Louveteau de Valberg, lettre à l’OFB

Louveteau de Valberg, lettre à l’OFB

Louveteau de Valberg, lettre à l’OFB
05.05.2020
Louveteau de Valberg, lettre à l’OFB
Animaux sauvages

Photo © Réseau loup lynx

Monsieur Louis Bernard
Chef de service
Service départemental de l’Office français de la biodiversité
Le Broc Center – ZID
1er avenue – BP 454

Monsieur le Chef de Service,

Le 2 novembre 2019, un louveteau a été capturé par vos services aux portes du parc national du Mercantour avant d’être placé en observation dans un centre de soin à la faune sauvage.

Monsieur Yoann Toubhans, sous-préfet des Alpes-Maritimes, avait ainsi déclaré à la presse que la possibilité de sa remise en liberté serait décidée par les autorités environnementales.

De très nombreuses personnes se sont émues du sort de ce louveteau et souhaitent avoir de ses nouvelles. Ainsi, la pétition en ligne « Où est le louveteau de Valberg ? », lancée le 28 mars 2020 à l’initiative de citoyennes, a récolté à ce jour 45 029 signatures.

Dans le cadre du droit d’accès aux informations environnementales prévu par l’article L124-1 du code de l’Environnement, nous vous prions ainsi de nous informer sur la situation actuelle du louveteau.

Nous souhaiterions que vous nous communiquiez la date de sa remise en liberté ou de son décès le cas échant. A défaut, nous souhaiterions que vous nous indiquiez le nom de l’établissement dans lequel il est détenu.

Nous vous remercions en conséquence de nous transmettre une copie des documents attestant de sa situation.

Vous remerciant de l’attention que vous avez portée à cette lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Chef de Service, en l’assurance de notre parfaite considération.

Muriel Arnal,
Présidente de One Voice

Captifs ou libres, les éléphants en Inde ont besoin de nous!

Captifs ou libres, les éléphants en Inde ont besoin de nous!

Captifs ou libres, les éléphants en Inde ont besoin de nous!
04.05.2020
Captifs ou libres, les éléphants en Inde ont besoin de nous!
Animaux sauvages

Les éléphants d’Asie sont en train de disparaître, et ceux qui survivent en captivité subissent un enfer. Nous nous joignons à STAE, notre partenaire, pour interpeller le gouvernement indien et lui enjoindre de sauver les derniers éléphants d’Asie.

Photo : Save The Asian Elephants

La qualité variable des chiffres officiels rend toute statistique discutable. Mais le tableau est sombre : le nombre d’éléphants d’Asie a diminué, passant de plus d’un million d’individus à la fin du XIXe siècle à moins de 40 000 aujourd’hui. Parmi eux, 10 000 vivent en captivité.

Le « pajan », une pratique barbare pour soumettre les éléphants

Le sort qui attend les éléphanteaux capturés est terrifiant. Ils sont tout d’abord isolés puis enfermés de force dans un enclos et attachés avec des cordes pour les empêcher de bouger. Ils sont privés d’eau, de nourriture et de sommeil. Terrifiés, ils sont brutalement, souvent mortellement, battus avec des baguettes, des chaînes ou des ankus (bâtons se terminant par une pique et un crochet métallique) et poignardés avec des couteaux et des clous. Cette pratique dénommée «pajan» est conçue pour briser leur esprit, les rendre dociles et les soumettre par la brutalité.

 

Des sous-titres français sont disponibles pour cette vidéo en appuyant sur le bouton « CC ».

Des animaux classés en voie de disparition

On sait les éléphants d’Afrique menacés de toutes parts. En Asie, cela se sait moins, ils seraient dix fois moins nombreux que sur le continent africain. C’est pourquoi les éléphants d’Asie sont classés en voie de disparition par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) depuis 1986. En plus du sous-continent indien, on trouve encore des éléphants d’Asie dans certaines parties de la Thaïlande, du Myanmar, de la Malaisie, de l’Indonésie, du Népal, du Bangladesh, du Bhoutan, du Laos, du Cambodge, du Vietnam et de la Chine. Mais dans certains endroits, comme Java, la population d’éléphants indigènes a à présent complètement disparu.

 

Déforestation, captivité et trafic d’ivoire en cause

L’effondrement dramatique du nombre d’éléphants d’Asie est principalement attribuable à la dégradation et à la perte de leur habitat naturel, à leur capture pour une exploitation commerciale brutale à des fins de divertissement humain et au braconnage d’ivoire.

Leur habitat forestier naturel est de plus en plus envahi et fragmenté par l’urbanisation et l’agriculture en plein essor. Forcés à entrer en contact avec les humains, ils sont alors abattus ou empoisonnés. Beaucoup d’éléphants meurent également électrocutés par des câbles électriques et de collisions avec les trains. Les troupeaux survivants sont plus petits et coupés des autres groupes car leurs anciennes routes migratoires sont obstruées par l’activité humaine. Cela entrave leur bonne santé génétique, augmentant leur vulnérabilité aux maladies.

Parmi les éléphants libres, la majorité vit en Inde et au Sri Lanka. C’est pourquoi nos efforts se concentrent sur le gouvernement indien qui à lui seul pourrait sauver des dizaines de milliers d’éléphants. Nous nous joignons à Save The Asian Elephants pour demander au Premier ministre indien d’interdire le pajan et de placer les éléphants captifs en Inde dans des sanctuaires, prier le gouvernement britannique de tenir sa parole en aidant à protéger les éléphants d’Asie, et d’enjoindre aux voyagistes de ne plus proposer d’activités de divertissement avec des éléphants maintenus en captivité.

Signez la pétition (en anglais)

Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux

Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux

Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux
30.04.2020
Répondre aux consultations du public sur la traque des blaireaux
Animaux sauvages

À la suite de la publication de nombreux arrêtés préfectoraux en faveur de la chasse aux blaireaux, nous vous proposons des arguments pour participer aux consultations du public et vous opposer à ces massacres.Comme toujours, les avis ne sont pas pris en compte par les autorités préfectorales s’ils sont jugés injurieux, opposés à la chasse par principe, hors sujet, etc. Il faut à tout prix éviter également les copiés-collés et les avis trop polarisés. Reformulez donc avec vos propres mots, tout en veillant à rester dans un registre qui sera pris en compte par les préfectures concernées!

Consultation ici jusqu’au 05/05/2023.Les consultations du public actuellement en cours (mise à jour le 04/05/2023) :

Pas-de-Calais : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 1er juin 2023. Consultation ici jusqu’au 04/05/2023.

Finistère : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 05/05/2023.

Marne : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 juin 2023. Consultation ici jusqu’au 08/05/2023.

Allier : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 1er juillet 2023 et du 15 mai 2023. Consultation ici jusqu’au 08/05/2023.

Meuse : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 15 mai 2023 et du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 10/05/2023.

Sarthe : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 1er juillet 2023 et du 8 juin 2024. Consultation ici jusqu’au 10/05/2023.

Mayenne : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 11/05/2023.

