Chasses traditionnelles des alouettes au Conseil d’État, et pour les perdrix grises et les pigeons ramiers à Toulouse: quatre arrêtés ministériels et trois arrêtés préfectoraux sur la sellette

Chasses traditionnelles des alouettes au Conseil d’État, et pour les perdrix grises et les pigeons ramiers à Toulouse: quatre arrêtés ministériels et trois arrêtés préfectoraux sur la sellette

Chasses traditionnelles des alouettes au Conseil d’État, et pour les perdrix grises et les pigeons ramiers à Toulouse: quatre arrêtés ministériels et trois arrêtés préfectoraux sur la sellette
17.10.2022
Chasses traditionnelles des alouettes au Conseil d’État, et pour les perdrix grises et les pigeons ramiers à Toulouse: quatre arrêtés ministériels et trois arrêtés préfectoraux sur la sellette
Chasse

Notre équipe et nos avocats seront mobilisés en nombre le 20 octobre pour plaider, en même temps que la LPO, la cause des oiseaux à Paris au Conseil d’État. La suspension des arrêtés ministériels sur la chasse traditionnelle des alouettes y sera discutée et disputée! Et au même moment au tribunal administratif de Haute-Garonne à Toulouse, où le sort des perdrix grises et des pigeons ramiers sera dans la balance de la justice administrative.

Les avocats des cabinets de Me Gossement et de Me Thouy défendront respectivement les perdrix grises et les palombes (ou pigeons ramiers) dans le Sud-Ouest; Me Lyon-Caen sera quant à lui au Conseil d’État pour porter notre combat pour les alouettes des champs et autres oiseaux pris dans les pantes (filets pliants) et matoles (cages tombantes).

Malgré un été particulièrement dévastateur, l’État remet le couvert pour les chasses traditionnelles aux oiseaux

On est en 2022… Après l’été que nous avons passé et les difficultés pérennes que rencontrent les oiseaux à cause de l’urbanisation et de l’agriculture intensive, on attendait autre chose du ministère de l’Écologie et des préfectures. Le premier s’entête à publier de nouveaux arrêtés pour maintenir les chasses traditionnelles contre l’avis répété du Conseil d’État, de la Cour de justice de l’Union européenne et contredisant ses propres déclarations. Et à Toulouse, la préfecture se fait chambre d’enregistrement des desideratas des chasseurs, contre les protections des oiseaux mises en place et également contre la directive européenne dite “oiseaux”.

Les palombes (ou pigeons ramiers) chassées en Haute-Garonne… par habitude?

Nous attaquons en référé suspension les arrêtés du 31 août et du 8 septembre 2022, approuvant le plan de gestion cynégétique qui autorise la chasse des pigeons ramiers du 1er octobre au 30 novembre de 2022 à 2026 et prévoit ainsi les périodes et lieux d’ouverture de celle-ci. Outre les vices de forme, l’arrêté est vide de contenu. Or le statut protégé des palombes dans différents textes oblige à justifier une multitude d‘éléments pour autoriser leur chasse. Le plan de gestion approuvé par l’arrêté ne fait rien de tout cela et se contente d’exposer que la chasse de la palombe doit être maintenue en raison d’une tradition qui existerait dans la région. En d’autres termes: l’existence de cette chasse justifie sa perpétuation. Absurde. Nous considérons qu’il est urgent de suspendre cet arrêté car la saison de chasse aux palombes est déjà ouverte, et chaque vie perdue représente une atteinte à l’espèce.

Que les chasseurs défendent (mal) leurs intérêts est une chose, mais ce qui est grave, c’est que le préfet de Haute-Garonne a approuvé ce plan de gestion en substituant son appréciation à la leur.

En Ariège et en Haute-Garonne, deux et quatre perdrix grises par chasseur… sans limite?

Nous avons attaqué en référé suspension également les arrêtés préfectoraux du 1er octobre permettant de fixer le quota à deux perdrix par jour et par chasseur dans l’Ariège et du 22 septembre 2022 à quatre perdrix par chasseur en Haute-Garonne. Les deux arrêtés ayant été publiés à quelques jours à peine du début de leur application. Mais les perdrix grises, elles aussi, sont protégées par la directive oiseaux. Les préfectures ne peuvent pas ne pas mettre de limite maximale de chasseurs ou d’oiseaux!

La vulnérabilité de l’espèce et l’absence de connaissance exacte de ses effectifs couplées au fait que la chasse affecte irrémédiablement l’état de conservation de l’espèce permettent de prouver l’urgence à suspendre ces arrêtés. C’est exactement cet argument qui nous a permis le 4 octobre dernier de faire suspendre l’arrêté du préfet des Pyrénées-Atlantiques, par le tribunal administratif de Pau.

