le mardi 16 août 2016 | 17

«Des animaux, pas des marchandises», une mobilisation mondiale

«Des animaux, pas des marchandises», une mobilisation mondiale

Mis à jour le 28 avril 2019

Il y a vingt ans, le 29 août 1996, 67.488 moutons périssaient en mer lors de l'incendie du cargo qui les transportait. À l'occasion de ce terrible anniversaire, One Voice est partenaire de la journée mondiale d'actions organisée par CIWF : «Des animaux, pas des marchandises».

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La petite brebis écarquille ses grands yeux noirs dans la pénombre

Elle a peur, les mouvements lents du navire lui donnent le mal de mer. Voilà longtemps que son troupeau a quitté les pâturages verdoyants de l'Australie. Au terme de deux jours d'un voyage épuisant en camion, les hommes l'ont fait monter à bord du gigantesque cargo à coups de matraque électrique.

À présent, sa toison se couvre d'excréments et d'urine, qui dégoulinent depuis le plafond.

Là-haut, des milliers d'autres moutons s'entassent en plein air sous les bourrasques d'écume. La brebis se tient dans l'une des cales du dessous, où l'air chargé d'ammoniac la fait suffoquer et dont le plafond est si bas qu'elle doit garder la tête baissée. Impossible de se coucher : il y a trop de monde autour d'elle. Le roulis les emporte les uns contre les autres sur le sol humide, où glissent les cadavres piétinés des plus faibles et les granulés de fourrage imbibés d'eau de mer que personne ne veut manger. Elle a soif, car ce n'est que rarement qu'on les abreuve, malgré la chaleur de plus en plus accablante.

Un matin, alors que le bateau surchargé s'approche lentement des îles Seychelles sous un soleil de plomb, une explosion retentit dans la salle des machines. Des cris humains, des millions de bêlements terrifiés s'élèvent de toutes parts. L'odeur âcre du gasoil et de la chair brûlée parvient aux narines de la brebis avec la fumée noire et les flammes. C'est la panique. Sous la pression, une porte s'abat. Les moutons se précipitent sur le pont brûlant. Une foule énorme s'y presse déjà et tourne en tous sens. Certains finissent par se jeter par-dessus bord. Le feu dévore les huit ponts du navire, des réservoirs explosent en projetant des débris embrasés. La toison de la brebis brûle. Elle se précipite à son tour dans l'océan, où attendent les requins.

Au loin, le Mineral Century emporte à son bord cinquante-cinq membres d'équipage sains et saufs. Personne en revanche ne s'est donné la peine de sauver un seul de ces moutons qui nagent autour de l'épave incendiée.

Ceci se passait il y a vingt ans

Le 29 août 1996, le MV UNICEB, un cargo de 20.884 tonnes, prit feu au sixième jour de son voyage de l'Australie vers la Jordanie. Abandonnés au beau milieu de l'océan indien, les 67.488 moutons connurent une mort atroce, par le feu ou par la noyade.

Vingt ans plus tard, rien n'a changé. C'est toujours par millions que les cochons, les vaches, les veaux, les moutons sont expédiés de leur lieu de naissance vers des destinations lointaines. Lorsqu'un naufrage ou un incendie ne les massacre pas tous, ce sont les épidémies, la faim, le froid, l'épuisement qui prélèvent leur lot de cadavres dans la foule des animaux embarqués. Enfin, une fois arrivés à destination, ces moutons massivement destinés aux pays du Moyen-Orient sont égorgés sans étourdissement, parfois même sur le quai de débarquement.

Pour le 20e anniversaire de ce désastre, CIWF organise ce lundi 29 août 2016, la première journée mondiale d'action contre les transports longue distance. One Voice et 38 autres associations du monde entier sont partenaires de l'événement. Il est urgent que le transport des animaux soit repensé. Les animaux ne sont pas de marchandises, mais des êtres vivants sensibles et sentients ! Nous devons reconsidérer notre façon de les traiter.

Pour soutenir notre combat vous pouvez participer à une des actions organisées et écrire à M. Phil Hogan, Commissaire européen en charge de l'agriculture et du développement rural pour lui demander la fin des exportations d'animaux hors de l'Union européenne :

Commission Européenne
M. Phil Hogan
Rue de la Loi / Wetstraat 200
1049 Bruxelles
Belgique

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Commentaires 17

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Nathalie | mercredi 21 septembre 2016

Le transport est odieux et inadmissible, dans des conditions déplorables et par ce temps avec la chaleur...
Il faut que la cruauté animale cesse...

marie-danielle | dimanche 18 septembre 2016

Je partage entièrement la position de DIDINE et celle de DOMINIQUE! Je crois savoir que dans certains pays européens (Grande-Bretagne, Autriche?) l'abattage se fait à la ferme. En France, on tue bien le cochon à la ferme! Mais, de toute façon, je rêve d'un monde où on ne mangerait pas les animaux.
Je voudrais être végétarienne à 100% mais je n'y arrive pas...En tout état de cause, manger moins de viande ici ne peut que contribuer à notre santé...et peut-être aussi à celle de ceux qui, ailleurs, n'en mangent pas du tout...et ne compensent pas avec des protéines végétales.
Tiens, aujourd'hui, c'est l'ouverture de la chasse! Il pleut des cordes dans ma campagne ,chic !!! Un jour de gagné !

wettlé | dimanche 04 septembre 2016

Le seul et véritable respect à l'encontre de tous ces pauvres animaux de la ferme soi disant "là pour être tués et consommés" est de cesser définitivement de les manger ! Comment peut-on et pourquoi manger d'autres êtres vivants qui sont nos semblables ?

Berangère | mardi 30 août 2016

Ne mangez plus de viande. Pauvres animaux parqués dans le noir les uns sur les autres, gavés d'antibiotiques et autres cochonneries, transportés comme de la marchandise inerte puis tués dans des conditions épouvantables dans les abattoirs.