La vie de Bogey et Jingoro, ou l’incapacité de NeuroSpin à soigner les macaques La vie de Bogey et Jingoro, ou l’incapacité de NeuroSpin à soigner les macaques

La vie de Bogey et Jingoro, ou l’incapacité de NeuroSpin à soigner les macaques

Expérimentation animale
12.09.2023
Essonne
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Le 26 mars 2021, la préfecture de l’Essonne a constaté le mauvais suivi de la santé des primates détenus par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans son laboratoire NeuroSpin. D’après les documents obtenus par One Voice, huit macaques ont été tués à cause d’un « état de santé général dégradé » ou d’un « problème lors de l’anesthésie » au cours des cinq années précédentes. En réponse, la préfecture a simplement limité l’agrément du laboratoire pendant un an, laissant les macaques restants aux « soins » d’un personnel manifestement incompétent. Nous avons saisi le tribunal administratif de Versailles pour demander le retrait de l’agrément.

Bogey – Retards de soins et médicaments périmés

Bogey est né en 2007 chez Savane Nature, un élevage issu du zoo Planète Sauvage, près de Nantes. À trois ans, ce macaque rhésus est vendu à NeuroSpin par la société Bioprim, en région toulousaine. Imageries, privation d’eau, chaise de contention… Il va y passer comme les autres.

Quand on lui implante des électrodes dans le cerveau, la patte utilisée pour l’anesthésier s’infecte. Deux semaines plus tard, le vétérinaire est enfin contacté… et prescrit un traitement qui ne fonctionne pas. Encore deux mois d’attente et la jambe doit être amputée. NeuroSpin offre alors à ce macaque le triste luxe de trois semaines de « repos » avant de reprendre les expérimentations.

Bogey va mourir en 2020. Mordu par un autre macaque enfermé dans la même cage que lui, il est isolé. Mais les « écoulements purulents » sur sa cuisse gauche deviennent vite un abcès. Le personnel lui donne un antibiotique périmé, qui ne fonctionne pas. Il faut deux semaines au laboratoire pour se faire livrer des antibiotiques convenables… qui ne marchent pas non plus.

La « structure chargée du bien-être animal » (SBEA) décide alors de tuer Bogey, qui a maintenant une nécrose testiculaire et une dilatation du côlon en plus de son abcès. Pour la SBEA, « au vu des différentes stratégies diagnostiques et thérapeutiques mises en place pour Bogey, il n’y a pas eu de défaut de soins ». C’était peut-être juste de l’incompétence…

Image extraite d’un compte-rendu de réunion de NeuroSpin du 23 septembre 2019

Jingoro est trop stressé, il faut lui enlever ses jouets

Jingoro est né le 13 juin 2013 au centre de primatologie Silabe, de l’université de Strasbourg. Deux ans et demi plus tard, il est vendu à NeuroSpin. Lui aussi devra y endurer pendant plusieurs mois des privations d’eau pour l’habituer à obéir.

En 2021, sa fiche indique « Diarrhée / Cas isolé ». Dans les mois qui suivent, il a des diarrhées à répétition. Le laboratoire trouve qu’il est « facilement stressé » – on se demande bien qui ne le serait pas en vivant en permanence dans une cage en métal et sans pouvoir étancher sa soif… Mais non, son stress serait dû aux «travaux» dans la pièce où il est détenu. Solution: il est déplacé. Effectivement, il n’a alors plus de diarrhée. Par contre, il « se jette sur les croquettes lors du nourrissage » et vomit… à répétition.

Quand le personnel commence enfin à s’inquiéter de la santé de Jingoro, on constate une « masse dure » au niveau de son estomac. C’est en fait une « boule de poils de balais en coco ». Il était tellement stressé qu’il a mangé ce qui lui passait sous la main – en l’occurrence, un balai censé lui servir de jouet. La solution: « restriction sur l’enrichissement structurel »: on va lui enlever ses jouets.

Le pauvre macaque vomit alors quatre fois en deux semaines. Mais l’analyse sanguine ne voit « rien à signaler ». Dans les mois qui suivent, on retrouve plusieurs fois du vomi dans sa cage, mais l’examen vétérinaire ne trouve toujours « rien à signaler ».

Nous demandons le retrait de l’agrément

Aujourd’hui, Jingoro fait partie des 21 macaques encore exploités par ce laboratoire avec la bénédiction du préfet, qui prétend que « le CEA Centre de Paris-Saclay et le laboratoire NeuroSpin ont un souci permanent du raffinement des pratiques ». Ce « raffinement des pratiques » a tué Bogey et bien d’autres singes, et quand la préfecture de l’Essonne a choisi de réautoriser NeuroSpin à utiliser des primates, le laboratoire a créé de nouvelles souffrances et encore plus de morts. Raffinées, à n’en pas douter.

Nous avons demandé au tribunal administratif de Versailles le retrait de l’agrément de ce laboratoire, pour sauver les macaques qui peuvent encore l’être. Vous pouvez signer notre pétition pour demander la fermeture de NeuroSpin et le placement des macaques dans un sanctuaire.

Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires Signez pour dire stop à l'utilisation des macaques dans les laboratoires
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