85 personnalités prennent la défense des associations de protection animale après le refus d’un fonds d’urgence

Alors que les associations de protection animale et leurs soutiens crient leur détresse depuis plusieurs semaines, le gouvernement vient d’exprimer son refus d’accorder un fonds d’urgence qui leur aurait été salutaire. Face à cette situation et à l’incompréhension, 85 personnalités signent une lettre ouverte à l’initiative d’Ethics For Animals, One Voice, L’Arche des Associations et du Collectif Chats 100% Stérilisation Obligatoire parue aujourd’hui dans Mediapart.

Un enfant tue un renardeau: deux victimes

Un enfant tue un renardeau: deux victimes

Un enfant tue un renardeau: deux victimes
21.07.2020
Un enfant tue un renardeau: deux victimes
Animaux sauvages

Révoltés par des images de chasseurs obligeant un enfant à tuer un renardeau, des psychologues, professionnels de la protection de l’enfant, philosophes, juristes, scientifiques et artistes dénoncent cette brutalité. Déjà plus de 180 signataires…

Scène de déterrage ordinaire : des chasseurs extirpent brutalement des renardeaux de leur terrier et les tuent à coups de pince sur la tête devant deux enfants de 5 et 12 ans. Ils imposent au plus grand de frapper lui-même un renardeau à mort, au milieu des rires. Le jeune garçon n’y arrive pas. Au sol, le petit animal agonise en agitant les pattes. C’est ce que nous révèlent les images d’une enquête de l’association One Voice.

Apprendre à un enfant à tuer de la sorte un animal, c’est aussi tuer quelque chose de précieux et fragile à l’intérieur de lui-même: sa sensibilité envers le vivant, sa façon d’être au monde.

Nous ne pouvons nous résoudre à accepter sans mot dire de telles violences physiques et psychologiques infligées aux plus vulnérables, qu’ils soient humains ou non humains, notamment au cours des parties de chasse.

Pour ces enfants la banalisation de la violence, l’incitation à infliger des souffrances à un être sensible, sont autant de causes reconnues de traumatismes aux séquelles lourdes. Les animaux occupent une place particulière dans le développement des jeunes humains: lorsqu’ils parlent des animaux, leur vocabulaire est plus étendu que sur d’autres sujets. Les enfants dont les compagnons familiers sont victimes de mauvais traitements sont traumatisés, et ceux qui ont été témoins de violences commises envers les animaux présentent plus de risques de les imiter. Ils s’avèrent également plus à risque de commettre des violences envers des humains. De témoin à victime, de victime à auteur, ce Lien indéniable est reconnu et étudié dans de nombreux États. La force de ce Lien statistique a conduit plusieurs agences publiques à travers le monde (dont le FBI aux États-Unis) à porter leur attention sur la manière dont les gens traitaient les animaux afin de déceler ou d’analyser les violences envers les personnes. Nous devons nous en inspirer.

Nous demandons:

1 – L’interdiction de faire participer des enfants à une chasse. La violence n’est jamais un exemple, quelle qu’en soit la victime. Instrumentaliser un enfant pour la pratiquer ne doit plus être autorisé.

2 – La reconnaissance dans le droit français de la sensibilité des animaux sauvages et libres, afin que cessent les souffrances que la faune subit en toute impunité.

3 – L’instauration de cours dédiés à la sensibilité animale et à l’apprentissage de l’empathie pour les animaux dans les programmes scolaires, car nous sommes convaincus qu’il existe bien d’autres manières de considérer le vivant à transmettre à nos enfants. L’empathie et la bienveillance en font partie.

Premiers signataires:

