Les choucas des tours, une hécatombe à faire suspendre dans le Morbihan. Audience le 25 mai à Rennes

Les choucas des tours, une hécatombe à faire suspendre dans le Morbihan. Audience le 25 mai à Rennes

Les choucas des tours, une hécatombe à faire suspendre dans le Morbihan. Audience le 25 mai à Rennes
13.05.2022
Les choucas des tours, une hécatombe à faire suspendre dans le Morbihan. Audience le 25 mai à Rennes
Animaux sauvages

On se demandait encore il y a peu ce que la France pouvait bien avoir contre ses oiseaux, et contre les corvidés en particulier. Le feuilleton continue… Cette fois, ce sont les choucas des tours qui sont la cible de la préfecture du Morbihan. Le préfet vient d’autoriser le massacre de 1800 de ces oiseaux pourtant issus d’une espèce protégée, du 26 avril à la mi-décembre 2022. Et il se ménage la possibilité de porter ce plafond à 3000 individus ! One Voice demande l’annulation et la suspension en urgence de cet arrêté. L’audience en référé est prévue le 25 mai à 10h au tribunal administratif de Rennes.

Edit au 17 mai 2022:

Le tribunal a décidé de déplacer la date d’audience au 25 mai prochain.
Le titre de l’article et les mentions de la date précédemment annoncée ont été modifiés.

Comme d’habitude – on croirait les arrêtés préfectoraux copiés-collés les uns sur les autres quels que soient les départements -, les motifs invoqués sont des « dégâts importants aux cultures ». Pourtant, ces dégâts sont en forte baisse par rapport à l’année dernière, et rien n’indique que les choucas des tours en sont les responsables. Pour appuyer ces arguments, nous avons une étude à opposer à la préfecture

Changer les pratiques agricoles, mieux connaître les espèces et trouver des alternatives aux tueries

Dans cette étude, deux éléments sont également soulignés.
D’une part, la nécessité de trouver des solutions alternatives à l’abattage d’animaux. La pertinence de cette « solution » devant être remise en cause (plusieurs études ont en effet mis en évidence le caractère inefficace voire contreproductif de ces hécatombes générées par les humains). D’autre part, qu’il est indispensable de mieux connaître l’espèce pour apporter des réponses de lutte contre les dégâts éventuels, avant qu’ils aient lieu.
Elle mentionne également plusieurs possibilités d’évolution des pratiques agricoles.

Un allié de taille

Ces éléments sont repris par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) qui a rendu un avis défavorable à propos de cet arrêté. Nous ne sommes donc pas seuls à soutenir ce point de vue.

Détourner l’étude dans son intérêt : la fin pour justifier les moyens ?

La préfecture invoque uniquement l’estimation des populations dans le département figurant dans cette étude de mars 2022 pour justifier le plafond de 1800 oiseaux alors que l’étude indique clairement que cette estimation ne peut pas servir de base pour définir un quota de « prélèvement » !

Les oisillons risquent l’agonie !

Par ailleurs, ces destructions vont intervenir en pleine période de nidification et d’élevage des petits. On rappelle que selon la Cour de justice de l’Union européenne, le bien-être animal doit être pris en compte par l’autorité qui accorde la dérogation… donc par la préfecture. En effet, dans le cadre de ces « destructions » à tir, les choucas qui ne seront pas tués sur le coup pourront agoniser, de même que les petits dont les parents seront tués qui seront condamnés à mourir de faim.

Toutes ces raisons nous ont amenés à demander la suspension en urgence de cet arrêté qui autorise un abattage massif et imminent de milliers d’oiseaux issus – qui plus est ! – d’une espèce protégée et porte une atteinte grave à leur bien-être ! Nous demandons également l’annulation de cet arrêté via un recours au fond qui sera jugé ultérieurement. Le juge des référés a fixé la date de l’audience au 25 mai au tribunal administratif de Rennes.

Photo : hedera.baltica – CC BY-SA 2.0

One Voice prend part à la première Journée mondiale des blaireaux le 15 mai prochain dans toute la France !

One Voice prend part à la première Journée mondiale des blaireaux le 15 mai prochain dans toute la France !

One Voice prend part à la première Journée mondiale des blaireaux le 15 mai prochain dans toute la France !
12.05.2022
One Voice prend part à la première Journée mondiale des blaireaux le 15 mai prochain dans toute la France !
Animaux sauvages

Le week-end du 15 mai aura lieu la première Journée mondiale des blaireaux. One Voice se joint à ses partenaires pour mener des actions de sensibilisation sur le terrain dans une dizaine de villes en France sur ces petits mustélidés, si mal connus et cruellement chassés dans notre pays.

(Les pétitions, lieux et dates en fin de communiqué).

Avec leur pelage noir et blanc, les blaireaux sont facilement reconnaissables. Mais rares sont ceux qui ont la chance de pouvoir observer ces mustélidés réservés. Ces animaux sensibles et sociaux sont accusés de tous les maux. Pourtant, travailleurs enthousiastes, solidaires et pacifiques, ils méritent tout notre respect plutôt que d’être massacrés jusqu’au fond de leur terrier. One Voice appelle à les défendre et à les protéger. Le week-end du 15 mai sera l’occasion pour l’association de se joindre à l’ASPAS et à d’autres partenaires pour célébrer les blaireaux et montrer au public qui ils sont vraiment.

Une enquête sans précédent chez les déterreurs

En matière de cruauté, les chasseurs n’ont jamais manqué d’inspiration. Et parmi leurs inventions, il en est une particulièrement monstrueuse : la vénerie sous terre. Cette pratique parfaitement légale consiste à harceler un animal jusqu’au fond de son terrier en lui faisant subir des heures de terreur et de douleur avant son dernier râle. Les adeptes de ce « loisir » adorent s’acharner notamment sur les blaireaux…

Quoi de mieux en effet que de persécuter des êtres sans défense pour savourer le plaisir de les voir souffrir et de se féliciter d’être le plus fort ? Le déterrage des blaireaux est un « loisir » barbare, déguisé en soi-disant chasse utile et nécessaire. Les images, terribles, issues de notre enquête en infiltration, montrent toute la violence de cette pratique, qui fait non seulement des victimes parmi les animaux, mais fait aussi des dégâts au sein des forêts.

