Lionceau sur le dance floor

Lionceau sur le dance floor

Lionceau sur le dance floor
02.10.2019
Calvados
Lionceau sur le dance floor
Cirques

Approcher un lionceau dans une discothèque… Pour ceux qui en rêvaient, la boîte de nuit « Le Chic » de Deauville l’a fait. Nous portons plainte contre la préfecture du Calvados qui néglige ce scandale alors qu’il est de son ressort de faire appliquer la loi!

S’amuser avec un bébé fauve en boîte de nuit, c’est « so chic ». Pour ceux qui manquent d’idées de sorties originales, la discothèque « Le Chic » à Deauville se décarcasse (Depuis novembre 2018, la direction de la discothèque a changé. Les nouveaux propriétaires nous ont contactés: leur travail et investissement ne font pas intervenir d’animaux). Le 24 mars 2018, elle proposait à ses nightclubbers de venir danser et siroter des cocktails en compagnie d’un lionceau. Désigné star de la soirée bien contre son gré, le petit félin a été « dignement » accueilli : nuée de fans en délire autour de lui, spots multicolores plein les prunelles, décibels endiablés dans les oreilles… Nul doute qu’un fauve miniature, cela met l’ambiance à coup sûr!

Maltraitance évidente

Le hic, c’est qu’un bébé lion n’a rien à faire là… Est-il nécessaire de rappeler que sa place est auprès de sa mère et que d’être ainsi exposé à des mains inconnues, au vacarme assourdissant, à des néons aveuglants, représente autant de sources de stress extrêmement traumatisantes? Eh bien oui. Une fois encore, nous avons dû nous mobiliser pour rappeler qu’exhiber un lion dans un tel lieu constituait un acte de maltraitance affectant, qui plus est, la conservation de son espèce en danger. En outre, la discothèque « Le Chic*» ne détenait aucune autorisation pour la présentation d’animaux de la faune sauvage au public. C’est un cirque de la région, détenteur du lionceau, qui le lui avait « procuré » en toute illégalité.

Qui incriminer?

Mais porter plainte contre le cirque n’est pas chose aisée. Dans cette affaire, comme dans tant d’autres, identifier formellement le responsable suppose de laborieuses enquêtes au cœur de la jungle des établissements itinérants et de nombreuses démarches auprès des autorités censées les encadrer. Le 28 mars 2018, nous adressions un courrier à la préfecture du Calvados pour lui demander de se saisir du dossier et obtenir le retrait du certificat de capacité du « propriétaire » du lionceau et de sa mère. Peine perdue.
Alors qu’il était de son devoir et en son pouvoir d’intervenir, l’institution ne s’est pas sentie concernée et n’a pas daigné nous répondre… C’est donc contre elle que nous engageons aujourd’hui une procédure judiciaire. Décidément peu préoccupée par la cause animale, elle a déjà décliné sa présence à l’audience qui se tiendra au tribunal administratif de Caen le 3 octobre prochain à 9h30. Mais bien sûr, nous, nous y serons pour défendre les droits du petit lionceau!

Richard M. ou le cauchemar des chiens de chasse

Richard M. ou le cauchemar des chiens de chasse

Richard M. ou le cauchemar des chiens de chasse
30.09.2019
Dordogne
Richard M. ou le cauchemar des chiens de chasse
Chasse

À la suite de la diffusion de nos images d’investigation et dépôt de plainte sur l’affaire des chiens de chasse maltraités en Dordogne, la préfecture locale a réagi… par un écrit pas par des actes. Aussi sommes-nous retournés sur place… pour un surcroît d’horreur et d’indignation.

