La corrida : la mise à mort du taureau en trois actes
Nulle agressivité naturelle chez le taureau, qui ne s'oppose qu'à ses rivaux pour conquérir les faveurs d'une femelle. Alors pour le spectacle, il faut ruser. Sorti du toril, on l'essouffle par de longues courses. Puis les picadors, au péril de leurs montures, le provoquent pour mieux lui enfoncer des piques dans le garrot et trancher les ligaments de sa nuque, afin qu'il garde le front baissé. Les banderilles, plantées ensuite dans son dos, servent à évacuer le sang et prévenir l'hémorragie interne. Enfin, dans un garrot déjà meurtri, le toréador porte l'estocade finale. Si le taureau résiste encore, il lui enfoncera un poignard dans la moelle épinière, avec plus ou moins de succès. Les oreilles et la queue seront ensuite coupées sur l'animal, parfois toujours vivant.
Un spectacle traditionnel où la violence est banalisée
Ces scènes de torture génèrent l'excitation du public, dans les rangs duquel on trouve même des enfants. Ils peuvent y assister dès 6 ans, s'ils sont accompagnés d'un adulte, voire pratiquer dès 8 ou 9 ans dans les écoles taurines. Pour les films violents, il leur faudra pourtant attendre 16 ans…
Ce « spectacle » est constitué d'« actes de cruauté et [de] sévices graves envers les animaux » condamnés par le Code pénal. Il bénéficie d'une exemption dans certaines régions lorsqu'il s'inscrit dans une tradition locale « continue et ininterrompue ». Ce n'est cependant qu'en 1853 que la tauromachie espagnole est arrivée en France !
La mise à mort d'un animal n'est en rien un spectacle. La tauromachie — corrida mais aussi courses camarguaise et landaise — participe à la banalisation de la violence. Loin du sport ou de l'art, ces pratiques doivent être interdites sur tout le territoire français, sans aucune exception, plutôt que subventionnées par des mairies en quête d'animation locale.