Lettre ouverte au Maire de Montélimar

Lettre ouverte au Maire de Montélimar

Lettre ouverte au Maire de Montélimar
06.05.2020
Montélimar
Lettre ouverte au Maire de Montélimar
Animaux familiers

Lettre à Monsieur Franck Reynier, maire de Montélimar, suite aux actes de cruauté perpétrés sur un chat mardi 5 mai 2020.

Monsieur Franck REYNIER
Maire
Hôtel de ville
Place Emile Loubet
26200 MONTELIMAR

Vannes, le 6 mai 2020

Monsieur le Maire,

Notre association One Voice a pris connaissance avec effroi des actes de cruauté perpétrés sur un chat mardi 5 mai 2020 par un agent de la société Veolia à laquelle votre commune a délégué la collecte des ordures ménagères.

Nous vous informons que notre association va porter plainte contre « x » pour actes de cruauté, afin que la responsabilité de chacun puisse être clairement identifiée et que le ou les auteurs répondent de leur comportement devant la justice.

Si la nature des actes commis à l’endroit de cet être vivant nous a scandalisés, le sort qui lui a été réservé après sa mort nous préoccupe tout autant, et témoigne du peu d’intérêt porté à cet animal.

L’article du Dauphiné relate ainsi les déclarations du directeur de secteur de la société Veolia, M. Bertini, lequel « assure que le chat est mort quelques instants après ».

Pour autant, qu’est-il advenu du cadavre de cet animal ? Un vétérinaire a-t-il pu effectivement confirmer cette mort et également vérifier si ce chat était ou non identifié ? Le cas échéant, sa famille humaine a-t-elle été prévenue ?

Nous vous rappelons que pour la majorité des Français les animaux de compagnie sont considérés comme des membres à part entière de leur foyer et que ce lien d’attachement est protégé par le droit français et a même été consacré par un tribunal italien en décembre 2011, comme un principe à valeur constitutionnelle.

Si les animaux sont juridiquement assimilés à des meubles, le droit français leur reconnaît, à juste titre, la qualité d’êtres sensibles, permettant de leur faire bénéficier d’une réglementation plus protectrice de leur bien-être : ainsi l’article L 214-1 du Code rural et l’article 515-14 du Code civil, disposent-ils que l’animal est un être vivant doué de sensibilité.

Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la protection du « bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles » bénéficie du même rang dans l’ordonnancement juridique européen que les dispositions relatives à la protection des droits de l’homme et au bien-être des peuples de l’Union.

La France est également signataire de la Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie qui dispose notamment que nul ne doit causer inutilement des douleurs, des souffrances ou de l’angoisse à un animal de compagnie.

Les chats errants bénéficient de la même protection avec toute la considération attachée à leur nature d’êtres sensibles.

Cet agent a traité ce chat comme un simple déchet, illustrant ainsi les efforts qui doivent être réalisés pour changer le regard qui est encore porté sur ces animaux victimes de l’errance.

Nous vous remercions de l’attention portée à ce courrier et à nos demandes, et vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de notre meilleure considération.

Muriel Arnal,
Présidente de One Voice

Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux

Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux

Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux
30.04.2020
Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux
Animaux sauvages

À la suite de la publication de nombreux arrêtés préfectoraux en faveur de la chasse aux blaireaux, nous vous proposons des arguments pour participer aux consultations du public et vous opposer à ces massacres.Comme toujours, les avis ne sont pas pris en compte par les autorités préfectorales s’ils sont jugés injurieux, opposés à la chasse par principe, hors sujet, etc. Il faut à tout prix éviter également les copiés-collés et les avis trop polarisés. Reformulez donc avec vos propres mots, tout en veillant à rester dans un registre qui sera pris en compte par les préfectures concernées!

Consultation ici jusqu’au 05/05/2023.Les consultations du public actuellement en cours (mise à jour le 04/05/2023) :

Pas-de-Calais : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 1er juin 2023. Consultation ici jusqu’au 04/05/2023.

Finistère : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 05/05/2023.

Marne : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 juin 2023. Consultation ici jusqu’au 08/05/2023.

Allier : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 1er juillet 2023 et du 15 mai 2023. Consultation ici jusqu’au 08/05/2023.