Le 3 septembre, à la suite de la diffusion de nos images et alors que nous n’avions toujours aucune nouvelle de notre plainte, la préfecture de Dordogne émettait un communiqué qui se voulait rassurant. Le site, dont nous dénoncions l’ignominie des conditions de détention de chiens de chasse, était sous contrôle… Selon le préfet, ni chenil, ni élevage, ni refuge, juste une meute, mais relevant tout de même d’installations classées pour la protection de l’environnement. Ce site au statut décidément particulier était annoncé comme bien connu, et ayant fait l’objet d’une visite récente de la DDCSPP (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Personnes), le 5 juillet. Conclusion : « Des animaux suivis quotidiennement, disposant d’abris, de nourriture et d’eau en suffisance, et en bonne condition ». Quelques bémols tout de même sur les conditions d’hébergement et le nombre de chiens autorisés, qui sous deux mois devrait être réduit à 45 par une mise en demeure… sans la moindre date de début!

De retour sur les lieux

Le 11 septembre, las de n’avoir toujours aucune nouvelle du procureur et très inquiets pour les chiens, nous sommes retournés filmer le site. Le constat fut effrayant: toujours autant de chiens, disséminés dans une foule d’enclos, de réduits, de niches bricolées, de véhicules à l’abandon. Nous avons vu le locataire des lieux distribuer des carcasses animales entassées dans une brouette métallique : la nourriture est jetée aux chiens, qu’ils soient à l’attache ou libres en enclos, à même le sol, souvent dans la terre poussiéreuse. Aucune caresse n’accompagne la distribution, l’homme marmonne, avec force gestes. Vision de folie sauvage plus que de bien-être…

Des images rapprochées nous donnent, hélas, plus encore de détails : il fait chaud en plein soleil, les chiens halètent, la plupart sont à l’attache permanente. Les cercles de terre battue autour de leur minuscule abri le prouvent. Nombre d’entre eux, même des chiots, n’ont plus d’eau, ou celle-ci croupit au fond des seaux non renversés. Les chiens vivent sur des sols et dans des niches ne respectant aucunement la législation. Vers l’aire où sont stockées les réserves de nourriture, nous filmons des carcasses putréfiées, d’autres rongées par les asticots, des morceaux « frais » laissés à l’air libre couverts de mouches, et d’autres brouettes où macèrent des solides innommables dans une fange sanglante. Une odeur de mort.

Chaussez vos lunettes, M. le Préfet !

Retour aux enclos : une femelle aux tétines pendantes vient chiper une carcasse à un chien à l’attache, pendant que d’autres veulent la saillir. Ici, c’est un pauvre chien qui n’y voit plus : un seul bout d’œil, rongé de conjonctivite, lance un regard perdu au-dessus d’une excroissance grise pendant de sa paupière. Des escarres, le poil sale, il n’en peut plus. D’autres ne cessent de se gratter, la misère sanitaire de ces chiens s’entassant sur une terre nue ne peut en rien être couverte par votre communiqué de presse, Monsieur le Préfet ! Chaussez donc vos lunettes car la réalité n’est pas celle de vos communiqués.

Le cœur se serre encore plus quand nous filmons des chiennes nous regardant à travers des grilles installées dans de vieux véhicules transformés en nurseries, et qui pourtant semblent à l’abandon. Toute cette misère est insupportable, le pire étant qu’elle soit étouffée par des communications rassurantes, des postures technocratiques qui, pardon, ne résistent pas aux images de la vraie vie. Nous allons déposer un complément de plainte, nourri de tous les défauts vis-à-vis de la législation relevés dans ces dernières vidéos, et de toutes ces images de chiens livrés à la honte d’une exploitation sans âme. Pour que cela ne soit plus !

Immobilisme ou soutien ?

Résumons: à la suite de notre visite au mois de mars et de notre plainte concomitante (certains chiens étaient condamnés au cannibalisme tant ils mouraient de faim) aucune nouvelle du procureur, ni des autorités… A la révélation de nos images en septembre, la préfecture s’empresse de publier son communiqué censé rassurer le public sur l’action des autorités ayant eu lieu deux mois auparavant… mais sans réelle prise en compte de la protection due à ces chiens. En effet, aucune mesure concrète n’est exigée puisque la « mise en demeure » indiquée pour des éléments minimes est évoquée au futur, sans date de démarrage.
Moins de dix jours après ce communiqué, six mois après notre premier passage, nous sommes retournés sur place: rien n’a changé, on en a froid dans le dos. À ce jour, nous n’avons toujours aucune nouvelle quant à l’avancement de notre plainte, malgré nos demandes. Pourtant il y a urgence pour ces pauvres chiens! Alors vous nous permettrez une question: s’agit-il d’immobilisme ou de soutien, face à ce chasseur?

