Le Programme « WelFur » de l’industrie de la fourrure : critiqué par les vétérinaires qui l’accusent de dissimuler la souffrance animale, condamné par les militants animalistes comme « manipulation cynique de l’opinion publique ».

Le Programme « WelFur » de l’industrie de la fourrure : critiqué par les vétérinaires qui l’accusent de dissimuler la souffrance animale, condamné par les militants animalistes comme « manipulation cynique de l’opinion publique ».

Le Programme « WelFur » de l’industrie de la fourrure : critiqué par les vétérinaires qui l’accusent de dissimuler la souffrance animale, condamné par les militants animalistes comme « manipulation cynique de l’opinion publique ».
21.01.2020
Le Programme « WelFur » de l’industrie de la fourrure : critiqué par les vétérinaires qui l’accusent de dissimuler la souffrance animale, condamné par les militants animalistes comme « manipulation cynique de l’opinion publique ».
Exploitation pour la Mode

Un programme de certification du bien-être animal mis au point par l’industrie de la fourrure et présenté cette semaine au Parlement européen a reçu de très vives critiques de la part de vétérinaires de renom. Un rapport accablant publié aujourd’hui par la Fur Free Alliance le condamne explicitement, voyant en lui une démarche cynique visant à jeter de la poudre aux yeux du public et vouloir ainsi dissimuler la souffrance des animaux.

BRUXELLES (21 janvier 2020) – Un programme de certification du bien-être animal mis au point par l’industrie de la fourrure et présenté cette semaine au Parlement européen a reçu de très vives critiques de la part de vétérinaires de renom. Un rapport accablant publié aujourd’hui par la Fur Free Alliance le condamne explicitement, voyant en lui une démarche cynique visant à jeter de la poudre aux yeux du public et vouloir ainsi dissimuler la souffrance des animaux.

Face à l’inquiétude du public concernant la souffrance animale dans les élevages de fourrure, « WelFur » a été lancé à l’échelle européenne par l’industrie de la fourrure. Cependant, des vétérinaires de renommée internationale affirment que ce programme — entièrement dirigé par l’industrie de la fourrure et basé sur le volontariat — ne garantit pas que les renards et les visons d’élevage enfermés dans des cages en batterie aient leurs besoins comportementaux satisfaits, ni qu’ils ne souffrent pas de problèmes de santé physique ou mentale.

Selon le groupe industriel Fur Europe, seules les peaux certifiées WelFur seront commercialisées en Europe à partir de 2020. Les experts en protection animale de la Fur Free Alliance, qui ont visité des élevages européens, affirment que WelFur est une ultime tentative de manipulation de l’opinion publique de la part d’une industrie de la fourrure aux abois impatiente de se débarrasser de sa réputation de cruauté envers les animaux.

Dissimulation du bas niveau de bien-être animal

Dans le rapport de la Fur Free Alliance « Certifié Cruel », une analyse détaillée du vétérinaire et professeur émérite Bo Algers révèle que : « Les programmes WelFur combinant diverses mesures du bien-être en notes globales occultent les évaluations individuelles et permettent donc de masquer les cas graves d’animaux dont le niveau de bien-être est bas. » Il poursuit : « Le protocole WelFur n’évalue pas le bien-être par rapport à un niveau de bien-être “absolu”, ni celui des animaux pris individuellement. »

WelFur ne tient pas non plus compte des besoins spécifiques des animaux à fourrure. Par exemple, dans la nature, le fouissage fait partie intégrante de l’activité d’un renard. Les visons étant des animaux semi-aquatiques, l’accès à l’eau pour la baignade leur est par conséquent vital afin de maintenir leur bien-être physique et mental. Néanmoins, dans le système de notation WelFur, ces besoins essentiels sont complètement ignorés.

« Les soi-disant programmes de certification du bien-être comme WelFur ne mesurent ni n’apprennent rien de significatif concernant le bien-être animal dans les fermes à fourrure en termes scientifiques et absolus. Ils évaluent simplement les différences entre exploitations agricoles dans le contexte d’un élevage en cage fondamentalement inadéquat. Tant qu’ils seront enfermés dans de petites cages vides au sol métallique, les animaux comme les renards, les visons et les chiens viverrins continueront de souffrir de nombreux problèmes, parmi lesquels le cannibalisme, l’automutilation et la stéréotypie. WelFur ne fait rien pour changer les conditions de détention de ces millions d’animaux, ni pour résoudre les problèmes de bien-être inhérents qui en résultent », a déclaré le vétérinaire et professeur Alistair MacMillan, qui a contribué au rapport après avoir étudié des photos prises dans des fermes à fourrure finlandaises en 2019.

Conflits d’intérêts alarmants

Le rapport Fur Free Alliance soulève également de sérieuses préoccupations quant aux conflits d’intérêts dans les pratiques d’audit. Malgré les déclarations de l’industrie selon lesquelles les évaluations sont effectuées par un tiers indépendant, la Finnish Fur Breeders Association détient 38 % des actions de la société Luova, qui déclare être en charge de l’audit des fermes finlandaises à fourrure, et plusieurs de ses évaluateurs ont également des liens avec l’industrie.

« Alors que ce programme est présenté au public et aux politiciens comme indépendant, c’est loin d’être le cas en Finlande. En vérité, c’est un programme dénué de toute crédibilité, non seulement parce qu’il repose sur des systèmes d’enfermement obsolètes dont on sait qu’ils nuisent gravement au bien-être des animaux, mais aussi parce qu’il est très étroitement associé à l’industrie même qu’il prétend surveiller », explique Joh Vinding, président de la Fur Free Alliance.

« En France, les images que nous avons dévoilées au printemps 2019 dans quatre des cinq fermes à visons du pays a démontré, une fois de plus, toute l’horreur: mouvements répétitifs stéréotypés symptômes de mal-être, plaies, cannibalisme, absence d’accès à l’eau pour nager, les animaux encagés vivent un enfer, pour finir gazés ou électrocutés. Et ces élevages polluants n’en sont pas moins labellisés par le programme Welfur, une honte! Nous attendons du ministre de l’agriculture et de la ministre de la transition écologique l’annonce d’une interdiction des fermes à fourrure en France au plus vite! » déclare Muriel Arnal, présidente de One Voice  (membre de la Fur Free Alliance).

« La Finlande est souvent présentée comme un pays modèle en matière de bien-être animal et de transparence. L’industrie de la fourrure, avec son programme Welfur et la manipulation de l’opinion publique qui lui est inhérente, nuit aux valeurs fondamentales associées à notre pays. L’industrie de la fourrure, cruelle et motivée par la vanité, n’a pas sa place dans un pays civilisé », renchérit Veikka Lahtinen, coordinatrice de campagne de l’association finlandaise des droits des animaux Animalia (membre de la Fur Free Alliance).

