Lanceurs d’alerte : 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs

Lanceurs d’alerte : 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs

Lanceurs d’alerte : 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs
19.01.2022
Lanceurs d’alerte : 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs
Autre campagne de l’association (ou multiples)

Mercredi 19 janvier, alors que les sénateurs s’apprêtent à discuter la proposition de loi visant à améliorer la protection des lanceurs d’alerte, 36 organisations de la société civile, regroupant associations, syndicats et lanceurs d’alerte, se sont réunies devant le Sénat pour appeler les sénateurs à clarifier et renforcer le dispositif de protection des lanceurs d’alerte en France.

Lundi, ces mêmes organisations avaient publié une tribune rappelant l’importance de protéger les lanceurs d’alerte, « en première ligne pour la défense de l’intérêt général ».

Cette action vise à interpeler les parlementaires et l’opinion publique sur les dangers que le texte soumis au vote du Sénat présentent pour les droits des lanceurs d’alerte et la liberté d’informer et d’alerter. Plusieurs amendements déposés par les sénateurs reviennent en effet sur les acquis de la loi Sapin II et violent les exigences de la directive européenne que cette proposition de loi a vocation à transposer. Alors qu’elle vient de prendre la présidence de l’Union européenne, la France risque d’en devenir la « lanterne rouge ».

Cette directive, adoptée par l’Union européenne en 2019 grâce à la mobilisation de la société civile, constitue pourtant une avancée majeure pour reconnaître et préserver le rôle de vigie que jouent les lanceurs d’alerte dans des temps où nos libertés et nos droits sont menacés partout en Europe. Qu’ils signalent aux autorités les risques de crises sanitaires comme Irène Frachon (Mediator), qu’ils révèlent les arcanes de la fraude fiscale comme Antoine Deltour (Luxleaks) ou la surveillance de masse comme Edward Snowden (NSA), les lanceurs d’alerte constituent les filets de sécurité de nos démocraties. Or, ils font trop souvent face à des représailles et des menaces auxquelles la loi Sapin II, malgré ses avancées, n’a pas su palier.

La proposition de loi adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 17 novembre dernier répond en partie à ces lacunes. Elle reprend plusieurs revendications des organisations rassemblées ce jour devant le Sénat qui, dans un communiqué daté du 22 novembre, considéraient qu’elle représentait une « avancée considérable pour les lanceurs d’alerte, dont les droits se trouvent renforcés ».

Plusieurs sénateurs proposent néanmoins de revenir sur ces dispositions, à rebours de la directive européenne et de la loi Sapin II elle-même.

Pour les organisations réunies devant le Sénat, ces amendements, s’ils étaient adoptés, constitueraient une menace colossale, susceptible de dissuader nombre de citoyens de dénoncer les abus dont ils sont témoins et de précariser encore davantage ceux qui décident néanmoins de franchir le pas. Aujourd’hui, les lanceurs d’alerte s’exposent à une véritable mise à mort sociale et professionnelle. La loi de transposition doit remédier à cette situation, et non pas l’aggraver, pour notre bien à toutes et tous.

Photo © Jean Nicholas Guillo / Greenpeace
Lanceurs d’alerte : 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs

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Pour les lapins angoras, One Voice remonte au créneau

Pour les lapins angoras, One Voice remonte au créneau

Pour les lapins angoras, One Voice remonte au créneau
17.01.2022
Pour les lapins angoras, One Voice remonte au créneau
Exploitation pour la Mode

Six ans après notre première enquête en infiltration chez les éleveurs exploitants de lapins angoras, ces derniers continuent de hurler de douleur et de terreur. Nous déposons une plainte en manquement au niveau de la Cour de justice de l’Union européenne et un recours préalable auprès du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Une enquête de terrain au long cours

En 2016, nos enquêteurs s’étaient rendus dans des exploitations où les lapins se tordaient de douleur. Les exploitants leur avaient montré comment les étirer et leur attacher les pattes sur une planche en bois pour mieux leur arracher les poils par poignées à l’aide d’un peigne. Y compris autour des yeux et sur la zone génitale, où leur peau se déchirait, les laissant ensuite sans protection face au froid, et saignant. Leurs cris d’effroi et leurs tentatives pour fuir n’en étaient que plus terribles à voir.