L’exception cruelle de la France

Leur existence dans la nature n’est en rien un obstacle aux cultures. Les blaireaux sont d’ailleurs des animaux protégés en Angleterre, au Pays de Galles, ainsi qu’aux Pays-Bas, au Danemark, en Grèce et en Hongrie. La France fait donc exception en Europe, et cette exception n’est pas culturelle mais cruelle. Ces arguments fallacieux permettent aux chasseurs de les persécuter et de les massacrer jusque dans leurs terriers, qu’ils soient adultes ou juvéniles, de la mi-mai à la mi-janvier tous les ans avec l’aide bien opportune de préfets qui adoptent de nombreux arrêtés. Les chasseurs cherchent même à faire entrer les blaireaux sur la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD, ex-nuisibles).

J’aime les blaireaux !

Les mots sont fondamentaux dans la manière dont nous nous figurons le monde. En argot français, « blaireau » est péjoratif. Dans le Robert, il désigne un « personnage antipathique, borné et mesquin ». Dans le Larousse, un « individu conformiste, borné, niais ». Il est nécessaire de faire évoluer les mentalités autant que les réglementations. Aussi, à l’occasion de cette première Journée mondiale des blaireaux, revendiquons-nous ce terme. Le 15 mai, nous invitons chacun et chacune à revendiquer le fait d’être un blaireau ou une blairelle en utilisant les visuels de la campagne et le hashtag #CEstQuiLeBlaireau en plus de l’habituel #JAimeLesBlaireaux.

Les Français veulent que les chasseurs fichent la paix aux blaireaux

Plus de huit Français sur dix demandent l’interdiction de la vénerie sous terre (sondage Ipsos/One Voice septembre 2021). Ensemble, faisons interdire cette abomination !

Avec nos diverses pétitions, exigeons l’interdiction de la vénerie sous terre, la protection des blaireaux dans toute la France (et que le terme « blaireau », quand c’est une insulte, soit retiré du dictionnaire).

Nous vous invitons également à signer la pétition lancée sur le site du Sénat, permettant de garantir la probité des signataires, pour protéger les blaireaux. https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1012

One Voice sera présente dans les villes suivantes :

Attention, avant de vous déplacer, pensez à vérifier que le lieu et la date n’ont pas été modifiés.

Expérimentation animale : que choisir quand on nous ment ?

Expérimentation animale : que choisir quand on nous ment ?

Expérimentation animale : que choisir quand on nous ment ?
04.05.2022
France
Expérimentation animale : que choisir quand on nous ment ?
Expérimentation animale

Le 28 avril, quelques jours après la Journée Mondiale des Animaux utilisés dans les Laboratoires, l’UFC-Que Choisir a publié un « décryptage » sur l’expérimentation animale, intitulé « Ça bouge dans les labos ». Mais entre des approximations inacceptables et une complaisance très voyante envers les laboratoires, la copie est à revoir. On fait le point.

« On n’en finirait pas de citer les situations où ce modèle est irremplaçable ». Alors que l’article commençait plutôt bien avec l’interview d’un chercheur qui travaille sur des organoïdes pour réaliser des recherches biomédicales de pointe, le « décryptage » de l’UFC-Que Choisir montre vite ses limites. Aucune mention des captures de primates à l’étranger pour alimenter les élevages qui approvisionnent les laboratoires français, ni de l’opacité générale de l’administration sur ces questions. One Voice a pourtant été contactée pour cet article, et a fourni des réponses et des données précises et sourcées.

Toujours le même refrain

Alors que le grand public ne sait généralement pas ce que sont les « 3R »[1], les chantres de l’expérimentation animale ont réussi à imposer leur vision auprès des journalistes et jusque dans la réglementation, dont ils se targuent aujourd’hui qu’elle repose sur ce principe « éthique » qui consisterait à utiliser le moins d’animaux possible, dans les meilleures conditions possibles, et uniquement lorsqu’il n’y a pas d’alternative.

Il suffit pourtant de regarder l’évolution des chiffres ces dernières années pour constater que la « réduction » n’est guère probante. Et il y a de quoi rire jaune quand l’UFC-Que Choisir dit avoir vu à l’Institut de psychiatrie et neurosciences de Paris des rongeurs « aussi bien soignés que possible », soulignant la présence de coton et de bois dans leurs cages et le fait que « la loi impose des règles » sur les dimensions de ces cages. Si elle s’était intéressée aux détails de cette réglementation, elle aurait peut-être pu expliquer au public en quoi une boîte en plastique à peine plus grande qu’une feuille A4, enfermant jusqu’à quatre rats qui y passeront leur vie, constitue un traitement aussi bon que possible pour ces animaux.

Mais non, « seules les pratiques de mise à mort font tiquer » — pas parce qu’elles seraient délétères pour les animaux en tant qu’individus (pourquoi cela les gênerait-il d’être tués, après tout ?), mais parce que cela n’est « pas forcément anodin pour la personne qui fait le geste ». Encore et toujours, l’être humain passe avant les autres animaux. On peut se douter que si la journaliste avait pu voir les mises à mort par gazage, cela non plus ne lui aurait pas semblé anodin.

Les limites du « Remplacement »

Quant au « remplacement » par des méthodes non animales mentionné en début d’article avec les organoïdes[2], on peut effectivement se réjouir des petites avancées et recommander (comme le fait l’UFC-Que Choisir) « un budget important accordé aux méthodes substitutives ». Mais il reste le problème de fond, qui révèle toute l’hypocrisie des 3R quand ils servent à justifier des mots comme « irremplaçable » ou « nécessaire ».

En effet, si on ne peut pas trouver les mêmes résultats avec une autre méthode, le Remplacement passe à la trappe. Personne n’a la charge d’évaluer la possibilité de rediriger l’argent prévu pour ces recherches vers des campagnes de prévention, des recherches épidémiologiques ou cliniques[3], de meilleurs remboursements de soins connus ou des accompagnements socioéconomiques des personnes à risque.

Sans prétendre qu’il soit possible de modéliser sur ordinateur ou dans des cultures de cellules des troubles comportementaux ou cognitifs complexes, on peut se demander ce qui cherche à être remplacé : veut-on savoir ce qui motive les rats à s’injecter des doses de cocaïne, ou veut-on chercher à comprendre et à aider les personnes souffrant d’addiction ? Veut-on voir comment des rongeurs reconnaissent leurs congénères dans diverses situations, ou veut-on aider les personnes atteintes de troubles dégénératifs de la mémoire ?

