le vendredi 22 mai 2020 | 47

Éléphants, singes, cétacés : face aux œillères de l’État français, notre SOS à l’ONU !

Éléphants, singes, cétacés : face aux œillères de l’État français, notre SOS à l’ONU !

Mis à jour le 22 mai 2020

L'État français prétend que tout va bien. C'est une nécessité absolue de faire bouger les lignes pour les animaux au-delà du niveau national, resté dans le déni. Nous faisons donc appel à l'ONU.

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Depuis des années, nous nous battons pour tous les animaux, pour la biodiversité dans son ensemble, pour les animaux sauvages maintenus captifs et exploités, sur tous les plans et tous les terrains : enquêtes, sensibilisation, expertises, procédures, lobbying... Et dernièrement, nos actions pour les orques détenues à Marineland Antibes, parmi lesquelles Inouk, et celles pour les éléphantes exploitées par des cirques, en particulier avec le cas de Baby, ont eu l’effet d'une déflagration sur le public. Lui a pleinement conscience qu’un changement est nécessaire.

En revanche, au niveau des autorités françaises, politiques comme juridiques, rien ne change malgré des preuves incontestables. Le cas de Baby est exemplaire ! Pendant des années, nous avons documenté son calvaire, mettant en évidence des éléments imparables : ses conditions de détention scandaleuses et illégales. Au vu de celles-ci, le préfet local, voire la ministre de la Transition écologique et solidaire, auraient dû intervenir ! D’autant plus que nous lui avons réservé une place dans un sanctuaire en France, et que la sauver était simple et juste ! Mais rien ne bouge, même quand les problèmes sont flagrants.

Madame Inger Andersen
Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement et Secrétaire générale adjointe, Organisation des Nations Unies
UN Environment, New York Office
2 UN Plaza, Rm. DC2-803
323 E. 44th St.
New York, NY 10017


Vannes, le 18 mai 2020

Madame la Directrice et Secrétaire Générale adjointe,

Nous sommes une association française de protection animale et environnementale engagée notamment dans la lutte contre toutes les formes de violences faites aux animaux non humains.

Dans cette perspective, nous menons depuis 1995, date de création de l’association, des actions en vue de mettre un terme à l’exploitation des animaux d’espèces non domestiques dans les établissements itinérants, convaincus que ces exhibitions sont délétères, non seulement pour le bien-être et la santé des individus détenus, mais également pour la protection des espèces auxquelles ils appartiennent, tant ces spectacles sont avilissants et dépourvus de valeur éducative.

La 23ème résolution adoptée lors de la 11ème Conférence de la Convention des Espèces Migratrices a reconnu « qu'un certain nombre d'espèces mammifères socialement complexes, telles que plusieurs espèces de cétacés, de grands singes et d'éléphants, montrent qu'elles ont une culture non humaine ».

La Conférence a ainsi adopté des recommandations en vue d’encourager la recherche sur ces cultures pour la conservation des espèces concernées.

Forts de ce constat, nous souhaiterions que votre institution se positionne explicitement contre les utilisations dégradantes des animaux définis comme « socialement complexes ».

En France, les cétacés sont encore utilisés dans des parcs d’attractions pour divertir le public. Les animaux sont ainsi privés de cette culture qui les relie, outre qu’ils sont l’objet d’échanges commerciaux sans aucun égard pour les liens familiaux et sociaux qu’ils ont pu tisser.

Dans les établissements itinérants ou certains élevages, l’État français autorise encore la détention d’éléphantes d’Asie et d’Afrique, de même que des grands singes, si l’intérêt artistique le permet. Nombre de ces animaux sont détenus seuls, privés de tout contact avec leurs congénères ou condamnés à des relations dégradées.

La question du statut juridique de ces animaux « socialement complexes » se pose avec acuité.

