Naomi Rose : « Et si on regardait le monde à travers le regard des dauphins ? »

Naomi Rose : « Et si on regardait le monde à travers le regard des dauphins ? »

Naomi Rose : « Et si on regardait le monde à travers le regard des dauphins ? »
13.06.2021
France
Naomi Rose : « Et si on regardait le monde à travers le regard des dauphins ? »
Exploitation pour le spectacle

Spécialiste des mammifères marins pour Animal Welfare Institute, la biologiste Naomi Rose milite contre leur exploitation par l’industrie du loisir. À l’heure où la France s’apprête à interdire la reproduction des orques et des dauphins en captivité et où des sanctuaires commencent à voir le jour, nous avons eu la chance de recueillir son témoignage.

Des Caraïbes à l’Europe, de la Chine aux États-Unis… Partout dans le monde, Naomi Rose porte la voix des orques, des dauphins et de tous les grands mammifères marins détenus dans les bassins bétonnés des delphinariums et des marinelands. Biologiste pour Animal Welfare Institute, Naomi Rose – autrice notamment d’une thèse sur la dynamique sociale des orques sauvages – mène ses recherches depuis vingt ans. Cette scientifique engagée a témoigné à quatre reprises devant le Congrès américain, dirige des campagnes pour améliorer le bien-être des mammifères marins en captivité et développe des programmes de réhabilitation et de réintroduction dans le milieu naturel qu’ils n’auraient jamais dû quitter : le vaste océan.

Un combat que nous partageons

Le combat de Naomi Rose est le nôtre. Depuis de nombreuses années, nous dénonçons leurs conditions de détention et demandons la création de sanctuaires pour les accueillir. En 2003, notre enquête révélait déjà au monde entier le lien existant entre la pêche des dauphins dans la baie de Taiji, au Japon, et les delphinariums.

Plus récemment, en mai dernier, nous avons publié des images tournées au Marineland d’Antibes. Images qui témoignent des conditions de détention mortifères des orques et des dauphins dans ce lieu sinistre.

« Dresser des animaux pour divertir les gens va à l’encontre de leur bien-être »

L’analyse de Naomi Rose est sans appel : « Dresser des animaux pour divertir les gens va à l’encontre de leur bien-être. On les entraîne à présenter les mêmes spectacles jour après jour. […] Dans la nature, aucun jour ne ressemble à un autre. Le changement, la variété, l’éventail des stimulations et même des défis, constituent l’existence normale d’un dauphin ou d’une orque à l’état sauvage », témoignait-elle. Naomi Rose nous avait aussi accompagnés lors de visites dans les delphinariums. Ses éclairages sont lumineux.

Aujourd’hui, cette biologiste engagée nous parle de la mauvaise foi de l’industrie du loisir, de la souffrance des animaux captifs et des solutions pour leur offrir une autre vie. On l’écoute.

A lire :

Rose, N.A et Parsons,E.C.M. (2019). Le dossier contre la captivité des mammifères marins, 5ème édition (Washington, DC : Institut pour le Bien-être animal et Protection mondial des animaux), 160 pp.

Le 19 juin, One Voice sera présente dans quatorze villes pour dire non à l’exploitation des animaux dans les cirques

Le 19 juin, One Voice sera présente dans quatorze villes pour dire non à l’exploitation des animaux dans les cirques

Le 19 juin, One Voice sera présente dans quatorze villes pour dire non à l’exploitation des animaux dans les cirques
12.06.2021
Le 19 juin, One Voice sera présente dans quatorze villes pour dire non à l’exploitation des animaux dans les cirques
Exploitation pour le spectacle

One Voice organise une action coordonnée de sensibilisation à la souffrance des animaux dans les cirques le 19 juin dans quatorze villes de France. Ses militants iront au contact du public pour distribuer des tracts, faire signer les pétitions de l’association, expliquer la problématique et représenter le point de vue de ces sans-voix, les animaux, sur le dressage, l’isolement, l’enfermement et la promiscuité, l’exhibition permanente, l’itinérance, le trafic potentiel ou encore le bruit…

Dans les cirques, les animaux sont maintenus dans le stress et la souffrance du fait de leurs conditions de détention. La brutalité du dressage n’a pas d’égale, ou alors celle des décibels de la musique tonitruante, de la lumière aveuglante des spectacles ou encore de la dureté de l’enfermement dans des camions-cages et de l’itinérance.

Un calvaire sans fin qui fait dire à des spécialistes des animaux qu’il s’agit d’une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue, que leur bien-être ne peut y être accompli.

