Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !

Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !

Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !
27.07.2019
Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !

One Voice appelle à agir : une consultation publique est lancée, autour d’un arrêté ministériel ouvrant la porte à une tuerie massive de grands cormorans (150 000 oiseaux sur trois ans). Motif ? La prédation naturelle que cette espèce protégée exerce en France sur des élevages piscicoles et sur certains poissons de rivière. Hallucinant !

Tous s’accordent à reconnaître que des tirs de « destruction » ne peuvent réguler une population d’oiseaux nicheurs, surtout au niveau précis qu’est celui du département. Mais nous en sommes là : par décision préfectorale, les grands cormorans, oiseaux pourtant protégés par la loi et par une directive européenne, sont déclarés chassables par quotas départementaux parce qu’ils nuisent aux élevages piscicoles, très extensifs, voire à certaines espèces de poissons d’eaux libres, également protégés et surtout convoités par les sociétés de pêche.

L’État et ses agents locaux, les préfets, répondent ici avec diligence aux vœux d’une filière économique qui n’y va pas de main morte : pas moins de la moitié des grands cormorans hivernant en France est concernée par les tirs de destruction envisagés dans 88 départements métropolitains. 50 000 oiseaux par an…

Arrêté meurtrier et injustifié

Un arrêté-cadre similaire a déjà été pris en 2016 pour trois ans, dans les mêmes proportions, et à l’époque n’a pas pu être contrecarré par la mobilisation citoyenne. Cette nouvelle consultation publique, ouverte jusqu’au 31 juillet (vite, donnez votre avis en utilisant les arguments cités dans cet article !), est l’occasion de dire non, et d’affirmer que la solution ne réside pas dans des tirs de « destruction ». Qui plus est cruels, car ces oiseaux protégés sont tirés avec des cartouches légères, réglementées : touchés, ils agoniseront souvent des heures durant !

Le Conseil national de la protection de la nature a cette fois donné à l’unanimité un avis défavorable au renouvellement d’une mesure qui ne réjouit que quelques acteurs économiques, et bien sûr les pêcheurs et les chasseurs. Tous ces arguments n’ont pas fait reculer le ministère :

  • les tirs sont inefficaces pour contrôler des populations hivernantes au niveau de chaque département ;
  • il n’est pas démontré que ces tirs puissent faire baisser les niveaux de prédation exercée par ces oiseaux piscivores, notamment en eaux libres où la sauvegarde de poissons protégés dépend de plusieurs autres facteurs (prédation par d’autres animaux, y compris des poissons de type silure, qualité des eaux, etc.) ; de plus, les cormorans se nourrissent essentiellement de proies abondantes tels les cyprinidés voire d’espèces exotiques (poissons-chats, perches-soleil) ;
  • les grands cormorans (Phalacrocorax carbo sinensis) ciblés par l’arrêté sont très semblables à une autre sous-espèce de cormorans (Phalacrocorax carbo carbo), dont les populations sont en France peu stables. Il sera délicat pour les chasseurs d’identifier s’ils abattent les « bons » oiseaux ;
  • la justification exacte des demandes de tirs en eaux libres n’est pas apportée, pas plus que les pisciculteurs d’étang ne produisent de statistiques économiques départementales sur l’impact de la prédation des grands cormorans hivernant en France.

Comme en d’autres cas, on ne répondrait ici que par la destruction pour protéger une activité économique exercée en milieu naturel et qu’un oiseau ne peut pas comprendre. Certes, concurrencée par d’autres pays qui bizarrement ne connaissent pas le même problème, la pisciculture française vit des jours difficiles. Elle peine à trouver sa rentabilité et quand il est déclaré impossible d’équiper en systèmes d’effarouchement ou de protection (de type filets) des hectares entiers d’étangs, les boucs émissaires sont vite désignés, tous ces animaux déclarés nuisibles car leur survie dépend des proies offertes. La réglementation impose pourtant de rechercher des solutions alternatives avant de dégainer les fusils contre la faune…

Protégez vos élevages, pliez vos gaules !

En février dernier, un pisciculteur des Deux-Sèvres a assigné l’État en justice pour le préjudice subi par son exploitation depuis l’arrivée des cormorans sur la propriété. L’homme, qui ne peut investir les 500.000 euros estimés pour protéger efficacement son étang, a tout de même obtenu 800 € d’indemnisation par hectare et par an sur la période allant de 2010 à 2015, soit une somme totale de 160.000 €. « Étant situé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique, je ne peux même pas détruire les nids » déplore-t-il, se réservant le droit d’intenter une nouvelle procédure judiciaire pour la période 2016-2020, si l’État, soit nos impôts, ne trouve pas de solution à son problème.

