Jeeth: une libération historique

Jeeth: une libération historique

Jeeth: une libération historique
20.02.2016
Inde
Jeeth: une libération historique
Animaux sauvages

Jeeth, l’un des derniers ours danseurs identifiés en Inde, a été remis le 9 décembre 2009 par son dresseur kalandar au sanctuaire d’Agra. Cette libération vient couronner de succès sept années de travail intensif de One Voice aux côtés de Wildlife SOS.

Victoire pour les ours

Quel prénom plus beau que Jeeth (« victoire » en hindî) pouvait être donné à cet ours? Depuis sa naissance, et pendant quatre longues années, on l’a contraint à danser. Mais le 9 décembre 2009, il est devenu le symbole de tous les ours libres en Inde. Il représente aujourd’hui la victoire de tous ceux qui ont œuvré et soutenu pendant des années le travail sur le terrain de Wildlife SOS, de One Voice, et des ONG IAR et Free the Bears, pour mettre fin à une tradition qui, depuis 400 ans, participait à la disparition des ours lippus sur le continent indien.

Plus jamais esclaves

Seule source de revenus pour la communauté nomade des Kalandars, la tradition des montreurs d’ours se perpétuait depuis des siècles, et ce malgré une loi indienne très répressive, votée en 1972. Cette coutume barbare consistait à obliger les ours, capturés dès leur plus jeune âge, à mimer un semblant de danse en sautant. Une corde passée dans leur museau et des coups de bâton étaient leur torture quotidienne. Contre quelques roupies, les Kalandars les exhibaient dans les lieux les plus touristiques. En libérant peu à peu tous les ours du joug de leurs geôliers, la cellule anti-braconnage a mis un terme à une vie d’esclavage, où les ours étaient mutilés, privés de soins, de nourriture adaptée et de toute liberté.

Un travail de longue haleine

C’est un travail de longue haleine que mène depuis 2002 la cellule anti-braconnage Forestwatch, créée par One Voice et Wildlife SOS. Elle a non seulement repéré dans tout le pays les ours danseurs, formé des équipes, mené des campagnes d’information, permis l’arrêt de trafiquants et de braconniers… mais aussi développé, en collaboration avec les autorités locales, un programme de réinsertion pour la communauté kalandare comprenant soins médicaux, scolarisation des enfants, formation des adultes à de nouveaux métiers et aide financière pour démarrer une nouvelle activité. Sans doute la clé du succès de ces sept années de lutte car, comme le souligne le dresseur de Jeeth, en se séparant de son ours, « c’est un meilleur futur » qui s’offre à lui.

Réapprendre à vivre

Jeeth a donc été confié au sanctuaire d’Agra où il se trouve actuellement. Libéré de sa corde et placé dans une quarantaine à visée aussi bien comportementale que sanitaire, il a réappris peu à peu la vraie vie d’ours. Dès qu’il a été prêt, il est allé rejoindre ses congénères, libérés comme lui d’une vie d’esclavage. Contrairement à un zoo où tout est fait en fonction du visiteur, dans le sanctuaire tout a été pensé en fonction des besoins des résidents. Grimper aux arbres, se cacher, chercher sa nourriture, manger du miel et des fruits, jouer et même côtoyer d’autres animaux sauvages rescapés, comme des macaques à longue queue, des antilopes, des mangoustes, des oiseaux, etc., tel est désormais le quotidien de Jeeth.

Un tournant historique

Le 9 décembre 2009 marque un tournant historique pour tous les ours de la planète. Avec la fin de l’esclavage des ours indiens, un formidable vent d’espoir se lève pour tous les animaux sauvages dressés pour le spectacle. Car en France, les ours et de nombreux autres animaux sont encore contraints à une vie qui ne respecte ni leur nature, ni leurs besoins…

Regardez les vidéos

Forestwatch en action sur le terrain

Forestwatch en action sur le terrain

Forestwatch en action sur le terrain
20.02.2016
Inde
Forestwatch en action sur le terrain
Animaux sauvages

Basée en Inde, la cellule anti-braconnage Forestwatch a pour mission de sauver les ours et de démanteler les réseaux de braconniers et de trafiquants. En quelques années, son action a permis de mettre un terme à la tradition ancestrale des ours danseurs. Mais il lui reste encore beaucoup à faire contre de nombreux trafics d’espèces menacées.