À peine nés, ils sont séparés de leur mère pour les besoins du dressage. S’ensuivent des années de brimades sous la domination d’humains. Ils devront leur vie durant se produire en spectacle sous les regards et dans un bruit assourdissant, en alternance avec des moments d’ennui et de transport. Sans jamais pouvoir décider de quoi que ce soit, eux qui dans la nature auraient un territoire de centaines voire de milliers d’hectares. Tigres, lions, éléphants, singes, zèbres, lamas, dromadaires, autruches, chevaux… Ces animaux, à la dignité bafouée, subissent tous le même sort épouvantable.

La proposition de loi en suspens

Pour rappel, le 29 janvier 2021, la proposition de loi contre la maltraitance animale a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Elle vise notamment et entre autres à l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques. À ce jour, ce texte législatif n’a toujours pas été mis à l’ordre du jour de la Conférence des Présidents du Sénat. Cette proposition de loi va laisser les animaux dans les cirques, ne condamnant que leurs déplacements…

Une note interministérielle qui fait tache

La note interministérielle que One Voice a révélée, qui enjoint aux préfets d’accepter de recevoir tous les cirques avec animaux et de ne leur mettre aucun bâton dans les roues tant que la législation n’est pas modifiée, est un scandale de plus pour notre pays. Une honte nationale et une tache indélébile aux yeux de notre population.

Signée par les ministères de la Transition écologique, de la Culture et de l’Intérieur, cette note prend le contre-pied intégral des mesures annoncées par Mme Pompili en septembre 2020.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice :

«Le gouvernement aurait pu profiter des confinements pour organiser la reconversion des circassiens plutôt que de distribuer de l’argent sans la moindre contrepartie (plus le nombre d’animaux détenus était important, plus il donnait d’argent). Tout ce temps perdu pendant lequel les dresseurs ont fait reproduire leurs lions et leurs tigres, où le business des bébés fauves a battu son plein. Y a-t-il une réelle volonté politique de changement pour les animaux détenus dans les cirques ?»

Vivre sous la menace et mourir dans un camion, c’est non !

Nous demandons l’interdiction de l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques qu’ils soient itinérants ou fixes. Les avancées scientifiques ont enrichi les connaissances que nous avons des animaux. Des mesures en phase avec celles-ci doivent être prises. La fin de l’itinérance ne suffit pas. Il est indispensable notamment que les spectacles cessent et que ces animaux bénéficient d’une retraite à l’abri des regards dans des sanctuaires.

La loi n’est déjà pas appliquée telle qu’elle est écrite à l’heure actuelle. Il n’y a qu’à évoquer l’état des animaux dont nous avons dénoncé les conditions de détention et obtenu la mise à la retraite ces dernières années : Jon et les quatre lionnes, les dix tigres dans un camion, Maya, Lechmee et Elyo, ou encore Micha, Bony et Glasha… Ils ne sont déjà pas suffisamment protégés et soignés – y compris dans les cirques fixes.

Nous exigeons que cette proposition de loi soit enfin examinée et validée par le Sénat. Nous ne cesserons notre combat que le jour où tous les cirques seront sans animaux.

Partager sur

Rassemblement devant Marineland Antibes le 13 juin pour la fermeture des delphinariums

Rassemblement devant Marineland Antibes le 13 juin pour la fermeture des delphinariums

Rassemblement devant Marineland Antibes le 13 juin pour la fermeture des delphinariums
12.06.2021
Rassemblement devant Marineland Antibes le 13 juin pour la fermeture des delphinariums
Exploitation pour le spectacle

One Voice organise à Antibes, le dimanche 13 juin après-midi (à partir de 14h30) un événement pour réclamer la fermeture des delphinariums et la libération des cétacés captifs dans un sanctuaire marin. Devant l’hôtel Marineland, sont prévus des discours de sensibilisation et d’information, et un rassemblement militant, à la suite de la réouverture du parc marin et à la publication d’images des bassins pleins d’algues et de saletés par l’association de défense des animaux.

En effet, dauphins, orques et autres animaux marins mènent une vie misérable dans les bassins en béton des delphinariums, où aucun de leurs besoins fondamentaux ne peuvent être satisfaits. Ils y meurent jeunes – malgré des soins vétérinaires incessants – malades, blessés et parfois rendus agressifs par l’ennui, la frustration et les innombrables privations, comme c’est le cas pour Inouk, « vieux » prématurément, et que la captivité tue lentement, et pour lequel One Voice s’est tant battu jusqu’à présent.

Pour l’instant, les cétacés et nous n’avons reçu que des mots. Les annonces ministérielles de septembre 2020 ainsi que la proposition de loi votée à l’Assemblée Nationale en janvier ne sont pas encore traduits en actes pour les captifs des bassins. Rien n’est fait : le Sénat n’a même pas fixé de date pour discuter de cette proposition de loi.