Or abattre ces oiseaux n’est pas une solution. Exercer une surveillance plus régulière, protéger les étangs… Certes cela coûte cher, comme travailler différemment avec des eaux de meilleure qualité, contrôlant les effluents de l’agriculture. Mais n’est-ce pas là le travail de professionnels, améliorant et traçant leur production ? Non, au lieu de cela, et malgré les aides y compris européennes accessibles, on préfère incriminer les « nuisibles », tous ces animaux à qui l’on n’accorde plus le droit de vivre.

Le grand cormoran est l’arbre qui cache la forêt : bien d’autres animaux mangeurs de poissons sont concernés (hérons, butors, martins-pêcheurs, cigognes, loutres, visons…). Faut-il tous les tuer préventivement au nom de la sacro-sainte activité économique ? Se questionne-t-on également sur les raisons qui poussent les cormorans à coloniser étangs et rivières de France en quittant leur habitat type (les grands estuaires, les côtes maritimes ou le lit des grands fleuves d’Europe) ? Des tirs massifs y changeront-ils quoi que ce soit ?

Enfin, si l’on s’interroge vraiment sur l’équilibre des populations naturelles dans nos étangs et nos rivières, à la relation proies-prédateurs, pourquoi ne pose-t-on pas plutôt la question de la place de la pêche humaine dans des milieux dits si menacés ?

Les pêcheurs sont visiblement mobilisés pour cette consultation. Le nombre de commentaires exigeant l’éradication de ces oiseaux qui les privent, eux, de proies est impressionnant. Il faut faire passer le mot dans ces derniers jours pour s’opposer massivement à cette tuerie. Agissez !

Quoi qu’il en soit, si la mobilisation ne réussit pas à stopper le massacre écologique qui se prépare, nous attaquerons l’arrêté ministériel en justice, pour rendre leurs droits à ces grands oiseaux, rappelons-le protégés. De telles dérogations à leur protection sont injustifiables !

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.
25.07.2019
France
Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.
Animaux sauvages

Au moment où la France vit sa seconde canicule de l’année et une vague de chaud sans précédent, des scientifiques publient une étude alarmante: malgré l’adaptation des animaux, le changement est trop rapide et radical pour que l’évolution des espèces soit capables « d’absorber » les modifications climatiques. Certaines vont disparaître, autrement dit des millions d’individus mourront dans la souffrance, si nous ne freinons pas en urgence les dérèglements actuels.

À courte échéance, nous pourrions ne plus jamais voir de chevreuils européens à la lisière des forêts au petit matin, ni entendre de bruants chanteurs pendant nos vacances au Canada. Les guillemots, eux, ne regarderont plus la mer depuis les falaises et les pies eurasiennes, quant à elles, pourraient ne plus faire entendre leur voix fluette depuis le poirier du jardin. En quelques semaines, la France a connu les plus grandes vagues de chaleur de son histoire depuis deux mille ans, et les animaux, bien que capables de s’adapter dans une certaine mesure, ne seront pas tous aptes à survivre à ces modifications de températures, étant donné la rapidité du phénomène de réchauffement climatique.

Une publication basée sur un millier d’articles scientifiques

La revue scientifique Nature Communications publiait avant-hier un article1 récapitulant le travail d’une soixantaine de biologistes. Ils ont analysé les résultats de plus d’un millier de publications scientifiques sur l’adaptation des espèces au changement climatique à l’œuvre depuis plusieurs années. Leur méta-analyse, basée sur les recherches disponibles, est centrée principalement sur les oiseaux et un mammifère de l’hémisphère nord.

Un changement climatique trop rapide pour que les animaux puissent s’adapter

Depuis la révolution industrielle, la plupart des animaux ont eu beau modifier substantiellement leurs comportements et leur cycle de vie, tels que les périodes ou les lieux de nidification, ces changements sont adaptatifs, donc en quelque sorte « culturels ». Mais pour qu’une espèce animale puisse survivre à court terme, il faudra que cette adaptation se combine à des modifications génétiques. La plasticité de chaque espèce a été passée au crible; ces facteurs sont d’une importance capitale.

