Les chiens et l’expérimentation animale : notre rapport fait grincer des dents l’industrie
Les arguments pitoyables du Gircor, lobby de l’expérimentation animale, tombent à plat face à la réalité des pratiques.
Pour le Gircor (lobby de l’expérimentation animale en France), notre rapport sur l’utilisation des chiens par les laboratoires n’est qu’une « énumération désordonnée de contre-vérités et remises en question de la science, jouant avant tout sur l’émotionnel ». Une nouvelle tentative de nous décrédibiliser, tout aussi vaine et hors-sujet que les précédentes, de la part d’un organisme qui sent le vent tourner.
Morceaux (rigoureusement) choisis
Il a tiré quelques leçons de notre réponse à ses commentaires sur notre rapport concernant l’expérimentation sur les primates. Dans son nouveau « fact-checking », le Gircor a remplacé la savoureuse expression « Morceaux choisis ! » par une référence d’apparence plus sérieuse à la « loi de Brandolini » – selon laquelle il faut plus d’énergie pour réfuter du baratin que pour le produire. Voilà donc pourquoi ce lobby a soigneusement choisi les passages qui l’intéressaient…
Après tout, pourquoi parler des résultats déplorables des inspections et des sanctions presque inexistantes ? Cela ne motive qu’un bon quart des revendications exprimées dans notre rapport ! Et il aurait sûrement été mal venu de commenter nos propos sur l’entreprise Marshall BioResources (leader du « marché » des chiens pour les laboratoires et membre du Gircor) – à laquelle nous avons pourtant consacré exclusivement quatre pages du rapport.
Il valait sûrement mieux dénoncer l’inadéquation de nos exemples de degrés de souffrance. Quant à lui, le lobby préfère souligner l’« immense majorité de procédures légères / modérées »… en oubliant de préciser ce que ces termes peuvent concrètement désigner.
Même la logique n’est pas leur fort
Autopromotion oblige, le « fact-checking » renvoie vers une liste des prix Nobel qui sont « le fruit de recherches impliquant les animaux ». Et si autant de Nobel implique des expérimentations animales, c’est bien que la science n’aurait pas pu avancer sans ça… n’est-ce pas ? En fait, avec ce même raisonnement, le fait qu’une écrasante majorité de ces prix ont été attribués à des hommes signifierait que les femmes seraient incapables de faire avancer la science sans les hommes même si on leur en donnait les moyens – ce qui est, évidemment, faux.
Mais il ne fallait pas en attendre plus de la part d’un organisme qui nous reproche de « jouer sur l’émotionnel » quelques jours après avoir félicité la propagande honteuse des éleveurs mauriciens qui alimentent les laboratoires du monde entier en macaques et jouent sur la peur pour manipuler l’opinion publique.
Cerise sur le gâteau : notre rapport serait inspiré par « des chercheurs… en philosophie morale » (que le Gircor ne considère manifestement pas comme des experts « rigoureux »). Pourquoi ? Parce que les deux pages qui y sont dédiées à l’éthique citent effectivement… des spécialistes de l’éthique, c’est-à-dire de la philosophie morale.
Vous pouvez nous aider
Pour aider les chiens, vous pouvez agir en signant nos pétitions pour la fin de leur utilisation par les laboratoires et pour la fermeture de l’élevage de Marshall BioResources à Mézilles.
P.-S. : une fois n’est pas coutume, nous remercions le Gircor pour les informations qu’il a communiquées concernant la Finlande dans son article. C’est mieux que rien.