Interview: Sophie Noël, une autrice engagée aux côtés de One Voice

Interview: Sophie Noël, une autrice engagée aux côtés de One Voice

Interview: Sophie Noël, une autrice engagée aux côtés de One Voice
22.04.2025
Interview: Sophie Noël, une autrice engagée aux côtés de One Voice
Animaux sauvages

Paru en mars 2025, Le Serment de l’Homme Rouge, qui raconte l’histoire d’un jeune garçon découvrant la réalité d’orangs-outans victimes de la déforestation, marque le début d’une collaboration entre les Éditions Evalou et One Voice. Pour chaque livre acheté dans la collection « Lectures animalistes », un euro sera reversé à nos combats en faveur des animaux. Entretien avec Sophie Noël, l’autrice de ce premier roman d’aventure destiné aux adolescents et aux adultes, véritable appel à défendre la faune sauvage face aux activités humaines.

  • Vous avez été professeure des écoles, puis vous êtes devenue romancière il y a plus de dix ans. Comment décririez-vous votre parcours et comment vous décririez-vous vous-même, en tant qu’autrice?

Ma grand-mère m’a acheté un petit carnet quand j’avais huit ans et à partir de ce moment-là, je n’ai plus jamais arrêté d’écrire. Il y a douze, treize ans, j’ai arrêté mon métier d’institutrice pour faire une formation, et j’ai transformé un conte que j’avais écrit en roman. Je l’ai envoyé à des maisons d’édition, sans y croire. Et ça a marché. J’ai pris le risque de devenir autrice parce que c’était une autre façon de faire passer des valeurs que j’ai, d’humanisme, d’écologie, de respect du monde animal, de respect des hommes…

  • Vous vous décririez donc comme une autrice engagée?

Alors, oui. Plusieurs thèmes me tiennent à cœur. Je parle notamment de l’acceptation des différences, du rejet du racisme… parce que mes deux filles adoptives viennent d’Haïti et ont la peau noire. Et puis, j’ai un engagement écologique et pour la cause animale qui est très profond. Dans mes histoires, je fais passer ces valeurs. Il y a toujours quelque chose de l’ordre de la représentation des animaux en tant qu’êtres sentients, quelque chose qui peut faire comprendre que les animaux ont autant de valeur que nous. Dans tous mes livres, même ceux dont le thème général n’est pas la cause animaliste, il y a toujours un petit message pour les animaux.

  • Vous avez publié Le Serment de l’Homme Rouge aux Éditions Evalou. Quelle histoire raconte-t-il?

C’est l’histoire d’un jeune garçon, Kali, qui vit à Paris et qui va passer des vacances en Indonésie, chez ses grands-parents. Là, avec une jeune fille de son âge, il va découvrir le journal de son arrière-grand-père, qui a fait un serment à l’Homme rouge. « L’Homme rouge », en indonésien, c’est l’orang-outan. Et donc Kali, avec Kirana son amie, va vouloir pérenniser la promesse que son arrière-grand-père a faite et il va rentrer dans une démarche d’activiste. Ils vont découvrir un trafic d’animaux et ils vont s’engager contre la déforestation et pour les animaux et notamment les orangs-outans de la jungle indonésienne.

  • Pourquoi était-il important pour vous d’écrire sur les animaux sauvages victimes des activités humaines, et ici donc, sur les orangs-outans victimes de la déforestation?

Les orangs-outans, ils sont en Indonésie, nous, on est en France: on n’est pas très sensibilisés parce qu’on ne les voit pas. Je me suis dit qu’il fallait en parler parce que c’est loin de nous, et en même temps très proche parce qu’on est concernés, parce qu’il y a l’huile de palme qu’on utilise alors qu’on ne devrait pas. Tout ça, ce sont des causes à effets qui sont importantes et en plus, il y a un côté empathique. Pas seulement avec les orangs-outans qui nous ressemblent parce que ce sont des singes, mais avec tous les animaux, pour lesquels il faut avoir de l’empathie, pour les comprendre, et mieux les protéger. C’est notre rôle d’humains, je pense.

  • Vous soutenez One Voice doublement : en ayant choisi les Éditions Evalou et par vos dons personnels à notre association. Comment avez-vous décidé de vous engager à nos côtés et pourquoi continuez-vous à soutenir nos combats pour les animaux aujourd’hui?

Vous faites ce que je n’ai pas le temps de faire et il faut que je vous aide pour concrétiser cet engagement. Et en plus, ce que vous faites, je trouve ça fabuleux: vous êtes sur le terrain, vous avez du courage, moi je trouve ça incroyable, je suis très admirative. Ma seule façon, pour l’instant en tout cas, de vous soutenir, c’est de faire des dons. J’étais très fière, et honorée, quand Evalou m’a dit qu’une partie de la vente de mon livre allait à votre association. 

  • Quel message aimeriez-vous faire passer à ceux et celles qui liront Le Serment de l’Homme Rouge

Le message que j’aimerais faire passer, c’est l’importance de les aider, de ne pas consommer, par exemple, d’huile de palme. C’est surtout une prise de conscience que nous sommes tous liés: les animaux, les hommes et l’environnement. Et, parce que c’est nous qui décidons -malheureusement, parce que c’est comme ça, on se croit supérieurs probablement-, beaucoup de destins d’animaux sont entre nos mains. Donc il faut faire tout notre possible: ça peut être un petit don, un petit livre, un engagement pour aller au bout du monde et essayer de les aider sur place, peu importe: chaque petit geste est utile en faveur de la cause animale.

