Dumba, l’éléphante cachée par un cirque dans une décharge du Gard

Dumba, l’éléphante cachée par un cirque dans une décharge du Gard

Dumba, l’éléphante cachée par un cirque dans une décharge du Gard
18.01.2021
Gard Dumba, l’éléphante cachée par un cirque dans une décharge du Gard
Cirques

Il est 22h passées ce 1er janvier 2021 quand nous recevons un signalement : dans un coin isolé de la campagne du Gard, au bout d’un chemin de terre, une éléphante seule se balance sans arrêt sous un barnum, au milieu d’une décharge sauvage. Elle dispose seulement de quelques mètres carrés pour se mouvoir. Aussitôt dépêchés sur place, nos enquêteurs découvrent avec stupeur qu’il a neigé, que la température est largement en dessous de zéro, et que l’éléphante est enfermée dans la remorque du camion qui fait face au barnum. C’est Dumba! Elle respire fort, hume l’air avec sa trompe à travers une minuscule lucarne entrouverte. Elle est blessée des deux côtés de la tête… Pour elle, nous avons déposé plainte en urgence.

Dumba a plus de quarante ans. Elle souffre des pattes au point de se contorsionner même devant des inconnus pour tenter de les soulager. L’immobilité et la solitude forcées auxquelles elle est soumise au quotidien entraînent des douleurs musculo-squelettiques, des mouvements stéréotypés et une fonte musculaire, ses pattes ne peuvent plus porter le poids de son corps.

Comme les autres éléphants captifs des cirques, elle a été arrachée petite à sa famille. Depuis, on ne l’a jamais vue en compagnie d’un autre éléphant. Comme Baby, elle est maintenue isolée par son dresseur et louée au plus offrant pour des clips et nombre de spectacles. Obligée de faire des photos avec le public (c’est illégal), notamment au Cirque de Paris, elle a croisé le chemin de Jon, Patty, Marli, Céleste et Hannah avant que nous obtenions leur saisie. C’est elle que nous pensions retrouver en mars 2020 quand nous avons suivi ce cirque. À sa place habituelle : Baby. Depuis la fin de l’année 2018, elle n’était plus réapparue en France. En Espagne, où nous avons tissé pour elle un partenariat solide avec FAADA, elle avait disparu des radars depuis la fin du mois de septembre 2020.

Et voilà que l’une de nos sympathisantes l’a rencontrée au détour d’une promenade lors du passage à la nouvelle année, dans une zone qui ressemble littéralement à une décharge à ciel ouvert.

La France est une terre d’asile pour les dresseurs poursuivis pour maltraitance. En effet, son dresseur a fui l’Espagne avec elle pour éviter des poursuites judiciaires. Il lui serait très facile de s’enfuir à nouveau pour dissimuler Dumba ailleurs. Notre vitesse d’intervention était donc essentielle. Dans les heures qui ont suivi nous avons dépêché nos enquêteurs.

«Les problèmes de pieds sont la principale cause de décès chez les éléphants. Les pieds et le corps tout entier de Dumba sont une douleur aigüe, elle est la souffrance incarnée. Les éléphants vivent en groupe, communiquent continuellement, de manière très sophistiquée. Ils s’entraident et se soutiennent, jusqu’à la mort. Dumba est seule dans son agonie. Quel pays évolué autorise encore cette abyssale maltraitance ? J’aime les éléphants, j’aime mon pays, et j’ai honte.»Muriel Arnal, présidente-fondatrice de One Voice

L’avis de l’expert des éléphants à qui nous avons envoyé les images est sans appel : problèmes ostéopathiques, tuberculose possible, blessures… « L’état corporel de cette éléphante d’Asie, manifestement âgée, est très mauvais.»

«Les signes indiquant qu’elle souffre des pattes avant sont clairs : elle soulève celles-ci alternativement et les ramène loin du crâne, sous son corps. Les marques d’usure visibles sur sa tête étaient le soupçon qu’elle s’appuie souvent dessus.»Dr Willem Schaftenaar, vétérinaire retraité du parc zoologique de Rotterdam, actuel conseiller vétérinaire auprès de l’European Elephant TAG de l’association des parcs zoologiques d’Europe (EAZA)​, et chercheur associé d’Elephant Care International«Elle garde la bouche ouverte pendant une période beaucoup plus longue que prévue et normale, ce qui est souvent la manifestation d’une souffrance physique.
»Dr Willem Schaftenaar«Maintenir un éléphant dans la solitude pendant une période prolongée va à l’encontre de son bien-être, de sorte qu’il s’agit d’un acte illégal. Lorsque cet état de solitude dure plusieurs mois et davantage, il altère inexorablement la santé mentale de l’animal de façon permanente et irréversible, ce qui se traduit par des comportements stéréotypés.»Dr Willem Schaftenaar