Aidez-nous à les défendre ! Venez au deuxième rassemblement #LaChasseUnProblèmeMortel le 5 octobre prochain à Paris, place de la République, avec One Voice et près de 50 partenaires, et signez la pétition pour réformer la chasse en France!

Élevages pour la chasse, les raisons de dire stop

Élevages pour la chasse, les raisons de dire stop

Élevages pour la chasse, les raisons de dire stop
28.09.2019
France
Élevages pour la chasse, les raisons de dire stop
Chasse

On estime qu’en France, depuis 50 ans, 1 milliard d’animaux ont été élevés et lâchés pour la chasse. Chaque année, 30 millions de « gibiers à plumes » sont élevés en France (1/3 est exporté), dont 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix et 1 million de colverts destinés aux chasseurs français. S’y ajoutent des cervidés, des lièvres et lapins, et des sangliers hybridés…

Omerta sur le business ?

C’est hélas grâce aux deniers publics (subventions reversées aux chasseurs au titre de leurs « missions de service public ») que ce système perdure, entretenant une filière dépassant 150 millions d’euros de C.A. annuel. Mais excepté le frisson de quelques chasseurs, rien ne légitime cette souffrance organisée à la chaîne dans des élevages industrialisés, et dont l’impact environnemental et sanitaire reste masqué. Car il n’y a en France aussi peu de contraintes administratives et de contrôles réalisés sur les lâchers d’animaux pour la chasse que d’études menées pour en vérifier les suites. Ce faible encadrement interroge visiblement plus les citoyens, concernés par l’usage de leurs impôts, que l’État.

Atteintes à la biodiversité

Le discours officiel des chasseurs, qui évoquent des lâchers favorables au repeuplement, ne tient pas : la plupart des oiseaux relâchés ne voient pas le printemps suivant. Ils sont le plus souvent rapidement abattus, où meurent avant même d’avoir croisé un fusil, face à des prédateurs, des maladies et des difficultés de nourrissage auxquels ils n’ont pas été préparés.

Même si ces relâchers complexifient les comptages de population, globalement, les effectifs d’oiseaux sauvages demeurent faibles, voire déclinent, surtout chez le faisan vénéré. Alors le cycle infernal perdure et pour nourrir les tableaux de chasse, on relâche massivement, en France, des oiseaux d’élevage : par an, autant qu’il en existe à l’état sauvage dans toute l’Europe !
Dire que tant d’animaux sont décrétés nuisibles en raison des dégâts infligés aux cultures, et que pour la chasse on relâche par millions des oiseaux qui, comme les faisans, sont amateurs de pousses, baies ou graines et fréquentent surtout les zones cultivées !

Un non-sens sanitaire

Pratiqué à un niveau quasi-industriel, cet élevage inclut tout un arsenal chimique (anticoccidiens, vermifuges, vaccins, virucides, fongicides, bactéricides et antibiotiques) distribués dans l’alimentation et l’eau. Maladies et parasites sont néanmoins courants dans les élevages, et nulle étude scientifique n’a vraiment étudié le risque de contamination à la faune sauvage.

Car l’effet de ces lâchers est multiple : altération génétique des populations sauvages, impact massif sur les proies naturelles (insectes, escargots) et donc risques épidémiques sur des effectifs déjà peu dynamiques (surtout si les lâchers sont conjugués avec l’agrainage pratiqué « pour » densifier les populations naturelles). Plutôt que de conduire ces études, l’État préfère être complice des chasseurs en aidant, via ses instituts spécialisés, à améliorer génétiquement les lignées d’élevage pour « produire » des animaux adaptés à la chasse : de bon aspect, mais pas trop mobiles.

