Inouk né et mort dans les bassins du Marineland, une vie broyée par 25 ans de captivité
Nous apprenons la mort d’Inouk à l’instant. Depuis plus de cinq ans, son état de santé, délétère, nous révoltait et nous n’avions cessé de sonner l’alerte. Nous avons remué ciel et terre pour que l’État prenne ses responsabilités après le vote de cette loi passoire de 2021 qui ne protège en réalité pas les animaux. Nous nous sommes opposés au delphinarium qui voulait et veut encore les envoyer au Japon ou vers une autre exploitation, en justice et auprès de l’opinion publique. Nous avons établi de bonnes relations de travail avec un sanctuaire marin dont la construction est déjà avancée et qui représenterait la meilleure porte de sortie pour cette famille d’orques. Les experts internationaux spécialistes des cétacés auxquels nous avons fait appel ont rendu des attestations et des rapports parfaitement clairs sur l’urgence qu’il y a à leur venir en aide.
One Voice avait prévu une action devant le parc ce samedi 30 mars à l’occasion de la reprise des spectacles de dressage prévue par Marineland. En effet, après l’annonce de la baisse de tarif des billets, des témoignages des soigneurs, du retrait des orques en peluche des rayonnages des magasins du zoo marin, et des images du test de stress subi par les orques début janvier au lendemain de la fermeture au public, que nous avons diffusées en quasi direct qui ont fini de convaincre le tribunal de justice de Grasse d’interdire tout déplacement de ces géants des mers tant que l’expertise de leur état de santé n’était pas terminée, il ne faisait plus aucun doute que c’était bien le projet abject de ces industriels de la captivité. Cette action militante sera désormais faite en hommage à Inouk. Nous appelons le plus grand nombre de gens à se joindre à nous.
L’expertise que nous avons obtenue à la cour d’appel d’Aix-en-Provence concernait l’état de santé de Moana et d’Inouk, tous les deux aujourd’hui décédés, mais aussi de leur environnement, à savoir leurs interactions avec les autres orques, et des installations du parc. Marineland venait tout juste de faire appel de la décision du tribunal de Grasse, prouvant une fois de plus que jamais ils n’aurait voulu leur donner une chance de goûter à autre chose qu’à une exploitation sans fin, et qu’il voulait se débarrasser d’eux le plus vite possible. Moana est mort alors qu’il n’était qu’un adolescent ; la plainte que nous avions déposée pour lui suite à son décès a été classée. Il y a quelques semaines, nous avons célébré en silence les 25 ans d’Inouk. Il n’aura même pas dépassé l’âge de ses parents, eux aussi morts dans ces bassins qui l’ont vu naître. Marineland se dit en deuil, mais le parc, qui cultive l’opacité, a créé sciemment les conditions de cette hécatombe.
Nous avons été auditionnés par le ministère de la Transition écologique sur des solutions de sanctuaires, et le ministère, après avoir fait un premier appel à étude de faisabilité, vient d’en publier un autre. Qu’il fut long, le temps entre les annonces de Mme Pompili et les actes… Le ministère a de toute évidence attendu qu’il soit trop tard.
Avant d’apprendre la mort d’Inouk, nous étions confiants sur le fait que l’expertise se poursuivrait. Nous sommes à présent dans l’incertitude sur ce point. Et au-delà de l’expertise en cours, il y a maintenant urgence pour Wikie et Keijo d’être sortis de Marineland.
Avec ces deux décès d’orques en six mois à peine, et depuis le temps que nous alertions les pouvoirs publics sur l’imminence d’un drame, nous déposons une plainte contre Marineland. Nous ferons tout pour que le delphinarium réponde de ses actes et ne puisse se défiler une fois de plus.