque oiseau. Si le mâle Leo a systématiquement choisi le travail en coopération, Shango a toujours opté pour la tâche solitaire, tandis que la femelle Zoe, enfin, préférait travailler en couple lorsque le partenaire proposé était son ami Leo, et l’option solitaire lorsque c’était Shango, avec lequel elle a obstinément refusé de collaborer.

Cooperative problem solving in African grey parrots (Psittacus erithacus)
Animal Cognition, juillet 2011, vol. 14, n° 4, pp. 545-553

http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10071-…
http://link.springer.com/article/10.1007/s10071-01…

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Des procédures inédites lancées pour sauver cinq éléphantes

Des procédures inédites lancées pour sauver cinq éléphantes

Des procédures inédites lancées pour sauver cinq éléphantes
23.05.2017
Des procédures inédites lancées pour sauver cinq éléphantes
Exploitation pour le spectacle

Cinq éléphantes, cinq histoires tragiques. Enfermées dans des cirques, ces personnes animales doivent être sauvées en urgence. Pour elles, One Voice réclame la liberté et lance pour la première fois des procédures habituellement réservées aux humains.

Lechmee, Mina et Kamala

La souffrance permanente de Lechmee, causée par un problème de rigidité à la patte avant qui l’empêche de marcher correctement, est particulièrement préoccupante. Sa cécité est déjà un lourd handicap, au point que c’est Mina qui doit l’aider à s’alimenter!

Elle ne participe pas aux spectacles, contrairement à ses deux compagnes Mina et Kamala qui, malgré leur âge avancé, continuent d’être exploitées.

Le Dr Pierre Gallego, spécialiste de la faune sauvage, a décrit le cas de Lechmee comme une maltraitance avérée et jugé que les trois éléphantes de ce cirque étaient dans un état de misère physiologique ! Selon lui, il est « impératif de les sortir du milieu du cirque afin de leur offrir une retraite dans un environnement adapté à leur espèce. De plus, il est nécessaire de prévoir de garder ces trois éléphants ensemble car ils ont tissé des liens sociaux très importants dont leur survie dépend. »

Samba et Maya

Deux autres éléphantes: Samba, pour qui One Voice se bat depuis 2005, ainsi que Maya, sont également dans une situation d’urgence. Elles ne disposent, dans leurs cirques respectifs, d’aucun enrichissement pour s’occuper ni même d’un minimum de confort. Leur isolement rend leur quotidien insupportable au point que
Samba s’est échappée en décembre 2013, bousculant et tuant dans sa course un riverain…

Les éléphants sont des animaux pour qui les liens sociaux et familiaux sont d’une extrême importance. Selon un rapport établi en 1997 par les Drs Gsandter, Pechlaner et Schwammer à la demande du Commissaire à l’environnement de Vienne,
« à cause de leurs caractéristiques biologiques entraînant un comportement social très développé, il est impossible pour les cirques de détenir des éléphants dans des conditions en accord avec les besoins de chaque animal.. »

Des personnes animales

La loi reconnaît que les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité et qu’ils doivent être détenus dans des conditions conformes à leurs besoins physiologiques. Pour One Voice, qui s’est engagée dans cette réflexion avec l’association Nonhuman Right Project de Steve Wise, ceci est suffisant pour leur reconnaître la qualité de personnes animales et leur accorder des libertés fondamentales et, notamment, le droit de vivre conformément à leur nature et leurs besoins.

Deux procédures inédites pour les sauver

Pour Lechmee, Mina et Kamala dont la situation est particulièrement grave, One Voice a donc souhaité engager une procédure particulière parallèlement à une procédure classique. Leurs droits fondamentaux étant clairement bafoués, l’association a saisi le 12 mai dernier le juge des référés de Toulouse d’une demande de référé liberté. Cette demande est habituellement destinée à des personnes humaines dont les libertés sont violées. Mais, pour One Voice, ces personnes animales doivent pouvoir également en bénéficier. Par ailleurs, l’association a également saisi la contrôleure générale des lieux de privation de liberté pour elles et pour les éléphantes Samba et Maya (ainsi que pour l’hippopotame Jumbo). Cette démarche, classiquement réservée aux seuls détenus humains, se justifie par les conditions totalement indignes dans lesquelles ils sont maintenus.

One Voice demande le transfert immédiat vers un sanctuaire de Lechmee, Mina, Kamala, Samba et Maya.
Et pour mettre un terme définitif à l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques, l’association a lancé une pétition pour l’annulation de l’arrêté 2011. À signer et partager!