Une loi répressive

En 2002, One Voice et Wildlife SOS imaginent une cellule anti-braconnage pour lutter contre le braconnage des ours lippus, destinés à devenir danseurs selon une ancienne coutume kalandare. Une loi indienne très répressive, datant de 1972, punit le braconnage de lourdes amendes et de peines de prison. Malgré cela, il apparaît rapidement que des ours en grand nombre sont aussi capturés pour être exploités pour leur bile ou tués pour leur chair, destinées au marché du sud-est asiatique. Tous les trafics de faune sauvage sont étroitement liés et exploitent les mêmes réseaux. Le champ d’action de la cellule s’est donc rapidement élargi.

Infiltrer les réseaux

Travaillant en étroite collaboration avec les instances gouvernementales et les autorités locales, la cellule anti-braconnage, baptisée Forestwatch, s’appuie sur un travail d’investigation, souvent de longue haleine, et un réseau d’informateurs qu’elle a sélectionnés et formés. Il s’agit la plupart du temps d’anciens braconniers ou de trafiquants repentis qui connaissent bien le terrain. Pour infiltrer les réseaux, l’équipe doit régulièrement se faire passer pour des trafiquants ou des acheteurs potentiels. Lorsqu’un réseau est démantelé, ce sont les autorités locales qui procèdent aux arrestations et décident du sort des oursons sauvés. Forestwatch demande, à chaque fois que cela est possible, à ce que les oursons lui soient confiés. Plusieurs sanctuaires, gérés par Wildlife SOS avec le soutien de One Voice, permettent de leur garantir des jours heureux en sécurité.

Informer, former

Grâce à One Voice, l’équipe de Forestwatch dispose de tout l’équipement technologique indispensable à son action (ordinateurs, téléphones portables, PDA, etc.). Outre son travail sur le terrain, qui passe aussi par l’information, la cellule anti-braconnage forme des policiers, des forestiers et d’autres agents techniques. Ses biologistes, enquêteurs et informateurs analysent les données des trafics et anticipent les tendances…

Démanteler les trafics

La conjonction de la volonté des instances gouvernementales indiennes et de l’action de Forestwatch a permis de lutter efficacement contre le braconnage et le commerce illégal des ours en Inde. La prise en compte de la grande pauvreté et la mise en place d’un programme de reconversion professionnelle pour les Kalandars acceptant de confier leur ours, ont contribué à éradiquer totalement la tradition des ours danseurs. Aujourd’hui, forte de son réseau expérimenté, la cellule anti-braconnage continue sa lutte contre le trafic des espèces menacées, comme les léopards, braconnés pour leur peau.

Vicky: sauvée de l’enfer du cirque

Vicky: sauvée de l’enfer du cirque

Vicky: sauvée de l’enfer du cirque
20.02.2016
Europe
Vicky: sauvée de l’enfer du cirque
Exploitation pour le spectacle

Après plusieurs années passées dans l’enfer du cirque, l’éléphante Vicky a été libérée par One Voice. Elle vit aujourd’hui une retraite paisible en semi-liberté, et surtout en compagnie d’une autre éléphante…

Alors qu’elle était recherchée en Allemagne, c’est dans la région parisienne que les enquêteurs de One Voice ont retrouvé Vicky, une éléphante alors âgée de 42 ans. En janvier 2006, avec sa libération, l’association crée un précédent autorisant enfin l’espoir pour tous les animaux détenus dans les cirques et rappelant au monde circassien son obligation légale de prendre soin des animaux dont il a la charge. À travers ce sauvetage, c’est toute une industrie du loisir basée sur la souffrance et l’aliénation des animaux que l’association dénonce.

Souffrances physiques et psychiques

Car Vicky est emblématique des dégâts que le cirque cause sur les animaux qu’il exploite. Après plusieurs années au service de la distraction des humains, dans des conditions de vie totalement inadaptées, l’animal a développé un comportement stéréotypé (balancements répétés du corps). Sur l’aire où le cirque était installé début 2006, il n’a d’ailleurs pas été difficile de retrouver la remorque où elle était dissimulée, tellement celle-ci tanguait de droite à gauche. Outre cet état psychique dégradé, l’éléphante souffrait aussi physiquement. Le vétérinaire, appelé sur place pour suivre son transfèrement, n’a pu que constater les traumatismes: en dehors de multiples plaies non soignées, une paralysie d’un membre postérieur, due à des mouvements contre nature répétés, et la paralysie de la trompe, consécutive aux coups incessants du dresseur. Ces deux pathologies sont caractéristiques des éléphants exploités dans les cirques.