Le rapport de la Fur Free Alliance recommande vivement que les décideurs politiques de l’UE et des États membres s’abstiennent de valider WelFur ou de l’intégrer de quelque manière que ce soit aux politiques de bien-être animal. Il exhorte également l’UE à mener de toute urgence des audits afin d’enquêter sur les raisons pour lesquelles les élevages d’animaux à fourrure ne se conforment ni à la directive 58/98/CE, ni aux recommandations du Conseil de l’Europe de 1999. De nombreuses enquêtes ont démontré que les pratiques en vigueur au sein des élevages de fourrure de l’UE ne répondent pas aux besoins les plus élémentaires des animaux en matière de bien-être, ni à la législation européenne de 1998 (directive 58/98/CE) relative aux animaux détenus à des fins d’élevage.

Claire Bass, directrice exécutive de la Humane Society International/Royaume-Uni (membre de la Fur Free Alliance), déclare quant à elle : « WelFur n’est rien d’autre qu’une manipulation cynique de l’opinion publique de la part d’une industrie de la fourrure aux abois impatiente de se débarrasser de sa réputation de cruauté envers les animaux. Les animaux élevés pour leur fourrure, tels que les renards, les visons et les chiens viverrins, sont des prédateurs très actifs et de grande envergure ayant des besoins comportementaux et biologiques qui ne peuvent tout simplement pas être satisfaits dans une cage de batterie vide d’un mètre carré. Leur confinement intensif entraîne souvent de graves problèmes psychologiques et physiques dont j’ai été le témoin direct lors de mes visites dans ces élevages. Le programme WelFur a beau tenter de nous jeter de la poudre aux yeux, rien ne pourra cacher le fait que les élevages de fourrure causent aux animaux des souffrances injustifiables et qu’ils doivent donc être interdits. »

Les faits

  • On estime à plus de 100 millions le nombre d’animaux tués chaque année pour leur fourrure.
  • Outre les tourments physiques et psychologiques qu’ils endurent à cause de leur confinement dans de petites cages vides durant leur vie entière, les méthodes de mise à mort généralement utilisées dans les fermes à fourrure sont tout aussi atroces. Les visons sont tués par gazage, les renards et les chiens viverrins, par électrocution anale.
  • L’élevage d’animaux pour la fourrure a déjà été interdit et/ou est en voie d’élimination dans les États membres de l’UE suivants : Autriche, Royaume-Uni, République tchèque, Croatie, Slovénie, Pays-Bas, Luxembourg, Slovaquie et Belgique. L’Irlande et la Bulgarie envisagent également d’y mettre fin. Il  persiste cependant dans d’autres États membres, le Danemark, la Finlande et la Pologne étant les plus gros producteurs.
  • Détails sur l’interdiction de l’élevage d’animaux pour la fourrure.

Statu quo pour les chiens « de chasse » mourants en Dordogne

Statu quo pour les chiens « de chasse » mourants en Dordogne

Statu quo pour les chiens « de chasse » mourants en Dordogne
20.01.2020
Statu quo pour les chiens « de chasse » mourants en Dordogne
Animaux familiers

Pour la troisième fois en un an, nous sommes retournés surveiller les promesses d’améliorations lancées comme un mantra par la préfecture de Dordogne pour les conditions de détention des chiens mourants et malades chez le chasseur périgourdin. Mais les images que nous dévoilons ne nous inquiètent que davantage sur leur sort. Nous déposons un nouveau complément de plainte à notre envoi initial. Cela ne peut plus durer !

Mois après mois, les jours de ces chiens, chiennes et chiots, se suivent et se ressemblent. Seule la température semble changer. Ici tout est couleur de terre, partout la boue règne. Des seaux dégoûtants, des écuelles vides, des camions sans roues devenus abris rouillés pour chiens sans espoir… La DDCSPP (services vétérinaires de la préfecture de Dordogne), elle, semble trouver que tout est en ordre au pays de l’ogre qui détient ces chiens.

Un an pour ne rien changer !

En mars 2019, nous avions trouvé sur le terrain des chiens poussés à bout, malades, ainsi que des cadavres, des cas de cannibalisme. Les autorités, que nous avions immédiatement alertées nous avaient renvoyés d’un revers de main, arguant qu’ils n’avaient « aucune raison d’intervenir », car ce n’étaient « que des chiens de chasse ». Et notre plainte était restée sans suite. En septembre, quand la préfecture a découvert que nos images étaient diffusées, elle a publié un communiqué qui demandait des changements mineurs, du bout des lèvres, à la suite de leur visite du lieu en juillet. Mais quelles lunettes pouvaient-ils bien porter ? Deux mois après leur visite, ce sont les mêmes corps décharnés, les mêmes maladies de peau, les mêmes brouettes remplies de carcasses à l’entrée de la propriété que nous retrouvons, et la même absence criante d’eau pour les chiens, pourtant en pleine chaleur.

Mais aujourd’hui, quatre mois après le communiqué de la préfecture, tout devrait être en ordre, n’est-ce pas ? Ne serait-ce que ce que les autorités ont demandé ! Mais non. Et cela n’émeut que nous ! Alors qui va faire respecter la loi ?

Après le pire… Aucune amélioration !

Depuis septembre, les voisins inquiets entendent des coups de fusil et des aboiements de douleur. Sur Le Bon Coin, quelques annonces pour vendre des chiens venant de ce lieu sont publiées… Et sur place, nos enquêteurs ont découvert une fois de plus ceux qui sont traditionnellement exploités pour la chasse, hagards et comme à l’abandon.

Les femelles, vieillies prématurément, qu’elles soient bassets ou porcelaines ont les mamelles pendantes, les mamelons nécrosés, le regard vide. Et Richard M. continue de les exploiter. La DDCSPP lui a expressément demandé de réduire le nombre de ses chiens, pourtant, il continue de les faire se reproduire. Des couples de chiens sont enfermés dans des véhicules rouillés, pour forcer les reproductions. Les camionnettes, bus, et cages, transformés en maternités improvisées seront le quotidien des chiennes, isolées du groupe, pendant des mois, encore et encore, dans la saleté et le froid… Parmi la dizaine de chiots présents, certains semblent déjà blessés et tous montrent des symptômes de stress marqué, entourés de ces grands chiens adultes en souffrance.

Des jagdterriers, dont la taille s’y prête opportunément sont enfermés dans des clapiers, une torture quand on sait combien ils ont besoin de se dépenser et de courir… D’autres n’ont que des réservoirs en plastique comme abri, ou sont attachés, au piquet. À force de tenter de s’en détacher, le cercle formé par leurs pas est devenu douve autour de leur niche minable… On nous dévisage avec des yeux aux paupières pendantes sous les grosseurs remplies de pus… D’enclos en enclos, suivis par des dizaines et des dizaines de grands bleus et braques au dos rond, à la queue basse, à la peau flétrie, rougie par les parasites et au poil rare, nos enquêteurs ont filmé ces dizaines de chiens exsangues et tristes aux côtes apparentes, qui n’ont à leur disposition que de l’eau croupie ou des seaux vides, et, le cadavre d’un chien oublié dans la boue.