En France, il n’existe plus que deux parcs détenant des orques et dauphins en delphinariums : Planète Sauvage près de Nantes, et Marineland à Antibes ; le Parc Astérix ayant abattu ou envoyé ses dauphins à l’étranger, continuer de se faire exploiter dans d’autres établissements juste avant la discussion de la proposition de loi par nos parlementaires.

En ce qui concerne les orques, One Voice travaille à un projet de sanctuaire marin avec les plus grands spécialistes internationaux, et est ouverte au dialogue avec le parc Marineland. Les orques ne doivent en aucun cas être envoyées en Chine !

Partager sur

Dumba en Allemagne, enfin loin des routes

Dumba en Allemagne, enfin loin des routes

Dumba en Allemagne, enfin loin des routes
11.06.2021
Allemagne
Dumba en Allemagne, enfin loin des routes
Exploitation pour le spectacle

Nos enquêteurs se sont rendus en Allemagne pour voir comment se portait Dumba, au cirque sédentarisé Elefantenhof Platschow, près de Hambourg. Enfin loin de l’itinérance et de l’isolement, elle est en revanche toujours exploitée. Mais nos procédures en France et en Allemagne sont en cours et pour elle, nous ne céderons rien.

Sous la pression de FAADA en Espagne, de la nôtre en France et avec le soutien de Free The Wild présidée par Cher ainsi que du public mobilisé partout dans le monde, la vie d’itinérance, pour Dumba, c’est fini ! Et elle n’est plus seule. Entourée d’autres éléphants, elle n’en reste pas moins toujours exploitée. Nos enquêteurs sont allés la voir deux fois depuis son arrivée à la fin février dans une sorte de cirque fixe près de Hambourg, au nord de l’Allemagne.

Ses conditions de vie à l’Elefantenhof Platschow sont loin d’être bonnes. En effet, le lieu est géré par des circassiens, et elle doit toujours se plier à des numéros pour un public inconscient, ou poser pour des photos-souvenirs. Car des visites incessantes et des fêtes en tout genre (anniversaire, mariage…) sont organisées, dans lesquelles du pop-corn est vendu, des gens montent sur les éléphants, le dressage est omniprésent et la soumission permanente.

Les photos et vidéos que nos enquêteurs ont rapportées ont permis de prendre connaissance de ses conditions de détention. Des procédures sont donc en cours en France et en Allemagne. Il n’est pas question de baisser les bras ou de s’arrêter pour Dumba ! Sa place est dans un sanctuaire, par exemple à Elephant Haven, notre partenaire en France où nous avons une place réservée pour elle, certainement pas dans un cirque sédentarisé où elle reste exploitée sous la menace d’une pique.

Stop au déterrage complémentaire des blaireaux en Gironde

Stop au déterrage complémentaire des blaireaux en Gironde

Stop au déterrage complémentaire des blaireaux en Gironde
09.06.2021
Stop au déterrage complémentaire des blaireaux en Gironde
Animaux sauvages

Nous avons déposé un référé suspension contre l’arrêté du préfet de Gironde qui permet la vénerie sous terre des blaireaux pendant une période complémentaire à la saison de chasse déjà autorisée. L’audience est prévue le 10 juin au tribunal administratif de Bordeaux à 11h30.

Edit du 11 juin 2021:

Le tribunal a malheureusement conclu au rejet de notre requête en suspension. 

Le préfet de Gironde a autorisé une période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux du 15 mai 2021 au 14 septembre 2021, soit le maximum de ce qui peut être autorisé. Il affirme que les blaireaux sont largement présents dans le département en s’appuyant sur les données fournies par la Fédération départementale des chasseurs. Or ces données sont insuffisantes et contredites par des données officielles et plus fiables. Nous maintenons par ailleurs qu’il devrait être interdit de déterrer les blaireaux. La vénerie sous terre devrait être abolie.

Un arrêté basé sur des données non fiables

La préfecture affirme, comme l’indique la note de synthèse de la consultation publique, que les seules données qui existeraient sont celles transmises par les chasseurs et qu’il est normal d’utiliser ces données puisque ce sont eux qui ont demandé cette période complémentaire. Or évidemment, la fédération des chasseurs n’est pas impartiale !

Elle donne des informations à la préfecture qui sous-tendent qu’il y aurait trop de blaireaux et que leur présence serait notamment source de dommages pour les cultures et qu’ils seraient l’objet d’accidents de la route. Ainsi, les amateurs du déterrage pourront s’en donner à cœur joie pendant la période estivale, où la terre est meuble, pour creuser facilement dans les terriers… Un cauchemar pour les animaux que l’on vient chercher avec des chiens jusque chez eux pendant qu’ils sont endormis ! Mais elle ne démontre pas ce qu’elle avance.