AJD (association Animal, Justice et Droit) – Anouk Aiméeactrice – Ariane Ambrosini, juriste à l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages) – Yaël Angel, docteur en droit, rédactrice du Petit Journal du Parti animaliste – Françoise Armengaud,  philosophe – Charlotte Arnal, journaliste – Muriel Arnal, présidente de One Voice  – Yann Arthus-Bertrand, président de la fondation GoodPlanet – Association Stéphane Lamart – Dominique Audoin, enseignante – Béatrice Babignan, avocat au Barreau de Paris, membre de l’association Avocats & Droits de l’Animal – Laetitia Barlerin, Dr vétérinaire et journaliste – Aurélien Barrau, astrophysicien – Delphine Batho, Députée des Deux-Sèvres – Michel Baussier, docteur-vétérinaire – Pr Laurent Bègue-Shankland, professeur de psychologie sociale, membre de l’Institut universitaire de France – Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris – Jean-Marc Benkemoun, psychiatre des hôpitaux honoraire, pédopsychiatre, médecin légiste – Stéphane Bern, animateur radio et télévision – Jean-Michel Bertrand, réalisateur – Yolaine de la Bigne, journaliste L’animal et l’homme, et Université d’été de l’animal et de la Journée mondiale des intelligences animales – Mya Bollaers, comédienne – Pascal Bouchezphilosophe, LLSETI, Université Savoie Mont-Blanc – Allain Bougrain Dubourg, journaliste, écrivain – Lorène Bourdin, avocat au Barreau de Paris, membre de l’association Avocats & Droits de l’Animal – Sabine Brels, juriste en droit international animalier – Martine Brousse,présidente La Voix de l’Enfant – Florence Burgat, philosophe – Valérie Cabanes, juriste internationale, auteure de Homo Natura, en harmonie avec le Vivant – Aurélie Cagnard, avocat au Barreau de Paris, membre de l’association Avocats & Droits de l’Animal – Béatrice Canel-Depitre, maître de conférences à l’université du Havre – Aude Carfantan-Rousse, enseignante – Evelyne Cash, médecin – Roland Cash, médecin, économiste de la santé – Samantha Cazebonne, députée LaREM, vice-présidente du groupe d’études condition animale et initiatrice d’une proposition de loi visant à protéger les mineurs de l’exposition à la violence exercée sur les animaux – Julie Céardavocat au Barreau d’Aix-en-Provence, Droit animalier, Droit de l’Enfant – Magali Celle, commandant de Police E.R – Georges Chapouthier, biologiste et philosophe – Marie-Christine Charmier, présidente-fondatrice d’Enfant, Animal, Nature – Prévention de la Violence – Gérard Charollois, vice-président honoraire du tribunal judiciaire de Périgueux – Marie Charpentier, directrice de Recherches CNRS – Anne Chicard, thérapeute, auteure, criminologue – Chantal Clady, enseignante CPC – Catherine Collet, ex attachée de presse Unité Jeunesse TF1 – émissions  éducatives – Jean-Yves Collet, réalisateur TV de films animaliers, docteur vétérinaire- Christophe Coret, président d’AVES France – Étienne Clément, éducateur spécialisé, Président LPO Champagne-Ardenne – Dominique Cottereaumaître de conférence associée à l’université de Tours – Réale Couchaux, ancienne enseignante second degré – Pr Jean-François Courreau, vétérinaire, président de Faune Alfort – Michel Cros, journaliste, écrivain – Jennifer Dalrymple, écrivaine-autrice-illustratrice – Émilie Dardenne, maîtresse de conférences en anglais et études animales Univ° Rennes 2 – Mylène Demongeot, comédienne – Pierre Déom, auteur et illustrateur de la revue La Hulotte – Marie-Bénédicte Desvallon, avocat au Barreau de Paris, Présidente de l’association Avocats & Droits de l’Animal et responsable de la section Droits de l’animal de la Société de Législation Comparée  – Philippe Devienne, docteur-vétérinaire et philosophe – Damien Deville, géographe et anthropologue – Mymi Doinet, auteure jeunesse – Sophie Dol, docteur vétérinaire – Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-Maritimes, docteur vétérinaire, président du groupe d’étude parlementaire