Meuse : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 15 mai 2023 et du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 10/05/2023.

Sarthe : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 1er juillet 2023 et du 8 juin 2024. Consultation ici jusqu’au 10/05/2023.

Mayenne : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 11/05/2023.

Aube : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 juin 2023. Consultation ici jusqu’au 11/05/2023.

Aveyron : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 1er juillet 2023 et du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 11/05/2023.

Ardennes : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 12/05/2023.

Loire : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 1er juin 2023. Consultation ici jusqu’au 12/05/2023.

Indre-et-Loire : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 1er juillet 2023. Consultation ici jusqu’au 22/05/2023.

 

Arguments communs à tous les arrêtés

Les blaireaux : une dynamique de population lente à protéger

Les blaireaux européens (meles meles) figurent sur la liste des espèces protégées à l’annexe III de la Convention de Berne de 1979.

Ainsi, plusieurs pays européens comme notamment l’Espagne, la Belgique, le Danemark ou encore les Pays-Bas considèrent les blaireaux comme une espèce protégée dont la chasse est interdite.

Ces pays ne rencontrent pas les problèmes qui justifient la destruction des blaireaux en France : dégâts aux cultures ou infrastructures. Du moins, des méthodes non létales sont mises en place avec succès.

En effet, la croissance des populations de blaireaux est naturellement faible, la mortalité infantile étant très importante (50% des jeunes meurent la première année).

D’autre part, les populations de blaireaux sont fragiles : les accidents de circulation sont aujourd’hui la première cause de mortalité des blaireaux, qui doivent également faire face à la disparition de leurs habitats naturels. Il est donc particulièrement risqué d’ajouter une pression exogène supplémentaire sur cette population.

L’absence de certitude quant à l’état de conservation du blaireau en France doit impliquer sa protection

Nous disposons de très peu de données sur l’état de conservation des blaireaux en France. De rares études sont menées localement mais elles ne permettent pas de connaitre le nombre de blaireaux au niveau national. Il est donc nécessaire de mener des enquêtes de terrain, avec un recensement des terriers habités et secondaires pour obtenir un état des lieux actualisé et fiable sur les populations de blaireaux en France, au niveau départemental et national.

Les actions de chasse continuelles, tout au long de l’année, sans connaissance de la population ni de l’impact des « prélèvements », mettent en péril la survie des blaireaux en France.

Aux Pays-Bas, il a ainsi fallu attendre que les blaireaux soient en voie de disparition dans les années 1980 pour qu’ils obtiennent le statut d’animal protégé.

Continuer à exercer une prédation sur les blaireaux sans avoir connaissance des effets des prélèvements sur leur état de conservation contrevient au principe de précaution qui affirme qu’en l’absence de certitude scientifique sur les effets potentiellement graves d’une action sur l’environnement, il convient de prendre toutes les précautions pour éviter que ce risque se réalise.

Les blaireaux sont accusés de tous les maux sans aucune preuve

Il est très difficile d’identifier les blaireaux comme responsables de dégâts aux cultures car ses dommages peuvent être confondus avec ceux des sangliers. Les dégâts avérés sont minimes en termes financiers et ne justifient pas un tel acharnement. Les préfectures avancent toujours de soi-disant dégâts, mais ne se fondent sur aucune étude scientifique ou aucune analyse statistique propres à leurs départements. Et pour cause : les dégâts imputés aux blaireaux ne sont pas recensés. Une fois de plus, les blaireaux sont en réalité victimes d’une mauvaise réputation colportée à travers les siècles et qui n’a aucun fondement scientifique.

Par ailleurs, comme pour les potentiels dégâts aux cultures, les dégâts aux infrastructures (digues ou emprises ferroviaires), il est possible de les prévenir par des mesures non-létales efficaces : clôtures, grillages ou encore barrières olfactives.

Enfin, lorsque cela n’est pas possible, il est envisageable de relocaliser la population des blaireaux : sas anti-retour et obturation des terriers après le départ des blaireaux, et création de terriers artificiels s’il n’y a pas d’autres lieu de relocalisation.

A titre d’exemple, les Pays-Bas, où les digues sont nombreuses, considèrent les blaireaux comme une espèce protégée et parvienne à cohabiter avec lui en harmonie.

