À Tenerife, Loro Parque ne recule devant rien pour tirer profit de Morgan

À Tenerife, Loro Parque ne recule devant rien pour tirer profit de Morgan

À Tenerife, Loro Parque ne recule devant rien pour tirer profit de Morgan
27.06.2023
À Tenerife, Loro Parque ne recule devant rien pour tirer profit de Morgan
Exploitation pour le spectacle

En mai dernier, nous sommes allés, en compagnie de la biologiste spécialiste des orques Ingrid Visser, voir Morgan et ses compagnons de captivité, Keto, Tekoa et Adan, à Tenerife. Dans les bassins de Loro Parque, elle est exploitée sans répit pour attirer toujours plus de visiteurs. Nous nous battons depuis près de quinze ans pour son transfert dans un sanctuaire marin.

Morgan a été capturée au large des Pays-Bas en 2010, seule et amaigrie, lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Mais alors que le programme autorisant sa saisie posait comme conditions sa remise en forme puis sa libération en mer du Nord, où sa famille l’attendait, celle-ci n’a jamais eu lieu. À la place, elle a été envoyée dans le delphinarium espagnol Loro Parque sous des latitudes tropicales, au large de l’Afrique, pour enrichir l’industrie de la captivité.

Quelques années après son arrivée dans les Canaries, Morgan a donné naissance à son premier bébé. « Un accident » selon le parc, qui a échoué à empêcher le décès de la petite Ula moins de trois ans plus tard. Aujourd’hui, Loro Parque ne voit pourtant aucun problème à garder l’orque de 16 ans et Keto, le père d’Ula, dans le même bassin… Il cherche certainement à ce qu’une nouvelle grossesse se produise, permettant ainsi de venir l’enrichir un peu plus sur le dos d’un nouveau captif.

Une orque utilisée comme attraction lucrative

Pour le public, Morgan est mise au centre du spectacle. Elle doit enchaîner les bonds hors de l’eau, éclaboussant les gradins pour… manger. Sur son écran géant, le delphinarium raconte, tout en la déformant, l’histoire émouvante de son « sauvetage ». Pour justifier sa captivité et continuer à faire du profit sur son dos, il ne fait l’impasse sur aucun mensonge.

Relater les agressions entre orques et sur les dresseurs est soigneusement évité. Pourtant, le père de Tekoa est Tilikum, le tristement célèbre héros du documentaire Blackfish ayant permis d’ouvrir les yeux de nombreuses personnes sur la réalité de ces lieux de détention.

Loro Parque va jusqu’à présenter l’image d’une famille d’orques épanouies, en lieu et place d’un groupe d’individus déséquilibrés par l’ennui et, notamment, le manque d’espace. Les accouplements violents de Keto sur la seule femelle du groupe sont romancés, et les terribles affrontements entre Adan et Tekoa, dont le corps est couvert de morsures, passés sous silence. Pourtant, en plus de la petite Ula née avec une déformation de la nageoire, deux autres orques sont mortes ces deux dernières années : Skyla et Kohana.

Morgan, qui souffre de problèmes de dents et de troubles comportementaux, est aujourd’hui la seule orque née libre à être détenue dans un parc européen. Son exploitation doit prendre fin !

Aux côtés de la biologiste marine néo-zélandaise Ingrid Visser et de la Free Morgan Foundation, nous nous battons depuis le début pour qu’elle soit libérée des bassins en béton où elle est enfermée. Ensemble, nous demandons son transfert dans un sanctuaire où elle pourra enfin vivre libre de ses choix, loin de la violence des spectacles forcés. Et peut-être retrouver sa famille, localisée le long des côtes norvégiennes.

Consultation publique sur les ESOD, mode d’emploi : comment s’opposer concrètement au projet d’arrêté ministériel

Consultation publique sur les ESOD, mode d’emploi : comment s’opposer concrètement au projet d’arrêté ministériel

Consultation publique sur les ESOD, mode d’emploi : comment s’opposer concrètement au projet d’arrêté ministériel
22.06.2023
Consultation publique sur les ESOD, mode d’emploi : comment s’opposer concrètement au projet d’arrêté ministériel
Animaux sauvages

Du 15 juin au 6 juillet, les citoyens sont invités à donner leur avis sur le projet d’arrêté ministériel qui fixera pour trois ans quels animaux seront considérés comme “espèces susceptibles d’occasionner des dégâts” (ESOD) et victimes d’une traque sans pitié tout au long de l’année. Une liste cruelle et sans aucun fondement – puisque lesdits dégâts sont déclaratifs et peu ou mal vérifiés – à laquelle nous vous aidons à vous opposer à nos côtés.