Aube : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 juin 2023. Consultation ici jusqu’au 11/05/2023.

Aveyron : arrêté prévoyant deux PCVST à partir du 1er juillet 2023 et du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 11/05/2023.

Ardennes : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 15 mai 2024. Consultation ici jusqu’au 12/05/2023.

Loire : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 1er juin 2023. Consultation ici jusqu’au 12/05/2023.

Indre-et-Loire : arrêté prévoyant une PCVST à partir du 1er juillet 2023. Consultation ici jusqu’au 22/05/2023.

 

Arguments communs à tous les arrêtés

Les blaireaux : une dynamique de population lente à protéger

Les blaireaux européens (meles meles) figurent sur la liste des espèces protégées à l’annexe III de la Convention de Berne de 1979.

Ainsi, plusieurs pays européens comme notamment l’Espagne, la Belgique, le Danemark ou encore les Pays-Bas considèrent les blaireaux comme une espèce protégée dont la chasse est interdite.

Ces pays ne rencontrent pas les problèmes qui justifient la destruction des blaireaux en France : dégâts aux cultures ou infrastructures. Du moins, des méthodes non létales sont mises en place avec succès.

En effet, la croissance des populations de blaireaux est naturellement faible, la mortalité infantile étant très importante (50% des jeunes meurent la première année).

D’autre part, les populations de blaireaux sont fragiles : les accidents de circulation sont aujourd’hui la première cause de mortalité des blaireaux, qui doivent également faire face à la disparition de leurs habitats naturels. Il est donc particulièrement risqué d’ajouter une pression exogène supplémentaire sur cette population.

L’absence de certitude quant à l’état de conservation du blaireau en France doit impliquer sa protection

Nous disposons de très peu de données sur l’état de conservation des blaireaux en France. De rares études sont menées localement mais elles ne permettent pas de connaitre le nombre de blaireaux au niveau national. Il est donc nécessaire de mener des enquêtes de terrain, avec un recensement des terriers habités et secondaires pour obtenir un état des lieux actualisé et fiable sur les populations de blaireaux en France, au niveau départemental et national.

Les actions de chasse continuelles, tout au long de l’année, sans connaissance de la population ni de l’impact des « prélèvements », mettent en péril la survie des blaireaux en France.

Aux Pays-Bas, il a ainsi fallu attendre que les blaireaux soient en voie de disparition dans les années 1980 pour qu’ils obtiennent le statut d’animal protégé.

Continuer à exercer une prédation sur les blaireaux sans avoir connaissance des effets des prélèvements sur leur état de conservation contrevient au principe de précaution qui affirme qu’en l’absence de certitude scientifique sur les effets potentiellement graves d’une action sur l’environnement, il convient de prendre toutes les précautions pour éviter que ce risque se réalise.

Les blaireaux sont accusés de tous les maux sans aucune preuve

Il est très difficile d’identifier les blaireaux comme responsables de dégâts aux cultures car ses dommages peuvent être confondus avec ceux des sangliers. Les dégâts avérés sont minimes en termes financiers et ne justifient pas un tel acharnement. Les préfectures avancent toujours de soi-disant dégâts, mais ne se fondent sur aucune étude scientifique ou aucune analyse statistique propres à leurs départements. Et pour cause : les dégâts imputés aux blaireaux ne sont pas recensés. Une fois de plus, les blaireaux sont en réalité victimes d’une mauvaise réputation colportée à travers les siècles et qui n’a aucun fondement scientifique.

Par ailleurs, comme pour les potentiels dégâts aux cultures, les dégâts aux infrastructures (digues ou emprises ferroviaires), il est possible de les prévenir par des mesures non-létales efficaces : clôtures, grillages ou encore barrières olfactives.

Enfin, lorsque cela n’est pas possible, il est envisageable de relocaliser la population des blaireaux : sas anti-retour et obturation des terriers après le départ des blaireaux, et création de terriers artificiels s’il n’y a pas d’autres lieu de relocalisation.

A titre d’exemple, les Pays-Bas, où les digues sont nombreuses, considèrent les blaireaux comme une espèce protégée et parvienne à cohabiter avec lui en harmonie.

Arguments spécifiques à l’extension du déterrage à partir du mois de mai

Le déterrage des blaireaux à partir du mois de mai conduit à la mise à mort de blaireautins

L’article L. 424-10 du code de l’environnement interdit formellement la mise à mort de petits ou de portées.

Or, l’extension du déterrage au printemps et en été constitue une mise en danger de la population des blaireaux car elle intervient en pleine période de reproduction et de mise bas.

L’accouplement des blaireaux a lieu de janvier à mai, la durée de gestation est de 6 à 7 semaines.

Les blaireautins sont dépendants de leur mère pendant trois mois car ils ne peuvent se nourrir seuls. Ils commencent à sortir du terrier un mois et demi après leur naissance mais ne sont pas pour autant indépendants. Ils n’atteignent leur maturité sexuelle que plusieurs mois après leur naissance. De fait, des petits blaireaux sont présents dans les terriers pendant l’intégralité de la période complémentaire de vénerie sous terre.

Ainsi, les périodes complémentaires de vénerie sous terre des blaireaux sont contraires à l’article L.424-10 du Code de l’Environnement qui prévoit qu’il est interdit de détruire « les portées ou petits de tous animaux ».

La vénerie sous terre : un loisir cruel et violent

La chasse sous terre dont les blaireaux sont encore victimes en France au nom de la tradition est une pratique d’une cruauté sans nom durant laquelle certains individus sont traqués pendant des heures dans leur terrier à l’aide de chiens, puis tués, à coups de hache, de pelle ou de carabine d’abattage à canons sciés.

Cette pratique entraine stress et souffrance pour les animaux, et laisse les survivants traumatisés et désorientés. Le reste de la famille peut être enterré vivant par obstruction des accès.

Le déterrage est interdit dans la plupart des pays européens, seules la France et l’Allemagne l’autorisent encore en Europe de l’Ouest.

Cette pratique cruelle n’a pas d’autres objectif que celle d’assouvir les passions morbides des veneurs dans la mesure où la chair des blaireaux n’est jamais consommée.

La vénerie sous terre a des conséquences désastreuses sur les autres animaux et la biodiversité. Les terriers, souvent habités par d’autres animaux, y compris par des espèces protégées comme les chauves-souris ou les chats forestiers, sont dégradés quand ils ne sont pas détruits, et les entrées et sorties peuvent être obstruées condamnant également les autres habitants à une lente agonie.

Arguments spécifiques aux arrêtés justifiés par la lutte contre la tuberculose bovine

Nous disposons aujourd’hui de très peu de données sur le rôle joué par les blaireaux dans l’épidémiologie de la tuberculose. Son rôle étant conditionné par les structures familiales et les modèles de déplacements, il est nécessaire de mener des études localisées et contextuelles avant toutes mesures de destruction.

Dans son avis du 20 août 2019 l’ANSES affirme que les données disponibles en France sur le rôle des blaireaux montre qu’ils sont des hôtes de liaison et non des hôtes de maintien de la tuberculose.