condition animale – Caroline Dramais-Boishardy, responsable AJAS-Savoie – Dominique Droz,psychologue clinicienne – Julien Dugnoille, professeur en anthropologie – Catherine Dumonteil-Kremer, autrice, formatrice, instauratrice de la journée de la non-violence éducative en France – Stéphane Durand, éditeur et cinéaste – Catherine Enjolet,fondatrice du Concept Les liens Du Sens-Human Links, Parrainage d’enfants –Pascale d’Erm, auteure, réalisatrice. Romain Espeisse, animateur nature – Muriel Falaise, Maître de conférences en droit privé, Université Lyon 3 – Marion Fargier, juriste à l’ASPAS – Adrien Favre, photographe et réalisateur animalier – Toni Ferri, philosophe et chercheur – Ange Fiorito, juge – Elisabeth de Fontenay, philosophe, essayiste – Cécile De France, actrice – Anne Frémaux  agrégée de philosophie et docteure en écologie politique – Florianne Frenaison, enseignante 1er degré – Céline Gagnepain, consultante en parentalité – Anne-Claire Gagnon,  docteur-vétérinaire, Présidente  de l’association contre la Maltraitance Animale et Humaine (AMAH) – Hélène Gateau, docteur-vétérinaire et journaliste – Camille Génissel, coach-comportementaliste – Pierre Georget, doctorant Paris 2 – Roland Gérard, éducateur à l’environnement et cofondateur du Réseau Ecole et Nature – Agnese Ghersi, avocat au Barreau de Paris, membre de l’association Avocats & Droits de l’Animal – Florence Giardi, professeure des écoles – Angelo Giavatto, maître de conférences en philosophie, Université de Nantes/membre de l’Institut Universitaire de France – Marc Giraud, écrivain et chroniqueur animalier – Brigitte Gothière, directrice de L214 et Dominic Hofbauer, éducateur en éthique animale, responsable de L214 Éducation – Blanche De Granvilliers, avocat au Barreau de Paris, membre de l’association Avocats & Droits de l’animal – Magali Greiner, avocat au Barreau de Paris, membre de l’association Avocats & Droits de l’Animal – Marie-Emmanuelle Grignon, journaliste – Kheira Guernan, psychologue clinicienne, protection de l’enfance – Astrid Guillaume, sémoticienne Sorbonne, présidente fondatrice de la Société française de zoosémiotique – Laurence Harang, professeur de philosophie, écrivain – Catherine Helayel, juriste, essayiste – Dr Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste – Catherine Helayel, juriste, essayiste – Robert Hossein, réalisateur, acteur, metteur en scène – Dimitri Houbron, député LREM de la 17e circonscription du Nord – Cécile Huchard, enseignante-chercheuse en littérature – Julienne Hugy, psychologue clinicienne – Bénédicte Iturria-Ladurée, docteur vétérinaire, Secrétaire générale adjointe de l’OABA, l’Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoir – Yannick Jadot, député européen EELV – Laetitia Jeangros, ancienne enfant placée, auteure – Sophie Joissains, sénatrice – Melvin Josse, directeur de Convergence Animaux Politique – Pierre Jouventin, éthologiste-écologue – Katia Kanas, co-fondatrice et ex présidente de Greenpeace France – Bastien Lachaud, député la France insoumise de la Seine-Saint-Denis – Annie Lahmer, conseillère régionale EELV – Luce Lapin, journaliste – Marie-Laure Laprade, enseignante, présidente Éducation Éthique Animale – Bruno Lassalle, docteur-vétérinaire – Manuel Leick-Jonard et Fiona Mille, Commission Condition animale EELV – Frédéric  Lenoir, écrivain, philosophe, Président d’Ensemble pour les animaux – Joël Lequesne, psychologue clinicien, ancien psychologue de l’Éducation nationale – Patrick LLored, chercheur en éthique animale, Université de Lyon – Thierry Lodé, biologiste, professeur en écologie évolutive  – Ninon Maillard, historienne du droit, Université Paris-Nanterre – Sophie Marceau, actrice – Fabien Marchadier, professeur de droit privé  – Jean-Pierre Marguénaud, agrégé de Droit privé et de sciences criminelles, directeur de la Revue Semestrielle de Droit Animalier – Marie-Claude Marsolier, chercheure