Dressage de chiens : la loi du plus fort ?

Dressage de chiens : la loi du plus fort ?

Dressage de chiens : la loi du plus fort ?
06.11.2019
Dressage de chiens : la loi du plus fort ?
Animaux familiers

Nous sommes assignés en justice par le Tribunal de grande instance de Valence pour avoir, dit-on, « entaché l’intégralité d’une profession » en dénonçant certaines des méthodes qui ont cours dans des cercles de dressage des chiens, images et témoignages à l’appui.

 

Mise à jour
Ils avaient demandé un report de l’audience, nous ne nous y étions pas opposés, c’était au tribunal de trancher.

Ce 5 novembre, le Président de la 1ère chambre s’est opposé catégoriquement à tout renvoi, même à brève échéance, estimant que l’affaire était en état. Il n’y a donc pas eu de plaidoirie. L’affaire a été mise en délibéré au 14 janvier 2020.

L’enquête remonte à 2014-2017. Plusieurs cas signalés ont conduit nos enquêteurs à infiltrer des centres de dressage canin. Ils en ont ramené faits, images et déclarations qui font froid dans le dos.

Un rapport, étayé par l’analyse d’une vétérinaire comportementaliste, et des articles ont suivi, rapportant des brutalités inouïes à l’encontre de chiens, commises devant des enfants (bel exemple d’éducation). Nous avons produit des études scientifiques sur les dégâts que peuvent engendrer de telles activités, qui cassent psychologiquement des individus pour les soumettre à la loi du « maître ».

Pour avoir présenté ces faits, une trentaine de professionnels nous réclament aujourd’hui plus de 170 000 euros au titre de « dénigrement collectif ».

Liberté d’expression !

On nous accuse de désinformation alors que des faits bruts ont été filmés et que nous avons par ailleurs mis en avant les centres de dressage de cette profession pratiquant des approches bienveillantes, pour des chiens équilibrés et non pas traumatisés, ceux-là mêmes qu’on abandonne volontiers s’ils n’obéissent pas au doigt et à l’œil.

En soulignant le Lien, ce rapport scientifiquement étayé entre les violences commises envers les animaux et celles à l’encontre des humains de l’entourage, nous avons mis en exergue le fait que la brutalité n’est ni une fin en soi, ni un moyen en matière de psychologie animale, mais qu’elle peut être lourde de conséquences. Cela reste visiblement incompréhensible à nombre d’éducateurs canins…

Une question de respect avant tout

Si les enquêtes de la Cellule Zoé, notre antenne d’action sur le terrain contre la cruauté, ont produit des scènes de maltraitance avérées en divers clubs canins, à qui la faute ? One Voice n’a fait que dénoncer une pédagogie fondée sur le dressage et la brutalité, mis en avant ses travers et conséquences tout en soulignant que d’autres méthodes d’éducation canine, éthiques et durables, existent…

En tant qu’association non-violente engagée depuis 25 ans dans le respect de tous les animaux, nous sommes fiers d’avoir dénoncé des pratiques indignes de crainte de les voir se généraliser. Nous le répétons : il existe une éducation positive et non-violente des chiens dispensée par des professionnels. Nombre de chiens sont concernés et il est ici question du respect d’autrui. Nous espérons en la clairvoyance de la justice. Sinon tous les excès sont permis, le débat n’est plus public ni aucun progrès des pratiques possible.

Justice pour Cersei !

Justice pour Cersei !

Justice pour Cersei !
04.11.2019
Bouches-du-Rhône Justice pour Cersei !
Cirques

À l’évidence victime d’un trafic, Cersei a été arrachée à sa mère dès ses premières semaines. Cette petite lionne a été retrouvée par les douanes en grande détresse, dans les locaux d’un garage marseillais, il y a un an. Prise en charge rapidement, elle a pu être sauvée. Combien de fauves, souvent nés dans les cirques, sont encore régulièrement victimes de ce commerce ? Les coupables doivent être condamnés! Pour Cersei, nous serons présents à l’audience ce 4 novembre.