La contamination pouvant se faire de manière directe ou indirecte, il est donc important de mettre en place un système de surveillance strict des troupeaux dans les zones à risque. Des mesures dissuasives peuvent également fonctionner pour éviter les contacts entre des bovins potentiellement malades et les blaireaux : clôtures, et barrières olfactives.

Enfin, il est établi que la vénerie sous terre constitue un mode de chasse susceptible de faciliter la propagation de la tuberculose bovine. En effet, les chiens sont envoyés dans les terriers et peuvent donc être mis en contact direct avec des zones infectées, devenant ainsi vecteurs de la maladie.

Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre

Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre

Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre
28.04.2020
France
Chasse des blaireaux : l’enfer sous terre
Animaux sauvages

Nous lançons une vaste campagne basée sur notre infiltration à hauts risques dans le milieu de la vénerie sous terre pour dénoncer cette chasse ignoble qui fait subir les pires sévices aux blaireaux. Ensemble, faisons interdire cette abomination !

En matière de cruauté, les chasseurs n’ont jamais manqué d’inspiration. Et parmi leurs pires inventions, il en est une particulièrement monstrueuse : la vénerie sous terre. Cette pratique parfaitement légale consiste à harceler un animal jusqu’au fond de son terrier pour lui faire subir des heures de terreur et de douleurs avant son dernier râle. Les adeptes de ce « loisir » ô combien ludique, adorent s’acharner notamment sur les blaireaux… Vous savez, ces petits mammifères timides. Quoi de mieux en effet que de persécuter des êtres sans défense pour savourer le plaisir de les voir souffrir et de se féliciter d’être « le plus fort » ?

Infiltration à hauts risques

À nos risques et périls, nous sommes parvenus à infiltrer le milieu extrêmement fermé du déterrage. Depuis des années, nous tentions d’y pénétrer pour en dénoncer les horreurs. Il a fallu beaucoup de courage et d’aplomb à nos enquêteurs pour intégrer les « équipages » sans être démasqués, côtoyer des sadiques en se faisant passer pour leurs, assister aux massacres sans broncher et les documenter pour faire avancer la cause des blaireaux. Si les membres de notre équipe ont parfaitement réussi leur mission et en sont revenus physiquement indemnes, ils ont néanmoins été très affectés moralement par les scènes insoutenables dont ils ont été témoins. Il suffit de regarder leurs images, inédites en France, pour mesurer le niveau de violence et d’imbécillité crasse atteint lors de ces « parties de chasse ».

Gang armé et alcoolisé contre famille assoupie

C’est accompagnés de leurs chiens et armés de pelles, de pioches, de haches, de pinces de déterrage, de carabines d’abattage à canon scié et de packs de bières que les groupes de déterreurs traquent leurs victimes. Ils savent parfaitement où aller. Les terriers sont connus. Les fanfarons alcoolisés en font la « tournée » régulièrement en dehors de la période de chasse pour les repérer à l’avance et savoir où se rendre pendant la saison… La prise promet d’être bonne et le carnage savoureux ! Aussitôt arrivés sur les lieux, ils bouchent les issues des galeries, à l’aide de bouts de bois ou de pelles plantées à la verticale, afin d’empêcher leurs proies de s’échapper par d’autres trous que ceux d’où viendront les chiens. C’est le début du printemps, les couples de blaireaux ont mis au monde leurs petits et les familles dorment encore paisiblement au fond de leurs logis. Mais voilà que, soudain, leur monde bascule…

 

Faire souffrir c’est bien, plus longtemps c’est mieux

Ils ont élu domicile sous un grand chêne, dont les racines majestueuses forment la structure de leur terrier. Entre elles, le terrier ne peut s’effondrer. À la fois colonnes entre lesquelles les couloirs peuvent s’étendre, et protection naturelle. Mais voilà que les ouvertures de leur terrier se ferment une à une, bouchées par des pelles ou des branchages.

Soudain, un tonnerre retentit au-dessus de leurs têtes. Des coups de pelle frappés à plat sur le sol ou sur les arbres surplombant leur terrier éclatent comme autant de détonations. C’est l’affolement. Un blaireautin sort péniblement de son sommeil et voit ses parents paniqués.

Le couple ne sait quelle direction prendre pour mettre à l’abri son petit : les issues sont fermées, et des intrus sont entrés dans le terrier. Ils doivent faire face aux aboiements et aux crocs qui se rapprochent, aux cris des humains en surface enivrés par l’alcool et l’odeur du sang. Les blaireaux hurlent, implorants, bouleversants, mais seuls les rires leur répondent.

Les parents blaireaux cherchent alors à empêcher les chiens d’accéder à la pièce souterraine où ils se sont réfugiés, à l’à-pic du tronc du chêne. Pour ce faire, il faut au plus vite fermer tous les conduits, pour créer une poche hermétique au reste du terrier, dernier recours face aux intrusions. Et c’est cernés de toutes parts que les animaux terrorisés vont assister impuissants, durant près de cinq heures, à la démolition implacable de leur unique refuge.

Les déterreurs, armés de sondes qu’ils enfoncent dans le sol jusqu’aux galeries, puis oreilles plaquées au sol, écoutent d’où viennent les cris des animaux, estiment la profondeur du terrier et le lieu le plus stratégique où creuser. Mais là, il semble que le chêne se dresse entre eux et leurs futures victimes. Qu’à cela ne tienne : armés d’une hache, ils se relayeront pour couper l’une des trois racines principales de l’arbre, mesurant plus de vingt centimètres de diamètre.

Manquant d’air, le père tentera de permettre à son petit de respirer en ouvrant un peu la poche protectrice. Il n’en faudra pas plus pour que les chiens parviennent, après des heures de recherche, à les situer. Le blaireau qui tentait de sauver son bébé se fait mordre et lance un gémissement déchirant. Soudain, des pinces métalliques surgissent. Son petit se fait saisir par l’abdomen entre les barres de fer et arracher du trou. Le malheureux sera ainsi « présenté » dans son extrême détresse aux chasseurs et à leurs fans en liesse… Le coup de feu retentit. Le blaireautin s’immobilise, puis convulse pendant de longues secondes. Un veneur entame une petite danse, et chante « Pointu comme un couteau, aiguisé comme une lame ». Quelques instants et un nouveau coup de feu plus tard, le mâle adulte sera à son tour abattu, directement dans le trou, après un combat qui fera perdre un bout d’oreille à l’un des chiens exténués. Sa dépouille rejoindra celle de son fils, abandonnée au sol. Quant à la mère et aux autres blaireautins, protégés par les racines restantes, les chasseurs « fatigués » les laisseront dans leur terrier ravagé, sans manquer de reboucher la tranchée, pour qu’ils y meurent asphyxiés…

Les cadavres seront ensuite traînés à travers bois jusqu’à la remorque servant au transport des chiens, où ils seront jetés sans ménagement.

Plus de dégâts en un jour que les blaireaux en un an !

