Dans les cirques, actuellement, les animaux meurent à petit feu

Dans les cirques, actuellement, les animaux meurent à petit feu

Dans les cirques, actuellement, les animaux meurent à petit feu
14.04.2020
Dans les cirques, actuellement, les animaux meurent à petit feu
Cirques

Le confinement imposé par le gouvernement en raison de la pandémie du Covid-19 ne nous permet plus de surveiller les animaux exploités dans les cirques. Pour la deuxième fois depuis la mi-mars, nous avons écrit au ministère de la Transition écologique et solidaire pour lui demander d’agir au plus vite. Nous ne lâchons rien, et avons besoin de vous pour renforcer notre action.

En cette période de confinement, nous nous inquiétons vivement pour les animaux détenus dans les cirques en France : les circassiens étant privés de revenus, les animaux seront les premiers à en payer le prix. Parmi ceux que nous suivons sans relâche depuis des années, il y a huit éléphantes et deux hippopotames : Mina, Kamala, Nelly, Brigit, Samba, Baby, Bambi, Rosa, Jumbo et Boulie, ainsi que de nombreux fauves. Afin que la vie déjà misérable de ces individus ne se transforme en agonie, nous avons complété le contact permanent que nous maintenons par téléphone avec le cabinet d’Elisabeth Borne depuis l’envoi de notre première lettre mi-mars par une deuxième lettre. Celle-ci précise nos demandes de mise en place de mesures, urgentes et de plus long terme.

Les cirques à l’arrêt: insalubrité et enfermement au rendez-vous…

Car nous savons en quoi consistent de nombreux quartiers d’hiver pour les dresseurs de cirque quand ils existent… Les images d’Épinal avec de belles et grandes prairies, c’est pour les journalistes le jour où nous dévoilons des images d’enquêtes! En réalité, quand les dresseurs pensent être hors de vue, la réalité est tout autre.

Les animaux sont confinés dans des geôles moyenâgeuses comme chez les Poliakov, dans un camion-cage de la cour de l’usine désaffectée de Mario Masson, dans une remorque-boîte comme chez Gilbert/Yeuk Bauer ou chez les Muller

Pour décupler notre action, interpellez, vous aussi, la ministre et le Ministère!

Dans tous les cas, plus aucun animal ne doit être détenu dans des remorques, sous peine de saisie ! Une liste exhaustive des animaux doit être par ailleurs créée, sinon comment les protéger si on ne sait pas qu’ils existent? Un nouvel arrêté doit être publié dans cette perspective. Nous l’attendons depuis 8 mois !

Sur Twitter: 

@Elisabeth_Borne, @Ecologie_Gouv, les lieux de détention des animaux des cirques doivent être inspectés en urgence. Aucun animal n’a à vivre enfermé dans une remorque! #CirquesSansAnimaux

@Elisabeth_Borne, @Ecologie_Gouv, une liste exhaustive des animaux détenus dans les cirques doit être mise en place immédiatement. On attend aussi un nouvel arrêté. #CirquesSansAnimaux

Via Facebook :    

Elisabeth Borne @Ecologie_Gouv, les lieux de détention des animaux des cirques doivent être inspectés en urgence, aucun animal n’a à vivre enfermé dans une remorque. Il faut que la législation s’applique, qu’une saisie soit prévue en cas de non-conformité ! Une liste exhaustive des animaux détenus dans les cirques doit être mise en place immédiatement pour pouvoir les protéger! Un nouvel arrêté doit être publié dans cette perspective. #CirquesSansAnimaux

Par formulaire sur le site du ministère

Ou adresse postale : Ministère de la transition écologique et solidaire 246, boulevard Saint-Germain 75007 Paris

Lettre du 10 avril 2020 à Elisabeth Borne

Lettre du 10 avril 2020 à Elisabeth Borne

Lettre du 10 avril 2020 à Elisabeth Borne
14.04.2020
Lettre du 10 avril 2020 à Elisabeth Borne
Cirques

Dans le prolongement de notre lettre du 16 mars 2020 et de notre récent échange, nous restons très inquiets du sort des animaux détenus dans les établissements itinérants.

Madame Elisabeth Borne
Ministre de la Transition Écologique et Solidaire
246 boulevard Saint-Germain
75007 Paris

Madame la Ministre,

Dans le prolongement de notre lettre du 16 mars 2020 et de notre récent échange avec votre conseillère, nous restons très inquiets du sort des animaux détenus dans les établissements itinérants en raison d’une part de l’arrêt total d’activité de ces entreprises, mais également de l’absence d’infrastructures conformes et adaptées aux besoins comportementaux des animaux.

Les établissements itinérants, de par leur confinement, doivent pouvoir offrir à leurs animaux des soins et des installations qui répondent aux exigences de cette sédentarité qui leur est imposée.

Les animaux ont besoin d’une alimentation spécifique en quantité pour certains, mais également de soins et de surveillance vétérinaires adaptés.

Par ailleurs, des installations intérieures et extérieures doivent impérativement leur être aménagées et les remorques de transport doivent être interdites.

C’est la raison pour laquelle nous vous demandons de bien vouloir vous assurer que tous les établissements itinérants détenant des animaux d’espèces non domestiques disposent bien de quartiers d’hiver, et de faire procéder à une inspection de ces sites afin de s’assurer de leurs conditions de détention.

Pour les cirques qui ne possèdent pas de tels lieux comme M. Mario Masson avec ses tigres, ou M. Gilbert Bauer avec son éléphante Baby, ou qui seraient, par exemple, illégalement installés sur des propriétés privées ou communales, il est urgent de procéder au retrait des animaux détenus dans les remorques.

À défaut de procéder à la saisie conservatoire des animaux détenus dans les remorques, il conviendrait d’autoriser les seuls capacitaires et transporteurs des cirques à rejoindre leurs quartiers d’hiver sous réserve que ces lieux soient adaptés à la détention des animaux concernés.

Au-delà de ces mesures urgentes et ponctuelles, cette crise sanitaire et ses graves répercussions sur les établissements recevant un large public appellent plus que jamais l’adoption d’une nouvelle réglementation en matière de détention des animaux dans les structures itinérantes.

