le vendredi 23 février 2024 | 36

Plan Loup 2024-2029 : une volonté gouvernementale ouvertement anti-loups, action nationale de One Voice

Plan Loup 2024-2029 : une volonté gouvernementale ouvertement anti-loups, action nationale de One Voice

Mis à jour le 26 février 2024

Les grands axes du Plan national d’actions 2024-2029 relatif aux loups et aux activités d'élevage (ou « Plan Loup ») ont été présentés ce mercredi 21 février. Une nouvelle fois, le gouvernement a choisi de se ranger du côté des lobbies agricoles intensifs. Face à cette extermination programmée, nous nous mobilisons pour faire entendre leur voix. Le premier weekend de mars, nous serons présents dans une vingtaine de villes partout en France pour les défendre et tenter d’endiguer leur massacre annoncé.

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Ce nouveau plan, décrit comme « soucieux de la préservation de l'élevage extensif et pastoral », oublie totalement son objectif, qui est pourtant censé être la préservation des espèces ! 

En 2024, 209 loups pourront être tués en toute légalité - peut-être plus encore si le plafond est revu à la hausse, comme c’est presque systématiquement le cas. À Lyon, nos militants rendront hommage aux 207 abattus au cours de l’année 2023. À Draguignan, nous serons présents devant la préfecture pour sensibiliser la population au sort de ces animaux.

Les tirs létaux (définitifs et inefficaces) facilités

Après les prises de position inquiétantes de la présidente de la Commission européenne en septembre dernier, les abattages auxquels nous nous opposons depuis le début sont facilités dans ce nouveau plan de la honte ! L’obligation d’éclairer un loup avant de tirer a été supprimée ; le nombre de tireurs augmente, passant d’un à trois pour les tirs de défense simple ; et le recours aux lunettes à visée thermique est généralisé pour les louvetiers. L’objectif est clair : que les loups aient encore moins de possibilités de fuite, encore moins de chances de s’en sortir.

L’utilité des tirs n’est jamais remise en cause. Pourtant, le Plan Loup 2018-2023 mettait déjà en doute l’efficacité de ce dispositif morbide.[1] Des études scientifiques suggèrent que ces tirs peuvent même avoir des effets contraires à ceux escomptés : si les loups cessent parfois de se nourrir dans un même secteur à la suite de l’abattage d’un membre de leur famille, ils vont en réalité se déplacer de quelques kilomètres, ne réglant en rien ce que les éleveurs leur reprochent.

Les mesures de protection, seule arme efficace…

… à condition que des formations et des contrôles soient déployés dans les exploitations. Par définition, les tirs doivent rester exceptionnels, puisque dérogatoires à la protection des loups. Pourtant, les arrêtés préfectoraux sont des copier-coller les uns des autres, et leurs justifications vagues et stéréotypées. Lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre, avec un accompagnement adéquat, ces mesures permettent de garder efficacement les troupeaux.

L’État refuse de protéger les animaux élevés et opte pour des massacres

Dans ce nouveau plan, tout est fait pour plaire aux agriculteurs intensifs, le barème d’indemnisation étant revu à la hausse ; alors même que certains cheptels ne sont pas protégés ! Depuis plusieurs mois, nous nous mobilisons pour que l’État reconnaisse que les vaches et les chevaux doivent l’êtreEn 2023, nous avons engagé une procédure devant le Conseil d’État pour contrer ce non-sens.

Autant d'arguments qui ont poussé le Conseil national de la protection de la nature à se ranger de notre côté, celui des loups, lorsqu’il a été consulté pour le projet 2024-2029.

En finir avec l’hypocrisie

N’oublions pas que ces mêmes éleveurs qui pleurent le sort de leurs brebis ne font plus preuve des mêmes états d’âme lorsqu’il s’agit de les envoyer à l’abattoir, parfois par bateaux voyageant des semaines durant dans des conditions abominables. Les pertes dues aux loups ne constituent qu’une infime part (0,15 %) du cheptel ovin (brebis et agneaux). La part des maladies, accidents de transport, chutes, etc. est dix fois supérieure. 

Même si le jeu est déséquilibré et les victoires difficiles à obtenir, nous continuerons à demander respect et protection pour les loups. Il est grand temps de sortir de l’imaginaire anxiogène véhiculé sur ces animaux depuis l'enfance. Dans ce combat contre les superstitions et cet acharnement contre la biodiversité et la Nature, nous avons besoin de votre soutien. Signez notre pétition et rejoignez nous les 02 et 03 mars* lors de nos actions en faveur des loups dans toute la France : Aix en Provence (13), Amiens (80), Bar le Duc (55), Bordeaux (33), Briançon (05), Brive-la-Gaillarde (19), Château Arnoux Saint Auban (04), Draguignan (06), Falaise (14), Gap (05), La Rochelle (17), Lille (59), Limoges (87), Lyon (69), Marseille (13), Metz (57), Nantes (44), Paris (75), Strasbourg (67), Troyes (10).