Malheureusement, si l’argent a été prévu pour la recherche expérimentale, alors il restera dans la recherche expérimentale, même s’il serait mieux dépensé ailleurs.

Pourquoi autant d’erreurs dans les médias ?

Au-delà même de ces aspects techniques ou éthiques et du mépris implicite des intérêts des animaux, on s’explique difficilement comment des médias continuent de répéter des erreurs depuis longtemps expliquées par nos soins.

Quand le ministère de l’Agriculture énonce lui-même des contre-vérités sur son site web concernant les résultats des inspections, on comprend mieux le problème et il nous faut à nouveau restituer la vérité : non, les contrôles par les services vétérinaires n’aboutissent pas, « dans plus de 80 % des cas, à un satisfecit ». Tout simplement parce que les établissements qui obtiennent les notes A et B lors des contrôles présentent la plupart du temps au moins quelques non-conformités mineures ou moyennes, dont certaines sont pénalisables d’après l’article R. 215-10 du Code rural.

Dans d’autres cas, ce sont les journalistes qui font preuve d’une complaisance difficilement compréhensible envers les services publics : comment expliquer dans cet article de l’UFC-Que Choisir que la proportion d’inspections inopinées en 2019 en France (25 %) soit comparée à la moyenne européenne de 2013 à 2017 (40 %), période au cours de laquelle la France est passée de 6 à 17 % d’inspections inopinées ?

Enfin, les sujets sont parfois trop complexes, ou les informations trop cachées pour être trouvées sans les demander spécifiquement aux spécialistes. Quand l’UFC-Que Choisir affirme qu’on « ignore » si l’exigence par l’Agence européenne des produits chimiques de tests sur des animaux pour des ingrédients cosmétiques « restera l’exception », c’est en fait la journaliste qui ignore qu’un article publié en 2021 a déjà répondu à cette question. Sur les 419 ingrédients exclusivement cosmétiques enregistrés par cette agence, 63 ont impliqué des tests sur des animaux vivants depuis les interdictions de 2009 et 2013. Et il ne faut pas oublier les milliers d’ingrédients multi-usages qui sont testés dans d’autres cadres, ou la commercialisation internationale, qui justifient largement l’existence des certifications « cruelty free » et de l’Initiative Citoyenne Européenne « Save Cruelty Free Cosmetics » (que nous vous invitons à signer pour atteindre le million de signatures d’ici le mois d’août).

Un début de solution…

On le savait déjà : l’expérimentation animale reçoit encore un traitement bien trop superficiel dans les médias, qui répètent les affirmations des uns et des autres sans jamais donner lieu à des débats en profondeur sur des points précis.

Il faut bien reconnaître que même en consultant les différentes parties d’un débat, même en tentant de réunir le plus d’informations possibles et de croiser les sources, rédiger un article de quelques paragraphes sans perdre la substance du débat ni risquer les contresens est un travail difficile. Et encore une fois, bien que One Voice ait été interrogée pour l’article de l’UFC-Que Choisir, cela n’a manifestement pas suffi.

On peut imaginer que la relecture des articles par les différentes personnes interrogées permettrait de vérifier que les éléments les plus importants ont bien été compris et pris en compte. Cela donnerait aussi la possibilité à chacune de ces personnes de répondre aux propos et aux idées des autres. Il s’agirait là d’un travail nettement plus long et difficile, mais on peut logiquement penser que le résultat en serait bien meilleur, que de nombreux biais seraient évités et que le public n’en serait que mieux informé.

Si vous voulez creuser le sujet de l’expérimentation animale ou mettre en place des débats, n’hésitez pas à nous contacter.

[1] « Remplacer » (par des méthodes sans animaux), « Réduire » (le nombre d’animaux utilisés, en particulier grâce à des méthodes statistiques), « Raffiner » (les conditions de détention des animaux en donnant à ceux-ci de quoi s’occuper, et les procédures expérimentales en utilisant des analgésiques et des méthodes moins invasives).

[2] Les organoïdes sont des modèles miniatures d’organes humains réalisés grâce à des cultures de cellules en trois dimensions pour reproduire les fonctions des organes, ce qui en fait l’une des voies les plus fertiles pour le remplacement de l’expérimentation animale.

[3] L’épidémiologie est un outil de base de la recherche en santé publique, qui consiste à étudier la répartition des problèmes de santé dans la population et à utiliser des modélisations statistiques pour mieux comprendre comment trouver des solutions préventives ou curatives à ces problèmes. La recherche clinique regroupe les études scientifiques impliquant des personnes humaines volontaires, ayant donné leur consentement libre et éclairé pour des recherches encadrées par des règles bioéthiques garantissant notamment le respect de l’intégrité de chaque personne.

Pour les corneilles et les corbeaux, One Voice intente un référé dans le Jura. Audience le 4 mai à Besançon

Pour les corneilles et les corbeaux, One Voice intente un référé dans le Jura. Audience le 4 mai à Besançon

Pour les corneilles et les corbeaux, One Voice intente un référé dans le Jura. Audience le 4 mai à Besançon
30.04.2022
Pour les corneilles et les corbeaux, One Voice intente un référé dans le Jura. Audience le 4 mai à Besançon
Animaux sauvages

Le 24 mars dernier, le préfet du Jura a décidé de prendre – comme chaque année – un arrêté permettant de piéger et tuer les corneilles noires et les corbeaux freux et ce, jusqu’au 31 juillet. L’autorisation est donnée à la FREDON 39 (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles du Jura) en partenariat avec les chasseurs locaux. L’audience pour le faire suspendre en urgence aura lieu le 4 mai prochain à 15h au tribunal administratif de Besançon.

Edit du 14 mai 2022:

Le 4 mai 2022 le juge des référés a rejeté notre requête de suspension de l’arrêté. Nous attendons désormais la date d’audience pour le recours en annulation que nous avons également déposé.

Mais qu’a donc la France à vouloir tuer tous ses oiseaux, partout, tout le temps ? Par pendaison ou écrasement, par collage, par prise dans des filets, par tirs… Y compris des oiseaux protégés comme les cormorans
ou les grands tétras, les tourterelles… pendant leur migration, tels les oies cendrées, les canards ou les palombes… Ou bien à les élever pour le plaisir de leur tirer dessus, comme les faisans
et les perdrix… Et considérer une partie d’entre eux comme des nuisibles, tels les pigeons, les corneilles noires et corbeaux freux ?