Mis à jour tous les trois ans, le texte fixant les périodes et les modalités de mise à mort des animaux classés ESOD doit en principe répondre à des exigences précises. Il devrait ainsi, soit protéger la santé et la sécurité publiques ou la flore et la faune, soit prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles ou à toute autre forme de propriété. Ces prétextes, nous l’avons notamment vu en venant au secours des corbeaux et des corneilles du Jura, sont rarement avancés avec précision par les préfectures, qui semblent bien plus promptes à faire plaisir aux chasseurs qu’à être exigeantes sur la réalité des problèmes dont elles se font le relais… Heureusement, de nombreux arguments existent pour défendre ces animaux condamnés aveuglément contre ces volontés destructrices.

Sur la consultation publique, vous trouverez le projet d’arrêté, qui précise en annexe les animaux visés par les autorités dans chaque département. Juste en dessous du lien de téléchargement dudit texte, vous pourrez “Déposer votre commentaire”. Vous pouvez décider par exemple de ne vous exprimer que sur les animaux de votre département d’habitation, ce qui donnera plus de poids à votre participation.

Nous vous donnons ci-dessous des éléments pour exprimer votre opposition à ce classement. Bien sûr, nous considérons que tous les animaux ont une valeur intrinsèque qui ne devrait pas être mise en relation avec un quelconque intérêt pour les humains. Mais nous sommes obligés d’adapter notre argumentaire à la situation, au risque de ne pas être entendus. Attention : tout copier/coller ne sera pas pris en compte et il est donc essentiel que vous reformuliez les arguments que vous choisirez avec vos propres mots.

Des animaux nécessaires à la biodiversité

Non seulement les individus que les autorités veulent pourchasser ont une valeur intrinsèque, mais ils sont aussi intelligents et capables de ressentir la souffrance, en plus d’être indispensables à leur environnement, ce que le projet d’arrêté ne prend absolument pas en compte, choisissant d’oublier leur impact positif pourtant non négligeable.

En contribuant à la régulation du nombre de petits rongeurs, les renards nous rendent bien plus service qu’on pourrait le croire. Par leur simple présence, ils limitent les déplacements des souris et autres mulots, qui, en restant aux abords de leurs terriers, risquent moins de transmettre la maladie de Lyme aux humains. Mais les renards sont également bénéfiques aux cultures. En réduisant le nombre de campagnols, ils contiennent les dégâts causés dans les champs et par là même le recours aux pesticides, si néfastes aux écosystèmes.

Les corbeaux freux, les corneilles noires, les geais des chênes et les pies bavardes favorisent quant à eux la dispersion des graines dont ils se nourrissent et entretiennent la flore sauvage. Les geais des chênes et les pies bavardes jouent même un rôle central dans le renouvellement des forêts, en soutenant le développement des chênes et des pins, tandis que les corbeaux freux et les corneilles noires protègent les cultures de certains insectes destructeurs dont ils consomment les larves.

Des mesures inutiles, voire contre-productives

De nombreux scientifiques s’accordent à dire que les abattages massifs, que nous n’accepterons jamais quelles qu’en soient les raisons, n’aident en rien à protéger les intérêts humains.

On sait ainsi que le fait de tuer des renards en pensant se protéger de maladies transmissibles aux humains et aux animaux élevés pour être envoyés à l’abattoir est complètement illusoire. On peut citer le cas du Luxembourg, qui a retiré les renards des espèces chassables en 2015 et a vu le nombre de cas de contaminations d’échinococcose alvéolaire baisser de 40 % à 25 % selon le biologiste Frédéric Jiguet. Les belettes, les martres et les fouines n’ont pour leur part aucune chance de transmettre des maladies aux humains.

Très intelligents, les oiseaux classés ESOD, notamment les corbeaux freux, les corneilles noires et les étourneaux, sont capables de mettre en place des stratégies de reproduction ou d’émigration pour compenser les pertes d’individus qu’ils subissent. Autant dire que les seuls à tirer un quelconque bénéfice de leur mort, ce sont bien ceux qui prennent plaisir à les abattre à coups de fusil…

Avec nous, demandez le retrait de ces animaux de la liste des ESOD et la mise en place de vraies solutions alternatives pour protéger les exploitations agricoles et autres. Si vous n’arrivez pas à poster votre commentaire sur le site du ministère, comme nous l’ont rapporté plusieurs personnes, certainement à cause d’une surfréquentation de la page, nous vous recommandons de l’enregistrer pour le publier plus tard. Nous comptons sur vous !