C’est dans un état déplorable que Cersei a été saisie par les services de douane en octobre 2018. Enfermée dans les locaux d’un garage automobile marseillais, la petite lionne — âgée seulement de quelques semaines et donc non sevrée – présentait de multiples signes de maltraitance. Son corps presque entièrement dépourvu de poils laissait apparaître une peau écarlate, résultat d’une inflammation aiguë. Le ventre très gonflé et les yeux atteints d’ulcères cornéens, la pauvre transpirait la peur et la douleur. Grâce à l’intervention des autorités, elle a d’abord été confiée à la SPA de Marseille, puis transférée par les gendarmes à l’association Tonga Terre d’Accueil où elle a reçu des soins pendant un an. Récemment, elle s’est envolée avec la Fondation Born Free vers un sanctuaire en Afrique du Sud. Cersei est désormais hors de danger !

Le tragique destin des lionceaux

Cette issue heureuse ne doit pas faire oublier la tragédie de l’affaire. Que faisait Cersei entre les mains d’un particulier ? Arrachée à sa mère certainement captive d’un cirque où les naissances ne sont pas suivies par les autorités, nous avons aussitôt déposé plainte pour elle en octobre 2018. Son geôlier est un individu bien connu des services de police et au casier très fourni. Il a notamment été condamné pour des faits de vols avec arme et la séquestration de sa propre fille mineure, qui lui a valu un séjour en prison ! Et il ne manque pas d’aplomb. Lors des auditions, il s’est lancé dans des explications aussi verbeuses que nébuleuses, allant même jusqu’à se considérer comme le sauveur de Cersei !

Protéger les fauves du trafic

Nous nous sommes constitués partie civile contre cet homme pour les faits de détention d’espèce protégée sans autorisation, ainsi que de détention de spécimen d’espèces sauvages menacées d’extinction. L’audience aura lieu ce lundi 4 novembre 2019, à 8h30, au Tribunal de grande instance de Marseille. Nous espérons que toute la lumière sera faite sur les origines de Cersei qui est à l’abri, contrairement à sa mère…

Au secours de la faune sauvage captive!

En date du 8 octobre 2018, un nouvel arrêté avait officiellement tenté de préciser les conditions de détention d’animaux d’espèces non domestiques. Mais les règles fixées étaient encore beaucoup trop floues ! Elles ne fermaient pas du tout la porte aux pires trafics car elles n’encadraient que la détention des individus « adultes ».

Ainsi, les jeunes n’ayant pas encore atteint l’âge de reproduction n’étaient pas protégés par la loi et leurs « propriétaires » pouvaient échapper à tout contrôle ! Quiconque souhaitait acquérir un éléphanteau ou meubler son salon d’un bébé hippopotame n’avait nul besoin de s’encombrer d’une autorisation préalable et d’un certificat de capacité, ni même d’une simple déclaration.

Nous avons donc intenté un recours pour excès de pouvoir contre cet arrêté en décembre 2018, suivi d’un référé en suspension. Le juge des référés du Conseil d’État nous a entendus le 23 janvier dernier et c’est une magnifique victoire !

Photos de Cersei bébé : Copyright Alexandre Blanchon
Photos de Cersei en Afrique du Sud : Copyright Born Free Foundation

Les derniers bélugas de la prison des baleines

Les derniers bélugas de la prison des baleines

Les derniers bélugas de la prison des baleines
02.11.2019
Russie
Les derniers bélugas de la prison des baleines
Exploitation pour le spectacle

Les 50 derniers bélugas de la prison des baleines quitteront bientôt leurs enclos flottants de la baie de Srednyaya, même si jusqu’au bout leurs «propriétaires» ont tenté de les vendre aux parcs chinois. Embarqués à bord de deux navires, ils devraient être relâchés en mer du Japon, au milieu de nulle part.

Ils échapperont aux mâchoires de glace d’un nouvel hiver ainsi qu’à une mort lente au fond de quelque delphinarium chinois, mais leur destin suscite les plus vives inquiétudes.  
Si les 10 orques captives ont été libérées avec plus de sérieux, nous ne savons rien en revanche des baleines blanches déjà remises en mer depuis le mois de juin dernier. Au moins l’ont-elles été sur le lieu de leur capture, dans la baie de Sakhaline.