Les images que nous avons dévoilées par la suite, en 2018 et 2020, ont montré que rien de tout cela n’avait changé et même que l’un des éleveurs épilait les lapins en musique et en sifflotant, comme si de rien n’était. Notre pétition est toujours en ligne.

Une bataille juridique en France et au niveau européen

Les conditions de détention et d’exploitation de ces animaux sont encadrées par la réglementation européenne et nationale sur les animaux d’élevage ou de rente. C’est dans ce contexte qu’après notre première enquête, nous avons demandé au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation d’interdire l’activité de récolte de poils de lapin par « dépilation » (terme officiel), ainsi que la vente et l’achat de produits contenant du poil de lapin recueilli selon ce procédé. Face à son refus implicite, nous avions saisi le Conseil d’État.
À cette occasion, nous avons produit un premier rapport du Pr Broom dénonçant cette pratique et les méthodes d’élevage associées et remettant en cause la fiabilité et l’efficacité du Lagodendron, une plante dont les vertus sont censées aider les poils des lapins à tomber plus facilement.
En juin 2019, le Conseil d’État a rejeté nos demandes au motif notamment que la mue des lapins tous les trimestres serait naturelle et que la méthode utilisée serait sans douleur (peignage et usage du Lagodendron). Il s’est également retranché derrière un Guide des bonnes pratiques, mis au point par l’industrie elle-même ! Mais qui mieux que les bourreaux pour dire qu’il n’y a pas de souffrance ? Pour l’objectivité, on repassera.

Par suite de cette décision, nous avons déposé plainte contre l’État français auprès de la Commission européenne
le 11 juin 2020. Cette plainte se basait sur le fait
que « Les États membres prennent les dispositions pour que les propriétaires ou détenteurs prennent toutes les mesures appropriées en vue de garantir le bien-être de leurs animaux et afin d’assurer que lesdits animaux ne subissent aucune douleur, souffrance ou dommage inutile », et que « les méthodes d’élevage naturelles ou artificielles qui causent ou sont susceptibles de causer des souffrances ou des dommages aux animaux concernés ne doivent pas être pratiquées. Cette disposition n’empêche pas le recours à certaines méthodes susceptibles de causer des souffrances ou des blessures minimales ou momentanées, ou de nécessiter une intervention non susceptible de causer un dommage durable, lorsque ces méthodes sont autorisées par les dispositions nationales. »

Mais en novembre 2020, la Commission a clôturé le dossier. Pour elle, nous n’apportions pas suffisamment d’éléments prouvant l’existence d’une pratique générale, d’un problème de conformité de la législation nationale avec le droit de l’Union ou d’un manquement systématique des autorités françaises au droit de l’Union.

Cependant, elle rappelait en préalable que cette question relevait bien de sa compétence…

Deux procédures relancées à la lumière de nouveaux éléments

Nous avons donc consulté le Pr Broom à nouveau, qui s’est penché cette fois sur le Guide des bonnes pratiques de l’Institut technique de l’aviculture (ITAVI). Et le 2 avril 2021, nous avons reçu ses conclusions.

Les preuves figurant dans le Guide ITAVI, les photos, les vidéos et la littérature scientifique attestent de l’existence de plusieurs problèmes majeurs quant au bien-être des lapins angoras dans tous les élevages procédant au peignage et à l’arrachage des poils. Professeur Donald Maurice Broom

Il recommande notamment que les lapins angoras, qui nécessitent plus de soins que les autres lapins d’élevage, ne soient pas soulevés par les poils ou par les oreilles, ni attachés par les pattes, qu’ils soient mis sous sédation si nécessaire avant et pendant la récolte des poils, qui devrait d’ailleurs se faire en coupant ces derniers, et non en tirant dessus… Le stress thermique devrait, lui aussi, être réduit au minimum.

Parallèlement, le Code rural et de la pêche maritime s’est enrichi le 18 décembre 2020 d’une nouvelle interdiction : « Il est interdit à toute personne qui, à quelque fin que ce soit, élève, garde ou détient des animaux domestiques ou des animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité […] de mettre en œuvre des techniques d’élevage susceptibles d’occasionner des souffrances inutiles aux animaux compte tenu de la sensibilité de l’espèce concernée et du stade physiologique des animaux.
Afin d’assurer des conditions de détention des animaux d’élevage répondant aux impératifs biologiques de leur espèce, le ministre chargé de l’agriculture peut imposer aux éleveurs professionnels le suivi de formations à la mise en œuvre de pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal ».