Des morts à l’abandon, encore…

Dès qu’il pleut le terrain se transforme en flaque boueuse géante. Ce pauvre griffon nivernais n’a pas passé l’hiver. Depuis quand son corps, chaque jour un peu plus enseveli dans cette pataugeoire infernale, est-il rigide ? Les traces dans la terre molle rendent le tableau triste à mourir. Est-ce un faible chien, qui sans amour ni soins s’est laissé partir, las d’une vie si dure ? Toujours est-il que les pattes imprimées dans le sol témoignent que ce que ses amis de toujours, ses frères et sœurs, inquiets de sa situation sont passés et repassés autour de lui pour venir constater son état…

La catégorie « chien de chasse » n’existe que dans l’esprit des autorités ! Tous les chiens sont protégés par la loi ! Ces chiens ont autant droit à notre considération et à notre amour que les autres ! Chacun d’entre eux ressent la même souffrance face à la maladie, à la faim et à la soif ! Pourquoi leur refuser sécurité, santé, et affection ? Nous réclamons que tous les chiens soient retirés en urgence de ce lieu sordide, et une interdiction d’élever et de posséder quelque animal que ce soit pour cet homme !

Mina et Kamala: bientôt la fin du tunnel?

Mina et Kamala: bientôt la fin du tunnel?

Mina et Kamala: bientôt la fin du tunnel?
18.01.2020
Mina et Kamala: bientôt la fin du tunnel?
Exploitation pour le spectacle

Nous avons multiplié les actions pour que ces deux éléphantes d’Asie, exploitées par le cirque Medrano, soient mises à la retraite. Nous entrevoyons enfin l’espoir d’obtenir leur transfert vers un sanctuaire. Mais il faut à tout prix éviter leur séparation! C’est ensemble qu’elles ont survécu jusqu’ici, elles ne pourront jamais goûter la paix l’une sans l’autre!

Mina et Kamala n’en peuvent plus… Enchaînant des milliers de kilomètres et des numéros éprouvants quand le cirque Medrano les entraîne en tournée, s’ennuyant à mourir lorsque la troupe les expose sur sa base technique à Aimargues, les deux éléphantes capturées en Asie ont besoin de retrouver le goût de vivre. Aujourd’hui plus que cinquantenaires, elles ont passé l’essentiel de leur existence sous la férule d’humains aussi cruels qu’ingrats.

« Pré-retraite »

À force de nous battre en multipliant les actions pour ces malheureuses, nous sommes parvenus à faire peu à peu fléchir les autorités. Ainsi, fin 2019, nous avons obtenu que la préfecture du Gard reconnaisse leur vieillesse et les déclare en « période de pré-retraite en vue de la retraite définitive qui devrait intervenir dans les prochains mois ». De son côté, la préfecture des Côtes-d’Armor avait aussi admis, dans l’arrêté du 21 juin de l’année dernière, que Mina et Kamala étaient désormais âgées et en avait tiré des conséquences. Le texte exige notamment une limitation de leurs déplacements, leur exclusion des tournées d’une journée et l’obligation, sauf dérogation préfectorale, qu’elles demeurent 7 jours de suite au même emplacement

Pas de demi-mesures!

Même si nous nous félicitons de ces quelques avancées, impossible de nous en contenter ! Il s’agit là de simples « mesurettes », très insatisfaisantes au regard de la détresse physique et psychique des éléphantes. Les pauvres sont pour l’heure toujours soumises au stress, à l’ennui, aux transports, lesquels engendrent d’énormes dégâts sur leurs articulations. Pour cette raison, nous avons attaqué l’arrêté permettant leur exploitation devant le tribunal administratif de Rennes le 8 janvier dernier, car c’est leur retraite en bonne et due forme que nous réclamons!

Inquiétudes

En outre, la question cruciale du lieu de leur placement se pose. Qui en décidera ? Nous craignons qu’elles subissent le même sort que Lechmee, ce à quoi nous sommes formellement opposés. Pour mémoire, l’ancienne compagne de Mina et Kamala a atterri en décembre 2018 dans un centre en Grande-Bretagne, loin de ses amies de toujours. Depuis, nous sommes pratiquement sans nouvelles d’elle ! L’exploitant avait pourtant longtemps refusé sa mise à la retraite, arguant qu’il ne fallait pas l’isoler de ses deux comparses. Notre vétérinaire consultant, le Dr. Yaduraj Khadpekar, recommandait d’ailleurs « que tout soit mis en œuvre pour que les trois éléphantes ne soient pas séparées, mais plutôt réhabilitées ensemble ». Finalement, le directeur du cirque Medrano en a décidé autrement, préférant se débarrasser de Lechmee et conserver Mina et Kamala, au mépris évident de leur bien-être.

Non au coup fatal!

Le drame a assez duré ! Mina et Kamala doivent être transférées dans un même sanctuaire. Nous mettons également tout en œuvre pour, qu’à terme, Lechmee puisse les y rejoindre. Alors que la 23e résolution de l’ONU reconnaît aux éléphants une culture propre, nécessaire à préserver (en favorisant sa transmission d’une génération à l’autre, en évitant les perturbations anthropiques et en encourageant la recherche), il est inadmissible de songer à faire souffrir jusqu’à leur dernier souffle trois individus si solidaires et sensibles. Lechmee, Mina et Kamala ont pu endurer le pire grâce à leurs liens extrêmement forts. Déchirer leur fratrie reviendrait à leur briser le cœur. Définitivement.

Aidez-nous à libérer Mina et Kamala du cirque en continuant de signer notre pétition pour atteindre les 100000 signatures!

Et réclamons qu’elles et Lechmee soient enfin réunies dans un sanctuaire adapté à leurs besoins en écrivant au ministère de la Transition écologique et solidaire, vous trouverez ici un modèle de lettre.

Chiens maltraités dans des clubs de dressage canin : la justice valide l’enquête

Chiens maltraités dans des clubs de dressage canin : la justice valide l’enquête

Chiens maltraités dans des clubs de dressage canin : la justice valide l’enquête
16.01.2020
Chiens maltraités dans des clubs de dressage canin : la justice valide l’enquête
Animaux familiers

Suite à notre enquête de 2014-2017 sur le dressage des chiens, nous avons reçu une plainte de plusieurs clubs. Se sentaient-ils visés? Oui. Et à les entendre, l’ensemble de la profession avec eux. Ils demandaient le retrait total de notre enquête et des contenus correspondants en ligne, une publication dans la presse nationale et locale, ainsi que des dommages et intérêts… Le 5 novembre 2019 a donc eu lieu l’audience au tribunal de Valence. Le verdict vient de tomber: ces responsables de clubs de dressage canin ont été déboutés de toutes leurs demandes. Ils ont même été condamnés à rembourser nos frais de défense!