Eleveurs sous surveillance: saisie chez des récidivistes

Eleveurs sous surveillance: saisie chez des récidivistes

Eleveurs sous surveillance: saisie chez des récidivistes
22.05.2017
Oise
Eleveurs sous surveillance: saisie chez des récidivistes
Animaux familiers

Le 5 mai dernier, la Cellule Zoé de One Voice était de retour dans l’Oise. Grâce à la vigilance de ses enquêteurs, des éleveurs qu’elle avait déjà fait condamnés pour actes de cruauté ont été mis en garde à vue pour récidive.

7h du matin. Les volets sont fermés. La maison est toujours aussi triste et délabrée. On dirait qu’elle pousse dans la boue qui l’entoure, jonchée de détritus. Les gendarmes entrent d’abord, suivis des vétérinaires de la DDPP puis de One Voice.

Sur le terrain : des dizaines de chèvres naines livrées à elles-mêmes, certaines avec des chevreaux. L’état de leurs sabots dénote de l’absence d’entretien. Et puis un bouc, dans un box de béton sale, exposé à la pluie et au vent, sans eau, ni nourriture. Un autre, effrayé, dans un enclos grillagé boueux, s’abrite tant bien que mal sous une planche posée là. Une vieille niche en plastique est remplie d’urine.

Des chats sont là aussi, certains libres, d’autres enfermés dans des enclos au sol recouvert d’excréments. L’odeur est insupportable. Leurs abris, bricolés et crasseux, ne les protègent même pas du froid. Ils n’ont pas confiance en l’humain et restent tapis dans un coin, à l’abri des regards. Comment sont-ils nourris ? Des os traînent là, ainsi qu’une gamelle remplie de pâtes.

Derrière une porte, nous découvrons un cadavre de chat, abandonné depuis semble t’il déjà longtemps.

Dans la maison, tout est sale. Très sale. Les images de la
première saisie, il y a 6 ans déjà, nous reviennent. Moins de chiens cette fois, « seulement » 4 bouledogues français. Une chienne a subi une césarienne, visiblement sans l’intervention d’un vétérinaire. Et puis des chats encore. Et une poule, du moins ce qu’il en reste. Son pauvre corps, déjà sec, git dans une caisse de transport, dans la cuisine. Depuis combien de temps ?

Nos refuges partenaires sont là. Certains ont fait plusieurs heures de route pour pouvoir mettre en sécurité les animaux au plus vite.

Depuis 2004, nous enquêtons sur ce couple qui se dit éleveurs. En 2011, nous avions obtenu qu’ils soient condamnés à une interdiction définitive de détenir des animaux, ainsi qu’à de la prison ferme pour sévices graves et actes de cruauté. Nous avions sorti 46 chiens de leur domicile. Aujourd’hui, grâce à la surveillance que nous avions heureusement maintenue, ils ont été placés en garde à vue et les animaux qui étaient chez eux ont été saisis. Une procédure est en cours. Nous ferons tout pour que leur peine soit exemplaire.

One Voice tient particulièrement à remercier les gendarmes et la DDPP qui travaillent sur ce dossier à ses côtés depuis le début.

Réponse aux dresseurs du Marineland

Réponse aux dresseurs du Marineland

Réponse aux dresseurs du Marineland
18.05.2017
Antibes
Réponse aux dresseurs du Marineland
Exploitation pour le spectacle

L’arrêté du 3 mai 2017, en plus d’imposer quelques mesures visant à rendre un peu moins pénible la privation de liberté imposée aux cétacés, a réservé une surprise de taille aux delphinariums : la fin de la reproduction des individus captifs – assortie d’une interdiction d’importation – et donc à terme, la fin de la captivité en France.

L’annonce a fait l’effet d’une bombe du côté des delphinariums, en particulier au Marineland d’Antibes. Et pour cause, elle sonne le glas, à moyen terme d’une industrie lucrative, particulièrement pour le fond de pension britannique
Arle Capital Partners, principal actionnaire de Parques Reunidos, multinationale aujourd’hui propriétaire du Marineland, qui affichait en 2014 un résultat net de 5,5 millions d’euros.
Dans une lettre ouverte en réaction au passage de l’arrêté les dresseurs du Marineland s’insurgent contre les accusations de maltraitance qui ne s’appuient selon eux, sur rien de scientifique.

Pourtant, de nombreuses études scientifiques attestent d’une évidence qui n’est plus contestée que par les delphinariums eux-mêmes : les dauphins nés ou vivant en captivité mènent une existence bien plus courte et plus morose que leurs congénères libres, bien en deçà de leurs besoins physiologiques, de leur organisation sociale complexe et de leurs aptitudes émotionnelles extraordinaires qui par bien des aspects, dépassent celles des humains. En plus de les renseigner sur leur environnement, leur sonar agit comme un décodeur des émotions qui leur donne accès à un monde sensoriel que nous n’imaginons même pas.

