Haro sur l’arrêté delphinarium !
Delphinariums : dès septembre dernier, One Voice s’oppose à l’arrêté en cours d’adoption. Rien n’est encore perdu ! Une consultation publique est ouverte : agissons !
L’arrêté auquel s’oppose One Voice depuis septembre dernier est en cours d’adoption. Mais il est encore temps de faire changer les choses : une consultation publique est ouverte jusqu’au 1er mars. Mobilisez-vous pour empêcher son adoption !
Dernière minute
À la clôture de la consultation, ce n’est pas moins de 4500 pages de commentaires opposés au projet d’arrêté qui étaient sur le site du Ministère de l’Environnement ! Une belle mobilisation qui doit être entendue.
Non, un arrêté vieux de 35 ans ne peut pas être aménagé. Non, les cétacés ne peuvent se satisfaire d’une vie en captivité où ils continuent à mourir, les uns après les autres. Une prison, quelle que soit sa taille, reste une prison.
One Voice, avec le soutien de
la coalition européenne Dolphinaria-Free Europe,
s’oppose fermement à l’arrêté qui s’apprête à être voté. Depuis septembre, l’association a multiplié les actions auprès du ministère pour empêcher que la France ne devienne
une ferme d’élevage de dauphins.
Les quelques aménagements prévus par cet arrêté ne sont qu’une façon de pérenniser leur activité quand tout prouve qu’il est temps d’y mettre un terme!
Ainsi la célèbre Dre Naomi Rose, spécialiste des cétacés connue notamment pour son intervention dans
Blackfish, affirme : «Il est bien sûr utile que les militants échangent avec les autorités afin de faire respecter, si ce n’est renforcer, le cadre légal de la captivité pour améliorer le bien-être des cétacés. Mais une nouvelle législation ne devrait avoir pour objectif que l’abolition, immédiate ou par étapes. Les petits pas législatifs prennent trop de temps, retardent l’échéance du bannissement de ces pratiques foncièrement cruelles. Quant au dialogue direct avec les cirques marins, il est à proscrire. À chaque fois, cette industrie s’en prévaut en une forme de « greenwashing »».
De son côté, le vétérinaire français, Pierre Gallego, spécialiste des cétacés et président d’Odyssea, rappelle qu’ «
il est reconnu, tant dans le milieu des vétérinaires de cétacés ainsi que dans la littérature scientifique spécialisée, que les dauphins souffleurs en captivité́ peuvent être exposés à des niveaux importants de stress (…) une agressivité entre congénères n’est pas rare. Ceci est exacerbé par le fait que l’espace dans lequel les dauphins vivent est confiné et qu’ils ne peuvent pas éviter les agressions par la simple fuite, ce qui serait le cas dans leur environnement naturel.»
Cet arrêté est un non-sens. Il fait fi du bien-être des animaux, comme de la volonté des Français qui sont 54% à être favorables à l’interdiction des spectacles de dauphins et d’orques (sondage IPSOS/One Voice décembre 2016). Il ne tient pas non plus compte du contexte international, où plusieurs pays les ont déjà interdits ou pris des mesures en ce sens, conformément à la
déclaration d’Helsinki. Ni même du contexte français, qui a vu le décès de plusieurs cétacés depuis 2015, dont celui de Aïcko suffisamment douteux pour que le tribunal de Nantes accepte notre requête et mandate un expert pour déterminer les causes de sa mort!
One Voice n’exclut pas de saisir un avocat au Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation de cet arrêté s’il était adopté, mais l’heure est à la mobilisation. Soutenez notre action en adressant vos commentaires dans le cadre de
l’enquête publique ouverte jusqu’au 1er mars prochain.
Voici des arguments que vous pouvez utiliser en les copiant et en les collant en commentaire :
- les cétacés sont des êtres sentients aux capacités cognitives particulièrement développées. L’Inde leur a déjà reconnu le statut de personne animale, ainsi que le préconise la déclaration d’Helsinky, portée par 50 scientifiques internationaux depuis 2010, et qui stipule que « tous les cétacés comme les personnes ont le droit à la vie, la liberté et le bien-être ».
- À l’état sauvage, les cétacés peuvent nager jusqu’à 160 kilomètres par jour et plonger jusqu’à 60 mètres de profondeur. À titre de comparaison, l’espace dont ils disposent en captivité représente moins de 1% de ce qu’ils peuvent expérimenter dans la nature (Perrin et al., 2009).
- Les établissements qui les détiennent ne peuvent restituer la richesse de l’environnement naturel. La plupart des bassins sont petits, lisses et exempts de tout stimuli (Couquiaud, 2005). Il est observé de façon récurrente que les gros carnivores de la faune sauvage qui ne disposent pas de suffisamment d’espace développent des problèmes comme des comportements répétitifs anormaux (stéréotypies) (Clubb & Mason, 2003).
- Le fait de mettre en contact des cétacés qui n’ont rien en commun et qui parfois proviennent de différentes régions ou n’appartiennent pas à la même espèce, peut interférer sur la dynamique de groupe et conduire à des attaques de dominance, des blessures, des maladies, entraînant parfois la mort des individus (Waples & Gales, 2002). En captivité, les cétacés ne peuvent pas s’enfuir pour échapper à une éventuelle agression.
- Les transferts d’individus entre les delphinariums modifient les rapports sociaux et l’équilibre précaire des groupes, et au-delà remettent en cause le bien-être de tous les membres du groupe, entrant et sortant.