Nous avons porté plainte auprès du tribunal d’Alès pour mauvais traitements et défaut de soins par un professionnel (un délit). S’ajoute à cela l’exploitation irrégulière d’un établissement détenant des animaux non domestiques. La saisie de Dumba doit être organisée au plus vite, une place l’attend dans un sanctuaire dès aujourd’hui. Signez la pétition et ensemble, interpellons Barbara Pompili !

La France, une terre d’asile pour les dresseurs des cirques ?

La France, une terre d’asile pour les dresseurs des cirques ?

La France, une terre d’asile pour les dresseurs des cirques ?
18.01.2021
La France, une terre d’asile pour les dresseurs des cirques ?
Cirques

Depuis 25 ans notre association se bat pour les animaux. Dans les cirques, la maltraitance commence dès la naissance. Les bébés sont arrachés à leur mère, quelle que soit l’espèce. Ces animaux sauvages sont alors dressés, pour les soumettre à une vie de violence et d’enfermement. En 25 ans la plupart de nos pays voisins ont interdit ces pratiques. La France est devenue le pays où les dresseurs trouvent refuge, peuvent continuer à martyriser et à élever des animaux d’espèces menacées. Depuis les annonces ministérielles de Barbara Pompili, on attend le décret qui mettra fin à cette exploitation, qu’elle soit fixe ou itinérante.

Des fugitifs qui se cachent en France avec leurs victimes

Dernier exemple frappant : Dumba, retrouvée le 1er janvier 2021 dans une décharge à ciel ouvert de la campagne gardoise après des mois sans nouvelles. Elle était introuvable depuis septembre 2020 en Espagne, et n’avait pas été vue depuis fin 2018 en France. Son dresseur fuit régulièrement la péninsule ibérique avec elle pour y éviter des poursuites judiciaires en cours contre lui. De même, Mario Masson, le dresseur des tigres que nous avons sortis du camion avait lui aussi fui la justice des Pays-Bas avec Betty, l’éléphante qu’il avait rouée de coups en public. Et déjà en 2006, nous étions intervenus quand le dresseur Joy Gartner était venu d’Allemagne cacher Vicky en pleine agonie, où elle allait être saisie pour des actes de cruauté. Il s’en était fallu de peu qu’elle meure. Nous l’avions alors sauvée. Mais à qui doit revenir la surveillance des circassiens et l’application des textes ?

Une vigilance quotidienne pour des citoyens organisés en associations

Il est d’une facilité déconcertante de faire disparaître des éléphants ! Est-ce donc aux associations et à leurs sympathisants de veiller à ce que la loi s’applique ? À mener des filatures d’animaux captifs ?

Pour le dresseur de Dumba, pour reprendre son cas brûlant, il serait très facile de lever le camp : la remorque est déjà accrochée au camion. Combien d’heures lui faut-il pour démonter le barnum brinquebalant qui sert de pseudo abri à l’éléphante ?! C’est simple, dans ce dossier on a affaire à un fuyard qui vient en France pour éviter des accusations graves, qui enfreint nombre de réglementations sur les cirques… Où sont les moyens octroyés aux force de l’ordre concernées ? Plus que tout, où est la volonté politique ? Les associations telles que la nôtre pallient ce manque !

La fin des cirques itinérants… au détriment des animaux

Les annonces de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur la fin des cirques itinérants avec animaux étaient vagues… Depuis la fin du mois de septembre, on commence à craindre une nouvelle réglementation abolissant l’itinérance des cirques, mais pas le reste. Et quel reste !

Si un particulier faisait subir à son animal le dixième des cruautés infligées par les dresseurs aux fauves et aux éléphants, il lui serait interdire d’en détenir. Les animaux sauvages des cirques sont eux aussi des êtres sensibles qui ont des droits!

La nouvelle loi autoriserait-elle les circassiens à continuer à continuer de faire naître, dresser par les coups et de maintenir enfermés les animaux des cirques, ad nauseam jusqu’à leur mort, à la seule condition de ne plus se déplacer sur les routes ? On serait dans ce cas, très, très loin des mesures prises par 23 de nos voisins européens !