Rien de tel pour l’ultime contingent des 50 bélugas.

Entassés dans l’eau sale de containers minuscules par groupes de cinq ou six individus, ils seront abandonnés à près de mille kilomètres de leur territoire natal.
C’est en effet dans la baie d’Uspeniya que les deux navires de l’agence VNIRO les balanceront par-dessus bord comme des paquets encombrants, sans balise satellite ni aucun suivi, et sans la présence d’un observateur indépendant, refusée par VNIRO.
Que deviendront ces bélugas juvéniles, dont beaucoup ont été enlevés à leur mère lorsqu’ils n’étaient qu’à peine sevrés et qui sont donc privés de l’expérience nécessaire pour survivre en milieu sauvage ? Ils pourront se nourrir, certes, car le poisson est abondant dans la mer du Japon. Mais cette région est aussi infestée de braconniers nord-coréens qui y déploient leurs filets dérivants, malgré les raids fréquents des garde-frontières russes. Malheur aux bélugas qui seraient pris dans leurs rets !

Aucune chance pour ces ex-détenus de retrouver jamais le chemin de la mer d’Okhotsk dont ils proviennent. Et fort peu de chance de croiser des bélugas libres, car ceux-ci ne traversent la baie d’Uspeniya qu’en hiver, lors de leur migration vers le nord.

Pourquoi les avoir condamnés à des conditions de transport aussi cruelles, à une libération aussi bâclée ?

En raison des tempêtes d’automne qui bloquent la route de Sakhaline, prétend l’agence VNIRO.
Mais aussi parce que les bélugas n’ont pas le même prestige ni la même valeur marchande que les orques. Voilà des décennies que la Russie les vend à bas prix à la Chine, où les parcs marins poussent comme des champignons vénéneux.
Voilà des décennies qu’on les transporte d’un coin à l’autre de la Russie au fond de vieux camions déglingués, pour amuser les spectateurs d’un delphinarium ambulant.
Ceux-ci ne sauront jamais que ces clowns blancs si drôles quand ils crachent de l’eau ou se font chevaucher par un dresseur hilare, vivent en réalité au sein de sociétés paisibles et complexes, dotées d’un répertoire vocal d’une richesse inouïe, de traditions transmises de génération en génération et composées de familles aimantes soudées pour toute la vie.
Il reste moins de 4.000 bélugas sauvages dans les eaux glacées de l’Extrême-Orient russe. Et déjà 210 croupissent dans les seules geôles chinoises et nul ne sait combien encore au Japon, en Turquie ou en Russie même.

Alors, oui, cette ultime évacuation effectuée sans témoin est un scandale !

Car si les ordres de Vladimir Poutine ont bien été exécutés, comme à regret et en traînant les pieds, ce sera sans doute au prix de nombreuses victimes dont les cadavres couleront au large et ne seront jamais retrouvés.
À présent, il faut que les enclos de la prison des baleines restent vides pour toujours.
Il faut que la Russie renonce enfin aux captures d’orques et de bélugas, qu’elle est le dernier pays au monde à pratiquer encore, et que des lois strictes et claires l’y contraignent ! En appuyant les experts internationaux et les courageuses associations locales actives sur le terrain, One Voice mettra tout en œuvre pour tenter de l’en convaincre.

VNIRO (Institut fédéral russe de recherche sur la pêche et l’océanographie):  organisation de recherche créée il y a plus de 135 ans pour soutenir scientifiquement l’activité de la Russie dans le domaine de la gestion des pêches, la coordination de la mise en œuvre des plans et programmes des travaux de recherche sur les pêches.

Chatipi: le programme de One Voice pour les chats sans abri!

Chatipi: le programme de One Voice pour les chats sans abri!

Chatipi: le programme de One Voice pour les chats sans abri!
24.10.2019
Chatipi: le programme de One Voice pour les chats sans abri!
Animaux familiers

Pour venir en aide aux chats sans abri, One Voice a créé Chatipi. Une réponse simple, concrète et efficace, intégrée à sa campagne globale contre l’errance ! Inauguration samedi 26 octobre 2019.