Un ministre de l’Écologie persistant à faire abattre des petits oiseaux… avec cruauté et sans sélectivité!

Comme nous l’avions annoncé et comme la LPO, nous avons saisi le Conseil d’État de la suspension en urgence des quatre arrêtés ministériels du 7 octobre 2022 permettant la capture et l’abattage d’alouettes des champs, oiseaux pourtant protégés, selon des méthodes dites de “chasses traditionnelles” dans le Sud de la France (Landes, Lot-et-Garonne, Gironde et Pyrénées-Atlantiques). Cela représente plus de 106 500 alouettes, auxquelles s’ajoutent ceux d’autres espèces prises dans les filets ou dans les cages tombantes, qui par définition ne sélectionnent pas les animaux qu’ils piègent.

Le ministère avait indiqué qu’il ne prendrait pas de nouvel arrêté tant que la décision au fond ne serait pas intervenue dans ce dernier dossier… Or l’audience en question vient d’être fixée au 24 octobre prochain pour l’annulation des arrêtés de 2021, déjà suspendus. Force est de constater que ses engagements n’ont pas été respectés.

Nous demandons la suspension en urgence de ces arrêtés de la honte. La directive oiseaux est une fois encore piétinée par l’État français. Les critères clairement mis en avant par la Cour de justice de l’Union européenne et qui avaient permis au Conseil d’État de rendre le 6 août 2021 sa décision d’annuler les arrêtés 2018 à 2020 et de suspendre ceux de 2021 ne sont toujours pas pris en compte. Les chasses traditionnelles s’ajoutent à la chasse “à tir” et ne s’y substituent pas. Il n’y a pas non plus de contrôles supplémentaires. Bref, l’autorisation de ces chasses n’est donc pas dans “l’intérêt des oiseaux”. Mais qui en doutait? Quelle chasse pourrait l’être?

Trois projets de recherche sur la douleur et le stress approuvés en 2022

Trois projets de recherche sur la douleur et le stress approuvés en 2022

Trois projets de recherche sur la douleur et le stress approuvés en 2022
13.10.2022
France
Trois projets de recherche sur la douleur et le stress approuvés en 2022
Expérimentation animale

Depuis le début de l’année, la France publie les résumés des projets d’expérimentation animale approuvés sur la base de données européenne ALURES. L’occasion pour le public de découvrir au fil de l’eau les souffrances qui attendent les animaux dans les laboratoires.

Alors que notre campagne sur la nage forcée se poursuit, nous découvrons un nouveau projet accepté par le ministère chargé de la Recherche, qui va soumettre 420 souris « à une douleur chronique pendant 9 semaines ou un stress chronique pendant 3 semaines avec dans les deux cas développement de troubles anxiodépressifs » traités par deux antidépresseurs dont le fonctionnement sera étudié grâce à des « tests anxiodépressifs d’une durée comprise entre 5 et 6 minutes ».

Cet euphémisme n’est pas isolé, puisqu’on le retrouve avec la mention de « tests comportementaux » sans plus de précisions dans un autre projet approuvé récemment, parmi d’autres. Une belle manière d’éviter de mentionner le test de nage forcée, dont c’est précisément la durée.

Mais nous ne pouvons pas oublier que l’expérimentation animale regorge d’autres pratiques tout aussi odieuses. Trois résumés de projets « sévères » approuvés et publiés en ligne le 13 juillet dernier ont retenu notre l’attention.

Stress in utero, infections bactériennes et douleurs chroniques

L’objectif du premier projet est d’étudier comment le stress in utero et l’infection bactérienne favorisent les maladies chroniques chez la descendance, pour trouver des pistes de traitement de ces maladies.

Pour cela, 840 souris enceintes seront mises dans un tube de contention sous une lumière vive (deux facteurs de stress) pendant trente minutes, trois fois par jour, pendant six jours. De cette manière, leurs petits auront des comportements anxieux et dépressifs.

L’équipe de recherche soumettra alors ces 2016 souriceaux à diverses expériences, de l’infection bactérienne par gavage à l’implantation d’électrodes, en passant par des prélèvements sanguins et des tests d’anxiété.

Les spécialistes de la douleur

Le deuxième projet répond à une demande d’entreprises pharmaceutiques qui veulent des modèles variés de douleur pour faire tester leurs molécules antalgiques.

Le laboratoire ayant déjà dix modèles pour dix formes de douleur, il veut ici en développer un onzième. Pour cela, le personnel du laboratoire va ligaturer le nerf sciatique ou le nerf spinal de 2428 rats, leur implanter des cellules cancéreuses dans le tibia, leur retirer une partie des cartilages du genou et leur injecter des agents inflammatoires sous les pieds.