Ce que nous dénoncions dans le cadre des travaux de la commission « Cirques avec animaux » se révèle avec plus d’acuité : les animaux appartenant à des espèces non domestiques n’ont rien à faire dans de telles structures qui sont totalement inadaptées à leurs besoins élémentaires.

Nous avons encore reçu de nombreuses évaluations de différents spécialistes qui condamnent ce mode de détention. Le Dr Schaftenaar a ainsi évalué cinq éléphantes d’Asie et d’Afrique détenues dans des cirques. Il dénonce fermement les conditions de vie des pachydermes ainsi que les numéros contre nature auxquels ils doivent se prêter et qui sont sources de blessures et de souffrances.

Les constats sont identiques pour les experts en félidés et en primates.

Il ne faut pas écarter non plus les risques que représentent ces déplacements d’animaux sauvages en matière de salubrité, sans aucune période d’isolement, dans un contexte sanitaire souvent dégradé avec des raccordements sauvages effectués sur les bornes d’incendie, des évacuations de déjections ou de sous-produits animaux non conformes et des interactions pourtant prohibées avec le public.

C’est également compter sans les reproductions non raisonnées des félidés, notamment hors programme européen, alimentant un juteux et mortifère trafic d’animaux, et qui aboutissent à des hybridations et à une surpopulation d’animaux hypothéquant leur placement futur.

Ainsi, les mesures d’interdiction de détention de certaines espèces d’animaux doivent être adoptées sans délai.

Dans cette perspective, un état des lieux exhaustif est nécessaire : le nombre précis d’animaux, leur genre et leur âge ne sont aujourd’hui pas connus en dépit de l’obligation de déclaration au fichier I-fap. Il en va de même des établissements eux-mêmes, des capacitaires, des remorques d’animaux et enfin des quartiers d’hiver.

Ces éléments que nous avons réclamés à maintes reprises lors des travaux de la commission n’ont pas été communiqués, or ils sont nécessaires pour construire un plan de démantèlement de cette activité.

Restant à votre disposition, nous vous remercions de l’attention portée à ce courrier, et vous prions de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de notre parfaite considération.

Muriel Arnal
Présidente de One Voice

Les cétacés aussi meurent de coronavirus : fermons les delphinariums et interdisons leur envoi en Chine !

Pendant que les humains du monde entier font face à la pandémie du Covid-19, les scientifiques experts des orques, dauphins et bélugas avec lesquels nous travaillons de longue date, font appel à nous pour les aider à alerter sur le fait que les cétacés aussi peuvent contracter ce type de virus, le transmettre et en mourir.
Bien avant la fermeture des parcs, imposée par le gouvernement français des arrêtés du 14 https://ufsecgt.fr/IMG/pdf/arrete_covid_19.pdf et du 15 mars 2020 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ADD4ACA261F4946FC6FD2F6555941161.tplgfr36s_2?cidTexte=JORFTEXT000041723302&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000041723291 , des experts internationaux des cétacés ont écrit à Emmanuel Macron et aux ambassadeurs de Chine, des États-Unis et de France en Chine, pour les informer et les exhorter à interdire d’urgence les importations et exportations de cétacés (notamment hors de France) vers la Chine. Leurs lettres restent à ce jour sans réponse…

Lettre d’Ingrid Visser et de spécialistes aux ambassadeurs pour interdire l’import d’animaux sauvages vers la Chine, Orcinus orca, potentiels vecteurs

Lettre d’Ingrid Visser et de spécialistes aux ambassadeurs pour interdire l’import d’animaux sauvages vers la Chine, Orcinus orca, potentiels vecteurs

Lettre d’Ingrid Visser et de spécialistes aux ambassadeurs pour interdire l’import d’animaux sauvages vers la Chine, Orcinus orca, potentiels vecteurs
22.03.2020
Lettre d’Ingrid Visser et de spécialistes aux ambassadeurs pour interdire l’import d’animaux sauvages vers la Chine, Orcinus orca, potentiels vecteurs
Exploitation pour le spectacle

En soutien à la campagne de One Voice, la biologiste Ingrid Visser et un groupe d’experts interpelle les ambassadeurs de Chine et de France et des États-Unis en Chine pour plaider la cause des orques captives en France afin qu’elles n’y soient pas envoyées, à cause de la présence du coronavirus.

L’Honorable Lu Shaye Ambassadeur

Ambassade de la République Populaire de Chine

20, Rue Monsieur
75007 Paris
France

chinaemb_fr@mfa.gov.cn

L’Honorable Laurent Bili Ambassadeur

Ambassade de la République de France
Faguo Zhuhua Dashiguan 60 Tianze Lu
100600 Pékin
République Populaire de Chine

presse@ambafrance-cn.org

L’Honorable Cui Tiankai Ambassadeur

Ambassade de la République Populaire de Chine
3505, International Place, N.W.
Washington, D.C. 20008
USA

chinaembpress_us@mfa.gov.cn

L’Honorable Terry Branstad Ambassadeur

Ambassade des États-Unis N° 55 An Jia Lou Lu
100600 Pékin
République Populaire de Chine

Agbeijing@fas.usda.gov
office.beijing@trade.gov

 

Objet : Interdiction des importations d’animaux sauvages en Chine – Vecteur potentiel Orcinus orca

Chers Ambassadeurs,

 

Je vous écris au nom des scientifiques, vétérinaires et organisations soussignés. Nous avons suivi attentivement l’évolution de l’épidémie du nouveau coronavirus (2019-nCoV, baptisé désormais SARS-CoV-2), lequel semble provenir de la ville de Wuhan, province du Hubei, en Chine. Nous avons bien pris note que la Chine interdit actuellement d’importer des espèces sauvages (1) afin d’empêcher de nouvelles épidémies causées par des agents pathogènes similaires, et nous félicitons de cette décision.

