Trafic d’animaux naturalisés : trois hommes devant le Tribunal Judiciaire de Nancy le 13 octobre dernier
Aussi longtemps que les animaux seront les victimes silencieuses de trafics, One Voice luttera pour leurs droits et leurs vies.
Il n’y pas de saison pour le trafic d’animaux. Cette pratique abominable continue de prospérer à tout bout de champ, toute l’année et partout. Restant le plus souvent à l’ombre des réseaux qui les couvrent, les trafiquants jouissent d’une insupportable impunité. Fort heureusement, leurs activités sordides et illégales sont parfois percées à jour. Un braconnier-revendeur et deux de ses acheteurs de l’est de la France ont dû répondre de leurs actes devant le tribunal correctionnel de Nancy le 13 octobre dernier. One Voice était partie civile.
Mise à jour du 18 octobre 2023 :
Le délibéré vient de nous parvenir.
Si le parquet, hélas, avait abandonné certaines poursuites à l’encontre des deux acheteurs en cours d’audience, ils ont tout de même été condamnés par le tribunal pour leurs acquisitions illégales d’animaux « naturalisés ». En guise de peine, aucun de leurs macabres trophées ne leur sera restitué.
Quant au braconnier-vendeur, le tribunal l’a condamné à 12 mois de prison dont 6 mois avec sursis assorti d’une interdiction de toute activité professionnelle ou commerciale en lien avec des animaux pour 5 ans et de l’obligation de faire publier le jugement à ses frais.
Nous saluons donc tout de même une décision à la mesure de la gravité des faits, et qui prend soin de prévenir une éventuelle récidive.
Cirque et braconnage, au cœur du recel de peaux vers des taxidermistes
Cette affaire rappelle tristement celle liée aux dresseurs du Nouveau Cirque Triomphe ainsi qu’au taxidermiste chez qui notre enquête nous a menés, et pour laquelle une affaire est à nouveau devant les tribunaux ce 18 octobre à Grenoble. Issus des cirques, d’élevages, de zoos ou de chasses au trophée, lions, tigres, girafes ou singes font notamment l’objet d’un commerce souterrain des plus lucratifs. Pour lutter contre celui-ci, nous avions attaqué avec succès l’arrêté ministériel permettant un assouplissement des autorisations de détention d’animaux sauvages.
Une fois de plus, voici un exemple parfait du fait que les animaux sauvages ne bénéficient d’aucun répit. À tout instant, ils peuvent se voir arrachés à leur milieu naturel. Quand ils ne sont pas tués sur-le-champ, ils le sont ultérieurement sans personne pour témoigner de leur calvaire. Déboussolés et terrorisés, ils se retrouvent loin des leurs, en terrain hostile, détenus dans des conditions incompatibles avec leurs besoins, et avec pour seule optique d’attendre la mort.
Ces massacres intolérables ont pour unique objectif de satisfaire les goûts esthétiques morbides de quelques-uns et d’enrichir quelques autres qui, dépourvus d’empathie, feraient commerce de n’importe quoi pourvu que cela rapporte de l’argent.
Une enquête aux mille rebondissements
L’enquête menée par l’OFB avait mis en lumière un trafic de grande ampleur. Plus de 500 scellés d’animaux “naturalisés” d’espèces aussi variées que rares ont été saisis à travers la France entière.
Les mis en cause ont été jugés vendredi dernier pour achat, importation, détention, cession non autorisée d’espèces animales non domestiques CITES et espèces protégées. Deux d’entre eux étaient acheteurs, et le troisième revendeur sur Internet et braconnier.
Bien entendu, nous étions là pour réclamer justice pour tous les animaux sacrifiés sur l’autel du profit.
Le délibéré est attendu le 18 octobre. Nous espérons que la décision sera à la hauteur de nos espérances. Il est grand temps que la peur quitte le quotidien des animaux sauvages pour gagner celui des trafiquants !