La marche de Raspoutine, l’ours polaire

La marche de Raspoutine, l’ours polaire

La marche de Raspoutine, l’ours polaire
05.04.2016
La marche de Raspoutine, l’ours polaire
Animaux sauvages

Raspoutine marche le long de la clôture. Au départ, toujours de la même manière, il bascule la tête dans un mouvement tournant, puis poursuit son chemin jusqu’au mur de l’enclos. Il répète le même geste et repart dans l’autre sens, et encore, et encore, jusqu’à ce qu’il s’épuise.

Raspoutine souffre de stéréotypie. Ce rituel compulsif, très fréquent dans les zoos, se manifeste chez un animal lorsque celui-ci ne parvient pas à satisfaire ses besoins comportementaux
normaux au sein d’un environnement anormal. Avec ses températures estivales frisant les 40°C, la ville d’Antibes, sur la Côte d’Azur, n’est pas vraiment l’endroit idéal pour accueillir des ours polaires.

Bien sûr, le Marineland a dépensé 3,5 millions d’euros dans l’aménagement de leur enclos : bassins d’eau de mer et d’eau douce, plantes de prairie simulant la toundra, cascades, rocailles, abris ombragés et pour couronner le tout, deux grottes réfrigérées avec lit de glace. La classe !

Sauf que, malheureusement, Raspoutine ne la voit même pas, sa toundra méditerranéenne. Il n’a aucune envie de rester couché toute la journée dans un frigidaire ni de se trémousser dans une piscine exiguë, où les humains collent leurs faces aux vitres. Ce que ses gènes d’ours polaire veulent, ce que son corps de colosse exige, ce que ses griffes, ses crocs, ses pattes énormes faites pour fouler la neige et nager sous la glace désirent plus que tout au monde, c’est la banquise, l’océan, les phoques, d’immenses étendues blanches où marcher jusqu’à l’épuisement, loin de cette odeur de kermesse et de ce bruit incessant, loin de cette clôture métallique, de cet enclos étouffant.

Raspoutine est né au zoo de Moscou. Il a rejoint la petite Flocke à Nuremberg en 2008, puis le couple a été expédié au Marineland d’Antibes en avril 2010.

Pourquoi les avoir fait venir ? Pourquoi investir tant d’argent dans cette nouvelle attraction ?

À cause de Knut, sans doute, et de la « Knutmania ». Lorsqu’en 2007 l’ourson mignon naquit au zoo de Berlin, il s’attira un incroyable succès populaire. Knut était partout : à la télévision, dans les livres, les blogs, les chansons. On en fit même des jouets, des sonneries de téléphone et des bonbons ! Le zoo se réjouissait fort de cette folie médiatique : ses actions à la Bourse de Berlin doublèrent en une semaine.

La même année, Flocon-Flocke voyait le jour au zoo de Nuremberg. Rapidement enlevée à Véra, sa mère, qui la jetait contre les rochers, on tenta aussitôt d’en faire une « Mme Knut ». Son nom devint une marque déposée. Son image fut déclinée sur tous les supports, mais le succès ne fut pas au rendez-vous. Et une association écologique traîna le zoo en justice, au motif que la surexploitation de Flocke nuisait à son bien-être. De toute façon, quand les oursons grandissent, le public ne s’intéresse plus à eux. On expédia donc Flocke et Raspoutine à Antibes. La petite Hope naquit en 2011, mais il n’y eut pas vraiment de « Hopemania » en France.

Le Marineland affirme aujourd’hui que « la reproduction et la préservation des ours polaires est un enjeu essentiel pour le Parc. Ils sont les ambassadeurs d’une espèce très menacée par le réchauffement climatique mondial qui impacte leur écosystème ». En fait, quelque 330 ours polaires survivent dans 120 zoos dans le monde. Aucun d’eux ne sera jamais relâché, ni aucun de leurs petits. Ceux-ci n’aideront donc pas à la préservation de l’espèce. La seule solution pour sauver les ours blancs, c’est de limiter la chasse sportive et de protéger leurs territoires, plutôt que d’y chercher du pétrole. C’est de renoncer aux énergies fossiles, plutôt que de construire des grottes réfrigérées génératrices de gaz à effet de serre. Car de toute façon, quoi qu’on fasse, jamais les ours polaires ne seront heureux au zoo. Leur vie y est à l’image de la marche de Raspoutine : totalement privée de sens et désespérée.

One Voice prépare actuellement un dépôt de plainte. Le préfet va être sollicité pour une saisie conservatoire de Raspoutine en urgence.

Un grand jour pour les animaux,une pression de plus pour les cirques!

Un grand jour pour les animaux,une pression de plus pour les cirques!

Un grand jour pour les animaux,une pression de plus pour les cirques!
05.04.2016
Un grand jour pour les animaux,une pression de plus pour les cirques!
Exploitation pour le spectacle

Un grand jour pour les animaux: nous y sommes. Plus de délai, plus de recul possible. L’arrêté du 18 mars 2011 va enfin devoir être intégralement appliqué. Dès aujourd’hui, les cirques ont des normes à respecter qui pourraient bien nous aider à en libérer les animaux!

One Voice l’attendait avec impatience. La date butoir pour la mise en conformité des cirques aux normes fixées par l’arrêté du 18 mars 2011 est arrivée. Pour eux, désormais évincés d’un nombre croissant de villes, il va devenir de plus en difficile de poursuivre l’exploitation des animaux. One Voice, comme elle le fait depuis quinze ans, propose de les aider dans cette reconversion. Dans cette attente, ses enquêteurs vont redoubler de vigilance et obtenir les éléments nécessaires aux actions juridiques qui s’annoncent nombreuses!