Participer à la consultation publique

Concrètement

DE MANIÈRE GÉNÉRALE :

  • les animaux sont des êtres sensibles et sentients ;
  • l’impact positif de ces animaux, aussi bien pour les écosystèmes que pour l’activité humaine, n’est absolument pas pris en considération par le projet d’arrêté soumis à consultation ;
  • il n’est pas démontré que la régulation des populations de ces espèces a un impact positif sur les intérêts protégés par le classement ESOD: au contraire, le bilan est négatif voire contre-productif ;
  • des dégâts pourraient être évités en mettant en place de vraies solutions alternatives, comme combler les brèches laissées ouvertes dans les clôtures et poulaillers, ou combiner plusieurs méthodes d’effarouchement dans les champs ;
  • les compilations de dégâts reposent sur un modèle biaisé uniquement déclaratif (les déclarations proviennent des agriculteurs et sont fréquemment collectées par les chasseurs et piégeurs) qui ne fait l’objet d’aucun contrôle de la part de l’État.

L’IMPACT POSITIF DE CES ESPÈCES :

Les renards et les petits mammifères carnivores : 

  • belettes, martres et fouines : elles contribuent à la régulation du nombre de petits rongeurs ravageurs des cultures – campagnols notamment – et devraient être considérées comme des alliées plutôt que des ennemies,
  • Elles permettent d’endiguer la propagation de la maladie de Lyme : lorsqu’il y a des prédateurs, les petits rongeurs, qui sont des vecteurs de transmission de la maladie, se déplacent moins et restent à proximité de leurs terriers faisant ainsi baisser les risques de transmission de la maladie.
  • les belettes, martres et fouines et la sécurité/santé publiques : belettes, martres et fouines ne présentent pas de risque pour la santé humaine puisque ces espèces sont insusceptibles de transmettre les maladies/bactéries qu’elles hébergent à l’être humain,
  • les renards et la sécurité/santé publiques : les spécialistes de l’espèce qui se sont intéressés à la question des zoonoses s’accordent à dire que l’abattage des renards en raison des maladies qu’ils pourraient transmettre à l’humain et aux animaux d’élevage est injustifié sur le plan scientifique. En témoigne le cas du Luxembourg qui, à la suite du retrait des renards des espèces chassables en 2015, a vu le nombre de cas de contaminations d’échinococcose baisser considérablement de 40 % à 25 %, d’après le biologiste Frédéric Jiguet.

Enfin, il faut insister particulièrement sur le rôle de régulateur des petits rongeurs des renards car leur régime alimentaire est très majoritairement (voire quasi exclusivement dans certains cas) composé de campagnols dont des “pullulations” sont régulièrement observées. Épargner la vie des renards, c’est également éviter de lutter chimiquement dans les champs contre les campagnols.

Les oiseaux : les 4 corvidés et les étourneaux sansonnets :

La régulation des oiseaux classés ESOD est dépeinte par de nombreux scientifiques comme inutile voire contre-productive. Il est couramment admis que certaines espèces (notamment corbeaux freux, corneilles noires, étourneaux) compensent les pertes de population liées à la régulation par des stratégies de reproduction ou d’émigration.

  • les corvidés : corbeaux freux, corneilles noires, geais des chênes et pies bavardes : le régime des corvidés est largement composé de graines. Ainsi, ils jouent un rôle fondamental dans la dispersion des graines pour la flore sauvage.
  • les corbeaux freux et corneilles noires : ils jouent un rôle de “nettoyeur” des animaux morts (ou trop faibles ou malades pour survivre dans la nature) et ont également un rôle bénéfique sur les insectes destructeurs des cultures puisqu’ils en consomment les larves.
  • geais des chênes et pies bavardes : ces deux espèces jouent un rôle clé dans le renouvellement naturel des forêts, puisqu’elles ont un impact sur la dissémination et le développement des chênes et des pins.

Participer à la consultation publique

La justice reconnaît que les corbeaux et corneilles du Jura ont été massacrés illégalement à l’été 2022

La justice reconnaît que les corbeaux et corneilles du Jura ont été massacrés illégalement à l’été 2022

La justice reconnaît que les corbeaux et corneilles du Jura ont été massacrés illégalement à l’été 2022
21.06.2023
Jura
La justice reconnaît que les corbeaux et corneilles du Jura ont été massacrés illégalement à l’été 2022
Chasse

Le 13 juin, le tribunal administratif de Besançon a donné raison à One Voice en annulant l’arrêté préfectoral du 24 mars 2022 permettant de piéger et tuer les corneilles noires et les corbeaux freux du Jura jusqu’au 31 juillet. Les oiseaux massacrés sur cette période l’ont été illégalement. Forts de cette décision allant dans notre sens, nous continuerons à nous battre pour eux comme pour tous les animaux classés comme espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD).

