Transparence et stratégie de communication en expérimentation animale

Transparence et stratégie de communication en expérimentation animale

Transparence et stratégie de communication en expérimentation animale
22.08.2022
France
Transparence et stratégie de communication en expérimentation animale
Expérimentation animale

Du 12 au 16 juin s’est tenu à Marseille un congrès international d’expérimentation animale (FELASA 2022), qui regroupait des personnes pratiquant l’expérimentation animale dans le monde entier. À écouter ce qui s’y dit, on comprend bien que les prétentions à la transparence mises en avant ces dernières années ne sont qu’une stratégie de communication pour s’attirer les faveurs du public.

Lundi 13 juin à Marseille. Deux bâtiments, une quinzaine de salles, une immense halle d’exposition, et plus de mille personnes. Le congrès FELASA 2022, coorganisé à Marseille par l’Association française des sciences et techniques de l’animal de laboratoire (Afstal), a clairement été une réussite. One Voice y était afin d’entendre ce qui se disait sur le thème très parlant de cette année : la « communication ».

Aux origines de la « transparence »

Depuis février 2021, vous avez probablement entendu parler de la « charte de transparence » sur l’expérimentation animale, produite par le Gircor (Groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche, c’est-à-dire lobby français de l’expérimentation animale). Cette charte n’est pas une invention française, puisqu’un document du même type a été lancé en Angleterre en 2012 et que de nombreux autres pays ont suivi.

Si vous pensez qu’il s’agit là d’une bonne nouvelle, détrompez-vous : ces chartes cherchent à modifier l’opinion publique, qui est de plus en plus défavorable à l’expérimentation animale ces dernières années. Comme le disait très bien le slogan du congrès, « tout est question de communication » (“it’s all about communication”).

Les méthodes de la « transparence »

En effet, le président du lobby européen de l’expérimentation animale a insisté lors de la session d’ouverture sur l’intérêt d’être « proactif » dans le traitement des informations. Par exemple, les chiffres de l’expérimentation animale peuvent être obtenus, traités et médiatisés rapidement par les lobbies, ce qui leur permet de mettre en avant un message favorable à leurs intérêts. Les associations animalistes, qui mettront plus de temps à communiquer, n’auront donc pas d’écho dans les médias.

Au centre du message des lobbies, l’idée que l’expérimentation animale est « indispensable », « nécessaire » à la santé et à la science, « très réglementée » et « encadrée » par les principes « éthiques » que sont les 3R (Remplacer, Réduire, Raffiner). Des affirmations que l’on retrouve dans les chartes de transparence et sur les sites web de la plupart des signataires de ces chartes, sans plus d’information.

Convaincre, convaincre, convaincre

Au cours du congrès, une intervenante de l’université de Washington à Seattle a défini la transparence comme le fait « d’engager » le public sur le sujet de l’expérimentation animale. Mais comme on le voyait sur ses diapositives, le but était en fait de « rallier » celui-ci à sa cause (“to win them over”). D’où le projet de cette université d’embaucher une personne à temps plein pour travailler sur sa stratégie de communication à ce sujet.

Après tout, pourquoi dépenser l’argent dans le développement d’alternatives quand on peut l’utiliser pour manipuler l’opinion publique ?

La transparence… en privé

Alors que les problèmes courants de l’expérimentation animale ne sont jamais mentionnés en public, le contexte du congrès, entre collègues, délie quelques langues. La responsable d’une « structure chargée du bien-être animal » reconnait par exemple que des collègues lui disent encore régulièrement ne pas voir de problème avec le fait d’attraper les souris par la queue (une pratique génératrice de stress pour ces animaux).

Et les discussions informelles avec des personnes françaises présentes sur place sont tout aussi intéressantes, concernant en particulier les déficiences importantes du système d’évaluation et d’autorisation des projets

Alors, après avoir gratté la surface des discours publics vides qui se veulent rassurants, on garde en bouche une certaine amertume face aux personnes qui osent encore parler de transparence de l’expérimentation animale… En particulier quand on doit systématiquement passer par les tribunaux pour obtenir des documents publics.