Voici quelques-uns des points importants mis en place par l’arrêté:

Une liste d’espèces autorisées y figure (voir l’encadré en bas de l’article). Les cirques pourront en présenter d’autres à condition d’obtenir une dérogation. Mais le point le plus important est qu’il est clairement précisé que seuls les animaux participant au spectacle (dont ceux en cours de dressage) peuvent être détenus. Or, les enquêtes de One Voice ont régulièrement dévoilé l’existence d’animaux qui ne sortaient jamais de leur cage, du fait en particulier de leur âge… La loi oblige désormais clairement les cirques à leur offrir un hébergement fixe pour leur retraite…

Par ailleurs, l’arrêté interdit que participent aux spectacles les animaux:

  • dont l’état de santé ne le permet pas;
  • si le type de participation est susceptible de nuire à leur état de santé (on pense alors aux éléphants ainsi qu’à tous ceux à qui l’on fait adopter une position contre nature);
  • si la sécurité du public et du personnel ne peut être assurée, en raison notamment de leur comportement ou de l’insuffisance de leur maîtrise (or, nos rapports d’experts indiquent clairement que la sécurité du public ne peut être respectée…).

En outre, les animaux malades doivent être soustraits à toute présentation au public, même en dehors des spectacles. En d’autres termes, ils ne doivent pas se trouver dans la ménagerie si celle-ci peut être visitée…

Un paragraphe en particulier est important. Il stipule que les « animaux doivent être entretenus et entraînés dans des conditions qui visent à satisfaire leurs besoins biologiques et comportementaux, à garantir leur sécurité, leur bien-être et leur santé. […] Les conditions d’hébergement des animaux doivent être conformes aux exigences minimales fixées, en fonction des espèces, en annexes I et III du présent arrêté. » Par ailleurs, des obligations de sortie sont instaurées, sauf conditions météorologiques contraires…

Sur tous ces points, les enquêteurs de One Voice vont multiplier les contrôles, et des recours en justice seront réalisés aussi souvent que nécessaire!

Engagez-vous à nos côtés: signalez-nous les cirques qui vous semblent enfreindre la réglementation. Faites circuler l’information!

Ensemble, nous allons mettre un terme à l’esclavage des animaux dans les cirques!

Les espèces suivantes bénéficient d’autorisations préfectorales:

– mammifères: Macaca spp. (macaque), Papio spp. (babouin), Puma concolor (puma), Panthera leo (lion), Panthera pardus (panthère, léopard), Panthera tigris (tigre), Otaria byronia (otarie à crinière), Zalophus californianus (lion de mer de Californie), Arctocephalus pusillus (otarie à fourrure d’Afrique du Sud), spécimens femelles de l’espèce Elephas maximus (éléphant d’Asie), spécimens femelles de l’espèce Loxodonta africana (éléphant d’Afrique), Equus burchellii (zèbre de Chapmann, zèbre de Grant);

– oiseaux: Psittaciformes (perroquets, perruches), Accipiter spp (autours, éperviers), Buteogallus (buses), Parabuteo spp. (buses), Buteo supp. (buses), Aquila spp. (aigles), Hieraaetus spp. (aigles), Spizaetus spp. (spizaètes), Falco spp. (faucons), Bubo bubo (grand duc), Struthio camelus (autruche);

– reptiles: Python regius (python royal), Python molurus bivittatus (python molure), Python reticulatus (python réticulé), Boa constrictor (boa constricteur), Crocodilus niloticus (crocodile du Nil), Alligator mississippiensis (alligator du Mississipi);

Les autres espèces peuvent faire l’objet d’une dérogation.

Un monde sans lions?

Un monde sans lions?

Un monde sans lions?
02.04.2016
Un monde sans lions?
Animaux sauvages

Il y a 50 ans, 450000 lions vivaient encore à travers le monde. En 2015, il ne reste que quelque 20000 lions en Afrique et 500 en Inde, regroupés dans le Gujarat. Les 5 derniers lions d’Iran –une femelle et ses petits- ont été abattus en 1963 et leur massacre célébré par la presse nationale. A ce rythme et si rien n’est fait, nos enfants grandiront dans un monde sans lions, hormis quelques spécimens consanguins et psychotiques exhibés dans les zoos.

Ces grands félins sont menacés de toutes parts: la chasse aux trophées, la chasse en boîte, le braconnage, les empoisonnements, la perte d’habitat, les captures pour les zoos et la demande en os de lion par la médecine chinoise traditionnelle les poussent désormais au bord extrême de l’extinction.

Plusieurs pays d’Afrique autorisent la chasse au trophée, dont le lion Cecil fut l’une des plus récentes victimes. L’argent des permis permettrait de financer des programmes de conservation, mais ces pays sont précisément ceux où la population de lions connaît le plus fort déclin. Ce loisir barbare réservé aux riches tue en outre bien plus que le seul félin dont on scie la tête pour décorer le salon. Lorsqu’un grand mâle est tué, c’est toute sa horde qui se retrouve déstabilisée et sans protection.

