le mercredi 05 juillet 2023 | 6

Plan Loup : un échec programmé

Plan Loup : un échec programmé

Mis à jour le 05 septembre 2023

À la suite de l’annonce de la baisse du nombre de loups en France, la présentation du nouveau Plan National d’Actions 2024-2029 sur les loups et les activités d'élevage (plus connu sous le nom de « Plan Loup ») prévue initialement lundi 3 juillet est reportée… L’État serait-il en train de se rendre compte que non seulement les loups ne « prolifèrent » pas, contrairement à ce qu’éleveurs, chasseurs et certains élus tentent de faire croire (par ailleurs en contradiction totale avec la biologie des loups, qui ne se reproduisent qu’une fois par an et dont le taux de survie des louveteaux est d’environ 60 %), mais que cette stratégie d’abattage d’animaux classés vulnérables est contraire au statut d’espèce protégée dont ils bénéficient ?

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Alors que l’échéance du Plan 2018-2023 est proche, les premiers constats qui peuvent en être tirés sont alarmants à tout niveau : baisse du nombre de loups mais augmentation des attaques sur les élevages. Cela prouve que les tirs létaux sont inefficaces - et même contre-productifs, comme nous l’avions déjà souligné à plusieurs reprises - et que l’accent doit être mis sur les mesures de protection, notamment pour les troupeaux de bovins qui bénéficient d’une exemption incompréhensible. Le problème des chiens en divagation doit par ailleurs être étudié sérieusement.

L’État fait abattre de plus en plus de loups puis s’étonne que leur population diminue

Alors même qu’aucune communication officielle de la part de l’État n’avait encore relayé l’information, les syndicats d’agriculteurs étaient déjà au courant depuis plusieurs jours et s’insurgeaient : le nombre de loups à la sortie de l’hiver 2022-2023 aurait diminué. 906 auraient été recensés, soit 15 de moins que l'année dernière à la même époque.

Alors que cela devrait ravir leurs détracteurs, les voilà – ô surprise - qui contestent le comptage, qui serait selon eux en deçà de la réalité. Les chiffres sont exacts uniquement quand cela arrange leur communication mensongère et délétère.

S’il ne s’agissait pas de la mise à mort de plusieurs dizaines de loups chaque année, la situation porterait presque à rire. L’État, qui a chaque année augmenté le quota à abattre (passant de 51 en 2018 à 174 pour 2023 !), se retrouve bien embarrassé maintenant qu’il constate que tuer toujours plus d’individus met en danger la survie d’une espèce entière, alors même qu’elle n’atteint pas encore un seuil plancher de loups suffisant à sa viabilité. Pourtant, déjà en 2020, nous alertions le gouvernement sur le ralentissement de la croissance de leur population en France.

La présentation du Plan Loup reportée

L'absence de réaction de l'administration et des politiques sur le sujet dénote certainement un embarras de la part du gouvernement, qui subit la pression du lobby agricole menant la danse.

Pris au piège de cette nouvelle dévoilée à quelques jours de la présentation des grands axes du plan 2024-2029, les décideurs seraient finalement convenus de repousser la communication au 4 septembre prochain. Là encore, aucune déclaration officielle : l’information est trouvée dans divers médias agricoles, dont le lobby a ses entrées au gouvernement…

Il est facile de déduire de ce report que les annonces qui devaient être faites le 3 juillet allaient certainement compromettre encore plus la survie des loups, en assouplissant les conditions des tirs ou en autorisant l’abattage d’un plus grand nombre d’entre eux. On imagine donc que les grandes lignes vont être revues dans l’urgence, pour tenter de justifier au mieux le maintien des tirs létaux sur une espèce protégée en déclin et qui a, de surcroît, déjà été exterminée en France une première fois.

D’ici là, et tant que ces tirs mortels seront en vigueur, nous continuerons de veiller à ce que les conditions minimales d’autorisation des dérogations soient réunies. Systématiquement nous dénoncerons les abus et braconnages. Nous ne céderons rien. Signez notre pétition pour demander la fin de la persécution des loups.

Cléa Capelli
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Commentaires 6

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Snejanka Sotirova | mercredi 05 juillet 2023

Gustizia!

trochu | mercredi 05 juillet 2023

Scandaleux et révoltant. Les animaux continuent de payer de leurs vies pour des imbéciles n'ayant aucune conscience, aucune considération ni respect des êtres vivants. Tous ces massacres de loups doivent être dénoncés c'est pourtant clair, les loups sont à leurs places et n'ont pas à être "exterminés" par des malades qui n'ont apparemment que comme seul objectif, de faire disparaître les animaux sauvages, ces tueries démontrent la bassesse, et le manque d'intelligence émotionnelle, d'empathie.