Cette lettre concerne avant tout les orques (Orcinus orca, également connues sous le nom d’épaulards). Cependant, nous souhaitons aussi attirer votre attention sur le fait que, jusqu’à présent, deux espèces de cétacés (baleines, dauphins et marsouins) ont été identifiées comme porteuses de coronavirus. Un beluga (Delphinapterus leucas) de 13 ans, né en captivité à SeaWorld aux États-Unis, était porteur d’un coronavirus, en cause dans son décès (CDD). Ce beluga présentait « une maladie pulmonaire généralisée et une insuffisance hépatique aiguë en phase terminale. […] Le virus (SW1) était un nouveau coronavirus hautement divergent, très similaire dans l’ensemble aux coronavirus du groupe 3 » (2). Les auteurs ont conclu : « […] l’identification d’un virus jusque-là inconnu chez un animal en captivité souligne la grande diversité des virus qui reste inexplorée chez les animaux. Ces virus ont le potentiel d’être transmis aux humains ou à d’autres animaux, avec des conséquences importantes pour la santé humaine et animale. »

Un autre coronavirus, le « coronavirus du cétacé » (également connu sous le nom de CoV (BdCoV) HKU22), a été isolé à partir d’échantillons de matières fécales de trois Grands dauphins de l’océan Indien (Tursiops aduncus) détenus à l’Ocean Park de Hong Kong. Les résultats de l’analyse ont montré qu’il s’accompagnait d’infections aiguës et que « la clairance virale était associée à une réponse spécifique en anticorps adaptatifs lorsque les Grands dauphins guérissaient des infections […]. Aucun des trois Grands dauphins testés positifs à BdCoV HKU22 n’a développé de symptômes notables » (3). Ce dernier point est préoccupant dans la mesure où les dauphins qui paraissent « en bonne santé » peuvent toujours être infectés par un coronavirus.

Si nous vous contactons, c’est en vertu de rapports récents faisant état de l’importation, par la Chine, de cinq orques captives (4) en provenance de France et des États-Unis, ainsi que de certaines tentatives également récentes d’introduire en Chine des orques capturées en Russie dans la nature (5).

Les orques hébergent une variété d’agents pathogènes. Une orque détenue aux États-Unis en abritait ainsi une « charge normale », mais plus de quarante organismes potentiellement pathogènes ont été détectés dans ses tissus, exhalations et excréments. Au moins quatre ont été signalés comme « résistants aux médicaments » et certains ont aussi été identifiés chez les humains (6).

En règle générale, les agents pathogènes trouvés chez des orques captives n’ont pas été signalés autrement qu’à travers de vagues descriptions de maladies « bactériennes » ou « respiratoires ». Par exemple, une orque adulte de sexe mâle capturée au large des côtes islandaises et détenue ensuite pendant des décennies à SeaWorld (Floride, États-Unis), est décédée en janvier 2019 après des années de traitement. Elle aurait été atteinte d’une infection respiratoire bactérienne résistante aux médicaments (7).

Au cours des vingt-cinq dernières années, les établissements détenant des orques ont refusé de publier des rapports d’autopsie (8) ou se sont contentés de fournir de vagues descriptions de la cause du décès (CDD), en dépit du fait qu’entre autres avantages, les détails des autopsies donnent des informations vitales pour identifier les zoonoses (c’est-à-dire les maladies transmissibles des animaux aux humains). Scientifiques et vétérinaires estiment que les rapports d’autopsie des animaux sauvages captifs revêtent une importance capitale (9). Plusieurs professionnels en quête d’informations ont déposé un dossier aux États-Unis (10) afin d’accéder aux rapports d’autopsie de plusieurs orques récemment décédées.

À la lumière de l’épidémie de 2003 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), de l’épidémie de 2012 du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) et aujourd’hui de l’épidémie de SRAS-CoV-2 — toutes maladies respiratoires affectant l’humain et considérées comme zoonotiques —, les autorités et les responsables de la santé publique doivent être attentifs aux risques potentiels associés à l’exposition et au contact non seulement des/avec les petites espèces sauvages présentes sur les marchés commerciaux, mais également des/avec les espèces plus grandes comme les orques exploitées par l’industrie du divertissement.

Pour corroborer nos inquiétudes, au moins quarante orques captives sont mortes de maladies respiratoires, et les trois décès les plus récents ont été signalés comme suit :

  • Kasatka (décédée en août 2017 après des années de traitement infructueux). CDD : infection respiratoire (11) (ci-joint, les photos de cette orque).
  • Tilikum (décédé en janvier 2019 après des années de traitement infructueux). CDD : infection respiratoire d’origine bactérienne.
  • Kyara (décédée en juillet 2017 à l’âge de 3 mois seulement). CDD : maladie pulmonaire.

Dans les très rares cas où l’agent pathogène associé à l’infection respiratoire est publiquement nommé, le micro-organisme était aussi connu pour infecter l’humain :

  • Orque femelle sans nom (décédée en octobre 2003 ; capturée dans les eaux russes, elle n’a survécu que treize jours). CDD : bactérie Pseudomonas aeruginosa (12).
  • Haïda (décédée en 1982 après quinze ans de captivité). CDD : infection pulmonaire par des bactéries Staphylococcus sp. (13).
  • Orque femelle sans nom (décédée en août 1971 après vingt mois de captivité). CDD : salmonellose (14).