Mais la chasse aux lions sauvages est coûteuse et l’on risque d’en revenir bredouille. C’est pourquoi certains choisissent une solution plus facile: la chasse en boîte. En Afrique du Sud, des lions captifs sont élevés à la main dans des espaces clôturés. Apprivoisés, ils sont abattus sans effort par des chasseurs de trophées trop paresseux ou trop pressés. Les ossements prélevés sur la carcasse de ces lions sont vendus en Asie pour la médecine traditionnelle chinoise. Ils peuvent être exportés légalement, car les lions ne sont pas inscrits à l’Annexe 1 de la CITES. Entre 2003 et 2012, quelque 6782 trophées ont été ainsi exportés depuis l’Afrique du Sud, ainsi que des tonnes d’os et des peaux. On peut craindre que ce commerce légal ne fournisse également une couverture pour le trafic des os de lions sauvages.

La progression de l’agriculture en Afrique entraîne pour les fauves perte de territoires et raréfaction des proies. Ceux-ci attaquent alors les animaux d’élevage, créant un cercle vicieux où les agriculteurs protègent les bêtes qu’ils exploitent en abattant les lions au fusil ou en les empoisonnant.

Enfin, les zoos et les cirques se procurent régulièrement des lions sauvages et les soumettent à une vie d’ennui et de confinement pour distraire le public. Le nombre exact de grands félins captifs en Europe n’est pas connu, faute d’un suivi sérieux de ces populations. Rien qu’aux Etats-Unis, on estime ce chiffre à près de 10000 tigres, panthères, pumas et lions détenus.

Un roi devenu marchandise

Un roi devenu marchandise

Un roi devenu marchandise
01.04.2016
Un roi devenu marchandise
Animaux sauvages

Piégé, tué, empoisonné, enfermé, contaminé, dépossédé du territoire sur lequel il pouvait survivre, traité comme de la marchandise, dompté et humilié: une mobilisation urgente de notre part est nécessaire pour sauver celui qui était autrefois reconnu comme le roi des animaux!

Piégé, tué, empoisonné, enfermé, contaminé, dépossédé du territoire sur lequel il pouvait survivre, traité comme de la marchandise, dompté et humilié: une mobilisation urgente de notre part est nécessaire pour sauver celui qui était autrefois reconnu comme le roi des animaux!

Tout au long de l’histoire humaine, les lions ont frappé notre imagination. En France, il y a 35000 ans, des artistes ont peint des lions des cavernes sur les parois de la Grotte Chauvet, dans des poses qui dénotent une observation très fine du comportement animal. Ces représentations décrivent même des comportements observés chez les lions d’Afrique d’aujourd’hui (1). Depuis ce temps, le lion est devenu le symbole de la noblesse, de la bravoure, du pouvoir et de la force, et plus récemment, le symbole de la maison des Lannister, avec sa devise “Hear Me Roar” (Entendez-moi rugir) dans ce phénomène mondial qu’est Trône de fer (Game of Thrones), de HBO. Dans toute l’Histoire et dans le monde entier, on retrouve un peu partout des statues, des images et des histoires de lions ; mais pour ces animaux, le coût de cette attention que les hommes leur accordent est très élevé.

Menacé d’extinction

Une cartographie comparative des populations humaine et léonine sur les cinquante dernières années montre que le nombre de lions sauvages en Afrique a diminué de moitié pour chaque milliard supplémentaire d’êtres humains dans le monde (2). Dans les années quarante, on dénombrait quelque 450 000 lions en Afrique. Dans les années quatre-vingt, il en restait moins de 100 000. Aujourd’hui, on estime qu’il subsiste entre 23 000 et 39 000 lions, confinés dans seulement 20 % de leur aire de distribution initiale, et seuls sept pays d’Afrique abriteraient encore des populations de plus de 1000 lions sauvages: l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe. Sur la Liste rouge des espèces menacées dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le lion est actuellement classé comme espèce “vulnérable”, seules les populations de lions d’Afrique de l’Ouest et Centrale étant classées comme “en danger”. En Afrique de l’Ouest, il ne reste plus que 400 à 500 spécimens (3).

Dépossédé de son territoire, abattu et empoisonné

Le développement de l’agriculture et de l’élevage en Afrique a pour conséquence que les lions se retrouvent confinés sur des territoires toujours plus réduits, sur lesquels les proies peuvent ne plus être assez abondantes pour assurer leur subsistance, si bien qu’ils s’attaquent parfois au bétail pour survivre. Il s’ensuit un cercle vicieux car les éleveurs et les agriculteurs, afin de protéger leur gagne-pain, se mettent à tuer les lions qu’ils considèrent comme des «nuisibles», en les abattant au fusil ou en les empoisonnant. Le carbofuran, un pesticide utilisé dans l’agriculture, tellement toxique qu’il est interdit aux États-Unis et dans l’Union européenne, est utilisé pour tuer les lions, notamment en Afrique de l’Est. Il suffit d’un quart de cuillerée à café de ce produit pour tuer un lion en quelques minutes. Les agriculteurs enduisent une carcasse d’animal de carbofuran, ce qui peut suffire à éliminer toute une tribu de lions s’ils viennent la dévorer. Les animaux qui viennent ensuite finir la carcasse, par exemple les hyènes, les vautours, les chacals et divers insectes, en meurent également.