Les textes ayant évolué, et forts de la nouvelle évaluation du Pr Broom, nous saisissons à nouveau le ministre de l’Agriculture d’un recours préalable sur cette question des techniques d’élevage susceptibles d’occasionner des souffrances inutiles aux animaux compte tenu de la sensibilité de l’espèce concernée. En parallèle, nous déposons une nouvelle plainte devant la Commission européenne, sur la base de ce rapport d’expertise. Nous organisons un week-end de sensibilisation à la souffrance des lapins angoras dans toute la France les 22 et 23 janvier 2022 (consulter le lien vers notre communiqué pour plus d’informations). 

Qui est le Professeur Broom?

Le Professeur Broom est
titulaire d’une maîtrise de Lettres, d’un doctorat universitaire et d’un doctorat en sciences de l’Université de Cambridge.

Il a travaillé en tant que maître de conférences puis en tant que professeur associé au département de zoologie pure et appliquée à l’Université de Reading de 1967 à 1986, puis en tant que professeur de bien-être animal au département de médecine vétérinaire de l’Université de Cambridge de 1986 à 2009. Il a mené des recherches en biologie et en médecine vétérinaire depuis 1964, et en menait toujours en 2018. Ces recherches concernent le comportement animal, la physiologie du stress, le bien-être animal, la gestion des animaux, la transmission des maladies, ainsi que les interactions entre l’humain et les autres espèces. Il a étudié en particulier les effets de l’hébergement, des procédures de gestion, du transport, de la manipulation et de l’abattage sur le bien-être animal. Il a publié 360 articles scientifiques référencés et onze ouvrages, notamment Stress and Animal Welfare (en collaboration avec K. G. Johnson), Sentience and Animal Welfare et Domestic Animal Behaviour and Welfare (en collaboration avec A. F. Fraser).

Dans le cadre de ses travaux consultatifs auprès des gouvernements, concernant le bien-être animal, il a exercé les responsabilités suivantes :

  • Président du comité scientifique vétérinaire de l’UE, section « Bien-être animal », 1990-1997.
  • Vice-président du comité scientifique de la santé et du bien-être des animaux de l’UE, 1997-2003.
  • Vice-président et membre du Groupe scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments sur la santé et le bien-être des animaux, 2003-2012.
  • À la demande du département politique du Parlement européen pour les droits des citoyens et les affaires internationales, il a produit une étude de soixante-quinze pages sur le bien-être animal dans l’Union européenne, qui a été publiée en janvier 2017.
  • Président du Groupe de travail sur le bien-être animal au cours des transports de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), 2003-2007.
  • Conseiller scientifique auprès du comité permanent de la Convention sur la protection des animaux dans les élevages, 1987-2000.
  • Membre du Conseil pour le bien-être des animaux d’élevage (ministère britannique de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation), 1991-1999.
    Membre du Comité des procédures animales (Home Office, Royaume-Uni), 1998-2006.
  • Il a personnellement témoigné sur des sujets relatifs au bien-être animal au Parlement européen, à l’Organisation mondiale du commerce et auprès de tribunaux dans plusieurs pays à titre de témoin expert.
  • Il mène des recherches scientifiques sur le comportement, la physiologie, la production et la protection des animaux depuis 1964. Il a été membre du panel et du Groupe de travail de l’EFSA qui ont produit un rapport sur le bien-être des lapins (EFSA, 2005), et de groupes de travail qui ont produit des rapports sur la manipulation, le transport et l’abattage d’animaux d’élevage, lapins compris. Il justifie donc de connaissances spécialisées dans le domaine de la gestion et du bien-être des lapins dans les élevages, ainsi que durant le transport et l’abattage.