En mars 2022, lorsque la préfecture du Jura avait une fois de plus autorisé le piégeage et la mise à mort illimités des corneilles noires et des corbeaux freux vivant sur son territoire au titre de leur classement comme ESOD, nous avions immédiatement attaqué cette décision. Notre demande de suspension en urgence avait été refusée, condamnant ces oiseaux à être tués sans répit sur quatre mois supplémentaires. Comme si la famine due aux épandages de pesticides ou l’urbanisation croissante ne les affectaient déjà pas suffisamment, la sixième extinction de masse des animaux en cours frappant de plein fouet les oiseaux en particulier…

Une consultation publique opportunément oubliée

Ce texte était pourtant bien illégal, et pas qu’un peu. En l’annulant à notre demande le 13 juin, le tribunal administratif de Besançon a reconnu que l’arrêté du préfet n’avait pas été soumis à la consultation du public avant sa publication. Une faute grave, les citoyens devant obligatoirement être interrogés pour toute décision ayant un impact sur l’environnement. Et qui pourrait croire que le massacre des corneilles noires et des corbeaux freux, qui jouent pourtant un rôle fondamental pour la biodiversité, n’a aucun impact sur l’environnement ?

Action contre la liste ESOD du ministère

Cet acharnement contre les animaux victimes du classement ESOD doit cesser. Pour les corneilles et les corbeaux, mais aussi pour les renards, les martres, les geais et bien d’autres, nous nous préparons depuis des mois à contrer le nouvel arrêté ministériel qui signera leur arrêt de mort dès la fin de l’été. Depuis le 15 juin, ce projet de texte est ouvert aux avis du public. Les personnes voulant participer à la consultation ont été si nombreuses que le site du ministère a été saturé dès son lancement ! Notre mobilisation, elle, a commencé il y a de longs mois, avec la demande à chaque préfecture des déclarations des dégâts présumés. On y a trouvé des pépites : des renards attaquant des vaches à plusieurs, des demandes de dédommagement pour des œufs estimés à prix d’or…

Nous préparons notre recours au Conseil d’État pour remettre en cause cette liste ministérielle des animaux toujours considérés à tort comme nuisibles malgré leur changement de dénomination grâce à l’insistance des associations, et alors que dans la nature, le bien et le mal n’existent pas…

À nos côtés, refusez le classement aberrant d’êtres sensibles et intelligents en participant à la consultation publique jusqu’au 6 juillet. Pour vous aider à mieux défendre les animaux, vous pouvez vous référer à notre article étayé sur le sujet.

En justice pour sauver 16 000 choucas des tours dans les Côtes-d’Armor et le Finistère : audience le 22 juin à Rennes

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20.06.2023
En justice pour sauver 16 000 choucas des tours dans les Côtes-d’Armor et le Finistère : audience le 22 juin à Rennes
Animaux sauvages

À la fin du mois de mai, les préfectures des Côtes-d’Armor et du Finistère ont publié deux arrêtés autorisant chacun la mise à mort de 8 000 choucas au cours des mois à venir. Pour empêcher le massacre annoncé de ces oiseaux sans cesse pris pour cible, nous demandons la suspension en urgence de ces arrêtés, et à terme l’annulation, de ces autorisations délirantes. L’audience se déroulera le 22 juin à 10heures au tribunal administratif de Rennes.

Des petits condamnés

Comme si la mort des milliers d’individus visés ne suffisait pas, ces arrêtés menacent également les jeunes choucas encore dépendants de leurs parents en cette période de nidification et d’élevage. Seuls dans leur nid, ils sont condamnés à mourir de faim sans avoir jamais vu revenir leurs protecteurs, gisant quelque part après avoir été tués par un tir en plein vol ou après avoir succombé dans un piège…

Un combat permanent

L’acharnement contre les choucas n’est pas nouveau dans l’ouest de la France. Au printemps 2022, nous avions déjà attaqué quatre arrêtés préfectoraux autorisant la mise à mort de plus de 27 000 oiseaux. Grâce à notre action en justice, les trois textes publiés en Bretagne avaient été suspendus
et la plupart des animaux épargnés.

Pour empêcher une nouvelle hécatombe parmi les choucas des tours dans les Côtes d’Armor et le Finistère, nous plaiderons pour eux la suspension en urgence des arrêtés préfectoraux à l’audience qui se tiendra le 22 juin 2023 à 10h au tribunal administratif de Rennes.

Une décision salutaire pour 160 bouquetins du Bargy !

Une décision salutaire pour 160 bouquetins du Bargy !