Les oiseaux, premières victimes de la sixième extinction de masse actuelle

Les derniers descendants des dinosaures n’ont malheureusement pas la vie facile… L’environnement est de moins en moins accueillant. En ville, la nourriture peut être abondante, mais le bruit et la lumière permanents sont des nuisances qui freinent les reproductions. À la campagne, les pesticides ont fini de les affamer.

La sixième extinction de masse en cours n’épargne pas les oiseaux, bien au contraire. Ils subissent de plein fouet la dénaturation de la planète par les humains. Dans le Jura, la préfecture considère les corvidés comme des animaux nuisibles à exterminer… Quand bien même les animaux entraveraient certaines activités humaines, la réponse à nos problèmes ne devrait pas conduire à les tuer !

Les corneilles noires et les corbeaux freux, des êtres exceptionnels traqués dans le Jura

Les corvidés sont des individus très intelligents et ont même des cultures propres. Pourtant, depuis des années, le préfet organise leur traque dans 239 communes de son département. Ils peuvent être piégés de la date de signature de l’arrêté jusqu’au 31 juillet, et peuvent être tués par balle de la fermeture de la clôture de la saison de chasse jusqu’à la même date.

Nous contestons cet arrêté en urgence sur différents points.
Entre autres parce que ces oiseaux ne portent pas préjudice à la santé des végétaux, à la santé publique ou à la protection de l’environnement – seules justifications autorisées par le droit -, mais par la nécessité alléguée de lutter contre les dégâts aux cultures (dont la préfecture n’apporte même pas de preuve !)… Ce qui n’est donc pas autorisé.

Mais aussi parce que chaque année, et ce depuis des années, le préfet prend des arrêtés identiques, ordonnant donc que ces oiseaux noirs soient massacrés de manière illimitée en dehors de la saison de chasse. Il ne s’agit donc plus d’une mesure exceptionnelle mais d’une véritable délégation de pouvoir donnée aux chasseurs.

Enfin, l’arrêté n’a pas été soumis à la consultation du public alors que ses effets ont une incidence sur l’environnement.

Il y a urgence !

Depuis fin février, les corbeaux et les corneilles sont traqués sans merci par les chasseurs dans les montagnes jurassiennes. Le jour de l’audience, cela fera donc plus de deux mois qu’il en meurt toutes les semaines, sans compter que l’autorisation délivrée par la préfecture ne limite pas leur nombre sur la moitié du département où les chasseurs ont suivi la formation « corvidés » délivrée par la FREDON (dont nous réfutons la légitimité à plusieurs niveaux).

Cerise sur le gâteau, la période de reproduction est donc ouverte à la chasse… élément que nous demandons de réformer depuis plus de quatre ans, par le biais de notre pétition pour une réforme radicale de la chasse.

Nous ne laisserons pas la préfecture du Jura laisser les chasseurs dicter leur loi et continuer à massacrer les oiseaux ainsi sans rien faire ! L’audience pour faire suspendre en urgence l’arrêté préfectoral aura lieu le 4 mai au tribunal administratif de Besançon.

Empêchons le massacre des bouquetins du Bargy! Les tirs d’abattage sont autorisés en Haute-Savoie dès le printemps

Empêchons le massacre des bouquetins du Bargy! Les tirs d’abattage sont autorisés en Haute-Savoie dès le printemps

Empêchons le massacre des bouquetins du Bargy! Les tirs d’abattage sont autorisés en Haute-Savoie dès le printemps
30.04.2022
Haute Savoie
Empêchons le massacre des bouquetins du Bargy ! Les tirs d’abattage sont autorisés en Haute-Savoie dès le printemps
Animaux sauvages

Nous avons déposé vendredi dernier avec nos partenaires un double recours contre un arrêté préfectoral qui prévoit des tirs d’abattages massifs et indiscriminés de bouquetins en Haute-Savoie, dès ce printemps. L’audience de référé pour obtenir sa suspension aura lieu au tribunal administratif de Grenoble le 11 mai à 10h.

Des actions en justice répétées année après année !

Combien d’actions en justice seront-elles nécessaires pour faire entendre que la survie des bouquetins du Bargy est inhérente à celle des écosystèmes ? D’autant qu’il a été démontré que neuf bouquetins sur dix ne sont pas contaminés par la maladie… Il faut faire immédiatement barrage à ce massacre annoncé !

Ce n’est pas la première fois que nous attaquons des arrêtés pour défendre les bouquetins du Bargy. Nous avons multiplié les actions depuis les premiers cas en 2012, puis en 2018 ainsi qu’en 2019 pour sauver ces majestueux habitants des montagnes.

Un référé-suspension et un recours en annulation déposés avec nos partenaires

Nous réitérons notre démarche, cette fois en commun avec Animal Cross, l’ASPAS, AVES, FNE Auvergne-Rhône-Alpes, FNE Haute-Savoie et la LPO nationale, en espérant être entendus.

La priorité absolue est de préserver tous les bouquetins en bonne santé du massif du Bargy, soit 96% de la population actuelle. Les abattre alors qu’ils ne sont pas malades est une absurdité au même titre que de faire voler un hélicoptère des dizaines de fois au-dessus de nids d’oiseaux (devenus) rares et extrêmement vulnérables. Les rapaces protégés sont en grave péril avec ces pratiques irresponsables. Les humains placent décidément trop souvent leurs intérêts égoïstes avant ceux des animaux et de la nature, pourtant nécessaires à leur propre survie.

Dans ce contexte d’urgence, le juge des référés a fixé l’audience au 11 mai. En attendant celle-ci, notre partenaire FNE Haute-Savoie a lancé une pétition que vous nous invitons à signer.

Chasse adaptative : les espèces menacées sous le feu des chasseurs. One Voice au Conseil d’État le 11 mai pour les oiseaux.

Chasse adaptative : les espèces menacées sous le feu des chasseurs. One Voice au Conseil d’État le 11 mai pour les oiseaux.