Cet article est le premier d’une série qui présentera différents aspects du congrès FELASA 2022 :

  1. Transparence et stratégie de communication en expérimentation animale
  2. Éléments de langage et moisissures argumentatives de l’expérimentation animale
  3. L’industrie de l’expérimentation animale fait sa propagande
  4. La myopie éthique de l’expérimentation animale
  5. Bientôt plus de primates dans les laboratoires ?

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!
09.08.2022
Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent!
Chasse

Dans l’Aisne et le Gard, les préfets ont retiré le déterrage des blaireaux de leurs arrêtés, face à nos recours. Le premier a, dans un arrêté modificatif, abrogé l’article concernant le déterrage des blaireaux, le second en retire blaireaux et renards. Cela fait suite à plusieurs victoires que nous obtenons en justice pour les blaireaux, au fond et récemment aussi en urgence.

Photo : Claire Witham – CC BY-NC 2.0

Nous dénonçons la cruauté du déterrage, cette chasse qui utilise les chiens pour repérer et maintenir au fond du terrier les blaireaux ou les renards ainsi piégés, avant que les chasseurs ne creusent pour ensuite les abattre sans pitié. La vénerie sous terre est abominable, et ne laisse aucune issue aux animaux, comme nous l’avons montré à l’occasion de la diffusion de nos images d’enquête en infiltration. Cette année, nous avons attaqué de nombreux arrêtés permettant d’allonger la période autorisant les chasseurs à s’adonner à la “petite vénerie” tout l’été, alors qu’elle est déjà autorisée le reste de l’année. Car oui, les chasseurs demandent aux préfets -qui ne se font pas trop prier, vu combien leurs arrêtés sont souvent mal justifiés-, de leur octroyer une dérogation pour pouvoir s’adonner à ce loisir macabre y compris au printemps et en été, c’est-à-dire quand cela les arrange. En effet, l’hiver, la terre est dure et ils ont “mieux” à faire: la chasse à tir est autorisée.

Deux victoires confirmées par forfait dans l’Aisne et le Gard pour les blaireaux!

Or nous venons d’avoir la confirmation par écrit qu’après la préfecture du Gard, qui a choisi de reformuler son arrêté pour en retirer les renards et les blaireaux après notre recours au tribunal administratif de Nîmes*, c’est au tour du préfet de l’Aisne de modifier le sien.

Dans l’Aisne, l’article 4 de l’arrêté initial (celui que nous attaquions) ne concernait que la période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux. Il est à présent totalement retiré! La préfecture savait qu’elle allait perdre et a préféré l’abroger.

Ce sont deux victoires par forfait. Celles-ci font gagner les blaireaux et leurs petits, sevrés mais pas encore indépendants à cette période de l’année, mais protège aussi au passage d’autres animaux d’espèces protégées, avec qui ils partagent souvent leurs terriers tels les chats forestiers, les loutres d’Europe ou d’autres non protégés tels les renards.

La justice administrative laisse de plus en plus souvent la vie sauve aux blaireaux!

Ces retraits interviennent après plusieurs victoires au fond devant les tribunaux administratifs. En Saône-et-Loire par exemple, nous avons obtenu l’annulation de l’arrêté de 2020. En Gironde et dans l’Ain, nous avons également obtenu l’annulation par les juges des arrêtés préfectoraux de 2021. Mais la nouveauté cette année est qu’en Haute-Garonne ou en Corrèze notamment, les juges des référés ont fait suspendre en urgence les arrêtés de chasse complémentaire par vénerie sous terre des blaireaux après avoir entendu nos arguments. Une très bonne nouvelle qui nous rend optimistes pour l’avenir.

Nous avons déposé une dizaine de recours au fond cette année pour les blaireaux, qui seront jugés ultérieurement. D’autres sont en cours de dépôt, en partenariat avec d’autres.

Nous vous invitons à soutenir ce mouvement contre le déterrage des blaireaux en signant en nombre la pétition sur le site du Sénat. Il manque encore 40000 signataires à trouver d’ici un mois et demi, donc si vous n’avez pas encore participé, c’est le moment! Signez aussi celle qui se trouve sur notre site dédié aux images qui montrent le vrai visage de la vénerie sous terre des blaireaux. Ensemble, clamons haut et fort “J’aime les blaireaux”!