Puis il va tester différentes substances, prélever du sang au niveau du cou, de la queue, des yeux ou du cœur jusqu’à trois fois par jour et immerger la patte concernée dans de l’eau à 42°C à plusieurs reprises pour tester la réaction douloureuse.

Des anti-douleurs… sauf quand ils interfèrent avec les résultats

Le troisième projet cherche à tester le potentiel anti-inflammatoire ou anti-douleur de diverses substances dans le cadre de pathologies inflammatoires du système intestinal.

Dans ce but, l’équipe de recherche va mettre à jeun 300 cochons d’Inde pendant vingt-quatre heures avant d’appliquer un réactif inflammatoire sur leur côlon, de les traiter de manière aiguë ou chronique avec les médicaments à tester, et d’observer l’évolution de l’inflammation en testant régulièrement la douleur pendant une à deux semaines.

Le résumé du projet précise qu’aucun traitement antalgique ou anti-inflammatoire ne sera donné aux animaux, qui seront simplement tués si la souffrance due à l’inflammation devient « intense ».

Pour la fin des expériences sévères

Pour tous ces projets, les animaux seront tués à la fin des expériences –que ce soit pour récupérer et étudier leurs tissus et leurs organes, ou plus simplement parce qu’ils ne pourront pas être réutilisés dans d’autres expériences.

Ces pratiques, légales aujourd’hui en France, nous rappellent que le combat ne doit pas être mené que contre les non-conformités et autres mensonges des personnes qui veulent perpétuer l’expérimentation animale. Le changement culturel, politique et réglementaire est tout aussi important pour aboutir à l’interdiction de l’expérimentation animale.

Le ministère de l’Ecologie persiste à laisser les chasseurs piéger les alouettes

Le ministère de l’Ecologie persiste à laisser les chasseurs piéger les alouettes

Le ministère de l’Ecologie persiste à laisser les chasseurs piéger les alouettes
07.10.2022
Le ministère de l’Ecologie persiste à laisser les chasseurs piéger les alouettes
Chasse

Aujourd’hui 7 octobre 2022, le journal officiel publie les quatre arrêtés du ministère de l’Écologie remettant en place les chasses traditionnelles. Les arrêtés de 2018 à 2021 avaient pourtant clairement été suspendus et annulés deux fois de suite l’année dernière par le Conseil d’État, après la décision de la Cour de justice de l’UE, deux juridictions que One Voice avait saisies aux côtés de la LPO. À nouveau, nous saisissons le Conseil d’État.

Les arrêtés du 4 octobre 2022*, relatifs au nombre et à la capture des alouettes des champs, dans les Landes, le Lot-et-Garonne, mais aussi en Gironde et dans les Pyrénées-Atlantiques, à l’aide de pantes (filets) et de matoles (cages), sont une fois de plus un non-sens vis-à-vis de la directive Oiseaux, qui explicite notamment que les pièges doivent être sélectifs. Et une fois encore ils ont été publiés un vendredi, comme l’année dernière, pour permettre aux chasseurs de commencer à tuer les oiseaux tout le week-end, avant que nous puissions intervenir.

Le nombre maximum d’alouettes des champs pouvant être capturées à l’aide de pantes a ainsi été fixé à 38600 dans le département de la Gironde, à 56672 dans les Landes, à 1230 dans le Lot-et-Garonne et à 2200 dans les Pyrénées-Atlantiques pour la campagne 2022-2023, et en ce qui concerne les matoles, le nombre maximum autorisé d’alouettes des champs capturées a été fixé à 2 870 dans le Lot-et-Garonne et à 4928 dans les Landes. Soit 106500 alouettes dez champs, auxquelles il faut ajouter les victimes collatérales, d’autres oiseaux pris dans les pièges, qui se débattront et perdront la vie avant l’arrivée des chasseurs-piégeurs.

One Voice, qui se bat depuis des années pour faire interdire ces méthodes cruelles qui peuvent tuer sans distinction tous les oiseaux piégés, y compris des individus d’espèces protégées, déposera, comme elle l’a déjà fait et comme elle l’avait annoncé, les recours et référés nécessaires pour permettre la survie des oiseaux du Sud de la France. Ce n’est pas parce que ce type de chasse particulièrement barbare ne serait pratiquée que par peu de chasseurs qu’il faut la laisser avoir cours. Pour chaque oiseau pris dans ces pièges, on parle de vie ou de mort.