Parce que la souffrance des chats sans abri est sans limite, parce que leur nombre ne cesse de croître, One Voice a créé Chatipi. Une réponse simple, concrète et efficace, intégrée à sa campagne globale contre l’errance ! L’inauguration du nouveau Chatipi aura lieu à Veix samedi 26 octobre à 10h en présence de Sylvie Degery, Maire de Veix, Muriel Arnal, présidente-fondatrice de One Voice, et du vice-président du Conseil départemental de Corrèze.

L’errance, c’est plus de 11 millions de chats dans la rue, en proie à la faim, la soif, aux maladies, aux intempéries et à la violence. Un chiffre qui ne cesse de croître malgré les actions sporadiques de stérilisation engagées ici ou là. Les refuges débordent et la situation empire d’année en année ! C’est en réponse à la souffrance des chats sans abri que One Voice a créé Chatipi.

Le maire, responsable légal des chats errants de sa commune

Le programme Chatipi de One Voice s’inscrit dans sa campagne réclamant un plan national d’urgence contre l’errance des chats. C’est une aide, proposée aux maires, car c’est à eux que revient légalement la responsabilité de la gestion des chats libres sur leur territoire communal. La réglementation actuelle stipule clairement que les stérilisations/relâchages sont à préférer aux « euthanasies », en fait de véritables abattages dénoncés par One Voice. C’est la seule solution envisageable, parce qu’elle est à la fois éthique et efficace…

Chatipi : une aide concrète pour les communes

Suite au projet pilote réalisé en 2013, Chatipi a été repensé pour pouvoir être aisément implanté partout où les chats sans abri ont besoin d’un refuge. Le programme propose ainsi aux maires de les aider à respecter leur obligation légale de protection des chats errants en les accompagnant dans la création d’un lieu de vie pour eux.
Les chats stérilisés et relâchés, doivent pouvoir s’y protéger des intempéries et de la violence, y être nourris, abreuvés et bénéficier d’un suivi sanitaire.

Ces lieux d’accueil, qui pourront être implantés dans un espace public, seront à la fois l’occasion de mieux les respecter et générateurs de liens sociaux entre les habitants de la commune. Ils permettront aussi de faire connaître les chats, grâce à la documentation en ligne mise à disposition par One Voice.

Vous souhaitez nous aider à développer Chatipi dans votre commune ? Contactez-nous ! Et pour aider les chats sans abri, vous pouvez aussi faire un don…

Audience contre le préfet de la Drôme pour faire libérer Jumbo du cirque!

Audience contre le préfet de la Drôme pour faire libérer Jumbo du cirque!

Audience contre le préfet de la Drôme pour faire libérer Jumbo du cirque!
22.10.2019
Drôme
Audience contre le préfet de la Drôme pour faire libérer Jumbo du cirque!
Cirques

Nouvelle audience au tribunal administratif de Grenoble pour Jumbo. Elle se tiendra le 29 octobre dans le cadre de notre recours contre la préfecture de la Drôme. Celle-ci préfère se voiler la face que de reconnaître l’hippopotame victime de maltraitances.

C’est armés d’une infinie patience que nous poursuivons notre combat pour Jumbo. Le 29 octobre prochain, nous serons au tribunal administratif de Grenoble pour dénoncer une fois de plus les conditions de vie de cet hippopotame séquestré par le cirque Muller et le laisser-faire inacceptable des autorités administratives vis-à-vis de ses tortionnaires.

Nouveau recours contre la préfecture de la Drôme

Déjà deux ans que nous attendons cette audience… Elle intervient à la suite de notre recours, remontant à 2017, dans l’affaire qui nous oppose à la préfecture de la Drôme. Pour mémoire, nous avons engagé des poursuites contre cette institution pour « excès d’autorité » après qu’elle a refusé de placer Jumbo dans un sanctuaire, en dépit des preuves flagrantes de sa maltraitance que nous apportions. Notre dossier pèse pourtant lourd… Il démontre que les besoins les plus fondamentaux de cet hippopotame, séquestré depuis 30 ans, ne sont pas respectés et que sa vie, privée d’eau, est un enfer.