Hurlements des lapins angoras : One Voice lance l’alerte dans 16 villes de France les 22 et 23 janvier 2022

Hurlements des lapins angoras : One Voice lance l’alerte dans 16 villes de France les 22 et 23 janvier 2022

Hurlements des lapins angoras : One Voice lance l’alerte dans 16 villes de France les 22 et 23 janvier 2022
17.01.2022
Hurlements des lapins angoras : One Voice lance l’alerte dans 16 villes de France les 22 et 23 janvier 2022
Exploitation pour la Mode

One Voice organise une action coordonnée nationale de ses militants dans seize villes de France le dernier week-end du mois de janvier, pour alerter sur le sort des lapins angoras, dont les poils sont arrachés plusieurs fois par an pour la vanité et le confort de certains humains. Ils hurlent à la mort pendant le processus d’épilation, des lambeaux de peau leur sont souvent arrachés avec les poils, ce que nos enquêtes ont documenté à plusieurs années d’intervalle depuis six ans (en 2016, en 2018 et en 2020). Après des déconvenues face à la justice sur ce dossier par le passé, l’association relance, avec de nouveaux éléments, deux procédures : une plainte en manquement devant la Commission européenne et un recours préalable auprès du ministre de l’Agriculture.

One Voice organise une action coordonnée nationale de ses militants dans seize villes de France le dernier week-end du mois de janvier, pour alerter sur le sort des lapins angoras, dont les poils sont arrachés plusieurs fois par an pour la vanité et le confort de certains humains. Ils hurlent à la mort pendant le processus d’épilation, des lambeaux de peau leur sont souvent arrachés avec les poils, ce que nos enquêtes ont documenté à plusieurs années d’intervalle depuis six ans (en 2016, en 2018
et en 2020). Après des déconvenues face à la justice sur ce dossier par le passé, l’association relance, avec de nouveaux éléments, deux procédures : une plainte en manquement devant la Commission européenne et un recours préalable auprès du ministre de l’Agriculture.

Dans seize départements répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain, nos militants montreront ce que vivent les lapins aux poils soyeux lors de happenings visuels qui interpelleront le public sur ce problème. Nous avons prévu, selon les lieux, différentes animations : il y aura par exemple des lapins en peluche grandeur nature sur les stands de sensibilisation (avec pétition et documentation à disposition) et la diffusion sonore des cris des lapins. Les marques vendant des vêtements et accessoires contenant de la laine angora seront nommées et appelées à cesser ce commerce, surtout pour les groupes de militants installés devant les grandes enseignes (la plupart)… À Nice, un « lapin de taille humaine » sera même installé sur une table et épilé en direct.

D’autres matières chaudes et douces existent déjà ou ont fait leur apparition, qui ne reposent pas sur la souffrance animale. Nous prônons une mode sans cruauté. Nous vous attendons nombreux pour relayer cette campagne. Pour en savoir plus sur l’épilation à vif des lapins angoras et/ou nos actions en justice, nous vous invitons à consulter notre actualité sur le sujet. Notre pétition est toujours en ligne : continuez de la signer et d’en parler !

Nos événements sont susceptibles d’être modifiés jusqu’au dernier moment, pour des raisons d’autorisations ou de temps. Veillez à bien consulter le lien de l’événement avant de venir sur place. Nous les mettons à jour en direct.

Ville Événement Facebook Lieu précis Horaires
Annecy (74) https://www.facebook.com/events/3107283829549391/ 25, Avenue du Parmelan 11h30 à 13h le 22 janvier
Biarritz (64) https://www.facebook.com/events/1055432955028383 Place Georges Clemenceau 14h30 à 16h le 23 janvier
Bordeaux (33) https://www.facebook.com/events/606324877315389 Place de la Comédie 14h à 16h30 le 23 janvier
Capdenac-le-Haut (46) https://www.facebook.com/events/2060129347479451/ Biocoop de Capdenac 10h à 17h le 22 janvier
Gap (05) https://www.facebook.com/events/2953643744899115/ Place Jean Marcellin 10h30 à 13h le 22 janvier
La Rochelle (17) https://www.facebook.com/events/628473521689269 14, Rue du Palais 15h à 17h  le 22 janvier
Lille (59) https://www.facebook.com/events/3075306819413921 Rue des Tanneurs 14h30 à 16h le 22 janvier
Lyon (69) https://www.facebook.com/events/414211843822762 Rue de la République 15h à 16h30 le 22 janvier
Metz (57) https://www.facebook.com/events/664307491258740 Parvis des Droits de l’Homme 14h30 à 16h le 22 janvier
Nantes (44) https://www.facebook.com/events/702050517447966 Rue de ma Marne 14h30 à 16h le 22 janvier
Nice (06) https://www.facebook.com/events/469795307980550/ Place Masséna 14h30 à 16h le 22 janvier
Paris (75) https://www.facebook.com/events/974694900133264/ Rue de Sèvres 11h30 à 13h le 22 janvier
Rouen (76) https://www.facebook.com/events/189681266655813 Place de la Cathédrale 14h30 à 16h le 22 janvier
Strasbourg (67) https://www.facebook.com/events/928847177817833 34, rue du 22 Novembre 14h30 à 16h le 23 janvier
Troyes (10) https://www.facebook.com/events/426304732551740 71, rue Émile Zola 15h à 17h30 le 22 janvier