Une vie indigne

Mais là ne s’arrêtait pas la souffrance de l’éléphante. Les jours précédant sa délivrance, les enquêteurs de One Voice qui la surveillaient ont constaté qu’elle ne sortait jamais de sa remorque. Elle n’avait droit à la lumière du jour que brièvement, lorsque les circassiens venaient la nourrir ou nettoyer le camion-cage. Enchaînée de jour comme de nuit, l’éléphante ne pouvait pas bouger. Aucun système de chauffage ne la protégeait du froid. Des conditions de vie inadaptées et inacceptables, bafouant les règles élémentaires relatives à la détention d’animaux sauvages.

Une libération sous haute surveillance

L’état physique et psychique de Vicky a compliqué quelque peu sa libération. Il a d’abord fallu « enlever » Vicky à ses « geôliers » sous l’escorte des policiers. Quand l’équipe a été certaine que l’éléphante était hors d’atteinte, elle a procédé à son transfèrement dans une remorque spécialement aménagée pour l’emmener en Pologne. Là, elle a trouvé un vaste enclos dans un parc spécialisé, et surtout la compagnie d’une autre éléphante rescapée…

Le sauvetage en images

La libération et le transfert de Vicky ont demandé un soin tout particulier et de multiples précautions pour ne pas mettre sa vie en danger. C’est ce sauvetage sous haute surveillance, réalisé par l’ONCFS (Office national de la Chasse et de la Faune Sauvage) avec le concours de One Voice et la coopération des autorités locales, que ces quatre vidéos racontent:

Des chimpanzés ont-ils fait l’objet d’expérimentations?

Des chimpanzés ont-ils fait l’objet d’expérimentations?

Des chimpanzés ont-ils fait l’objet d’expérimentations?
18.02.2016
Europe
Des chimpanzés ont-ils fait l’objet d’expérimentations?
Expérimentation animale

À la suite de l’accident thérapeutique* survenu à Rennes, la ministre de la Santé a déclaré que « des essais préalables avaient été réalisés sur des chimpanzés ». Qui sont ces chimpanzés et où sont-ils? One Voice entend obtenir des réponses claires.

One Voice cherche donc à savoir où les essais ont été réalisés et quand ces tests ont été effectués. Avant ou après l’entrée en vigueur de la directive EU/63/2010?

Dans l’hypothèse où ces tests auraient été réalisés après l’entrée en vigueur de la directive européenne, des dérogations ont-elles été sollicitées? Et obtenues?

Dans une lettre du 21 janvier 2016, One Voice a demandé à Marisol Touraine de préciser dans quelles conditions des chimpanzés avaient été impliqués dans ces essais. La députée Laurence Abeille a soutenu notre démarche.

En effet, la directive européenne EU/63/2010, entrée en vigueur le 12 juin 2010, interdit les expérimentations sur les chimpanzés et tous les grands singes de façon plus générale, sauf circonstances exceptionnelles.

Cette directive a été transposée dans notre droit interne par le décret du 1er février 2013 qui a modifié l’article R. 214-94, IV du Code rural et de la pêche maritime.

À la lecture de ce texte, il apparaît que le recours aux chimpanzés est strictement encadré tant au niveau de la nature des expérimentations dont ils peuvent faire l’objet que des procédures à mettre en place pour réaliser ces tests.

Dans le cas qui nous intéresse, le laboratoire a testé ce médicament pour le compte de la société BIAL, un gros groupe pharmaceutique portugais, qui a déclaré aux médias « avoir respecté les bonnes pratiques internationales ».

Or, il n’échappera à personne que le Portugal est également soumis à la même interdiction!

One Voice ne lâchera pas cette affaire… et portera plainte si la réglementation n’a pas été respectée.

 

*Ce triste accident illustre une nouvelle fois la nécessité d’abandonner le modèle animal pour recourir à des techniques plus sûres et plus éthiques, telle la toxicogénomique.

La toxicogénomique: une méthode qui épargne les animaux!

La toxicogénomique: une méthode qui épargne les animaux!

La toxicogénomique: une méthode qui épargne les animaux!
16.02.2016
Europe
La toxicogénomique: une méthode qui épargne les animaux!
Expérimentation animale

​La toxicogénomique est une méthode substitutive aux tests de toxicité sur les animaux. Elle est à la fois plus efficace, plus rapide et moins chère! One Voice et Antidote Europe sont à l’origine de son développement.