Le bénéfice est essentiel pour les oiseaux concernés et symbolique en matière de coût pour l’ensemble de la population.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice :

“Les oiseaux sont des êtres vivants à protéger en tant que tels. Ils sont parmi les plus durement frappés par la sixième extinction de masse des espèces que nous vivons actuellement, les pesticides les mettent dans une situation de famine chronique, l’urbanisation porte préjudice aux populations par le bruit, la lumière et le manque de lieux où nidifier… La sécheresse et les incendies de cet été ont fini de les frapper de plein fouet. Il est essentiel que nous nous mobilisions pour eux. Ces arrêtés “chasses traditionnelles” sont une honte.”

Notre sondage Ipsos/One Voice, paru le 6 octobre 2022, montre clairement que huit à neuf Français sur dix refusent que soit pratiquée la chasse dans les lieux décimés par la chaleur et les incendies estivaux, et qu’ils veulent une interdiction des chasses traditionnelles (83% dont 56% “tout à fait d’accord”).

One Voice sera présente dans toute la France ce week-end pour sensibiliser le public sur les méfaits de la chasse, sur les animaux chassés mais aussi sur les chiens, utilisés comme armes et considérés comme des objets.

Sensibilisation sur les méfaits de la chasse : One Voice se mobilise dans dix villes de France les 8 et 9 octobre

Au lendemain de la publication des arrêtés sur la chasse traditionnelle des alouettes des champs, que One Voice attaque au Conseil d’État, et de la publication du sondage IPSOS/One Voice sur l’opinion des Français à l’égard de la chasse, le week-end des 8 et 9 octobre, One Voice organise une action nationale coordonnée de ses antennes locales pour sensibiliser la population sur les méfaits de la chasse… Sur les animaux tués, bien entendu, mais aussi sur les chiens utilisés comme armes et considérés comme des outils, sur l’insécurité pour les humains, et sur la pollution que ce loisir engendre dans les espaces naturels. One Voice sera donc présente à Bordeaux, Gap, La Rochelle, Lille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rouen et Troyes.

Sortie du nouveau sondage IPSOS/One Voice: les Français deux fois plus opposés que favorables à la chasse

Sortie du nouveau sondage IPSOS/One Voice: les Français deux fois plus opposés que favorables à la chasse

Sortie du nouveau sondage IPSOS/One Voice: les Français deux fois plus opposés que favorables à la chasse
06.10.2022
France
Sortie du nouveau sondage IPSOS/One Voice: les Français deux fois plus opposés que favorables à la chasse
Animaux sauvages

Un an après la diffusion des premières images d’enquête en infiltration de One Voice sur la chasse révélant les propos tenus par des chasseurs, notamment sur la sécurité, l’association renouvelle son sondage IPSOS mesurant l’opinion des Français vis-à-vis de la chasse, dans le contexte de réouverture de la saison 2022-2023.

Un contexte dans lequel les chasseurs rencontrent enfin une forte opposition sur le terrain: la nôtre

Entre-temps, de nombreux événements ont eu ou s’apprêtent à avoir lieu. Le gouvernement hésite encore à autoriser à nouveau les chasses traditionnelles des petits oiseaux contre une décision du Conseil d’État suivant celle de la Cour de justice de l’Union européenne.

La commission en charge du dossier sur la proposition de loi de sécurisation de la chasse du Sénat, qui nous avait pourtant reçus, a rendu un rapport plus que décevant, alors que s’ouvre dans quelques semaines le procès sur la mort de Morgan Keane qui avait déclenché la pétition de « Un Jour Un Chasseur » ayant obtenu plus de 120000 signatures sur le site du Sénat. 87% des Français trouvent que la chasse pose des problèmes de sécurité pour les promeneurs. Environ trois personnes sur quatre vivant près d’une zone de chasse sont inquiètes à l’idée de se balader dans la nature en raison de la présence de chasseurs, près de huit personnes sur dix ayant déjà évité de sortir dans ce cas, six à de multiples reprises.

Des milliers d’animaux ont péri dans les incendies de l’été ou ont été terrassés par la canicule. Tous ont souffert.
Les blaireaux et leurs petits ont été pourchassés jusqu’au fond de leur terrier dans de nombreux départements, nous avons fait l’union en justice avec de nombreuses associations locales et nationales pour mettre fin à ce loisir mortifère, dont nous avons aussi documenté le processus. La commission du développement durable de l’Assemblée nationale nous a également entendus fin septembre 2022 sur l’engrillagement de la Sologne, après celle du Sénat l’an passé, car notre enquête dans les chasses en enclos de Sologne et d’ailleurs nous a apporté une solide expertise du terrain.