Inspections et illusions

Mais la préfecture a préféré se retrancher derrière des rapports d’inspection ne faisant état d’aucun problème particulier. Il faut dire que les visites des vétérinaires sont généralement annoncées, voire effectuées à la demande des circassiens quand cela arrange ces derniers ! Une inspectrice a confié au magazine Le Point en 2017 qu’elle n’avait pas réalisé d’examen clinique de Jumbo, qu’elle ne l’avait même pas touché au moment où ses « propriétaires » l’avaient incitée à dresser un état sanitaire de l’animal ! Elle a reconnu également qu’elle ne pouvait pas savoir si les « conditions satisfaisantes » qu’elle avait observées étaient remplies dans chacune des villes où se produit le spectacle itinérant… On se doute qu’en l’honneur du passage prévu de la vétérinaire, le cirque Muller avait pour une fois observé le décorum et déployé toutes ses ressources pour la séduire…

Du côté de la réalité

De notre côté, nous suivons Jumbo à la trace dans tous les déplacements du cirque. Et nous connaissons bien la réalité de son calvaire. Nos enquêtes, les rapports de nos experts, attestent de son immense détresse. Quant à ses tortionnaires, nous avons eu à de nombreuses reprises l’occasion de constater leur violence, autant verbale que physique, avec ceux qui ne pensent pas comme eux : nos équipes en ont largement fait les frais. En témoignent aussi les captures d’écran de leur page Facebook, reprises dans l’article du Point, où l’on voit leur haut degré de réflexion et d’argumentation… Il y a urgence à retirer Jumbo de leurs griffes, il y va de sa survie. Dans la foulée de notre recours contre la préfecture du 29 octobre au tribunal administratif de Grenoble, le procès que nous avons intenté contre le cirque Muller pour mauvais traitements – premier du genre en France – se tiendra quant à lui un mois plus tard à Valence.

Continuez à soutenir notre action pour Jumbo en signant notre pétition!

Laboratoire de pharmacologie et de toxicologie (LPT): le sadisme au nom du «bien»

Laboratoire de pharmacologie et de toxicologie (LPT): le sadisme au nom du «bien»

Laboratoire de pharmacologie et de toxicologie (LPT): le sadisme au nom du «bien»
15.10.2019
Union européenne
Laboratoire de pharmacologie et de toxicologie (LPT): le sadisme au nom du «bien»
Expérimentation animale

L’ONG allemande Soko Tierschutz lève le voile sur les coulisses du Laboratoire de Pharmacologie et de Toxicologie (LPT). Un retour d’enquête épouvantable sur les expérimentations animales qui sont pratiquées à l’abri des regards, au mépris de la loi et de toute humanité. Avec Cruelty Free International, nous appelons à la fermeture de cet établissement et à l’abolition de tests cruels, inutiles et dépassés !

Image : SOKO Tierschutz/Cruelty Free International

Pipettes translucides, blouses blanches, masques de protection bleutés, gants d’examen et regards turquoises assortis… La vitrine internet du Laboratoire de Pharmacologie et de Toxicologie (LPT), en Allemagne, brille de propreté. Et pour cause. Cette organisation, qui revendique son excellence dans le domaine de la recherche toxicologique, travaille pour des sociétés pharmaceutiques, industrielles et agrochimiques du monde entier, afin de répondre aux exigences des gouvernements et des autorités de réglementation. Il vaut donc mieux ne pas avoir les mains sales.

 

Attention, les images sont particulièrement choquantes.