en génétique – Gilles Martin, reporter-photographe, street artiste – Olivier Maurel, cofondateur de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire (OVEO) – Laurence Mermet, enseignante – Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur – Anne-Laure Meynckens, présidente de l’association Animal360, intervenante dans les écoles primaires – Raphaël Mezrahi, humoriste – Valérie Michon, maître de Conférences en Sciences de Gestion – ex-enseignante en clinique médico-pédagogique (Annexe du Lycée Lakanal – Sceaux) – Hubert Montagner, professeur des Universités retraité, ancien Directeur de Recherche à  l’INSERM – Arielle Moreau, avocate en droit des animaux – Alexandra Morette, présidente de Code Animal – Sébastien Moromédiateur scientifique en cognition et comportement animal – Vincent Munier, photographe animalier – Philippe Muyl, réalisateur – Nagui, animateur radio/télévision et producteur – Lucie Nayak, sociologue – Jean-Marc Neumann, juriste / consultant en protection animale chargé d’enseignement en droit de l’animal / Université de Strasbourg – Anne-Louise Nicolas-Laurent, avocat au Barreau de Rennes, membre de l’association Avocats & Droits de l’animal – Professeur Jean-Claude  Nouët – Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste, psychothérapeute – Matthieu Orphelin, député groupe Écologie démocratie solidaritéde Maine-et-Loire – Jean-Marie Ouary, président association Mille Traces – Yves Paccalet, philosophe et naturaliste – Thierry Paquot, philosophe, Président de La Rue aux Enfants – Candice Patou, actrice – Hélène Patrolé, enseignante 1er degré – Corine Pelluchon, philosophe, professeure à l’université Gustave Eiffel – Julien Peron, Fondateur du Festival pour l’école de la vie et du congrès Innovation en Éducation, réalisateur et producteur de films – Valérie Perrin, auteure – Anne-Laurence Petel, députée LREM de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône – Maud Petit, députée MoDem du Val-de-Marne, coprésidente du groupe d’études droits des enfants et protection de la jeunesse – Christophe Pioch, psychologue social et du travail – Annabelle Pongratz, psychologue clinicienne – Estelle Prietz-Ducasse, docteur-vétérinaire – Aloïse Quesne, maître de conférences en droit privé à l’Université Paris-Saclay, Evry Val d’Essonne – Aurélien Raynaud, peintre sculpteur animalier – Philippe Reigné, agrégé des facultés de droit et professeur du CNAM – Magali Richaud, avocate au Barreau de Béziers – Dr Jean-Paul Richier, praticien hospitalier, psychiatre, coordinateur du collectif PROTEC – Sylvie Rocard, communicante – Muriel Rolland de Rengervé, écrivain  – Corinne Rolland, photographe naturaliste, cofondatrice du Collectif Renard Blaireau – Laurence Rossignol, sénatrice groupe socialiste, ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes – François-Xavier Roux-Demare, doyen de la Faculté de Droit de l’Université de Brest – Madline Rubin, directrice de l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages) – Amandine Sanvisens, présidente de PAZ – Louis Schweitzer, président de la Fondation Droit Animal, Ethique & Sciences (LFDA) – Agnès Sinaï, journaliste, enseignante à Sciences Po – Pascal Sourdin, Animal Cross – Stop Violence France – Cédric Sueur, maître de conférences à l’Université de Strasbourg – Henry-Jean Servat, écrivain – Olivia Symniacos, avocate spécialiste des droits des animaux – Hélène Thouy, avocate, co-fondatrice du Parti animaliste – Catherine Le Troquier, maire de Valaire (41120) – Frédérique Tuffnell, députée de Charente-Maritime (2e circonscription) – Alexandre Varga, acteur – Élodie Vieille Blanchard, présidente, Association végétarienne de France – Cédric Villani, député groupe Écologie démocratie solidarité de l’Essonne – Christelle Waysbort, docteur vétérinaire, co-fondatrice de l’association de Protection Vétérinaire – Isabelle Yvos, co-présidente du Parti animaliste