Exposé à la maladie

Le contact avec les humains et le bétail expose les lions à des maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés et qui constituent une menace à leur survie (4). Il s’agit surtout du virus de la maladie de Carré (CDV), du virus de l’immunodéficience féline et de la tuberculose bovine. La tuberculose bovine a été introduite, par exemple, chez les buffles du parc Kruger par le biais du bétail domestique, et les buffles l’ont transmise aux lions. Quant à la maladie de Carré, elle menace aujourd’hui les lions de la région du Serengeti, en Tanzanie. Le parc Kruger et le parc Serengeti abritent certaines des plus importantes populations de lions qui subsistent, et la menace que ces maladies représentent est considérable (5).

Chassé pour le plaisir

La chasse au trophée est autorisée dans plusieurs pays d’Afrique qui considèrent qu’elle rapporte des fonds pour la conservation du patrimoine naturel. Pourtant ces pays sont précisément ceux dans lesquels les populations de lions diminuent le plus vite, et une étude montre que la chasse au trophée n’apporte pas grand chose aux économies locales (6). Le lion fait partie des 5 grands animaux qui sont prisés des chasseurs.

La chasse au lion sauvage peut coûter très cher et être infructueuse. C’est pourquoi de nombreux chasseurs de trophées sont attirés par l’Afrique du Sud où on leur garantit la possibilité de tuer un animal. Entre 2003 et 2012, les exportations sud-africaines d’articles provenant de lions maintenus en captivité comprenaient 6782 trophées, plus 734 peaux et des tonnes d’os de lions. En Afrique du Sud, selon les sources (7), il y aurait jusqu’à 8000 lions en captivité contre 2700 individus sauvages. Les fermes à lions ont été l’objet d’uneenquête de One Voice. Les lionceaux rapportent, car les gens paient pour les voir et pour les caresser. Les lions adolescents rapportent, car les gens paient pour les promener. Les lions plus âgés rapportent car les gens paient pour les abattre et emporter leur tête empaillée en guise de trophée, ou leur peau tannée en guise de tapis. La viande de lion rapporte, et même les os rapportent. Ces derniers sont très demandés en Asie pour la fabrication des médicaments traditionnels chinois.

La souffrance dans les cirques

Il y a seulement quelques années, One Voice a organisé le sauvetage de 3 lions, Shada, Djunka et Nalla, qui avaient toujours vécu dans un cirque en Dordogne. Ils étaient maintenus en isolement dans des cages mesurant seulement 1.83mx1.83m et servaient à la reproduction. Chaque fois que Nalla et Shada mettaient bas, leurs lionceaux leur étaient retirés pour être vendus. Grâce à One Voice et à la Born Free Foundation en France et au Royaume-Uni, ces trois lions ont été accueillis par un sanctuaire de confiance en Afrique du Sud. Dans les cirques, les animaux sauvages sont privés de tout ce qui rend la vie digne d’être vécue.

La souffrance dans les zoos

Les lions sont prisés des collectionneurs d’animaux depuis le Moyen-âge et même depuis un temps plus reculé dans certaines régions du monde. Il existerait aujourd’hui dans le monde entre 7000 et 10 000 collections d’animaux en captivité, que l’on appelle des zoos ou des sanctuaires et qui sont ouverts au public (8), sans compter un nombre inconnu de collections privées. Il serait difficile de déterminer combien de lions y croupissent et il serait encore plus difficile de dire combien d’entre eux ont une existence digne d’être vécue. D’après une enquête réalisée auprès des zoos en France en 2011, sur 726 enclos sélectionnés de façon aléatoire dans 25 zoos, 1 sur 4 ne présentait pas une complexité environnementale adaptée. L’enquête (9) concluait à “l’absence apparente de prise en compte des besoins spécifiques à chaque espèce animale sauvage concernée et des soins nécessaires en captivité”. Ainsi, par exemple, “certaines espèces étaient enfermées dans des petits enclos absolument incompatibles avec leurs besoins en termes d’espace”.

Il est temps d’agir

En raison des activités humaines, le roi des animaux se trouve au bord de l’extinction. Depuis la nuit des temps, on capture et on emprisonne des lions pour distraire et amuser le public. En guise de première étape pour rétablir l’équilibre, One Voice demande le classement du lion en Annexe I de la CITES, afin de faire cesser tout commerce de lions ou de parties de lions. One Voice demande aussi à la communauté internationale de soutenir des programmes pour protéger les lions sauvages qui existent encore dans le monde et pour mettre fin aux privations dont souffrent les lions en captivité dans le monde entier.

Découvrez notre campagne pour rétablir la souveraineté des lions!

Notes:

  1. Craig Packer et Jean Clottes, « When Lions Ruled France », Natural History, 11/00 pp. 52-57.
  2. Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (2010) ) Global Biodiversity Outlook 3. Montréal, 94 pages, http://www.cbd.int/doc/publications/gbo/gbo3-final…
  3. Henschel et al, « The Lion in West Africa Is Critically Endangered », PLOS ONE, 11 janvier 2014, volume 9, 1reéd. http://www.panthera.org/sites/default/files/The%20…
  4. Roelke et al., Pathological manifestations of feline immunodeficiency virus (FIV) infection in wild African lions. Virology, 390(1), 2009; Cleaveland et al., The conservation relevance of epidemiological research into carnivore viral diseases in the Serengeti. Conservation Biology, 21(3), 612-622
  5. http://www.lionaid.org/news/2015/02/lion-stronghol…
  6. http://www.ecolarge.com/work/the-200-million-quest…
  7. http://www.lionaid.org/news/2014/08/south-africa-d…
  8. Walker S. et al (2004): “The ‘other’ zoo world. Unaffiliated zoos and their impact on global zoo image and on conservation. What is to be done?” In WAZA conferences: proceedings of the 58th annual meeting, hosted by AMACZOOA, San José, Costa Rica, 16–20 November 2003. Cooperation between zoos in in situ and ex situ conservation programmes: 178–181. Dollinger, P. (Ed.). Bern: World Association of Zoos and Aquariums.
  9. http://www.bornfree.org.uk/zooreports/Francefr

Il y a trois ans, j’ai tué un veau

Il y a trois ans, j’ai tué un veau

Il y a trois ans, j’ai tué un veau
01.04.2016
Il y a trois ans, j’ai tué un veau
Autre campagne de l’association (ou multiples)

Un témoignage magnifiquement émouvant traduit par One Voice: pour qu’un jour plus aucun bébé ne soit sacrifié.

