le jeudi 01 août 2019 | 48

Une tuerie exponentielle de loups autorisée en France

Une tuerie exponentielle de loups autorisée en France

Mis à jour le 08 septembre 2019

L'arrêté prévoyant les modalités de « prélèvement » d'un quota de 100 loups en 2019 vient de paraître. La consultation publique a été, comme toujours, à l'écrasante majorité en défaveur de ce projet. Pourtant, celui-ci est publié quasiment en l'état. Nous avions prévenu que nous attaquerions en cas de publication. Nous déposons donc un recours devant le Conseil d’État, afin de rendre illégal le massacre des loups.

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En quelques années, le Plan Loup a vu passer le quota d'individus pouvant être tués de 40 en 2017, à 43 et 50 puis à 100 cette année! Les arrêtés autorisant des tirs de plus en plus nombreux sur les loups sont devenus une norme en France, et le fait que leur espèce soit protégée est à peine considéré. Avec cet arrêté ministériel, on passe d'un plafond de prélèvement à 10% à 17%. Le Président osait même évoquer la perspective de « réguler » davantage de loups (au Salon de l'agriculture 2019) sur le ton de la plaisanterie... Nous ne laisserons pas faire ça!

 

 

Le public n'est jamais consulté sur le principe du projet mais sur les modalités

La consultation publique de l'arrêté ministériel vient de se terminer, et l'analyse des commentaires citoyens est édifiante: tout y est, pourtant rien n'est pris en compte, ou si peu. Car ce sont les modalités de mise en œuvre de l'arrêté qui sont discutées, pas son existence même.
L'an dernier, 2000 personnes avaient pris part à la consultation, cette année, elles sont plus de 9500. Le constat d’une baisse du pourcentage des défenseurs des loups est pourtant souligné. Nous sommes passés de 87% à 81% en l'espace d'une année. C'est vrai que 7695 c'est tellement moins que 1740! Car, aux agriculteurs et éleveurs qui participent toujours, des fédérations de chasseurs ont elles aussi donné leur avis (y compris des fédérations de départements sans loups).

Les chasseurs refoulés derrière les barrières de «protection»!

Maigre réconfort, les propositions des chasseurs, de « réguler » l'espèce du loup en la « chassant » sont balayées. Il leur est rappelé que les loups sont protégés, et ne peuvent donc en aucun cas être considérés comme une espèce susceptible d'occasionner des dégâts. Même si leur population a dépassé les 530 individus, le seuil de 500 n'est pas un plafond, bien au contraire. Il leur faudrait être cinq fois plus nombreux pour garantir le maintien de leur population.

Une modification à la marge pour la forme

Seule modification consentie par le ministère, pour éviter un « prélèvement » « excessif » (le mot n'est pas de nous), l'assouplissement de l'utilisation de dispositifs de repérage lors des opérations de tirs ne sera pas autorisé, eu égard aux 45 loups déjà tués au 9 juillet contre 15 l'an dernier à la même date.
On nous rappelle que le nombre d'attaques a augmenté entre 2017 et 2018, le nombre de « victimes » (les animaux élevés pour être abattus) ayant quant à lui légèrement décru. Mais pendant ce même temps, les autres victimes que sont les loups augmentent exponentiellement! Tous les animaux sont perdants dans cette histoire.  

Il y a quelques mois notre recours sur le plan loup 2017-2018 avait été rejeté par le Conseil d’État. Même positive, cette décision de justice serait intervenue de toute façon trop tard, bien après la mort des loups...
Cette année, nous ferons tout pour être enfin entendus! Nous déposons à nouveau un recours devant ledit Conseil d’État contre cet arrêté ministériel. Ne vaudrait-il pas mieux que ce gouvernement sauve des vies, et fasse gagner du temps et de l'énergie à tout le monde en ne publiant pas ce genre d'arrêté dès le départ ?

Julia Mothé
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Commentaires 48

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daniel | mercredi 05 mai 2021

Pour protéger, il faut d'abord connaitre;
Quel égoïsme que de décider le droit de mort sur des animaux qui ne sont la propriété de personne.

Karin erker | dimanche 15 décembre 2019

Les humains ont fait de la terre un enfer pour les animaux. Arrêtez la cruauté animale et condamnez ces personnes.

Pastyme | dimanche 13 octobre 2019

Scandaleux, ce gouvernement qui est à la botte des lobbies de la chasse (1 chasseur = 1 électeur potentiel) valide tous les textes qui vont à l'encontre de la protection de la faune sauvage.....

Karine et Philippe | lundi 19 août 2019

Les loups, les ours, les animaux sauvages en général ont le droit de vivre en toute liberté. Le massacre de ces animaux est ignoble et indigne d'un pays des droits de l'Homme. En effet, on juge une grande nation de la manière dont elle traite ses animaux. De plus, le Ministre de l'agriculture n'a pas trouvé mieux pour tuer le temps, que de se trouver aux premières loges dans une corrida, bel exemple pour des élus qui prétendent être préoccupés par la cause animale et voir les lois renforcer.