le vendredi 06 décembre 2019 | 44

Chirkane, le rebelle sacrifié

Chirkane, le rebelle sacrifié

Mis à jour le 15 juin 2020

Chirkane n’en pouvait plus des atrocités du cirque. Il s’est rebellé, a dit stop à ce calvaire, à son dresseur. Aussitôt, nous avons proposé de le transférer avec son frère Elyo sur leurs terres africaines. Face au mur de silence, à l’opacité, pendant près de trois ans, nous nous sommes mobilisés pour savoir ce qui lui était arrivé. Nous venons d’apprendre que Chirkane a été tué. Nous nous indignons face à son « euthanasie ». Lion coupable de s’être montré trop libre dans un monde où l’assujettissement est le maître-mot.

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Il est des lieux où l’on « aime » les animaux sauvages, à tel point qu’on les contraint à vivre parmi nous. Mais attention, on les veut « sauvages » comme nous l’entendons nous, c’est-à-dire captifs, domptés, serviles. Et gare à celui qui ne se soumet pas entièrement. Chirkane, le lion « de cirque », l’a payé de sa vie. 

Coupable d’être lion

C’est la terrible nouvelle que nous venons d’apprendre dans une lettre de la préfecture du Maine-et-Loire, datée du 21 novembre 2019. Ainsi, Chirkane a été tué, à la suite d'un écart de conduite le 7 mai 2017. Ce jour-là, à bout, ne supportant plus ses conditions de détention et les séances de violence, il a refusé d’exécuter un ordre et donné instinctivement un coup de patte. Bien qu’il ne s’agît pas d’une attaque meurtrière, le grand prédateur a été jugé coupable. Au moment même où il a exprimé sa lassitude, où il s’est comporté comme un lion libre, il a signé son arrêt de mort !


Le mur du silence

Depuis l’accident, nous redoutions la perspective de cette fin tragique et avons multiplié les démarches pour que Chirkane nous soit confié. Mais nous nous sommes régulièrement heurtés à des murs, pour lui et son frère Elyo. Nous avons demandé à la préfecture du Maine-et-Loire le retrait d’Elyo et que l’on nous indique où se trouvait Chirkane. En guise de réponse, le préfet nous a dit avoir alerté la directrice des services vétérinaires. Puis, silence radio…

Des mois de bataille et d’espoir

De notre côté, parallèlement à notre combat pour Elyo qui a abouti à son placement dans un zoo-refuge, nous avons continué de frapper à toutes les portes au sujet de Chirkane, dont celle de la CADA (Commission d'accès aux documents administratifs) et du ministère de la Transition écologique et solidaire. Nous avions fini par saisir ce dernier pour savoir enfin où il se trouvait. Un mois plus tard, une réponse évasive nous informait que « l’exploitant » ne détenait plus de lions et qu’un animal était désormais équipé d’un transpondeur… S’agissait-il de Chirkane? L’espoir était encore permis… Celui-ci a continué de nous animer jusqu’à la réception du funeste courrier du préfet en ce début de semaine, officialisant « l’euthanasie » de Chirkane. A priori, le pauvre a été tué dès 2018 et probablement devant Elyo, son frère, son compagnon de cage…

Le combat continue

Joint à cette annonce, un arrêté fait état que l’ancien exploitant de Chirkane s’est vu refuser le renouvellement de son agrément de capacitaire. Si, bien sûr, nous nous réjouissons d’avoir sauvé Elyo et que le circassien ait perdu son autorisation d’accueillir d’autres félins, nous ressentons une profonde tristesse pour Chirkane, grand fauve livré en pâture à la folie humaine et dont la mort aurait pu être évitée. L’annonce de son abattage renforce également nos inquiétudes concernant Sultan, autre lion aux mains des circassiens, dont nous avons perdu la trace depuis début 2018. Nous craignons le pire mais nous n’aurons de cesse de nous battre afin qu'éclate au grand jour la vérité sur la façon dont les cirques et les autorités, qui sont en charge de protéger les animaux, traitent ceux-ci.

Marie-Sophie Bazin
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Commentaires 44

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svetlana | jeudi 12 décembre 2019

Ces animaux doivent vivre dans leur milieu mais non être dressés, dopés pour le cirque

trochu | jeudi 12 décembre 2019

Les gens du cirque tout comme les chasseurs peuvent se donner la main car ils se ressemblent tellement en faisant croire à la population qu'ils "agissent pour le bien des animaux" ! Quand est-ce que notre gouvernement réagira et agira en faveur des animaux ? Quand est-ce que les animaux cesseront d'être exploités et utilisés toutes fins plus ignobles et immondes les unes que les autres par des soi-disant humains ? Quant à ce lion tué en 2018, je vous avoue en être toute retournée, bouleversée et plus qu'attristé. MERCI ONE VOICE, il faut absolument sauver le frère de ce lion tué et continuer à nous battre pour libérer tous les animaux détenus et emprisonnés dans les cirques ! Aucun animal n'a à supporter et à subir de telles horreurs et un tel esclavage !

Olivia | jeudi 12 décembre 2019

Je n'ai qu'une envie, celle de pleurer. Et croire, comme les Bouddhistes dans la loi du Karma. Faut-il que ces circassiens aient un égo démesuré pour prétendre asservir des bêtes sauvages ? Ces animauxsont nés pour être LIBRES !

Brigitte | jeudi 12 décembre 2019

Je suis écœurée par le comportement des circassiens et l'immobilisme, voir l'hypocrisie de l'état.