La toxicogénomique est la génomique appliquée à l’identification des gènes affectés par l’exposition de la cellule à un produit chimique. Son principe a été énoncé il y a plus de dix ans. Un rapport complet sur cette méthode a été édité par One Voice et Antidote Europe. Il est disponible sur demande.

Une méthode plus efficace

Les résultats obtenus par le test des effets toxiques de vingt-huit substances chimiques se sont avérés nettement supérieurs à ceux de l’expérimentation animale. La toxicogénomique d’une substance est cent fois plus rapide et cent fois moins onéreuse que le test sur modèle animal. Et plus important encore, elle ne fait pas le pari, trop souvent délétère pour notre santé –l’actualité ne cesse de nous le rappeler–, que nous partagerions la réaction de l’animal vis-à-vis de la substance testée.

Deux avantages déterminants

La toxicogénomique présente deux avantages tout à fait déterminants: Elle permet la compréhension des mécanismes cellulaires et l’évaluation du risque toxique à court, moyen et surtout à long terme. Elle a également la capacité unique d’explorer simultanément, en une seule expérience, un grand nombre de voies pathologiques potentielles: cancer, neuropathologies, réponses inflammatoires, problèmes métaboliques, du développement de l’embryon, de la reproduction, etc.

Une méthode universelle

La toxicogénomique permet aussi l’étude scientifique de la toxicologie chez n’importe quelle espèce (animale, terrestre, aquatique, végétale), à condition de mettre en œuvre les cellules et les gènes de l’espèce considérée. La toxicogénomique a donc le potentiel de devenir la référence en matière d’évaluation du risque toxique pour la santé humaine comme pour la préservation de l’environnement, la biodiversité en particulier. Ce n’est donc pas seulement une méthode qui épargne les animaux, mais la voie de l’avenir!

Soutenez le combat de One Voice contre l’expérimentation animale!

« … il est urgent d’éliminer de notre environnement les substances nocives responsables des pathologies majeures que sont, par exemple, le cancer et les démences. Du fait de la libre circulation des biens entre les pays européens, il revient à l’Union européenne, et donc à la Commission européenne, de mettre en œuvre l’évaluation fiable des risques toxiques, c’est-à-dire d’abandonner le test sur modèle animal dans le projet REACH. » (in « La toxicogénomique-Une évaluation des risques toxiques fiable pour l’homme ». Un rapport d’Antidote Europe et One Voice, septembre 2005).

Le dernier voyage de Valentin

Le dernier voyage de Valentin

Le dernier voyage de Valentin
11.02.2016
France
Le dernier voyage de Valentin
Exploitation pour le spectacle

C’est le 13 février 1996 que Valentin naquit là où nulle orque ne devrait naître: entre les murs d’un bassin. Il mourra entre ces mêmes murs le 12 octobre 2015 à l’âge de 19 ans, sans avoir jamais quitté le Marineland d’Antibes.

Naissance

Les orques tournent et tournent en rond nerveusement dans la piscine. On aperçoit la petite Shouka qui passe, mais aussi Kim et Sharkane, la marraine, surveillant l’accouchement et qui mènera bientôt l’enfant en surface. La caudale du nouveau-né pointe d’abord du ventre de Freya. Le corps suit peu à peu, puis un panache de sang, et Valentin vient au monde. Il découvre l’univers minuscule qui sera le sien sa vie entière: des parois de béton, de l’eau trouble au goût de chlore, du bruit. Et lorsqu’il lève la tête hors de l’eau, il aperçoit des bâtiments, des gradins et des humains debout. Partout des murs. En 1996, le bassin des orques est celui des dauphins aujourd’hui. Cinq détenus s’y entassent. Le premier souci de Freya est donc d’empêcher son fils de se cogner aux parois lorsqu’il joue et de lui apprendre à freiner son élan. Car rien ne prépare un cétacé, même né captif, à vivre dans une fosse.

Dressage

À six mois, Valentin participe à ses premiers shows. Son rôle se réduit alors à suivre sa mère et à la téter sous les applaudissements. Vers un an, au moment du sevrage, les dresseurs lui font vite comprendre que sans travail, pas de poisson. Val doit apprendre la discipline et cesser de faire le fou parmi les adultes en plein show. Il doit aussi accepter d’être séparé de sa mère, isolée dans un autre bassin. Le petit prince Valentin devient très populaire. Il a son fan club et sa page Facebook. Des adolescentes s’échangent ses plus belles photos avec plein de petits cœurs. On le reconnaît aisément au grain de beauté qu’il porte à droite sous la gorge.