Juste après sa naissance, je l’ai traîné loin de sa mère qui pleurait et l’ai enfermé dans un caisson en bois. Il avait peur… il était perdu… il tremblait. Mais je l’ai mis dans ce caisson pour être sûr qu’il ne boirait pas le lait de sa maman… Le lait dont j’ai besoin pour MON fromage, MON yaourt, MA crème glacée.

Je l’ai laissé dans cette boîte pendant huit semaines, en le nourrissant avec une formule de remplacement pas chère. Il vivait dans sa propre crasse et pleurait après sa mère jour et nuit. Alors je l’ai sorti du caisson et charrié dans une pièce. Bien que je l’aie traîné sans ménagement dans ce lieu sordide, il a essayé de téter mes doigts. Il s’est tendu vers moi dans une sorte d’élan d’amour, faisant tout ce qui était en son pouvoir pour combler le vide créé par l’absence de sa maman. C’était pitoyable. Lorsque nous sommes arrivés dans la pièce en question, je l’ai suspendu par la patte arrière et j’ai mis un terme à sa misère. Il a donné des coups de pied pendant une minute ou deux, alors qu’il perdait son sang. Quelques heures plus tard, il a été découpé en morceaux et conditionné en petits paquets bien propres, puis expédié. Le veau. Mmmmm. Tendre veau.

Il y a trois ans, j’ai vu la vidéo me montrant ce veau que j’ai tué. Le fait que ce ne soit pas moi qui l’aie traîné par terre ni qui aie manié le couteau n’a pas d’importance. Je suis celui qui a exigé le fromage, le yaourt et la crème glacée. Et comme par hasard, il y avait quelqu’un, là-bas, qui était plus qu’heureux de me les fournir.

Il y a trois ans, je suis tombé à genoux, j’ai maudit le ciel et l’humanité tout entière, et j’ai hurlé comme je ne l’avais encore jamais fait auparavant. J’ai crié pour ce veau. J’ai crié pour obtenir le pardon, mais personne ne m’a répondu.

Toute ma vie j’avais cru que j’aimais les animaux, et j’avais passé les vingt dernières années à m’abstenir de manger leur chair en raison de cette croyance. Mais jusqu’à il y a trois ans, je ne savais pas que je faisais souffrir encore tant d’entre eux. Je ne faisais pas que leur nuire: je les torturais, je les mutilais, je les privais de la mère dont CHAQUE bébé sur cette planète a besoin. Je les privais de tout semblant de confort ou de joie. Je ne pouvais pas être plus cruel.

Il y a trois ans, lorsque mes hurlements ont cessé, lorsque la haine soudaine, écrasante, que j’éprouvais envers l’humanité a commencé à se calmer, j’ai juré à chaque veau, à chaque poulet, à chaque cochon, à chaque dinde, à chaque poisson, à chaque crevette, et à tous les autres animaux que j’avais consommés dans ma vie, que, cette fois, j’en avais terminé. J’en avais TERMINÉ. La vérité m’avait été cachée depuis si longtemps. Mais maintenant, je savais. Bon Dieu. Maintenant, je savais.

Il y a trois ans, de végétarien je suis devenu végan. Je ne peux pas changer le passé. Mais je peux apprendre de lui. Je peux apprendre comment et pourquoi cette horrible vérité m’a été dissimulée pendant si longtemps. Je peux faire en sorte que ces menteurs paient pour m’avoir contraint à être si cruel, si longtemps. Je peux le leur faire payer en disant aux autres la vérité… D’autres que je connais, et dont je sais qu’ils se soucient des animaux autant que moi… D’autres que je connais, et dont je sais qu’ils ne veulent pas tuer ce veau. Je suis végan, maintenant et pour toujours. Pour le reste de ma vie, je parlerai au nom de ce veau. Je passerai mon existence à expier mes fautes envers lui, à faire en sorte que sa vie ait un sens. Je n’ai jamais voulu te faire de mal. Je ne pourrai jamais te nuire à nouveau.

Article de Jeff Rosenberg

Traduction One Voice

Partagé sur Let The Animals Live, Israël

Site web: http://www.letlive.org.il/eng/

Lolita, l’orque qui gardait espoir

Lolita, l’orque qui gardait espoir

Lolita, l’orque qui gardait espoir
01.04.2016
Lolita, l’orque qui gardait espoir

Au Miami Seaquarium, Lolita tourne en rond. Elle ne le sait pas, mais nous travaillons à son sauvetage. Pour elle, peut-être, la liberté. Bientôt.