Les macaques importés d’Afrique et d’Asie au cœur des chiffres 2023 de l’expérimentation animale

Les macaques importés d’Afrique et d’Asie au cœur des chiffres 2023 de l’expérimentation animale

Les macaques importés d’Afrique et d’Asie au cœur des chiffres 2023 de l’expérimentation animale
17.04.2025
France
Les macaques importés d’Afrique et d’Asie au cœur des chiffres 2023 de l’expérimentation animale
Expérimentation animale

Les chiffres 2023 de l’expérimentation animale viennent de tomber, et le constat est sombre pour les primates, en particulier les macaques. Alors que les autorités affirment vouloir restreindre leur usage, les données racontent une tout autre histoire : la majorité d’entre eux proviennent de pays hors Union européenne, souvent sans traçabilité. Plus inquiétant encore, le recours à des singes issus de parents capturés dans la nature ne cesse d’augmenter. Derrière les rapports rassurants, une pratique qui s’intensifie. One Voice analyse les chiffres officiels.

Les macaques à longue queue, en danger d’extinction, au centre des expérimentations

En 2023, 3 459 primates non humains ont été utilisés en France dans le cadre d’expérimentations animales. Parmi eux :

  • 3 077 macaques cynomolgus (macaques à longue queue)
  • 275 marmousets
  • 24 macaques rhésus
  • 36 prosimiens
  • 8 singes-écureuils
  • 39 babouins

La capture des singes, notamment des macaques à longue queue, contribue fortement à leur classification « en danger » par l’UICN. Ce sont ces mêmes espèces déjà menacées qui se retrouvent en première ligne dans les laboratoires occidentaux.

L’utilisation persistante des primates de première génération

Selon un rapport de la Commission européenne rendu en 2017, l’utilisation de primates de première génération nés en captivité (dits « F1 », issus de parents capturés dans la nature) devait être interdite à partir de novembre 2022. Pourtant, la pratique perdure… et s’intensifie.

Malgré les beaux discours et les rapports affichant de bonnes intentions, la réalité sur le terrain reste inchangée. L’utilisation de macaques « F1 » continue non seulement d’exister, mais elle augmente chaque année :

  • En 2021, 639 primates « F1 » ont été utilisés
  • En 2022, 946
  • En 2023, 958

Et ce n’est pas tout : parmi les 3 101 macaques (cynomolgus et rhésus) utilisés en 2023, 1 022 n’ont tout simplement aucune origine déclarée. Ce flou sur la traçabilité révèle les failles graves d’un système censé être strictement encadré.

Une dépendance massive aux importations extra-européennes

Seulement 29 macaques utilisés en France en 2023 proviennent d’élevages agréés au sein de l’UE — soit à peine 0,94 % du total. Les autres ?

  • 1 619 viennent d’Afrique (52 %)
  • 431 d’Asie (13 %)
  • Et pour 1 022 individus, aucune information n’est disponible sur leur origine géographique ni sur leur génération (captifs ou sauvages)

Un tiers des primates utilisés sont donc entourés d’un véritable brouillard administratif, en totale contradiction avec les promesses de transparence. Notre enquête menée à Maurice a déjà mis en évidence les zones d’ombre de ce commerce international.

Un centre national de primatologie: la mauvaise réponse

Face à cette dépendance, le CNRS envisage la création d’un centre national de primatologie pour produire « la moitié des singes nécessaires aux laboratoires français ». Mais ce projet suscite de vives inquiétudes.

Plutôt que de multiplier les élevages, ne faudrait-il pas faire respecter la réglementation existante, renforcer la traçabilité et surtout investir dans des alternatives éthiques et européennes déjà disponibles ? Ce projet semble faire fi des enjeux scientifiques, éthiques et légaux que soulève l’importation massive de primates. Nous organisons à ce titre un rassemblement unitaire avec nos partenaires le 26 avril prochain à Rousset dans les Bouches-du-Rhône.

Exigeons la fin de l’expérimentation sur les macaques !

Signez la pétition contre l’agrandissement du laboratoire de Rousset et exigez un moratoire immédiat sur l’utilisation des macaques dans les laboratoires.

Pour en savoir plus sur le sort des primates dans l’expérimentation, consultez notre rapport détaillé.

Toujours plus de 2 000 000 d’animaux expérimentés: One Voice analyse les données 2023

Toujours plus de 2 000 000 d’animaux expérimentés: One Voice analyse les données 2023

Toujours plus de 2 000 000 d’animaux expérimentés: One Voice analyse les données 2023
17.04.2025
France
Toujours plus de 2 000 000 d’animaux expérimentés: One Voice analyse les données 2023
Expérimentation animale

Les mauvaises habitudes ont la vie dure : une fois de plus, la publication des chiffres de l’expérimentation animale se sera fait attendre. Il aura fallu patienter jusqu’au 14 avril 2025 pour que le ministère nous transmette les classeurs relatifs à l’année 2023, avant une mise en ligne officielle deux jours plus tard…

Le constat reste, hélas, inchangé: le seuil des 2 millions d’animaux utilisés est une nouvelle fois franchi. Si une baisse de 81 304 individus est observée en 2023, elle est si faible qu’il n’y a guère de quoi se réjouir.

Derrière cette apparente stabilité se cachent des réalités bien plus préoccupantes: opacité persistante, réutilisations non justifiées, souffrances évitables… À la veille de la  Journée Mondiale des animaux dans les laboratoires avec près d’une vingtaine d’actions de sensibilisation de l’association partout en France, One Voice décrypte les chiffres.

Une barre symbolique qui ne faiblit pas

Depuis plus d’une décennie, le nombre d’animaux utilisés chaque année dans les laboratoires français stagne autour de 2 millions

En 2023, 2 046 754 individus ont ainsi été soumis à des expériences.

La recherche fondamentale reste le principal domaine concerné, avec 629 007 utilisations, suivie du maintien des lignées génétiquement modifiées (491 778), des tests réglementaires (449 740), de la recherche appliquée (390 046), des activités de préservation (50 445) et de la formation (35 738).

Nous présentons les chiffres des primates dans un focus spécifique.

Explosion du nombre d’animaux pour les lignées génétiquement modifiées

Un chiffre s’impose à l’attention : celui du maintien des lignées génétiquement modifiées, qui a plus que doublé en un an, passant de 225 435 en 2022 à 491 778 en 2023. Cela représente désormais 24% du total des animaux utilisés. Cette hausse spectaculaire montre non seulement l’ampleur de cette pratique, mais aussi la lente prise en compte de la réalité dans les données officielles.