Les chasseurs laisseront derrière eux une mère blaireau endeuillée et traumatisée avec potentiellement d’autres petits, un chêne amputé, des dizaines de mégots de cigarette ensevelis. Sans compter les dégâts occasionnés aux cultures dans le champ adjacent au bois, bien supérieurs à ceux qu’une famille de blaireaux peut faire en un an, à force d’allers et retours pour aller chercher qui un outil, qui des boissons supplémentaires…

Abolissons le sadisme !

Combien de milliers de cadavres et d’images ignobles faudra-t-il pour rallier le public et les politiques à la cause de ces animaux martyrs ? Il faut faire interdire ce scandale, les blaireaux doivent être protégés. Chacun doit ouvrir les yeux sur les réalités honteuses de la vénerie sous terre, telle qu’elle se pratique dans le secret des sous-bois. Et regarder en face l’ampleur de la tragédie vécue par les blaireaux.

Les blaireaux, ces héros si discrets

Les blaireaux, ces héros si discrets

Les blaireaux, ces héros si discrets
28.04.2020
France
Les blaireaux, ces héros si discrets
Animaux sauvages

Avec leur pelage noir et blanc, les blaireaux sont facilement identifiables. Mais rares sont ceux qui ont la chance de pouvoir observer ces mustélidés réservés. Portrait de travailleurs enthousiastes, solidaires et pacifiques qui méritent tout notre respect… plutôt que d’être assassinés jusqu’au fond de leur terrier.

Quand on surprend un individu à la nuit tombée, pointant son nez hors de son terrier, on croit rêver. La timidité des blaireaux européens (Meles meles) est telle qu’ils préfèrent se faire la belle s’ils repèrent le moindre danger grâce à leur odorat très développé. Ce n’est pas pour rien qu’ils choisissent de passer plus de la moitié de leur vie, bien à l’abri dans leur logis.

Architectes responsables

Fouisseurs et terrassiers hors pair, c’est sous terre qu’ils se calfeutrent. Mais leurs refuges n’ont rien de simples grottes, creusées n’importe où à la va-vite ! En bons ingénieurs, ils ne choisissent pas leurs adresses au hasard. Lorsqu’ils en ont la possibilité et que l’environnement n’est pas trop fortement anthropisé, ils privilégient les milieux discrets (sous-bois, bosquets, haies), en retrait des activités humaines. Leurs vrais coups de cœur vont aux sols à la fois meubles et résistants et si possible en pente (talus, flancs de coteau…) qui faciliteront le déblayage et le drainage. Ils s’assurent également de la structure de la végétation alentour dont les racines garantiront la pérennité de leurs ouvrages, ainsi que de la présence d’eau et de ressources alimentaires suffisantes pour l’ensemble de leur petite tribu.

Infatigables bâtisseurs

Une fois le lieu de leur futur domicile repéré, les travaux peuvent commencer. Et ils peuvent compter sur leur endurance, leur courage, leur ardeur et les prouesses de leurs pattes pour concevoir de véritables cryptes dignes de celles des cathédrales ! Ainsi, certains terriers s’étendent parfois sur plusieurs hectares. Il faut dire que chez les blaireaux, on prend soin de l’héritage familial. Leurs demeures s’agrandissent au fil des générations, avec un enchevêtrement de galeries s’enfouissant jusqu’à cinq mètres de profondeur ! Chacune dessert des étages et des chambres destinées à des usages spécifiques : dortoirs, salle des naissances et même latrines ! Très soucieux du confort et de l’hygiène de leur logis, les rois du ménage nettoient régulièrement leur intérieur, aèrent les litières et même les renouvellent, en revenant d’expéditions en surface chargés de mousse et de brassées d’herbes sèches ou de fougères.

 

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— Robert E Fuller (@RobertEFuller) March 26, 2020

 

L’esprit de groupe

Chacun des adultes occupant la maisonnée prend part aux corvées domestiques. Ici, les femelles n’ont pas à se plaindre des mâles pour les épauler ! Et il y a toujours fort à faire au sein de l’habitat collectif qui regroupe en moyenne une dizaine d’individus, jeunes inclus. Très soudé, le clan familial partage tout, y compris la même odeur avec laquelle il balise allègrement son territoire. Outre les marquages olfactifs, les blaireaux utilisent également pour communiquer une large gamme de signaux sonores allant des ronronnements aux hurlements, en passant par les gémissements, couinements, bêlements, et autres grognements. Et quand les petits s’amusent ensemble dans l’herbe fraîche du printemps, ce sont de joyeux piaillements ! Y compris lorsqu’ils jouent avec leurs voisins les renardeaux, dont les parents squattent une partie de leurs terriers inoccupés, sans que personne ne s’en offusque !

Réputation mensongère

Ainsi, les blaireaux n’ont rien de ces monstres abjects dépeints et massacrés par les chasseurs. Noctambules souterrains et prudents, ils pâtissent de leur discrétion et de la méconnaissance qui les entoure. Depuis le Moyen Âge au moins, on leur reproche en cascade, leur odeur, leur noirceur, et pourquoi pas d’avancer masqués… Aujourd’hui, leurs détracteurs tentent de justifier la haine qu’ils leur vouent en les accusant de voler quelques épis dans les cultures, d’être vecteurs de maladies, de mettre parfois en péril des infrastructures urbaines. Autant d’arguments exagérés, voire fallacieux, illustrant surtout l’incapacité de certains humains à supporter la présence de la faune sauvage à leurs côtés, même lorsque ce sont eux qui l’envahissent ! Dans ce combat inégal et injuste, les blaireaux font figure de parfaits boucs émissaires. On peut leur faire porter tous les chapeaux s’ils manquent à la barre pour se défendre ! Seuls ceux qui les défendent de longue date, tels notre association, l’ASPAS ou AVES et ceux qui s’y intéressent découvrent le haut degré de sentience de ces animaux extrêmement attachants et leur rôle considérable dans la préservation de la biodiversité. Ils contribuent notamment à l’aération des sols et à la dissémination des graines dans leurs excréments. Laissons-les vivre en paix, c’est tout ce à quoi ils aspirent ! Et si leurs mœurs et leur grimage recèlent encore une part de mystère, c’est sans doute qu’ils ne réservent leurs précieux secrets qu’à quelques initiés…

Les blaireaux européens

Les blaireaux européens

Les blaireaux européens
27.04.2020
Les blaireaux européens
Animaux sauvages

Les blaireaux européens (Meles meles) sont les plus gros des mustélidés européens, pouvant atteindre jusqu’à 20 kg et 89 cm sans la queue ! Ce sont des omnivores aux moeurs nocturnes qui habitent dans de grands terriers et vivent en clans territoriaux. Pour ces êtres sentients, peu étudiés d’un point de vue cognitif, la cruelle pratique du déterrage est un vrai cauchemar.

Les blaireaux européens (Meles meles) sont les plus gros des mustélidés européens, pouvant atteindre jusqu’à 20 kg et 89 cm sans la queue ! Ce sont des omnivores aux moeurs nocturnes qui habitent dans de grands terriers et vivent en clans territoriaux. Pour ces êtres sentients, peu étudiés d’un point de vue cognitif, la cruelle pratique du déterrage est un vrai cauchemar.