Peu de blaireaux en Gironde

Nous voyons clair dans leur jeu : d’une part les éléments que les chasseurs mettent en avant ne sont pas suffisants pour estimer à eux seuls la densité des blaireaux, mais surtout, il existe des données plus indépendantes, telles que celles de l’Office français de la biodiversité (OFB, ex-ONCFS) et d’associations naturalistes par exemple, que la préfecture choisit de ne pas prendre en compte.

Pour l’OFB justement, qui a mesuré la densité des blaireaux en Gironde, leur population est faible et n’augmente pas. En effet, il faut environ un an et demi aux petits pour être sevrés et autonomes. Pendant l’été, les bébés de l’année en sont loin ! D’autre part, les blaireaux ne donnent pas naissance à de nombreux petits lors d’une portée, ce qui fait que la population évolue lentement.

Le public non informé du danger sanitaire du déterrage

La vénerie sous terre est interdite dans quatre-vingt-huit communes du département en raison de cas de tuberculose bovine. Le déterrage est en effet une pratique à risque en cas de tuberculose car les chiens peuvent transmettre la maladie. Malgré cette situation, le préfet a autorisé une période complémentaire sur le reste du département, et l’ensemble de ces éléments n’a pas été porté à la connaissance du public lors de la consultation.

Par conséquent, la population n’a pas été correctement informée et n’a pu rendre un avis en pleine connaissance de cause. C’est pourquoi nous avons attaqué l’arrêté préfectoral qui sera discuté sur son caractère d’urgence à 11h30 au tribunal administratif de Bordeaux le 10 juin prochain. Pour nous, il est indispensable de se battre pour sauver le plus de blaireaux possible et donc faire suspendre l’arrêté au plus vite.

La chasse en enclos en Sologne : le commerce lucratif de la mort

La chasse en enclos en Sologne : le commerce lucratif de la mort

La chasse en enclos en Sologne : le commerce lucratif de la mort
08.06.2021
France La chasse en enclos en Sologne : le commerce lucratif de la mort
Animaux sauvages

Notre première publication a fait grand bruit, quelques images de notre infiltration sont même passées fin mai 2021 dans l’émission « Sur le front de la chasse en enclos » présentée par Hugo Clément. Voici à présent le second volet de cette enquête en infiltration dans le milieu de la chasse en enclos, cette fois sur la terre de Sologne si connue et critiquée pour cette raison.

En Sologne, comme l’indique le site de l’office du tourisme, « la nature est reine : vraie, sauvage, élégante et secrète à la fois…» Le territoire naturel est propice à la prospérité des animaux : daims, cerfs, sangliers, etc. Les chasseurs et propriétaires terriens ont su exploiter cette richesse jusqu’à en faire un véritable commerce qui ne fait pourtant pas l’unanimité, y compris chez les chasseurs. Nous l’indiquions déjà dans nos images d’infiltration du milieu de la chasse : même le président de la Fédération nationale des chasseurs désapprouve l’engrillagement des territoires et une chasse dont il dit qu’elle ne correspond pas à son éthique… ce qui ne l’empêche pas de participer, voire d’organiser des chasses (en enclos, donc) au domaine du Château de Chambord.

Des centaines d’enclos de chasse en France

Comme ailleurs en France, les enclos de chasse sont le théâtre de drames bien réels pour les animaux. Il en existe des centaines en France, sans doute plus d’un millier. Nous dévoilons aujourd’hui également une carte qui détaille la majeure partie des enclos et parcs de chasse présents sur notre territoire. S’y ajoutent ceux qui ne font aucune publicité sur Internet, ceux qui jouent sur la législation en maintenant une ouverture de quelques mètres dans la clôture afin de ne pas être considérés comme un territoire fermé, ou d’autres encore qui prétendent être un territoire ouvert alors que tous leurs voisins sont des enclos de chasse.

Les animaux qui y sont placés sont élevés précisément dans ce but, avec le risque, s’ils s’échappent, de renforcer par la suite les populations de sangliers et cervidés dans la nature – ces mêmes populations que les chasseurs veulent opportunément « gérer » et « réguler ».

Ces animaux tués pour le plaisir finissent leurs jours en souffrant dans un bain de sang

Nos enquêteurs ont rapporté des images sur lesquelles on voit par exemple des sangliers blessés se traîner sur des dizaines de mètres, d’autres achevés à l’épieu après une traque sans merci, entourés de chiens.