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Euthanasie de Femke : lettre ouverte au Parc Astérix

Euthanasie de Femke : lettre ouverte au Parc Astérix

Euthanasie de Femke : lettre ouverte au Parc Astérix
14.01.2022
Ile-de-France
Euthanasie de Femke : lettre ouverte au Parc Astérix
Exploitation pour le spectacle

Une année s’est écoulée depuis l’euthanasie de Femke, détenue au delphinarium du parc Astérix depuis 2008. Pourtant, nos questions concernant les circonstances de sa mort restent à ce jour sans réponse. Nous écrivons à la direction du parc, afin de connaître les circonstances exactes de sa mort. La transparence devrait primer dans cette affaire !

Madame Delphine Pons
Directrice générale du Parc Astérix
60128 Plailly

Madame la Directrice,

Une année s’est écoulée depuis l’euthanasie de Femke, détenue au parc Astérix depuis 2008. Pourtant, nos questions concernant les circonstances de sa mort restent à ce jour sans réponse.

En effet, notre association a sollicité la production du rapport d’autopsie de Femke auprès des autorités administratives, en vain.

L’espèce des grands dauphins (Tursiops truncatus), à laquelle appartient Femke, est une espèce protégée en France et dans le monde au titre de l’article L. 411-1 du Code de l’environnement, de l’annexe B de la Convention de Washington et de l’annexe 2 du Règlement (CE) n° 338/97.

Les capacités cognitives et sociales des grands dauphins font aujourd’hui l’unanimité au sein des communautés scientifiques et sont consacrées par l’ONU qui a reconnu la nécessité de protéger la culture de cette espèce. En tant qu’individu captif, Femke était donc la représentante de son espèce et des individus sauvages qui la composent.

Ainsi, au-delà du fait d’être la propriété légale du parc Astérix, Femke appartenait au patrimoine faunique international qui ne peut faire l’objet d’une appropriation au profit d’intérêts privés. Ce qui explique l’émotion que suscite chaque décès et naissance survenant au sein des parcs zoologiques. C’est aussi la raison pour laquelle les données concernant les circonstances de sa mort doivent être connues du grand public. Il ne s’agit pas des seuls visiteurs du parc qui ont partagé des moments avec elle et ses comparses, mais également de tous les citoyens qui sont détenteurs, chacun à leur niveau, d’une petite partie de ce patrimoine commun.

C’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir faire preuve de transparence sur cette question et de nous communiquer le rapport d’autopsie complet de Femke.

Nous vous remercions de l’attention portée à ce courrier et vous prions de croire, Madame la Directrice, à l’assurance de notre considération.

Muriel Arnal
Présidente Fondatrice de One Voice

Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique

Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique

Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique
31.12.2021
Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique
Chasse

En septembre 2020, notre référé-suspension et celui de la Ligue pour la protection des oiseaux avaient convaincu les juges de la plus haute juridiction administrative d’arrêter le massacre autorisé des tourterelles des bois. Mais il restait à faire annuler définitivement l’arrêté du 27 août 2020. C’est désormais chose faite : la décision est tombée hier, après plus d’un an de suspense.

La suspension de l’arrêté pour la saison 2020-2021 avait acté que la chasse portait une grave atteinte aux tourterelles des bois, et sentant certainement l’annulation venir, le ministère avait décidé de ne pas reprendre d’arrêté jusqu’à fin juillet 2022 au moins.

Lors de la séance du 20 décembre dernier, les chasseurs, qui s’opposaient à nous en soutenant l’arrêté ministériel, se sont retrouvés abandonnés en rase campagne ! On s’explique : pour que leur intervention soit prise en compte, il fallait qu’ils s’associent soit au défenseur (le ministère), soit aux requérants (nous, les défenseurs des animaux). Or le ministère n’a pas présenté de mémoire ! Autrement dit, la ministre a déclaré forfait, et ses alliés, les chasseurs, sont restés, passez-nous l’expression, le bec dans l’eau. Tout cela au bénéfice des tourterelles des bois, épargnées cette année.