Une décision salutaire pour 160 bouquetins du Bargy !
15.06.2023
Haute-Savoie
Une décision salutaire pour 160 bouquetins du Bargy !
Animaux sauvages

Le tribunal administratif de Grenoble vient enfin de publier son ordonnance, 9 jours après l’audience du 6 juin : nous avons, avec nos partenaires, obtenu la suspension en urgence de l’arrêté préfectoral de Haute-Savoie! Les tirs de bouquetins sans test sanitaire préalable ne peuvent donc plus être pratiqués. Les 160 bouquetins qui sans notre action auraient été abattus “à vue” (au rythme de 20 par an jusqu’en 2030) dans le massif du Bargy, vont finalement avoir la vie sauve. Une décision salutaire qui confirme l’inutilité des abattages indifférenciés sans tests préalables.

Depuis des années, sous la pression de quelques éleveurs et des élus locaux, le préfet de Haute-Savoie autorise en catimini l’abattage de bouquetins sans annonce préalable, en arguant que cela jugulerait la brucellose bovine. Pourtant, aucun test n’est réalisé en amont pour vérifier si les bouquetins sont effectivement porteurs de cette maladie. Des contrôles sont effectués après leur mise à mort. Résultat: en 2022, sur les 61 bouquetins tués, seuls 3 d’entre eux étaient malades.

En commun avec Animal Cross, l’Association pour la protection des animaux sauvages, AVES France, France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes, FNE Haute-Savoie et la Ligue pour la protection des oiseaux, nous avons ainsi demandé au tribunal administratif de Grenoble de suspendre en urgence l’arrêté du préfet de la Haute-Savoie du 17 mars 2022 qui autorisait un massacre, alors même que l’espèce des bouquetins est censée être protégée !

Les animaux sauvages disparaissent à vue d’oeil et l’État déroge encore à leur protection

Cette année, la préfecture avait apporté diverses modifications par rapport aux arrêtés préfectoraux de 2019 et 2022 que nous avions également fait suspendre. L’issue n’était donc pas connue d’avance.

Lors de l’audience, la juge des référés a mis en avant la complexité et la technicité du dossier. À cette occasion, une joute verbale de plus de deux heures nous a opposé à la préfecture. Notre avocat, du cabinet Thouy Avocats, a vaillamment défendu les bouquetins, et répondu argument par argument aux absurdités avancées par les agents de la préfecture.

Une décision rationnelle, en faveur des bouquetins

Nous sommes donc plus que soulagés de constater qu’une fois encore, le tribunal administratif de Grenoble prend une décision en faveur des animaux. La magistrate s’est d’ailleurs appuyée sur un avis rendu par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) qui met en avant le taux “désormais très faible” de séroprévalence ainsi que les bénéfices à tester régulièrement les animaux. Autrement dit: tester puis euthanasier en vue de les soulager de la maladie les individus condamnés, et non tirer dans le tas et constater après…

Dans l’immédiat, les tirs sans tests sanitaires préalables ne peuvent donc plus être pratiqués en Haute-Savoie. Un répit une nouvelle fois bien mérité pour ces fins grimpeurs, si vulnérables.

Animaux classés ESOD : la liste noire des chasseurs

Animaux classés ESOD : la liste noire des chasseurs

Animaux classés ESOD : la liste noire des chasseurs
15.06.2023
Animaux classés ESOD : la liste noire des chasseurs
Animaux sauvages

Ils étaient qualifiés de « nuisibles ». Ils sont aujourd’hui des « Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts ». Regroupés sous cette étiquette ESOD aussi injuste que scandaleuse, les renards, les martres, les geais et bien d’autres animaux qui tentent de survivre dans nos espaces naturels menacés, sont sous le coup d’un arrêt de mort. Nous ne laisserons pas faire.

Un massacre se prépare dans les couloirs feutrés des préfectures. Dès la fin de l’été, un nouvel arrêté ministériel entrera en vigueur. Il inscrira noir sur blanc la longue liste des condamnés ESOD dans chaque département de France. Avec ce texte, de nombreux animaux seront traqués, piégés, exterminés sans répit, tout au long de l’année, en dehors des périodes déjà autorisées. Ce classement, concocté tous les trois ans par les piégeurs, les louvetiers, les représentants de l’État, n’est qu’une pure extension du droit de tuer accordée aux chasseurs lors de la saison « normale » d’ouverture de la chasse.

ESOD : un non-sens environnemental

Le terme « nuisible », édulcoré sous cet acronyme ESOD, est un non-sens. Dans la nature, les gentils et les méchants n’existent pas. Et la biodiversité, pour être en bonne santé, a besoin de tous. Chaque animal y a sa place. En un an, un seul renard peut manger entre 3900 et 6300 rongeurs, friands des cultures agricoles. Agents sanitaires, les renards empêchent aussi la propagation de la maladie de Lyme, véhiculée par les tiques. Oui, les renards jouent un rôle de régulateur naturel, bien plus respectueux de l’environnement que l’épandage de produits chimiques polluants.