Les blaireaux européens

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DES CLANS FAMILIAUX

Les blaireaux européens vivent en groupes familiaux d’environ six individus. Néanmoins, le plus grand clan naturel connu était constitué de 35 individus, au sein du Woodchester Park, au Royaume-Uni. Il peut y avoir une ou plusieurs femelles reproductrices au sein d’un même clan. Il existe une grande variabilité d’organisations d’une zone géographique à une autre, principalement en lien avec la disponibilité des ressources. Le territoire d’un clan peut couvrir de 20 hectares jusqu’à plus de 150 hectares. Le coeur du territoire est protégé des intrusions, mais les zones de recherche de nourriture peuvent se chevaucher. Une étude a montré que des blaireaux déplacés sur des territoires de leurs voisins retrouvaient rapidement leur chemin, ce qui n’était pas le cas s’ils étaient déplacés en dehors. Cela suggère une représentation spatiale des domaines vitaux des groupes qui les entourent. La même étude a montré une tolérance limitée aux voisins directs.

Le territoire est délimité par des marques odorantes, notamment via la mise en place de véritables latrines où chacun dépose ses fèces dans un petit trou. Chaque clan aurait ainsi son odeur caractéristique, permettant de l’identifier, que les individus génèrent en se frottant leur postérieur – où se trouvent les glandes concernées – l’un contre l’autre. Le mélange des odeurs spécifiques des individus d’un clan devient l’odeur du clan. Les blaireaux peuvent ainsi distinguer les membres de leur clan, ceux des clans voisins, et les étrangers.

D’IMMENSES GALERIES AMÉNAGÉES POUR MAISON

Les terriers des blaireaux peuvent être très grands et descendre jusqu’à 5 mètres sous terre. Ils sont constitués de nombreuses chambres, accessibles par plusieurs entrées (jusqu’à 40 pour les plus grands) et reliées par de multiples tunnels totalisant plus de 100 mètres, parfaitement entretenus pour éviter la prolifération des puces et des poux. Très attentifs à l’hygiène, les blaireaux n’y défèquent pas et n’y ramènent jamais de nourriture. L’étude d’un terrier anglo-saxon, dans le Gloucestershire, doté de 12 entrées et plus de 300 mètres de tunnels, a montré que plus de 25 tonnes de terre avaient été déplacées pour sa construction ! Les quartiers servant de dortoirs sont tapissés d’herbes et de feuilles sèches qui les isolent du froid durant l’hiver. Les blaireaux aèrent cette litière en la sortant à l’air libre lorsqu’il fait beau avant de la remettre en place. Dans les régions les plus froides, les dortoirs sont plus profonds pour être hors d’atteinte du gel. Certains terriers sont dotés de puits d’aération pour assurer la circulation de l’air.

DEMEURES HISTORIQUES

Chaque nouvelle portée naît dans une chambre nouvellement construite. Un terrier peut ainsi être habité et agrandi par plusieurs générations de blaireaux pendant de nombreuses années. L’un d’entre eux a même été habité pendant plus de 200 ans par la même famille !

Au sein d’un même clan, les individus sont adeptes du toilettage mutuel pour éliminer les parasites. Il arrive aussi que plusieurs blaireaux partagent une même chambre, mais cela ne dure jamais plus de quelques jours. Leur mode de reproduction est complexe, et une même portée peut avoir plusieurs pères. Certains résultats de recherche montrent même que la moitié des bébés auraient pour père un individu extérieur au groupe. Les observations de soins alloparentaux sont très rares, mais pas inexistantes. Il est probable que la vie souterraine des blaireaux réserverait de nombreuses surprises si elle était étudiée de plus près… et que ces animaux ne soient pas aussi primitifs dans leur vie sociale que certains chercheurs le présument.

DE LA VIE EN COMMUNAUTÉ

Les clans de blaireaux peuvent disposer de différents terriers de taille variable dispersés sur leur territoire. Les terriers annexes sont utilisés par les plus jeunes, principalement durant l’été. Le terrier principal est utilisé de manière communautaire, il n’est pas sous-divisé en territoires. Il peut même arriver qu’une famille de renards s’installe dans une partie inoccupée. Elle ne partagera cependant pas les mêmes accès. Des observations d’autres colocataires ont été faites, notamment des campagnols, belettes et chats…

À LA RECHERCHE DE NOURRITURE

De moeurs nocturnes, c’est à la tombée de la nuit que les blaireaux partent – en solitaire – à la recherche de nourriture. Ils se nourrissent de petits mammifères, d’amphibiens, d’oeufs, d’insectes, de fruits, de racines et de bulbes, et consomment une grande quantité de vers de terre (jusqu’à 100 kg par an !). Avec leur peau épaisse et leurs longues griffes, ils sont l’un des rares prédateurs des hérissons. Une étude a montré qu’ils sont capables de repérer en une seule nuit une nouvelle source de nourriture sur leur territoire et d’en mémoriser l’emplacement pour y revenir.

COMMUNICATION

Outre leur odorat très développé, les blaireaux disposent pour échanger de l’information d’une large gamme de vocalises. Ces vocalises ne prennent sens qu’associées au langage corporel. Une même vocalise peut avoir plusieurs significations en fonction du contexte. Elles apparaissent donc réservées à des communications interpersonnelles de courte distance.

Seize types de vocalises ont été identifiées, telles que l’aboiement, le gazouillement, le gloussement, le grognement ou le ronronnement. Quatre sont émises par les adultes, quatre autres par les bébés, les huit restantes l’étant par les deux générations. Lorsqu’ils sont blessés à mort, les blaireaux poussent un cri terrifiant, au point que certains chasseurs ont cessé de les tuer après l’avoir entendu…

La chasse sous terre dont ils sont encore victimes en France au nom de la tradition est une pratique d’une cruauté sans nom durant laquelle certains individus sont traqués dans leur terrier, puis tués, souvent à coups de hache. Le reste de leur famille peut être enterrée vivante par obstruction des accès.

Le déterrage a été interdit dans la plupart des pays européens. La France est, avec l’Allemagne, le dernier pays à autoriser le déterrage en Europe de l’Ouest, malgré l’opposition de 83 % des Français (IPSOS/ One Voice, 2018).