Seul un Français sur quatre est favorable à la chasse

Les résultats du sondage IPSOS/One Voice de septembre 2022 donnent cependant à réfléchir aux défenseurs des animaux que nous sommes. En effet, depuis l’an dernier, la proportion des personnes déclarant avoir une opinion favorable de la chasse a augmenté (26% contre 20% en septembre 2021). La « gestion des populations animales », notamment, est un aspect de la chasse que six Français sur dix pensent valide. C’est donc que les Français ignorent encore ce qu’est, en réalité, la chasse: un loisir qui n’a d’autre justification que le plaisir de tuer, sans limite ou presque. Malgré une forte actualité liée à la dangerosité et à des demandes de dérogations sans fin des chasseurs, certains leur trouvent du charme, à tort.

Les élevages d’animaux pour la chasse: perdrix, sangliers, cerfs… ou l’agrainage (le fait de nourrir des animaux sauvages toujours au même endroit pour pouvoir les abattre dès l’ouverture de la chasse) n’existeraient pas si les chasseurs étaient véritablement des « régulateurs ».

L’année passée, il semble aussi qu’aient été oubliées les huit millions annuels de tonnes de plomb tombées au fond des zones humides par la faute de ces même chasseurs, polluant l’ensemble de l’écosystème fragile de ces étangs et bords de mer, où des huttes peuvent être installées et des canards vivants attachés pour appeler leurs congénères à se poser sur le passage de leur migration – eux aussi oubliés… Nous ne l’omettons pas, et ferons tout pour que l’information soit à nouveau rappelée.

Après la canicule et les incendies, les Français favorables au fait de laisser les animaux tranquilles

Les chasseurs justifient leur existence en arguant qu’ils aiment la nature, et qu’ils régulent les espèces animales qui, sans eux, « proliféreraient ». D’une part, personne d’autre qu’eux ne croit à ce statut autoproclamé d’écologistes de terrain. Le sondage de l’an dernier le montre bien. D’autre part, si c’était vraiment le cas, aucun chasseur ne tirerait cette année, étant donné la souffrance et même l’hécatombe de cet été sur l’ensemble du territoire français. Huit à neuf Français sur dix sont d’accord avec une interdiction de chasser dans les zones touchées par la sécheresse ou les incendies, une majorité est même « tout à fait d’accord » avec cela.

L’opinion la plus partagée est toutefois toujours une opposition globale à la chasse (48%), un solide soutien des mesures d’encadrement de celle-ci (toutes les mesures proposées sont soutenues par une majorité de Français « tout à fait pour », et 76% à 92% en faveur de celles-ci). Enfin, une vision négative de ce qu’elle est (d’un autre âge et pas un loisir comme un autre), de ce qu’elle fait vivre aux animaux (cruelle à 65%) et aux humains (intrinsèquement source d’insécurité).

One Voice – au moment où les associations animalistes menant des enquêtes sont menacées par un amendement-baillon adopté en commission des finances à l’Assemblée nationale – qui se veut une seule voix pour les animaux, la planète et les humains, fera tout pour soutenir les animaux contre le lobby des chasseurs, et informer toujours au mieux le public sur la réalité de ce qu’est la chasse : une activité dangereuse, barbare et polluante.

Télécharger le sondage dans son intégralité
Les Français et la chasse – Une étude Ipsos pour One Voice

PLF: One Voice monte au créneau pour défendre son droit à informer sur la cruauté envers les animaux

PLF: One Voice monte au créneau pour défendre son droit à informer sur la cruauté envers les animaux

PLF: One Voice monte au créneau pour défendre son droit à informer sur la cruauté envers les animaux
05.10.2022
France
PLF: One Voice monte au créneau pour défendre son droit à informer sur la cruauté envers les animaux
Autre campagne de l’association (ou multiples)

One Voice s’insurge des amendements-baillons pour les associations animalistes, adoptés aujourd’hui en commission des finances.

One Voice a pris connaissance des trois amendements qui ont étés adoptés (n°I-CF16, n°I-CF98 et n°I-CF607, photo ci-dessous) aujourd’hui en commission des finances sur le Projet de Loi de Finances, et qui visent à supprimer les avantages fiscaux accordés aux associations dont les militants se rendraient coupables d’intrusion sur des sites agricoles et industriels.

L’association, qui est lanceuse d’alerte ou relaye la parole de lanceurs d’alerte sur de nombreux sujets liés aux irrégularités et manquements, aux maltraitances ou actes de cruauté dont sont victimes les animaux, de la part d’éleveurs, de circassiens etc, ne peut que dénoncer cette tentative de mettre en difficulté les associations qui défendent en réalité le respect des lois déjà en place, contre des dissimulations. Ce n’est pas parce que des groupes de pression en faveur d’intérêts privés ont l’oreille du ministre de l’Agriculture que nous laisserons la loi à ce point se déséquilibrer en faveur de ces lobbys défavorables aux animaux et à la nature.