Chasse adaptative : les espèces menacées sous le feu des chasseurs. One Voice au Conseil d’État le 11 mai pour les oiseaux.
28.04.2022
Chasse adaptative : les espèces menacées sous le feu des chasseurs. One Voice au Conseil d’État le 11 mai pour les oiseaux.
Animaux sauvages

Les élégantes tourterelles des bois, les majestueux grands tétras, les farouches courlis cendrés, mais aussi les barges à queue noire, les oies cendrées et les fuligules milouins, n’ont qu’à bien se tenir ! Avec le principe de gestion de chasse adaptative, les chasseurs reviennent à la charge et ont toute latitude pour tuer des animaux en déclin. L’audience au Conseil d’Etat aura lieu ce 11 mai 2022 à 14h.

Edit au 14 mai 2022:

La décision doit être rendue environ trois semaines après l’audience, soit la première semaine du mois de juin prochain.

Ces oiseaux de nos campagnes et de nos montagnes ont un point commun : tous sont inscrits sur la liste rouge des espèces menacées en France par l’UICN. Classés comme vulnérables, en déclin ou en danger, leur population ne cesse de baisser. Pourtant, les chasseurs, animés par le seul plaisir de les tirer à bout portant, continuent de se payer leur tête. Pour dévaster la biodiversité sans vergogne, ils défendent la mise en œuvre de la gestion adaptative des espèces. Une aberration environnementale.

Le principe est simple. La gestion adaptative permet d’« ajuster régulièrement les prélèvements des espèces en fonction de l’état de conservation de leur population et de leur habitat, en s’appuyant sur les connaissances scientifiques relatives à ces populations ».

En clair, cette gestion repose sur un simple système de retour d’expérience. De qui se moque-t-on ?

La complexité du suivi des espèces

Car on le sait : la méthode de suivi des espèces est extrêmement complexe et exige des moyens ambitieux pour récolter les données, les intégrer, les analyser et enfin réagir. Qui va s’en charger? Les chasseurs eux-mêmes et leur application « Chassadapt »? Cette application, présentée comme un élément de contrôle des prélèvements et d’amélioration de connaissances des espèces, repose sur les simples déclarations des chasseurs. Ce n’est qu’une aberration de plus.

Un dispositif étendu aux espèces non chassables

Le dispositif de gestion adaptative aurait dû être mis en place par le plan de biodiversité de juillet 2018, sur les 90 (!!!) espèces chassables en France. Mais les chasseurs insatiables ont demandé à l’appliquer aux espèces non chassables. « Non seulement la chasse n’est pas impactante pour les espèces chassables fragilisées, mais encore, une espèce qui n’est plus chassée est condamnée », assure ainsi sans rougir Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, dans le magazine Connaissance de la chasse daté de septembre 2018. Un tel cynisme nous glace et nous défendons la position inverse : cessons de tuer les animaux, a fortiori lorsqu’ils sont déjà en déclin.

Pourtant, la gestion adaptative a bien été inscrite dans la loi du 24 juillet 2019. Et si elle est encadrée par un comité d’experts scientifiques – le GEGA – , chargé d’émettre des recommandations, celles-ci ne sont pas suivies par le gouvernement. Le GEGA a ainsi préconisé un quota de prélèvement de 0 individu sur les tourterelles des bois et sur les courlis cendrés. Sans effet.

Des victoires…

Le 10 septembre 2020, One Voice et la LPO remportaient leurs recours déposés devant le Conseil d’État pour faire suspendre l’arrêté autorisant le massacre des tourterelles des bois, déjà au bord de l’extinction. À cette date, 6 368 individus avaient été tuées. L’arrêté sera annulé le 30 décembre 2021. Le 17 décembre 2020, le Conseil d’État donnait raison à la LPO, lors d’un recours déposé contre un arrêté autorisant la chasse de 6 000 courlis cendrés pour 2019-2020. Cet arrêté avait déjà été suspendu en urgence par la haute juridiction en août 2019.

Oui mais…

Le combat pour les oiseaux continue. Nous ne laisserons pas passer cette loi injuste, qui donne les pleins pouvoirs aux chasseurs au mépris de la biodiversité. Nous avons déposé un recours devant le Conseil d’État contre la gestion adaptative de la chasse : l’arrêté cadre et la liste des espèces concernées. L’audience au Conseil d’Etat aura lieu ce 11 mai 2022 à 14h.

Mina serait morte début 2022 et Kamala placée à l’étranger. Mais que font les autorités ?!

Mina serait morte début 2022 et Kamala placée à l’étranger. Mais que font les autorités ?!

Mina serait morte début 2022 et Kamala placée à l’étranger. Mais que font les autorités ?!
27.04.2022
France
Mina serait morte début 2022 et Kamala placée à l’étranger. Mais que font les autorités ?!
Exploitation pour le spectacle

Des éléphantes exploitées dans les cirques de France depuis des décennies, des plaintes à ne plus savoir qu’en faire, une loi éventail qui ne suscite que du vent, et pour quel résultat ? Ces grandes dames sont placées dans les pires endroits sous la pression, et les autres meurent dans les camions sans jamais avoir vécu une vie paisible… Des rumeurs circulent sur Mina et Kamala, les éléphantes détenues par le cirque Medrano. Nous demandons des informations factuelles et des comptes aux responsables !

Les réseaux sociaux relaient une information alarmante sur l’une des deux éléphantes détenues par le cirque Medrano sédentarisé à Aimargues et dont nous avons fait annuler l’arrêté d’ouverture : Mina, qui nous est présentée comme étant en bonne santé tant par l’établissement la détenant que par les services de la DDPP (préfecture) dans le cadre de la procédure en cours devant le tribunal administratif de Rennes, serait en fait décédée depuis plusieurs mois ! Et Kamala aurait rejoint le Centre Skanda Vale au Royaume-Uni ayant accueilli Lechmee. Centre au sujet duquel nous avons alerté le ministère de l’Écologie dès 2018 pour qu’il ne laisse pas Maya y être envoyée car il ne constitue en rien un lieu acceptable pour le bien-être des éléphants. Tout cela alors qu’Elephant Haven, en France, est un sanctuaire disponible, adéquat et accueillant !

«C’est une hécatombe pour les éléphantes des cirques, et pour l’instant, le ministère s’en sort sans une égratignure et dans le silence. C’est scandaleux.»Muriel Arnal

Une loi pour donner l’illusion de l’action

La loi sur la maltraitance animale passée en novembre 2021 est une vaste farce pour les animaux détenus dans les cirques, notamment pour les éléphantes qui meurent les unes après les autres ou sont envoyées à l’étranger. Car seuls les cirques itinérants sont visés, laissant se sédentariser ceux qui le veulent et continuer ainsi à exploiter les animaux à loisir, comme c’est le cas de Medrano. Mais cette loi autorise aussi encore pour des années la reproduction des fauves… en plus du fait qu’aucun décret d’application n’a encore été publié.