Les commentaires des chasseurs eux-mêmes, relatant leurs « faits d’armes », riant que des animaux se jettent contre les grillages – prêts à tout pour éviter la mort car, connaissant la ligne de tir, ils savent ce qui les attend s’ils empruntent le seul chemin possible… – et déçus de n’avoir pu en tuer au passage, rehaussent encore la barbarie de cette pratique.

La chasse en enclos : des parcs d’attractions pour chasseurs en mal de tueries

En Sologne, les organisateurs de ces journées annoncent en début de journée que tous les animaux du « parc » peuvent être tués, même les laies suitées… Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, il s’agit de ball trap sur animaux vivants. Pour l’un de nos enquêteurs, les chasseurs ne sont ni plus ni moins des clients pour le plaisir desquels tout est organisé. Ils payent pour être transportés ; s’ils n’ont pas vu d’animaux ou n’ont pu en tirer à une battue, à la suivante, ils sont positionnés de telle manière que cette occasion leur est fournie. En fin de journée, ils repartent avec un corps dans le coffre et potentiellement un trophée. Ils ne viennent pas pour chasser mais pour tuer. C’est un parc d’attractions pour chasseurs. S’ils veulent occire plus, il suffit de payer plus.

Ils sont si prompts à tirer « dans le tas » que les organisateurs doivent leur rappeler que leurs armes peuvent tuer les chiens et qu’il faut qu’ils y pensent avant de faire feu – organisateurs qui précisent à leurs clients en début de journée la « bonne nouvelle » : ils ont rajouté un cerf et un daim à palette à massacrer au tableau…

Les bouchers sont sur place dès la fin de la première battue, pour ouvrir, vider, nettoyer et peler les carcasses, les crocheter sous un auvent extérieur en pataugeant dans le sang. Il ne faudrait pas que ceux qui ont manié des fusils toute la journée se salissent les mains.

Et quand le corps d’un cervidé ne rentre pas dans le coffre d’une voiture, pas de problème, ils sortent la scie comme on sortirait le cric en cas de crevaison, et lui coupent les pattes, fiers de leur bonne idée.

Plusieurs projets de loi contre la chasse en enclos

On se demande le but de la proposition de loi de Guillaume Peltier car, plus que fantaisiste, celle-ci est surtout provocatrice. Mais trois autres propositions de loi, sérieuses celles-là, ont été déposées par des députés, dont une par Bastien Lachaud. Il est des sujets transpartisans, et la manière dont la société traite les animaux en fait partie.

La chasse doit être réformée en profondeur. L’interdiction des chasses en enclos serait un premier pas bénéfique pour la faune sauvage. Notre pays, vu la manière dont il traite les animaux, fait honte à la dignité humaine. Un peu de compassion redorerait notre image à l’étranger et montrerait l’exemple à nos plus jeunes générations. Pour nous aider dans cette perspective, signez notre pétition !

Happening à Nantes samedi 5 juin pour dire stop aux delphinariums

Happening à Nantes samedi 5 juin pour dire stop aux delphinariums

Happening à Nantes samedi 5 juin pour dire stop aux delphinariums
02.06.2021
Happening à Nantes samedi 5 juin pour dire stop aux delphinariums
Exploitation pour le spectacle

One Voice organise à Nantes avec Sea Shepherd le samedi 5 juin après-midi, un événement pour réclamer la fermeture des delphinariums et la libération des cétacés captifs dans un sanctuaire marin. Place Royale, sont prévus des discours, un happening, la chorégraphie des Trois singes de la sagesse et le Tilikum Tank de notre partenaire, dans lequel chacun pourra se mettre dans la peau d’une orque captive.

En effet, dauphins, orques et autres animaux marins mènent une vie misérable dans les bassins en béton des delphinariums, où aucun de leurs besoins fondamentaux ne peuvent être satisfaits. Ils y meurent jeunes – malgré des soins vétérinaires incessants – malades, blessés et parfois rendus agressifs par l’ennui, la frustration et les innombrables privations, comme ce fut le cas pour le petit dauphin Aïcko, décédé à Planète Sauvage et pour lequel One Voice s’est tant battu.

Pour l’instant, les cétacés et nous n’avons reçu que des mots. Les annonces ministérielles de septembre 2020 ainsi que la proposition de loi votée à l’Assemblée Nationale en janvier ne sont pas encore traduits en actes pour les captifs des bassins. Rien n’est fait : le Sénat n’a même pas fixé de date pour discuter de cette proposition de loi.