One Voice est une association radicale et non-violente. Ses méthodes, notamment l’investigation, permettent de montrer ce qui est caché par des personnes qui enfreignent la loi. Et les images qu’elle produit en justice ont permis de nombreuses victoires en faveur des animaux.

Par exemple, l’enquête sur les dix tigres détenus par un dresseur de cirque ayant mené à leur saisie en décembre 2020, celle dans les fermes de visons, dont les images ont permis que les parlementaires décident fin novembre 2021 de bannir les élevages de fourrure du territoire national. Mais aussi nos investigations au sein des élevages d’animaux (oiseaux, cervidés, sangliers) servant de gibier aux chasseurs.

One Voice appelle donc l’ensemble des députés et tout particulièrement ceux attachés à la défense des animaux, ceux attachés au droit d’informer et au droit à la désobéissance civile, à rejeter ces amendements lors de la séance plénière.

PLF : un amendement de plus pour museler la société civile

PLF : un amendement de plus pour museler la société civile

PLF : un amendement de plus pour museler la société civile
05.10.2022
France
PLF : un amendement de plus pour museler la société civile
Autre campagne de l’association (ou multiples)

Nous, organisations citoyennes, environnementales et paysannes, dénonçons fermement l’amendement qui vient d’être adopté ce jour en commission des finances sur le PLF, qui vise à supprimer les avantages fiscaux accordés aux associations dont les militants se rendraient coupables d’intrusion sur des sites agricoles et industriels.

Nous, organisations citoyennes, environnementales et paysannes, dénonçons fermement l’amendement qui vient d’être adopté ce jour en commission des finances sur le PLF, qui vise à supprimer les avantages fiscaux accordés aux associations dont les militants se rendraient coupables d’intrusion sur des sites agricoles et industriels. (1)

Si cet amendement était réellement voté en plénière, il toucherait de plein fouet l’ensemble des organisations qui dénoncent les dérives de notre système agricole et industriel, notamment via des actions de désobéissance civile. Nous appelons donc les députés à rejeter cet amendement lors du passage du texte en séance plénière.

Cet amendement est une nouvelle preuve de l’acharnement des pouvoirs publics envers les organisations de la société civile, et une nouvelle étape pour entraver nos associations qui œuvrent pour l’intérêt général.

Pour rappel, la loi “séparatisme”, votée en 2021, ouvre un champ large de restrictions imposées aux associations, remettant notamment en cause de possibles actions en justice des associations de défense de l’environnement et de lutte contre la corruption. Il y a deux semaines, c’est cette même loi qui a été évoquée par le Préfet de la Vienne pour revenir sur la subvention de la Mairie de Poitiers à un festival proposant des ateliers de désobéissance civile.
Quant à la cellule Demeter, cellule de renseignement de la gendarmerie nationale, créée en 2019 sous la pression de la FNSEA, elle est toujours bel et bien active pour “lutter contre les atteintes au monde agricole”, et en réalité museler toute voix critique du système agro-industriel.

Face à cette nouvelle tentative d’intimidation de la société civile, nous continuerons de défendre sans relâche nos libertés d’opinion et de manifestation, si essentielles face aux épreuves que nous traversons et pour la démocratie, et d’alerter les citoyennes et citoyens sur ces dérives sécuritaires.

Organisations signataires (par ordre alphabétique)

Action Non-Violente COP21
Agir pour l’Environnement
Aitec
Alofa Tuvalu
Alternatiba
Altrimenti
Amis de la Terre France
APESAC
ASPAS
Association Végétarienne de France
ATTAC France
Bio consom’acteurs
BLOOM
CFDT-Journalistes
CIWF France
CODE (Communication et Démocratie)
foodwatch France
Fondation pour la Nature et l’Homme
France Nature Environnement
Générations Futures
Greenpeace France
Humanité et Biodiversité
Les Ami.e.s de la Confédération paysanne
L214 Éthique & animaux
LPO
Maison des Lanceurs d’Alerte
Notre Affaire à Tous
Nothing2Hide
One Voice
Oxfam France
Réseau Action Climat
Sciences citoyennes
SNJ-CGT
SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires
Sud Recherche EPST – Solidaires
Terre & Humanisme
Virage Energie
VRAC France
WECF France
Welfarm

(1) – L’amendement stipule que “le bénéfice de la réduction d’impôt est exclu pour les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles et établissements industriels ou d’actes de violence vis-à-vis de professionnels.”

Bientôt plus de primates dans les laboratoires ?

Bientôt plus de primates dans les laboratoires ?