Des règles claires

«Une intervention ne peut être admise que si son auteur s’associe soit aux conclusions du requérant, soit à celles du défendeur. La ministre de la Transition écologique, à laquelle les requêtes de la Ligue pour la protection des oiseaux et de l’association One Voice ont été communiquées, n’ayant pas produit de mémoires tendant à leur rejet, les interventions de la Fédération nationale des chasseurs ne sont, dès lors, pas recevables.»Extrait de la décision du 30 décembre 2021 du Conseil d’État

Les oiseaux, des animaux sur lesquels s’acharne le gouvernement

Des milliers de tourterelles avaient déjà péri quand la décision de suspendre l’arrêté a été prononcée, cela dans un contexte de sixième extinction de masse des animaux sur la planète, les oiseaux étant parmi les premiers concernés. Les tourterelles des bois sont d’ailleurs censées bénéficier d’une protection en France et en Europe par la directive Oiseaux que la France a, à de nombreuses reprises ces dernières années, joyeusement piétinée (chasse à la glu, chasses traditionnelles, et donc, encore une fois, avec la chasse aux tourterelles des bois).

Une annulation pour excès de pouvoir

Dans sa décision du 30 décembre, le Conseil d’État mentionne notamment :

«Il résulte de tout ce qui précède, et alors que le ministre chargé de la chasse n’a produit aucun mémoire en défense, que la LPO et l’association One Voice sont fondées à soutenir qu’en autorisant la chasse de la tourterelle des bois pour la saison 2020-2021, l’arrêté du 27 août 2020 qu’elles attaquent méconnaît les objectifs de la directive du 30 novembre 2009 ainsi que les dispositions précédemment citées du Code de l’environnement et à demander, pour ce motif et sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens des requêtes, son annulation pour excès de pouvoir.»

Des conclusions sans appel

«Les interventions de la Fédération nationale des chasseurs ne sont pas admises. L’arrêté de la ministre de la Transition écologique du 27 août 2020 est annulé. »

Si le gouvernement tentait une fois encore de déposer un arrêté de chasse des tourterelles des bois, nous l’attaquerions à nouveau. Mais le fait que le ministère n’ait pas déposé de mémoire donne de l’espoir pour l’avenir. Quel dommage qu’on doive à chaque fois le traîner en justice pour pouvoir en arriver là…

Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !

Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !

Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !
29.12.2021
France
Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !
Exploitation pour le spectacle

Les animaux dans les rodéos ne sont pas des « artistes », mais des pantins terrifiés voués à la souffrance avant l’abattoir.

Animaux violentés, malmenés, montés de force : voilà ce qu’est, en réalité, le rodéo. Contrairement à ce que soutiennent des journalistes de la chaîne l’Équipe, qui diffuse cette semaine un programme de rodéo, les animaux ne sont pas des artistes, ils ne choisissent pas cette vie. Ils sont terrifiés, et c’est certainement ce qui fait recette et rend le rodéo si amusant pour ceux qui le regardent. Une fois la mascarade de démonstration de toute-puissance humaine terminée, bovins et chevaux finiront à l’abattoir.

En France, il y a déjà assez d’activités engendrant exploitation et souffrance pour les animaux. Ce n’est vraiment pas la peine d’en importer de nouvelles !

Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice :

«Seul un niveau de stress intense peut faire réagir les taureaux de cette façon. Les scientifiques ont apporté la preuve que, oui, les animaux ressentent la douleur et la peur. Les rodéos en sont la parfaite illustration. Ce divertissement tiré de la souffrance animale doit disparaître de nos sociétés. Les humains miteux qui le pratiquent sont-ils encore à ce point dépendants des animaux pour démontrer leur virilité factice en les maltraitant dans ces spectacles débiles et malsains ?»