Pire encore, les espèces dont les caractéristiques ont été analysées sont dites « communes », autrement dit les conclusions concernant les espèces rares sont encore plus alarmantes!

Ces biologistes sont très pessimistes, et n’ont en partie pas de solutions. Ils souhaitent pouvoir anticiper, plus que simplement décrire et alerter. Leur prochain défi sera de déterminer quelles espèces sont les plus résilientes, afin de cibler leur attention sur les autres, plus vulnérables encore, et les aider.

Nous rappelons que chacun d’entre nous peut d’ores et déjà adopter des comportements responsables pour limiter notre impact sur l’environnement, et engager nos maires et nos députés à agir vite. Il est plus que temps, pour tous les êtres vivants de notre belle planète.

1 « Adaptive responses of animals to climate change are most likely insufficient ». Nature Communications, 23 juillet 2019, vol. 10, n°1, p. 3109.

La Réunion, l’urgence… Stop à l’errance animale!

La Réunion, l’urgence… Stop à l’errance animale!

La Réunion, l’urgence… Stop à l’errance animale!
23.07.2019
La Réunion
La Réunion, l’urgence… Stop à l’errance animale!
Animaux familiers

Ce mardi, One Voice rencontre le nouveau préfet de La Réunion pour un point sur une situation devenue explosive sur l’île, faute de politique adéquate face à l’errance canine et féline. Les solutions sont sur la table.

Ce 23 juillet, la préfecture nous a reçu avec plusieurs associations de protection des animaux. D’ici le 15 août, nous devons lui remettre des propositions concrètes sur le plan d’action pour lutter contre l’errance et la maltraitance animale du Préfet.

Quand des humains font la grève de la faim pour que soit enfin traité le problème de l’errance des chiens et chats à La Réunion, on se dit qu’une limite est atteinte dans ce département français, hélas représentatif d’une situation critique générale en Outremer.

One Voice, de longue date mobilisée sur ce dossier, a également récemment alerté en participant à une flash-mob organisée à l’aéroport Roland-Garros de Saint-Denis. Nous voulions ici faire passer quelques messages simples dans un dossier complexe, que les autorités ne parviennent pas à maîtriser faute d’une politique globale, responsable et sans cruauté.

Car il est clair que la surpopulation des chiens et des chats atteint des seuils si ingérables qu’il est désormais nécessaire, en premier lieu, d’interdire l’importation et la vente d’animaux non stérilisés sur ce territoire! Mais pas que…

Des chiffres effarants

On estime à 300 000 le nombre de chiens et chats errants sur l’île de La Réunion, soit une densité animale égale à la population humaine du Portugal. Ce chiffre a ses conséquences : on évalue (faute de statistiques officielles fiables) à quelque 1 000 victimes par semaine le nombre de chiens et chats écrasés sur les routes réunionnaise. S’ajoute à ce massacre les euthanasies pratiquées dans les fourrières : 200 par semaine, 10 400 par an. Et pourquoi ?

La recette est pourtant simple, elle est martelée par One Voice depuis des années sans que les autorités n’engagent les bonnes actions ni à La Réunion ni en métropole.

Ici comme partout, les abandons volontaires d’animaux sont légions, les fourrières intercommunales, débordées, les traitent par euthanasie, mais de nouveaux chiots et chatons réapparaissent bientôt sur « le marché », sont achetés sans stérilisation, puis abandonnés à leur tour. Le cycle de mort est sans fin. Sans mise en place d’un mode de gestion communautaire et durable des chiens et chats, par exemple des espaces de capture et relâcher après stérilisation, ce cycle restera alimenté. Et que dire de l’irresponsabilité, dans ce contexte, d’autoriser l’activité d’animaleries, des ventes non contrôlées par voie de presse ou Internet ?

Agir sans tergiverser

One Voice est donc en discussion avec l’État, mais engage également un recours contre lui, car après maintes sollicitations, il y a refus implicite de prendre des mesures utiles pour faire cesser l’errance à La Réunion, d’appliquer correctement la règlementation en vigueur sur les abandons volontaires en fourrière et leurs conséquences.