Cette augmentation découle de l’application d’un nouveau guide européen imposant la déclaration de pratiques auparavant non comptabilisées dans notre pays (différence notable avec nos voisins que nous avions déjà dénoncée), tels les prélèvements de queue ou de patte. Prévue depuis 2021, la mise en œuvre française a été tardive.

Cette correction statistique révèle une réalité ignorée pendant des années : des centaines de milliers d’animaux subissaient ces pratiques dans l’ombre. La France accuse un lourd retard sur ce point, car la « décision d’exécution » de la Commission européenne, qui impose la déclaration, remonte à 2020 et aurait dû être mise en œuvre dès 2021.

Les souris en première ligne

Parmi les animaux utilisés, 1 387 275 sont des souris, soit largement plus de la moitié :

  • 138 848 ont subi des procédures classées sévères
  • 525 189, des expériences dites modérées

Certaines de ces pratiques « modérées » incluent l’implantation de dispositifs intracrâniens ou l’induction de cancers, ce qui soulève des questions sur le classement des niveaux de souffrance, la plupart du temps sous-évalués.

Les souris représentent aussi la majorité des animaux utilisés pour le maintien des lignées génétiquement modifiées (470 114 sur 491 778, soit 95,5 %), aux côtés des chiens, rats et poissons-zèbres.

Chiens : une hausse inquiétante et des zones d’ombre

Le nombre de chiens utilisés est passé de 3 961 à 4 107 en 2023.

  • Seuls 1 788 proviennent d’élevages agréés de l’UE
  • 819 sont nés hors UE, sans traçabilité claire
  • 1 487 ont été réutilisés, sans aucune donnée disponible

Nos enquêtes sur les élevages français, notamment à Mézilles (Yonne) et Gannat (Allier), révèlent des conditions de vie indignes, même sur le territoire national.

Par ailleurs, 2 555 chiens ont été utilisés dans des tests de toxicité ou la production de médicaments.

Lapins : souffrances persistantes malgré des alternatives reconnues

Les lapins constituent la deuxième espèce la plus utilisée dans l’expérimentation, représentant environ 9% des animaux.

En 2023 :

  • 5 161 ont subi le test de pyrogénicité, destiné à détecter la présence de bactéries via une injection douloureuse.
  • 70 ont été exposés au test de Draize, où des substances irritantes sont déposées sur les yeux.

Ces tests sont extrêmement douloureux et désuets, d’autant que des méthodes alternatives sont reconnues depuis des années (et que le Conseil de l’Europe soutient l’arrêt du test de pyrogénicité).

Le Monocyte Activation Test (MAT) permet par exemple de mesurer la réaction inflammatoire via des cellules humaines en culture, sans recours animal. Validée par l’EMA depuis 2010, cette méthode reste sous-utilisée.

Moins de souffrances sévères, vraiment ?

En apparence, un progrès : les procédures classées sévères passent de 244 710 en 2022 à 191 046 en 2023, soit 9 % du total.

Mais en combinant les procédures modérées et sévères, on dépasse toujours le million d’animaux concernés (1 006 458).

Le classement « modéré » semble devenir un fourre-tout, risquant de masquer la gravité réelle de certaines pratiques.

One Voice continue de demander les résumés non techniques des projets validés, pour permettre une vérification indépendante et transparente.

Derrière une stabilité numérique trompeuse et alors même que la tendance devrait être à la baisse pour remplir les critères de la directive européenne, les chiffres 2023 confirment des tendances préoccupantes :

  • Hausse du recours aux chiens
  • Explosion du nombre d’animaux pour les lignées modifiées
  • Maintien de tests obsolètes et douloureux malgré les alternatives fiables et sans animaux

La France reste en retard sur la transparence et la transition vers des méthodes plus éthiques, alors que trois quarts des Français sont pour la fin de l’expérimentation animale (One Voice/Ipsos, avril 2023).

Le combat continue. One Voice appelle à un changement de cap immédiat vers une science sans cruauté. Soutenez-nous en signant nos pétitions !

Rassemblement unitaire le 26 avril contre l’agrandissement de la station de primatologie de Rousset

Rassemblement unitaire le 26 avril contre l’agrandissement de la station de primatologie de Rousset

Rassemblement unitaire le 26 avril contre l’agrandissement de la station de primatologie de Rousset
17.04.2025
Rousset, Bouches-Du-Rhône
Rassemblement unitaire le 26 avril contre l’agrandissement de la station de primatologie de Rousset
Expérimentation animale

À l’occasion de la Journée mondiale des animaux dans les laboratoiresOne Voice et le Collectif Vauclusien de Protection Animale organisent un rassemblement unitaire le samedi 26 avril 2025 à partir de 13h45, devant la mairie de Rousset (13 790) pour dénoncer le projet d’agrandissement de la station de primatologie du CNRS et l’augmentation du nombre de primates destinés aux laboratoires.

Alors que dans de nombreux domaines, la recherche innove pour se passer de l’expérimentation animale et que les méthodes alternatives deviennent de plus en plus fiables, le CNRS investit massivement dans l’extension de sa station de primatologie de Rousset, située à 16 km d’Aix-en-Provence.

L’objectif ? Transformer cette station en un centre national de primatologie, avec une capacité d’accueil triplée. Le site passerait ainsi de 600 à 1 740 primates (babouins, macaques, singes-écureuils et marmousets), destinés aux laboratoires français.

Un appel d’offres pour réaliser les travaux d’agrandissement a d’ores et déjà été publié.

Ce projet de plus de 30 millions d’euros, financé par les contribuables, va à contre-sens de la directive européenne 2010/63/UE qui promeut “le remplacement total des procédures appliquées à des animaux vivants à des fins scientifiques ou éducatives, dès que ce sera possible sur un plan scientifique”.