La souffrance vendue comme de l’agressivité

Les veaux, taureaux et chevaux contraints de participer à tous ces « sports » n’ont rien demandé à personne. Ils ne sont pas agressifs par nature. Ils sont rudoyés, frappés, brûlés, drogués… pour donner l’impression du courage côté humain, que ce soit pour la monte du cheval sauvage (bronc riding), celle du taureau (bull riding), la capture du veau au lasso (calf roping), ou encore le coucher du taureau (steer wrestling), qui constituent, avec la course à cheval autour de tonneaux (barrel racing), les épreuves de rodéo. Le but n’est pas caché, il consiste à être le « meilleur » cowboy, donc il s’agit bien de mater les animaux, de les dresser, de les marquer au fer rouge, de les rendre dociles…

Drogués

Les seules objections à l’inoculation de stéroïdes ou d’anti-inflammatoires aux taureaux (pour les rendre agressifs ou insensibles à la douleur) ne sont même pas une question de fair-play (tout le monde le fait, aux dires des premiers concernés), mais uniquement une question sanitaire : il ne faudrait pas qu’il reste de produit détectable lors de la compétition… pour la consommation humaine ! Pire, il n’y a pas de réglementation concernant les mauvais traitements pendant les entraînements, et ils sont minimaux durant les compétitions.

Violentés

Pour qu’ils entrent plus vite sur la piste ou qu’ils se cabrent, il est autorisé de brûler les chevaux ou de leur envoyer une décharge électrique, de les frapper… Tout est mis en scène pour donner l’impression à la foule de spectateurs que les taureaux sont « enragés », alors que souvent, ils se débattent, en réalité, de douleur, après avoir été malmenés en coulisses.

Blessés, direction finale : l’abattoir

Quand ils arrivent à l’abattoir, les vétérinaires constatent les dégâts. Les veaux ont eu le cou cassé et ont été violemment jetés au sol, certains ont des côtes cassées, des hémorragies internes, y compris chez les taureaux, d’ailleurs. Ils ont des ruptures d’anévrisme, des crises cardiaques, le dos brisé… Des affections mortelles. Ceux qui survivent doivent recommencer la fois suivante, et cela, jusqu’à leur dernier voyage à l’abattoir.

Une rengaine rance

Les promoteurs des rodéos, éleveurs ou producteurs d’événements, sponsors ou chaînes de télévision, utilisent les mêmes arguments viciés que les aficionados pour la corrida : les animaux sont des artistes, ils sont bien traités le reste du temps, ils ont vécu une bonne vie, les quelques minutes où ils sont en scène font d’eux les stars… Sauf que les humains qui se prêtent à ce spectacle mortifère ont le choix de prendre ce risque, les animaux jamais, et ils sont perdants à coup sûr. À en croire les enquêtes des défenseurs des animaux partout dans le monde (sur les corridas, novilladas ou rodéos), on nous vend surtout un refrain seriné ad nauseam et qui sent le mensonge à plein nez. Ce business est très lucratif, ce « spectacle » n’est qu’une étape sur le chemin de la chaîne de découpe, qui ne fait qu’enrichir au passage le propriétaire des animaux.

Nous vous proposons d’interpeller @lachainelequipe sur Twitter en lui partageant cet article, pour que le replay du programme ne soit plus accessible et que la chaîne s’engage à ne plus diffuser ces spectacles délétères à l’avenir. Vous pouvez également écrire un commentaire (poli mais engagé) sous cet article du journal l’Équipe.

Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages

Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages

Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages
20.12.2021
Bourgogne
Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages
Animaux sauvages

De l’automne au printemps, chaque année pendant la saison d’ouverture de la chasse, les animaux considérés comme du gibier apparaissent au menu des restaurants. Les étals se remplissent alors de terrines de sanglier ou de filets de cerf pour les fêtes de fin d’année. Donc en France, on élève des animaux sauvages. Puis on les relâche pour la chasse… ou bien on les envoie à l’abattoir. La législation, elle, soit s’en désintéresse, soit prévoit des dérogations pour autoriser l’inacceptable. Nous révélons aujourd’hui des images jamais vues: la vie et les derniers instants des jeunes cerfs d’un élevage, tout ce qu’il y a de plus officiel.