Dans leur lettre, les dresseurs jurent leur amour des dauphins mais le caractère cruel et douloureux de la captivité n’a pas grand-chose à voir avec le sentiment d’attachement réel que peuvent éprouver les dresseurs pour les dauphins captifs. Les dresseurs- pour la plupart-aiment certainement les dauphins. Les dresseurs repentis de cette industrie comme John Hargrove, ancien dresseur à Sea World et Marineland, apportent à ce sujet un témoignage éclairant et parlent d’un aveuglement, d’une forme de naïveté profonde qui les a conduits malgré tout l’amour qu’ils portaient aux dauphins, à se rendre complices de leur calvaire.

Mais si nous ne doutons pas de l’amour des dresseurs pour les dauphins, ils restent dans un rapport de domination et d’exploitation d’animaux qui n’ont pas choisi d’être là et dont les conditions de vie en bassins interdisent à leurs besoins et aptitudes naturels les plus élémentaires de s’exprimer, à savoir utiliser leur sonar pour appréhender le vaste monde qui les entoure, chasser en groupe, sonder jusqu’à 100 mètres de profondeur, parcourir une centaine de kilomètres par jour, surfer sur les vagues, choisir leurs partenaires parfois pour la vie…

Etrangement, de toutes ces privations, la seule qui semble insupportable aux yeux des dresseurs est celle-là même qui perpétue leur triste destin, génération après génération : la reproduction. Souvent obtenue par insémination artificielle, et/ou imposée à des dauphins qui ne se sont pas choisis ou encore par rapport incestueux. Combien de morts nés ? (l’orque Freya à Antibes a eu au moins 4 mort-nés). Combien d’infanticides ? (le jeune Aicko à Planète Sauvage ou encore la petite Aloa au Parc Astérix) Combien de petits arrachés à leur mère et de séparations, comme la dauphine Femke qui se laisse actuellement mourir de chagrin au parc Astérix depuis qu’on lui a enlevé son fils Ekinox, transféré dans un autre delphinarium ?

Les dresseurs d’Antibes prétendent que grâce aux delphinariums, les visiteurs apprennent à respecter le monde animal. Mais il n’ y a pas de respect dans la contrainte et dans la privation de liberté. Le message transmis par les delphinariums est qu’il est acceptable d’enfermer dans des bassins minuscules des animaux physiologiquement taillés pour parcourir le vaste océan. Des travaux récents démontrent une évidence déjà induite par le bon sens, à savoir que les spectacles d’animaux captifs amènent les enfants à chosifier ces derniers et ne leur permet pas de développer rapport respectueux et empathique au monde vivant.

Dans cette relation du dresseur à l’animal, même parée des meilleurs sentiments, il n’ y a pas de respect. L’animal reste soumis à la domination humaine.

Vous, dresseurs du Marineland, qui « vivez avec les dauphins et les orques au quotidien », vous ne partagez pas leur prison. Chaque jour, c’est de votre plein gré que vous entrez dans le bassin et chaque soir, contrairement aux dauphins, c’est en toute liberté que vous en sortez et rentrez chez vous, retrouver ceux que vous aimez, ceux que vous avez choisi. Vous qui savez à quel point la psychologie et les aptitudes émotionnelles des dauphins sont proches des nôtres, vous qui de toute évidence les aimez, ne pouvez-vous pas faire preuve de davantage d’empathie ? Echangeriez-vous votre place avec la leur ? Si la réponse est non, alors au lieu de nous combattre, aidez-nous à leur donner les clés d’une nouvelle vie.

Une vie où leurs instincts, leurs comportements physiologiques, leurs capacités cognitives et affectives extraordinaires seront libres de s’exprimer à nouveau. Des dauphins captifs ont déjà retrouvé la liberté, c’est possible. Pour monter de nouveaux programmes de réhabilitation de ces orques et dauphins à la vie sauvage, toutes les bonnes énergies seront nécessaires, la vôtre y aurait tout son sens. Comme vous le dites dans votre lettre, vous leur devez tout. Alors vous leur devez bien ça.

Que cette génération de dauphins captifs soit la dernière mais qu’elle ne soit pas pour autant une génération sacrifiée.

Nous protégeons ce que nous aimons.

Nous aimons ce que nous comprenons.

L’amour ne connaît pas de prison.

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