Arguments spécifiques à l’extension du déterrage à partir du mois de mai

Le déterrage des blaireaux à partir du mois de mai conduit à la mise à mort de blaireautins

L’article L. 424-10 du code de l’environnement interdit formellement la mise à mort de petits ou de portées.

Or, l’extension du déterrage au printemps et en été constitue une mise en danger de la population des blaireaux car elle intervient en pleine période de reproduction et de mise bas.

L’accouplement des blaireaux a lieu de janvier à mai, la durée de gestation est de 6 à 7 semaines.

Les blaireautins sont dépendants de leur mère pendant trois mois car ils ne peuvent se nourrir seuls. Ils commencent à sortir du terrier un mois et demi après leur naissance mais ne sont pas pour autant indépendants. Ils n’atteignent leur maturité sexuelle que plusieurs mois après leur naissance. De fait, des petits blaireaux sont présents dans les terriers pendant l’intégralité de la période complémentaire de vénerie sous terre.

Ainsi, les périodes complémentaires de vénerie sous terre des blaireaux sont contraires à l’article L.424-10 du Code de l’Environnement qui prévoit qu’il est interdit de détruire « les portées ou petits de tous animaux ».

La vénerie sous terre : un loisir cruel et violent

La chasse sous terre dont les blaireaux sont encore victimes en France au nom de la tradition est une pratique d’une cruauté sans nom durant laquelle certains individus sont traqués pendant des heures dans leur terrier à l’aide de chiens, puis tués, à coups de hache, de pelle ou de carabine d’abattage à canons sciés.

Cette pratique entraine stress et souffrance pour les animaux, et laisse les survivants traumatisés et désorientés. Le reste de la famille peut être enterré vivant par obstruction des accès.

Le déterrage est interdit dans la plupart des pays européens, seules la France et l’Allemagne l’autorisent encore en Europe de l’Ouest.

Cette pratique cruelle n’a pas d’autres objectif que celle d’assouvir les passions morbides des veneurs dans la mesure où la chair des blaireaux n’est jamais consommée.

La vénerie sous terre a des conséquences désastreuses sur les autres animaux et la biodiversité. Les terriers, souvent habités par d’autres animaux, y compris par des espèces protégées comme les chauves-souris ou les chats forestiers, sont dégradés quand ils ne sont pas détruits, et les entrées et sorties peuvent être obstruées condamnant également les autres habitants à une lente agonie.

Arguments spécifiques aux arrêtés justifiés par la lutte contre la tuberculose bovine

Nous disposons aujourd’hui de très peu de données sur le rôle joué par les blaireaux dans l’épidémiologie de la tuberculose. Son rôle étant conditionné par les structures familiales et les modèles de déplacements, il est nécessaire de mener des études localisées et contextuelles avant toutes mesures de destruction.

Dans son avis du 20 août 2019 l’ANSES affirme que les données disponibles en France sur le rôle des blaireaux montre qu’ils sont des hôtes de liaison et non des hôtes de maintien de la tuberculose.

La contamination pouvant se faire de manière directe ou indirecte, il est donc important de mettre en place un système de surveillance strict des troupeaux dans les zones à risque. Des mesures dissuasives peuvent également fonctionner pour éviter les contacts entre des bovins potentiellement malades et les blaireaux : clôtures, et barrières olfactives.

Enfin, il est établi que la vénerie sous terre constitue un mode de chasse susceptible de faciliter la propagation de la tuberculose bovine. En effet, les chiens sont envoyés dans les terriers et peuvent donc être mis en contact direct avec des zones infectées, devenant ainsi vecteurs de la maladie.

Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre

Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre

Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre
28.04.2020
France
Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre
Animaux sauvages

Nous lançons une vaste campagne basée sur notre infiltration à hauts risques dans le milieu de la vénerie sous terre pour dénoncer cette chasse ignoble qui fait subir les pires sévices aux blaireaux. Ensemble, faisons interdire cette abomination !