Dumba a déjà tout perdu : sa famille, sa liberté, sa dignité, sa santé mentale et physique… Jamais nous ne l’abandonnerons ni elle, ni les autres détenus des cirques. La réglementation pourrait être modifiée pour n’abolir que l’itinérance dans leur enfer ?! Nous comptons sur les députés portant la proposition de loi pour se battre pour que ces animaux, en voie de disparition, soient enfin dûment protégés.

Une nouvelle réglementation des cirques, au prix de la vie des animaux ?

Sentant cette tendance, nous avions interpellé le ministre de l’intérieur sur cette question dès le mois de juillet 2020. Car certains ont commencé à investir dans leur base technique, tel Raoul Gibault, pour Médrano qui l’a renommée « Jungle Park » et y a déjà accueilli du public plusieurs étés. Mais nous avons obtenu le retrait de l’agrément autorisant l’ouverture. Le Jungle Park est désormais fermé. Une nouvelle réglementation lui permettrait de rouvrir sans problème… Mario Masson, lui, parlait à qui voulait l’entendre, de son projet de lodges au milieu des tigres. Un projet qui ne verra pas le jour si le tribunal confirme la saisie définitive des tigres.

Nous devons rendre des comptes sur ce que nous faisons subir aux animaux sauvages. Les dresseurs, nos gouvernants et nous tous. Combien d’existences volées ? De conditions de vie et de détention déplorables ? N’attendons pas qu’ils meurent à petit feu. Offrons-leur une vie décente maintenant ! Signez notre pétition pour la fin de l’exploitation des animaux dans les cirques, fixes ou itinérants.

Sur YouTube, les «sauveteurs» d’animaux sont parfois des tueurs!

Sur YouTube, les «sauveteurs» d’animaux sont parfois des tueurs!

Sur YouTube, les «sauveteurs» d’animaux sont parfois des tueurs!
15.01.2021
Sur YouTube, les «sauveteurs» d’animaux sont parfois des tueurs!
Animaux familiers

Nous avons été informés de l’existence de plusieurs chaînes de «Fake animal rescue» sur YouTube. Instrumentalisant l’empathie et la sensibilité du public, elles mettent en scène de faux sauvetages d’animaux. Ceux-ci sont volontairement mis en danger dans des vidéos complètement scénarisées.

Image : capture d’écran YouTube – KM Animal

Un chiot ensanglanté au niveau du cou souffre le martyre en silence. Gisant sur la terre battue, entre les pilotis d’une maison asiatique, il se laisse mourir à petit feu. Son regard, à fendre l’âme, exprime toute sa détresse. Mais, miracle, deux jeunes garçons vont lui venir en aide ! L’un d’entre eux se faufile jusqu’à lui, le saisit et lui prodigue des soins sur une table pour stopper l’hémorragie.

Sortez les violons!

La scène a été filmée. Les images, sur fond de musique avec trémolos, ont de quoi émouvoir les internautes. La vidéo est en effet consultable sur YouTube. Largement relayée sur les réseaux sociaux, elle a déjà été visionnée plus de 155 000 fois depuis sa mise en ligne, le 3 avril 2018. Qui pourrait rester insensible devant ce sauvetage d’un animal adorable par des enfants? Tous les ingrédients sont là pour faire chavirer les cœurs et prouver que oui, notre monde peut ressembler parfois à celui des Bisounours.

Faux sauvetage, vraie blessure

Hélas. Il est probable qu’il s’agisse là d’une sordide mise en scène. À bien y regarder, la vidéo semble avoir été montée à l’envers et les «soins» apportés au chiot avoir précédé sa blessure: il ne porte pas l’ombre d’une cicatrice sur les images finales… Une blessure qui ressemble d’ailleurs beaucoup plus à une coupure au couteau qu’à la morsure d’un autre chien, comme les auteurs du film veulent le faire croire. En réalité, tout porte à penser que le pauvre chiot a été écorché volontairement avec une arme blanche pour les besoins du récit. Et qu’il s’est ensuite vidé de son sang sans que personne s’en soucie. Bienvenue dans la vraie vie…