Les autorités devront rendre des comptes !

Nous demandons des comptes et des éléments factuels à la préfecture des Côtes-d’Armor.

«Il est pour le moins surprenant que vos services puissent continuer à soutenir devant un tribunal que les animaux sont en parfaite santé et détenus dans d’excellentes conditions alors même qu’ils sont morts ou ont été cédés. Cela traduit à tout le moins un dysfonctionnement dans vos missions de contrôle.

» Extrait du courrier de One Voice à la préfecture des Côtes-d’Armor (DDPP)

L’association est particulièrement inquiète du sort réservé à Mina aujourd’hui décédée. Nous souhaitons connaître les circonstances de son décès et avoir accès à tous les documents s’y rapportant, notamment le rapport d’autopsie vétérinaire effectué et le certificat d’équarrissage. S’agissant de Kamala, l’association sollicite le document CITES ou CIC et la date de la cession.

Nous avons également écrit au tribunal de Rennes, car s’il s’avère que Mina est bel et bien décédée et Kamala cédée en Angleterre, notre plainte pourrait bien se retrouver « sans objet » et donc faire pschitt (comme pour la guenon magot détenue chez les Poliakov)… Car au lieu de statuer sur les problèmes au moment de la plainte, la justice abandonne les poursuites dès lors que les animaux meurent des conséquences des mauvais traitements reçus… et ceux qui les leur ont infligés s’en sortent à bon compte. D’ailleurs, le cirque Medrano s’enorgueillit, après tant d’années passées à faire claquer le fouet et manier l’ankus, de présenter désormais un spectacle sans animaux.

Finalement et comme à chaque fois (pour Lechmee c’était pareil), l’exploitant a senti le vent tourner et s’est dessaisi de lui-même de ses éléphantes pour éviter un retrait imposé par la justice après plus de cinq ans de démarches judiciaires de One Voice.

Nos campagnes incessantes – procédures, sensibilisation du public et pressions sur les autorités avec nos images d’enquête notamment – ont eu raison de l’inertie de l’administration mais trop tardivement pour Mina qui est fort probablement en effet décédée… Nous ferons tout pour que les responsables payent.

Lutter pour la transparence ne devrait pas être un travail à temps plein

Lutter pour la transparence ne devrait pas être un travail à temps plein

Lutter pour la transparence ne devrait pas être un travail à temps plein
26.04.2022
France
Lutter pour la transparence ne devrait pas être un travail à temps plein
Expérimentation animale

Quand on cherche à accéder aux rapports d’inspection des laboratoires d’expérimentation animale, l’administration résiste souvent. Pourtant, les jugements se suivent et se ressemblent, en faveur d’une transparence prévue par la loi, qui n’est pas censée être optionnelle. Mais il y a parfois de moins bonnes nouvelles : récemment, le tribunal de Nice a autorisé la préfecture des Alpes-Maritimes à cacher l’identité d’un laboratoire… La loi reste sujette à interprétation, et la lutte pour la transparence en devient un travail fastidieux et de longue haleine.

Depuis cet automne, presque trente jugements dans une vingtaine de tribunaux administratifs ont affirmé et confirmé que les rapports d’inspection des laboratoires d’expérimentation animale sont des documents administratifs communicables au grand public.

Dans l’un des derniers exemples en date, le tribunal de Clermont-Ferrand a émis ce jugement pour les préfectures de l’Allier, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. Ces jugements ne peuvent exister que grâce à un acharnement maintenu sur le long terme.

En effet, l’habitude des administrations est souvent de jouer la carte du silence, en espérant peut-être que les personnes qui s’adressent à elles ne connaîtront pas l’existence de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada), ou n’auront pas les ressources, en cas d’avis favorable de la Cada, pour engager des recours dans les tribunaux administratifs, dont les procédures peuvent s’étaler sur plus d’un an. Et dans le cas où tout cela passerait enfin par les tribunaux, le plus probable est encore que les profanes ne sachent pas défendre de manière convaincante leur droit d’accès, tandis que les administrations peuvent faire confiance à leurs services juridiques pour argumenter leur refus en des termes entendables par un tribunal.

Des documents qui devraient déjà être publics

La rédaction de ces recours (et la mobilisation des connaissances nécessaires pour les argumenter correctement) est chronophage, mais il arrive qu’on obtienne satisfaction. Alors que les préfectures prétendent que publier des rapports d’inspection serait risqué pour les laboratoires concernés, qui seraient alors visés par des attaques animalistes, la plupart des tribunaux ne sont pas dupes. Les préfectures prétendent aussi que l’expérimentation animale en elle-même est tellement mal considérée par le grand public qu’il faudrait absolument lui cacher l’identité des laboratoires. Mais là encore, les tribunaux n’y croient pas.

Il faut dire que la très grande majorité de ces laboratoires n’appartiennent pas à Sanofi, à Royal Canin, à Marshall BioResources ou à d’autres enseignes privées. La plupart sont en fait des établissements publics – des universités et d’autres établissements d’enseignement supérieur ou de formation professionnelle, mais aussi des unités de recherche du CNRS, de l’Inserm, de l’INRAE, ou encore des laboratoires de l’armée… Pourquoi n’aurait-on pas le droit de savoir comment notre argent est utilisé dans ces centres de recherche ? Et pourquoi n’aurait-on pas le droit de savoir quand ces centres enfreignent la loi avec l’argent public, c’est-à-dire avec notre argent ?

La transparence en devanture

De nombreux laboratoires ont d’ailleurs signé l’an dernier une « charte de transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires ». Il faut croire que l’appellation « expérimentation animale » n’attire pas vraiment les faveurs du public – mais reconnaissons qu’une charte qui n’engage pas un centre de recherche à grand-chose d’autre qu’à faire la publicité de l’expérimentation animale et sa réglementation est une trouvaille assez maligne. Cela permet de faire croire au grand public que les laboratoires n’ont rien à cacher, pendant que l’administration fait ce qu’elle peut pour qu’aucune information réellement consistante ne fuite.