Une sentence de mort, jouée d’avance

Mais le véritable enjeu de cette liste abominable est bien de faire plaisir au lobby des chasseurs. Ils sont à tous les étages de son élaboration. Transmis par les préfets au ministère de la Transition écologique, le classement ESOD passe d’abord par chaque Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage qui émet un avis ou fait elle-même ses propres demandes de classement. Quid des associations de défense des animaux ? Des avis scientifiques ? Des contrôles de terrain ?… Rien ne vient étayer le bien-fondé de cette liste arbitraire, établie sur simple déclaration. Les animaux n’ont alors personne pour les défendre. Aucune chance d’en sortir vivants. Leur sort est joué d’avance.

Nous nous battons, département par département

Pour contrer cet arrêté, nous sommes sur le pont depuis de longs mois déjà. Des juristes dédiés à la question relancent chaque jour les préfectures pour obtenir les documents. Comme à leur habitude, les administrations font traîner les choses ou ne répondent même pas. Nous sommes alors obligés de saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (Cada). Ces procédures chronophages, nous les connaissons bien. Mais nous sommes pugnaces. Chaque document reçu est analysé. Nous pointons chaque faille, chaque incohérence. Pour mettre en place la contre-attaque, nous avons fait aussi appel à des naturalistes, nous nous appuyons sur des études scientifiques et enquêtons sur place, auprès de nos contacts sur le terrain.

Les « nuisibles », comme ils disent, sont des êtres vivants, sensibles, intelligents. Ils ont toute leur place au sein des écosystèmes déjà fragilisés. Doivent-ils périr tirés à bout portant ou piégés dans d’ignobles boîtes, étranglés, mutilés, dans un état de stress insupportable ? Nous nous y opposons de toutes nos forces.

Participez à la consultation publique

Dans quatorze départements, la paix pour les blaireaux cet été !

Dans quatorze départements, la paix pour les blaireaux cet été !

Dans quatorze départements, la paix pour les blaireaux cet été !
15.06.2023
Dans quatorze départements, la paix pour les blaireaux cet été !
Animaux sauvages

Cette année, dans quatorze départements, les blaireaux et leurs familles auront la paix au printemps et en été. Les décisions rendues par les tribunaux administratifs viennent confirmer les arguments que nous avançons depuis de nombreuses années et ouvrent des perspectives nouvelles dans le combat pour l’abolition de la vénerie sous terre. Si quelques juges refusent toujours de constater l’illégalité de ce mode de chasse parmi les plus cruels, le mouvement enclenché ne pourra que s’amplifier dans les mois et années à venir.

Du jamais vu pour les blaireaux, blairelles et blaireautins !

Depuis plusieurs semaines, c’est une pluie de victoires pour les blaireaux ! Dans dix-huit départements, nous avons attaqué devant les tribunaux l’ouverture de périodes complémentaires de vénerie sous terre au printemps et en été. Dernières suspensions en date : dans l’Aube et dans la Meuse, et dans le Loiret et l’Eure-et-Loir où les juges ont balayé les arguments des chasseurs et des préfectures.

Elles s’ajoutent aux dix départements où les tribunaux ont dit stop. Oui, des blaireautins sont dépendants de leurs parents à cette période de l’année ! Oui, la vénerie sous terre conduira nécessairement à ce que des petits soient tués si elle est autorisée au printemps et l’été, en plus de la saison où elle l’est déjà !

Le tribunal d’Amiens ne s’y est pas trompé, en qualifiant ce loisir mortifère de « chasse à l’aveugle ». Et certaines juridictions sont allées plus loin. Le tribunal de Poitiers a ainsi confirmé ce que nous clamons depuis longtemps : les blaireaux doivent être considérés comme « petits » assez longtemps : jusqu’à leur maturité sexuelle, et non, comme l’avancent souvent les préfectures, dont le texte est soufflé par les fédérations de chasseurs, jusqu’à leur sevrage (car il n’est qu’alimentaire !).

Grâce à ces procédures administratives déposées et plaidées en urgence, près de trois mille individus auront la vie sauve dans les mois qui viennent. Les petits pourront grandir paisiblement sans craindre les pelles, les fusils et les couteaux des chasseurs.

… et quelques défaites qui posent question

À Lyon (pour les arrêtés dans le Rhône et la Loire), Bordeaux (Lot-et-Garonne) et Nantes (Vendée), les juges des référés ont cependant choisi d’adopter une position inverse à celle de leurs collègues de Limoges, Pau, Toulouse, Clermont-Ferrand, Caen, Amiens, Châlons-en-Champagne et Nancy. Et leurs décisions sont (tristement) riches d’enseignements.

