Justice : six associations déposent un recours contre la chasse aux marmottes et aux lièvres variables en Savoie

Justice : six associations déposent un recours contre la chasse aux marmottes et aux lièvres variables en Savoie

Justice : six associations déposent un recours contre la chasse aux marmottes et aux lièvres variables en Savoie
11.10.2023
Savoie
Justice : six associations déposent un recours contre la chasse aux marmottes et aux lièvres variables en Savoie
Communiqué de presse

L’Association Justice Animaux Savoie (AJAS), l’ASPAS, Animal Cross, AVES France, FNE Savoie et One Voice déposent un recours contre l’arrêté préfectoral autorisant la chasse aux marmottes et aux lièvres variables, animaux emblématiques des Alpes. Ces deux espèces, protégées par la convention de Berne, sont en déclin à cause de la destruction de leur espace de reproduction et du changement climatique. Pourtant, leur chasse est encore autorisée ! Une audience en référé est prévue dans les prochains jours à Grenoble tandis qu’une pétition ayant récolté près de 80 000 signatures demande au gouvernement l’interdiction pure et simple de la chasse aux marmottes sur tout le territoire national.

Une chasse scandaleuse sur des espèces protégées et menacées par le réchauffement climatique

Interdite depuis 1992 en Italie, la chasse aux marmottes reste autorisée en France où elle a provoqué la mort de 427 animaux en Savoie l’an dernier. Les marmottes sont pourtant protégées par l’annexe III de la Convention de Berne. Leur “gestion” doit ainsi “être réglementée afin de maintenir les populations hors de danger”. Problème : il n’y a, à ce jour, aucun comptage officiel permettant de connaître avec exactitude l’état de leur population, et l’on joue sur cette méconnaissance pour continuer à autoriser leur chasse.

Les marmottes se portent pourtant bien mal, victimes des effets du réchauffement climatique, et de nombreux scientifiques tirent la sonnette d’alarme comme le Conseil scientifique de la Vanoise dans un avis rendu en mai 2023. Un constat alarmant aussi pour le lièvre variable puisque, en 2017, l’Union internationale pour la conservation de la Nature (IUCN) a revu leur statut afin de le classer en « quasi menacé » compte tenu du déclin marqué de leurs populations sur le territoire national.

Une chasse trophée loin du discours des chasseurs comme “les premiers écologistes de France”.

La chasse aux lièvres rejoint celle de 24 espèces en état de conservation défavorable en France, soit 27% des espèces chassables. En réalité, loin d’être les premiers écologistes de France, les chasseurs sont les fossoyeurs de la biodiversité. Ils chassent par plaisir et par goût des trophées, les marmottes n’y font pas exception. D’ailleurs les Français n’en sont pas dupes.

Contre l’avis des citoyens, le Préfet de Savoie autorise la chasse aux marmottes

Dans le cadre de la consultation publique préalable à la publication du plan de chasse 2023-2024 pour la Savoie, 88 citoyens se sont exprimés explicitement contre cette pratique. Le Préfet a ainsi été contraint de se justifier, avançant des arguments plus absurdes les uns que les autres ! Selon le document officiel de la Préfecture “les terriers creusés dans les prairies occasionnent des blessures aux bovins, parfois aux exploitants avec des entorses, des casses de matériel de fauche, des dégradations de tuyaux d’arrosages etc.” En outre, dans le document présenté suite à la consultation publique par le Préfet de Savoie, il n’y a aucun comptage officiel permettant de connaître avec exactitude l’état des populations des Lièvres variable et de Marmottes. Ni les Préfets ni les chasseurs ne sont au-dessus des lois, c’est la raison pour laquelle nos associations ont décidé de déposer un recours à l’encontre de l’arrêté préfectoral prévoyant la chasse aux marmottes et aux lièvres en 2023.

Une action en justice et une pétition au gouvernement

Tant que ces pratiques ne seront pas interdites au niveau national, chaque Préfet pourra décider de manière arbitraire d’autoriser ou non ces chasses. C’est la raison pour laquelle nos associations se sont mobilisées dans une tribune dès 2022 pour demander la fin de la chasse à la marmotte. Objectif ? Passer de 78 000 à 100 000 signatures de la pétition afin d’obtenir du gouvernement l’interdiction ferme et définitive de la chasse aux marmottes partout en France.