Pour rejoindre les signataires, envoyez vos nom, prénom, qualité (optionnelle) à: stopviolencesenfantanimal@gmail.com

Pour Hannah, Céleste, Patty, Marli, la fin du supplice

Pour Hannah, Céleste, Patty, Marli, la fin du supplice

Pour Hannah, Céleste, Patty, Marli, la fin du supplice
15.07.2020
Pour Hannah, Céleste, Patty, Marli, la fin du supplice
Cirques

Elles ont une quinzaine d’années. Comme Jon, elles sont nées dans un camion et n’ont jamais connu autre chose que le sol métallique et les barreaux des cages, sans protection contre le froid de l’hiver et la chaleur de l’été. Hannah, Céleste, Patty et Marli, les quatre lionnes que nous avons sauvées, portent les stigmates physiques et psychiques de l’enfer qu’elles ont vécu au cirque.

Leur détresse est criante. Les longues années de calvaire ont laissé des marques profondes sur Hannah, Céleste, Patty et Marli. Leurs pauvres corps meurtris témoignent de la souffrance que les quatre lionnes ont endurée depuis leur venue au monde : la captivité, la faim, les blessures, les portées à répétition pour le lucratif trafic de lionceaux et, bien sûr, le dressage. Nos enquêteurs – qui ont visité et filmé beaucoup de spectacles et de ménageries de cirque – ont été frappés par l’extrême violence du numéro qu’elles devaient exécuter avant leur saisie. Sous la menace du fouet, terrorisées, elles peinaient à se déplacer. Même seulement à tenir debout…

Sauvetage bouleversant

Et pour cause… Lorsque nous les avons sauvées le 7 juillet dernier et en les approchant au plus près, nous avons encore pu mieux mesurer l’état déplorable dans lequel elles se trouvaient. Nous avions chargé notre partenaire Natuurhulpcentrum d’assurer leur transfert du cirque au refuge de Tonga Terre d’Accueil, à qui nous avons confié leur suivi quotidien, tandis que nous en assurons la garde et la prise en charge jusqu’au procès du cirque. Ce sont quatre lionnes efflanquées, couvertes de plaies laissées par les coups, édentées, titubantes et hagardes qui sont arrivées dans l’espace de convalescence. Hannah est sortie la première de la caisse de transport avec calme, nous observant de ses grands yeux. Nous avons immédiatement constaté ses difficultés à marcher avec un arrière-train instable. Puis, tour à tour, Céleste, Patty et Marli ont suivi. Pas toutes au même rythme, mais selon leur niveau d’anxiété. Marli s’est montrée particulièrement stressée. Il lui a fallu une heure et demie avant de se résoudre à rejoindre la tanière, tout son être tremblant, ravagé par les traumatismes passés, autant physiques que moraux.

Goûter la vie

En découvrant leur nouveau lieu de vie, les lionnes semblaient éberluées. Quel bonheur de les voir s’essayer à faire leurs griffes sur de grosses souches d’arbre, apprécier le confort d’un terrain sain et moelleux sous leurs pattes, s’y prélasser sur le dos en toute sérénité, manger à leur faim… Quelle émotion d’observer Patty, la plus maigre des quatre, déformée sur la pointe de sa hanche gauche, lourdement handicapée au niveau de l’arrière-train et chutant fréquemment, se saisir de la grosse balle avec laquelle Jon aime aussi tant jouer. Dès qu’elle l’a vue, elle n’a plus voulu la lâcher. Scène bouleversante d’un animal, après quinze ans de privations, s’accrochant à ce jouet comme à un trésor inestimable… Mais quelle colère aussi de se dire que ces lionnes âgées, n’avaient jamais connu jusque-là qu’une cage vide, au sol sale et froid, dans le camion du dresseur.

Panser les blessures

Le chemin sera long avant que Hannah, Céleste, Patty et Marli se remettent des souffrances inouïes qu’elles ont subies. Le rapport vétérinaire du 9 juillet, établi pour le moment uniquement à partir d’observations visuelles, est déjà extrêmement préoccupant. Qu’en sera-t-il lorsque les félines seront examinées plus à fond, dès que leur état leur permettra de supporter une anesthésie ? Nous redoutons le pire. On sent qu’elles sont âgées et fatiguées par leur vie de supplices. Pour l’heure, nous sommes heureux de leur offrir ce temps de convalescence et de reconstruction avec l’espoir qu’il leur soit salvateur. Elles vont à présent être soignées, reprendre des forces et du poids. Dès le lendemain de leur arrivée au refuge, les sas de leurs tanières ont été ouverts et elles ont pu explorer l’espace extérieur. Marcher sur l’herbe, s’allonger au soleil, échanger des câlins leur est extrêmement profitable. Se retrouver ensemble les rassure et les aide à garder confiance en l’avenir. Bientôt, quand leur bilan de santé complet aura été effectué, elles seront à nouveau réunies avec Jon qui peut déjà les voir à distance et échanger avec elles. Puisse la porte de la délivrance rester grande ouverte devant elles et les conduire à la résilience.

Chiens et chats errants : une extermination de masse en Algérie

Chiens et chats errants : une extermination de masse en Algérie

Chiens et chats errants : une extermination de masse en Algérie
13.07.2020
Algérie
Chiens et chats errants : une extermination de masse en Algérie
Animaux familiers

Les autorités algériennes, prétextant que chiens et chats transmettent la rage, les exterminent. Ce sont des centaines d’animaux qui meurent électrocutés chaque semaine.