Pour les oiseaux, engageons-nous une fois encore contre les chasses traditionnelles!

Pour les oiseaux, engageons-nous une fois encore contre les chasses traditionnelles!

Pour les oiseaux, engageons-nous une fois encore contre les chasses traditionnelles!
03.08.2022
Pour les oiseaux, engageons-nous une fois encore contre les chasses traditionnelles!
Chasse

Le ministère de la Transition écologique a ouvert à la consultation du public ses projets d’arrêtés pour ressusciter les cruelles chasses traditionnelles des petits oiseaux. Vous avez jusqu’au 10 août pour y participer. Une semaine pour sauver les oiseaux du piégeage sous des cages et des filets… Nous prévoyons déjà de les attaquer dès leur publication.

Le nouveau ministre Christophe Béchu aurait préféré qu’on le remercie de certaines avancées, alors qu’il prévoit de reconduire des arrêtés qui réinstaureraient les chasses traditionnelles des oiseaux en 2022. Et ce malgré les décisions répétées du Conseil d’État et de la Cour de justice de l’Union européenne en faveur de la Ligue de Protection des Oiseaux et de One Voice depuis 2018… Arguant qu’il ne les publiera pas si le Conseil d’État décide une fois de plus d’annuler ceux qu’il a d’ores et déjà suspendus. Après de multiples décisions de justice répétées et concordantes, on pensait que la leçon aurait été retenue par l’exécutif. Mais non, les ministres de l’écologie se suivent et le massacre de la faune sauvage continue.

Alors pourquoi diantre en vouloir à ce point aux petits oiseaux?

Les oiseaux sont déjà en telle difficulté à cause des activités humaines! Dernièrement, les mégafeux en ont fait périr des milliers. Les pesticides épandus partout depuis des années tuent en masse les insectes dont ils se nourrissent, les destinant à la famine et à une disparition déjà en marche. L’urbanisation, quant à elle, par son bruit, sa lumière nocturne et son grignotage des espaces naturels, ne permet plus une reproduction effective…

Pourquoi le ministère de la nature veut-il tant plaire à ces groupes d’intérêts privés…

…alors que selon le sondage IPSOS/One Voice de septembre 2021, la population générale se détourne de plus en plus de la chasse? Certainement car nos enquêtes révèlent au grand jour son vrai visage: celui de la violence, de l’impunité, de l’anti-écologie et de l’insécurité. D’ailleurs, le ministère de la Transition écologique vient même de se pourvoir en cassation face aux décisions favorables aux Choucas des tours obtenues par One Voice et Crow Life en Bretagne…

Il ne fait décidément pas bon être une alouette, un vanneau huppé, un pluvier doré ou tout autre oiseau en France de nos jours!

Pour participer vous aussi aux consultations publiques et donner vos arguments construits contre les arrêtés permettant la réintroduction des chasses traditionnelles en Gironde, dans les Landes, dans le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques et les Ardennes, il vous reste à peine une semaine, soit jusqu’au 10 août 2022:

Consultation sur les projets d’arrêtés relatifs à la capture et au nombre maximum d’alouettes des champs pouvant être capturées à l’aide de pantes dans les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-AtlantiquesConsultation sur les projets d’arrêtés relatifs à la capture et au nombre maximum d’alouettes des champs pouvant être capturées à l’aide de matoles dans les départements des Landes et du Lot-et-GaronneConsultation sur les projets d’arrêtés relatifs à la capture et au nombre maximum de vanneaux huppés et de pluviers dorés pouvant être capturés à l’aide de filets dans le département des Ardennes

Le festival de violence du Cirque Muller envers les militants de One Voice

Le festival de violence du Cirque Muller envers les militants de One Voice

Le festival de violence du Cirque Muller envers les militants de One Voice
02.08.2022
Hautes-Alpes
Le festival de violence du Cirque Muller envers les militants de One Voice
Cirques

À Gap, ce 31 juillet 2022, nos militantes et militants de l’antenne locale One Voice Alpes du Sud se sont fait agresser lors d’une manifestation déclarée et encadrée par la police. Tout cela devant les journalistes du Dauphiné et les caméras de ceux de la chaîne locale de BFMTV qui se sont fait, eux aussi, menacer. Le matériel a été détruit par les circassiens, et notre militante référente a reçu une gifle d’un des membres de la famille Muller. Nous déposons plainte.