Il est ainsi intolérable de continuer à pratiquer des euthanasies massives sans envisager l’ouverture de dispensaires dans les intercommunalités, d’imposer la stérilisation obligatoire de tous les animaux restitués par les fourrières à leurs propriétaires ou de créer un fichier départemental des abandons et des stérilisations, l’identification et la stérilisation étant des mesures incontournables à généraliser, pour que cesse cette souffrance animale et les comportements irresponsables qui la nourrissent !

1 – Les animaux d’origine non encadrée représentent 80 % des achats de chiots ou chatons selon l’ordonnance n° 2015-1243 du 7 octobre 2015, relative au commerce et à la protection des animaux de compagnie.

Une nouvelle plainte pour Jumbo

Une nouvelle plainte pour Jumbo

Une nouvelle plainte pour Jumbo
22.07.2019
Une nouvelle plainte pour Jumbo
Cirques

Nous suivons Jumbo sans relâche. Lors de l’épisode caniculaire de juin dernier, nos enquêteurs ont constaté que ses geôliers n’avaient pas plus de considération pour lui que d’habitude. Même en plein été, le pauvre hippopotame est enfermé dans sa remorque des heures durant. Et lorsqu’on lui ouvre un (bref) moment la porte, c’est une piscine vide qui l’attend!

27 Juin 2019. A 17h39, Jumbo pose son premier pied dehors de la journée. Voici des heures qu’un soleil de plomb brule l’atmosphère et il a été laissé enfermé tout ce temps dans un camion en tôle avec sa « baignoire » comme l’appelle le dresseur. A cet instant, l’habitacle de la voiture depuis laquelle nous l’observons atteint les 44°C… On n’ose imaginer la température de la fournaise dont il sort…

 

Ni eau, ni piscine, ni boue, enfermé dans le camion-prison chauffé à blanc durant des heures, Jumbo en sera sorti pour être laissé sous un soleil de plomb. Ca va durer encore longtemps?! #SauvonsJumbo #CirquesSansAnimaux pic.twitter.com/Jkxrbdvsxa

— One Voice (@onevoiceanimal) June 29, 2019

A l’extérieur, le désert…

Va-t-il pouvoir se rafraîchir? Hélas, non. Ni ombre, ni boue, ni eau à l’horizon. Oh certes, une bâche de piscine est parfois tendue. Comme nous avons pu l’observer quelques jours plus tard, le 8 juillet dernier. Mais elle n’est pas remplie! Il s’agit juste de donner le change aux curieux… Et le pauvre est contraint de continuer à supporter la chaleur sans la moindre zone pour se réfugier. Ces scènes, désolantes et datées, représentent le quotidien de Jumbo. Quelle que soit la météo et le jour, les circassiens qui le détiennent nient ses besoins les plus élémentaires et lui font endurer l’enfer!

Nous (re) déposons plainte!

Alors que la violence des circassiens a compromis la saisie de Jumbo en février dernier, nous restons déterminés à le libérer! Nous poursuivons assidûment nos filatures et notre dossier d’accusations ne cesse de s’épaissir. Forts de nos dernières observations, nous venons de poser de nouveau plainte contre le cirque où il est séquestré. Il y a urgence à porter secours à Jumbo! Et notre inquiétude pour lui ne fait qu’augmenter à l’approche du prochain épisode caniculaire annoncé, qui ne sera probablement pas le dernier…

Continuez à signer et à partager la pétition pour Jumbo

Roumanie: Entendons l’appel à l’aide!

Roumanie: Entendons l’appel à l’aide!

Roumanie: Entendons l’appel à l’aide!
18.07.2019
Roumanie
Roumanie: Entendons l’appel à l’aide!
Animaux familiers

La maltraitance envers les chiens errants en Roumanie est scandaleuse en soi. Mais cette cruauté légalisée expose en plus les enfants et la société toute entière à la normalisation de la violence. Les témoignages d’enfants et de leurs familles doivent être entendus : ils ont grand besoin de secours ! Ils n’ont pas la liberté de fermer les yeux pour échapper aux visions d’horreur… Ouvrons les nôtres pour leur porter secours!

Nous savons toutes et tous que l’être humain peut devenir redoutable, y compris envers ses congénères et au sein de son propre foyer ! De sordides pulsions sommeillent chez certains, les transforment en criminels, assassinent leurs proches. Cette violence insupportable, tapie au fond des individus, est fortement encline à prendre le pas sur la raison quand elle a été éveillée, excitée, encouragée, et /ou subie dès la naissance.