Le gouvernement refuse de sécuriser la chasse, nous l’attaquons en justice

Le gouvernement refuse de sécuriser la chasse, nous l’attaquons en justice

Le gouvernement refuse de sécuriser la chasse, nous l’attaquons en justice
10.10.2023
Le gouvernement refuse de sécuriser la chasse, nous l’attaquons en justice
Chasse

Chaque année, 45 millions d’animaux tombent sous les balles des chasseurs, en plus des victimes humaines. Depuis 2003, ce sont plus de 400 personnes qui ont perdu la vie, auxquelles il faut ajouter des centaines de blessés. Il y a trois mois, nous avons formellement demandé au ministre de la Transition écologique d’agir. Malgré nos alertes répétées, les autorités persistent dans l’immobilisme et ont purement ignoré notre demande. Parce que ce « loisir » mortel représente plus que jamais une menace pour les animaux et les humains, avec des proches de victimes, nous attaquons l’État en justice. Notre recours est déposé devant le Conseil d’État.

Le gouvernement et la chasse : mensonges et inaction

Il y a quelques mois, la secrétaire d’État à l’Écologie annonçait la main sur le cœur qu’il serait désormais interdit de chasser sous l’emprise de l’alcool, en se calquant sur les limites liées à la sécurité routière. Tout cela n’était qu’une vaste plaisanterie : finalement, il sera seulement interdit d’être en état d’ivresse « manifeste » ! Autrement dit, tant qu’ils ne tituberont pas, les chasseurs pourront continuer de tirer à tout va dans les forêts… Difficile dans ces conditions d’être rassuré.

Face à ces mesurettes sans adéquation avec l’ampleur du problème, nous avons formellement demandé au ministre de la Transition écologique, il y a deux mois, de prendre les mesures nécessaires pour limiter le risque d’accidents. Sans grande surprise, il n’a même pas pris la peine de répondre à notre courrier. Une preuve de plus du mépris qu’il porte à tous ceux qui veulent simplement profiter de la nature sans massacrer d’animaux, et aux 87 % des de Français qui considèrent que la chasse pose des problèmes de sécurité.

La nature n’appartient pas aux chasseurs et ne doit plus être considérée comme leur terrain de jeu. Les animaux ont le droit d’y vivre sans crainte et les familles d’en profiter sans risque. Nous avons donc déposé un recours au Conseil d’État contre ce silence coupable, et pour que des mesures efficaces soient enfin adoptées.

Des armes semi-automatiques et des balles expansives

Le rapport que nous avons commandé à un expert en armement et balistique, qui a servi à l’élaboration de notre recours, est sans appel : aujourd’hui, les chasseurs disposent d’un arsenal quasi-militaire pour pratiquer leur « loisir ».

Le gouvernement a ainsi légalisé en 2013 les munitions « 30-06 Springfield », auparavant réservées à l’usage militaire, et qui peuvent être chargées dans des fusils ayant une portée de plus de 3 kilomètres. À ces balles s’ajoutent les munitions « expansives », qui s’ouvrent à l’intérieur de l’animal pour causer un maximum de souffrances et de dégâts. Et que dire des instruments de visée et autres gadgets qui peuvent être achetés sur Internet, sans jamais être réglés par un professionnel ?…

Une réglementation plus que lacunaire

Armés jusqu’aux dents, les chasseurs ne font pourtant l’objet d’aucun contrôle de la vision ni de l’audition, au-delà d’un « certificat médical » au moment du permis. En 2022, des accidents de chasse ont été causés par des tireurs de plus de 80 ans. Quant aux jeunes, qui peuvent chasser entre 15 et 16 ans sans même avoir passé cette farce que constitue le permis de chasser, ils ne font l’objet d’absolument aucun contrôle.

Pourquoi cet entêtement à refuser tout examen médical ? Cette obstination est d’autant plus incompréhensible que les pratiquants du tir sportif doivent, eux, passer devant un médecin chaque année…

Pour limiter les risques, nos solutions concrètes et efficaces !

Les réformes à mettre en œuvre de manière urgente sont donc clairement identifiées. Nous demandons solennellement au gouvernement, notamment :

  • d’interdire la chasse le dimanche, les jours fériés et pendant les vacances scolaires ;
  • d’interdire strictement l’exercice de la chasse sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants ;
  • de renforcer le contrôle de l’aptitude physique des chasseurs ;
  • de renforcer l’examen du permis de chasser ;
  • d’interdire l’emploi de certaines armes et munitions à la chasse ;
  • de rendre obligatoire le contrôle des instruments de visée par un expert.

Pour pousser l’État à agir, au-delà des actions en justice, nous avons plus que jamais besoin de vous ! Signez notre pétition pour exiger une réforme radicale de la chasse !