En matière de cruauté, les chasseurs n’ont jamais manqué d’inspiration. Et parmi leurs pires inventions, il en est une particulièrement monstrueuse : la vénerie sous terre. Cette pratique parfaitement légale consiste à harceler un animal jusqu’au fond de son terrier pour lui faire subir des heures de terreur et de douleurs avant son dernier râle. Les adeptes de ce « loisir » ô combien ludique, adorent s’acharner notamment sur les blaireaux… Vous savez, ces petits mammifères timides. Quoi de mieux en effet que de persécuter des êtres sans défense pour savourer le plaisir de les voir souffrir et de se féliciter d’être « le plus fort » ?

Infiltration à hauts risques

À nos risques et périls, nous sommes parvenus à infiltrer le milieu extrêmement fermé du déterrage. Depuis des années, nous tentions d’y pénétrer pour en dénoncer les horreurs. Il a fallu beaucoup de courage et d’aplomb à nos enquêteurs pour intégrer les « équipages » sans être démasqués, côtoyer des sadiques en se faisant passer pour leurs, assister aux massacres sans broncher et les documenter pour faire avancer la cause des blaireaux. Si les membres de notre équipe ont parfaitement réussi leur mission et en sont revenus physiquement indemnes, ils ont néanmoins été très affectés moralement par les scènes insoutenables dont ils ont été témoins. Il suffit de regarder leurs images, inédites en France, pour mesurer le niveau de violence et d’imbécillité crasse atteint lors de ces « parties de chasse ».

Gang armé et alcoolisé contre famille assoupie

C’est accompagnés de leurs chiens et armés de pelles, de pioches, de haches, de pinces de déterrage, de carabines d’abattage à canon scié et de packs de bières que les groupes de déterreurs traquent leurs victimes. Ils savent parfaitement où aller. Les terriers sont connus. Les fanfarons alcoolisés en font la « tournée » régulièrement en dehors de la période de chasse pour les repérer à l’avance et savoir où se rendre pendant la saison… La prise promet d’être bonne et le carnage savoureux ! Aussitôt arrivés sur les lieux, ils bouchent les issues des galeries, à l’aide de bouts de bois ou de pelles plantées à la verticale, afin d’empêcher leurs proies de s’échapper par d’autres trous que ceux d’où viendront les chiens. C’est le début du printemps, les couples de blaireaux ont mis au monde leurs petits et les familles dorment encore paisiblement au fond de leurs logis. Mais voilà que, soudain, leur monde bascule…

 

Faire souffrir c’est bien, plus longtemps c’est mieux

Ils ont élu domicile sous un grand chêne, dont les racines majestueuses forment la structure de leur terrier. Entre elles, le terrier ne peut s’effondrer. À la fois colonnes entre lesquelles les couloirs peuvent s’étendre, et protection naturelle. Mais voilà que les ouvertures de leur terrier se ferment une à une, bouchées par des pelles ou des branchages.

Soudain, un tonnerre retentit au-dessus de leurs têtes. Des coups de pelle frappés à plat sur le sol ou sur les arbres surplombant leur terrier éclatent comme autant de détonations. C’est l’affolement. Un blaireautin sort péniblement de son sommeil et voit ses parents paniqués.

Le couple ne sait quelle direction prendre pour mettre à l’abri son petit : les issues sont fermées, et des intrus sont entrés dans le terrier. Ils doivent faire face aux aboiements et aux crocs qui se rapprochent, aux cris des humains en surface enivrés par l’alcool et l’odeur du sang. Les blaireaux hurlent, implorants, bouleversants, mais seuls les rires leur répondent.

Les parents blaireaux cherchent alors à empêcher les chiens d’accéder à la pièce souterraine où ils se sont réfugiés, à l’à-pic du tronc du chêne. Pour ce faire, il faut au plus vite fermer tous les conduits, pour créer une poche hermétique au reste du terrier, dernier recours face aux intrusions. Et c’est cernés de toutes parts que les animaux terrorisés vont assister impuissants, durant près de cinq heures, à la démolition implacable de leur unique refuge.

Les déterreurs, armés de sondes qu’ils enfoncent dans le sol jusqu’aux galeries, puis oreilles plaquées au sol, écoutent d’où viennent les cris des animaux, estiment la profondeur du terrier et le lieu le plus stratégique où creuser. Mais là, il semble que le chêne se dresse entre eux et leurs futures victimes. Qu’à cela ne tienne : armés d’une hache, ils se relayeront pour couper l’une des trois racines principales de l’arbre, mesurant plus de vingt centimètres de diamètre.