RÉFÉRENCES

  1. Bodin, C. (2005) : Partage de l’espace et relations de voisinage dans une population continentale de Blaireaux européens (Meles meles) (Argonne ardennaise, France). Thèse de doctorat, Université de Montpellier II, 134 p.
  2. Bodin, C. Benhamou, S., Poulle, M-L. (2006) : What do European badgers (Meles meles) know about the spatial organisation of neighbouring groups? In : Behavioural Processes, Volume 72, Issue 1, March 2006, Pages 84-90.
  3.  Ellwood, S.A. ; Newman, C. ; Montgomery, R .A. ; Nicosia, V. ; Buesching, C.D. ; Markham, A. ; Mascolo, C. ; Trigoni, N. ; Pasztor, B. ; Dyo, V. ; Latora, V. ; Baker, S.E.; Macdonald, D.W. (2017) : An active-radio-frequency-identification system capable of identifying co-locations and social-structure: Validation with a wild free-ranging animal. Methods in Ecology and Evolution, 2017; DOI:10.1111/2041-210X.12839.
  4. Mellgren, R. L., & Roper, T. J. (1986) : Spatial learning and discrimination of foodpatches in the European badger (Meles meles). Animal Behaviour, 34,1129e1134.
  5. Palphramand K.L. ; White, P.C.L. (2007) : Badgers, Meles meles, discriminate between neighbour, alien and self scent. September 2007, Animal Behaviour 74(3):429-436.
  6. Woodroffe, R. (1993) : Alloparental behaviour in the European badger, in : Animal Behaviour, Volume 46, Issue 2, August 1993, Pages 413-415.
  7. https://www.wildlifeonline.me.uk/animals/article/european-badger

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Alerte sur les destructions de la faune en période de confinement – Lettre ouverte à Emmanuel Macron #LaChasseUnProblèmeMortel

Alerte sur les destructions de la faune en période de confinement – Lettre ouverte à Emmanuel Macron #LaChasseUnProblèmeMortel

Alerte sur les destructions de la faune en période de confinement – Lettre ouverte à Emmanuel Macron #LaChasseUnProblèmeMortel
27.04.2020
Alerte sur les destructions de la faune en période de confinement – Lettre ouverte à Emmanuel Macron #LaChasseUnProblèmeMortel
Animaux sauvages

Face à une situation de plus en plus préoccupante, avec des arrêtés de dérogation chaque jour de plus en plus nombreux, 12 associations dont One Voice ont décidé d’interpeller directement le Président de la République au travers d’une lettre ouverte.

Monsieur le Président de la République,

Au moment où le confinement est légitimement imposé aux Français, de nombreuses préfectures dérogent à ces mesures de salubrité publique pour faire abattre des animaux sauvages. Cette grande hétérogénéité des règles, à la carte, ne peut que créer la confusion et même l’indignation.

La plupart des arrêtés préfectoraux prévoient la possibilité d’autoriser des abattages d’animaux sauvages en cas de dégâts aux cultures et pour motif sanitaire. Or nous savons aujourd’hui que le motif sanitaire est utilisé à tort par les préfets eux-mêmes, preuve en est les nombreux arrêtés autorisant encore récemment les tirs de renards en vue de lutter contre l’échinococcose alvéolaire, en contradiction avec les publications scientifiques et les recommandations ministérielles. Un motif potentiellement fallacieux est ainsi invoqué pour justifier des sorties supplémentaires en période de confinement drastique. L’établissement d’une liste nationale des motifs précis à même de pouvoir justifier ces interventions est indispensable, afin que les Préfets s’y réfèrent et s’y contraignent.

Concernant les dégâts aux cultures, l’utilité de la politique de destruction de la faune sauvage pour lutter contre d’éventuelles atteintes ainsi que l’ampleur exacte des dégâts imputés restent toujours à démontrer, et font l’objet de débats récurrents lors de l’adoption des listes des espèces « susceptibles d’occasionner des dégâts ».

Aussi, nous vous demandons d’adopter une décision encadrant sans équivoque les activités de chasse et de destruction de manière homogène sur l’ensemble du territoire, et selon des préconisations scientifiques, à l’instar de l’ensemble des décisions adoptées par le gouvernement depuis que l’état d’urgence sanitaire a été décrété.

Nous déplorons que pendant cette crise, qui nous interpelle vivement quant à notre rapport à la faune sauvage, les abattages injustifiés restent la norme.

Et ce d’autant plus que, si les destructions réalisées en période « normale » font l’objet de compte-rendu voire de réunions préalables, justifications (certes discutables) à l’appui, il n’en est rien concernant l’ensemble des destruction autorisées en cette période. En effet, les interventions se font pour la plupart sur autorisations administratives individuelles auxquelles nous n’avons pas accès, et sans compte-rendu. Il n’existe donc aucune visibilité, aucune transparence quant à ces dérogations.

Aussi, nous demandons qu’à l’issue de cet épisode sanitaire, un état des lieux précis et régulier soit réalisé quant au nombre exact de dérogations et autorisations individuelles d’intervention délivrées dans chaque département, quant aux dégâts ayant justifié ces autorisations (nature et ampleur), et quant aux animaux abattus (nombre et espèce).

On entend de plus en plus de chasseurs, Willy Schraen en 1re ligne, exiger de ne plus être les seuls à devoir payer les dégâts dans les cultures dus en particulier aux sangliers. Or ces dégâts sont directement corrélés à la gestion catastrophique des chasseurs de cette espèce depuis plusieurs décennies (hybridation avec les cochons domestiques, tirs sélectifs visant à épargner les laies reproductrices, agrainage dissuasif qui favorise le développement l’espèce, etc.). Les chasseurs demandent à chasser plus longtemps alors que leurs interventions ne règlent en rien le problème sur la durée. Nous pensons que cette crise est le moment opportun pour considérer d’autres solutions d’équilibre entre l’agriculture et la faune sauvage, basées sur des mesures de protection plutôt que de destruction.

Nos associations sont par ailleurs régulièrement interpellées par leurs membres suite à des coups de feu entendus depuis leur domicile ou des pièges trouvés lors de leur courte promenade autorisée. Ces personnes dont le lien à la nature est fondé sur le respect et la réciprocité ne comprennent pas cet acharnement, qui plus est en période de confinement. Ces actes sont peut-être réalisés en application des dérogations sus-évoquées, mais rien ne permet de le vérifier, par conséquent nous sommes bien incapables de leur répondre quant à la légalité de ces actes. Et nous sommes loin de mesurer l’ampleur réelle du problème au regard des infractions dont personne n’aura jamais connaissance.

La seule solution qui se présente à nous est de les mettre en relation avec l’Office français de la biodiversité. Or les contrôles des actes de chasse au sens large sont suspendus, ce qui favorise les actes de braconnage. Cette décision est en outre incohérente avec celle de certains départements qui autorisent chasseurs et lieutenants de louveterie à participer à des tirs de loups ou encore les agents de développement des fédérations départementales de chasseurs à exercer leurs activités de contrôle.

Afin que la faune sauvage ne paie un lourd tribut en cette période, nous vous demandons de bien vouloir tout mettre en œuvre pour que des moyens de protection soient rapidement distribués aux inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité afin que ceux-ci puissent exercer leur activité de contrôle sur le terrain dans les meilleurs délais. Leur simple présence sur le territoire aura un effet dissuasif non négligeable.

Rappelons que les activités liées aux soins délivrés aux animaux sauvages sont très largement suspendues, tout comme les activités liées aux études et à la connaissance de la nature. Nous déplorons que seules les activités maintenues soient celles visant la destruction de cette faune. Pour des motifs sanitaires et éthiques, cette situation est incompréhensible pour les citoyens que nous représentons.