Sous prétexte de combattre la rage, les autorités de la commune d’Alger abattent en masse les chats et chiens errants. La vie de ces animaux voués à une mort certaine est d’une immense tristesse. Une association locale a pu secourir certains d’entre eux. Aidez-nous à les sauver !

Les chiens et chats errants en Algérie ne se comptent plus tellement ils sont nombreux et la pandémie du coronavirus n’a fait qu’aggraver les choses. En prenant la rage pour prétexte, l’établissement public d’hygiène urbaine et de la protection de l’environnement de la commune d’Alger (l’EPIC HUPE), surnommé « galoufa » par les Algériens, extermine de façon quasi industrielle cent à trois cents animaux chaque semaine. Leur vie n’est que misère et solitude et se termine dans d’effroyables souffrances. Cette tuerie ne règle en rien le problème récurrent de l’errance.

Une euthanasie de masse…

Les animaux sont capturés avec de grandes pinces, semblables aux instruments de torture moyenâgeux, et entassés dans des cages minuscules. C’est dans une pièce sordide et sale que les chiens vivent leurs derniers instants. Aucune issue n’est possible. Électrocutés à plusieurs dans une petite cage, ils sont tués à la chaîne. Les gémissements et les aboiements de détresse et de peur de leurs congénères, qui ont compris le sort qui les attendait, résonnent dans cet entrepôt de la mort. Le chien dans la cage d’électrocution est terrorisé, ses mouvements respiratoires comme oculaires témoignent de son affolement. Il est déjà presque asphyxié par la panique ; il sent que quelque chose de terrible va se produire. Les mots manquent pour décrire cette abominable réalité. Les cadavres sont ensuite jetés telles des ordures ménagères par la « galoufa » dans un camion à benne et viennent rejoindre ceux qui s’y entassent déjà. Les corps sans vie sont mêlés à des tas d’immondices, se fondant dans le décor de cette « déchetterie » à ciel ouvert qui ne semble gêner personne. L’horreur ne connaît aucune limite.

… qui n’est pas la solution

Chiens et chats continuent encore à être traités comme des objets, voire ici comme des déchets. La rage n’est qu’un prétexte et en cette période de pandémie, les animaux ont été désignés à tort responsables de tous les maux et leurs abandons se sont multipliés. L’euthanasie n’est pas la solution et ne fait que perpétuer le problème. Il est temps que cessent ces effroyables pratiques d’un âge révolu !

Tout comme cela a été fait dans le sanctuaire des chiens de Darjeeling que One Voice finance depuis 2002, un travail de sensibilisation de la population locale qui craint ces animaux par peur de la maladie est primordial. En Algérie, comme en France, c’est la cause de l’errance qu’il faut traiter en imposant l’identification et la stérilisation des animaux qui arrivent en fourrière, en ouvrant des dispensaires pour les recueillir et en créant des fichiers de suivi des abandons et des stérilisations. Ces mesures doivent s’accompagner d’une responsabilisation des propriétaires et d’une politique de protection animale digne de ce nom.

Agissons

L’établissement public d’hygiène urbaine et de la protection de l’environnement de la commune d’Alger, dont la responsable est vétérinaire, n’est soumis à aucune réglementation et cherche à légaliser l’extermination des animaux errants.

L’association B.C.H.E. (Billy pour la compassion, l’humanité et l’empathie), présidée par le Docteur Haifa REZAGUI, lutte contre cette extermination et continue de sauver autant de chats et de chiens que possible. Aidez-nous à relayer son appel en interpellant les autorités algériennes pour que cesse ce massacre.

Vous pouvez adresser un mail au/à la :

Direction des services vétérinaires : dsv@madrp.gov.dz et dz.dsv.sdsba@gmail.com

 

 

 

Du jamais vu en France : quatre lionnes saisies d’un cirque pour mauvais traitements à la suite de l’action de One Voice

Du jamais vu en France : quatre lionnes saisies d’un cirque pour mauvais traitements à la suite de l’action de One Voice

Du jamais vu en France : quatre lionnes saisies d’un cirque pour mauvais traitements à la suite de l’action de One Voice
07.07.2020
Du jamais vu en France : quatre lionnes saisies d’un cirque pour mauvais traitements à la suite de l’action de One Voice
Cirques

Depuis ce matin du 7 juillet 2020, Hannah, Patty, Céleste et Marli, les compagnes de Jon, sont sauvées du cirque et devraient le retrouver au refuge de Tonga Terre d’Accueil en fin de journée. La préfecture a ordonné leur saisie et les a confiées à One Voice, gardienne légale des quatre lionnes.