En outre, deux décès au moins d’orques captives sont dus à des maladies transmises par les moustiques, lesquelles ont également été enregistrées chez les humains (15). Deux entraîneurs d’orques, qui ont depuis quitté l’industrie de la captivité, décrivent la situation avec éloquence dans leur article scientifique revu par leurs pairs :

«Bien qu’elles ne soient pas signalées parmi les populations d’orques sauvages, les maladies transmises par les moustiques ont tué au moins deux orques captives (Orcinus orca) dans les parcs à thème états-uniens. Le virus de l’encéphalite de Saint-Louis (VESL) a été mis en cause dans la mort en 1990 de l’orque mâle Kanduke, détenue à SeaWorld en Floride. Dans le second cas, le virus du Nil occidental (VNO) a provoqué le décès de l’orque mâle Taku à SeaWorld au Texas en 2007. L’environnement de la captivité augmente la vulnérabilité à ces maladies de diverses manières. Contrairement à leurs congénères sauvages qui sont rarement stationnaires, les orques captives passent généralement des heures à flotter immobiles (planche), principalement la nuit. Leur aire dorsale est alors exposée et donc accessible aux moustiques, attirés par les exhalations de CO2, la chaleur et les surfaces sombres. De plus, les orques captives sont souvent détenues dans des lieux géographiques bénéficiant d’un fort rayonnement ultraviolet, qui agit comme un immunosuppresseur. La plupart de ces installations n’offrent malheureusement aux animaux que très peu d’ombre. De nombreuses orques captives ont en outre des dents creuses, cassées ou broyées, à travers lesquelles les bactéries peuvent pénétrer dans la circulation sanguine, compromettant ainsi davantage leur capacité à lutter contre divers agents pathogènes. Eu égard à la santé souvent compromise de ces animaux et au fait que des épidémies virales sont susceptibles de se produire à l’avenir, les maladies transmises par les moustiques telles que le VESL et le VNO représentent des risques persistants pour la santé des orques captives détenues aux États-Unis.»

Les humains sont réceptifs aux maladies comme le VESL et le VNO, et il n’existe aucun vaccin pour les prévenir, ni de médicaments pour les traiter, que ce soit chez les humains ou les animaux.

Les maladies dont il faut s’inquiéter ne sont pas seulement de nature respiratoire, comme le montrent ces deux exemples :

  • K’yosha (décédée en janvier 1992 à l’âge de 5 mois seulement). CDD : infection cérébrale.
  • Haida II (décédée en août 2001 après dix-neuf ans de captivité). CDD : abcès cérébral, infection fongique.

On sait depuis longtemps que les orques captives sont victimes de stress chronique et que beaucoup d’entre elles, sinon toutes, sont immunodéprimées (16). On sait aussi que « les conditions parfaites pour l’émergence de nouveaux virus » se développent sur les marchés de « produits frais » en Chine où les animaux sont commercialisés et « massivement stressés et immunodéprimés » (17).

70 % des zoonoses identifiées à ce jour proviennent de la faune sauvage (18) et en tant que telles, ces CDD servent d’avertissement pour toutes les formes de contact avec la faune sauvage et les maladies zoonotiques. Par conséquent, nous sommes également préoccupés par les orques déjà présentes en Chine, et non seulement par celles qui sont et seront potentiellement importées, car ces animaux se produisent ou se produiront devant un très large public.

Rappelons que le genre de spectacle typique (y compris en Chine) consiste, pour l’orque, à éclabousser le public avec sa queue, dégageant ainsi d’énormes volumes d’eau (voir les photos ci-jointes, prises à des jours et années différents pour illustrer la fréquence de ce type de représentation). Il s’agit de la même eau dans laquelle les orques défèquent et urinent, et qui circule dans les bassins « hors exposition » – les mêmes au fond desquels, en Chine, nous avons relevé la présence de poissons morts en décomposition (cf. photos ci-jointes). Les microbes identifiés dans les fèces d’orques se sont révélés résistants aux médicaments (l’érythromycine, l’ampicilline, la tétracycline et le chloramphénicol se sont avérés inefficaces contre les bactéries mises en culture) (19). Récemment, des scientifiques chinois ont découvert des traces de SARS-CoV-2 dans les excréments de certains humains, ce qui tend à prouver l’existence d’un mode de contamination supplémentaire (20).

Ajoutons que l’orque, particulièrement après les exercices qui réclament beaucoup d’énergie tel le breaching (où l’animal saute complètement hors de l’eau – un spectacle fréquent dans les parcs à thème), a l’habitude d’expirer avec force. Or son souffle contient une large variété d’agents pathogènes (cf. le tableau en annexe, où quinze agents pathogènes potentiels connus ont été identifiés à partir d’exhalations d’orques en liberté) (21).

Outre que ces exhibitions présentent des risques évidents pour la santé humaine, les orques devant être importées de France et des États-Unis souffrent de graves problèmes dentaires (22) (cf. photos en annexe) accompagnés d’infections et d’écoulements purulents – tous fluides corporels qui se retrouvent dans l’eau des bassins. À titre illustratif, nous fournissons plusieurs photos (également jointes à cette lettre) de deux orques détenues aux États-Unis (l’une en Californie, l’autre en Floride) montrant certains des maux qui les affectent en dépit de soi-disant « soins vétérinaires de première classe ».

Étant donné l’épidémie actuelle de SRAS-CoV-2, nous estimons que les niveaux d’alerte et le statut de quarantaine doivent être revus à la hausse concernant ce genre de spectacle. Nous avons bien pris note que la province de Shandong a correctement appliqué l’interdiction de toutes les importations d’animaux aquatiques (y compris aux fins de reproduction). Il y est interdit de visiter les aquariums, les établissements de ce type sont fermés, et toutes les exhibitions et activités liées à la faune aquatique ont été stoppées (23).

En 2019, la Chine, devant le Japon (16 %), détenait 23 % des cétacés captifs dans le monde, soit davantage que tous les autres pays (24). S’y trouvent environ mille cétacés d’au moins treize espèces (25). Bien qu’on n’ait jamais enregistré de transmission de coronavirus de cétacé à l’humain, on a en revanche relevé des cas de contamination de l’humain par de petits mammifères (ex. : civettes masquées et chauves-souris dans le cas du SRAS) (26) et aussi de plus gros (ex. : chameaux dans le cas du MERS) (27). On sait depuis longtemps que de nombreuses espèces animales fonctionnent comme des « réservoirs » de maladies infectieuses telles que les coronavirus, et que des épidémies continueront d’advenir tant chez les mammifères marins que chez les humains.