En 2017 quand nous avons publié notre investigation sur le dressage Ring, les images en caméra cachée ont fait jaillir la vérité: on y voyait de pauvres chiens recevant des coups de fouet, portant à leur cou des colliers électriques ou à pointes, tandis que des ordres leur étaient hurlés dans les oreilles. La peur et la cruauté étaient les seules armes de ces dresseurs, l’agressivité sur commande la seule option pour les malinois et bergers allemands devenus des armes par destination. Quel avenir dès lors pour ces chiens devenus dangereux ? Les concours pour les meilleurs, le rôle d’outil de travail pour vigiles pour les moins bons. Avec toute la souffrance que l’on sait.

La liberté d’expression gagne !

En effet, d’une part les responsables de ces clubs de dressage prétendaient que nous avions jeté l’opprobre sur l’ensemble de la profession des éducateurs canins, en généralisant nos propos. Cela a été rejeté par la cour ! Nous avons seulement usé de notre libre expression, sans jamais nommer ni les lieux dans lesquels avaient cours les pratiques que nous dénoncions, ni les personnes. D’ailleurs, plusieurs centaines d’éducateurs canins, promouvant comme nous une méthode non-violente pour communiquer avec les chiens, ont lancé une pétition afin de se distancier de nos attaquants et soutenir notre démarche.

Ni concurrence déloyale, ni dénigrement collectif

D’autre part, la cour a également rejeté le « dénigrement collectif », car nous n’avons en rien profité, bien évidemment, d’une quelconque concurrence déloyale. C’est ce qui était avancé par nos opposants. Nous avons toujours valorisé les pratiques non-violentes, et n’avons jamais tiré de bénéfice à le faire, à part le bonheur de savoir que nous participions activement à l’amélioration de la considération des malinois et bergers allemands concernés.

«En publiant […], conformément à son objet et dans une volonté d’information et de sensibilisation du public aux pratiques et méthodes d’éducation canine pouvant s’apparenter à des actes de maltraitance animale, les résultats d’enquêtes et des témoignages faisant suite à des signalements […] sans communiquer aucune information susceptible de permettre l’identification des clubs canins ou des professionnels concernés, et en faisant la promotion de méthodes et de pratiques d’éducation canine présentées comme non-violentes et davantage respectueuses du bien-être des animaux, l’association One Voice a utilisé des moyens proportionnés au but recherché et […] n’a pas abusé de son droit de libre expression. »Extrait du jugement du 14 janvier 2020 du tribunal judiciaire de Valence

Ce jugement renforce notre détermination à défendre les victimes de violences

Cette décision du tribunal nous emplit de joie. Elle renforce notre détermination dans le combat qui est le nôtre depuis toujours de défendre ceux qui n’ont pas la parole pour se faire entendre, ainsi que notre choix d’aller chercher les preuves là où elles sont cachées, au moyen d’investigations risquées. Car elles dévoilent au grand jour des faits graves, que personne n’ose dénoncer.

Les éducateurs canins adeptes d’une méthode non-violente le savent: trop de dresseurs agissent encore aujourd’hui en faisant régner la terreur, y compris parmi les humains qui les entourent et qu’ils forment. Nous remercions donc de tout cœur ces personnes courageuses qui nous ont alertés et soutenus dans ce combat pour dénoncer les violences subies par ces chiens dans de tels clubs de la honte. Face à l’injustice et à la cruauté nous ne nous sommes pas tus, et n’avons aucune intention de commencer demain!

Alarme et larmes en Sologne

Alarme et larmes en Sologne

Alarme et larmes en Sologne
13.01.2020
Alarme et larmes en Sologne
Animaux sauvages

C’est un appel à l’aide, à la mobilisation, que nous avons reçu en provenance de la Sologne. Dans cette terre boisée, où se pratiquent les pires formes de chasse, les dérives d’une activité de « loisir » pratiquée à grande échelle par les riches propriétaires, nourrissent la détresse de simples citoyens, non-chasseurs. Témoignage…

Notre ami Solognot souhaite conserver l’anonymat, mais nous avons ressenti son fort besoin d’exprimer le malaise partagé par tant de Français que la chasse oppresse. Ici, certainement plus qu’ailleurs. À cheval sur trois départements (Cher, Loiret, Loir-et-Cher), la Sologne, c’est 500 000 hectares dont 70% classés en une des plus vastes zones Natura 2000 d’Europe. Depuis toujours, ce territoire peu urbanisé, empli de forêts et d’étangs, fait le bonheur des chasseurs, dont nombre viennent de Paris ou de l’étranger. Ici, non loin de Chambord et de ses chasses d’apparat, l’histoire a voué ces espaces naturels aux loisirs des possédants, et assis leur poids économique sur l’économie locale…

Appel à la résistance

Pour les riverains qui ne chassent pas, mais sont simplement désireux de profiter de leur environnement naturel, les bois, les pièces d’eau, ne se parcourent pas sans appréhension. Pleins de morgue, les chasseurs leur répètent : « C’est à vos risques et périls ». De fait, les bruits de tir sont constants dans chaque recoin de forêt, le climat de peur et d’insécurité est permanent. « Je connais une maîtresse d’école qui s’est trouvée confrontée à la cavalcade endiablée d’une chasse à courre lors d’une sortie scolaire en forêt. Elle ne renouvellera pas l’expérience au vu de la terreur qui a figé les enfants…».

Ici, les chasseurs sont chez eux. Le taux d’engrillagement, par rapport au reste de la France, est record: surtout constituée de forêts privées, la Sologne voit son territoire naturel de plus en plus cerné par des clôtures de toutes sortes qui le délimitent, le parcellisent. Près de 4 000 km linéaires, c’est énorme ! Pour les propriétaires, d’où qu’ils viennent, c’est tout bénéfice : défiscalisation (y compris sur la pose des clôtures), vente de droits de chasse dans des espaces clos, juteux ball-traps cynégétiques où les chasses  sont autorisées à l’année, vente de la viande du gibier abattu à Rungis, vente de bois… Pour les autres, animaux humains et non-humains, c’est l’enfer.

Un terrible gâchis, mais l’impunité…

Le pire est qu’aux animaux déjà piégés par les clôtures ou des zones de nourrissages entretenus, on ajoute des animaux importés, sans grand contrôle, afin d’alimenter des tableaux de chasse plantureux. Toute la génétique et le comportement de la faune sont malmenés, avec ses conséquences paradoxales… « On voit au bord des routes des groupes de faisans relâchés pour la chasse. Accoutumés à l’humain, ils se regroupent et se laissent tirer sans même chercher à s’enfuir. Les sangliers, manœuvrant comme ils peuvent dans des couloirs de clôtures, débouchent fréquemment sur les routes. Les accidents créés justifieront bien sûr la nécessité de leur chasse…».