Mais d’ores et déjà, face à l’urgence de la situation et la souffrance des individus captifs, nous exhortons votre institution à se positionner contre ces pratiques, et à recommander aux Parties de mettre un terme à ce mode d’exploitation des espèces socialement complexes et de procéder à leur placement dans des structures adaptées à leurs besoins sociaux. Demeurant à votre disposition, nous vous remercions de l’attention portée à cette lettre et vous prions de croire, Madame la Directrice et Secrétaire Générale adjointe, à l’assurance de notre parfaite considération.

Muriel Arnal
Présidente de One Voice

Une copie de ce courrier est adressée à Monsieur le Commissaire européen à l’environnement Karmenu Vella et à Madame la Ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne.

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Commentaires 47

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Que faire ? | jeudi 11 juin 2020

Que faudra-t-il faire pour que cesse toutes les sortes de maltraitances subies par les animaux, tous les animaux exploités de n'importe quelle manière ? Les préfets sont indignes de leur statut, ils sont juste là pour montrer leur casquette et leurs gants.Ce n'est d'ailleurs pas l'important mais ils savent tout faire pour entraver les demandes des associations pour la protection des animaux, et surtout soutenir les chasseurs qu'ils sont certainement. A quoi servent-ils donc ? Heureusement l'Europe et bien d'autres pays se mobilisent pour que cessent ces maltraitances sur les animaux qui ne peuvent plus se défendre et qui dépérissent et meurent à petit feu ; c'est une ignominie indigne de pays et de gens prétendus "civilisés" mais prêts à tout pour que tout continue en refusant de voir ce qu'il se passe vraiment.
Il n'est pas possible que cela continue. Ils doivent signer sans voir ce qu'ils signent ou des pages blanches sur lesquelles il sera écrit n'importe quoi. Il faut tout de même préciser que nos "dirigeants" et ministres se foutent pas mal des montagnes de pétitions signées pas des millions de gens attristés et révoltés par ce qu'il se passe ou plutôt parce que rien ne bouge et laisse faire ceux qui torturent, pour de l'argent et à bas prix, des multitudes d'animaux de toutes sortes sans aucun respect. Les défenseurs des animaux occupent à présent la terre entière, car partout il y a des exploiteurs ; mais n'oublions pas que tout ceux qui vont payer leurs places aux cirques sont tout autant coupables et en plus ils peuvent monter les photos prises en ces lieux ! Quelle horreur !

marc | jeudi 11 juin 2020

Bonne idée de contacter l'ONU. En espérant que les choses bougent.
Le Parti Animaliste pourrait peut-être vous soutenir et vous aider. A voir?
Continuez le combat car cela devient une "guerre" que nous devons gagner.
Marc, adhérent au P.A (parti animaliste)

CANNELLE44 | jeudi 11 juin 2020

Bravo! N'est-ce pas la seule solution de vous adresser à l'ONU puisque rien ne se passe au niveau de l'état Français. Une honte de laisser traiter des animaux ainsi. Le pauvre lion que vous avez enfin pu sauver nous fait mal à voir et nous espérons que vous parviendrez à sauver tous les autres. Un immense merci à vous de vous démener de la sorte.

Lionelus | jeudi 11 juin 2020

Il faut une pétition pour qu'une loi soit votée.
Les interdictions des cirques dans les villages par les mairies sont des fausses bonnes idées, elles appauvrissent les cirques et ceci est répercuté sur les soins aux animaux.
C'est par la loi qu'il faut agir, une loi qui non seulement interdit les animaux dans les cirques mais aussi qui détermine les solutions à adopter pour le placement et les soins à porter à ces animaux, ainsi que les aides consacrées aux animaux (pour leur accueil et leurs soins), mais aussi aux cirques (qu'on ne peut laisser tomber ainsi sans compensation temporaire).
Merci
Lionel

Tiphaine | jeudi 11 juin 2020

Franchement, entre la gestion sanitaire et politique effarante de la simple épidémie de Covid en France et la manière dont les autorités se contrefoutent de la situation des animaux, vous voyez une différence ? Non, c'est la même droite ligne : déni revendiqué. Car ils savent très bien ce qu'ils font, c'est délibéré.