 

Rappelons que les trois quarts des Français sont défavorables à l’expérimentation animale, 81% sont opposés à l’expérimentation sur les primates et 80% soutiennent la fermeture des élevages de primates en France.

Lancer un tel projet d’élevage en 2025 a-t-il encore du sens, sachant que sa construction ne s’achèvera pas avant 2030 et qu’il faudra ensuite 4 à 5 ans pour « produire » assez de primates pour une demande qui, d’ici là, aura changé ?

Nous en doutons. C’est pourquoi, One Voice et le Collectif Vauclusien de Protection Animale, soutenus par plus de cinquante structures (associations, collectifs, fondations, partis…) nationales et internationales se rassemblent le 26 avril à partir de 13h45 afin de porter unitairement deux demandes :

  • l’évaluation éthique, scientifique et économique de la pertinence du projet d’extension par un Comité indépendant,
  • l’orientation des fonds publics vers des méthodes de recherche alternatives innovantes sans animaux.

 

Pour en savoir plus:

Les articles d’alerte et de sensibilisation du public :
La pétition :
L’action de plaidoyer : 
Ce qu’en a dit la presse :
  • Article sur l’extension de la station de primatologie de Rousset (2024)
Les rapports et sites spécialisés :
Sur le CNRS dans les Bouches-du-Rhône :

Jeu du « cou de l’oie »: il est temps qu’Arfeuilles renonce à la cruauté

Jeu du “cou de l’oie”: il est temps qu’Arfeuilles renonce à la cruauté

Jeu du « cou de l’oie »: il est temps qu’Arfeuilles renonce à la cruauté 16.04.2025
Allier
Jeu du « cou de l’oie »: il est temps qu’Arfeuilles renonce à la cruauté Exploitation pour le spectacle

Déjà pointée du doigt par One Voice en 2023, le village d’Arfeuilles, dans l’Allier, continue d’intégrer le jeu du cou de l’oie à ses festivités estivales. Au nom des oies sacrifiées et des enfants exposés à cette barbarie, nous demandons à la commune de se détourner de ces décapitations sinistres, à l’image des choix pris à Saint-Bonnet-Près-Riom et tout récemment par le maire de Lesmont.

Une tradition qui doit évoluer…

C’est loin d’être la première fois que le jeu du cou de l’oie organisé à Arfeuilles scandalise citoyens et défenseurs des animaux. En 2014 déjà, une pétition présentant cette pratique comme “la honte” de la commune avait recueilli plus de 42 000 signatures.

Affecté par la crise sanitaire, l’événement n’a pas eu lieu de 2020 à 2022. L’espoir était permis: trois ans, cela laisse le temps de réfléchir, de se demander si, vraiment, décapiter des oies, perché sur un cheval lancé au galop, est le meilleur moyen d’égayer un village. Le comité des fêtes aurait pu en profiter pour innover et réinventer sa célèbre fête patronale… mais il a préféré ne rien changer. Pire, les protestations ne lui ont visiblement rien appris. Sur le bien-être animal et l’opinion publique, il ne se pose tout simplement pas de question. 

… pour protéger les animaux et les enfants 

En 2023, nous avons dénoncé la reprise de cette piñata sanglante, à laquelle assistaient des enfants. À peine plus grands que les barrières sur lesquelles étaient accoudés les adultes, qu’ont-ils ressenti à la vue de ces cadavres d’oies suspendus par les pattes, la gorge violemment tranchée? Quel message leur est transmis, si ce n’est que les animaux ne méritent aucun respect et que les pires des mutilations sont matière à applaudissements?

Ces absurdités doivent cesser. Cette année encore, une lanceuse d’alerte nous a prévenus que le jeu du cou de l’oie se tiendrait à Arfeuilles le 15 août, sous l’appellation de “spectacles équestres”. Nous attendons de la municipalité qu’elle mette enfin un terme à cette tradition, qu’elle gagnerait à remplacer par une activité sans violence, comme l’ont fait Saint-Bonnet-près-Riom et Lesmont.

Pour les oies, lapins, poules et canards visés chaque année, signez notre pétition afin d’exiger l’interdiction de cette pratique au niveau national.

Photo d’illustration issue de nos images à Saint-Bonnet-Près-Riom en 2023

Nouveau recours de Animal Cross, AVES et One Voice contre un énième arrêté ministériel ouvertement anti-loups

Nouveau recours de Animal Cross, AVES et One Voice contre un énième arrêté ministériel ouvertement anti-loups

Nouveau recours de Animal Cross, AVES et One Voice contre un énième arrêté ministériel ouvertement anti-loups
15.04.2025
Nouveau recours de Animal Cross, AVES et One Voice contre un énième arrêté ministériel ouvertement anti-loups
Animaux sauvages

Le ministère de l’Écologie (oui, lui-même) et celui de l’Agriculture cèdent une fois encore au lobby de l’élevage et ont signé en février un nouvel arrêté assouplissant davantage (toujours plus) les tirs de loups en instaurant, dans la plupart des cas, une dispense de protection pour les troupeaux de vaches et de chevaux. Les détracteurs de ces canidés ne sont donc jamais rassasiés. Contre ce texte plus que permissif et flou au possible, nous venons de déposer, avec Animal Cross et AVES, un recours devant le Conseil d’État pour demander son annulation.

Une « non-protégeabilité » des troupeaux de vaches hypocrite et surtout mensongère

Prompt à céder aux caprices des lobbys, l’État français prétend encore, malgré les retours d’expérience positifs d’autres pays, que certains troupeaux ne sont pas protégeables. Grâce à la complicité des autorités, les éleveurs pourront laisser vaches et chevaux livrés à eux-mêmes sans la moindre protection puis venir réclamer des autorisations de tirs si des attaques surviennent.

L’administration accueille à bras ouverts les manigances du monde de l’élevage qui ne souhaite qu’en finir avec les loups. La distinction aberrante entre les vaches et les moutons, réclamée par la Chambre interdépartementale d’agriculture Savoie Mont-Blanc, lui a été servie d’office.