À la fin des continuités écologiques, qui bouleversent les déplacements des humains comme des animaux, s’ajoute une pollution visible, à deux pas de la Loire, du Cher, de la Sauldre : plombs, cartouches non ramassées, bouteilles d’alcool, charniers d’animaux, parfois entiers, retrouvés en décomposition au bord des chemins… Tout cela dans la plus parfaite impunité : les propriétaires terriens sont proches du pouvoir, qu’il soit local ou national.

Notre témoin nous dit son dégoût, son sentiment d’impuissance. Il souhaite mobiliser davantage de gens pour tenter de freiner cette chasse à outrance qui dévaste la Sologne. Toute personne désireuse de répondre à son appel, afin de protéger les animaux et la biodiversité, pourra contacter One Voice.
Et notre pétition pour réformer radicalement la chasse est aussi un moyen d’agir. Signez!

Grand Cirque de Rome, la maltraitance en spectacle

Grand Cirque de Rome, la maltraitance en spectacle

Grand Cirque de Rome, la maltraitance en spectacle
10.01.2020
Val-d’Oise Grand Cirque de Rome, la maltraitance en spectacle
Exploitation pour le spectacle

Au Grand Cirque de Rome, on aime bien se moquer des êtres qu’on juge «plus petits que soi». Alors on fait faire des pirouettes, de la bicyclette, de la voiturette, à des primates transformés en soubrettes. Et quand le spectacle est terminé, c’est au fond de leurs cages minuscules qu’on les «jette». Nous portons plainte contre le directeur de cet établissement qui ne sait faire rimer «risette» qu’avec «maltraite»!

Au centre de la piste, un homme, droit comme un I, arbore un costume à paillettes. À ses pieds, deux macaques, affublés de tenues ridicules, lui emboîtent le pas au bout d’une laisse. Dos courbé, ils se tiennent prêts à obéir aux ordres les plus fous. Voici le maître étincelant et ses esclaves pathétiques. Voici le grand singe affichant sa supériorité sur les autres primates. Le numéro peut commencer.

Domination, humiliation, applaudissements

Le dresseur obtient tout ce qu’il veut de ses pantins vivants. D’ailleurs, ceux-ci commencent le spectacle au volant d’une voiturette motorisée pour enfants. Un simple claquement de doigts du « chef », et ils enchaînent avec d’autres astreintes. Le premier macaque, vêtu d’une robe à froufrou, doit jouer au funambule et adopter la bipédie sur une poutre. Un bref instant, il semble se rebeller. Mais il ravale vite son exaspération. Pas le choix.

Alors le pauvre s’exécute et tente de trouver son équilibre, d’abord les bras libres, ensuite en soupesant des balanciers sur lesquels flottent des drapeaux tricolores ou équipés de petits seaux… C’est au tour du second singe. Salopette rouge et parapluie assorti, il est soumis à des exercices similaires. Avant d’être contraint de rouler sur le sol en trottinette, puis de pédaler sur un tricycle… Les spectateurs jubilent, les petits clowns tristes saluent.

Pour ce soir, est-ce la fin de leurs tourments ? Il semble que non. Un peu plus tard, lors de la représentation d’un jeune circassien de dix ans, deux macaques — a priori les mêmes — déboulent encore sous le chapiteau… C’est cette fois-ci les quatre membres attachés sur des poneys que les malheureux endurent d’ultimes frayeurs : vitesse, sauts et cabrioles, claquements de fouet…

Expertise alarmante

Ces scènes surréalistes semblent tout droit sorties d’un mauvais film. Pourtant, il s’agit de la triste réalité de ces singes enrôlés de force par le Grand Cirque de Rome. Nos enquêteurs ont suivi plusieurs représentations de l’établissement en octobre dernier et récolté des vidéos, plus consternantes les unes que les autres.

Nous avons soumis les images à la Dre Siân Waters, éminente spécialiste des primates captifs et sauvages. Son rapport alarmant conclut que le bien-être de ces animaux est gravement compromis sur les plans physique et psychologique.

L’experte souligne notamment que la marche bipède n’est pas un comportement naturel chez les macaques et que les obliger à effectuer des mouvements anormaux peut exercer une pression inutile sur leurs corps, entraînant déformations, boiteries et blessures. Elle recommande d’ailleurs l’examen rapide de l’un des primates par un vétérinaire. En outre, elle dénonce le port obligatoire de vêtements qui entrave les gestes tout en causant des démangeaisons et irritations.

Quant au numéro d’équitation, il l’inquiète particulièrement :

«S’habituer à une telle restriction de mouvement est impossible et ces singes n’ont aucun contrôle sur ce qui leur arrive, ce qui nuit gravement à leur bien-être psychologique. Leur sécurité physique est aussi grandement compromise dès lors qu’un poney trébuche et tombe : liés par les bras et les jambes, ils ne manqueraient pas d’être blessés.»

Enfin, la scientifique pointe la mise en danger du public lorsque les macaques s’approchent de lui en marchant sur le mur d’enceinte.

Dépôt de plainte

À la fin du spectacle, lorsque les lumières s’éteignent, c’est dans l’ombre et derrière des grillages que l’on retrouve les petits singes prostrés. Eux, ainsi que d’autres animaux, tous séquestrés dans des cages et enclos dénués d’enrichissements, où leurs besoins physiologiques sont bafoués. En visitant les lieux, nous avons constaté de nombreuses infractions du Grand Cirque de Rome avec la loi.

Tandis que son propriétaire se pavane dans certains médias en reprochant aux défenseurs des animaux leur « fanatisme », nous portons plainte contre lui en nous appuyant sur des faits, rien que des faits.

Fonds d’Actions Solidaires, Urgence Australie

Fonds d’Actions Solidaires, Urgence Australie

Fonds d’Actions Solidaires, Urgence Australie
07.01.2020
Fonds d’Actions Solidaires, Urgence Australie
Animaux sauvages

Chère amie, cher ami,

En choisissant de défendre les animaux, nous élargissons, au-delà de l’humain, le sens de la famille. Et c’est plus particulièrement au nom de la solidarité de notre grande famille que je vous écris.
A l’aube de chaque nouvelle année, je me pose toujours la même question : allons-nous pouvoir faire face aux imprévus, aux «coups durs»?

En janvier 2005, nos vétérinaires étaient les premiers sur place en Inde et aux îles Andaman, suite au tsunami qui avait ravagé l’Asie. Puis à nouveau en 2010, nous étions présents en Haïti qui venait d’être dévasté par ce tremblement de terre d’une violence inouïe.

Pour les animaux. Parce que nous refusions de faire le choix douloureux: répondre à l’urgence ou assurer le travail des campagnes de fond, nous avions mis en place un «fonds d’actions solidaires», pour faire face avec une réactivité maximale à l’imprévu, sans amputer le budget alloué aux campagnes.

Aujourd’hui, les gigantesques feux en Australie font des millions de victimes. Ces animaux, il me faut vous en parler, même si les mots manquent face aux images épouvantables, à l’agonie des koalas, kangourous, opossum… brûlés vifs dans les incendies.