Les images rapportées par One Voice de ces élevages si discrets sont consternantes. La vie dans de tels milieux concentrationnaires est totalement incompatible avec les besoins biologiques des animaux. Et les souffrances qu’ils endurent seraient-elles légitimes puisque, de toute façon, il sont nés pour mourir ? Écœurant cynisme…

#LaChasseUnProblemeMortel : signez notre pétition, venez dire non à la grande manifestation anti-chasse organisée par One Voice et ses partenaires à Paris, le 5 octobre.

Sources : Office nationale de la chasse et de la faune sauvage, Syndicat national des producteurs de gibier de chasse (SNPGC), Enquête ASPAS, « De la cage au carnage », novembre 2018.

Oiseaux élevés pour la chasse, un scandale bien français

Oiseaux élevés pour la chasse, un scandale bien français

Oiseaux élevés pour la chasse, un scandale bien français
27.09.2019
France
Oiseaux élevés pour la chasse, un scandale bien français
Chasse

Et dire que ce sont nos impôts, reversés aux fédérations de chasse, qui financent l’élevage de ces faisans et perdrix, uniquement destinés aux « chasseurs du dimanche ». Un système inepte et cruel à tous les niveaux.

Des images désolantes

Les amoureux de la nature pourront vous parler de la majesté du faisan fourrageant dans les plaines, des joyeuses troupes de petits perdreaux filant derrière leur maman dans un champ en jachère. Rien de cette liberté dans les élevages d’oiseaux destinés à la chasse, où la logique est industrielle : insémination artificielle et chaînes de tri automatisées pour les poussins nés en incubateur, loin de leurs parents. Au prime âge, les oiseaux vivront dans le noir durant des semaines (l’obscurité limite les agressions dans les concentrations d’animaux grandissant au sol, jusqu’à 50 par m2). Au stade juvénile, il faudra appareiller leur bec de plastique contre les atteintes physiques dans ces élevages à haute promiscuité. Douleur de la perforation des cloisons nasales, gênes dans la déglutition, sont parfois mortelles.

Le bagne avant la mort

Après des semaines passées enfermés dans des bâtiments, les oiseaux sont remisés à l’extérieur. Nos images révèlent des batteries de cages et volières à perte de vue, où règne une forte odeur mêlant la putréfaction des animaux morts et les fèces des survivants. Les couples de perdrix sont en piteux état dans d’étroits boxes métalliques où ils suffoquent l’été, se mutilent entre eux ou en tentant, en permanence, de s’échapper. Les plumages, chamarrés dans la nature, sont ici ternes, dégarnis à force de picages entre détenus. Ces bagnards arborent la tristesse de leur destin.

La présence humaine est ténue, les oiseaux sont livrés à eux-mêmes dans un univers sans enrichissement, au nourrissage automatisé et chimique. L’herbe a disparu depuis longtemps sous les incessants allers-retours des faisans rendus fous par la captivité. La terre est nue, ceinte de grillages doublés de filets de protection. Se jeter contre le grillage ne sert à rien, mais c’est leur principale activité. Le pire concerne les mâles reproducteurs, qui ne quitteront leur clapier ou volière qu’après deux ou trois ans de service, premier et dernier envol…

Souffrance animale, business cruel

Depuis la fin des années 1950, on élève en France des animaux uniquement destinés à la chasse. Espèces parmi les plus tuées en France, faisans et perdrix en sont les principales victimes. 19 millions par an, relâchés sans besoin d’autorisation et guère de contrôles.

Or ces oiseaux, dont on travaille le profil génétique pour les rendre patauds et faciles à tuer, et qui seront relâchés après au moins 15 semaines d’élevage industriel, sont incapables de survivre dans la nature ! Face aux prédateurs, aux voitures, aux difficultés pour s’alimenter, aux maladies et bien sûr aux fusils qui les guettent, leur espérance de vie est très limitée. Alors, pour étoffer les tableaux de chasse, on perpétue, chaque année, cet immense et cruel gâchis.