Chagrin

Val est la deuxième orque à naître au Marineland après Shouka, fille de Sharkane, son aînée de trois ans et sa copine de jeu. Il est aussi le premier enfant viable de Freya, que l’on pensait stérile du fait des traitements aux rayons X reçus autrefois. Avant Val, elle avait accouché d’un premier mort-né en mars 1991, puis d’un second en 1993. Après lui, elle perdra encore deux autres enfants, en 2001 et 2003. C’est dire si elle aime son fils et si elle le protège! Après sa dernière fausse couche pourtant, Freya, déjà malade, s’enfonce dans la dépression. Elle flotte dans le bassin à l’écart des autres, ne participe plus aux spectacles et n’obéit plus aux soigneurs. Parfois, elle vient heurter sa tête contre les vitres du bassin principal, sans fin, le cœur dévoré de tristesse. Valentin voit tout cela. Il voit sa mère souffrir et souffre lui aussi. En 2002, le départ de Shouka, sa demi-sœur adorée, l’avait déjà profondément abattu. La jeune orque avait été envoyée à Vallejo aux USA, où elle resta seule pendant dix ans. À son tour, ventre en l’air, Valentin se mit à se frapper le front contre le bord de sa piscine près de la « grotte des soigneurs ». Tout au long de sa vie, il gardera ce comportement stéréotypé.

Deuil

Lorsque Freya s’éteint en juin 2015, le monde de Valentin s’écroule une nouvelle fois. Sa mère était la dernière orque capturée par le Marineland. Toute sa vie, elle n’avait cessé d’être malade et son flanc porte la marque de radiographies intrusives. « Crise cardiaque », déclare le Marineland. Mais Freya avait d’autres raisons de mourir. Elle laisse derrière elle une petite famille bouleversée, sans guide, sans matriarche. Pour les cinq survivants, c’est un choc terrible. Mais le Marineland n’a pas le temps de leur laisser faire le deuil de Freya. Le soir même, un show a lieu pour les « distraire » de leur chagrin et ne pas perdre de clients. Valentin n’est pourtant pas « distrait » par ce show, ni par aucun autre à l’avenir. Dans son esprit, un vide immense s’est creusé, un sentiment d’abandon que seul le fils aimé d’une orque peut comprendre.

Les rapports de force changent brutalement dans le huis clos des piscines: Freya morte, Val n’est plus le petit prince protégé de sa maman. Son statut social s’écroule. Il se retrouve en face d’une demi-sœur acariâtre chargée de deux enfants et de son demi-frère, Inouk, l’effacé. La tension monte, les bagarres explosent, Freya n’est plus là pour faire régner l’ordre. L’été 2015, Valentin est effondré, flottant seul et immobile dans un coin de sa piscine trop bleue. Autour de Val, une ambiance de foire: la musique incessante, les éclats de voix des visiteurs, l’odeur de la nourriture et les lumières allumées jusque tard dans la nuit. Valentin n’entend plus. Il ne remue presque plus.

Mort

Les jours passent. La chaleur monte. Puis d’un coup, le ciel se déchaîne. Des pluies diluviennes s’abattent sur la région. Le Marineland est submergé par la boue et les détritus. L’eau des bassins devient ocre. On enferme les survivants dans un petit bassin latéral, pour les tenir à l’écart des eaux souillées. Ils s’y battent et se mordent. Wikie tombe malade, on l’isole. Valentin est-il encore vivant? N’a-t-il pas supporté de voir son univers familier s’effondrer après la mort de sa mère? A-t-il avalé quelque chose de toxique? A-t-il été blessé par un siège des gradins lancé à toute volée? Ses blessures se sont-elles infectées? Est-il mort pendant l’inondation? Nous n’en savons rien. Le lundi 12 octobre, la direction du Marineland publie un bref communiqué : « Marineland est extrêmement triste d’annoncer le décès aujourd’hui à 12h de Valentin, une orque née au sein du parc », ajoutant deux jours plus tard : « Le premier examen visuel de l’orque Valentin, décédé il y a quelques jours, révélerait une torsion de l’intestin comme chez le chien ou le cheval ». Mais les orques ne sont pas des chiens, et les torsions de l’intestin causées par le stress ne les affectent pas en mer.