L’empathie monétisée

Si, bien sûr et heureusement, des personnes dans le monde entier peuvent porter secours à des animaux en perdition, de nombreux individus, beaucoup moins bien intentionnés, surfent sur la vague des bons sentiments pour en faire leurs choux gras. Ainsi voit-on fleurir pléthore de chaînes sur YouTube, regorgeant de séquences de sauvetages toutes plus touchantes les unes que les autres… mais qui ne s’avèrent être que des histoires créées de toutes pièces. Leur but? Récolter un maximum d’audience et les recettes publicitaires qui vont avec. En anglais, ce genre de vidéos, devenues virales en raison de l’ignorance du public, portent un nom: «Fake rescue videos». Des YouTubeurs américains, tels que «Some ordinary gamers» (2,3 millions d’abonnés) ou Nick Crowleys (573 000 abonnés) ont alerté l’opinion sur cette pratique et dénoncé certains comptes spécialistes. Mais les escrocs sont retors, changeant de nom comme de chemise. Et continuent d’inonder la plate-forme de leurs sombres réalisations en faisant passer pour des héros des tortionnaires d’animaux.

Aucune tolérance pour la maltraitance!

Ici, un chat aplati entre des pneus de voiture ; là, un autre pris au piège dans la boue; ailleurs encore, un lapin attaqué par des serpents, un chien ligoté dans un filet de pêche ou la tête coincée sous un portail… Les scénaristes cruels rivalisent d’imagination avant de jouer aux Bons Samaritains devant la caméra. Il est quasi certain que la majorité de leurs victimes sont mortes à la suite de ces tournages et que celles qui y ont survécu ont été réutilisées pour subir de nouveaux sévices. Quand YouTube mettra-t-il enfin un terme à ces violences inouïes? La monétisation sur la plate-forme ne devrait être rendue possible qu’après avoir vérifié que le contenu des vidéos est non seulement légal, mais également éthique. Nous venons d’adresser un courrier au directeur général de Google France pour l’interpeller à ce sujet et nous attendons de sa part une réponse claire!

Le jour où nous avons libéré dix tigres d’un cirque

Le jour où nous avons libéré dix tigres d’un cirque

Le jour où nous avons libéré dix tigres d’un cirque
08.01.2021
Oise
Le jour où nous avons libéré dix tigres d’un cirque
Cirques

Le 16 décembre 2020, nous avons obtenu la saisie des dix tigres détenus par le dresseur Mario Masson. Se frotter au monde des circassiens, même avec l’appui des autorités et en présence des médias, est une aventure dangereuse. Retour sur ce sauvetage réussi qui aurait pu mal tourner.

Mercredi 16 décembre 2020, c’est le jour J. Le soleil n’est pas encore levé mais nous sommes sur le pied de guerre. Nous rejoignons le lieu-dit Les Landrons, dans l’Oise. Là, va se jouer bientôt le destin des dix tigres et tigresses séquestrés dans un camion-cage. Deux ans que nous nous battons pour les mettre à l’abri de Mario Masson ! Une équipe de journalistes nous accompagne. Sur place, les forces de l’ordre sont aussi au rendez-vous.

Deux ans de combat

Gendarmes, agents de l’Office français pour la biodiversité, brigadiers de recherche, substitute du procureur… Quelle émotion que d’assister à ce regroupement. Nous avons tant lutté pour faire appliquer la loi ! Il nous a fallu abattre un travail de titan, pousser l’investigation très loin, afin d’établir les preuves de la maltraitance pour étayer notre plainte. Et aujourd’hui, alors que le dénouement tant attendu est sur le point d’avoir lieu, nous redoutons encore le pire. L’échec de la saisie de Jumbo – alors que toutes les conditions étaient réunies pour le libérer – est gravé dans nos esprits. Nous savons qu’avec les circassiens, la victoire n’est jamais acquise. Ils peuvent se montrer violents, même lorsqu’ils sont en infraction.

Mission périlleuse

D’ailleurs, les voilà qui arrivent. Mario Masson a certainement appelé ses amis à la rescousse. Ils sont très en colère et la présence des autorités ne semble pas leur faire peur. Certains garent leur pick-up devant le portail pour bloquer le passage, d’autres vont jusqu’à menacer de mort les transporteurs… Nous sommes infiniment reconnaissants à ces derniers d’être parvenus calmement à résoudre les difficultés techniques lors de l’installation de la remorque sur la plate-forme, malgré le contexte si anxiogène ! Et grâce à l’escorte des gendarmes, les tigres ont pu franchir le seuil de leur ancien « propriétaire » et emprunter l’autoroute à bord de deux camions, sous protection renforcée. Direction Saint-Martin-La-Plaine (Loire), pour une nouvelle vie !