Même des personnes qui cherchent à lancer l’alerte en interne peuvent se retrouver sans emploi tandis que rien n’est fait pour que les dysfonctionnements soient résolus. On espère que ce genre de situation disparaîtra avec la protection des lanceurs et lanceuses d’alerte prévue par la loi adoptée à l’unanimité par le Sénat le 16 février.

Les déceptions

Pour l’instant, avec plusieurs tribunaux, plusieurs dossiers, plusieurs jugements, tout ne va pas toujours dans le sens que l’on espère et on peut avoir quelques déceptions et questionnements. En décembre, malgré plusieurs décisions plus favorables déjà publiées par d’autres tribunaux, le tribunal administratif de Lyon a jugé que des risques de sécurité justifiaient l’occultation du nom des établissements sur les rapports d’inspection. On trouve pourtant déjà en ligne des informations sur l’expérimentation animale sur les sites de l’Université Claude Bernard – Lyon 1, du laboratoire P4 de l’Inserm ou de Charles River, qui ne se cachent pas de pratiquer l’expérimentation animale.

Plus récemment, le tribunal administratif de Nice a jugé le 22 février qu’il était possible de cacher le nom d’un seul des établissements concernés par les rapports demandés, dans la mesure où cet établissement abrite une animalerie « A3 » qui manipule le virus de la rage et une zone « P3 » qui manipule le coronavirus félin[1]. D’après ce jugement, à cause de la présence de pathogènes dangereux, révéler le nom de l’établissement reviendrait à créer un risque de sécurité. Il suffit pourtant de taper « animalerie “A3” » dans un moteur de recherche pour tomber rapidement sur les sites web de constructeurs qui indiquent où ils ont produit de telles animaleries, voire sur des sites d’établissements qui indiquent eux-mêmes la présence d’une telle animalerie dans leurs locaux.

De plus, ces pathogènes concernent directement des virus présents dans la nature et ayant une incidence directe sur la santé des animaux sauvages et des populations humaines – sans parler de la détention de primates et d’autres représentants de la faune sauvage dans de nombreux laboratoires, ou encore des risques inhérents à la manipulation des pathogènes quelles que soient les précautions prises (en cas de fuite ou d’accident). Le Code de l’environnement prévoit de faire profiter les informations de ce type d’un droit d’accès étendu pour le public. C’est ce qui était argumenté dans le dossier adressé au tribunal et qui aurait pu faire pencher les magistrats vers une décision encore plus favorable à notre cause. Mais cela n’est pas discuté dans la décision rendue par le tribunal, sans que l’on sache si cet oubli est volontaire ou non.

[1] Les sigles A3 et P3 se réfèrent à des niveaux de biosécurité (de 1 à 4). Plus le niveau est élevé, plus les contraintes sont grandes pour éviter autant que possible les fuites et les contaminations extérieures.

Le combat ne s’arrête pas là

Malgré ces deux décisions plus nuancées, plus d’une vingtaine de jugements d’autres tribunaux ont établi depuis cet automne que les rapports d’inspection des laboratoires d’expérimentation animale sont communicables en n’y cachant que le nom des personnels des établissements et des inspecteurs et inspectrices vétérinaires. Ces jugements sont le résultat d’un travail de fond qu’on ne voit pas sur le terrain et dont on entend peu parler sur les réseaux sociaux – mais c’est un travail qui demande beaucoup de temps, d’énergie et d’argent, pour mettre en lumière ce qui se passe et pour contrer l’opacité ambiante en ce qui concerne l’exploitation des animaux.

De nombreux dossiers n’ont pas encore donné lieu à un jugement, et nous déposerons d’autres demandes pour obtenir les documents qui nous permettent de mieux comprendre la situation, de mieux informer le public, et de dénoncer des pratiques injustifiables, voire illégales. Tant que l’expérimentation animale existera, nous nous battrons pour exiger la transparence, pour demander aux pouvoirs publics d’investir massivement dans des méthodes de recherche n’impliquant pas les animaux et pour obliger les laboratoires à utiliser exclusivement ces méthodes. Nous ne cesserons jamais de nous battre pour les animaux victimes de cette injustice.

Les animaux toujours sous le feu des fusils dans le Gard. One Voice saisit le Tribunal administratif de Nîmes, audience le 3 mai

Les animaux toujours sous le feu des fusils dans le Gard. One Voice saisit le Tribunal administratif de Nîmes, audience le 3 mai

Les animaux toujours sous le feu des fusils dans le Gard. One Voice saisit le Tribunal administratif de Nîmes, audience le 3 mai
23.04.2022
Gard
Les animaux toujours sous le feu des fusils dans le Gard. One Voice saisit le Tribunal administratif de Nîmes, audience le 3 mai
Animaux sauvages

Les renards, blaireaux, sangliers, cerfs, chevreuils et daims sont visés par la préfecture du Gard. One Voice attaque l’arrêté du 21 février 2022. Audience le 3 mai.

Les renards et les blaireaux, ainsi que les animaux tels que les sangliers, cerfs, chevreuils et daims sont visés par la préfecture du Gard. Le 21 février dernier, la préfète a ordonné notamment aux lieutenants de louvèterie et autres agents assermentés, de les tuer ou de les capturer. Les renards sont visés indéfiniment, les autres animaux le sont du 24 février au 11 septembre 2022, soit pendant six mois, période où leur chasse est censée être interdite. One Voice attaque donc cet arrêté qui donne carte blanche aux chasseurs et assimilés. Un recours et un référé suspension ont été déposés contre cette battue administrative qui, sans ça, fera couler le sang à flot dans le maquis gardois. L’audience aura lieu au tribunal administratif le 3 mai prochain à 14h.

Edit du 14 mai 2022:

Le 9 mai 2022 le juge des référés a rejeté notre requête de suspension de l’arrêté. Nous attendons désormais la date d’audience pour le recours en annulation que nous avons également déposé.

Les
raisons avancées par la préfète du Gard pour justifier de tuer les animaux sont
toujours les mêmes : accidents de la circulation et dégâts sur les biens
pour les uns, maladies potentiellement transmissibles aux humains pour les
renards.

Les renards, nuisibles : vraiment ?