Nous assistons à leur fuite éperdue, piégés au milieu du brasier, nous entendons leurs cris. La petite patte du koala qui vient se saisir de la main de son sauveur, véritable ancrage de reconnaissance et d’amour au milieu de l’apocalypse.

Face à l’ampleur de cette tragédie, pour répondre aux appels à l’aide de nos partenaires australiens (venus en 2018 à notre invitation parler de la situation des animaux sauvages, notamment des kangourous) et parce que nous ne pouvons rester spectateurs de cette situation, il nous faut agir. Pour les animaux australiens, nous avons choisi d’aider deux structures courageuses et sérieuses: Koalas In Care et WIRES (Australian Wildlife Rescue Association).

Aussi ai-je décidé de relancer ce «fonds d’actions solidaires», pour les soutenir dans l’urgence, mais aussi pour ancrer nos capacités d’interventions d’urgence sur le long terme.

C’est avec beaucoup d’émotion et un immense espoir, que je vous sollicite pour participer à ce fonds d’urgence et de prévoyance. Par un don, vous nous permettez d’intervenir immédiatement sur les situations de crise et d’urgence absolue.

De tout mon cœur, je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire, et je l’espère sincèrement, de votre soutien à cette opération Fonds d’Actions Solidaires pour l’Australie.

Je vous en suis infiniment reconnaissante, pour les animaux.

Muriel Arnal, présidente-fondatrice de One Voice

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À propos de la campagne de «pub» du Centre Sécurité Requin

À propos de la campagne de «pub» du Centre Sécurité Requin

À propos de la campagne de «pub» du Centre Sécurité Requin
01.01.2020
À propos de la campagne de «pub» du Centre Sécurité Requin
Animaux sauvages

En réponse à la conférence de presse du 18 décembre dernier sur la politique du Centre Sécurité Requins (CSR), le collectif d’associations de défense et protection de la faune marine dont One Voice fait partie a tenu à s’exprimer.

Le Centre Sécurité Requin de la Réunion (CSR, ex-CRA) nous a gratifiés récemment (conférence de presse du 18/12/19) d’une campagne de “pub” destinée à justifier son bilan en matière de pêche aux requins. Nous avons appris à cette occasion nombre de choses intéressantes que nous aimerions partager avec le public. Chacun peut se reporter aux articles parus dans la presse les 18 et 19/12/19, ainsi qu’à la présentation de la conférence, aux synthèses mensuelles et aux rapports trimestriels des opérations de pêche publiés sur le site www.info-requin.re.

Sus aux bouledogues !

Dans les objectifs de son programme, le CSR se targue « de diminuer le nombre de requins bouledogues (principaux responsables des attaques mortelles) ».
Entre le 29 mars 2018 et le 30 novembre 2019, soit en 20 mois de pêche, le CSR a effectivement liquidé 29 requins bouledogues, mais aussi et surtout…..114 requins tigres!
Depuis le début de l’activité de pêche du CSR, la proportion de requins tigres tués est systématiquement 4 fois plus élevée que celle des requins bouledogues.
Pourtant – le CSR le reconnaît lui-même – le requin tigre est très peu impliqué dans les accidents.
Pourtant le requin tigre vit au large et se trouve attiré vers les milieux côtiers par les déchets ramenés par les cours d’eau, la pollution côtière (eaux usées), les rejets organiques (sacrifices animaux, déchets des pêcheurs et des poissonneries, rejets des industries de la pêche), les appâts immergés par le CSR, etc…, (cf. études CHARC et ECoReCo-Run sur le site info-requin).
Pourtant les études génétiques menées par l’université de la Réunion et des universités australiennes ont montré la grande vulnérabilité de ses populations dans la zone.
Pourtant il est déjà – comme le requin bouledogue – inscrit sur la liste rouge de l’UICN avec un statut « quasi menacé d’extinction » principalement du fait de sa surpêche.
En fait le requin tigre sert surtout au CSR à “faire du chiffre” pour gonfler ses statistiques de pêche…

« On respecte l’environnement » qu’ils disent….

Le CSR affirme qu’il s’agit d’« un programme respectueux de l’environnement ». Et se vante « de contribuer à préserver l’ensemble de l’écosystème avec un impact minimal sur les autres espèces de prédateurs fréquentant les zones côtières où cette pêche est déployée ». Sans rire ?!

Les requins tigres et bouledogues, en tant que prédateurs de fin de chaîne alimentaire, sont des maillons essentiels de l’équilibre des écosystèmes marins. Dire que leur élimination systématique contribue à préserver l’ensemble de l’écosystème est un mensonge éhonté.

Les requins – en particulier le requin tigre, véritable “éboueur des mers” – sont les garants de la bonne santé des populations d’animaux marins, en éliminant les cadavres et les animaux malades et/ou génétiquement faibles. Les détruire, c’est mettre en danger la ressource halieutique et la biodiversité marine.

Quant à l’impact « minimal » sur les autres espèces de prédateurs : en 20 mois, le CSR a pêché 29 requins bouledogues (7% des prises), 114 requins tigres (26%) et…..290 prises accessoires (67%) dont 56 (19%) étaient déjà mortes à l’arrivée des pêcheurs. Ce programme de pêche capture en priorité des prises accessoires. Effectivement l’impact est « minimal »…

C’est ainsi que par exemple en 20 mois :

  • Sur 11 murènes capturées, 10 sont mortes,
  • Sur 41 carangues gros-tête capturées, 10 sont mortes et 4 ont été relâchées “fatiguées”,
  • Sur 10 requins sagrins capturés, 4 sont morts et 2 relâchés “fatigués”,
  • Sur 35 requins marteaux capturés (commun ou halicorne), 13 sont morts et 6 relâchés “fatigués”. Notez que le marteau halicorne a un statut UICN « mondialement en danger », tandis que le marteau commun est classé « vulnérable ».
  • 28 grandes raies guitares ont été capturées dont 1 est morte et 1 relâchée fatiguée (espèce classée « en danger critique d’extinction » par l’UICN).

Outre le fait que des individus relâchés “fatigués” ont peu de chances de survie à court terme, du fait des conséquences de la capture (manque d’oxygénation et paralysie des muscles par l’acide lactique lorsque le poisson a épuisé ses réserves d’énergie à force de tirer sur la ligne). S’ils ne sont pas tout simplement dévorés par d’autres prédateurs…..

Comme le précise le CSR à propos du requin marteau halicorne (synthèse n° 13), « cette espèce est une des plus fragiles parmi les requins car elle se paralyse vite en cas de capture ».

Sans parler évidemment des dégâts causés par les hameçons aux organes internes, lorsqu’ils sont accrochés en profondeur donc impossibles à retirer.

A ce propos le CSR avait bien tenté, dans le cahier des charges, d’imposer aux pêcheurs des préconisations concernant les hameçons, notamment l’utilisation d’hameçons en acier oxydable afin que, si l’hameçon était impossible à retirer, il puisse se dégrader assez vite au contact de l’eau de mer. Mais cette exigence n’a jamais été respectée et a été finalement abandonnée (synthèse n° 4, rapports trimestriels d’observation n°1 à 4).