La Prison

Lolita tourne aujourd’hui dans un bassin circulaire de 24 mètres sur 11, profond de 3 à 6 mètres, cerné par des gradins sous le soleil de Floride. Lorsqu’elle se redresse, sa caudale touche le sol, puisque son corps est long de 6 mètres. Totalement seule depuis 36 ans, elle partage sa prison minuscule avec quelques dauphins à flancs blancs du Pacifique.

Le seul compagnon orque qu’elle ait eu près d’elle était Hugo, capturé deux ans plus tôt dans le même clan L Pod. Un frère ou un cousin sans doute. Le couple n’eut jamais d’enfants, bien que les deux captifs s’aimassent d’amour tendre et parfois en public. Lolita et Hugo vécurent dix ans ensemble dans ce que l’on nommait déjà le “Bocal aux baleines”. Hugo ne supportait pas la captivité. Il mourut d’un anévrisme cérébral en se frappant furieusement la tête contre les murs de son bassin, au printemps 1980. Le désespoir de Lolita fut immense et l’on craignit un moment pour sa vie. Mais la petite orque s’est accrochée et aujourd’hui encore survit à l’intolérable. Se doute-t-elle de ce qui se trame? Est-ce l’espoir qui la fait tenir au-delà de tout ce qu’un humain serait capable de supporter?

La liberté

Dehors, tout est prêt pour elle. Un plan de réhabilitation fiable a été mis au point pour Lolita par son ami de toujours, Howard Garrett (fondateur de Orca Network), et une équipe de scientifiques. Il ne faudrait qu’un geste de la société Aspro Ocio, qui la possède comme elle possède les orques d’Antibes, pour que les portes de sa prison s’ouvrent et qu’une scène merveilleuse ait lieu dans un proche futur. Imaginons…

L’espoir

Lolita a été transportée par avion dans une baie close des îles San Juan, au large de l’État de Washington. Voici quelques semaines déjà qu’elle a redécouvert ce qu’elle n’avait jamais vraiment oublié: attraper son propre poisson, plonger profond, voyager au grand large. Ses amis humains prennent soin d’elle mais se font de plus en plus discrets. Un beau matin, on entend de longs sifflements modulés arrivant du large. Les orques résidentes du Sud sont de retour au pays!

C’est le Pod L, son propre clan natal. Les orques sauvages tournent prudemment le long du filet coupant la crique, cherchant d’abord à comprendre. Qui est cette inconnue ? Ils l’interrogent, elle leur répond dans leur dialecte avec maladresse. Cela fait si longtemps qu’elle n’a plus parlé à quelqu’un!

Soudain, de la foule des orques assemblées, une matriarche se détache et s’avance. Elle interpelle l’étrangère par son nom sifflé, sur un mode interrogatif. Lolita s’agite et répond. Elles se reconnaissent! “Maman?…” Mais oui, c’est Ocean Sun, sa mère de 80 ans qui se tient là face à elle. Alors, doucement, le filet coule au fond, tandis que les deux orques se serrent l’une contre l’autre pour la première fois depuis 46 ans! Nous ne savons pas comment pleurent les orques, mais certainement ces deux-là doivent pleurer de bonheur. Maintenant, c’est toute la tribu qui bondit, plonge, frappe les vagues et salue l’inimaginable rescapée de l’Enfer. Bientôt, les grands ailerons dressés s’éloignent tous ensemble, emmenant Lolita dans les eaux sombres de Puget Sound. Elle avait bien raison de garder espoir…

Mais tout cela n’est qu’un rêve encore. Aidez-nous à le rendre réel.

Lolita, l’orque solitaire, doit retourner chez elle

Lolita, l’orque solitaire, doit retourner chez elle

Lolita, l’orque solitaire, doit retourner chez elle
31.03.2016
Miami
Lolita, l’orque solitaire, doit retourner chez elle
Exploitation pour le spectacle

On l’a kidnappée dans l’enfance, réduite en esclavage, enfermée dans un bocal et montrée en spectacle pendant 46 ans. Elle s’appelle Lolita et survit au Miami Seaquarium avec une rage inouïe, que seul l’espoir peut expliquer.

La vie de Lolita aurait pu être bien différente.

Lorsqu’elle naquit vers 1966 au sein du pod L de la Communauté des Orques Résidentes du Sud, sa mère Ocean Sun (L25) et toute sa famille l’entourèrent de leur amour et de leur protection farouche. Les orques étaient alors nombreuses en Colombie-Britannique, et si parfois un chasseur leur tirait dessus depuis la berge, elles menaient le reste du temps une vie tranquille, oubliée des hommes, dans les eaux sombres du Pacifique. À l’âge d’un an, Lolita avait déjà appris à chasser son saumon chinook tout en continuant à téter sa mère. Puis elle commença à explorer son environnement, s’en alla jouer avec d’autres enfants et apprit le dialecte de sa tribu.