Tout ce business va à l’encontre des besoins biologiques de ces oiseaux territoriaux, faits pour vivre sur de vastes espaces. Ici, privés d’interactions sociales pour apprendre une vie « normale », endurant, l’œil affolé, cette longue et terrible chaîne de « maturation », ils finiront violemment attrapés, entassés dans des caisses de transport livrées aux sociétés de chasse, pour y rester (au propre ou au figuré) de longues heures jusqu’au lâcher vers la mort. Que peut justifier cette souffrance organisée à la chaîne pour des millions d’oiseaux sensibles ? Le frisson de quelques nemrods ?

Un scandale bien de chez nous, qui n’honore ni les chasseurs ni les autorités qui regardent ailleurs…
#LaChasseUnProblèmeMortel : signez notre pétition, venez dire non lors de la grande manifestation unitaire pour une réforme radicale de la chasse, organisée par One Voice à Paris, le 5 octobre.

 

Sources : Office national de la chasse et de la faune sauvage, Syndicat national des producteurs de gibier de chasse (SNPGC), Enquête ASPAS, « De la cage au carnage », novembre 2018.

Carnage chez les grenouilles rousses

Carnage chez les grenouilles rousses

Carnage chez les grenouilles rousses
24.09.2019
Carnage chez les grenouilles rousses
Animaux sauvages

Le 25 septembre prochain, nous défendrons les grenouilles rousses au TGI de Charleville-Mézières. Nous portons plainte contre un braconnier qui a massacré des milliers d’entre elles au mépris de la réglementation protégeant leur espèce et en multipliant les actes de cruauté.

Combien faut-il de grenouilles pour rassasier son ogre ? A Beaumont-en-Argonne (08), le 16 mars 2018, une seule perquisition au domicile d’un braconnier a suffi pour découvrir près de 5000 grenouilles rousses (Rana temporaria), mortes ou vives, sur le point d’être dévorées, surgelées et /ou vendues sous le manteau. L’inventaire des inspecteurs de l’environnement fait froid dans le dos : 19 nasses, 2 grandes paires de ciseaux, 35 pots de 70 paires de cuisses, 32 kilos d’œufs d’amphibiens (officiellement destinés à être remis dans leur milieu naturel), 19 grenouilles vertes (Rana esculenta, officiellement capturées par erreur) et 1679 grenouilles rousses vivantes (« pour les consommer fraîches plus longtemps »), ainsi que … 2954 autres déjà amputées de leurs pattes arrière mais qui respiraient encore !

Interminable agonie

En effet, le propriétaire des lieux, aux allures de « paisible retraité », ne se donnait pas la peine de tuer ses victimes avant de les charcuter. Aux enquêteurs, il a présenté ainsi sa technique : « Je prends la grenouille. Je l’assomme et la coupe au ciseau. Ensuite, je tiens dans un chiffon, et avec une fourchette que je pique dans l’entrecuisse, j’enlève la peau. Ensuite, je la noue et coupe les onglets toujours au ciseau. » Passé maître dans l’épouvantable opération, souvent assisté de son épouse, il parvenait ainsi à « préparer » 100 grenouilles par heure… Et à remplir dans le même temps seaux et sacs de « déchets », en l’occurrence les animaux mutilés, qui mettaient souvent plusieurs jours avant de rendre leur dernier souffle, après d’abominables souffrances.