En France, il n’existe plus que deux parcs détenant des orques et dauphins en delphinariums : Planète Sauvage près de Nantes, et Marineland à Antibes ; le Parc Astérix ayant abattu ou envoyé ses dauphins à l’étranger, continuer de se faire exploiter dans d’autres établissements juste avant la discussion de la proposition de loi par nos parlementaires.

En ce qui concerne les orques, One Voice travaille à un projet de sanctuaire marin avec les plus grands spécialistes internationaux, et est ouverte au dialogue avec le parc Marineland. Les orques ne doivent en aucun cas être envoyées en Chine !

Partager sur

Pour le gouvernement, les animaux sauvages captifs des cirques peuvent bien attendre

Pour le gouvernement, les animaux sauvages captifs des cirques peuvent bien attendre

Pour le gouvernement, les animaux sauvages captifs des cirques peuvent bien attendre
29.05.2021
France
Pour le gouvernement, les animaux sauvages captifs des cirques peuvent bien attendre
Exploitation pour le spectacle

Une lanceuse d’alerte nous a transmis une note interministérielle datée du 4 mai 2021 destinée aux préfets. On s’étonne de la volonté affirmée du gouvernement de faciliter les exhibitions d’animaux sauvages, alors même que certains des animaux concernés sont inaptes à l’itinérance, selon les propres aveux de la ministre de la Transition écologique qui ne respecte d’ailleurs pas son propre calendrier. One Voice publie la note incriminée signée par trois ministres, s’insurge et dénonce cette situation inacceptable.

Photo : Jon à la sortie du cirque le 5 juin 2020

Des signaux ambivalents qui ne bénéficieront pas aux animaux !

Ainsi les ministres changent et se succèdent avec les mêmes promesses et effets d’annonce, sans jamais prendre de mesures tangibles. En attendant, de nouvelles naissances ont lieu : les uns rejoignent ces vies de misère, les autres alimentent le trafic d’espèces protégées… Pourtant ce qu’il faudrait, c’est anticiper sur la mise en place des mesures annoncées, et commencer dès maintenant à faire cesser la reproduction et l’itinérance pour certaines espèces. Le délai prévu par la ministre en septembre de l’année dernière étant déjà bien entamé.

Aujourd’hui, on n’a jamais eu autant d’informations sur les animaux sauvages ni autant de preuves d’irrégularités et d’infractions à la législation concernant les cirques. Quel message la prise de position de ces trois ministres envoie-t-elle ? Combien de temps va-t-on encore tolérer cette situation, à savoir que des activités concernant l’exploitation d’animaux sauvages – qui, faut-il le rappeler, sont en danger dans la nature – se fassent et se poursuivent en infraction avec la loi, qui pourtant est déjà bien peu protectrice ? Dans quel pays vit-on ? On est en 2021, jusqu’à quand cela va-t-il durer ?

C’est un signal ambivalent qui est ainsi envoyé à tous. Y compris à la profession circassienne, ce qui ne fait qu’alimenter ses revendications et complexifier la mise en place des mesures annoncées… et jamais appliquées.

« Une période de transition est nécessaire pour les animaux »…

Vraiment ? Les animaux ont besoin d’une période encore un peu plus longue dans les cages ? Sous les chapiteaux, dans des camions ? Entre musique tonitruante, lumière aveuglante et claquements de fouet ?… Combien de tigreaux, de lionceaux sont d’ores et déjà nés depuis les annonces ? Qui va les assumer ? Qui va les sauver ?

Un simple exemple : qui prend en charge les soins, la nourriture de Jon, Hannah, Patty, Céleste et Marli ? Tonga Terre d’Accueil et One Voice. Cela ne poserait pas le moindre problème s’il y avait au moins la volonté politique de faire respecter la loi et si ces situations ne cessaient de se présenter.

Des situations plus illégales et abominables les unes que les autres, parmi lesquelles :

Et cette note qui veut même empêcher les municipalités de prendre des vœux ou des arrêtés pour faire bouger les lignes… On s’étrangle.

Elle mentionne notamment une « activité légale, encadrée, contrôlée » : parce que c’est le cas aujourd’hui ? Combien de cirques mènent des activités illégales ? Rien qu’à la billetterie… alors dans les camions ! Où est la volonté de faire appliquer la loi ? « Pour éviter que des manifestations hostiles ne visent à empêcher le déroulement des spectacles dès lors que les règles en vigueur sont respectées. » Mais quel cirque respecte aujourd’hui l’intégralité des règles en vigueur ?!

One Voice le martèle depuis plus de vingt ans : la France est un pays de non-droit pour les animaux détenus dans les cirques. Trois ministres de la République, Barbara Pompili, Gérald Darmanin et Roselyne Bachelot, viennent de le prouver une nouvelle fois et dans l’expression la plus limpide. Notre incompréhension est totale.