Une fois encore, comme à Narbonne en 2018 sur nos militants, comme lors de la tentative de saisie de Jumbo par la justice sur les forces de l’ordre, et à chaque fois que des personnes osent dire haut et fort ce qu’elles pensent de la maltraitance des animaux et des irrégularités nombreuses de leur cirque, les Muller font usage de la force brute. Comme, aussi, quand ils ont intimidé la famille du chauffeur routier lors de la saisie des tigres de Masson lorsque celui-ci était sur la route, ou qu’ils ont menacé de mort la cofondatrice de PAZ, menaces pour lesquelles ils ont été condamnés…

Nathalie et l’équipe #OneVoice04/05 se sont fait agresser, menacer, la quasi totalité du matériel a été cassé par le Cirque Muller. Plus grave, Nathalie a reçu une gifle d’un des circassiens. Soutien total. Une équipe de BFM était sur place. Nous allons déposer plainte. pic.twitter.com/MQnyKYX4RI

— One Voice (@onevoiceanimal) July 31, 2022

L’illégalité comme credo dans ce cirque

Les dresseurs avaient installé illégalement les camions et chapiteau de leur cirque – nommé tantôt Cirque 100% International, tantôt Canadian Circus – en trompant la municipalité, quand notre manifestation, elle, était déclarée en préfecture. Cependant que les animaux étaient enfermés toute la journée dans les remorques-cages surpeuplées sous la canicule. Il faisait près de cinquante degrés à l’intérieur. Autour du rond-point jouxtant le Décathlon de Gap, la manifestation a dégénéré avant même l’heure où celle-ci devait commencer… L’un des circassiens aurait même appelé les autorités en amont de l’événement pour prévenir qu’il y aurait de la casse si celui-ci était maintenu. Un guet-apens bien prémédité en somme…

Toujours le même mode opératoire…

Camions et engins utilisés comme armes, jets de pierres et barres de fer côté circassiens, panneaux en carton, micro et téléphones pour nos militants. Pas de discussion possible avec les Muller : ils sont d’emblée dans l’intimidation et les coups. Cette fois, il n’y avait pas que nos caméras pour en attester. Les forces de l’ordre étaient également présentes quand les hommes du clan Muller sont venus menacer tout le monde et frapper les militants. La référente de notre groupe local a reçu une gifle, le matériel (panneaux, banderole, mégaphone) a été détruit par le groupe de circassiens venus pour en découdre.

Plus de cinq ans de combat pour sauver Jumbo…

Notre combat pour défendre Jumbo date de plusieurs années. Nous sommes les premiers à avoir enquêté et révélé que l’hippopotame ne sortait de son camion qu’une petite demi-heure par jour quand la ménagerie était ouverte au public, et qu’il n’avait pas accès à une piscine extérieure. Contrairement à ce que le cirque répète à l’envi, nous avons également fait condamner les circassiens Muller père et fils
pour mise en situation susceptible d’occasionner des souffrances à Jumbo en 2020 et obtenu du juge administratif qu’il ordonne la saisie de Jumbo en 2019, même si celle-ci n’a pas pu avoir lieu. Depuis, le ministère de la Transition écologique lui a décerné un certificat de capacité à vie pour Jumbo, et a renouvelé celui qu’ils possèdent pour les tigres qu’ils détiennent. Des procédures sont encore en cours contre le cirque, pour Jumbo, les singes, les tigres et les tigreaux… ainsi que nos militants. Cela en fait une de plus… Imaginez le sort qu’ils réservent aux animaux qu’ils détiennent…

À l’heure où nous publions cet article, nous ne connaissons pas encore toute la gravité de la situation, mais nous savons d’ores et déjà que les multiples vidéos et témoignages de nos militantes serviront à déposer une nouvelle plainte contre les Muller.