Terre d’asile

C’est après une nuit de route que les dix grands félins ont enfin pu fouler le sol de leur tanière individuelle, au sein du refuge de Tonga Terre d’Accueil, notre partenaire. Joie que d’ouvrir les portes de la remorque et de les voir, pour la première fois de leur existence, découvrir espace et tranquillité ! En humant l’odeur des autres fauves du refuge, en entendant le lion Jon rugir au loin, en sentant de la terre sous leurs pattes, Douglas, Tim, Léo, Tara, Yma, Oona, Dian, Ashley, Lily et Rani ont certainement compris que de grands changements se profilaient à l’horizon. Oui, pour eux l’enfer était terminé. Pour autant, les traumatismes qu’ils ont subis rendront long et difficile le chemin de la guérison. La peur est là, à chaque seconde, qu’il va falloir leur faire oublier. Nous resterons à leurs côtés, pour les accompagner dans leur processus de résilience, à chacun de leurs pas…

Au tribunal pour Lechmee, Mina et Kamala face au Cirque Medrano!

Au tribunal pour Lechmee, Mina et Kamala face au Cirque Medrano!

Au tribunal pour Lechmee, Mina et Kamala face au Cirque Medrano!
04.01.2021
Doubs
Au tribunal pour Lechmee, Mina et Kamala face au Cirque Medrano!
Cirques

En avril 2018, le Cirque de Saint-Pétersbourg a effectué plusieurs parades dans les rues de villes et villages. Lechmee, aveugle et handicapée, était guidée par ses amies de toujours, Mina et Kamala, et les dresseurs les surveillaient, un ankus à la main. Nous avions déposé plainte pour que le certificat de capacité du cirque lui soit retiré et donc rendre enfin impossible l’exploitation des éléphantes. L’audience est prévue le 8 janvier 2021 au tribunal administratif de Besançon à 10h.

Crédits photos: Page Facebook Info Routes Haut-Doubs 25

Mina et Kamala ont plus de cent ans à elles deux. Pourtant, le cirque de Saint-Pétersbourg de Medrano, dirigé par Raoul Gibault, refuse depuis des décennies de mettre Mina et Kamala à la retraite. Grâce à nos enquêtes, à nos plaintes et à la très forte mobilisation du public, nous avions obtenu que la vieille éléphante aveugle et handicapée, Lechmee, cesse d’être exploitée sur les routes. Malheureusement, le dresseur et patron a choisi de s’en débarrasser en Angleterre, loin de ses amies qui la nourrissaient elles-mêmes et la guidaient en l’escortant en permanence.

Mais à l’époque des faits, en 2018, elles étaient encore toutes les trois captives du Cirque de Saint-Pétersbourg, transportées ensemble comme le matériel d’acrobaties, dans les camions faisant supporter à leurs pattes endolories des kilomètres de route.

Car chez Medrano, on ne fait pas dans la dentelle. Les animaux doivent marcher à la baguette. Et dans le cas des éléphantes, à coups d’ankus, de coups de jus, de coups de poing… et à coups de marches forcées dans le bruit assourdissant des hauts-parleurs, quand bien même on est handicapé ou aveugle.

En effet, au printemps 2018, Lechmee, Mina et Kamala avaient été filmées par le cirque lui-même ainsi que par des passants, en train de défiler dans la rue au milieu du public et des voitures, sans aucun dispositif de sécurité, dans plusieurs villes et villages. Or les parades d’animaux sauvages doivent être soumises à autorisation préalable.

Nous avons donc demandé le 16 avril 2018 au préfet du Doubs de procéder au retrait du certificat de capacité du propriétaire des éléphantes à la suite des faits s’étant déroulés trois jours avant à Morteau. Sans ce certificat, impossible de les détenir et encore moins de les produire en spectacle. La préfecture n’ayant pas daigné nous répondre, nous avons saisi la justice. L’audience aura lieu le 8 janvier 2021 au tribunal administratif de Besançon à 10h.

 

Lechmee, Mina et Kamala dans les rues de Rambervillers, avril 2018, quelques jours avant de parader dans les rues de Morteau

Sauvetage puissance dix : les tigres de Masson ne sont plus dans le camion !

Sauvetage puissance dix : les tigres de Masson ne sont plus dans le camion !

Sauvetage puissance dix : les tigres de Masson ne sont plus dans le camion !
16.12.2020
Oise
Sauvetage puissance dix : les tigres de Masson ne sont plus dans le camion !
Cirques

Les tigres en liberté sont en train de disparaître de la surface du globe. Ceux qui sont enfermés vivent un enfer. Pour les dix tigres et tigresses enfermés dans le camion du dresseur de cirque Mario Masson, devenus fous de souffrance, il y avait urgence. Dans le cadre de la plainte de One Voice déposée il y a presque un an à la suite de son enquête au long cours, d’une surveillance et d’une infiltration, et l’association de défense des animaux étant en capacité de leur offrir une vie dans un sanctuaire : la justice les a saisis. Démonstration par les actes qu’il est possible de sauver tous les captifs des cirques dès maintenant.