Alors il est où le « respect de l’environnement » ?!

…Et « on restaure les équilibres »

Le CSR prétend que « la pêche de prévention “à la réunionnaise” (….) contribue à restaurer les équilibres entre espèces dans les eaux côtières ».
Affirmation gratuite et sans aucun fondement scientifique. Des technocrates imbus de leurs certitudes qui jouent aux apprentis-sorciers avec la Nature en détruisant systématiquement certaines espèces marines sans s’attaquer le moins du monde aux causes du problème : la pollution organique et terrigène des eaux côtières et la surpêche qui prive les requins de leur nourriture de base, le poisson. Qui plus est, le sous-préfet de Saint-Paul prétend maintenant aller systématiquement pêcher le requin dans les zones de protection renforcée de la réserve nationale marine ! Probablement pour restaurer les équilibres entre les espèces…

Des chiffres un peu bizarres

Le CSR affirme qu’au 18 décembre 2019 (date de la conférence de presse) le ciblage des espèces (% de requins ciblés capturés) était à la Réunion de 37% tandis que le taux de relâche (et non de survie comme l’affirme le CSR) des captures accessoires était de 85%.

Au 30 novembre 2019, ces taux étaient respectivement de 33% et de 81%.

Remarquons déjà que depuis le 7 juillet 2018 (synthèse n°6), le taux de relâche des captures accessoires revendiqué par le CSR est systématiquement supérieur de 1 à 2% au taux réel. Erreur de calcul (systématique ??) ou tromperie volontaire, la question est posée.
Pour le reste, nous sommes contents de savoir que ces taux ont grimpé en flèche en 18 jours, juste avant la conférence de presse, en particulier le taux de relâche qui stagnait entre 79% et 81% depuis le 17 août 2018 (synthèse n°9)…

Une « transparence » quelque peu opaque

Pour souligner sa « transparence », le CSR affirme que « des observateurs indépendants embarquent régulièrement afin d’évaluer le respect du cahier des charges et des préconisations de pêche. Ils établissent des rapports trimestriels disponibles en ligne sur info-requin.re. Des synthèses régulières des opérations de pêche sont publiées mensuellement sur info-requin.re ».
On se reportera aux synthèses en question : le constat est édifiant. Exemple pour novembre 2019 :

  • Sur 10 jours de pêche en baie de St-Paul, 1 seul jour avec observateur embarqué ;
  • Sur 15 jours de pêche à St-Pierre, 2 jours avec observateur embarqué, etc…

Et tout est à l’avenant.

Quant aux rapports trimestriels, ils précisent que les observations embarquées ont représenté depuis le 1er juillet 2018 entre 4.7% et 7.5% de l’effort de pêche.

En fait les sorties avec observateur embarqué représentent l’exception ! Alors où se situe la fameuse transparence ?

Qui plus est, les derniers rapports et synthèses de pêche ont été publiés avec deux mois et demi de retard….le jour même de la conférence de presse. Vivement la prochaine conférence !
Et ce nonobstant les erreurs qui émaillent les différentes synthèses et qui n’ont jamais été corrigées. Exemples :

  • La synthèse n° 15 fait état, dans le total cumulé, de 2 bouledogues + 1 tigre capturés pour cette période alors qu’il y a 2 bouledogues + 4 tigres capturés ;
  • La synthèse n° 20 fait état de seulement un tigre capturé mais comptabilise néanmoins 2 requins ciblés capturés ;
  • La synthèse n° 26 fait état de 9 requins ciblés capturés alors qu’il y a 2 bouledogues + 9 tigres capturés ;
  • La synthèse n° 31 mentionne : « 1 requin tigre vivant, échappé ». Mais le compte quand même dans les requins prélevés.
  • Le rapport trimestriel d’observation n°5 fait état de la capture d’un requin chagrin (Centrophorus granulosus) relâché fatigué. Or ce dernier n’apparaît nulle part dans les synthèses du CSR. Probablement confondu avec un requin sagrin (Loxodon macrorhinus).

Comment pêcher sans attirer : la recette du CSR

Le CSR affirme que les engins de pêche ne sont pas dangereux et que « la pêche de prévention dans les zones côtières n’attire pas plus de requins dangereux à la côte ». Une affirmation qui serait étayée par « une analyse statistique rigoureuse » dont les résultats sont que « ni l’appâtage, ni les types d’appâts, ni la présence de captures sur les lignes, n’ont augmenté la présence et la durée de visite des requins dangereux détectés dans la zone d’étude ».

N’importe quel scientifique sait qu’on peut faire dire à peu près n’importe quoi aux statistiques.

Si l’appâtage n’attire pas les requins, comment se fait-il que le requin tigre, qui vit principalement au large, se retrouve pris sur les lignes à la côte dans des proportions 4 fois plus élevées qu’une espèce côtière comme le bouledogue ?!

Si les types d’appâts n’ont aucune importance, comment se fait-il que le CSR ait tenté, au départ, d’imposer aux pêcheurs des prescriptions relatives aux appâts sur les PAVAC (palangres verticales avec alerte de capture) : « Les critères usuels pour les appâts devront être respectés (longueur et poids minima des appâts respectivement de 30 cm et de 1 kg ; appâts préalablement congelés ; poissons entiers). Priorité n°1 : bonite » (rapport trimestriel d’observation RTO n°1) ?

Le non-respect systématique de ces dispositions a d’ailleurs conduit le CSR à les abandonner pour la plupart – un comble – à l’exception de l’obligation de congélation pour laquelle les observateurs indépendants précisaient à partir du 20/04/19 (RTO n°4) : « La prescription concernant la congélation préalable des appâts, mal comprise par les pêcheurs, est maintenue dans le but de limiter l’attractivité des engins à un périmètre restreint ».

Las, dans les mois suivants, cette obligation a elle aussi été abandonnée pour des appâts plus attractifs (RTO n° 5), les pêcheurs étant probablement soucieux de rentabiliser leurs sorties et le CSR désireux de tuer plus de requins bouledogues : « Pas de contrainte sur la pré-congélation des appâts, les pêcheurs pourront ainsi utiliser les appâts fraîchement pêchés par leurs soins. (…) Des appâts vivants peuvent également être utilisés (…) ».

Alors ils attirent ou ils n’attirent pas, ces engins de pêche ?

Et si l’on affirme que la présence de captures sur les lignes n’attire pas les requins, comment expliquer par exemple ce mérou croissant queue jaune et cette grande raie guitare attaqués par des requins en mai 2018 alors qu’ils étaient pris à l’hameçon (synthèse n°3) ?

Et ce commentaire du CSR lui-même en juillet 2018 (synthèse n° 7)  à propos des grandes raies guitares : « deux individus ont été retrouvés avec des blessures liées à des morsures de grands requins, illustrant le fait que cette espèce constitue une proie potentielle des grands prédateurs comme les requins bouledogues » ?