Il est donc nécessaire de prendre les mesures de précaution qui s’imposent. Nous vous invitons fermement à transmettre ces informations aux autorités chinoises compétentes et à exiger que les orques, ainsi que tous les autres cétacés, soient ajoutés à la liste des animaux sauvages dont l’importation en Chine est interdite de façon permanente. Nous demandons également à ce que l’interdiction des spectacles et la fermeture des aquariums en vigueur dans la province de Shandong soient appliquées à l’échelle nationale, en veillant particulièrement à ce que les animaux détenus en captivité bénéficient d’un bien-être adéquat.

Très cordialement,

Dre Ingrid N. Visser  

 

Scientifique spécialiste des cétacés
Orca Research Trust
Nouvelle Zélande

De la part de: (co-signataires par ordre alphabétique)

Gitte Andersen, Docteure en médecine vétérinaire
Vétérinaire et propriétaire

Park Animal Hospital Mississauga

Canada

Monica K. H. Bando, BS, MS, BVSc, PhD

Vétérinaire spécialiste de la faune sauvage

Conseil, Global Animal Welfare

Maddalena Bearzi, PhD
Présidente
Ocean Conservation Society
USA

Jean-Michel Cousteau Environnementaliste / Éducateur / Producteur de films
Fondateur

OCEAN Futures Society
USA

Chris Draper, PhD
Chef du département de bien-être animal et de la captivité
Fondation Born Free

Royaume-Uni

Silvia Frey, PhD

Biologiste de la conservation marine

KYMA Sea Conservation & Research

Suisse

Toni Frohoff, PhD

Biologiste comportementale de la faune sauvage

TerraMar Research
USA

Deborah Giles, PhD

Directrice scientifique et de recherche

Directrice

Wild Orca
USA

Julie Hébert, Docteure en médecine vétérinaire, ABVP Vétérinaire (cheffe du service des animaux exotiques)
Centre Vétérinaire Laval, Laval

Canada

Sophie Hébert-Saulnier, Docteure en médecine vétérinaire
Vétérinaire spécialiste des animaux exotiques et de la faune sauvage

Hôpital pour oiseaux et animaux exotiques de Montréal, Montréal

Canada

Erich Hoyt 
Chercheur associé

Whale and Dolphin Conservation
Royaume-Uni

Samuel Hung, PhD

Biologiste spécialiste des dauphins

Hong Kong Dolphin Conservation Society

Hong Kong

Mark Jones, BVSc, MSc (Stir), MSc (UL), MRCVS, vétérinaire et directeur stratégique

Fondation Born Free

Royaume-Uni

Rob Laidlaw, CBiol et MRSB
Fondateur et PDG

Zoocheck
Canada

Heather Rally, Docteure en médecine vétérinaire

Vétérinaire spécialiste de la faune sauvage

Application des lois relatives aux animaux détenus en captivité

Fondation PETA
USA

Naomi A. Rose, PhD

Scientifique spécialiste des mammifères marins

Animal Welfare Institute
USA

Christelle Roy-Corbin, Docteure en médecine vétérinaire, MSc Vétérinaire spécialiste des animaux exotiques et de la faune sauvage

Hôpital pour oiseaux et animaux exotiques de Montréal, Montréal

Canada

Jan Schmidt-Burbach, Docteur en médecine vétérinaire, PhD
Directeur de recherche sur la faune et le bien-être animal
World Animal Protection

Allemagne / Thaïlande

Thomas I. White, PhD

Éthicien
Oxford Centre for Animal Ethics
Royaume-Uni

Lindy Weilgart, PhD

Biologiste spécialiste des cétacés

Université Dalhousie
Canada

photo prise le 17/12/2018, © Ingrid N. Visserphoto prise le 17/12/2018, © Ingrid N. Visser

Orque sur le flanc en train d’éclabousser le public avec sa queue, au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine.

Orque sur le flanc en train d’éclabousser le public avec sa queue, au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (photo prise le 23/12/2018, © Ingrid N. Visser).L’une des grosses vagues éclaboussant le public, générées par les mouvements de queue de l’orque, au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (capture d’écran d’une vidéo prise le 23/12/2018, © Ingrid N. Visser).Une autre grosse vague éclaboussant le public au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (capture d’écran d’une vidéo prise le 23/12/2018, © Ingrid N. Visser).Certains spectateurs s’arment de parapluies afin de s’abriter partiellement des grands éclaboussements générés par l’orque au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (photo prise le 4/4/2019, © Ingrid N. Visser).Trois enfants (en imperméables blancs) dans la zone d’éclaboussement générée par l’orque (notez également la présence de parapluies dans le public), au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (photo prise le 4/4/2019, © Ingrid N. Visser).Poissons en décomposition et morceaux de poisson au fond d’un des bassins des orques, au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (photo prise le 17/12/2018, © Ingrid N. Visser).Poissons en décomposition et morceaux de poisson au fond d’un des bassins des orques, au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (capture d’écran d’une vidéo prise le 17/12/2018). © Ingrid N. Visser).Poissons en décomposition et morceaux de poisson au fond d’un des bassins des orques, au Shanghai Haichang Ocean Park, Shanghai, Chine (photo prise le 18/12/2018). © Ingrid N. Visser).Photo prise autour du 6/8/2017 par hunter.d.photography au SeaWorld de San Diego, Californie, USA.

Kasatka, orque femelle née dans la nature (à droite), victime d’un agent pathogène dont le nom n’a pas été divulgué. Comme on le voit sur l’image, ce pathogène cause de vastes lésions sur l’ensemble de son corps. Soulignons le fait qu’au cours de cette épidémie, Kasatka est détenue en compagnie d’une autre orque.

Kasatka, victime du même agent pathogène, peut-être à un stade plus précoce (étant donné qu’on ignore la date de la photo ainsi que son auteur), au SeaWorld de San Diego, Californie, USA.Photo prise autour du 16/6/2017 par un lanceur d’alerte au SeaWorld de San Diego, Californie, USA.

Kasatka (également en gros plan, ci-dessous), victime d’un agent pathogène dont le nom n’a pas été divulgué. Comme on le voit sur l’image, ce pathogène cause des lésions étendues sur l’ensemble de son corps.

Photo prise autour du 16/6/2017 par un lanceur d’alerte au SeaWorld de San Diego, Californie, USA.