Chaque jour, elles parcourent en moyenne 160 kilomètres et plongent à plus de 100 mètres de profondeur. Valentin, lui, n’aura fait qu’un seul voyage durant sa courte vie, du Marineland d’Antibes au clos d’équarrissage. Une grue énorme est venue soulever son corps hors de ce qui fut son berceau et sa tombe, comme elle en souleva tant d’autres avant lui. Depuis son ouverture en 1970, au Marineland d’Antibes, neuf orques adultes sont décédées avant l’âge—compte non tenu des fausses couches. Calypso est morte à 11 ans, Clovis à 4 ans, Kim à 14 ans, Betty à 13 ans, Kim2 à 27 ans, Sharkane à 23 ans, Tanouk à 14 ans, Freya à 32 ans. L’âge moyen des orques sauvages est de 50 à 80 ans. Granny, la matriarche du J Pod, a fêté ses 104 ans. Valentin, lui, n’avait que 19 ans…

Si ses parents n’avaient pas été capturés, Val serait aujourd’hui un mâle superbe fendant les flots de la mer d’Islande de son immense aileron dressé. Il nagerait aux côtés de sa mère, toujours vivante et pour longtemps, avec toute une tribu de frères, de sœurs, d’oncles et de tantes. Il chasserait le hareng, jouerait, aurait de nombreuses amies de cœur dans d’autres tribus, quelques enfants ici et là. Sa vie serait chaque jour une nouvelle aventure dans l’eau glacée des fjords.
Mais des hommes en ont décidé autrement. Valentin a vécu au cachot toute sa vie, l’estomac ravagé par les ulcères, le menton lacéré de trop se frotter au béton des cuves, l’aileron dorsal se courbant peu à peu…

Ce n’est pas ainsi que vivent les orques.

Ouvrir un delphinarium: l’étrange idée du zoo de Beauval

Ouvrir un delphinarium: l’étrange idée du zoo de Beauval

Ouvrir un delphinarium: l’étrange idée du zoo de Beauval
10.02.2016
France
Ouvrir un delphinarium: l’étrange idée du zoo de Beauval
Exploitation pour le spectacle

Tous les delphinariums français ont été ouverts au siècle dernier. Depuis lors, l’effet « Blackfish » est passé par là, ouvrant les yeux du grand public sur la souffrance des cétacés captifs. Aux USA, le documentaire de Gabriela Cowperthwaite a déjà fait son œuvre. Les actionnaires de SeaWorld s’inquiètent des pertes financières en cascade qu’ont entraînées ces révélations. À l’image de son modèle américain, le Marineland d’Antibes se voit lui aussi contraint de proposer des shows d’orques « pédagogiques » ou de se défendre des « calomnies » par vidéos interposées. Tout porte à croire que ces stratégies médiatiques ne sauveront pas le parc antibois du même désastre financier que SeaWorld.

Aussi est-ce avec grande prudence que deux entreprises indépendantes se lancent dans l’aventure. Le Zoo d’Amnéville semble déjà échaudé par la levée de boucliers générale qu’a suscitée son projet de delphinarium. Le Zoo de Beauval, pour sa part, se montre prudent. Le brusque intérêt que la Toile porte à son intention d’accueillir des dauphins l’oblige à se justifier.

Dans un message publié sur sa page Facebook, le zoo nous assure ainsi que sa démarche est légitime: « les parcs zoologiques modernes s’investissent en permanence dans des programmes d’élevage et de reproduction gérés à l’échelle internationale. Des programmes dont le succès se voit fréquemment confirmé par des taux de natalité en hausse. Le cas précis des dauphins démontre que la population européenne dans les parcs animaliers croît continuellement; 34 mâles et 21 femelles sont nés entre 2009 et 2014 ».

Impossible de vérifier ces chiffres. Il n’existe en effet aucun inventaire des cétacés captifs à l’échelon européen semblable au Marine Mammal Inventory Report mis en place par le gouvernement des États-Unis, ce qui est extrêmement regrettable. En revanche, les décès annoncés dans la presse nous apprennent que les cétacés nés en captivité dépassent rarement l’âge de vingt ans. La consanguinité et les conditions de vie aberrantes affaiblissent leurs résistances psychophysiologiques et réduisent drastiquement leur espérance de vie. L’extinction annoncée de la population captive obligera tôt ou tard les delphinariums à procéder à de nouvelles captures ou à « sauver » de nouvelles orques « sourdes » comme Morgan.