Pour la Vendée, le tribunal administratif de Nantes nous indique ainsi que pour lui, la vénerie ne pose pas de problème en matière de souffrance animale, car les chasseurs utiliseraient des « pinces non vulnérantes » (comme si cela changeait quoi que ce soit à l’issue funeste d’une telle chasse) et, cerise sur le gâteau, qu’ils peuvent décider de ne pas mettre à mort les animaux qu’ils ont extirpés des terriers ! Tout en admettant que ceux qui ne bénéficieront pas de ce traitement de faveur pourront être tués à l’arme blanche. Comprenne qui pourra.

Quant à la décision du tribunal de Bordeaux pour le Lot-et-Garonne, elle nous a surpris car elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle rendue quelques jours avant par celui de Lyon… Pardi : l’en-tête du document était celui du tribunal administratif de Lyon ! Rectifié quelques jours plus tard, ce copier-coller n’en demeure pas moins bien inquiétant quant à la manière dont les décisions de rejet sont prises par les juges, si elles ne sont même pas rédigées au cas par cas.

Notre combat pour les blaireaux est loin d’être terminé.

Avec FNE, la LPO et Animal Cross, nous avons attaqué l’arrêté de la Savoie : audience le 16 juin à 9 h 30 au tribunal administratif de Grenoble.
Pour la Haute-Loire, AVES s’est joint à cette coalition et l’audience se tiendra le 20 juin à 9 h 30 à Clermont-Ferrand.
Pour l’Aisne, à deux avec AVES toujours, nous défendrons les blaireaux le 16 juin à 9 h 30 à Amiens.
Enfin, nous serons présents seuls à Dijon le 23 juin à 14 h 15 pour la Saône-et-Loire.

Avant et en vue d’obtenir la protection des blaireaux et l’abolition de la vénerie sous terre grâce à une réforme radicale de la chasse, (avancées que vous pouvez soutenir en signant nos pétitions), nous continuerons de nous battre sur tous les fronts, local, national et international.

Avec votre aide, nous allons poursuivre notre offensive juridique aussi complète et approfondie que nécessaire. Grâce à votre soutien, nous ne laisserons pas faire et nous nous battrons jusqu’au bout pour les blaireaux !

Je soutiens le combat de One Voice pour les blaireaux

One Voice poursuit son combat contre l’effarouchement des ours : audience le 16 juin 2023 au Conseil d’État

One Voice poursuit son combat contre l’effarouchement des ours : audience le 16 juin 2023 au Conseil d’État

One Voice poursuit son combat contre l’effarouchement des ours : audience le 16 juin 2023 au Conseil d’État
15.06.2023
One Voice poursuit son combat contre l’effarouchement des ours : audience le 16 juin 2023 au Conseil d’État
Animaux sauvages

Forts d’un Grand Chelem remporté l’année dernière contre des arrêtés préfectoraux autorisant l’effarouchement des ours dans les Pyrénées, nous serons au Conseil d’État le 16 juin à 14 heures pour demander l’annulation de l’arrêté ministériel du 20 juin 2022, qui autorisait la mise en place de telles mesures au niveau départemental.

Photo : Collectif Hope

En août 2022, nous avons réussi à faire suspendre en urgence tous les arrêtés pris par la préfecture de l’Ariège pour autoriser les tirs d’effarouchement contre les ours bruns qui tentent tant bien que mal de survivre dans les Pyrénées, malgré les menaces constantes de braconnage. Pour faire reconnaître à la source l’illégalité de ces textes, nous avons également attaqué celui dont ils découlaient tous : l’arrêté ministériel du 20 juin 2022.

Des mesures violentes de plus en plus souvent annulées

Le 16 juin 2023 à l’audience, nous demanderons l’annulation de ce texte devant le Conseil d’État. Si nous avons réussi à faire partiellement annuler ceux de 2019 et 2020, mais aussi celui du 31 mai 2021 auquel il est similaire, ce n’est pas sans raison. Ces publications permettent aux préfectures d’autoriser des tirs à effet sonore très violents pour ces animaux pourtant peu nombreux dans nos montagnes. Pendant huit longs mois, les ours sont à la merci de ces détonations qui les repoussent en dehors de leur territoire, peuvent leur infliger des blessures auditives et risquent de séparer les mères de leurs petits… quand celles-ci ne voient pas leur gestation interrompue par le stress engendré par ce harcèlement constant.

L’acharnement du ministère censé les protéger doit cesser

Ces dernières années, la justice nous a donné raison en déclarant illégaux les uns après les autres les textes s’en prenant aux ours. Si les juges commencent à se montrer sensibles à nos arguments, le ministère de la Transition écologique, lui, poursuit aveuglément sa politique d’acharnement contre les populations ursines de notre pays.