Le cirque qui les détenait a été intercepté près de la frontière belge quelques jours après une inspection demandée par la préfecture aux conclusions sans appel sur la condition des fauves. One Voice avait chargé son partenaire Natuurhulpcentrum du transfert du cirque au refuge de Tonga Terre d’Accueil, à qui elle confie leur suivi quotidien, en attendant qu’ils soient de nouveau réunis avec Jon.

C’est la toute première fois que des animaux sont saisis d’un cirque à la demande d’une association, pour des seuls faits de mauvais traitements.

Sauver des animaux des cirques, c’est les sauver de la mort

Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, déclare :

«Quand One Voice a lancé sa campagne il y a vingt ans (1), personne n’imaginait ce qu’était la réalité du cirque pour les animaux. Aujourd’hui, le sort de Jon et ses compagnes démontre que les cirques ne font pas seulement souffrir les animaux : ils les font aussi mourir. »

Si un cirque veut faire des économies ou n’a plus besoin de ses animaux, il les affamera jusqu’à ce que mort s’ensuive. De toute façon le ministère de l’Écologie ne tient pas de registre de ces animaux appartenant pourtant à des espèces menacées, et le trafic de félins, omniprésent entre cirques, les remplace immédiatement.

Entre omerta et incapacité à suivre la réglementation

Le dresseur l’a dit aux vétérinaires et aux autorités : il ne connaît même pas le nom des animaux enfermés dans ses camions ! Dans le rapport de la DDPP du 22 juin 2020, il est fait mention du registre des entrées et sorties et de celui des soins des animaux : impossible de les consulter car ils auraient été volés à son frère, dresseur d’un autre cirque, après qu’il les a emportés malencontreusement dans le sud de la France… Pour la transparence on repassera. Les papiers des animaux, quand ils existent, sont transmis par photo numérique, et souvent les identifications ne correspondent pas, voire sont impossibles à vérifier. La puce de Jon, elle, établit son appartenance à un autre cirque, entreprise d’un autre membre de la famille…

Un rapport vétérinaire sans appel : les lionnes sont en mauvaise santé !

Boiterie, plaies, fonte musculaire, perte de motricité postérieure… Les lionnes présentent une note d’état corporel de 2 sur 5, au mieux de 2,5 sur 5 ! Probablement elles aussi dégriffées aux pattes avant, ce qui est illégal, et avec des crocs (les canines) cassés.

Muriel Arnal ajoute :

«On a affaire à des animaux sauvages qui sont en train de disparaître dans la nature, et auxquels on inflige les pires cruautés en toute illégalité.
À chaque fois que nous avons tiré la sonnette d’alarme pour eux, on nous a proposé des réunions. Mais où sont les actes ? Discuter autour de la table est fort sympathique, mais pendant ce temps les animaux restent dans les camions ! Barbara Pompili sera-t-elle la ministre courageuse qui prendra rapidement l’arrêté tant attendu, comme l’ont fait la plupart de nos voisins ? Nous l’espérons. En attendant, s’il faut secourir ces animaux des cirques un à un, nous le ferons. »

L’OFB et la préfecture ont répondu présent à notre alerte !

Un grand merci à l’ensemble des agents de l’Office Français de la Biodiversité pour leur mobilisation sans faille dans ce dossier, avec le parquet d’Évreux. Nous tenons également à remercier très chaleureusement Jérôme Filippini, le nouveau préfet de l’Eure, qui a pris toute la mesure de l’importance de ce dossier et a rendu possible l’organisation de la saisie de Jon puis de Hannah, Patty, Céleste et Marli.

La préfecture porte plainte contre le cirque pour mauvais traitements de Hannah, Patty, Céleste et Marli, et devrait procéder également au retrait du certificat de capacité (qui permet au dresseur d’exploiter les animaux). Nous retrouverons les dresseurs devant le tribunal où ils devront répondre des mauvais traitements infligés à ces cinq lions, en toute connaissance de cause.

(1) https://cirques-sans-animaux.fr/