Un si gentil grand-père

Si lors de son audition le 19 mai 2018, l’homme a nié toutes velléités commerciales (alors qu’il avait reconnu vendre les cuisses au cours de la perquisition), il a confirmé son attachement à cette tradition « familiale ». D’ailleurs, il n’en est pas à sa première verbalisation pour des captures de batraciens et c’est donc en toute connaissance de cause qu’il a poursuivi ses méfaits jusqu’ici. Après avoir appris à pêcher les grenouilles rousses avec son père, il les a braconnées toute sa vie, se moquant bien des périodes réglementées de chasse et privilégiant les périodes de fraie, lorsqu’elles dévalent les ruisseaux pour rejoindre les zones de reproduction. Pour les capturer plus sûrement, il utilise des appelants : « J’attrape 5 ou 6 mâles, je les place dans les nasses, et les autres se prennent toutes seules ». Une fois les animaux piégés, place aux grands coutelas et folles réjouissances gustatives chez celui qui se considère comme un « amoureux de la nature » ! Convives réguliers, ses fils se sont défendus de participer au massacre mais ont admis qu’ils accompagnaient parfois leur père lors de ses traques et qu’ils piochaient régulièrement dans le réfrigérateur pour régaler femmes et enfants. Comble de l’ironie, l’un d’eux a ajouté que son père prenait soin de faire le nécessaire pour la préservation de l’espèce en veillant à ce que les œufs soient toujours dans l’eau !

One Voice partie civile

Aussitôt informés de cette sinistre affaire, nous nous sommes constitués partie civile pour prendre la défense des grenouilles, leur vulnérabilité et leur extrême sensibilité. Nous les représenterons ce mercredi 25 septembre au tribunal de grande instance de Charleville-Mézières, lors du procès du braconnier et de ses fils également convoqués. Tous trois ont violé sciemment les règles afférentes à la protection des animaux, ainsi que celles relatives à la détention d’espèces non domestiques. Nous nous battrons pour qu’ils écopent de peines exemplaires et qu’ils soient mis hors d’état de massacrer plus longtemps !

Micha, Glasha et Bony: les vétérinaires alarmés!

Micha, Glasha et Bony: les vétérinaires alarmés!

Micha, Glasha et Bony: les vétérinaires alarmés!
19.09.2019
Loir-et-Cher Micha, Glasha et Bony: les vétérinaires alarmés!
Cirques

Nous avons sollicité l’avis de vétérinaires spécialistes des ours sur l’état de santé de Micha, Glasha et Bony. En visionnant les vidéos que nous avons diffusées la semaine dernière, ils ont tous tiré la sonnette d’alarme. Leurs bilans dramatiques confirment que les trois ours nécessitent une prise en charge immédiate, loin des griffes des Poliakov. N’attendons pas qu’il soit trop tard!

Ces ours ont été maintenus dans des conditions de stress quasi continu et privés de stimulation mentale positive. Dr John A. Knight

À la suite des images que nous avons dévoilées la semaine dernière, Micha a pu être placé en urgence ce week-end au sein du zoo-refuge de la Tanière (28) et nous nous en réjouissons. Le voici enfin hors des mains des Poliakov et soigné! Mais le pauvre se trouve dans un état désastreux et ses anciens co-détenus, Glasha et Bony, sont quant à eux toujours sous l’emprise des dresseurs… Une aberration compte tenu de leurs conditions de détention épouvantables et des risques pour leur santé.

Ce type de comportement anormal est considéré comme synonyme de détresse mentale chronique et, dans le cas de l’ours noir (NDLR Micha), il est très évident que l’animal aspire sur les fils de la cage en créant des murmures désespérés se terminant par une «toux». Ces sons sont similaires aux sons émis naturellement par cette espèce, mais totalement hors contexte, un mélange de sons de communication et d’avertissement. Dr John A. Knight

Bony et Glasha en péril

Nous avons montré les vidéos de leur enfer à des vétérinaires spécialistes des ours et tous s’accordent pour dire qu’ils sont en danger critique ! Ils dénoncent l’absence d’eau potable dans leurs geôles, une alimentation inappropriée et médiocre, quand elle n’est pas moisie… Et bien sûr, ils sont choqués par l’absence de structures adaptées aux besoins élémentaires des ours, ainsi que par des signes cliniques et symptômes de maladies graves.