Notre mobilisation pour ces animaux reste plus que jamais de mise. Nous espérons que le Conseil d’État enverra un nouveau signal fort contre ces effarouchements absurdes en annulant à son tour l’arrêté ministériel de 2022, puis celui du 4 mai 2023, qui n’a pas été suspendu en urgence malgré notre demande mais pourrait encore être déclaré illégal.

Pour protéger les ours des tirs qui les menacent sans répit, nous ferons face au ministère au Conseil d’État le 16 juin à 14 heures.

Chasse pendant le confinement : les passe-droits des chasseurs étaient illégaux

Chasse pendant le confinement : les passe-droits des chasseurs étaient illégaux

Chasse pendant le confinement : les passe-droits des chasseurs étaient illégaux
15.06.2023
Chasse pendant le confinement : les passe-droits des chasseurs étaient illégaux
Animaux sauvages

Pendant le confinement, le pays a été mis à l’arrêt, mais les passe-droits des chasseurs, eux, n’ont pas cessé. Durant de longs mois, même dans les endroits les plus isolés, impossible de sortir de chez soi sans son attestation. Mais dans plusieurs départements, les préfets ont accordé des dérogations aux chasseurs pour qu’ils puissent s’adonner à leur “loisir” malgré les restrictions sanitaires. Le tribunal administratif de Nantes vient de donner raison à One Voice contre ces autorisations, de fait illégales, dans le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique.

En 2021, pour faire face à l’épidémie de COVID-19, les autorités ont décrété un re-confinement généralisé sur l’ensemble du territoire. Pendant quelques semaines, les habitants des villes ont progressivement redécouvert le chant des oiseaux. Si les restrictions sanitaires ont été un gage de paix pour les animaux des zones urbaines dès le premier confinement, ceux de nos campagnes n’ont, de leur côté, pas connu un instant de répit. Alors même que le décret du 29 octobre 2020 interdisait “les rassemblements, réunions ou activités” de plus de six personnes, les préfets de nombreux départements ont ainsi pris des arrêtés pour autoriser la chasse malgré tout. Et des chasseurs mécontents que nous leur mettions des bâtons dans les roues nous avaient même attaqués en justice!

Le confinement, une aubaine pour autoriser (illégalement) la chasse

En Loire-Atlantique, sept espèces sont classées “susceptibles d’occasionner des dégâts”. Elles peuvent être piégées toute l’année et tuées au fusil en dehors de la saison de chasse, jusqu’au 31 mars voire jusqu’au 10 juin. Dans le Maine-et-Loire, les pigeons ramiers font également partie de cette liste macabre. Pourchassés partout, le plus longtemps possible, tel est le triste lot des animaux décrétés arbitrairement “nuisibles”.

Comme si cela ne suffisait pas, les préfets de ces deux départements ont profité des restrictions sanitaires pour autoriser les chasseurs à mettre à mort ces animaux sans aucune limitation de temps, même au-delà du 10 juin ! Motif invoqué ? Comme toujours, les dégâts. Et, comme toujours, pas l’ombre d’une preuve desdits dégâts.

Ils n’en sont pas restés là. En Loire-Atlantique, le préfet est allé plus loin et a même ordonné que des grands cormorans soient tués. L’espèce est protégée ? Peu importe ! Dans tous les cas, le temps que le tribunal se prononce, les animaux seront morts depuis longtemps. Et de fait, c’est ce qui s’est passé.

Des animaux qui n’auraient jamais dû être abattus

La mise à mort de ces individus était illégale, comme l’indique sans détour le tribunal : “l’administration ne produit aucun élément permettant d’établir que ces espèces seraient susceptibles d’occasionner, à l’automne 2020, […] des dégâts” justifiant leur mise à mort. Une nouvelle preuve, s’il en fallait une, du caractère totalement ubuesque de la désignation d’animaux dits “nuisibles”.

Au sujet des grands cormorans, le tribunal est encore plus sévère : non seulement le préfet ne démontre absolument pas en quoi leur mise à mort serait nécessaire, mais il n’apporte pas le commencement d’une preuve de la réalité de ces dégâts.

Ces annulations ont un goût amer, puisqu’elles interviennent plusieurs années après la mise à mort de ces animaux. Mais c’est aujourd’hui incontestable : les renards, les fouines, les martres, les corbeaux freux, les corneilles noires, les pies bavardes, les étourneaux sansonnets, les pigeons ramiers et les grands cormorans de ces départements n’auraient jamais dû être tués pendant cette période. Nous avons eu raison de nous insurger contre ces autorisations abusives et de nous battre jusqu’au bout pour leur rendre justice.