Kasatka, photo postée en ligne le 8/8/2017 par « seaworldtruthteam » (la date à laquelle la photo a été prise n’est pas claire). Cette publication a paru une semaine avant que Kasatka ne soit euthanasiée par SeaWorld. L’entreprise a déclaré que l’orque était victime d’un agent pathogène résistant aux médicaments et non traitable (le nom de cet agent pathogène n’a pas été divulgué).

Gros plan du côté droit de la nageoire caudale de Kasatka, présentant les « traces » des piqûres du traitement du pathogène dont le nom n’a pas été divulgué. Notez la présence de lésions ouvertes le long des axes veineux au centre de la nageoire et près de son extrémité. Photo prise autour du 16/6/2017 par un lanceur d’alerte au SeaWorld de San Diego, Californie, USA.

Une orque femelle (née en captivité) connue sous le nom de Malia, victime d’un agent pathogène dont le nom n’a pas été divulgué. Comme on le voit sur l’image, ce pathogène entraîne une large décoloration de la peau ainsi que quelques lésions ouvertes. Photo postée en ligne le 30/12/2017 par « makaiolover_lisag », SeaWorld d’Orlando, Floride, USA.

Prise une semaine plus tard, cette photo de Malia atteste que la décoloration de la peau s’étend sur la zone du menton. Un examen attentif montre que ce phénomène affecte également son côté droit. Photo postée en ligne le 7/1/2018 par « sworlandophotography », SeaWorld d’Orlando, Floride, USA.

Inouk, orque mâle adulte détenue en France. Il fait partie des animaux qui auraient été envoyés en Chine. On constate que toutes ses dents sont usées jusqu’aux gencives et qu’elles ont toutes été percées pour exposer la pulpe dentaire. Les documents internes indiquent qu’Inouk est souvent sujet aux infections (voir note 22).

Inouk, orque mâle adulte détenue en France. Il fait partie des animaux qui auraient été envoyés en Chine. On constate que toutes ses dents sont usées jusqu’aux gencives et qu’elles ont toutes été percées pour exposer la pulpe dentaire. Les documents internes indiquent qu’Inouk est souvent sujet aux infections (voir note 22).

Source : Raverty, S. A., Rhodes, L. D., Zabek, E., Eshghi, A., Cameron, C. E., Hanson, M. B. et Schroeder, J. P. (2017), “Respiratory microbiome of endangered Southern Resident killer whales and microbiota of surrounding sea surface microlayer in the East

Notes:

1.      https://web.archive.org/web/20…

2.      Mihindukulasuriya, K. A., Wu, G., St. Leger, J., Nordhausen, R. W. et Wang, D., 2008, “Identification of a novel coronavirus from a beluga whale by using a panviral microarray”, Journal of Virology, 82 : 5084 – 5088,

http://dx.doi.org/10.11…

3.      Woo, P. C. Y., Lau, S. K. P., Lam, C. S. F., Tsang, A. K. L., Hui, S. W., Fan, R. Y.Y., Martelli, P. et Yuen, K. Y. (2014), “Discovery of a novel bottlenose dolphin coronavirus reveals a distinct species of marine mammal coronavirus in Gammacoronavirus”, Journal of Virology, 88 (2) : 1318 – 1331.

4.      https://one-voice.fr/news/s…

5.      https://www.nationalgeographic…

6. Voir le rapport (publié par la Cour) de la Dre Ingrid N. Visser concernant une orque captive détenue au Seaquarium de Miami, et faisant référence à un certain nombre d’agents pathogènes résistants aux médicaments : les « super bugs » Staphylococcus aureus (MRSA) (résistant à la méthicilline S. aureus), Staphylococcus sp. (CoNS, coagulase négative), Escherichia coli sp. #2 (résistant). Cas 1 : 15-cv-22692-UU, Florida Southern District Docket, 2016. En outre, plusieurs décès récents d’orques survenus à SeaWorld sont liés à des agents pathogènes résistants aux médicaments. Cf. par exemple le cas de l’orque femelle Unna : https://slate.com/news-and-pol…

7.  https://www.thedodo.com/seawor…

8.  Cf. l’article de presse où il est écrit que SeaWorld n’a pas publié le rapport d’autopsie de l’orque figurant dans le documentaire Blackfish : https://web.archive.org/web/20…

9.  Rally, H. D., Baur, D. C., McFeeley, M. (2018), “Looking behind the Curtain: Achieving Disclosure of Medical and Scientific Information for Cetaceans in Captivity through Voluntary Compliance and Federal Enforcement”, Animal Law. Lewis & Clark Law School, 24 : 303.

10.  https://web.archive.org/web/20…

11.  https://web.archive.org/save/h…

12.  Rozanova, E. I., Alekseev, A. Y., Abramov, A. V., Rassadkin, Y. N. et Shestopalov, A. M. (2007), “Death of the killer whale Orsinus [sic] orca from bacterial pneumonia in 2003”, Russian Journal of Marine Biology, 33 (5) : 321-323.

13.  Kielty, J. (2011), Marine Mammal Inventory Report (Deficiencies), St Pete Beach, Floride, USA, The Orca Project Corp (rapport non publié, disponible sur : https://theorcaproject.wordpress.com/2011/03/18/noaa-nmfs-marine-mammal-inventory-report-deficiencies/), 25 pages.

14.  Ridgway, S. H. (1979), “Reported causes of death of captive killer whales (Orcinus orca)”, Journal of Wildlife Diseases,

15 (1) : 99-104. 15.  Buck, C., Paulino, G. P., Medina, D. J., Hsiung, G. D., Campbell, T. W. et Walsh, M. T. (1993), “Isolation of St. Louis encephalitis virus from a killer whale”, Clinical and Diagnostic Virology, 1 : 109-112.
Jett, J., Ventre, J., Vail, C. et Dodson, L. (2012), “Evidence of lethal mosquito transmitted viral disease in captive Orcinus orca”, 4e Conférence sur la santé des mammifères marins, Mote Marine Laboratory and Aquarium, Sarasota, Floride. 5.
Jett, J. et Ventre, J. M. (2012), “Orca (Orcinus orca) captivity and vulnerability to mosquito-transmitted viruses”, Journal of Marine Animals and Their Ecology, 5 (2) : 9-16.
St. Leger, J., Wu, G., Anderson, M., Dalton, L., Nilson, E. et Wang, D. (2011), “West Nile Virus infection in killer whale, Texas, USA, 2007”, Emerging Infectious Diseases, 17 (8) : 1531-1533.

