Utiliser des animaux pour les besoins de l’industrie et de la recherche
Chaque année, pour tester des produits, 2,2 millions d’animaux sont victimes d’expérimentation. Les rongeurs, lapins, chiens, félins, primates et autres animaux sont gazés, brûlés, transpercés ou encore aveuglés pour les besoins d’industriels ou de la recherche fondamentale. One Voice ne tolère pas de tels agissements sur des êtres vivants sensibles, ressentant la douleur et éprouvant des émotions.
Focus sur l’expérimentation animale en France
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Les principaux secteurs d’activité utilisant l’expérimentation animale
- Alimentation : les animaux ingèrent des produits comme les colorants dans le but d’observer leur métabolisme et l’élimination des produits chimiques.
- Pharmaceutique : aucune réglementation ne rend obligatoires les tests des nouveaux médicaments sur les primates au sein des trois plus grands blocs économiques mondiaux (l’Union Européenne, les Etats-Unis et le Japon). Toutefois, les autorités régulatrices préfèrent que la deuxième espèce sélectionnée pour tester les médicaments soit le chien ou une espèce de primate comme le macaque.
- Produits d’entretien : lorsque les résultats sont prédictifs, des tests sont faits sur des rongeurs pour étudier les effets des produits chimiques sur la santé et le corps humain et ce pour se protéger des réclamations de consommateurs.
- Recherche fondamentale : l’utilisation des macaques en recherche fondamentale a des objectifs purement théoriques.
Pour en savoir plus, consultez notre rapport :
Tests de toxicité : des pratiques cruelles et inutiles
En Inde et en Israël, l’expérimentation animale pour les produits d’entretien est interdite. Nous ne pouvons pas en dire autant en Europe. Alors que depuis le 11 mars 2013, les tests sur les animaux sont interdits pour le secteur des cosmétiques, ceux réalisés pour les produits d'entretien continuent.
Les dernières statistiques, datant de 2011 et publiées en 2013, révèlent qu'en Europe, un millier de lapins, cochons d'Inde, hamsters, rats et souris sont utilisés pour tester un produit d'entretien fini ; et plusieurs milliers d'autres pour chacun des ingrédients d'un produit.
Les principaux dommages constatés sur les rongeurs et les lapins sont les allergies, les corrosions cutanées et oculaires, ainsi que les impacts sur le fœtus et la fertilité.
- Les tests cutanés : pratiqués principalement sur les cochons d’Inde et les lapins, les tests cutanés sont réalisés après épilation. Le produit est appliqué à même la peau. Le test peut ainsi provoquer des irritations et corrosion, sans compter la douleur ressentie lors de l’épilation. Pourtant une alternative existe. Le DPRA « Direct Peptide Reactivity Assay » est une méthode qui consiste à recréer de l’épiderme humain pour réaliser les tests. Se rapprochant davantage de la peau humaine, les résultats sont plus fiables que ceux réalisés sur les animaux.
- Les tests oculaires : pratiqués sur les lapins, les tests oculaires consistent à appliquer pendant 3 semaines des produits sur les yeux : un véritable calvaire pour ces animaux ! Les scientifiques disposent pourtant de tissus humains semblables à de l'épithélium cornéen, grâce auxquels ils peuvent obtenir des résultats plus probants que ceux générés par l’expérimentation animale.
- Les tests de reproduction : l'expérience est cruelle. Les rats et lapins ingèrent des produits avant la procréation. Les mâles sont ensuite tués, tandis que les femelles et leurs portées seront exécutées après la mise bas. Il existe néanmoins des méthodes in vitro permettant l’étude des mécanismes de la toxicité reproductive plus efficaces que les tests sur animaux.
Enquête dans un élevage de primates au Cambodge

Notre association a mené une enquête au Cambodge en 2008 dans un élevage de macaques à longue queue ou macaques crabiers (Macaca fascicularis). Nés sous l’impulsion chinoise, ces élevages servent à approvisionner de grands laboratoires de recherche dont un grand centre de primatologie français.
Un commerce en croissance
D’abord élevés au Cambodge, les animaux sont vendus aux Etats-Unis, en France ou en Chine. En 2006, d'après la CITES, plus de 6 000 singes ont été envoyés vers l’Empire du Milieu et 2 500 en Amérique du Nord. En 2007, ils auraient été 9 500 à être exportés du Cambodge.
Des captures de macaques dans la nature
Les macaques sont aujourd’hui classés en annexe II par la CITES, listant les « espèces qui, bien que n'étant pas nécessairement menacées actuellement d'extinction, pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n'était pas étroitement contrôlé ».
Or nos enquêteurs ont constaté que les éleveurs se servaient largement dans la nature en capturant principalement des femelles sexuellement matures, pour assurer une cadence rapide de reproduction, renouveler le « stock » et conserver une grande diversité génétique.
La chasse aux macaques : une capture brutale
Organisée pendant la saison des pluies, la capture des singes se fait dans une forêt inondée. Installés dans un canoë, les chasseurs localisent un groupe d'individus dans un arbre. Tout autour et sous l’eau, ils placent un filet. Après avoir coupé des branches pour que les singes n'aient aucune issue, les chasseurs frappent le tronc de l'arbre pour effrayer les primates. Affolés, ces derniers sautent ou tombent à l'eau : certains restent coincés dans le filet, d’autres meurent noyés.
Manipulés brutalement, les primates sont ensuite placés dans des sacs en mailles serrées et stockés au fond du bateau dans l'obscurité et sans aucune liberté de mouvement. Ils y restent plusieurs jours, sans eau ni nourriture, jusqu'à la fin de la chasse et le retour au village.
Des conditions de détention misérables
Les primates sont enfermés dans des cages parfois minuscules et ne bénéficient d’aucun enrichissement environnemental, ni de point d’eau à proximité. Nos enquêteurs ont vu des femelles allaiter leurs petits, seuls quelques jouets étaient donnés à d’autres bébés, séparés de leur mère malgré leur âge, pour tenter de les rassurer. Ces conditions de vie entrainent des traumatismes importants chez ces animaux intelligents et sociaux. Ces petits ne pourront pas développer un comportement normal, si toutefois ils survivent…