La malhonnêteté des préfets poursuivie devant les tribunaux administratifs

Ce recul de la législation, décrié par le Conseil national de protection de la nature et dénoncé par 74 % des Français qui ont répondu à la consultation publique, est intolérable. Il est d’autant plus inquiétant quand on connaît la tendance des préfets à admettre systématiquement qu’un troupeau de vaches est non protégeable, sans même le vérifier en pratique.

Contre ces autorités laxistes et complaisantes, nous avons donc déposé des recours dans quatre départements : la Nièvre avec AVES, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes et l’Isère. Nous attendons les dates d’audience. Il n’est pas tolérable que l’administration s’obstine à ne pas protéger les troupeaux quels qu’ils soient et s’acharne sur les loups !

Le tribunal administratif de Besançon nous a déjà donné raison deux fois : en annulant en juin 2024 un arrêté du préfet du Doubs de 2022 qui avait déclaré (à tort) de manière unilatérale qu’un troupeau de vaches ne pouvait être protégé, puis en janvier dernier six autres pris en 2022 dans le Jura, pour la même raison.

Cessons l’hypocrisie de l’État et des préfets qui veulent anéantir tous les loups sans exception, dont ce couple exceptionnel présent sur le plateau de Millevaches.

Pour ces majestueux animaux que 8 Français sur 10 considèrent indispensables à nos écosystèmes, signez notre pétition.

À Anost, stop au massacre de sangliers captifs : offrons-leur un refuge

À Anost, stop au massacre de sangliers captifs : offrons-leur un refuge

À Anost, stop au massacre de sangliers captifs : offrons-leur un refuge
14.04.2025
À Anost, stop au massacre de sangliers captifs : offrons-leur un refuge
Animaux sauvages

À Anost, dans le parc régional du Morvan, des sangliers sont enfermés depuis des années dans un enclos touristique géré par l’Office national des forêts (ONF) et souvent affamés. Plusieurs fois par an, les chasseurs y ont carte blanche pour abattre les animaux à l’arc et à la dague. Le 2 mars dernier, neuf des dix-huit sangliers ont été abattus de sang-froid. Nous soutenons le projet de deux spécialistes de ces animaux pour transformer ce parc en sanctuaire et mettre fin aux massacres. 

Un cadre paisible qui dissimule la cruauté

Créé en 1970 pour divertir les touristes et les familles locales, ce parc de 20 hectares s’est rapidement transformé en lieu de souffrance pour les sangliers. Les agents de l’ONF ne viennent les nourrir qu’une fois par semaine… ou seulement tous les quinze jours ! Ce sont les visiteurs eux-mêmes qui leur apportent un peu de réconfort en répondant à leurs besoins vitaux.

Une situation intenable pour ces animaux qui ont besoin de plusieurs repas par jour, composés de fruits, de graines ou de racines. Les conséquences de cette sous-alimentation sont nombreuses : perte de poids, développement de maladies et difficultés pour les futures mères de mener leur gestation à terme… 

Non au carnage, oui au sanctuaire !

Comme si cela ne suffisait pas, l’ONF fait régulièrement appel à la société de chasse locale pour venir les tuer à l’arc et à la dague, sous les yeux effarés des visiteurs et de leurs enfants. Une variante de la chasse au ferme ou à l’épieu, dont nous avions dénoncé la barbarie dans nos enquêtes en infiltration

Trente animaux profitaient du lieu, il n’en reste que neuf aujourd’hui. Mais ça n’est jamais assez : il y a quelques semaines, une laie a été braconnée en pleine nuit, énième preuve de l’irrespect total de ces hommes pour la vie animale. 

La volonté affichée des gestionnaires est claire: se débarrasser des animaux restants pour ne pas avoir à s’en occuper… et fermer cet espace de semi-liberté. Pour les protéger, nous soutenons le projet porté par deux amoureux des sangliers de transformer le parc en un sanctuaire. Signez et partagez nos pétitions pour une réforme radicale de la chasse et l’interdiction de la chasse en enclos, au ferme et à l’épieu!

Refus espagnol du transfert des orques de Marineland, un signal fort pour mettre fin à la captivité

Refus espagnol du transfert des orques de Marineland, un signal fort pour mettre fin à la captivité

Refus espagnol du transfert des orques de Marineland, un signal fort pour mettre fin à la captivité
11.04.2025
Refus espagnol du transfert des orques de Marineland, un signal fort pour mettre fin à la captivité
Exploitation pour le spectacle

Jeudi 10 avril 2025, les autorités espagnoles ont opposé un refus définitif au transfert des orques de Marineland d’Antibes vers Loro Parque. Une décision salutaire, fruit d’une mobilisation de longue haleine.
Marineland prévoyait de déplacer Wikie, Keijo et plusieurs autres animaux dans des delphinariums à la réputation douteuse, sans communiquer ouvertement la date de celui-ci. Grâce à une enquête de terrain et à la pression diplomatique, One Voice a contribué à faire échouer ce transfert. Ce revers doit marquer un tournant. Les cétacés de Marineland ne doivent plus jamais revivre l’enfer des bassins.
One Voice demande leur placement en sanctuaires.

Un refus catégorique qui change la donne

Depuis l’adoption de la loi de 2021 interdisant les spectacles avec cétacés à partir de fin 2026 – et alors même que cette loi fournit de nombreuses échappatoires à l’industrie de la captivité pour s’y soustraire –, Marineland, désormais fermé au public, cherche désespérément à se séparer des animaux et de ses produits d’appel les plus rentables : les orques. Les solutions proposées, notamment leur transfert vers des delphinariums à la réputation douteuse, ne font qu’allonger leur captivité dans des bassins de plus en plus exigus. Le refus espagnol marque un tournant décisif.