16.  Marino, L., Rose, N. A., Visser, I. N., Rally, H. D., Ferdowsian, H. R. et Slootsky, V. (2019), “The harmful effects of captivity and chronic stress on the well-being of orcas (Orcinus orca)”, Journal of Veterinary Behavior : https://doi.org/10.1016/j.jveb.2019.05.005.

17.  https://web.archive.org/web/20…

18.  https://ghss.georgetown.edu/ih…

19.  Potter, S. L. (2013), Antimicrobial resistance in Orcinus orca scat: Using marine sentinels as indicators of pharmaceutical pollution in the Salish Sea, thèse de Master, p. 125, Evergreen State College.

20.  https://www.scmp.com/news/chin…

21.  Raverty, S. A., Rhodes, L. D., Zabek, E., Eshghi, A., Cameron, C. E., Hanson, M. B. et Schroeder, J. P. (2017), “Respiratory microbiome of endangered Southern Resident killer whales and microbiota of surrounding sea surface microlayer in the Eastern North Pacific”, Scientific Reports, 394 : 1-12.

22.  Visser, I. N., Jett, J. et Ventre, J. (2019), INOUK – Captive 20-year-old male orca, with chronic and extensive tooth damage, Rapport préparé pour One Voice (www.one-voice.fr), mars 2019, 25 pages.

23.  https://web.archive.org/web/20…

24.  https://www.worldanimalprotect…

25.  http://chinacetaceanalliance.o…

26.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/p…

27.  https://web.archive.org/web/20…

« Interview » du dresseur des dix tigres dans le camion !

« Interview » du dresseur des dix tigres dans le camion !

« Interview » du dresseur des dix tigres dans le camion !
20.03.2020
Oise
« Interview » du dresseur des dix tigres dans le camion !
Exploitation pour le spectacle

Nos enquêteurs ont réussi à obtenir les confidences de Mario Masson, le dresseur des tigres maintenus à l’année dans les cages d’un camion. Ses propos sont édifiants, autant par rapport à ce qu’il confie lors de l’ «interview» qu’à la manière dont la réalité est tronquée. Comparés aux éléments dont nous disposons, ils permettent une belle mise en perspective…

En fait de neuf tigres, il y en a en réalité dix. Tara, Junior, Sumak, Ima, Houna, Hister, Rañi, Ashley, Bégum et Douglas sont confinés à l’année dans le camion, comme nous l’a signalé une personne du voisinage. Sachant que les autorités traiteraient à la légère nos accusations, les avocats des dresseurs affirmant que tout est légal, nous avons pris le parti d’une enquête au long cours. Car en France, pour obtenir des éléments qui tiennent en justice contre les exploitants d’animaux, y compris sauvages et dangereux pour les humains, il faut se lever de bonne heure ! Forts de nos expériences passées où un seul élément ne suffit jamais, pendant des mois, nous avons documenté cette détention d’animaux sauvages qui n’a cours ni dans un cirque itinérant ni dans un zoo, mais hors des clous de la légalité.

Cacher ces tigres permet de dire ce qu’on veut aux journalistes

Pendant six jours d’affilée, au début du mois de janvier, les tigres ont été enfermés du matin au soir. À l’instant où nous avons diffusé les images, et comme par magie, le dresseur et sa femme ont fait installer le parc d’ébat, afin de faire croire aux journalistes de télévision venus pour l’occasion que cet espace était ménagé à l’année, et que les tigres en profitaient chaque jour.

Pourtant, quand nos enquêteurs s’y sont rendus, à la mi-février, les tigres étaient, encore une fois, et ce malgré le « parc » grillagé déployé resté en place depuis, enfermés dans le camion.

Le temps que nous attendions que Mario Masson arrive, sa femme a demandé à l’employé en charge de nettoyer les cages et de nourrir les félins de sortir quatre d’entre eux, Tara, Junior, Sumak au pelage blanc et la nerveuse Ima, pour donner l’illusion d’une routine quotidienne.

Contradictions sur contradictions

Mario Masson assure que lorsqu’ils ont été filmés enfermés pendant six jours, cela était exceptionnel, qu’ils revenaient à peine d’un gala le 24 ou le 25 décembre, et que son employé avait besoin de vacances. À d’autres journalistes, il disait qu’ils allaient tout juste partir !
Il a poussé le boniment jusqu’à affirmer que plusieurs jours étaient nécessaires pour préparer le camion à partir et à tout réinstaller… En réalité, et nous l’avons parfaitement documenté, avant de se rendre au festival du cirque dans la Sarthe en novembre 2019, le parc d’ébat n’était pas installé. Et lors du départ, il ne leur faut pas plus de quelques heures pour placer les grilles et filets, les passerelles et tabourets, le bassin et les tigres dans le camion !

On ne donnera donc pas trop de poids aux paroles du dresseur d’animaux sauvages « depuis 43 ans », qui change de version comme le vent fait tourner les girouettes…

Sur place, loi du plus fort, soumission et stress

Ce que l’on a constaté de près, ce sont les terribles stéréotypies dont souffrent ces tigres : ils marchent de long en large, tournent en rond dans les cages. Ils sont à l’étroit, soumis à une vie en communauté, alors que ce sont des êtres solitaires dans la nature. Cette promiscuité a des conséquences délétères sur la santé mentale de ces tigres – hybrides pour la plupart – séparés de leur mère dès le plus jeune âge, comme cela nous est confirmé par Mario Masson, qui vante les mérites des biberons donnés par son épouse, enfant de la balle, de circassiens belges.