Or
l’on sait depuis bien longtemps et grâce notamment à des rapports officiels,
que les renards ne sont pas plus dangereux que des chiens qui ont l’habitude de
la vie au grand air. Côté échinococcose alvéolaire, des campagnes de prévention
peuvent sans problème éviter les contaminations (il ne faut pas manger les
fruits ayant pu être infectés par les excréments des renards et les choisir donc en
hauteur). Côté maladie de Lyme, la présence des renards est, au contraire, un
bénéfice : quand ils sont présents sur un territoire, ils évitent la
propagation de cette maladie en s’attaquant aux hôtes des tiques, les
campagnols. Ils sont aussi, du même coup, à la source d’une baisse de l’usage
des pesticides dans les cultures. Les renards roux souffrent d’une
mauvaise réputation injustifiée

qui leur colle aux poils et fait plus d’un demi-million de morts chaque année
en France (voir notre rapport de 2017).

Les chasseurs ont un appétit insatiable pour le sang versé

Les animaux considérés comme du gibier, tels les blaireaux, déterrés sans merci (comme les renards), les sangliers, les cerfs, chevreuils et daims, chassés en automne et en hiver chaque année, ne sont laissés tranquilles que pour la période de reproduction et d’éducation des petits.

Les chasseurs ne peuvent pas, sous prétexte de vouloir procéder à leur loisir sanglant toute l’année, dicter aux préfectures ce qu’ils veulent et ce, sous de faux prétextes ! Dire que ces animaux sont des dangers pour la circulation ou créent des dégâts, c’est ni plus ni moins refuser d’admettre que ce sont nos routes humaines qui traversent leurs forêts, et non les animaux qui traversent nos routes… ou que les agriculteurs ne peuvent supporter le terrier d’une famille de blaireaux, par ailleurs utilisé par d’autres espèces animales, et que les blaireaux sont donc une source de richesse pour les écosystèmes. Au lieu de cela, des « dégâts » sont proclamés, souvent sans données chiffrées à l’appui, et l’autorisation de sortir les fusils, instaurée. Comme si la seule solution à nos petits inconforts, c’était toujours de tuer.

Un arrêté préfectoral que nous contestons pour plusieurs raisons

Ces animaux, visés par cet arrêté du 21 février 2022, sont les victimes d’un faux procès.
Il faut en urgence suspendre cet arrêté, sans quoi des milliers d’animaux vont périr (le nombre autorisé est illimité) ! Les lieutenants de louveterie, agents assermentés du service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB) et agents de développement assermentés de la Fédération départementale des chasseurs du Gard, peuvent, au passage, s’adjoindre les services de qui ils veulent, du chasseur lambda, par exemple.

Par ailleurs, depuis des années, les mêmes dispositions sont reconduites pour une durée de six mois, de sorte que les « destructions » sont opérées tout au long de l’année. Il ne s’agit alors plus d’une mesure exceptionnelle ordonnée afin de répondre à un problème localisé dans le temps et l’espace (ce qui est autorisé par le Code de l’environnement), mais d’une véritable délégation de pouvoir donnée, depuis des années et tout au long de l’année, sur tout le département aux personnes concernées.

L’hécatombe a déjà commencé. Il y a donc urgence, d’autant plus que le public n’a pas été consulté. L’audience aura lieu au tribunal administratif de Nîmes le 3 mai prochain.

Onze animaux saisis chez Kid Bauer au Parc Saint Léger, l’enquête continue!

Onze animaux saisis chez Kid Bauer au Parc Saint Léger, l’enquête continue!

Onze animaux saisis chez Kid Bauer au Parc Saint Léger, l’enquête continue!
22.04.2022
Oise
Onze animaux saisis chez Kid Bauer au Parc Saint Léger, l’enquête continue!
Exploitation pour le spectacle

Mercredi 20 avril dernier a eu lieu une saisie au Parc Saint Léger, dans le cadre de notre plainte pour maltraitance. Une inspection large a été ordonnée par les autorités judiciaires sur la propriété et auprès du personnel et menée également animal par animal avec l’aide des vétérinaires. Nous avons organisé la prise en charge des animaux saisis à l’issue de ce contrôle et qui nous ont été confiés.

Nous ne pouvions rien en dire le jour J, d’autant plus que rien n’était garanti jusqu’à la dernière minute. Mais à présent que le parquet de Beauvais s’est exprimé, nous pouvons vous annoncer qu’onze individus ont été saisis et mis sous la protection de One Voice par le substitut du procureur qui a mené les opérations. Ces deux muntjacs (de tout petits cervidés), ce porc-épic, ce cygne, les deux aras (des perroquets), les quatre tortues et le python ont quitté le Parc Saint Léger aussitôt la décision prise et les papiers signés.

Onze animaux en sécurité chez nos partenaires

Arrivés sur place dans les refuges de nos partenaires, les animaux ont été dans un premier temps placés en quarantaine. Ils pourront très prochainement prendre leurs aises dans des enclos bien plus vastes et plus en sécurité qu’au Parc Saint Léger où, par exemple, les tortues se faisaient fréquemment piétiner comme en attestent les panneaux « ne pas marcher sur les tortues », que nous avons pris en photo plusieurs fois depuis des années, et la faible hauteur des clôtures autour de l’espace qui leur était réservé. Du côté du cygne, celui-ci est éjointé, ce qui l’empêche de s’envoler en cas d’attaque…

Des animaux encore sur place

Les lions et tigres de ce cirque sédentarisé sont soumis au dressage et doivent se produire en spectacle tous les jours d’ouverture du parc aux visiteurs. Des personnes du public sont invitées à entrer dans la cage aux fauves... sans compter les tigreaux exhibés et passant de bras en bras à la fin du spectacle… Les makis cattas aussi, qui ont été filmés il y a quelques mois en train de monter sur des enfants, lécher des mains, risquer de se faire piétiner… Pour eux, nous ne lâcherons rien. Et ce n’est pas de l’acharnement contre les propriétaires du parc ! Nous n’avons rien contre eux, mais un cirque fixe ne peut pas confiner à vie des fauves dans un camion. Qui peut encore faire croire que c’est un habitat acceptable pour eux ? Ce sont clairement les animaux qui en font les frais.

Dans tous les cas, il s’agit d’un placement provisoire. Nous attendrons donc bien évidemment la fin de l’enquête et d’obtenir la décision finale du magistrat, mais nous sommes confiants pour l’avenir de ces onze animaux. Nous ferons notre maximum pour les autres, dont l’avenir reste incertain, d’autant plus que le parc est en vente.