Le laboratoire de l’horreur

Mais cette atmosphère aseptisée s’avère en réalité un écran de fumée. Lequel camoufle d’abominables atrocités. L’ONG Soko Tierschutz et notre partenaire Cruelty Free International sont parvenus à s’infiltrer à l’intérieur du laboratoire. Les images qu’ils en ramènent sont insoutenables. Adieu murs et paillasses immaculés, ici gicle le sang de toutes parts. Celui des singes, des chats, des chiens et des lapins qui sont massacrés à la chaîne pour fournir des statistiques aux chercheurs. Les tests de toxicité impliquent en effet l’empoisonnement des animaux. C’est ainsi que les scientifiques espèrent déterminer à partir de quelle quantité un produit chimique ou un médicament peut provoquer des dommages graves et quelle serait la posologie « sans danger » pour les humains. Soumis à des injections, forcés à manger ou à inhaler des quantités croissantes de substances nocives, les cobayes sont victimes de vomissements, de saignements internes, de détresse respiratoire, de fièvre, de perte de poids, de léthargie, de problèmes cutanés ou encore d’insuffisance organique avant de décéder. Aucun anesthésique, aucun soulagement à leur douleur n’est apporté. C’est dans la terreur, les hurlements et d’épouvantables souffrances qu’ils agonisent et/ou meurent, seuls, au fond de leurs cachots.

Suppliciés pour rien

Comme en décembre 2014, nous relayons cette enquête de nos partenaires, afin de dénoncer une nouvelle fois ce qui se passe dans les laboratoires de ce pays, en infraction avec les lois européennes et allemandes. Nous relançons également un appel d’urgence à la communauté internationale pour que cesse l’expérimentation animale, aussi ignoble qu’inutile. Ces tests sont des prédicteurs peu fiables pour les êtres humains, chaque espèce réagissant souvent différemment à la même substance. Ils ne garantissent donc aucunement des médicaments sûrs et efficaces. En revanche, ils démontrent à quel point la frontière entre le « bien » et le « mal » a des contours très flous dans l’esprit de certains… Pour nous, c’est clair : la barbarie n’a pas sa place dans une société qui se prétend civilisée.

Mina et Kamala, toujours aux prises des circassiens

Mina et Kamala, toujours aux prises des circassiens

Mina et Kamala, toujours aux prises des circassiens
10.10.2019
Gard Mina et Kamala, toujours aux prises des circassiens
Cirques

Critiqué pour ses agissements avec la faune sauvage, le cirque Medrano a sorti le grand jeu cet été. À grand renfort de communication, il a ouvert les portes de sa base technique au public pour prouver combien « ses » animaux étaient heureux. De nombreux visiteurs se sont laissé séduire par son discours rodé. Et l’austère lieu de détention des éléphantes Mina et Kamala est apparu comme un lieu de villégiature idyllique pour certains. Mise au point.

C’est bien connu : « Plus c’est gros, plus ça passe ». Les propagandistes en tout genre l’ont compris depuis longtemps. Les circassiens exploitant des animaux sauvages dans les pires conditions ne font pas exception à la règle. Certains n’hésitent pas à clamer leur amour pour leurs « coéquipiers » à quatre pattes, leur volonté d’agir pour la sauvegarde des espèces et le respect des autres êtres vivants !… Le Cirque Medrano est de ceux-là. Appâtant le chaland à coup de sourires charmeurs et de beaux discours, il se targue d’être aux petits soins pour ses « pensionnaires » et de contribuer à un monde meilleur.

Au paradis de la « jungle » camarguaise

C’est ainsi que l’été dernier, lors de sa traditionnelle pause annuelle, la troupe a décidé d’ouvrir les portes de sa base technique — située à Aimargues (30) — au public et aux médias. « Nous avons eu l’idée d’organiser des visites guidées pour que les gens satisfassent leur plaisir d’approcher des animaux, mais qu’aussi ils constatent qu’ils sont en bonne santé et heureux », se félicitait le directeur de l’établissement lors de l’une d’entre elles. Et ça marche ! De mai à septembre, petits et grands ont pu accéder à ce « Jungle Park » et son « arche » pour admirer des lamas, dromadaires, yaks, vaches ou poneys « en quasi-liberté » selon le référent du site, cité par Midi Libre. Le temps d’une heure savamment orchestrée, les touristes avaient également l’occasion de s’émouvoir des câlins d’une dompteuse à ses « gros bébés » de tigres et d’assister à l’une des « cinq douches quotidiennes » des éléphantes Mina et Kamala, les anciennes codétenues de Lechmee… Cette dernière, elle aussi capturée enfant au sein de sa famille libre en Asie, est enfin à la retraite après 40 ans d’esclavage, grâce à la pression que nous avons exercée sur le cirque. Mais l’établissement affirme aujourd’hui, sans rougir, avoir décidé de lui-même d’accorder du répit à la vieille dame… Car chez Medrano, « on aime les animaux ! »

