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Jumbo enchaîné à vie : le Cirque Muller obtient un certificat de capacité définitif

Jumbo enchaîné à vie : le Cirque Muller obtient un certificat de capacité définitif

Mis à jour le 28 octobre 2022

Muller, violent circassien, tant avec les humains qui s’opposent à lui pacifiquement qu’avec les animaux, vient de recevoir le renouvellement de son certificat de capacité, sésame permettant d’exploiter des animaux, censé certifier que la personne qui en est détentrice est capable de s’en occuper. Sauf que dans ce cas précis, il s’agit d’un homme déjà condamné pour avoir maintenu Jumbo dans des conditions pouvant lui occasionner des souffrances, à la suite de notre enquête et de notre plainte. Et ce document vient de lui être délivré pour cinq ans pour des grands félins, et « à vie » pour Jumbo. Autant dire : une autorisation de l’exploiter jusqu’à ce que mort s’ensuive. Nous déposons un recours en justice contre ces deux arrêtés attentatoires aux droits des animaux !

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Le Cirque Muller détenait un certificat de capacité probatoire de trois ans depuis le 16 mai 2018 pour les animaux des espèces Panthera leo, Panthera tigris et Hippopotamus amphibius. Le 13 janvier 2021, il a déposé une demande pour les renouveler.

Un dresseur déjà condamné !

Au printemps, un rapport est alors établi par le service instructeur. Peu après, un avis de la Commission nationale consultative pour la faune sauvage captive (CNFSC) est émis, dont nous ignorons à ce jour la teneur, le ministère ayant refusé de nous le communiquer.

Mais nous savons que ce même Alexandre Muller a fait l'objet d'une condamnation par le tribunal correctionnel de Valence le 22 janvier 2020 pour :

  • exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques,
  • placement ou maintien d’un animal domestique ou d’animal sauvage apprivoisé ou captif dans un habitat, environnement ou installation pouvant être cause de souffrance,
  • et utilisation de mode de détention inadapté ou pouvant être cause de souffrance ou blessure pour l’élevage, la garde ou la détention d’un animal domestique ou d’animal sauvage apprivoisé ou captif !

Des autorités préfectorales qui se contrefichent du bien-être animal

Pourtant, nulle trace dans son dossier de la mise en demeure qui lui avait été adressée par la préfecture après les inspections de l’Office français de la biodiversité (OFB). Il faut dire que l'on avait assisté lors de l’audience à un exercice de haute voltige de l'administration. Car après avoir clamé que tout allait pour le mieux dans ce cirque, elle avait été contrainte de revoir sa copie une fois confrontée aux rapports de non-conformités majeures des agents de l'OFB ! De la condamnation qui s’en est suivie, nulle trace non plus dans son dossier.

Deux certificats de capacité délivrés, dont un définitif pour Jumbo

C'est donc sans surprise que l'on apprend aujourd'hui que Muller, pourtant condamné pour avoir failli au bien-être de son hippopotame, se voit en quelque sorte récompensé, contre toute logique, par deux nouveaux certificats.

La reproduction de fauves et le commerce qui en découle vont continuer

Certes, l'administration temporise : pour les fauves, le certificat n'est que probatoire. Car « le pétitionnaire reste en contradiction sur certains éléments évoqués lors de son entretien avec les membres de la commission nationale et ceux écrits dans son dossier de demande ». On aurait tant aimé avoir accès à ces contradictions ! Mais la reconduction de cinq ans en cinq ans lui permet tout de même de faire se reproduire en captivité des lions et des tigres, de les dresser et de les exploiter sur la piste (peut-être fait-il même « commerce » de ces animaux sauvages ? Il ne serait pas le premier circassien dans ce cas) – malgré, donc, les contradictions du dossier...