Innocence opprimée

En autorisant le meurtre des chiens errants, y compris dans la rue et sous le regard des très jeunes, les dirigeants roumains banalisent la cruauté. Soumis de facto à ce type de « spectacles », les enfants se retrouvent les otages de ces atrocités. Comment se soustraire à ces scènes tragiques ? Comment se protéger de leur impact émotionnel néfaste ? Comment grandir harmonieusement lorsque les responsables de la société, et donc théoriquement ses garde-fous, présentent des horreurs comme une « norme » ? Les petits Roumains ne connaissent nulle échappatoire et leur dignité humaine est attaquée !

Spirale infernale

De tels traumatismes psychologiques infantiles peuvent entraîner des dégâts énormes à l’âge adulte. De multiples études démontrent le lien établi entre la violence envers les animaux et celle faite aux humains. Or, comme le souligne l’une d’entre elles (*), les facteurs environnementaux jouent un rôle considérable dans le développement cognitif d’un individu. Lorsque les agressions sont communément admises et répandues autour de lui, il risque de les intégrer en tant que référence culturelle. Les sujets les plus fragiles finissent souvent par assimiler les comportements déviants comme des règles et sont susceptibles de les reproduire tôt ou tard, à moins d’en devenir eux-mêmes victimes, comme prisonniers d’une fatalité.

Porter secours

La coalition internationale European Link Coalition, dont One Voice est membre, a récolté de nombreux témoignages d’enfants et de mères en détresse face à ces maltraitances publiques. Sorina B., maman d’un petit Cassian de bientôt 6 ans, explique, par exemple, que depuis son garçonnet est né, elle lui a enseigné à dessein comment prendre soin d’un animal. Mais sa démarche est régulièrement malmenée par les scènes du dehors dont elle ne peut protéger son fils. Elle se sent affreusement démunie quand il s’y trouve confronté : « Lorsqu’il voit des personnes blesser ou maltraiter des animaux errants, il est plus que choqué et mortifié. Il n’arrête pas de me demander « Maman, pourquoi est-ce que cela arrive ? » C’est très difficile de le sortir de cet état de choc et d’incrédulité. (…) Je n’ai aucun moyen d’expliquer pourquoi les gens le font, pourquoi les animaux sont aimés par certains, mais pas par d’autres ». Andreea F. exprime le même désarroi et ses difficultés pour répondre aux questions de sa fille de 5 ans : « Sarah veut ramener à la maison tous les animaux errants et elle me demande toujours : « Pourquoi les animaux dans les rues n’ont-ils pas un foyer ? Ont-ils de la nourriture ? Qui les aime ?  » Et d’ajouter : « Les animaux doivent aussi être protégés parce qu’ils ont une âme, parce que cela leur fait mal et qu’ils souffrent quand ils sont maltraités physiquement et émotionnellement. » De son côté, Cezara K., maman de Vladut, 18 mois, soupire aussi amèrement : « Mon fils mérite de vivre dans un monde où aucun animal n’est blessé… Ainsi, son cœur ne sera pas non plus blessé en tant que témoin d’abus et de violence ! »

Rompons la routine de la violence !

Ces mots de mères et d’enfants éperdus doivent être entendus ! En mai dernier, l’UNICEF a signé en partenariat avec le gouvernement roumain la « Déclaration de Bucarest avec les enfants de l’UE». Cet accord prévoit d’inviter les mineurs à participer à la prise de décision au sein de la Communauté européenne. Les petits roumains vont-ils enfin être réellement écoutés ?! C’est notre vœu le plus cher ! En attendant, nous vous appelons à faire résonner leurs voix à travers la vôtre dès maintenant, en multipliant vos courriers à l’attention de la Commission européenne (par exemple avec ce modèle de lettre) et l’Ambassade de Roumanie en France, 5, rue de l’Exposition 75343 Paris cedex 07 (par exemple avec ce modèle de courrier) pour les interpeller sur ce grave problème au sein d’un pays de l’Union ! Les plus vulnérables doivent être protégés en urgence et le cycle infernal de la violence brisé !

(*)“It’s a Dog’s Life”/ Culture, Empathy, Gender, and Domestic Violence Predict Animal Abuse in Adolescents—Implications for Societal Health, Journal of Interpersonal Violence, 2019, Vol. 34

La ronce, cette mal-aimée

La ronce, cette mal-aimée

La ronce, cette mal-aimée
15.07.2019
La ronce, cette mal-aimée
Nature

Sous sa carapace piquante, se cache une sensible. C’est en soldate de la paix que la ronce part au front. Au lieu de l’éconduire, laissez-la vous séduire !