Mina et Kamala en danger

Malheureusement, Mina et Kamala sont toujours soumises au travail forcé et aux acrobaties ridicules obtenues à coups de pique. Toutes deux cinquantenaires, elles ont pourtant assez sacrifié leurs vies aux caprices de leurs geôliers. Quand goûteront-elles la saveur d’une existence apaisée ? Pour le moment, il suffit de les observer pour mesurer leur immense détresse. Lorsqu’elles sont au repos, non sommées de parader dans les rues ou de hisser leurs corps meurtris sur des tabourets, elles sombrent dans la monotonie. Leurs bains d’eau boueuse ne donnent le change qu’à un public non averti. Leur réalité quotidienne est tout autre. Au sein d’un enclos dépourvu d’enrichissements, sans le moindre endroit pour se réfugier au calme, abreuvées ponctuellement avec un tuyau d’arrosage qu’elles aspirent comme une paille de secours, elles sont exposées aux regards, leurs propres yeux vides d’espoir. Tels des métronomes, scandant chaque seconde d’un balancement de trompe, elles n’ont rien d’autre à faire que suivre le tempo de leur mortel ennui.

Cirque hors-la-loi

En ouvrant sa ménagerie aux badauds, le cirque Medrano dit vouloir jouer la transparence, mais saupoudre en fait son commerce de paillettes. Pire, il agit en toute illégalité et met autant les humains que les animaux en danger. Comme nous en avons aussitôt informé la préfecture du Gard, l’exploitant ne dispose ni de l’autorisation nécessaire, ni des critères requis pour satisfaire aux obligations réglementaires des installations des établissements zoologiques présentant au public des individus sauvages. Concernant Mina et Kamala, elles sont maintenues à distance des enfants par un simple ruban électrique de faible intensité ! Qu’adviendra-t-il si l’une ou l’autre décide un jour de s’échapper ?

À la suite de nos alertes, la préfecture du Gard a fini par procéder à l’abrogation de son arrêté d’ouverture du cirque avant le début de la saison estivale. Hélas, en ce début d’automne, le spectacle itinérant a repris la route en direction de la Bretagne avec, cette fois, l’aval du préfet des Côtes-d’Armor. Nous venons lui enjoindre de dénoncer, à nouveau, les infractions de l’exploitant. Notre appel sera-t-il suivi d’une réponse ? Si ce n’est pas le cas, nous saisirons les tribunaux ! Quoi qu’il advienne, nous continuerons à nous battre pour que Mina et Kamala sortent au plus vite de cet enfer !

Au combat pour Boulie, hippopotame « de cirque »

Au combat pour Boulie, hippopotame « de cirque »

Au combat pour Boulie, hippopotame « de cirque »
08.10.2019
Au combat pour Boulie, hippopotame « de cirque »
Cirques

Boulie est, avec Jumbo, l’autre hippopotame actuellement exploité par un cirque français. Si elle bénéficie d’une communication plus au point que celle du cirque Muller, son existence est bien sûr du même ordre: l’esclavage en solitaire. Nous déposons plainte pour elle.

On ne peut lui dénier cela: William Kerwich, directeur du cirque Royal Kerwich, délégué général du Collectif des cirques, a bien entendu combien notre lutte pour la libération de Jumbo, détenu par le cirque Muller, et plus largement pour des cirques sans animaux, était intense. Aussi déploie-t-il une « com » façon écran de fumée autour de « son » hippopotame Boulie…

« Que du bonheur! »

Les images diffusées sur la page Facebook de son cirque ne doivent pas leurrer : Boulie y est montrée dans une piscine démontable, mais aussi dans un trou d’eau boueux en bordure du champ devant être celui de ses quartiers d’hiver. De fait, nombre d’internautes félicitent le cirque des bons soins accordés aux animaux, l’une allant même jusqu’à conclure : « Adorable ! Les animaux aiment jouer et se montrer en spectacle ! La réalité ! Que du bonheur. » Objectif atteint, enfin avec ceux qui y croient, veulent y croire à tout crin.