Bientôt plus de primates dans les laboratoires ?
03.10.2022
Bientôt plus de primates dans les laboratoires ?
Expérimentation animale

Alors que la Chine n’exporte plus de singes et de guenons vers les laboratoires depuis deux ans, Air France prévoit la fin de leur transport pour bientôt et l’Union européenne s’apprête à interdire l’utilisation des primates nés de parents capturés dans la nature. Des changements qui ne sont pas au goût de tout le monde…

Vendredi 18 juin à Marseille. Le congrès international FELASA 2022 est terminé, et il nous laisse un goût amer. Parmi les dernières interventions du congrès, le président du lobby européen de l’expérimentation animale a tenu à parler de la menace qui pèse sur l’utilisation des primates par les laboratoires. Une mauvaise chose, selon lui.

Les primates de première génération en captivité bientôt interdits

En effet, l’utilisation de nouveaux primates de première génération née en captivité (« F1 », c’est-à-dire dont les parents ont été capturés à l’état sauvage) sera théoriquement interdite à compter de novembre 2022, d’après un rapport de la Commission européenne rendu en 2017 à la suite d’une étude de faisabilité.

Au sein du congrès, les réactions sont mitigées, au mieux. Après tout, « quelle différence entre F1 et F2+, puisque tous sont nés en captivité et n’ont rien connu d’autre ? ». Comme si cela justifiait quoi que ce soit… Et « si la réglementation s’inquiétait des captures et voulait les décourager par cette mesure, elle aurait dû le préciser » ! Ce qu’elle fait, explicitement, puisqu’on lit dans le rapport de la Commission européenne que cette mesure vise à « mettre un terme à la capture de primates non humains à l’état sauvage à des fins scientifiques et d’élevage ».

Enfin, il ne faudrait pas que des chercheuses et des chercheurs très préoccupés du « bien-être » de « leurs » animaux s’exportent en Chine, où les conditions sont « déplorables », si l’Union européenne en venait à trop restreindre leurs sources d’approvisionnement ou à poser des limites trop strictes à ce qu’ils peuvent infliger aux primates. La préoccupation pour ce « bien-être animal » ne vaudrait donc que si la réglementation locale l’impose ?

On parlait dans le billet précédent de myopie éthique, mais elle atteint ici un tout autre niveau, et on aurait du mal à croire qu’elle n’est pas volontairement entretenue par l’industrie.

Le problème des captures

On entend même de la part d’une chercheuse que les difficultés de cohabitation pourraient justifier la capture d’individus par les élevages qui fournissent les laboratoires. Encore une moisissure argumentative dont les prémisses sont contredites par un webinaire récent organisé par la coalition Asia for Animals (dont One Voice fait partie).

Il est vrai que la cohabitation entre la population humaine et les autres primates est parfois difficile – ce qui implique des problématiques d’insécurité pour les personnes humaines, et à des maltraitances et des trafics régulièrement violents pour les primates non humains (en particulier les macaques). Mais les spécialistes de ce sujet soulignent bien que c’est l’éducation des populations humaines à la gestion des déchets et au partage de l’espace avec les autres espèces qui est primordiale pour résoudre les conflits de cohabitation, en parallèle de campagnes de stérilisation ciblée des femelles macaques.

Les captures n’ont jamais rien résolu, et ont même créé un nouveau problème : malgré des proliférations locales, les macaques à longue queue sont aujourd’hui menacés d’extinction à l’échelle mondiale. Dès les années 2000, un rapport de la CITES mentionnait le risque représenté par les captures pour ces populations de macaques. Et il ne s’y trompait pas : cette espèce a été classée « vulnérable » en 2020, puis « en danger » en 2022 sur la liste rouge de l’IUCN.

Un classement qui fait écho à l’embargo de la Chine sur les exportations de primates depuis le début de la pandémie de Covid-19, mais aussi à la décision récente d’Air France d’arrêter bientôt les transports de primates vers les laboratoires.

La bataille médiatique

Face à cette convergence de facteurs qui pourrait accélérer la fin de l’utilisation des primates en expérimentation, les médias font face à deux sons de cloche.

D’un côté, les personnes qui défendent l’expérimentation animale s’organisent au sein de leurs interprofessions pour convaincre le public et les politiques que l’utilisation des primates est absolument indispensable à la découverte de nouveaux traitements – mettant de côté le recul épistémologique qui devrait caractériser tout travail de recherche scientifique.

De l’autre, les associations et les personnes qui veulent voir la fin de l’expérimentation animale tentent comme elles peuvent d’avoir voix au chapitre, par des tribunes ou par des lettres adressées aux médias pour dénoncer le traitement unilatéral du sujet.