De prime abord, la ronce rebute. Portant ses dards en étendard, cette plante semble partir en guerre et on la lui déclare. Mais ne vous fiez pas à ses apparences. Sous son allure hostile, l’insoumise ne poursuit qu’un seul but : celui de redonner ses droits à la nature et d’enfanter la vie.

Intrépide et fougueuse, la ronce commune (Rubus fruticosus), quand elle s’élance, a des ardeurs fébriles. Pourtant repoussée, évincée, maltraitée, elle s’accroche, et ne lâche rien. Mais quel est donc le secret de cette plante ligneuse qui, même arrachée, sectionnée, brûlée, ébouillantée, finit toujours par renaître de ses cendres et repartir, plus vaillante que jamais, à l’assaut des horizons qu’elle convoite ?

Combat pour la vie

C’est une conquérante ! Et rien ne saurait éteindre la flamme qui l’habite… Mais qu’on ne s’y méprenne pas : cette membre — aussi illustre que méprisée — de la famille des rosacées a beau être équipée de longues tiges piquantes, nulle volonté chez elle de violenter quiconque ni de semer la zizanie !  Si ses aiguillons acérés s’agrippent avec tant de passion sur les chemins qu’ils empruntent, c’est uniquement pour faire triompher la vie ! Et ils ne jouent qu’un rôle de bouclier face à ceux qui souhaiteraient les détourner de cette mission.

Militante écologique

Car oui, la ronce, sous ses allures revêches, est animée d’une noble vocation : donner coûte que coûte ses droits à la nature ! Et les revendiquer vigoureusement quand ceux-ci ont été bafoués… Ainsi, c’est l’une des premières à apparaître spontanément sur les terrains abandonnés, à la campagne comme à la ville. Pelouses de squares, bordures de routes, décombres, décharges, lui conviennent autant que les friches agricoles, les haies ou les lisières de bois. Dès lors que son attirance pour la lumière directe est correctement satisfaite, cette pionnière s’adapte avec aisance à toutes sortes d’habitats, ouvrant la voie à une foule d’espèces évoluant dans son sillage.

Laissez le charme agir !

Faites-lui obstacle, elle sortira les griffes ! Dès qu’elle se sent menacée, taillée, persécutée, elle entre en résistance et repousse de plus belle, tandis que ses dards se multiplient, s’épaississent. Ils se chargent même de davantage de toxines pour devenir plus agressifs ! Mieux vaut donc la laisser agir, en fine dentellière. Poursuivant une logique aussi botanique que subtile, elle maîtrise l’art de retapisser les sols dénudés ou en transition entre plaine et forêt. Dotée d’une hormone de croissance et d’un mode de reproduction asexuée (multiplication végétative) extrêmement efficaces, elle se développe à la vitesse grand V (plusieurs centimètres par jour) ! Ses sarments s’étendent dans toutes les directions et s’entremêlent si bien qu’ils forment rapidement des bosquets épineux, les fameux mûriers sauvages.

Auprès de ma ronce…

Sous leur armure protectrice, un écosystème forestier tente d’être recréé, faisant le bonheur des jeunes pousses d’arbre, encore trop fragiles pour se défendre des grands herbivores, ainsi que d’une multitude d’animaux. Les lapins et lièvres, notamment, y installent leurs terriers et les oiseaux y fabriquent leurs nids, bien à l’abri. Pendant ce temps, au-dessus des remparts de rameaux, les abeilles butinent les fleurs, les chevreuils se régalent des feuilles, et les renards, putois, blaireaux, martres ou fouines festoient de mûrons pendant l’été et jusqu’au début de l’automne. Cette farandole de vivants entraîne la nature à reprendre progressivement forces et assurance. Et lorsque la ronce ne se sent plus indispensable pour plaider sa cause, elle finit par s’éclipser… À ce moment, en contemplant l’œuvre qu’elle a laissée, on prend conscience de la dimension de l’artiste et on se surprend à regretter sa présence. Alors, si d’ici là la sauvageonne au cœur d’or toque à votre porte, sachez applaudir sa venue, pleine de douces promesses et l’apprécier à sa juste valeur… Pour l’aimer dignement, rejoignez les Arches de nature !