Si les programmes de reproduction sont déjà d’une efficacité plus que douteuse pour les éléphants ou les grands singes, ils n’ont évidemment aucun sens dans le cas des cétacés. L’espèce Tursiops truncatus qui peuple nos bassins n’est nullement menacée selon l’IUCN. L’élevage en bassin ne sert qu’à renouveler les stocks d’animaux de spectacle. Aucun d’entre eux n’est jamais remis en mer.

Le ZooParc poursuit son plaidoyer: « Nous soutenons inconditionnellement l’interdiction de toute capture de dauphins dans la nature. De même, nous condamnons fermement les actes perpétrés dans la baie japonaise de Taiji ». C’est bien. Mais en déclarant son intention d’ouvrir un delphinarium—dans un futur éloigné, précise-t-il—, le Zoo de Beauval envoie pourtant un signal clair à tous les entrepreneurs des pays émergents: « Ouvrez des parcs marins! C’est un secteur rentable! ».

Cette attraction date d’un autre siècle, rappelons-le. Elle ne correspond plus à la sensibilité du public, ni à l’éthique, ni aux données de la science. On ne réduit pas en esclavage des personnes animales, dotées de conscience de soi, de cultures, de dialectes et d’une vie sociable sophistiquée, mais surtout de qualités morales et affectives que l’humanité devrait leur envier.

Garder des cétacés captifs, cela fait désormais mauvais genre. C’est passé de mode…

Dernière minute. Le zoo de Beauval a abandonné son projet de delphinarium. Depuis ces derniers mois, One Voice n’avait pas relâché la pression, c’est une immense victoire!

L’abolition est en marche! Continuons le combat pour la fermeture des delphinariuns en France, signez la pétition!

Pour une Saint-Valentin sans animaux sacrifiés!

Pour une Saint-Valentin sans animaux sacrifiés!

Pour une Saint-Valentin sans animaux sacrifiés!
09.02.2016
France
Pour une Saint-Valentin sans animaux sacrifiés!
Expérimentation animale

Le saviez-vous? Malgré l’interdiction européenne d’expérimenter les produits cosmétiques et leurs ingrédients sur les animaux, la France se refuse à contrôler les firmes qui peuvent impunément continuer leurs tests… Grâce au label One Voice, identifiez facilement les produits conçus éthiquement!

Douce France?

Dans les laboratoires français, on peine à se passer des animaux. Et visiblement, la réglementation européenne n’est pas suffisamment motivante. Depuis l’interdiction en 2013 de tester les cosmétiques et leurs ingrédients sur les animaux, aucun contrôle n’a été mis en place, aucune sanction envisagée! Pourquoi alors changer ses habitudes?

Des yeux de lapins pour des yeux de biches

Les lapins et les rongeurs sont ceux qui sont les plus utilisés. Pourtant, n’oublions pas que si la loi interdit les tests sur les animaux, c’est que des alternatives existent! Mais si les laboratoires ne changent pas leurs procédures obsolètes, une solution est accessible à tous… Grâce au label One Voice, bleu ou orange, les marques identifient sans ambiguïté les produits pour lesquels aucun animal n’a été sacrifié–ils sont même véganes!

Offrez de la compassion

À l’occasion de la Saint-Valentin, One Voice est heureuse de vous annoncer que Melvita a renouvelé sa labellisation. Des produits pour homme et pour femme, des soins, des eaux de toilette, le choix est là! Et bien d’autres marques encore.

One Voice vous souhaite une éthique Saint-Valentin!

Une peine exemplaire pour un tortionnaire de chien!

Une peine exemplaire pour un tortionnaire de chien!

Une peine exemplaire pour un tortionnaire de chien!
08.02.2016
Canada
Une peine exemplaire pour un tortionnaire de chien!
Animaux familiers

Pour Justice le bien nommé, trouvé le cou, le museau et les pattes ligotés avec de l’adhésif, justice a été rendue! Encore mieux: convaincue du Lien qui existe entre les violences faites aux animaux et celles qui sont faites aux humains, la juge a demandé que le coupable soit génétiquement fiché…

Sauvé de justesse

A l’arrière d’un centre commercial de Windsor, dans l’Ontario (Canada), un petit chien d’environ 7 ans a été laissé pour mort. Son museau étroitement muselé par de l’adhésif, ainsi que ses pattes et son cou, laissent présumer de la violence de ce qui s’est passé. Heureusement, un promeneur passait par là. Sans lui, il serait mort étouffé. Lorsqu’il a été libéré, il était si faible qu’il ne tenait même plus debout… Il a été pris en charge par l’association locale: Windsor/Essex County Humane Society.