Le travail journalistique est très complexe. Mais le travail démocratique l’est encore plus quand des établissements publics et des entreprises privées se regroupent pour défendre des pratiques décriées par le public et reposant sur une injustice fondamentale.

Nous invitons les journalistes à nous contacter afin d’équilibrer les débats sur la base d’informations sourcées parfois difficilement accessibles.

Cet article est le dernier d’une série qui présente différents aspects du congrès FELASA 2022 :

  1. Transparence et stratégie de communication en expérimentation animale
  2. Éléments de langage et moisissures argumentatives de l’expérimentation animale
  3. L’industrie de l’expérimentation animale fait sa propagande
  4. La myopie éthique de l’expérimentation animale
  5. Bientôt plus de primates dans les laboratoires ?

One Voice en justice pour les galliformes de montagne!

One Voice en justice pour les galliformes de montagne!

One Voice en justice pour les galliformes de montagne!
30.09.2022
One Voice en justice pour les galliformes de montagne!
Chasse

Pour faire plaisir aux chasseurs, les préfets continuent de s’en prendre aux oiseaux. Plus spécifiquement à deux galliformes de montagne: les Tétras lyres dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Perdrix grises dans les Pyrénées-Atlantiques. Les audiences en référé sont prévues respectivement lundi 3 octobre au tribunal administratif de Marseille à 14h, affaire dans laquelle One Voice dépose en intervention volontaire en soutien du dossier de la Ligue pour la Protection des Oiseaux sur les Tétras lyres, et au tribunal administratif de Pau le mardi 4 octobre à 14h, où One Voice sera seule à défendre les Perdrix grises.

Les chasseurs sont caressés dans le sens du poil par les préfectures. Une habitude des services de l’État qui n’ont toujours pas compris que la société a changé et que l’exigence d’exemplarité en matière de respect de la nature et de la biodiversité est essentielle pour la population. Sous prétexte que cela s’est toujours fait ainsi, il n’est plus concevable ni tolérable de publier des arrêtés de complaisance aux chasseurs, en les justifiant, de plus, sous des prétextes clairement fallacieux.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice:

“Les chasseurs sont perpétuellement en train d’essayer de repousser les limites de leur loisir mortifère. Mais il n’est pas concevable de laisser des animaux pourtant inscrits sur la liste des animaux à protéger se faire tirer dessus! Les rapports ne manquent pas, qui confirment ce que nous clamons depuis des dizaines d’années: les animaux disparaissent de la planète, ce qui est extrêmement préoccupant pour nous tous. Nous ne pouvons pas laisser faire en restant les bras croisés.”

Urgence à sauver les Perdrix grises des Pyrénées-Atlantiques!

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques n’a pas ménagé ses efforts pour plaire aux chasseurs. L’arrêté que nous contestons et cherchons à faire suspendre en urgence leur permet actuellement d’abattre quatre perdrix chacun dans le massif montagnard, pour la campagne 2022-2023. Mais ce qu’a omis de mentionner la préfecture dans son arrêté est, ni plus ni moins, le nombre de chasseurs et le nombre maximal autorisé de perdrix abattues!

Si l’on prend donc le texte au pied de la lettre, et alors même que l’espèce est protégée au niveau européen par la directive Oiseaux, il serait théoriquement possible d’éradiquer ces animaux du département, si tant est qu’il y ait un nombre de chasseurs “suffisant”! Un scandale de plus quand on sait que la population de ces oiseaux est d’ores et déjà en constante diminution dans le massif des Pyrénées, et classée “quasi menacée”. Le moindre coup de fusil sur l’une de ces Perdrix grises, c’est donc également un coup fatal porté à l’espèce tout entière.

Au secours des Tétras lyres en sursis…

Quant aux Tétras lyres des Alpes de Haute-Provence, la préfecture a autorisé, alors que l’espèce est “vulnérable” en région Rhône-Alpes et elle aussi “quasi menacée” en France depuis 2016, l’abattage de quarante-deux d’entre eux! Une aberration, quand on comprend que la raison invoquée pour délivrer cette autorisation est le succès reproducteur de ces oiseaux pour l’année en cours. Mais… n’est-ce pas exactement l’inverse de l’effet escompté par les efforts constants de conservation de l’espèce mis en œuvre? Comme dans tant d’autres dossiers, on est face à des services préfectoraux totalement déconnectés de l’urgence climatique et, dans ce cadre, également de la nécessaire protection de la faune sauvage.

Les animaux se meurent de l’inertie et de la vision court-termiste de notre administration, renforcée dans ses réflexes conservateurs par un lobby de la chasse très ancré dans les réseaux locaux. Pour faire avancer la cause animale et défendre les oiseaux et l’ensemble des animaux, One Voice ne cédera pas un millimètre de terrain.