Depuis des années – et de manière croissante ces derniers mois –, Marineland faisait pression sur le gouvernement avec un chantage à l’emploi écœurant, mentant éhontément à son personnel, aux autorités comme au public. Rien dans la loi ne l’empêchait de maintenir orques et soigneurs sur place, si ce n’est un manque de rentabilité de plus en plus visible dans les gradins d’Antibes. Une prise de conscience accélérée grâce au travail ininterrompu des défenseurs des animaux, qui sensibilisent sur la souffrance des cétacés captifs et dressés.

Préparatifs en secret, départ imminent

Depuis le début du mois – et plus encore depuis la fin de l’expertise judiciaire que One Voice a obtenue et qui empêchait le départ de Wikie et Keijo – nous suivons attentivement les préparatifs intensifs mis en place par le delphinarium azuréen, bien décidé à se débarrasser le plus rapidement possible des orques, dauphins, otaries, flamants roses, requins et tortues de Marineland.

Pendant dix jours, des entraînements, déplacements, travaux d’ouverture de passages et élagages d’arbres ont été observés.
Le démontage de l’arche du Lagon a notamment été réalisé en une matinée. Le bassin médical des orques a été en grande partie vidé alors qu’elles étaient à l’intérieur, puis rempli à nouveau, en vue de leur transfert. De même, les soigneurs frottaient le tissu du brancard de soulèvement sur la peau des orques pendant leurs repas pour les habituer à son contact.

Mercredi 9 avril au soir, après le départ de plusieurs otaries, et après avoir ouvert l’accès au bassin du Lagon où se trouvent la plupart des dauphins, deux poids lourds se sont garés dans le parc. Le lendemain matin, aux alentours de 8h, un camion équipé d’un bras télescopique s’est arrimé au sol près du bassin des orques et a sorti des camions les caissons de transport destinés à Wikie et à son fils. À 11h, l’opération était terminée. Tout était en place pour un départ imminent des orques, des dauphins et de Fox, l’otarie de Steller.

Lire la vidéo

La liste des transferts révélée

Sharky (la plus foncée des dauphins du bassin des spectacles) et Malou (la jeune mère), originaires du milieu sauvage, devaient rester en Europe. Elles devaient être envoyées à Loro Parque (Espagne), accompagnées des orques Wikie et Keijo, et de Fox, le grand mâle otarie de Steller.

Tex, Anya, Joey, Néo et Kay, les dauphins du bassin du Lagon – qui venaient déjà d’Espagne (Madrid ou Valence) – devaient faire escale au Zoo de Madrid, puis rejoindre Hainan, en Chine. La petite de Malou, ainsi que les autres dauphins du bassin des spectacles, devaient les accompagner.

L’Espagne dit non à l’enfermement

Un coup de théâtre plus que bienvenu : le salut est venu d’un acteur inespéré : l’autorité sanitaire espagnole. Après que nous avons alerté sur les dangers que représenterait, pour le bébé de Morgan tout juste né à Loro Parque, l’arrivée de deux orques françaises potentiellement malades – partageant la même eau et des interactions forcées– l’Espagne a mis son véto. Jeudi soir, avant 20h, le transfert des orques et des dauphins a été bloqué définitivement.

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a naturellement demandé à Parques Reunidos, propriétaire de Marineland, d’assurer la continuité des soins. C’est une excellente nouvelle, mais cela est loin d’être suffisant. Un plan concret et humain, avec des financements et un engagement politique fort, est indispensable.

Nous réitérons notre proposition de faire venir au bord des bassins du personnel compétent pour soigner les deux orques. L’expertise judiciaire que nous avons obtenue a démontré l’absence de soins appropriés auxquels il est urgent de remédier pour éviter que Wikie et Keijo continuent de souffrir avec des risques mortels.

Lire la vidéo

Des sanctuaires, pas des bassins

One Voice appelle une nouvelle fois les autorités françaises à assumer leurs responsabilités. Les orques et les dauphins de Marineland ne doivent pas être envoyés vers d’autres prisons aquatiques. Il ne faudrait pas que la ministre revienne sur son engagement de ne pas accepter l’envoi de Wikie et Keijo en Asie.

Toute solution autre qu’une exploitation sans fin doit désormais être envisagée.
Ils méritent d’être transférés vers des sanctuaires adaptés en cours de création, que ce soit en Nouvelle-Écosse ou ailleurs. Celui de Lipsi, en Grèce – partenaire de longue date de One Voice pour l’accueil des dauphins de Marineland– en est un exemple.

Ces sanctuaires, bien que délimités par des filets fixés au sol marin, offrent un contact direct avec la mer, un environnement naturel, et la possibilité d’apprendre à vivre autrement que dans le stress et la privation. Une semi-liberté, avec le goût du large, sans dressage, où soins vétérinaires et nourriture sont assurés par des professionnels compétents.

Nous exigeons que la France saisisse cette opportunité pour tourner la page d’une époque où la captivité des cétacés était tolérée. Il est temps d’agir pour que Wikie, Keijo et les autres n’aient pas souffert en vain. One Voice reste vigilante et continuera de lutter pour le bien-être des cétacés de Marineland, en appelant à des solutions respectueuses de leur dignité et de leur liberté.

Ce refus espagnol ouvre une brèche dans le système fermé de la captivité. Il est temps pour la France d’assumer ses responsabilités : aucun cétacé ne doit être renvoyé dans un bassin. One Voice réclame leur placement dans des sanctuaires adaptés, en Europe ou au Canada, où ils pourront enfin retrouver un semblant de liberté. Nous appelons le public à signer notre pétition pour les orques de Marineland.

Loro Parque: le bébé de Morgan survivrait-il à l’arrivée des orques françaises?

Loro Parque: le bébé de Morgan survivrait-il à l’arrivée des orques françaises?

Loro Parque: le bébé de Morgan survivrait-il à l’arrivée des orques françaises?
09.04.2025
Tenerife
Loro Parque: le bébé de Morgan survivrait-il à l’arrivée des orques françaises?
Exploitation pour le spectacle

Début mars 2025, Morgan a à nouveau mis bas dans les bassins de Loro Parque. Depuis, elle est à l’isolement avec son petit. Nous publions des images inédites des deux orques et alertons sur le danger que représente pour elles l’arrivée imminente de Wikie et Keijo à Tenerife. Âgée de quelques jours à peine, la jeune orque pourrait ne pas survivre à ce bouleversement.

