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One Voice face au vétérinaire qui autorisa ce qui devait être la dernière exploitation de Micha : audience à Orléans ce 14 mars

One Voice face au vétérinaire qui autorisa ce qui devait être la dernière exploitation de Micha : audience à Orléans ce 14 mars

Mis à jour le 12 mars 2024

Le 7 septembre 2019, alors que Micha peinait aussi bien à se déplacer qu’à respirer, un vétérinaire spécialiste… des chevaux avait fourni aux Poliakov un certificat leur permettant de lui infliger une énième - la dernière - représentation à près de 350 kilomètres de sa geôle. Nous avions alors saisi l’Ordre national des vétérinaires. Quatre ans après le décès de l’ours, nous ferons face au professionnel ce jeudi 14 mars 2024 à 10 heures, au palais de justice d’Orléans.

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Trois ours et une guenon soustraits aux regards

Après l’inspection menée par les autorités en février 2019 qui avait conclu que Micha, handicapé par ses griffes trop longues, ne devait plus être déplacé ni présenté au public, l’ours et ses camarades de détention restaient invisibles. Nous avions alors décidé de mener l’enquête, de les retrouver.

Une investigation dans les quartiers d’hiver du couple de dresseurs de cirque

L’été de cette même année, nous nous sommes donc rendus dans le Loir-et-Cher. Nous y avons filmé Micha respirant avec difficulté, le regard implorant, aux côtés de Glasha et Bony ainsi que de la petite guenon Mina dans un état à peine meilleur. L’ours présentait des plaies infectées où grouillaient des asticots qui avaient aussi élu domicile dans sa gueule…

Quelques jours plus tard, après 350 kilomètres de route, comme si de rien n’était et armés du sacro-saint certificat vétérinaire, le couple Bruneau-Poliakov exhibait le malheureux dans une fête de village. Entre autres choses, ils ont fait monter Micha sur un ballon, perché sur ses extrémités endolories. AVES France documentait la dresseuse en train de lui écraser les pattes pour le faire obéir.

Bien que des asticots dévorent Micha, le vétérinaire ose pourtant affirmer que l’ « auscultation cardio-pulmonaire ne présente aucune anomalie »

Sur le certificat vétérinaire autorisant ce trajet, était mentionné qu’en dépit des 160 kilos au lieu des 250 qu’il aurait dû peser, « l’animal [était] en bon état d’embonpoint ». Visite que le praticien n’aurait en réalité jamais effectuée ! Pas plus qu’il n’aurait demandé aux dresseurs de cirque ce à quoi allait servir le document qu’il a reconnu ne pas avoir les compétences de délivrer…

Si l’état des animaux et de leurs conditions de détention, révélé par nos images, a permis une nouvelle inspection en urgence qui nous a, hélas, donné raison, Micha a été confié à la Tanière où il est mort le 12 novembre 2019. Bony et Glasha ont été sauvés de cet enfer, Mina et plusieurs oiseaux rares y ont succombé.

Après bien des relances et des délais, ce jeudi 14 mars à 10 heures, nous serons à Orléans au palais de justice pour que le vétérinaire, qui comparaîtra devant la chambre de discipline, soit tenu pour responsable de ses actes.

Marion Henriet
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Commentaires 37

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Phoebus 26 | vendredi 15 mars 2024

Comment un tel ramassis de sans cœur et surtout sans cerveau peuvent-ils assister à de tels spectacles ? Honte à eux. Quant au vétérinaire je ne commente pas, je serais méchante.

pouguy | jeudi 14 mars 2024

La justice n'aime pas les animaux, la sanction ne sera pas sévère malgré le mal qui a été fait à cet ours.

Lil | jeudi 14 mars 2024

Aucun animal ne doit être élevé en cage ni maltraité et les dresseurs qui abusent d'un animal qu'ils sont sensés protéger et aimer doivent être condamnés et interdits de détenir un animal quel qu'il soit à vie.

Franny | jeudi 14 mars 2024

Rien que son regard... Il en dit long sur ce qu'il a pu endurer. Et il espérait encore et il aurait pu décemment espérer avec toutes les démarches entreprises pour le sauver si un (comment dire ?) apprenti vétérinaire n'avait dans sa grande sollicitude pour l'animal décidé de son sort en l'envoyant au casse-pipe. Aucun respect pour Micha et sa condition déplorable mais probablement et certainement collusion entre ce bonhomme et ces thénardiers. Respect de l'argent ou plus simplement un pauvre type qui, pressé, veut rendre un petit service à des gens de passage ?
Les deux autres, les Poliakov, sont tout aussi coupables de haute complicité. D'autant que leur commerce de la mort divertissante n'a jamais pris fin. Et dire qu'il y a un public, des badauds goguenards, pour se divertir du spectacle de la souffrance.