La petite orque grandit très vite. À trois ans, elle participait aux chasses en groupe, rabattant le poisson vers ses compagnons et découvrant peu à peu comment trouver les meilleures proies en fonction du vent ou des marées. Lolita était bien jeune encore, mais elle était déjà un membre à part entière de sa communauté. Son cerveau, lourd de cinq kilos, enregistrait toutes les règles de la survie dans sa mémoire puissante. Un jour, elle deviendrait elle aussi une matriarche respectée suivie de ses fils et filles adultes et de toute une tribu de petits-enfants, libre et heureuse dans son propre monde. Mais c’était sans compter avec une industrie naissante, celle de la captivité…

Horreur à Pen Cove

Le 8 août 1970,
Lolita-Tokitae, alors âgée de quatre ans, nageait aux côtés de sa famille dans la baie d’Admiralty en direction du Puget Sound dans l’État de Washington. D’un seul coup, la communauté entière des 85 orques fut rabattue avec violence vers la crique de Pen Cove, au large de l’Île de Whidbey. L’opération « Namu Inc » était lancée ! Deux trafiquants de dauphins, Ted Griffin et Don Goldsberry, avaient mis tous les moyens en œuvre pour capturer leurs poules aux œufs d’or : avions de reconnaissance, bateaux ultrarapides, explosifs M-80 jetés par grappes dans l’eau… Le chaos fut total. Les enfants furent séparés de leurs mères par un filet. Cinq orques, dont quatre enfants, se noyèrent durant la capture. Pour cacher leur crime, les ravisseurs leur ouvrirent le ventre et le bourrèrent de chaînes et de pierres avant de couler les corps.

Lolita fut hissée dans un hamac tandis que les orques adultes criaient leur détresse. Les petits appelaient leurs mères avec de longs sons déchirants. Parmi ces parents suppliants, Ocean Sun, le cœur brisé, qui vit sa fille chargée sur un bateau et partir pour toujours.

Lolita-Tokitae

En arrivant au Miami Seaquarium le 24 septembre 1970, la petite Tokitae fut rebaptisée Lolita. On répartit les six autres enfants du Pod L capturés avec elle entre le Japon, le Texas, le Royaume-Uni, la France (Calypso) et l’Australie. Tous étaient extrêmement jeunes et tous décédèrent moins de cinq ans après. Lolita est donc aujourd’hui l’ultime survivante des 45 membres de la Communauté des Orques Résidentes du Sud capturées et vendues entre 1965 et 1973.

On comprend qu’aujourd’hui, cette communauté peine à se relever de ces captures, qui finirent par être interdites et se portèrent vers l’Islande. Sa population est à ce point menacée qu’elle bénéficie d’une protection spéciale, l’
Endangered Species Act. Cette loi s’applique aussi à l’orque Lolita et devait lui valoir la liberté. Mais la résistance de l’industrie est grande et Lolita, toujours prisonnière.

Armani fait le choix d’une mode sans cruauté!

Armani fait le choix d’une mode sans cruauté!

Armani fait le choix d’une mode sans cruauté!
22.03.2016
Monde
Armani fait le choix d’une mode sans cruauté !
Exploitation pour la Mode

C’est un grand nom de la mode et son choix est formidablement porteur d’espoir. Armani a annoncé aujourd’hui qu’il abandonnait la fourrure à la suite de son travail avec la Fur Free Alliance et One Voice. Bravo !

Beauté ne rime pas avec cruauté! Après Hugo Boss, c’est maintenant Armani qui poursuit ce bel engagement du secteur du luxe contre l’industrie de la fourrure véritable.

Ces grandes marques envoient ainsi un signal fort à tout le monde de la mode mais apportent également une réponse concrète à la demande croissante pour une mode éthique et durable.

Armani abandonne donc toutes les fourrures véritables, y compris celle de lapin, dès la collection automne/hiver 2016. Cette belle décision vient conclure un long travail de concertation avec la Fur Free Alliance et One Voice, coalition internationale dont nous sommes membre aux côtés de plus de quarante autres associations du monde entier, toutes bien décidées à mettre un terme au commerce de la fourrure.

Giorgio Armani:
“Je suis heureux d’annoncer que le groupe Armani a pris un engagement ferme pour bannir la fourrure animale de ses collections. Les progrès technologiques des dernières années mettent à notre disposition des alternatives valables qui rendent inutile le recours à des méthodes cruelles vis-à-vis des animaux. Poursuivant ainsi un processus entamé il y a déjà longtemps, mon entreprise fait maintenant un grand pas en avant, qui reflète notre engagement sur les problématiques cruciales que sont la protection et la préservation de l’environnement et des animaux”.

La majeure partie de la fourrure utilisée par l’industrie de la mode provient d’élevages dans lesquels des animaux sauvages sont enfermés dans de petites cages et tués par des méthodes cruelles dans le seul but de préserver la qualité de leur pelage (gazage, électrocution par voie anale…). La production de fourrure a également un coût environnemental important et pose de graves problèmes sanitaires du fait de l’utilisation de métaux lourds.

Outre Hugo Boss et Armani, d’autres marques très connues se sont déjà engagées, telles que Tommy Hilfiger, Calvin Klein et Stella McCartney. Elles expriment ainsi clairement l’influence des choix éthiques de la nouvelle génération de consommateurs…

Les élevages sont interdits dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Autriche et en Croatie, montrant une prise de conscience grandissante de la souffrance des animaux. La décision d’Armani va sauver des milliers de vies. Pas de futur pour la fourrure!

Morgan, la petite orque perdue

Morgan, la petite orque perdue

Morgan, la petite orque perdue
20.03.2016
Tenerife
Morgan, la petite orque perdue
Exploitation pour le spectacle

L’orque Morgan est née libre. Mais parce qu’elle s’était perdue, l’industrie des delphinariums la maintient captive. One Voice se bat pour elle.