Le Dr Ilayaraja de l’association Wildlife SOS et vétérinaire du sanctuaire des ours observe notamment la présence de points noirs sur l’une des canines de Bony. Selon lui, ils « indiquent qu’une fracture de la dent a mis à nu la fragile cavité pulpaire et provoqué son infection. Celle-ci peut être fatale à l’ours si elle n’est pas traitée d’urgence par un dentiste vétérinaire. » En outre, l’expert se préoccupe de la vision de l’animal. Il note une dégradation oculaire qui est« visiblement le résultat d’une négligence à long terme et de l’absence de soins médicaux. »

Quant à Glasha, son sort est comparable. En pire : présence alarmante de points noirs sur la canine, fourrure pelée par endroits, « écoulement oculaire purulent, ce qui laisse à penser qu’elle souffre de malnutrition et est infestée de vers », et « excroissance anormale sous l’œil gauche, susceptible d’être cancéreuse. » Le médecin insiste sur l’importance d’examiner celle-ci dans les plus brefs délais pour savoir si elle est maligne et d’administrer un traitement adapté afin de prévenir toute complication au niveau de la vision.

Les quartiers de nuit se composent de sols en béton nu. Il y a peu ou pas de litière, à l’exception d’un peu de foin fourni à l’ours noir. Ceci est totalement inadéquat pour ces animaux très intelligents. Dans la nature, les ours noirs passent beaucoup de temps dans les arbres, cherchent un abri et se retrouvent le plus souvent dans des zones fortement boisées. Ils évitent les humains et les ours bruns dans la mesure du possible. Ils aiment aussi creuser et fouiller les branches mortes, les cailloux abritant des insectes, etc. Rien ne suggère qu’on ait réellement tenté de subvenir aux besoins psychologiques de cet animal, que ce soit dans ses installations diurnes ou nocturnes. De nos jours, cela témoigne d’un mépris choquant pour le bien-être de cet animal. Dr John A. Knight

Urgence sanitaire

Chaque minute compte pour sauver Bony et Glasha! D’autant que l’absence absolue d’hygiène de leur prison et leur détresse morale ne font que diminuer leurs espoirs de survie. La Dre Amélie Nicolau du Refuge de l’Arche s’inquiète de les voir mordiller ou lécher les barreaux des portes, tourner sans cesse sur eux-mêmes et dodeliner de la tête. Elle souligne que ces comportements de stéréotypie sont observés chez les ours en captivité, « en particulier chez des individus stressés, placés dans un environnement inadapté ou insuffisamment stimulé ».

Ainsi, tous les spécialistes des ours que nous avons interrogés affirment que seul leur placement dans un refuge avec des soins adaptés aura des chances de les soustraire à un funeste destin. Nous nous mobilisons pour que Bony et Glasha soient tous les deux mis définitivement à l’abri de leurs persécuteurs, comme Micha!

Nous avons envoyé les rapports d’experts au ministère de la Transition écologique et solidaire ainsi qu’au préfet afin d’étayer nos plaintes contre les Poliakov. Et nous comptons plus que jamais sur vous pour soutenir notre campagne et signer notre pétition.

Nous soutenir

Signez la pétition

Micha, Glasha et Bony seront-ils laissés à leurs geôliers?

Micha, Glasha et Bony seront-ils laissés à leurs geôliers?

Micha, Glasha et Bony seront-ils laissés à leurs geôliers?
13.09.2019
Loir-et-Cher
Micha, Glasha et Bony seront-ils laissés à leurs geôliers?
Cirques

Grâce à nos images des cachots de Micha, Glasha et Bony, tournées la semaine dernière, le ministère de la Transition écologique et solidaire a rouvert le dossier des ours exploités par le couple Poliakov depuis des décennies. Aujourd’hui, le ministère publie un arrêté qui demande à ses tortionnaires de soigner Micha, et ignore la détresse de Bony et Glasha. Notre combat pour ces 3 ours et tous les animaux aux mains de ces dresseurs de cirques continue!

Mis dos au mur face à nos images, le Ministère propose des mesures insuffisantes

Les mots manquent pour expliquer à quel point le ministère de la Transition écologique et solidaire plante l’arbre pour cacher la forêt avec son arrêté publié ce matin.

Que dit l’arrêté?

