Nage forcée : les images

Nage forcée : les images

Expérimentation animale
17.06.2022
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Les images de l’expérimentation animale sont rares. Mais en cherchant bien, on trouve parfois de quoi constater la cruauté de certaines pratiques telles que la nage forcée.

Nous en parlions dans notre article précédent : le ministère de la Recherche vient d’approuver un projet impliquant d’imposer des chocs électriques et de la nage forcée à des rongeurs. Il est difficile de se représenter la peur ressentie par ces animaux en flottant dans un bocal dont ils ne savent pas s’ils pourront sortir un jour. Les images de leurs tentatives de fuite sont pourtant très parlantes.

En 2015, l’Université d’Alaska Fairbanks a mis en ligne des vidéos de cours pour apprendre aux étudiants et étudiantes à coder correctement les comportements des rongeurs soumis à des tests de nage forcée. Le professeur y décrit, de manière complètement détachée (ou avec un sourire occasionnel) les tentatives des souris pour sortir du conteneur ou pour rester en vie en se laissant flotter.

Obligées de nager et suspendues par la queue

Dans la deuxième vidéo, la souris semble terrorisée dès le début, flottant et déféquant avant de commencer à bouger, ce que le professeur trouve très intéressant. Il ne relève pas que la défécation est un marqueur de stress connu depuis longtemps chez les souris – et ne le fait pas plus dans la quatrième vidéo, face à une souris qui alterne les flottements et les tentatives désespérées de sortir du bocal.

À la fin des deux dernières vidéos, on voit la main du professeur récupérer les souris dans le conteneur en les attrapant par la queue – encore une pratique reconnue comme étant génératrice de stress pour les souris comme pour les rats.

Les images ne peuvent pas montrer, et on ne peut qu’imaginer, la terreur ressentie par ces souris quand elles sont immergées dans ce bocal sans possibilité d’en sortir. Comment ne pas faire preuve d’un minimum d’empathie en regardant quatre souris avec quatre stratégies différentes, quatre réactions différentes à cette situation ? Ce sont en fait quatre individus qui veulent vraiment sortir de ce bocal sans savoir qu’ils sont entièrement soumis au bon vouloir du chercheur.

Ça se passe en France

Ces pratiques ne disparaissent pas aux frontières de la France. Vous n’aurez pas oublié notre article précédent, qui parlait de l’autorisation d’un nouveau projet de ce type cette année par le ministère de la Recherche.

Entre 2019 et 2022, on trouve de nombreuses publications d’équipes françaises ayant contrôlé les effets de molécules ou de modifications génétiques en utilisant notamment le test de nage forcée*. Trois cas retiennent particulièrement l’attention :

  • au lieu d’une seule session de six minutes, les Universités de Toulouse et de Lyon 1 ont fait subir à des souris une nage forcée de dix minutes par jour pendant cinq jours consécutifs, dans l’idée d’en faire un meilleur modèle pour tester un médicament ;
  • ailleurs, l’équipe NutriNeuro (INRAE / Université de Bordeaux) s’est associée à Activ’Inside (entreprise de la région bordelaise qui produit des ingrédients à destination des vendeurs de compléments alimentaires « naturels ») pour tester l’effet de l’un de ses ingrédients (le safran) sur les comportements dépressifs — comme quoi, santé « naturelle » ne veut pas dire absence de cruauté ;
  • dans un article vidéo publié fin 2021 et joliment intitulé « Le modèle de désespoir chronique », l’Université de Strasbourg et l’Université de Fribourg montrent des procédures réalisées ces dernières années – les deux premières minutes de la vidéo, accessibles gratuitement, permettent de voir une partie de ce que subissent les rongeurs dans ce contexte.

Aidez-nous à faire arrêter ces tests

Les rongeurs sont des animaux incroyables, ils rient, ils jouent, ils ressentent des émotions aussi complexes que des regrets et ont un intérêt pour leur propre vie. Il est inadmissible que ces tests se poursuivent aujourd’hui. Nous n’avons aucun droit de faire souffrir les animaux pour nos propres intérêts.

Pour pouvoir lutter pour l’abolition de l’expérimentation animale, nous devons prendre soin de notre santé. N’importe qui est susceptible d’avoir besoin de médicaments un jour ou l’autre. Or, tous les médicaments princeps ont impliqué des recherches sur les animaux pour leur développement et des tests sur les animaux pour leur mise sur le marché. En attendant l’interdiction de l’expérimentation animale, nous recommandons donc, lorsque cela est possible, l’achat des médicaments génériques, dont la mise sur le marché n’implique pas de tests sur les animaux – ce qui en fait au moins un choix symbolique.

Ces prochaines semaines, nous vous en apprendrons plus sur les campagnes internationales contre l’utilisation de la nage forcée et les alternatives envisageables pour aider les personnes souffrant de dépression.

Avec nous, sollicitez le ministère de la Recherche pour refuser ces tests.

Cliquez sur le texte pour tweeter : Stop aux chocs électriques et à la nage forcée pour les animaux ! Les pouvoirs publics ne devraient pas autoriser ces expériences cruelles @sup_recherche #StopNageForcée #EndAnimalTesting #ExpérimentationAnimale https://ctt.ec/_h2fq+ via @onevoiceanimal

Cliquez sur le texte pour tweeter : .@sup_recherche, la France doit s’engager, comme les laboratoires à l’étranger, à mettre fin aux tests cruels de la nage forcée sur les souris et les rats ! #StopNageForcée #EndAnimalTesting #ExpérimentationAnimale https://ctt.ec/UPW92+ via @onevoiceanimal

Cliquez sur le texte pour tweeter : Rendre des rats dépressifs à coups de chocs électriques ne donnera pas des thérapies plus efficaces. Stop à l’#ExpérimentationAnimale, @sup_recherche ! #StopNageForcée #EndAnimalTesting https://ctt.ec/iV6Un+ via @onevoiceanimal

Cliquez sur le texte pour tweeter : Au lieu de torturer des rats pour produire toujours plus de médicaments, formez les psychologues et les psychiatres aux outils du 21e siècle ! @sup_recherche #StopNageForcée #EndAnimalTesting #ExpérimentationAnimale https://ctt.ec/omBL7+ via @onevoiceanimal

Cliquez sur le texte pour tweeter : Stop aux chocs électriques et à la nage forcée ! Financez plutôt le développement des méthodes in vitro ! @sup_recherche #StopNageForcée #EndAnimalTesting #ExpérimentationAnimale https://ctt.ec/c1dLo+ via @onevoiceanimal

Signez pour en finir avec le test de nage forcée

Cet article est le second d’une série de cinq sur la nage forcée :

  1. Chocs électriques et nage forcée en France en 2022
  2. Nage forcée : les images
  3. Nage forcée : les entreprises qui avancent et l’industrie qui résiste
  4. Nage forcée : d’autres approches sont possibles
  5. Nage forcée : un combat de longue haleine

* Les publications récentes sont signées par des équipes de Neurolixis & Pierre Fabre, de l’Institut de Psychiatrie et de Neuroscience de Paris (Inserm U12266), de l’Université Paris-Saclay, d’une coalition de CHU et d’Universités soutenues par l’ANR, de l’Institut Charles Gerhardt et de l’Université de Montpellier, du Neurocentre Magendie de l’Université de Bordeaux, de l’Institut de Biologie Paris-Seine, de l’Université de Côte-d’Azur, et de bien d’autres.

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