Audience au Conseil d’État le 28 mai 2021 : les derniers instants de la chasse à la glu en France?

Audience au Conseil d’État le 28 mai 2021 : les derniers instants de la chasse à la glu en France?

Audience au Conseil d’État le 28 mai 2021 : les derniers instants de la chasse à la glu en France?
28.05.2021
France
Audience au Conseil d’État le 28 mai 2021 : les derniers instants de la chasse à la glu en France?
Animaux sauvages

À l’issue de l’audience de ce vendredi 28 mai 2021 au Conseil d’État sur la pratique de la chasse à la glu, jugée sur le fond après les requêtes déposées notamment par One Voice sur les arrêtés de 2018 et 2019, et à la suite de la décision positive rendue par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), il était permis d’être optimiste sur l’issue à venir. La décision de la plus haute juridiction publique française a été mise en délibéré.

Photo : Bernard Ruelle – CC BY-NC-ND 2.0

⚖ Autorisation de la chasse à la glu : la Cour de justice de l’Union européenne a répondu aux questions posées par le Conseil d’État ➡ https://t.co/af9cSEdn50

Sur la base de cette réponse, le Conseil d’État rendra sa décision sur la chasse à la glu en France avant l’été https://t.co/af6yBr3IzX

— Conseil d’État (@Conseil_Etat) March 18, 2021

Dans ses conclusions, le rapporteur public a annoncé qu’il préconisait l’annulation des arrêtés de 2018 et de 2019. En effet, pour lui qui analyse le dossier et guide le Conseil d’État afin qu’il prenne une décision « éclairée », il existe plusieurs raisons à cela :

À ses yeux, le ministère n’a pas argumenté de manière suffisante l’absence d’autre solution que la chasse à la glu pour piéger les petits oiseaux visés par les 6000 chasseurs que cela concerne, sachant que ce type de chasse est éteinte partout ailleurs en Europe. Il n’a pas non plus suffisamment justifié que ce piège était non sélectif. Autrement dit, nous disions que cette pratique colle tous les oiseaux indifféremment, sans sélectivité du piège, et le rapporteur public va dans notre sens (ainsi que dans celui de la décision de la CJUE).

Il a également conseillé que les interventions de la Fédération nationale des chasseurs ne soient pas admises et que l’État verse à One Voice ainsi qu’à la LPO la somme de 3000 euros de dommages chacun pour 2018 et 3000 euros pour 2019.

Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice:

«Pour les petits oiseaux, aujourd’hui enfin, l’espoir est là que le Conseil d’état suive le rapporteur public et annonce la fin de la chasse à la glu. Nous le souhaitons tellement ! Nous continuons le combat contre toutes les autres chasses traditionnelles, ces pratiques dégradantes doivent toutes être abolies.»

Bien évidemment, au Conseil d’État, le rapporteur public n’est pas celui qui rend la décision, mais son avis compte. C’est pourquoi nous sommes optimistes au sortir de l’audience. D’autant plus, rappelons-le, qu’Emmanuel Macron, après nos nombreux référés et une forte mobilisation citoyenne, avait fait fixer à zéro le quota de l’année 2020-2021 pour la chasse aux gluaux par le ministère de la Transition écologique. Enfin, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne, interpellée par le Conseil d’État sur cette même question à la suite de nos précédentes requêtes, a pris elle aussi le parti des oiseaux il y a quelques mois. La décision a été mise en délibéré.

Images inédites d’Inouk, des orques et des dauphins au Marineland d’Antibes

Images inédites d’Inouk, des orques et des dauphins au Marineland d’Antibes

Images inédites d’Inouk, des orques et des dauphins au Marineland d’Antibes
27.05.2021
Antibes
Images inédites d’Inouk, des orques et des dauphins au Marineland d’Antibes
Exploitation pour le spectacle

Le Marineland d’Antibes devrait rouvrir le 11 juin 2021. Depuis des mois, Inouk, Keijo, Moana et Wikie ne subissent plus les spectacles à répétition. Cependant, les quatre orques détenues au delphinarium ainsi que les dauphins sont toujours en vase clos dans les bassins bétonnés, sans relief ni profondeur, sans poissons ni crustacés. Dans les images du parc que nous avons reçues d’un lanceur d’alerte, nous avons vu Inouk atone face à un mur (comme Femke en son temps au Parc Astérix) et des bassins ternis par les algues… Nous travaillons à une solution de sanctuaire, « nos » quatre orques ne devant ni être envoyées en Chine ni mourir dans ces bassins !