En juin 2010, une petite orque femelle nage seule, perdue en mer au large des Pays-Bas. Le delphinarium de Harderwijk s’empresse de lui porter secours, dans le cadre d’une autorisation de capture qui implique que l’orque soit soignée puis remise en mer. Mais le delphinarium, peu après le « sauvetage », expose Morgan au public dans un bassin ridiculement petit pour sa taille. Quelques tours lui sont déjà enseignés. Le public paye pour la voir et frapper au carreau de son bocal. Elle y restera 18 mois, alors qu’un plan scientifique de réhabilitation a organisé son renvoi par avion près de sa famille, le Pod P, très bien localisé en mer de Norvège.

Mais Morgan a été happée par l’industrie des cirques marins. Malgré la procédure judiciaire entamée à l’époque, elle est envoyée dans un parc à Tenerife (Canaries), le 29 novembre 2011. Les cinq orques détenues dans ce zoo sont nées captives aux États-Unis. Rien dans leur comportement brutal ni leurs vocalisations primitives ne rappelle à Morgan les mœurs sophistiquées de sa communauté. Pire, Keto, un mâle adolescent, lui impose sa loi brutale et la harcèle des heures durant pour la violer. Même jeune, elle représente un capital génétique convoité pour régénérer les programmes de reproduction du circuit fermé des delphinariums.

Entre deux shows, Morgan s’isole autant que le permet son si petit espace. Elle se retourne contre ces murs qui l’enserrent, frappe sa tête sur le béton à s’en faire couler le sang ou ronge les barres de fer de l’enclos. Combien de temps tiendra-t-elle ? Dès sa capture, une bataille juridique a été lancée pour sa remise en liberté. Le propriétaire du parc, SeaWorld, a manœuvré pour maintenir Morgan captive, ce qui la condamne à mort. Le temps presse, comme pour chacune des quelque 50 orques captives dans le monde.

Ensemble, avec votre soutien, One Voice ne baissera pas les bras ! En partenariat avec la Free Morgan Foundation, différentes actions sont en cours. Aidez Morgan en soutenant notre campagne !

Quel futur pour les orques d’Antibes?

Quel futur pour les orques d’Antibes?

Quel futur pour les orques d’Antibes ?
18.03.2016
Antibes
Quel futur pour les orques d’Antibes ?
Exploitation pour le spectacle

Tandis que SeaWorld stoppe la reproduction des orques, à Antibes, le spectacle reprend. L’année dernière, Freya, Valentin, Eclair et Mila sont morts. Que va-t-il advenir des survivants des inondations?

Les enfants perdus

Wikie, Inouk, Moana, Keijo… Quatre orques survivent aujourd’hui dans le bassin d’Antibes nettoyé, on l’espère, de ses eaux souillées. Comme si rien ne s’était passé, le Marineland compte poursuivre le show. Oubliée, la mort de Freya à l’âge de 33 ans, puis de son fils Valentin à 19 ans ! Oubliés, les décès des deux dauphins Éclair et Mila, qu’on avait d’ailleurs omis de signaler ! Oubliées, les inondations, qui ne cesseront pas de menacer le parc ! On change le directeur, et le Marineland d’Antibes s’envole pour une nouvelle saison.

Réouverture

Pour sa réouverture, le Marineland annonce que les spectacles d’orques seront revus. Les shows naguère théâtraux se feront pédagogiques et reproduiront des comportements naturels. « C’est un nouveau produit, déclare le parc, reprenant l’argumentaire de SeaWorld, et cela n’a rien à voir avec l’effet Blackfish. Il s’agit simplement de suivre les goûts du public qui souhaite se divertir en apprenant ».

Mais en apprenant quoi ? Que les orques vont par quatre, alors qu’une seule communauté d’orques libres peut compter jusqu’à deux cents membres ? Qu’elles chassent en groupe les harengs, alors qu’un poisson mourrait au bout de cinq minutes dans l’eau chlorée des piscines ? Comment pourrait-on reproduire un « comportement naturel » dans une fosse en béton cernée de gradins ?

Rien ne change

Si vraiment SeaWorld les inspire, ils doivent eux aussi arrêter la reproduction des orques, comme le groupe américain vient de l’annoncer. Une reproduction artificielle basée sur des inséminations, qui provoque une souffrance terrible aux mères qui perdent de nombreux bébés, et qui en sont souvent séparés lorsqu’ils survivent… Et le Marineland peut même faire mieux, en entamant la réhabilitation des orques dans des sanctuaires marins ! Car une chose est sûre. Quelles que soient la mise en scène et la musique de documentaire du «nouveau produit», aujourd’hui ce seront toujours quatre orques captives qui les exécuteront. Pour elles, pédagogique ou pas, ce sera toujours un show pour gagner sa pitance et faire de l’exercice dans une cour de prison. Et lorsque le show s’achève, la souffrance de l’ennui et du confinement suit. Rien ne change.

Quel futur pour les orques d’Antibes ?

Les cétacés captifs meurent jeunes. Nul média ne semble s’être ému jusqu’ici de cette succession de décès en une seule année, ni de la situation psychologique de la bizarre «communauté» d’orques réduite à une femelle chargée de deux petits et à son frère malformé. Pourtant, si rien n’est fait, nos quatre orques mourront bien avant l’âge, au terme d’une vie sans but, sinistre et médicalisée… C’est un signal fort qu’a envoyé SeaWorld, l’esclavage des orques arrive à son terme ! Il est temps de transporter les survivants d’Antibes dans un sanctuaire marin en Islande, en compagnie d’autres détenus sortis de SeaWorld. One Voice est prête à soutenir ce projet. Ensemble, mobilisons-nous pour leur survie et leur liberté !