Comme tout le monde en France le sait, les cerfs sont des animaux sauvages qui vivent librement (mais pas sereinement) dans les forêts du pays. Les chasseurs prennent un malin plaisir à les tuer en prétendant que leur « gestion » leur impute. Ce que l’on connaît moins, ce sont les élevages d’animaux sauvages. D’aucuns vendent « leurs » animaux à des sociétés de chasse, qui les relâchent et redorent leur image aux yeux des naïfs, en donnant l’impression de gérer la faune et la nature. C’est le cas des élevages de faisans et de perdrix par exemple, dont nous avons exposé le calvaire. D’autres sont souvent aussi propriétaires de parcs fermés, comme nous l’avons montré dans notre enquête sur les chasses en enclos, et monnayent à prix d’or cette barbarie organisée. Mais ces élevages peuvent aussi vendre leurs animaux à l’industrie agroalimentaire pour finir sur les tables des fêtes de fin d’année de nos concitoyens.

Combien existe-t-il d’élevages de ce type dans notre pays? Voici, avec des images jamais vues, le sort terrible de ces animaux que rien quasiment ne protège.

Les élevages d’animaux sauvages: un scandale de plus dans le monde de la chasse et de l’agroalimentaire français

Les animaux sauvages, libres comme captifs, ont peu ou pas de droits en France ! Puisque les maltraitances subies par les animaux sauvages libres ne sont pas délictuelles (ce renard mutilé en est un exemple parlant), ils peuvent donc tout subir, puisque tout est exception, tout est dérogation. Mais si ce sont les mêmes animaux, leur nature, elle, ne change pas. Notre enquête révèle l’abandon législatif abyssal auquel sont livrés les animaux considérés comme du gibier, y compris, donc, ceux qui naissent dans un élevage et ne sont pas destinés à la chasse.

Les images que nous publions sont un témoignage de l’abandon par les politiques des animaux sauvages dans notre pays. Voici la réalité des animaux sauvages. Libres, ils sont traqués sans fin. Captifs, ils sont massacrés sans exception. Il est urgent de faire fermer les élevages d’animaux sauvages en France. » Muriel Arnal Présidente fondatrice de One Voice

À l’élevage Apicerf, des cerfs tout sauf  « happy »…

Chez Apicerf, rien ne se perd. Sur le marché, l’éleveur vend aussi les bois des daguets, qui sont de jeunes cerfs abattus à dix-huit mois à peine. Et que l’exploitation soit intensive ou non, mourir à un an et demi, en n’ayant jamais été libre, personne ne peut dire que c’est une vie digne d’être vécue!

… avec la mort comme unique porte de sortie

Ils sont envoyés à l’abattoir du Grand Autunois Morvan en pleine nuit, et mis à mort non pas sur la chaîne, mais directement dans le camion. Une fois celui-ci garé à l’entrée de l’abattoir, serrés les uns contre les autres, ils tentent de s’éloigner du bouvier qui fait son entrée dans l’espace où ils sont confinés. Armé d’un pistolet d’abattage, qu’il recharge entre chaque animal, il profère des remarques tant humiliantes qu’absurdes vis-à-vis de ses victimes, qui s’effondrent les unes sur les autres. Le dernier tentera vainement d’effectuer un demi-tour, mais ses sabots butant sur les corps, et pris au piège, il finira comme ses congénères. « Celui-là, il me regarde mal », « Yes! »… À chaque coup asséné, la chute. Visible et audible à l’extérieur du camion qui répercute ce qui se joue à l’intérieur.

Comme tout étourdissement, le procédé est approximatif et plusieurs cerfs reprennent conscience en pleine agonie, étouffés ou écrasés sous les corps. Le personnel de l’abattoir va alors les laisser entassés à l’arrière du camion, un temps interminable pour les mourants, avant d’en traîner certains au sol, maculant de sang leur itinéraire, et de suspendre les autres à des crochets qui les emmèneront à l’intérieur…

Nous demandons que cet abattoir soit fermé d’urgence et, à défaut, l’arrêt de l’abattage des cervidés qui s’y effectue car cet établissement n’est clairement pas adapté! Nous déposons plainte pour actes de cruauté et mauvais traitements commis par un exploitant notamment, en plus des autres infractions sanitaires. Signez notre pétition pour fermer les élevages d’animaux sauvages!

Signer la pétition

Nous avons aussi besoin de vous pour poursuivre nos investigations et lever le voile sur l’étendue de cette souffrance. De nombreuses autres exploitations du même genre sévissent. Il faut enquêter. Soutenez notre action pour que les animaux sauvages soient enfin protégés dans notre pays.

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