Vous annoncez une sortie progressive du confinement à partir du 11 mai, pourtant, de nombreux arrêtés préfectoraux autorisent d’ores et déjà la venerie sous terre du blaireau dès le 15 mai. Peut-on sérieusement envisager que soit pratiquée cette chasse collective au moment où la plus grande vigilance devra être observée ? Peut-être plus insensé encore, sauf intervention de votre part, la chasse à tir (activité qui provoque chaque année quantité de morts et d’accidents graves) pourra être autorisée dès le 1er juin, au moment même où les Français, après avoir été confinés, souhaiteront se ressourcer dans la nature…

En espérant que vous saurez entendre nos demandes malgré les circonstances exceptionnelles auxquelles vous devez faire face, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de notre très haute considération

Les associations co-signataires :

Animal Cross, Anymal, Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), AVES France, Blaireau & Sauvage, Convention Vie et Nature (CVN), Convergence Animaux Politique (CAP), Crow Life, Fondation Brigitte Bardot, Mélès, One Voice, RAssemblement pour une France sans Chasse

Coronavirus : plus rapide que l’expérimentation animale

Coronavirus : plus rapide que l’expérimentation animale

Coronavirus : plus rapide que l’expérimentation animale
24.04.2020
Union Européenne
Coronavirus : plus rapide que l’expérimentation animale
Expérimentation animale

Le coronavirus SARS-CoV-2 est en quelques semaines devenu une pandémie. Nous espérons tous un développement rapide de la vaccination et des antiviraux. Pour l’ECEAE, coalition européenne pour la fin de l’expérimentation animale dont One Voice est le représentant français, l’histoire nous a appris que l’expérimentation animale n’est pas la bonne méthode pour atteindre cet objectif, mais il est dans la nature humaine de répéter les erreurs du passé. Quand le monde réalisera-t-il enfin que les systèmes modèles pertinents pour l’humain doivent être promus et financés de manière adéquate si nous voulons une recherche médicale efficace et rapide ?

C’est un inconvénient bien connu et majeur des expérimentations animales : elles sont lentes – trop lentes en période de pandémie comme celle du SRAS-CoV-2 à laquelle nous sommes actuellement confrontés. Scientifiques et ONG dénoncent depuis longtemps l’inefficacité de la recherche basée sur l’expérimentation animale – en particulier dans le domaine de la modélisation des maladies et du développement de médicaments. En outre, des échanges ont lieu depuis des années avec différents acteurs du monde médical. Les conclusions en sont que des modèles pertinents pour l’humain doivent être établis, optimisés et validés. De nombreux modèles de recherche avant-gardistes sont déjà au point, comme les modèles cellulaires tridimensionnels du poumon humain et du système immunitaire, ou encore les fameux organes sur puce.

Pourtant, le financement de la recherche est largement affecté à des projets recourant à l’expérimentation animale alors que très peu d’argent est investi dans l’optimisation et la mise en place de technologies basées sur l’humain. Il serait sage de déplacer notre paradigme scientifique vers une recherche sans animaux afin de disposer de modèles de recherche pertinents pour notre espèce en prévision des futures pandémies. De tels modèles in vitro sont plus rapides et plus efficaces que la recherche animale car ils ne butent pas contre le problème des différences spécifiques. D’innombrables animaux souffrent actuellement d’expérimentations liées au COVID-19, effectuées dans le but de trouver « le bon modèle animal » pour étudier le virus et ses propriétés infectieuses. Les furets sont maintenant considérés comme un excellent « modèle », car ils sont infectés par le SRAS-CoV-2. Cependant, les furets ne développent aucun symptôme de la maladie tel qu’observé chez les humains, ce qui fait de cette approche une voie sans issue.

Ce type de stratégie est malheureusement établi de longue date : les résultats d’expériences menées sur des animaux et qui ne s’appliqueront probablement jamais aux humains sont présentés au public comme de grandes réussites. D’autres espèces animales sont utilisées pour la recherche sur le COVID-19 bien qu’elles ne soient même pas infectées – les souris par exemple. Les souris génétiquement modifiées précédemment créées pour étudier d’autres virus de type corona, sont maintenant vendues comme des « boîtes à outils » spéciales afin de déterminer si elles peuvent être utiles à la recherche sur le SRAS-CoV-2. D’autres approches prônent le recours aux souris humanisées afin de les rendre sensibles à une infection virale lors de l’insertion de gènes humains dans leur génome. Outre de très faibles chances de succès, de telles tentatives sont contraires à l’éthique et prennent beaucoup de temps. La génération et la reproduction d’animaux génétiquement modifiés réclament des mois. Les expériences in vivo s’étalent sur plusieurs mois ou années et les chances d’obtenir des résultats expérimentaux pertinents pour les humains sont très faibles.

L’histoire nous a enseigné à maintes reprises que les expériences sur les animaux ne sont pas la méthode adéquate pour trouver des vaccins. Elles exigent des années de travail et des coûts s’élevant à des centaines de millions d’euros, voire davantage. Pour de nombreuses maladies virales telles que le VIH, le MERS ou d’autres virus du SRAS, nous n’avons pas réussi à développer de vaccins efficaces à ce jour en dépit d’années de recherches approfondies.

Chaque pandémie, à l’instar de celle qui nous affecte actuellement, est une chance pour les politiques et les décideurs d’apprendre des erreurs passées. La prochaine arrivera tôt ou tard et nous devrons être préparés à l’affronter, armés de modèles de recherche pertinents permettant le développement rapide et fiable de médicaments. Ceci au nom de la sécurité humaine et de tant d’animaux qui souffrent pour une recherche qui ne tient pas ses promesses.

Déclaration commune de l’ECEAE (coalition européenne pour la fin des tests sur les animaux) sur la recherche sur le COVID-19.

Pendant le confinement, les massacres de sangliers se visionnent en ligne !

Pendant le confinement, les massacres de sangliers se visionnent en ligne !

Pendant le confinement, les massacres de sangliers se visionnent en ligne !
21.04.2020
Pendant le confinement, les massacres de sangliers se visionnent en ligne !
Animaux sauvages

Confinés, les chasseurs semblent bien occupés, entre ceux qui bénéficient de dérogations préfectorales pour aller continuer leurs basses œuvres, et ceux qui se partagent des best of de leurs exploits… Nous venons d’être interpellés sur la circulation d’images insoutenables de chasses « au ferme », où des sangliers sont tués de la pire des manières. Nous portons plainte, mais nous avons également besoin de vous pour que cela cesse !

La chasse au ferme est une chasse au cours de laquelle des chiens sont lancés à la poursuite d’un animal, qui se trouve encerclé, « en-fermé », comme nous l’avions filmé en Russie lors de notre enquête. Il est ensuite mordu et déchiqueté sous les mâchoires des chiens poussés à tuer, puis dévoré. En enclos, sur des sangliers élevés spécialement pour mourir ainsi, pour « débourrer » les chiens, ou dans la nature sur des sangliers sauvages, ces chasses sont parmi les plus cruelles. Nous avons été appelés au secours par des militants, défenseurs des animaux passionnés, au sujet d’images de torture d’animaux sauvages en France, mises en ligne et accessibles à tous.