En premier lieu, le ministère publie une interdiction de spectacles. C’était déjà le cas! Et visiblement pas respectée, ou tout du moins contournée par les Poliakov, car Micha a été filmé par Aves France, en représentation, à Racquinghem dimanche 8 septembre, au moment où nous révélions les images de son calvaire, et exhibé l’an dernier à la St Valentin, deux exhibitions pour lesquelles nous avons déposé plainte.

Les animaux laissés à leurs tortionnaires

Micha doit être soigné dans les 5 jours, c’est bien, mais on confie à ses tortionnaires le soin de le faire soigner! Et qui vérifiera qu’il guérit? Les mêmes services qui avaient conclu l’an dernier que tout allait pour le mieux!

D’autre part, Bony et Glasha sont ignorés -pas même cités dans l’arrêté ministériel- alors qu’eux aussi sont en grande détresse psychique et physique: malnutrition, grosseurs suspectes, dentition dans mauvais très préoccupant d’après les experts, stéréotypie marquée…

Au final, que va-t-il se passer?

Des ours restant dans des conditions scandaleuses, tout comme les chevaux, dromadaires, Mina le petit singe, perroquets, et totalement invisibilisés, alors que pour eux aussi le calvaire continue. Nous préparons une plainte pour l’ensemble de ces animaux en souffrance.

Suite à la publication de nos images, des témoins se sont fait connaître. C’est ainsi que nous savons que pendant la canicule 2018, les 3 ours sont restés 8 jours enfermés dans leurs cachots sans aucune isolation, et dans la torpeur, puisqu’il y a juste des trous en guise de fenêtres, et pas même de porte à ce bâtiment au toit noir. Autant dire qu’ils ont vécu dans un four, sans eau potable.

 

Ces images de l’ours Mischa étaient insupportables. Nous avons mené une série de contrôles et prenons 3 décisions immédiates :
✅ Interdiction de présentation à des spectacles,
✅ Administration de soins,
✅ Possibilité d’un placement médicalisé.
➡️ https://t.co/iObP0B83Hc pic.twitter.com/sIR33K2YA6

— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) September 13, 2019

 

One Voice prépare sa quatrième plainte

Pour les animaux détenus par les Poliakov, nous dénonçons les conditions de détention depuis plus de quinze ans, et les images des spectacles ne suffisent pas: il faut celles des cellules. On vient d’en avoir la preuve.
Car pour les visites réglementaires des agents de l’État, la procédure veut qu’ils préviennent à l’avance, ce qui donne aux dresseurs le temps de faire un grand ménage avant leur arrivée. Plus de toiles d’araignées dans les cachots, pas de fruits moisis dans les frigos, plus d’asticots sur les pattes des animaux, de l’eau fraiche mise à disposition et l’exploitation peut continuer de plus belle.
C’est ce qui était arrivé l’année dernière, et c’est pourquoi notre plainte était en passe d’être classée sans suite.

Des mesures dérisoires, malgré l’évidence

Que se serait-il passé sans nos images? Rien. Alors que notre biodiversité s’amenuise de jour en jour, et que partout en Europe le mouvement s’accélère pour un continent sans cruauté sur les animaux (vingt pays ont déjà interdit aux cirques itinérants l’exploitation d’animaux).
Que se passe-t-il dans les cirques où nous n’avons pas accès aux camions, aux quartiers d’hiver des animaux?

Les experts continuent d’analyser les plus de 200 heures de vidéos des ours dans leurs geôles sombres et sales, et dans leur enclos envahi de rats. Ces images, les premières expertises édifiantes, nous les avons envoyées à la justice et au Ministère. Nous remercions Elisabeth Borne de nous avoir répondu, mais lui demandons d’aller plus loin et d’agir aussi, notamment, pour Bony et Glasha.

Nous attendons aussi beaucoup de la justice, et prévoyons d’assigner la préfecture du Loir-et-Cher en justice (comme nous l’avons fait avec succès pour l’élevage de chiens de Mézilles) s’il faut en arriver là pour sauver l’ensemble des animaux restés aux mains des dresseurs. Continuez à signer la pétition pour Micha, Glasha et Bony.