Station de primatologie de Rousset : pour les différents primates exploités, un même sort
Station de primatologie de Rousset : pour les différents primates exploités, un même sort 04.11.2025
Rousset, Bouches-du-Rhône Station de primatologie de Rousset : pour les différents primates exploités, un même sort
Expérimentation animale
Qu’ils soient issus des mêmes lignées ou non, les primates dans les laboratoires partagent le même quotidien : la souffrance. Les éléments, bien que partiels, issus des documents reçus du CNRS et de l’Université d’Aix-Marseille concernant les protocoles utilisant ces animaux dressent un aperçu tout autant glaçant des conditions réelles de « vie » de macaques rhésus. Nombreux sont ceux nés ou passés par le site de Rousset qui souhaite agrandir son exploitation.
Iroquoise, née en 2013 à Rousset, a présenté de nombreuses blessures causées par des bagarres entre individus, rendus agressifs par la captivité et le stress intense des tests invasifs. Elle a donné naissance à Indira en 2017. Toutes deux ont été utilisées dans le même projet. Indira, comme sa mère, portait sur le visage des marques visibles de traumatismes : plaies, griffures, blessures, morsures.
Derrière ces noms, il y a des vies. Des êtres sentients, capables de peur, d’attachement et de douleur. Car les macaques rhésus sont des êtres surprenants, parmi les rares mammifères à rougir de plaisir, comme de nombreux oiseaux utilisant la couleur pour attirer des partenaires.
Dans un site d’élevage comme Rousset, leurs histoires s’effacent derrière les rapports administratifs, mais les tortures qu’on leur inflige, elles, se répètent — de génération en génération.
Le point commun entre tous ces primates : la souffrance au quotidien
Qu’ils soient nés à Rousset, transférés depuis d’autres centres ou exploités dans des projets différents, tous partagent le même destin : l’enfermement, la privation, la douleur. Derrière les protocoles et les termes scientifiques, leur détresse est la seule constante.
Akira, né en 2009 à Rousset et mort en 2018, a subi la pose de plots et de chambres crâniennes qui se sont infectées. Des plaies sont aussi signalées, causées par des bagarres avec d’autres primates dues à leurs conditions de captivité. Les notes des chercheurs indiquent :
« Toujours présence de l’affaissement du cortex suite au nettoyage de la chambre. Animal pas bien en cage : tête en arrière, bave, vomissement, faible. »
En 2018, il est noté :
« Animal pas bien en cage à 18 h. Poil hérissé et vomissement observé dans la journée. […] puis décision de l’opérer le lendemain en urgence pour retrait de la chambre ».
Le jour suivant, Akira est décédé sur la table d’opération.
Eliott, né en 2009 à Rousset et décédé en 2019, a été soumis à un projet de recherche sur les effets de la cocaïne, le forçant à des prises répétées de cette drogue. Les notes mentionnent qu’il est resté « avec un air hébété (regard dans le vide et posture prostrée) pendant plusieurs jours ». Il a subi des agressions de la part des autres singes, nécessitant la pose d’agrafes. Les fiches signalent de nombreuses blessures dues à des affrontements. Des stimulateurs électriques ont été implantés dans son torse.
Ces extraits traduisent la violence physique et psychologique infligée à ces animaux, victimes de protocoles prolongés et invasifs.
Voilà comment, en 2025, les primates sont encore utilisés et traités dans les laboratoires de notre pays.
Loin de tendre vers une réduction de l’expérimentation animale, la France s’engage au contraire sur la voie d’une industrialisation de l’élevage de primates, en totale contradiction avec les objectifs européens de transition vers des méthodes alternatives.
L’agrandissement du site du CNRS à Rousset, prévu pour en faire un élevage national, en est la preuve. Derrière le terme technocratique de « Centre national de primatologie » se cache une réalité brutale : l’expansion d’un site destiné à produire et fournir toujours plus de singes pour les exploiter. Ensemble, faisons entendre la voix de ces animaux : demandez avec nous l’annulation de ce projet !