Manquant d’air, le père tentera de permettre à son petit de respirer en ouvrant un peu la poche protectrice. Il n’en faudra pas plus pour que les chiens parviennent, après des heures de recherche, à les situer. Le blaireau qui tentait de sauver son bébé se fait mordre et lance un gémissement déchirant. Soudain, des pinces métalliques surgissent. Son petit se fait saisir par l’abdomen entre les barres de fer et arracher du trou. Le malheureux sera ainsi « présenté » dans son extrême détresse aux chasseurs et à leurs fans en liesse… Le coup de feu retentit. Le blaireautin s’immobilise, puis convulse pendant de longues secondes. Un veneur entame une petite danse, et chante « Pointu comme un couteau, aiguisé comme une lame ». Quelques instants et un nouveau coup de feu plus tard, le mâle adulte sera à son tour abattu, directement dans le trou, après un combat qui fera perdre un bout d’oreille à l’un des chiens exténués. Sa dépouille rejoindra celle de son fils, abandonnée au sol. Quant à la mère et aux autres blaireautins, protégés par les racines restantes, les chasseurs « fatigués » les laisseront dans leur terrier ravagé, sans manquer de reboucher la tranchée, pour qu’ils y meurent asphyxiés…

Les cadavres seront ensuite traînés à travers bois jusqu’à la remorque servant au transport des chiens, où ils seront jetés sans ménagement.

Plus de dégâts en un jour que les blaireaux en un an !

Les chasseurs laisseront derrière eux une mère blaireau endeuillée et traumatisée avec potentiellement d’autres petits, un chêne amputé, des dizaines de mégots de cigarette ensevelis. Sans compter les dégâts occasionnés aux cultures dans le champ adjacent au bois, bien supérieurs à ceux qu’une famille de blaireaux peut faire en un an, à force d’allers et retours pour aller chercher qui un outil, qui des boissons supplémentaires…

Abolissons le sadisme !

Combien de milliers de cadavres et d’images ignobles faudra-t-il pour rallier le public et les politiques à la cause de ces animaux martyrs ? Il faut faire interdire ce scandale, les blaireaux doivent être protégés. Chacun doit ouvrir les yeux sur les réalités honteuses de la vénerie sous terre, telle qu’elle se pratique dans le secret des sous-bois. Et regarder en face l’ampleur de la tragédie vécue par les blaireaux.

Les blaireaux, ces héros si discrets

Les blaireaux, ces héros si discrets

Les blaireaux, ces héros si discrets
28.04.2020
France
Les blaireaux, ces héros si discrets
Animaux sauvages

Avec leur pelage noir et blanc, les blaireaux sont facilement identifiables. Mais rares sont ceux qui ont la chance de pouvoir observer ces mustélidés réservés. Portrait de travailleurs enthousiastes, solidaires et pacifiques qui méritent tout notre respect… plutôt que d’être assassinés jusqu’au fond de leur terrier.

Quand on surprend un individu à la nuit tombée, pointant son nez hors de son terrier, on croit rêver. La timidité des blaireaux européens (Meles meles) est telle qu’ils préfèrent se faire la belle s’ils repèrent le moindre danger grâce à leur odorat très développé. Ce n’est pas pour rien qu’ils choisissent de passer plus de la moitié de leur vie, bien à l’abri dans leur logis.

Architectes responsables

Fouisseurs et terrassiers hors pair, c’est sous terre qu’ils se calfeutrent. Mais leurs refuges n’ont rien de simples grottes, creusées n’importe où à la va-vite ! En bons ingénieurs, ils ne choisissent pas leurs adresses au hasard. Lorsqu’ils en ont la possibilité et que l’environnement n’est pas trop fortement anthropisé, ils privilégient les milieux discrets (sous-bois, bosquets, haies), en retrait des activités humaines. Leurs vrais coups de cœur vont aux sols à la fois meubles et résistants et si possible en pente (talus, flancs de coteau…) qui faciliteront le déblayage et le drainage. Ils s’assurent également de la structure de la végétation alentour dont les racines garantiront la pérennité de leurs ouvrages, ainsi que de la présence d’eau et de ressources alimentaires suffisantes pour l’ensemble de leur petite tribu.