Une magnifique victoire pour ces tigres dressés par des circassiens

Après des mois d’incertitude, cette fois ce fut la bonne ! Les « 10 tigres dans 1 camion », comme nous avions nommé notre campagne pour les sauver, a enfin débouché sur leur saisie ! Depuis leur naissance, séparés de leur mère, ils n’avaient connu que bitume, barreaux et fouet. Ce 16 décembre 2020, après quasiment deux ans d’enquête et un combat acharné notamment en coulisses, Tim, Leo, Tara, Yma, Oona, Dian, Rani, Ashley, Lily et Douglas (nous en avons renommés certains) ont quitté la cour de l’usine désaffectée aux hauts murs de brique dans laquelle leur dresseur dissimulait le camion où ils étaient maintenus confinés depuis des années près de Beauvais.

Nous avons tout organisé : le transport en convoi exceptionnel, les places qui les attendaient au sein de notre refuge partenaire Tonga Terre d’Accueil pour les premiers soins, mais aussi des tanières individuelles dans un sanctuaire en Italie où prendra fin leur périple dès la procédure judiciaire terminée. Nous assumons l’intégralité des frais. Nous aurons pour cela besoin de votre soutien.
Quel soulagement de les savoir à présent en sécurité et sur la route que nous avons pavée pour eux vers un avenir radieux.

Leur enfer n’avait que trop duré

Car notre enquête a montré qu’en un an chez le dresseur Masson (déjà accusé aux Pays-Bas et en fuite, pour mauvais traitements sur une éléphante, Betty, qui vient de mourir dans des conditions suspectes), jamais le « parc de détente » n’avait été monté. Ni avant ni après les « galas », comme il les appelle (un festival de cirque par-ci, par-là), ni l’été… Mais uniquement pour faire illusion dans les journaux, le jour où nous avons, enfin, révélé publiquement les images du calvaire de ces grands félins.

Nous devons rester prudents pour l’instant quant au diagnostic auquel s’attendre, mais les dix rescapés pourraient entre autres souffrir de surpoids, voire d’obésité liée notamment au manque d’exercice et de problèmes dus à la consanguinité.

Dans le camion, ils étaient enfermés ensemble, jour après jour, eux qui ne supportent pas la promiscuité… Leur seul horizon se limitait à une surface de moins de 2 m2 chacun sans occupation possible. Imaginez-vous cette vie, pour eux qui dans la nature règnent en solitaire sur un territoire de 200 km2, quand – nous ne le savons que trop bien à présent – pour un humain, rester chez soi pendant des semaines et voir une partie de ses libertés restreinte est déjà source de souffrances psychologiques.

La vie de cirque pour les animaux : une maltraitance

Comme l’a rappelé Barbara Pompili lors de ses annonces
tant attendues du 29 septembre 2020, les animaux détenus dans les cirques le sont alors que la captivité en tant que telle est incompatible avec leur bien-être. À ce jour, les cirques n’ont pas été contraints de se conformer à une date butoir : aucun plan de démantèlement clair n’a encore été instauré… Pourtant, la réglementation est enfreinte à tant d’égards : papiers inexistants, trafic de bébés félins, identification par puçage électronique douteuse, mauvais traitements… Avec les cirques, on a l’embarras du choix.

Jeudi 17 décembre, au lendemain de cette saisie majeure, nous participons d’ailleurs à une nouvelle réunion de travail sur les animaux sauvages captifs avec le ministère de la Transition écologique. Nous venons d’établir qu’il était possible de sortir les individus captifs des cirques dès aujourd’hui !

Nous lançons une cagnotte afin de faire face aux premières dépenses de Tim, Leo, Tara, Yma, Oona, Dian, Rani, Ashley, Lily et Douglas : la nourriture, les frais vétérinaires et la construction de vastes enclos et tanières dans un sanctuaire. Des enclos durables, qui pourront accueillir plus tard d’autres animaux sauvés des cirques. Participez !

Participez à la construction de leurs tanières

Nous avons transféré la cagnotte sur HelloAsso afin que vous puissiez bénéficier de la défiscalisation de vos dons.