Voici la vidéo exclusive de Morgan et de son petit, moins d’une semaine après sa naissance au Loro Parque de Tenerife, sous le regard des orques mâles Adán et Tekoa.

Selon le Dr Gallego, vétérinaire spécialiste des cétacés et consultant de One Voice, deux risques majeurs exposent ce nouveau-né qui semble chétif à l’arrivée prochaine de Wikie et Keijo:

Tout d’abord le stress induit par les grues, les vagues que cette arrivée suscitera, et les tensions entre individus dans ces bassins tellement plus petits que ceux de Marineland. Dans quel bassin Morgan et son fils seront-ils tranquilles? Dans l’idéal, un mois minimum est requis avant tout chamboulement. 

Et aussi et surtout: quel système de filtrage de l’eau est-il prévu? Car Morgan transmet ses anticorps via son lait au bébé, mais il ne faudrait pas que les bactéries des orques françaises l’exposent à des maladies… 

Rappelons qu’Ula, fille de Morgan, est morte à moins de trois ans… Elle était née avec une malformation. Nous ignorons à ce jour les conditions réelles de santé de cette petite orque mâle qui n’a pas encore de prénom.

Rapport d’expertise judiciaire sur les orques: 84 pages de platitudes malgré des dysfonctionnements à Marineland

Rapport d’expertise judiciaire sur les orques: 84 pages de platitudes malgré des dysfonctionnements à Marineland

Rapport d’expertise judiciaire sur les orques: 84 pages de platitudes malgré des dysfonctionnements à Marineland
08.04.2025
Antibes
Rapport d’expertise judiciaire sur les orques: 84 pages de platitudes malgré des dysfonctionnements à Marineland
Exploitation pour le spectacle

Deux réunions en quinze mois, six mois de retard pris par Marineland avant d’envoyer les documents et des dizaines de courriels échangés entre les parties, dont des relances à n’en plus finir aux experts. Alors en pleine procédure, le parc n’a pas jugé utile de les prévenir du décès d’Inouk afin qu’ils puissent prendre part à son autopsie. Ils l’ont donc appris par la presse. Ils ont choisi de se murer dans le silence depuis juin 2024 et n’ont même pas daigné envoyer de fiche de synthèse afin que les grandes lignes puissent être discutées avant le rendu final du rapport, empêchant la moindre mise au point en amont comme le veut la pratique. Un manque de courage qui est à l’évidence une occasion manquée, et à la limite des règles de l’exercice.

Le rapport d’expertise ordonné par le tribunal de Grasse à la demande de One Voice a été rendu le 7 avril 2025. Nous faisions face à Marineland sur la qualité de l’eau et l’état des bassins, mais surtout sur la santé d’Inouk et Moana, puis de Wikie et Keijo.

Nous livrons aujourd’hui au grand public ce rapport accompagné de notre analyse de celui-ci.

Si certains éléments indéniables sont certes soulignés (tels que les maladies de Moana ou les problèmes dentaires d’Inouk), les raisons du développement de cet état ne sont à aucun moment questionnées, alors que c’était précisément le rôle de cette procédure.

Les spécialistes des cétacés que One Voice a diligentés pour participer à l’expertise, les Drs P. Gallego et D. Perpiñan, ainsi que nos trois avocates, Mes C. Lanty, C. Robert et M. Voutsas, dénoncent aujourd’hui à nos côtés les pratiques catastrophiques de gestion des orques au Marineland d’Antibes, révélant que nos inquiétudes étaient fondées… s’il était encore besoin de le démontrer puisque notre demande d’expertise alertait sur la santé de Moana et d’Inouk, décédés pour l’un deux semaines, pour l’autre six mois, après la décision du tribunal de l’ordonner.

Nous déplorons donc le manque de recul et de regard critique des deux experts diligentés par la cour vis-à-vis des éléments transmis – de mauvaise grâce – par Marineland.

Le fait que One Voice ait demandé une expertise sur Inouk et Moana, et que ces deux orques soient mortes moins d’un an après l’arrêt, démontre clairement que les craintes de One Voice étaient justifiées, et que la gestion des orques par le Marineland d’Antibes est catastrophique. Dr Pierre Gallégo Vétérinaire consultant de One Voice, spécialiste des cétacés D’après les experts, la qualité de l’eau et des installations ne présente pas d’anomalies par rapport au bien-être animal. Pourquoi la ministre et Marineland se sont-ils soudain récemment mis à clamer en chœur qu’il y avait urgence à transférer Wikie et Keijo du fait de l’état des bassins ? Dans ce rapport, comme au cours de toute l’expertise judiciaire, la souffrance de chacune des quatre orques s’est révélée criante. One Voice a mené huit années d’un combat qui n’est pas terminé. Nous allons suivre Wikie et Keijo mais aussi faire en sorte que la souffrance indicible endurée par Inouk et Moana puisse épargner le même calvaire aux autres orques captives. Muriel Arnal Présidente de One Voice

Voici notre analyse :

  • Erreurs manifestes dans les dossiers médicaux
    Certes, le mot « orque » est un substantif qui s’accorde au féminin dans la langue française, et Moana finit par la lettre a, mais l’on était en droit de s’attendre à mieux: l’expertise révèle que, dans le dossier de Moana, les experts de la cour se sont trompés dans le sexe de l’orque – présentée comme une femelle alors qu’il s’agissait d’un mâle –, révélant ainsi leur méconnaissance troublante du dossier.
  • Traitements prolongés et inadéquats
    Les dossiers médicaux montrent que Moana, suivi du 5 janvier 2023 jusqu’à sa mort le 18 octobre 2023 (soit 292 jours), a été soumis à des traitements lourds et répétés :

    • antibiotiques pendant 107 jours (37 % de la période);
    • corticoïdes pendant 31 jours (11 %);
    • antidouleurs pendant 36 jours (12 %);
    • antifongiques pendant 21 jours (7 %).

