Le 15 avril dernier, le tribunal administratif d’Orléans a étudié trois affaires concernant les animaux détenus par les Poliakov.
- Nous avions demandé le retrait du certificat de capacité des dresseurs, le retrait de l’autorisation d’ouverture de leur établissement, ainsi que le retrait des animaux restant sur place : Mina la guenon magot, les perroquets rares, les chevaux et les ânes.
- Dans la seconde affaire qui nous opposait à la préfecture du Loir-et-Cher, nous demandions des dommages et intérêts pour le préjudice, concernant le fait que les animaux n’aient pas été secourus par la préfecture qui en a la responsabilité, avant notre enquête sur place et notre alerte. Ces deux requêtes ont été rejetées... en attendant le 12 mai prochain.
- Enfin, nous intervenions volontairement en tant que partie civile dans l’affaire qui opposait les Poliakov à la préfecture, car nous voulions insister sur le fait que les Poliakov-Bruneau ne devaient pas pouvoir un jour récupérer Bony et Glasha, chose qu’ils demandaient. Dans cette affaire, la demande des Poliakov a été rejetée, nous avons donc ici obtenu gain de cause.
Les points sur les i de notre avocate
Aux remarques acerbes formulées par les deux autres parties sur les vidéos produites au dossier, qualifiées d’« illégales » (même si la préfecture a reconnu le « travail de lanceur d’alerte de l’association »), notre avocate a répondu en insistant sur le fait que précisément, One Voice était contrainte d’en passer par là pour montrer la réalité des conditions de détention et de santé des animaux détenus chez les Poliakov. Pourtant, n’est-ce pas le rôle de la préfecture de les protéger et d’agir en amont ?
Notre avocate a souligné les incohérences entre tous les documents, rapports, inspections et commissions vétérinaires ordonnés par la préfecture depuis au moins les treize dernières années : les uns alertant sur les problèmes, défaillances et irrégularités, d’autres semblant dire que tout allait bien. Tragique exemple de cette situation ubuesque : à nos images de Micha les pattes infestées d’asticots et victime de graves difficultés à respirer, répondait la vidéo d’AVES le montrant, quelques jours plus tard, à 400 kilomètres des geôles. Un vétérinaire avait, entre les deux, autorisé les Poliakov à le mettre dans le camion et à le faire se tenir en équilibre sur un ballon ! Pour lui, Micha était en parfaite santé.
La préfecture a avancé au tribunal qu’une saisie judiciaire était en place concernant Mina et quatre oiseaux… Nous avons dû rectifier cette erreur. La saisie étant administrative, supervisée par la préfecture, les animaux sont restés sur place, aux mains des dresseurs. Nous avions demandé une saisie judiciaire qui aurait permis aux animaux de sortir enfin de cet endroit.
Cerise sur le gâteau, la préfecture n’a pu effectuer de contrôle depuis fin 2019 auprès de ces animaux, les dresseurs s’y étant opposés. Les services de l’État n’ont pas fait appel aux textes de loi qui leur auraient permis cet accès, pourtant très utilisés pour le contrôle des animaux. En effet, la préfecture a argué qu’ils devaient être en bonne santé puisque les lieux de détention étaient désormais aux normes, et vu le dernier contrôle ayant eu lieu en novembre 2019 à la suite de la diffusion de nos images... C’est certain, la santé ne peut se dégrader en dix-sept mois.
Commentaires 20
Poupette | mercredi 12 mai 2021
trochu | lundi 10 mai 2021
Cécilia | lundi 03 mai 2021
trochu | dimanche 02 mai 2021