En clair, pourquoi s’encombrer d’appâts coûteux payés par le contribuable, si cela n’attire pas les espèces qu’on veut pêcher ? Autant pêcher avec des hameçons nus, non ?

Le CSR pêcherait des requins avec des appâts qui n’attirent pas les requins. Non, franchement ? Ils font comment ?

La justification de la pêche à outrance

Le “responsable scientifique” du CSR déclare dans le JIR du 19/12/19 : « Tous les requins prélevés sont disséqués et analysés par l’Université de la Réunion pour que nous puissions mieux comprendre leur comportement ».

On ne comprend rien ou pas grand-chose au comportement d’un animal vivant en le tuant et en le dépiautant. C’est de la propagande. Tout au plus saura-t-on ce qu’il a mangé d’après le contenu de son estomac…

Pour justifier la pêche, le même “responsable scientifique” affirme que les prises de requins ciblés se font plus rares – et que par conséquent ce programme est efficace à ses yeux. Bizarre.

Sur les années 2013 à 2017 inclus – soit en 60 mois – les différents programmes de pêche (Ciguatera 1 et 2 – Valo Requin – Cap Requin 1 et 2) ont capturé 113 requins bouledogues et 137 requins tigres. En comparaison, sur 20 mois d’activité, le CSR a capturé 29 bouledogues et 114 tigres. A durée égale, si le nombre de bouledogues capturés pendant la période CSR a légèrement chuté, celui des tigres par contre a littéralement explosé en étant multiplié par un facteur 2.5 !

Qui plus est, entre avril 2019 et le 18/12/19, le nombre de captures – en majorité des tigres – s’est maintenu à un niveau élevé, atteignant même un pic à 12 requins ciblés en novembre, avec un retour en force des captures de bouledogues début décembre.

Alors comment le CSR procède-t-il à ses savants calculs ?? Vite, une étude statistique !

De la même façon il affirme que le nombre d’attaques a baissé de façon significative depuis la mise en œuvre du premier programme de pêche en 2013.

Selon le site info-requin, il y aurait eu depuis le début du programme : 6 attaques en 2013 (dont 2 morts) ; 1 attaque en 2014 ; 4 attaques en 2015 (2 morts) ; 1 attaque en 2016 ; 3 attaques en 2017 (2 morts) ; 1 attaque en 2018 ; et 2 attaques en 2019 (2 morts).

A noter que le chiffre élevé de 2013 est à tempérer par trois cas où il n’y a eu ni blessure ni décès :

  • 1 chasseur sous-marin simplement chargé par un requin à cause du poisson pêché,
  • 2 surfeurs pour lesquels “l’attaque” s’est résumée à une « légère trace sur la planche ».

Alors honnêtement, au moins en nombre de morts, nous ne voyons pas où se situe la baisse « significative ». Les morts de la “crise requin” apprécieront…..

Pour le reste, il nous semble essentiel de souligner que si le nombre d’attaques a pu paraître diminuer, c’est aussi et surtout lié au fait que :

  • Depuis juillet 2013, un arrêté préfectoral interdit la baignade et les activités nautiques sur la quasi-totalité du littoral,
  • La fréquentation des spots par les surfeurs – principale communauté visée par les accidents – a considérablement chuté,
  • Ces derniers ont fini, bon gré mal gré, par modifier leur attitude en termes de pratique : ils sont devenus plus prudents, surfent moins n’importe quand, et sont souvent désormais équipés de dispositifs individuels de répulsion (cf. conclusion). De ce fait, la probabilité de rencontre entre les requins et les surfeurs a donc aussi largement chuté, ce que le CSR se garde bien de mettre en avant : la pêche avant tout !

Silence, on tue !

Au final ce tissu de contre-vérités trouve son explication dans une déclaration du “responsable scientifique” du CSR (Quotidien du 19/12/19) : « la pêche doit se pratiquer partout et tout le temps ». La pêche à outrance est devenue le nouveau crédo du CSR et de l’Etat, incapables qu’ils sont de mettre en place des solutions alternatives non létales.

Où sont passés les résultats des tests financés par le contribuable et entrepris par le CSR sur les barrières magnétiques, le sonar de détection, les équipements de protection individuels destinés aux surfeurs (tests réalisés en Nouvelle Calédonie) ? Aux oubliettes…

Tuer des requins, c’est beaucoup plus simple, ça calme une frange de l’opinion publique, et ça rapporte un maximum à certaines catégories de personnes.

Entre le début de la chasse aux requins en 2013 et le 30 novembre 2019, l’Etat a liquidé pas moins de 415 requins tigres et bouledogues dans les eaux réunionnaises. En pure perte.

Le ministère des outre-mer nous l’a bien confirmé : incapable de trouver une solution viable, l’Etat ne veut surtout pas que le public dise qu’il ne fait rien et reste les bras croisés. Et il veut encore moins être traîné en justice dans des procédures en responsabilité.

Alors il ouvre grand le parapluie, et il tue des requins, au moins là il fait quelque chose.

Le CSR bénéficie de 2 millions d’euros de budget annuel, dont 800 000 euros rien que pour la pêche aux requins. Dans le prévisionnel 2020, le seul « coordonnateur du programme de pêche » est rémunéré 5000 euros mensuels. Pendant ce temps la SNSM locale (Société Nautique de Sauvetage en Mer) – qui fonctionne uniquement avec des bénévoles – a fermé boutique le 30/11/19, faute de subventions pour s’acheter…..des gilets de sauvetage conformes à la réglementation.
Lamentable !

En guise de conclusion, nous aimerions vous soumettre cette déclaration (Quotidien du 30/12/19) de Mme Alice Lemoigne, triple championne du monde de longboard ISA, une référence réunionnaise en matière de surf, qui est revenue vivre et s’entraîner sur son île fin 2018 :

«La Réunion, ce n’est pas les Dents de la Mer ! Oui, il y a des requins. Et il faut faire très attention. Prendre ses précautions. Je m’entraîne soit avec la présence des vigies soit avec mon Shark Shield (un dispositif de répulsion électrique anti-requins, N.D.L.R.) en respectant toutes les règles de sécurité qui consistent à ne pas aller à l’eau quand les conditions ne sont pas bonnes, et j’arrive à m’entraîner sans problème. Toutefois, je précise que je n’incite pas les gens à aller surfer en disant cela. Je dis juste combien je mesure le risque et comment je prends mes responsabilités en sortant protégée. Il y a une psychose autour des activités nautiques à la Réunion. »

Une déclaration courageuse et empreinte d’honnêteté et d’un solide bon sens, les mêmes qui manquent cruellement au CSR et à l’Etat français dans cette affaire !

Collectif d’associations :

Sea Shepherd Conservation Society – Longitude 181 – One Voice – ASPAS – Sauvegarde des Requins
Requins Intégration – Tendua – VAGUES