Une peine à perpétuité pour Jumbo l’innocent

Le dresseur voulait apparemment accueillir d'autres hippopotames dans son bassin mobile. Ben voyons ! Mais « il ne démontre pas sa capacité à acquérir un autre spécimen de cette espèce dans de bonnes conditions d'éthique et de captivité »... Dans « ces conditions », le certificat ne lui est accordé que pour Jumbo. Visiblement, lui, ce n'est pas grave, on peut le sacrifier.

Le préfet n'a certainement pas dû voir passer les annonces de la ministre de la Transition écologique... Ou alors peut-être s’est-il fixé essentiellement sur la note interministérielle diffusée au début de l’été ?

Nous n’abandonnerons pas les animaux des cirques, et Jumbo ne fera pas exception !

Un repris de justice qui piétine les droits élémentaires des animaux qui dépendent de lui ne devrait pas pouvoir récupérer de certificat de capacité. Encore moins un définitif. Nous engageons donc un recours contre ces deux arrêtés qui s’assoient sur les droits des animaux au cirque Muller. Jamais nous n’abandonnerons Jumbo.

Julia Mothé
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Commentaires 27

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trochu | mercredi 15 septembre 2021

C'est révoltant, très attristant et bouleversant, car ce gouvernement feint de voir toutes les maltraitances, tortures et exploitations ignobles et immondes des animaux dont ici, un hippopotame voué à rester enchaîné et obligé "de distraire et amuser" des imbéciles sans cervelles, alors qu'il est évident qu'un tel animal parmi tous les autres n'a rien à faire dans de tels endroits. Comment peut-on continuer de fermer les yeux et croire que ces animaux sont "aimés, respectés et bien traités" ? C'est impensable et inimaginable. Nous devons continuer de lutter contre la présence des ANIMAUX SAUVAGES ET AUTRES ANIMAUX dans les cirques, déjà en France, pays qui ne peut plus se prétendre depuis longtemps "grand, avec civisme et beauté, ni aucune dignité" lorsque l'on sait et l'on voit la façon dont les animaux y sont maltraités, absolument pas défendus ni protégés, très peu considérés et respectés parce qu'ils font partie "des faibles et des vulnérables qui ne peuvent se défendre et encore moins voter". J'espère vraiment que toute cette exploitation immonde et ignoble prendra bientôt fin pour tous nos frères, que cet hippopotame quittera enfin ses tortionnaires et bourreaux comme tous les autres pour retrouver la liberté et la paix dans des réserves avec les leurs.

MARC | mercredi 15 septembre 2021

Stop animal objet. Pensons à leur bien-être. C'est une pratique d'un autre âge. Il doit pouvoir se promener.
Marc

Toto | lundi 13 septembre 2021

A défaut de ne pas pouvoir retourner dans son milieu naturel, Jumbo devrait au moins être remis aux mains d'un parc animalier compétent.

sophie l | vendredi 10 septembre 2021

Découvrez par ce lien les vétos à la solde des circassiens avec animaux sauvages encagés à vie: https://cirquesdefrance.com/2020/10/08/les-artistes-de-cirque-ces-tortionnaires/
Extrait: « La volonté abolitionniste de certains est liée à leur conviction d’une maltraitance obligatoirement associée à l’apprentissage du spectacle. Nous ne partageons pas cette opinion« .
Signé : Pierre BUISSON, docteur vétérinaire, président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) ; Véronique LUDDENI, docteur vétérinaire, vice-présidente du SNVEL, membre du Conseil national de la protection de la nature, spécialiste du loup ; Bruno KUPFER, docteur vétérinaire, spécialiste des fauves ; Florence OLLIVET-COURTOIS, docteur vétérinaire, seule vétérinaire française à ne soigner que des animaux sauvages.

Sans oublier Cécile Magnan p 27 L' arche qui accueillait les animaux convalescents ... pour les rendre aux cirques!!!
https://lemag.ales.fr/wp-content/uploads/2017/10/journal-ales-agglo-n44-avril-2017.pdf