Car la place d’un hippopotame ne sera jamais dans les camions-cages d’un cirque itinérant ni sous le soleil écrasant de la Côte d’Azur, où rien de cela n’existe. Même sorti et arrosé de temps à autre, cet animal foncièrement grégaire est ici, en la personne de Boulie, l’unique représentant de son espèce. Seule et bien captive au sein d’un environnement qui n’a rien d’adapté à ses besoins essentiels : la nage à volonté, qui soulage ses articulations, un libre fourrage, le calme des nuits dans les taillis bordant le fleuve, et une communication permanente, dans l’eau et hors de l’eau, avec ses congénères…

Messages abusifs

Aussi ne faut-il pas confondre bonne « com » et réalité, car entre les deux le fossé est grand. Boulie est ainsi présente sur certaines affiches récentes d’un cirque au discours totalement trompeur. L’une d’elles titre : « Plus près des animaux », et vante même un spectacle pédagogique, éducatif et culturel : « avec des animaux issus d’un programme de reproduction et préservation des espèces suivis par des vétérinaires d’État », programme dont nous aimerions bien avoir connaissance !
Cela sonne comme une œuvre sociale, une action humanitaire, quand il s’agit que d’espèces sauvages durement mises en exhibition et trimballées à tous vents. Une véritable œuvre de conservation de la faune sauvage, sans nul doute ! Il va sans dire que le cirque ne dispose évidemment pas d’un arrêté d’ouverture pour une activité de parc zoologique, pas plus que pour celle de « soigneur d’un jour », et bien sûr aucune des prescriptions de l’arrêté parc zoologique n’est respectée dans les quartiers d’hiver nouvellement ouverts au public…

Dans un article parlant de ce cirque « vraiment » Royal, on voit une photo montrant un dresseur nourrissant Boulie et légendée ainsi : « Rodolphe Kerwich (huitième génération d’artistes) et Boulie. Ils ont tous deux 21 ans et ont grandi ensemble. » On pleurerait presque devant tant d’amour, mais le premier est libre, la seconde est détenue et exhibée au public, avant et pendant un spectacle, sans aucun intérêt artistique particulier (monter sur une table, la belle affaire!).
L’impact de tels shows est totalement contre-productif en matière de pédagogie, notamment pour les enfants auxquels on ne doit jamais faire croire qu’un animal, par nature sauvage, puisse être heureux dans un cirque. Un bagnard, voilà tout ce qu’il est, baladé sur les routes puis jeté en pâture aux publics bruyants et hilares, encore et encore.

Boulie, Jumbo: même combat

Le combat pour Jumbo va bientôt arriver sur le terrain judiciaire : en effet, le procès pour mauvais traitements va enfin avoir lieu. Nous ne sommes pas dupes de la réalité qui est celle de Boulie et portons plainte pour mauvais traitements, mauvais traitements commis par un professionnel, placement ou maintien d’un animal sauvage captif dans un habitat, environnement ou installation pouvant être cause de souffrance, exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques, atteinte à la conservation des espèces animales non domestiques… Nous espérons que les juges entendront l’argument selon lequel la vie proposée à un tel animal, protégé, ne peut être qu’une souffrance, même déguisée… et dont on ne peut rire quand Boulie déserte le cirque comme en 2018 pour aller se promener dans le potager d’un citoyen résidant près des barnums, ou comme sur notre vidéo de cet été 2019. Un fait divers insolite révélant in fine toute la légèreté avec laquelle on considère la vie d’un être, et la façon dont sont niées ses souffrances et sa solitude.

Soutenez le combat pour Boulie en envoyant un message au Préfet du Var:

Continuez à signer et partager notre pétition pour des #CirquesSansAnimaux.