Depuis des années, nous dénonçons ce que vivent les orques et les dauphins exploités dans les delphinariums. La preuve scientifique que les cétacés sont des animaux hautement intelligents et possédant une culture propre étant à présent acquise, il est invraisemblable que leur sort reste le même, y compris quand ils sont nés en captivité. Il y a quelques mois, nous avons eu connaissance du projet de transférer les quatre orques du Marineland d’Antibes en Chine, dans les parcs du groupe qui possède le delphinarium français. Notre campagne avait évité leur départ, et quelques mois plus tard, le ministère de la Transition écologique annonçait la fin de l’exploitation des cétacés captifs. Que ce soit Femke ou ses compagnons, les dauphins du Parc Astérix, en ont fait les frais. Nous ne pouvons nous contenter de la solution proposée par les delphinariums. Entourés des plus grands spécialistes, nous travaillons à des solutions pour permettre aux quatre orques françaises de bénéficier d’une autre vie au plus vite.

Nous avons envoyé ces images inédites de Marineland à des spécialistes des cétacés (et des orques en particulier) pour expertise.

Pour la Dre Ingrid Visser, biologiste spécialiste des cétacés (Orca Research Trust, Nouvelle-Zélande), qui avait exposé les problèmes de santé d’Inouk au travers d’une publication scientifique et d’un rapport, les algues, visibles partout au fond des bassins, témoignent non pas d’un bon équilibre du pH de l’eau, mais au contraire, d’un problème de filtration et de circulation par pompage de celle-ci. Leur développement ne peut avoir lieu qu’en présence de nutriments, à savoir, ici, certainement les déjections des cétacés et les restes de poissons morts qui leur sont distribués.

«On peut bien sûr s’inquiéter du fait que les poissons morts, les excréments d’animaux, etc., peuvent s’accumuler au fond du ou des bassins, et ne pas être extraits, créant ainsi un réservoir pour des maladies. »

Pour le Dr Pierre Gallego, vétérinaire spécialiste de la faune marine, qui partage ce point de vue, les comportements de nage ralentie des dauphins et des orques sont un signe d’ennui, qui pourraient mener à une « prostration et à des mouvements stéréotypiques », signes de détresse, et causés par la captivité et l’absence de tout enrichissement (jouets, vagues ou stimulation quelconque) dans les bassins. Cette analyse fait écho à ce que déclare également ci-dessous la Dre Naomi Rose sur l’ennui, qui peut poser des problèmes de santé, et à ce qu’avait présenté la Dre Ingrid Visser dans sa précédente analyse d’Inouk en 2019.

Sur Inouk, enfin, le Dr Gallego note qu’

«[il] peut être observé immobile à la surface de l’eau, un comportement qui est peu fréquent dans la nature, mais bien plus fréquent en captivité. […] Le fait que la nageoire soit totalement affaissée témoigne clairement qu’Inouk ne nage pas suffisamment, et donc que la taille des bassins est inadéquate.»

Pour la Dre Naomi Rose, PhD, scientifique spécialiste des mammifères marins (Animal Welfare Institute, USA), en attendant que des sanctuaires marins voient le jour pour pouvoir les accueillir – plusieurs sont déjà construits ou en cours d’élaboration -, les orques doivent rester sur place et leur bien-être doit être amélioré, notamment par l’arrêt immédiat des spectacles.

«Dresser des animaux pour divertir les gens va à l’encontre de leur bien-être. On les entraîne à présenter les mêmes spectacles jour après jour.
[…]
Dans la nature, aucun jour ne ressemble à un autre. Le changement, la variété, l’éventail des stimulations et même des défis, constituent l’existence normale d’un dauphin ou d’une orque à l’état sauvage, alors qu’en captivité, chaque jour est identique.
[…]
Cet ennui est néfaste et peut conduire à la dépression, qui elle-même peut entraîner des problèmes de santé. Bref, le changement ne fait pas vraiment partie de la vie qu’on leur propose. Il faut que la situation évolue, leur offrir de la variété et du choix. Donc, à tout le moins, on peut améliorer leur bien-être sur place et ce sera la solution à court terme pour pratiquement l’ensemble d’entre eux.
[…]
Cependant, à long terme, je pense que les sanctuaires marins situés en divers endroits du monde peuvent en aider beaucoup. À mon avis, n’importe quel sanctuaire peut héberger au moins une, voire deux douzaines d’animaux.»

Nous travaillons depuis des mois à une solution de sanctuaire marin avec les plus grands spécialistes mondiaux des orques. Nous sommes ouverts et prêts à discuter avec la direction de Marineland pour qu’Inouk, Keijo, Moana et Wikie puissent enfin vivre autre chose que les bassins bétonnés.