Un nouveau partenariat pour la protection des animaux à l’échelle européenne vise à mettre fin à l’expérimentation animale dans l’UE

Un nouveau partenariat pour la protection des animaux à l’échelle européenne vise à mettre fin à l’expérimentation animale dans l’UE

Un nouveau partenariat pour la protection des animaux à l’échelle européenne vise à mettre fin à l’expérimentation animale dans l’UE
10.07.2019
Union Européenne
Un nouveau partenariat pour la protection des animaux à l’échelle européenne vise à mettre fin à l’expérimentation animale dans l’UE
Expérimentation animale

La Journée mondiale en faveur des animaux de laboratoire (24 avril) a vu le lancement d’une nouvelle campagne ambitieuse en partenariat pour mettre fin à la souffrance de plus de 11 millions d’animaux encore utilisés pour des expérimentations à travers l’Europe.

Le groupe Cruelty Free Europe, un réseau dynamique de partenaires basé à Bruxelles, qui assure une présence permanente au cœur du processus décisionnel européen, travaillera à obtenir que l’Union européenne s’engage à respecter un calendrier global, se fixe des objectifs pour moderniser la recherche et les essais et renonce à l’expérimentation animale, qui est dépassée, inutile et cruelle.

Une des urgences, pour Cruelty Free Europe, est aussi d’intervenir pour que les interdictions de tests de produits cosmétiques sur les animaux dans l’UE soient respectées, et pour faire cesser l’essor des tests chimiques dans le secteur des cosmétiques. Dans un premier temps, l’organisation contactera les candidats aux élections européennes de mai pour leur demander de s’engager en faveur des animaux des laboratoires.

Comme le dit Katy Taylor, membre fondatrice :

«Avec la création de Cruelty Free Europe, nous avons la possibilité de changer notre façon de concevoir la science ainsi que la recherche et le développement. L’Europe s’enorgueillit depuis longtemps d’être à l’avant-garde de la protection animale : nous appelons la Commission européenne, le Parlement européen et les gouvernements à travailler avec nous à mettre fin à la souffrance des animaux dans les laboratoires et à remplacer cela par des méthodes de test moins cruelles et plus pertinentes pour l’humain. »

Geoffrey Deckers, président d’Een DIER Een VRIEND, une des principales associations néerlandaises de protection des animaux, déclare :

«Je suis ravi de faire partie de la nouvelle initiative Cruelty Free Europe. En 2019, il est inacceptable que tant d’animaux continuent à souffrir dans des laboratoires. Nous avons hâte de travailler avec les décideurs et les citoyens dans toute l’Europe à nous faire davantage entendre sur ce sujet et à produire un réel changement pour ces animaux. » «En France, la cause des animaux de laboratoire est un des combats les plus durs que nous ayons à mener. Joindre nos forces à celles de nos partenaires européens est essentiel pour pouvoir faire avancer les choses et briser le silence qui entoure la souffrance de millions d’animaux que personne ne voit ni n’entend jamais. Nous sommes impatients de prendre part à l’aventure de Cruelty Free Europe ! »
Muriel Arnal, fondatrice et présidente de One Voice, France «En Europe, la législation relative à l’expérimentation animale est conçue principalement pour les lobbies de la recherche. Il est donc essentiel que les associations qui travaillent pour y mettre fin soient organisées au niveau européen. Actuellement, les animaux des laboratoires ne sont protégés que de façon superficielle. Il faut que cela change. Avec Cruelty Free Europe, nous voulons défendre plus efficacement ces millions d’animaux qui sont chaque année victimes d’expériences douloureuses ou létales en Europe. Les régulateurs européens accordent trop de libertés aux chercheurs et doivent agir de façon plus directive et plus déterminée pour réduire systématiquement l’utilisation des animaux à des fins expérimentales. Les cibles prioritaires sont les expérimentations douloureuses sur les primates, les chiens et les chats.»
Ann De Greef, directrice de GAIA, Belgique «C’est un honneur de participer à la création d’une nouvelle organisation aussi importante. Au cours de ces vingt dernières années, grâce à notre travail acharné, nous avons remporté d’importantes victoires pour les animaux exploités et tués dans les laboratoires. Ensemble, nous accomplirons certainement bien davantage dans les quelques années à venir. »
Rita Silva, Animal, Portugal