Et de 9 ! Pour les ours dans les Pyrénées, le tribunal administratif donne raison à One Voice une fois de plus

Et de 9 ! Pour les ours dans les Pyrénées, le tribunal administratif donne raison à One Voice une fois de plus

Et de 9 ! Pour les ours dans les Pyrénées, le tribunal administratif donne raison à One Voice une fois de plus.
31.08.2022
Et de 9 ! Pour les ours dans les Pyrénées, le tribunal administratif donne raison à One Voice une fois de plus
Faune sauvage

A la suite de ce que nous considérons comme un déni de justice – la préfète de l’Ariège a repris deux arrêtés contraires à la décision de justice du tribunal administratif de Toulouse qui suspendait les effarouchements d’ours bruns des Pyrénées – nous déposions en urgence hier, au lendemain de leur publication, un référé suspension pour interrompre l’application de nouveaux effarouchements. Le tribunal a tranché en faveur des ours et donc de One Voice une fois encore. Un véritable camouflet pour la préfecture.

Photo : Collectif Hope

Nous demandions la paix pour les ours, ceux nés sur le sol français comme ceux placés là de force dans un milieu hostile, après avoir été arrachés à leur famille et leur pays. Sur l’une des estives, la suspension va permettre d’éviter le déferlement de violence que les éleveurs destinaient aux ours : flashballs, grenades de désencerclement… Sur l’autre, ils auront pu s’en donner à cœur joie la nuit dernière, la préfecture ayant fait tout son possible pour réduire au maximum le temps entre la publication et l’application de ses textes. Tout pour tenter d’apaiser la grogne des éleveurs…

À l’audience, les services de la préfecture avaient fait le déplacement, ne comprenant pas que l’on puisse s’insurger du fait que des animaux ayant déjà du mal à survivre sans cela (et protégés par de nombreux textes !) soient ainsi repoussés hors de leur territoire et avec tant de violence. Ainsi le tribunal motive sa décision en ces termes :

«Alors même qu’il demeure sujet à débat, le risque que la mise en œuvre de ces mesures ait pour conséquence de repousser l’ours de cette estive, qui est une composante de son habitat naturel, et donc de l’évincer d’une partie de son aire de répartition naturelle, n’est pas nul. De la même manière, les scientifiques évoquent un risque non nul que l’animal puisse subir, par l’effet des tirs à double détonation, des blessures auditives, des risques de séparation des oursons lors de la mise en fuite des femelles suitées et d’avortement pour les femelles gestantes.»

Difficile d’être plus limpide sur les risques encourus par les ours soumis aux « tirs d’effarouchement ». Qui plus est, cette méthode n’a pas fait la preuve de son efficacité pour protéger les troupeaux. Troupeaux constitués d’animaux – doit-on le rappeler encore ? – qui sont destinés à l’abattoir et dont les pertes sont dédommagées.

C’est une décision argumentée juridiquement qui rappelle à la préfecture l’autorité d’une décision de justice qu’elle ne peut pas contourner à sa guise. Faute d’éléments nouveaux, l’agacement du tribunal vis-à-vis de la préfecture de l’Ariège est particulièrement perceptible.

«En prenant son nouvel arrêté du 29 août 2022 et en le justifiant comme elle l’a fait, sans qu’il ait été remédié au doute sérieux qui avait justifié la décision de suspension de son précédent arrêté du 24 juin 2022, la préfète de l’Ariège semble avoir directement méconnu l’autorité qui s’attachait à l’ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Toulouse du 22 août 2022 […] Par suite, le moyen tiré de ce que ces deux arrêtés de la préfète de l’Ariège violent les ordonnances des 3 août 2022 et 22 août 2022 du juge des référés du tribunal administratif de Toulouse est propre à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de ces arrêtés.»

Estimant que la préfecture ne justifie donc toujours pas que les conditions pour déroger à la protection des ours sont réunies, le tribunal suspend en urgence ces nouveaux arrêtés.