Ces traitements, entre autres associés à des interventions dentaires invasives et douloureuses, témoignent d’un suivi vétérinaire très largement insuffisant pour pouvoir éviter une détérioration irréversible de l’état de santé de l’animal.

Le Dr Pierre Gallégo, vétérinaire consultant de One Voice, spécialiste des cétacés, témoigne à ce propos :

« Certaines procédures dentaires lourdes se sont étalées sur des durées extrêmement longues. Ainsi le forage d’une des dents de Moana a débuté avant le 5 janvier 2023 pour se terminer le 31 janvier 2023. Cette intervention a été suivie de soins post-forage (curetage du pus dans le canal foré) qui ont duré, eux, jusqu’à la veille de sa mort, le 18 octobre 2023. Il a donc souffert de graves infections dentaires pendant une longue période de temps (292 jours au minimum) qui ont nécessité des traitements lourds, répétés et prolongés en antibiotiques et antidouleurs, des interventions dentaires importantes et douloureuses, avec des poches parodontales infectées nécessitant des rinçages pour éliminer le pus. Il est très clair que Moana a souffert de douleurs dentaires fortes pendant très longtemps, jusqu’à sa mort. Qui peut croire un instant que l’orque allait bien et que les craintes de One Voice n’étaient pas justifiées. Quant à la gestion des orques par le Marineland d’Antibes, elle est tout simplement catastrophique. »

  • Omissions diagnostiques critiques
    Le rapport pointe également le fait que des pathologies telles que la pneumonie, la gastrite ulcéreuse et la présence de corps étrangers dans le corps de Moana et d’Inouk – diagnostiquées a posteriori lors de l’autopsie – n’ont jamais été traitées de manière adaptée par le vétérinaire de Marineland, occupé en priorité par des interventions dentaires répétitives. Ce manque d’investigation a contribué à laisser des douleurs non soulagées et à aggraver la souffrance des orques, jusqu’au point de non-retour. Inouk souffrait ainsi d’une ostéomyélite de la mâchoire, c’est-à-dire d’une inflammation et de la destruction des os dues à des bactéries, des mycobactéries ou des champignons. Une infection grave, atroce, chronique, non soignée correctement, ce qui signifie qu’Inouk a souffert pendant très longtemps.

Des souffrances attribuées à un environnement inadapté

  • Conséquences des comportements stéréotypés
    L’analyse établit que l’usure dentaire, responsable de lésions sévères chez Moana et Inouk, résulte d’un comportement stéréotypé induit par l’ennui et la souffrance en captivité. Le manque d’enrichissement comportemental et les bassins trop petits les auraient conduits à mordre les parois et structures métalliques, favorisant ainsi l’apparition d’une souffrance chronique et sévère.
  • Troubles observés chez plusieurs orques
    Les cas de Wikie et Keijo, bien qu’étant jugés « normaux » sur la base des documents fournis par le Marineland, contrastent avec les constats accablants sur Moana et Inouk. De nombreux signes, tels que l’érosion dentaire généralisée, des déformations de la nageoire dorsale (présente chez 100 % des mâles adultes en captivité) et des comportements anormaux de retrait social, témoignent d’un mal-être latent et d’une prise en charge insuffisante.

Des incohérences criantes concernant les infrastructures du parc

  • Contradiction entre déclarations officielles et réalité
    Au cours de toutes ces années, en réponse à nos alertes, le parc et le ministère disaient que tout allait bien dans le meilleur des mondes…
    Alors que le rapport des experts affirme que les infrastructures (bassins et système de circulation d’eau) sont conformes aux normes sanitaires minimales, le fait que le Marineland d’Antibes et la ministre de l’Écologie, Agnès Pannier-Runacher, exigent, à présent que le parc est fermé, un transport urgent des orques — prétextant un état de dégradation avancé — soulève des interrogations. L’absence d’explications sur cette urgence, malgré les « travaux récurrents de réparation » rapportés, laisse penser que la réalité du terrain est bien plus préoccupante que ne le laissent entendre les experts. Où est la réalité? On ne le saura sans doute jamais, étant donné le manque de volonté des experts de se positionner et d’objectiver réellement la situation.
  • Manque de transparence dans la documentation
    L’arrêt de la procédure par le tribunal (cour d’appel d’Aix, septembre 2023) prévoyait la remise d’un document de synthèse. Or, ce document n’a pas été produit, et la transmission tardive ou erratique des pièces du Marineland témoigne d’un manque de rigueur procédurale. Ce dysfonctionnement contribue à l’impression d’une « expertise rapportaire » qui a été confondue avec un simple reportage, sans investigation critique des faits.

En conclusion:

Un appel urgent à la refonte de la gestion et des pratiques

L’ensemble des éléments contenus dans les documents d’expertise démontre que la gestion des orques au Marineland d’Antibes est marquée par une accumulation d’erreurs diagnostiques, un suivi médical défaillant et une gestion des infrastructures en décalage avec les besoins réels des animaux. Le rapport conclut ainsi que ces dysfonctionnements – responsables d’importantes souffrances, voire de décès précoces – illustrent une atteinte grave au bien-être animal.

Face à ces constats, One Voice appelle à une refonte urgente de la gestion quotidienne des orques, incluant :

  • Une révision complète des protocoles de suivi médical et des pratiques vétérinaires;
  • Une remise en cause des conditions de captivité et un enrichissement comportemental adapté;
  • Une transparence totale dans la communication des dossiers et des interventions réalisées;
  • L’association réitère sa proposition faite au ministère et à Marineland au lendemain du décès de Moana en octobre 2023, et répétée le jour de la mort d’Inouk quelques mois plus tard, de financer entièrement la mission de vétérinaires et scientifiques spécialistes des orques de venir en prendre soin et donner ainsi une chance à Wikie et Keijo de ne pas connaître le même sort tragique que les autres membres de leur famille.