* Attention, vérifiez la date, le lieu et l’heure avant de venir : certains événements auront lieu en février, ou pourraient être amenés à changer en fonction des aléas. En cas d’absence de lien vers un événement dans une ville en particulier, référez-vous à l’événement national.

[1] Plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage, page 12 : « Concernant l’effet de ces tirs sur la prédation : sans métrique spatiale et temporelle adaptée, il est difficile de mettre en évidence une tendance générale sur l’évolution des dommages selon le niveau de prélèvement. »

Mise à jour du 26 février: précision apportée sur le 0,15% qui concerne le cheptel ovin français.

Cléa Capelli
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Commentaires 36

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Yvabra | lundi 26 février 2024

Je ne comprends pas que l'on réintroduise le loup pour ensuite programmer leur extermination, souhaitons que votre présence soit favorable pour ces pauvres bêtes !

Lily | dimanche 25 février 2024

Signée et partagée.
Non à la chasse aux loups.
Nul ne doit disposer de la vie d'un être vivant.
Abolition de cette chasse.

Béa | dimanche 25 février 2024

Que ne ferait pas ce gouvernement pour recueillir les quelques voix électorales des éleveurs qui ne protègent pas leurs troupeaux et des chasseurs qui ne rêvent que de tirer un loup ??? Monstrueux !!!

François H. de St-Chamaran | samedi 24 février 2024

La France est le seul pays d'Europe à rencontrer des difficultés de coexistence avec la faune sauvage, ou supposée telle..., car ne manquent pas les élevages de la HONTE, de sangliers ou chevreuils, lièvres, perdrix ou faisans, voués à une mort certaine après introduction dans la nature 24 heures avant les dates d'ouverture de la "chasse" ! Agriculteurs écolos ? Agriculteurs chasseurs ! Agriculteurs, éleveurs, braconniers, veneurs; qui tirent renards, lynx, loups, parce qu'ils seraient des concurrents desdits chasseur-écolos protecteurs de la "NATURE". Ils nous prennent pour des crétins.

Mes origines et mon parcours de vie font que je ne fais pas partie des citadins écolos bobos, et que je ne fais de don de sang volontaire aux moustiques tigres... J'aime et je respecte la nature et tous les animaux, par éthique personnelle et par atavisme familial aussi. Sans attendre la vague végane, voici des décennies que ma santé et moi nous honorons d'être végétaliens, tendance bouddhiste... sans renier mes origines ni d'autres croyances personnelles.

Notre pays, hélas, on ne le remarque que trop tard, surinterprète l'usine à normes de la Commission Européenne, tout autant qu'il flagelle son Histoire, envahi par le wokisme et les contresens.

La protection contre tout et l'assistanat pour rien ont favorisé le changement de mentalité de la structure la plus ancienne de la société : le monde rural. Indemnités à foison pour s'attacher les votes des éleveurs, autoroutes de la chasse et de la pêche pour rallier le "monde agricole", listage des nuisibles, etc.

Plus que jamais, depuis 2017, les solutions aux problèmes sociaux et sociétaux, économiques, judiciaires, sécuritaires et démocratiques sont abordées à l'envers. Un coup de verni sur les effets pour soigner les causes. En esquivant de nommer les maux, les mots se vident de leur sens. A force, EN MEME TEMPS, de ménager chèvre et choux, on se retrouve dans la situation de l'âne de Buridan, et on en crève. Casser la thermomètre n'entrave pas la montée de fièvre.

Procéder à des "prélèvements", génial euphémisme administratif pour signifier abattage, est aussi cruel qu'inefficace. Nombre de pays d'Europe ont résolu avec intelligence de l'esprit et du cœur la question de l'ours et du loup. La recette est simple : l'humain doit respecter leurs espaces vitaux, laisser la Nature faire son œuvre en ne prétendant pas la "réguler" avec morgue, protéger les espaces d'élevage par des méthodes peu onéreuses et faciles à établir et à subventionner.

Utiliser les services d'un Patou, électrifier une clôture, multiplier les réserves naturelles, limiter les aires d'emprises agricoles ou d'élevages, constituent des actions utiles respectueuses de l'environnement, peu onéreuses, nécessitant des subventions modestes et même susceptibles de permettre un retour sur investissement.

La plupart des animaux, même domestiques ou d'élevages, a peur de l'humain... Comment ne pas les comprendre !!! N'espérez pas qu'en caressant le loup dans le sens du poil il deviendra un chien. Mais, il est respectueux de qui le respecte.

La Slovénie, certaines régions d'Espagne, d'Autriche, d'Italie, et bien d'autres, ont réussi avec succès à mener une politique de coexistence avec le loup et l'ours. Dans certains cas il s'agît presque d'une cohabitation...

Pour y parvenir, il convient d'assumer la responsabilité de nos actes individuels et collectifs et renoncer à la chasse aux subventions, et à la promotion de la victimisation de l'éleveur écologiste magnifié.
Pour y parvenir il faut chasser la Bête du Gévaudan, celle qui dévoie nos esprits pour mieux les dévorer !!!