Infatigables bâtisseurs

Une fois le lieu de leur futur domicile repéré, les travaux peuvent commencer. Et ils peuvent compter sur leur endurance, leur courage, leur ardeur et les prouesses de leurs pattes pour concevoir de véritables cryptes dignes de celles des cathédrales ! Ainsi, certains terriers s’étendent parfois sur plusieurs hectares. Il faut dire que chez les blaireaux, on prend soin de l’héritage familial. Leurs demeures s’agrandissent au fil des générations, avec un enchevêtrement de galeries s’enfouissant jusqu’à cinq mètres de profondeur ! Chacune dessert des étages et des chambres destinées à des usages spécifiques : dortoirs, salle des naissances et même latrines ! Très soucieux du confort et de l’hygiène de leur logis, les rois du ménage nettoient régulièrement leur intérieur, aèrent les litières et même les renouvellent, en revenant d’expéditions en surface chargés de mousse et de brassées d’herbes sèches ou de fougères.

 

pic.twitter.com/RMclYvmHo6

— Robert E Fuller (@RobertEFuller) March 26, 2020

 

L’esprit de groupe

Chacun des adultes occupant la maisonnée prend part aux corvées domestiques. Ici, les femelles n’ont pas à se plaindre des mâles pour les épauler ! Et il y a toujours fort à faire au sein de l’habitat collectif qui regroupe en moyenne une dizaine d’individus, jeunes inclus. Très soudé, le clan familial partage tout, y compris la même odeur avec laquelle il balise allègrement son territoire. Outre les marquages olfactifs, les blaireaux utilisent également pour communiquer une large gamme de signaux sonores allant des ronronnements aux hurlements, en passant par les gémissements, couinements, bêlements, et autres grognements. Et quand les petits s’amusent ensemble dans l’herbe fraîche du printemps, ce sont de joyeux piaillements ! Y compris lorsqu’ils jouent avec leurs voisins les renardeaux, dont les parents squattent une partie de leurs terriers inoccupés, sans que personne ne s’en offusque !

Réputation mensongère

Ainsi, les blaireaux n’ont rien de ces monstres abjects dépeints et massacrés par les chasseurs. Noctambules souterrains et prudents, ils pâtissent de leur discrétion et de la méconnaissance qui les entoure. Depuis le Moyen Âge au moins, on leur reproche en cascade, leur odeur, leur noirceur, et pourquoi pas d’avancer masqués… Aujourd’hui, leurs détracteurs tentent de justifier la haine qu’ils leur vouent en les accusant de voler quelques épis dans les cultures, d’être vecteurs de maladies, de mettre parfois en péril des infrastructures urbaines. Autant d’arguments exagérés, voire fallacieux, illustrant surtout l’incapacité de certains humains à supporter la présence de la faune sauvage à leurs côtés, même lorsque ce sont eux qui l’envahissent ! Dans ce combat inégal et injuste, les blaireaux font figure de parfaits boucs émissaires. On peut leur faire porter tous les chapeaux s’ils manquent à la barre pour se défendre ! Seuls ceux qui les défendent de longue date, tels notre association, l’ASPAS ou AVES et ceux qui s’y intéressent découvrent le haut degré de sentience de ces animaux extrêmement attachants et leur rôle considérable dans la préservation de la biodiversité. Ils contribuent notamment à l’aération des sols et à la dissémination des graines dans leurs excréments. Laissons-les vivre en paix, c’est tout ce à quoi ils aspirent ! Et si leurs mœurs et leur grimage recèlent encore une part de mystère, c’est sans doute qu’ils ne réservent leurs précieux secrets qu’à quelques initiés…

Les blaireaux européens

Les blaireaux européens (Meles meles) sont les plus gros des mustélidés européens, pouvant atteindre jusqu’à 20 kg et 89 cm sans la queue ! Ce sont des omnivores aux moeurs nocturnes qui habitent dans de grands terriers et vivent en clans territoriaux. Pour ces êtres sentients, peu étudiés d’un point de vue cognitif, la cruelle pratique du déterrage est un vrai cauchemar.