Nous nous tenons prêts à attaquer de nouveau si d’aventure, la préfecture venait à en publier d’autres, similaires, concernant les cinq estives restantes.

Ours des Pyrénées : face au déni de justice, One Voice demande la démission de la préfète !

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Ours des Pyrénées : face au déni de justice, One Voice demande la démission de la préfète !
30.08.2022
Ours des Pyrénées : face au déni de justice, One Voice demande la démission de la préfète !
Faune sauvage

One Voice a attaqué dès ce matin deux arrêtés préfectoraux de l’Ariège publiés hier, lundi 29 août 2022, qui autorisent à nouveau l’effarouchement des ours dans les Pyrénées. L’existence même de ces arrêtés sont autant de crachats jetés au visage de la Justice qui vient de suspendre en urgence les sept arrêtés précédents suite à notre action. L’audience aura lieu demain à 10h30 au tribunal administratif de Toulouse. Face à ce déni de justice, One Voice demande la démission de la préfète.

«Flashballs, grenades de désencerclement, ce soir à 20h, un déchaînement de violence va s’abattre sur les ours. Nous sommes atterrés mais ne céderons pas un pouce face aux éleveurs qui ne considèrent la nature que pour leurs profits immédiats. Il est vital de combattre cette prosternation insensée de la préfecture et de l’État devant des lobbys destructeurs et court-termistes. Plus encore à l’heure où la biodiversité, notre patrimoine commun, part en fumée à un rythme alarmant.» Muriel Arnal Présidente de One Voice

Favoriser les intérêts privés plutôt que les animaux et la nature, triste habitude…

Comment s’étonner de l’attitude de la préfète, quand il y a presque un an, le ministère de la Transition écologique faisait de même en faveur des chasses traditionnelles aux oiseaux, autre sujet touchant déjà aux animaux et aux lobbys ?

Comme toujours, les données (peu étayées et peu fiables, comme l’a pointé le tribunal) sont fournies exclusivement par les opposants aux animaux sauvages : les éleveurs. Que connaissent-ils aux ours ?

La préfète de l’Ariège doit démissionner

C’est habituel que les gouvernements favorisent les éleveurs/chasseurs/piégeurs au détriment des animaux et de la Nature. Nous le constatons tous les jours. Mais nier ainsi la justice de manière répétitive, dans un État de droit, est absolument inacceptable.

Nous attaquons bien entendu les arrêtés publiés (pour Ustou et Arreau). Et face à la négation de l’autorité de la justice par cette représentante de l’État, nous demandons la démission de la préfète.

Grenades de désencerclement et flashballs sur des animaux protégés…

Des effarouchements simples et renforcés sont prévus dès aujourd’hui à 20h. L’« effarouchement », c’est quoi ? Il s’agit notamment de flashballs, de grenades de désencerclement !… Tout cela empêche précisément les ourses de mener à terme leur gestation, que ce soit à cause du stress ou par manque de forces, ces animaux devant accumuler une grande quantité de graisse avant la période d’hibernation, pendant laquelle les petits naissent. Et nous rappelons qu’avec moins de cent individus, la population est loin d’être viable !

Un lobby prêt à tout

Les ours se nourrissent principalement de végétaux. Mais leur seule présence est source de nombreuses peurs irrationnelles agitées par ceux qui veulent exploiter la nature jusqu’au bout. Cette semaine encore, plusieurs brebis issues d’un immense troupeau sont mortes en sautant dans le vide au milieu de la nuit. Les éleveurs ont « crié à l’ours » sans preuve, en l’absence de trace de prédation. Une rumeur alimentée par ceux à qui cela profite. Les indemnisations ne sont pas versées si l’on découvre que les dégâts sont dus aux chiens errants dans la montagne.

Vivre en paix !

One Voice n’a jamais été en faveur de l’introduction d’ours dans les Pyrénées, où ils arrivent dans un environnement hostile. Mais à présent qu’ils sont là, nous refusons qu’ils soient pourchassés ! Ils méritent de vivre en paix et non pas de subir un déferlement de violence. Et avec eux, ce sont des espaces entiers de nature qui pourront prospérer. Nous, humains, devons apprendre à coexister avec les animaux et la nature, tant qu’il en reste encore.