Un jugement exemplaire

Une enquête a permis de retrouver le coupable. La juge en charge de l’affaire n’a pas hésité à le condamner à une peine exemplaire: deux ans de prison ferme et trois ans de probation, assortis d’une interdiction de détenir un animal pendant 25 ans. Mais elle ne s’est pas arrêtée là. Elle a en effet également demandé un prélèvement ADN pour que ce tortionnaire d’animaux soit fiché dans la banque nationale de données génétiques que les autorités utilisent pour résoudre des crimes. Il est en effet admis que les criminels qui s’en prennent aux humains ont eu pour premières victimes des animaux (voir notre dossier à ce sujet ici).

Et en France?

En France, on l’a vu récemment avec le cas de Griffin, il n’y a pas d’exception. La violence s’exerce indépendamment de l’espèce: rappelons qu’il a frappé sa femme et jeté son chat par la fenêtre après y avoir mis le feu. Ce qui est important, c’est l’auteur du crime, pas la qualité de la victime. Aujourd’hui, une personne condamnée ou contre laquelle il existe un ou plusieurs indices graves ou concordants pour certaines infractions voit ses données génétiques conservées dans un fichier national (FNAEG) géré par le Ministère de la Justice.

One Voice demande au Garde des sceaux que les actes de cruauté et sévices sur animaux fassent partie des infractions permettant le prélèvement et la conservation des traces et empreintes génétiques permettant de résoudre les crimes et délits d’atteinte aux personnes.

Pour soutenir notre campagne, signez et diffusez notre pétition!

Afrique du Sud: One Voice a enquêté sur la chasse aux trophées

Afrique du Sud: One Voice a enquêté sur la chasse aux trophées

Afrique du Sud: One Voice a enquêté sur la chasse aux trophées
06.02.2016
Afrique du Sud
Afrique du Sud: One Voice a enquêté sur la chasse aux trophées
Animaux sauvages

One Voice lutte pour convaincre la communauté internationale de protéger les derniers lions sauvages de la planète et de mettre fin à la souffrance des lions en captivité. Nous estimons que ces animaux doivent être classés de toute urgence en Annexe 1 de la CITES, de sorte qu’il soit mis fin à toutes formes de commerce les concernant.

En 2015, les enquêteurs de One Voice ont dévoilé la souffrance des lions dans les élevages d’Afrique du Sud. Enfermés dans des enclos exigus, ils restent souvent seuls ou forcés de cohabiter avec d’autres espèces de félins. Les bébés sont arrachés à leur mère dans l’heure qui suit leur naissance. Contraintes d’engendrer jusqu’à cinq portées tous les deux ans, les lionnes captives sont traitées comme de simples machines à reproduire. Les lionceaux sont utilisés pour les photos touristiques. Quand ils atteignent l’âge de trois ans et sont moins faciles à contrôler, ils sont vendus à des sociétés de chasse qui vont jusqu’à les droguer pour faciliter la traque et l’abattage.

En février 2015, l’Union Européenne a introduit des mesures obligeant les États membres à délivrer des permis d’importation pour les trophées de chasse de six espèces, dont le lion d’Afrique. One Voice estime que ces mesures sont insuffisantes pour protéger ces animaux. L’association fait pression sur les politiques pour obtenir une interdiction totale de l’importation des « trophées » et des parties du corps des lions à l’échelle européenne. Nous luttons également contre toute forme de chasse aux trophées et nous exhortons les touristes voyageant en Afrique à participer uniquement à des activités éthiques.

Par ailleurs, One Voice se bat pour la fin de l’exploitation des animaux dans les cirques français. De nombreux pays ont déjà procédé à cette interdiction. Pourtant, des centaines de cirques continuent à parcourir le territoire national aujourd’hui, et le lion y est l’animal sauvage les plus représenté.

Il y a quelques années, One Voice a supervisé le sauvetage de trois lions, Shada, Djunka et Nalla, qui avaient passé toute leur vie enfermés dans une caravane de cirque en Dordogne. Maintenus à l’isolement dans des compartiments minuscules de 1,83 m x 1,83 m, ils étaient utilisés comme reproducteurs. Leurs petits leur étaient aussitôt enlevés pour être vendus. Grâce à One Voice et la Born Free Foundation, ces trois lions ont pu être transférés dans un sanctuaire d’Afrique du Sud.