Sur Facebook, le 21 mars 2020, c’est-à-dire en pleine première semaine de confinement, ces groupes de chasseurs « passionnés » ont mis en ligne leurs pires abjections :

« Pendant que le monde entier se confine pour faire face à une épidémie ravageuse et que dans ce contexte certains repensent, à juste titre, leur relation au monde animal et à la nature, d’autres font l’apologie d’actes de cruauté insoutenables envers des êtres vivants. Des animaux traqués par une meute de chiens sont acculés, encerclés, et certains maintenus par des chasseurs pour être assaillis de toutes parts et déchiquetés vivants par une meute déchaînée. », alertent nos sympathisantes.

Serait-ce le signe que les adeptes de « la chasse aux sangliers au ferme » ne peuvent se passer de voir des images barbares d’animaux qui agonisent, sous les rires gras des chasseurs ? Comme les toreros, privés de corrida pour la première fois cette année, ne pouvant se défouler sur des êtres sans défense, ont tout de même besoin, comme les aficionados, de voir des êtres sensibles mourir, et trouvent le moyen – triste consolation à leurs yeux – de les visionner pendant le confinement.

Les chasseurs se font passer depuis des années pour des parangons de l’écologie, ce qu’ils ne sont pas ! Ils parlent de respect de la nature, de respect des animaux… Mais de qui se moquent-ils ?

C’est de la barbarie, rien d’autre ! Un chasseur, dont la chienne est morte du fait d’un sanglier tentant de lutter pour sa survie, a filmé ce qu’on ne peut nommer autrement qu’un acte de vengeance irrationnel : il a envoyé sa meute de chiens sur un groupe de sangliers apeurés, en ajoutant : « Pour Maya ». Mais des représailles de quoi, exactement ? Il aurait fallu que le sanglier acculé se laisse mourir ?

Est-ce normal que ces images sanglantes, filmées pour certaines par des mineurs, inondent les réseaux sociaux, où d’autres enfants peuvent les voir ? Cet exutoire pour jouir de la mort est insupportable. Et la cruauté, d’autant plus exercée, vue ou diffusée par des mineurs, est délétère pour leur équilibre psychique !

Cerise sur ce gâteau indigeste, ces chasseurs font de l’élevage illégal : ils proposent à la vente des chiots sans supervision vétérinaire !! Pas d’identification, pas de vaccination… Mais tout est normal au pays où le lobby de la chasse pousse à la démission le ministre de la Transition écologique et solidaire et organise même l’anniversaire du Président de la République, où des chasseurs de l’Oise ou de Dordogne ne sont jamais sanctionnés pour leurs actes illégaux et cruels sur des chiens…

Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, ne décolère pas :

«Au fil des enquêtes et des alertes, les preuves s’amoncellent de l’indicible cruauté de la chasse. Ce loisir destructeur ne sert que le plaisir sadique des chasseurs. La Nature n’a jamais été autant en danger et en souffrance, pourtant en France, ils continuent d’avoir tous les droits. La vaste majorité des Français désapprouve mais n’a qu’à se taire. Eh bien, nous ne nous tairons pas. »

Nous portons plainte. Pour faire écho à notre action, vous aussi signalez ces images à Facebook, et signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse en France, en vue de son interdiction.

Baby, éléphante de cirque enfermée à longueur de vie : une enquête de One Voice

Baby, éléphante de cirque enfermée à longueur de vie : une enquête de One Voice

Baby, éléphante de cirque enfermée à longueur de vie : une enquête de One Voice
17.04.2020
Baby, éléphante de cirque enfermée à longueur de vie : une enquête de One Voice
Exploitation pour le spectacle

Les enquêteurs de One Voice ont documenté pendant des mois le fait que l’éléphante Baby, propriété de Gilbert (alias Yeuk) Bauer, soit enfermée quasiment 24h sur 24 dans une remorque de camion.

Les enquêteurs de One Voice ont documenté pendant des mois le fait que l’éléphante Baby, propriété de Gilbert (alias Yeuk) Bauer, soit enfermée quasiment 24h sur 24 dans une remorque de camion.

Jusqu’aux premières heures du confinement, de planques en filatures et ce, toujours depuis l’espace public, les preuves de son terrible quotidien ont été accumulées par l’association de défense des animaux, de l’Oise au Sud de la France…

Cette éléphante de presque quarante ans fait bien plus que son âge ! Nous la connaissons depuis 15 ans. La masse musculaire de Baby est à présent inexistante ou presque, son échine est comme une crête sur son dos, autour d’une peau ridée et sa patte arrière gauche est totalement déformée.

Nous n’aurions pas interrompu ce suivi sans ces circonstances exceptionnelles.

Sur le site de campagne, nous avons accéléré (sans montage) les trois jours de prise de vue. Baby ne quitte le camion qu’aux heures de représentation, soit 2h sur 72 au total.

Sa vie se résume à une boite-remorque, dont elle ne peut sortir que pour obéir ! Pendant des mois, au Parc Saint Léger, elle ne sortait qu’une heure le samedi et une heure le dimanche. Il ne s’agit pas d’une journée exceptionnelle par-ci par-là : l’enfermement est l’essentiel de sa vie, c’est 100% de son temps hors représentation, 96% de son temps un jour de représentation. Les jours de transport, le camion reste même fermé totalement.

Willem Schaftenaar, docteur vétérinaire et zoologue, en recevant les vidéos, s’est empressé de nous répondre :

«L’espace que les éléphants devraient avoir à leur disposition devrait leur donner la liberté de se déplacer et d’explorer, de passer du temps à se nourrir et à boire pendant de nombreuses heures par jour. Un camion ne peut jamais répondre à ces exigences et le manque d’espace dans un camion peut provoquer des problèmes mentaux, entraînant un comportement stéréotypé lorsqu’un éléphant est maintenu à l’intérieur pendant une période prolongée (qui peut être aussi courte que 1 heure).»

Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, ajoute quant à elle :

«Depuis plus de 20 ans de combat dans les cirques (https://cirques-sans-animaux.fr/), où One Voice a été la première en France à porter des affaires devant les tribunaux et à obtenir des sauvetages, les conditions de détention de Baby sont parmi les pires que nous ayons rencontrées. Il est invraisemblable qu’elle soit contrainte à faire du sur-place pendant toute la journée. Ses conditions d’existence sont inhumaines, et dangereuses, tant pour elle que pour le public. Nous demandons son placement en sanctuaire en urgence, une place l’attend et nous pouvons organiser son transfert. »

Pour finir, sachez que depuis le début du confinement, One Voice a écrit deux lettres à Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, et échangé avec sa conseillère, pour que le Ministère agisse pour les animaux détenus dans les cirques pendant le confinement, et appelle le public à en faire autant.

Nous avons également une pétition en ligne pour réclamer le placement en sanctuaire de Baby, l’éléphante de cirque.

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