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!
09.08.2022
Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!
Chasse

Dans l’Aisne et le Gard, les préfets ont retiré le déterrage des blaireaux de leurs arrêtés, face à nos recours. Le premier a, dans un arrêté modificatif, abrogé l’article concernant le déterrage des blaireaux, le second en retire blaireaux et renards. Cela fait suite à plusieurs victoires que nous obtenons en justice pour les blaireaux, au fond et récemment aussi en urgence.

Photo : Claire Witham – CC BY-NC 2.0

Nous dénonçons la cruauté du déterrage, cette chasse qui utilise les chiens pour repérer et maintenir au fond du terrier les blaireaux ou les renards ainsi piégés, avant que les chasseurs ne creusent pour ensuite les abattre sans pitié. La vénerie sous terre est abominable, et ne laisse aucune issue aux animaux, comme nous l’avons montré à l’occasion de la diffusion de nos images d’enquête en infiltration. Cette année, nous avons attaqué de nombreux arrêtés permettant d’allonger la période autorisant les chasseurs à s’adonner à la “petite vénerie” tout l’été, alors qu’elle est déjà autorisée le reste de l’année. Car oui, les chasseurs demandent aux préfets -qui ne se font pas trop prier, vu combien leurs arrêtés sont souvent mal justifiés-, de leur octroyer une dérogation pour pouvoir s’adonner à ce loisir macabre y compris au printemps et en été, c’est-à-dire quand cela les arrange. En effet, l’hiver, la terre est dure et ils ont “mieux” à faire: la chasse à tir est autorisée.

Deux victoires confirmées par forfait dans l’Aisne et le Gard pour les blaireaux!

Or nous venons d’avoir la confirmation par écrit qu’après la préfecture du Gard, qui a choisi de reformuler son arrêté pour en retirer les renards et les blaireaux après notre recours au tribunal administratif de Nîmes*, c’est au tour du préfet de l’Aisne de modifier le sien.

Dans l’Aisne, l’article 4 de l’arrêté initial (celui que nous attaquions) ne concernait que la période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux. Il est à présent totalement retiré! La préfecture savait qu’elle allait perdre et a préféré l’abroger.

Ce sont deux victoires par forfait. Celles-ci font gagner les blaireaux et leurs petits, sevrés mais pas encore indépendants à cette période de l’année, mais protège aussi au passage d’autres animaux d’espèces protégées, avec qui ils partagent souvent leurs terriers tels les chats forestiers, les loutres d’Europe ou d’autres non protégés tels les renards.

La justice administrative laisse de plus en plus souvent la vie sauve aux blaireaux!

Ces retraits interviennent après plusieurs victoires au fond devant les tribunaux administratifs. En Saône-et-Loire par exemple, nous avons obtenu l’annulation de l’arrêté de 2020. En Gironde et dans l’Ain, nous avons également obtenu l’annulation par les juges des arrêtés préfectoraux de 2021. Mais la nouveauté cette année est qu’en Haute-Garonne ou en Corrèze notamment, les juges des référés ont fait suspendre en urgence les arrêtés de chasse complémentaire par vénerie sous terre des blaireaux après avoir entendu nos arguments. Une très bonne nouvelle qui nous rend optimistes pour l’avenir.

Nous avons déposé une dizaine de recours au fond cette année pour les blaireaux, qui seront jugés ultérieurement. D’autres sont en cours de dépôt, en partenariat avec d’autres.

Nous vous invitons à soutenir ce mouvement contre le déterrage des blaireaux en signant en nombre la pétition sur le site du Sénat. Il manque encore 40000 signataires à trouver d’ici un mois et demi, donc si vous n’avez pas encore participé, c’est le moment! Signez aussi celle qui se trouve sur notre site dédié aux images qui montrent le vrai visage de la vénerie sous terre des blaireaux. Ensemble, clamons haut et fort “J’aime les blaireaux”!