Le désœuvrement des pauvres tigres fait peine à voir, les agacements et tensions qui rythment leurs rapports sont palpables. Deux groupes ne se supportent pas, et le jeune mâle, Douglas, est même isolé des autres – preuve que les faire cohabiter ne va pas de soi. Très visibles pour ceux qui connaissent les grands félins, ces tensions chez ces tigres captifs sont décrites en détail dans l’expertise que nous avons obtenue d’un spécialiste de la faune sauvage.

«Le stress ! Les vidéos fournissent des preuves accablantes que ces animaux subissent des contraintes permanentes à cause de leurs conditions de vie exiguës et limitées.»John Knight, BV & Med, MSB, MRCVS (Membre du Collège Royal des Chirurgiens Vétérinaires) – Vétérinaire indépendant, consultant en gestion des zoos et de la faune.

L’éléphante Betty, cédée à un confrère, est toujours exploitée!

Le circassien admet qu’il y a de moins en moins de spectateurs dans les cirques. C’est pourquoi avec sa femme ils ont mis la clé sous la porte de leur chapiteau, le Cirque Maximum, il y a douze ans. En 2006, au très jeune âge de 23 ans, Tatcha, l’une de ses éléphantes, contrainte aux travaux forcés dans cette famille de circassiens habituée à exploiter la vie sauvage depuis six générations, est morte après une lente et douloureuse agonie. Il ne la mentionnera évidemment pas. Pas plus que les poursuites, qu’il a fuies, engagées contre lui aux Pays-Bas pour maltraitance sur Betty, l’amie de Tatcha depuis leur capture en Afrique dans les années 1980, et dernière de ses éléphantes. Il nous dit qu’il l’a placée chez un « confrère » qui en avait déjà quatre. Betty continue donc d’être exploitée…

« Le soutien du gouvernement »…

Pour lui, les conditions de détention de ces tigres sont légales, ce qui est faux selon les textes. Le dresseur se vante d’avoir eu en ligne les services vétérinaires de la préfecture, la DDCSPP, qui l’ont assuré de leur soutien. La surface – légale (dit-il) – de 7 m2 par tigre n’est en rien acceptable quand l’établissement a établi domicile dans un lieu fixe. Et la nuit, c’est encore pire : les tigres dorment dans des cages minuscules fermées, contigües les unes aux autres, en enfilade…

Bientôt la retraite ?

À présent, essentiellement sans revenus et poussés par la diffusion de nos images, le dresseur et son épouse disent chercher à acheter un terrain pour construire des lodges proches de la nature afin de profiter d’une retraite pour eux et leurs tigres. On pourrait presque s’en réjouir, si ce n’est qu’il annonce vouloir encore et toujours exploiter ses tigres, en proposant aux gens de se faire prendre en photo des tigreaux dans les bras, donc de continuer à les faire se reproduire.
Il dit que ce projet est prévu de longue date, et que la diffusion de nos images a précipité leur décision de partir à la retraite et au vert.

Trop beau pour être vrai…

Mais peut-on réellement les croire ? Le couple a fait l’acquisition récente d’un mâle reproducteur, âgé d’à peine deux ans ! Avec sept femelles, il pourra continuer à faire naître en captivité des tigres qui ne vivront jamais en liberté, en les vendant à ses confrères, ou en alimentant des trafics de bébés. Au détour de l’interview, le dresseur nous apprend que si les lodges fonctionnent, il n’est pas exclu que leur fils reprenne l’affaire… ce qui signifie des dizaines d’années de captivité et d’exploitation pour ces tigres qui sont tous encore jeunes, de son propre aveu.

Une bataille en justice en arrière-plan

Les époux Masson disent avoir déposé plainte contre X contre les personnes ayant filmé les tigres, et contre nous, One Voice, pour avoir diffusé les images. Mais où est cette plainte ?

Quant à nous, nous avons déposé une plainte entre autres pour mauvais traitements commis par un professionnel. Espérons que les boniments du dresseur n’aveugleront pas les juges comme ils semblent troubler la vue des pouvoirs publics locaux.

Lettre du 16 mars à Elisabeth Borne

Lettre du 16 mars à Elisabeth Borne

Lettre du 16 mars à Elisabeth Borne
16.03.2020
Lettre du 16 mars à Elisabeth Borne
Exploitation pour le spectacle

Parce que l’arrêté contre la propagation du covid-19 précise la fermeture des chapiteaux et donc des cirques, il y a là un risque majeur d’une hécatombe pour les animaux qui y sont détenus. Nous avons écrit au ministère de la Transition ecologique et solidaire: nous nous tenons prêts à leur venir en aide.

Madame Elisabeth Borne
Ministre de la Transition Écologique et Solidaire
246 boulevard Saint-Germain
75007 Paris

Vannes, le 16 mars 2020

Madame la Ministre de la Transition écologique et solidaire,

Suite au décret n° 2020-247 du 13 mars 2020 relatif aux réquisitions nécessaires dans le cadre de la lutte contre le virus covid-19 et à l’arrêté du 14 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19, les chapiteaux vont devoir cesser leur activité de représentation.

Au-delà de notre solidarité et de notre soutien inconditionnel aux humains qui traversent ces moments inédits et difficiles, notre association One Voice est particulièrement soucieuse des conséquences de cette crise sanitaire sur l’ensemble des animaux de compagnie, domestiques, sauvages captifs ou apprivoisés détenus dans les établissements itinérants.

La situation économique de certaines de ces petites structures, privées de tout revenu, risque de se dégrader rapidement avec un impact sur le bien être voire même l’état de santé des animaux lesquelsrequièrent des soins souvent coûteux.

Notre association One Voice se tient donc prête à venir en aide à ces animaux.

Nous sommes en mesure de mobiliser, à nos frais et rapidement, tant la logistique nécessaire à l’acheminement des animaux, que notre réseau de partenaires, pour trouver des structures d’accueil adaptées aux besoins de chaque animal.

Restant à votre disposition, nous vous remercions de l’attention portée à ce courrier et vous prions de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de notre parfaite considération.

Muriel Arnal
Présidente de One Voice