Les delphinariums en Chine, retour d’un mauvais augure pour les orques détenues par Marineland

Les delphinariums en Chine, retour d’un mauvais augure pour les orques détenues par Marineland

Les delphinariums en Chine, retour d’un mauvais augure pour les orques détenues par Marineland
13.02.2021
Antibes
Les delphinariums en Chine, retour d’un mauvais augure pour les orques détenues par Marineland
Exploitation pour le spectacle

Il y a plus d’un an, nous alertions sur le fait que le Marineland d’Antibes prévoyait de transférer Inouk, Wikie, Moana et Keijo dans un delphinarium en Chine. Après un mois de campagne et trois lignes de démenti, le parc déclarait qu’aucun transfert des orques vers la Chine n’était prévu… en 2020.

Après 1 mois de campagne et 3 lignes de démenti, Marineland annonce qu’aucun transfert des orques vers la Chine n’est prévu en 2020. Nous y veillerons! Merci à tous! Merci @cestrosi pour Inouk, Keijo, Moana et Wikie. Merci @lauratenoudji et @hugoclement #UnSanctuairePasLaChine https://t.co/zW8WHFS4Dl

— One Voice (@onevoiceanimal) January 3, 2020

Une rumeur qui se confirme dangereusement

Depuis les annonces de Barbara Pompili et la proposition de loi sur la maltraitance animale, les jours des delphinariums en France sont – enfin – comptés. Mais voilà que de nouvelles rumeurs circulent sur l’avenir des orques du parc français : deux établissements chinois envisageraient de recourir à l’insémination artificielle d’orques déjà détenues en Chine, mais également… d’acheter à l’étranger des orques captives en âge de se reproduire. Plusieurs parcs ont déjà été repérés : en Russie, aux États-Unis, au Japon… ainsi qu’en Espagne et en France.

C’est là que la déclaration de Marineland faite à Christian Estrosi lors de notre campagne avec Sea Shepherd l’année dernière devient – hélas – intéressante. On peut ainsi lire «
que l’avenir des animaux du parc sera conditionné par les décisions que prendrait le ministère de la Transition écologique »…

Le Parc Astérix, un modèle à ne surtout pas suivre !

Quand on voit comment le Parc Astérix s’est débarrassé – il n’y a pas d’autre mot – des dauphins qu’il détenait, on ne peut que s’alarmer de ce que les semaines à venir laissent entrevoir. Non, le fait de laisser partir les orques, « nos » orques, en Chine ne pourrait pas être perçu comme un beau geste de la part de Marineland. Laisser un tel transfert s’opérer serait scandaleux !

Oui, il faut sauver nos orques !

La fin des delphinariums en France ne sera une victoire qu’à la condition que les animaux qui y sont actuellement détenus bénéficient d’une retraite bien méritée, pas d’un aller simple vers le pire ! Inouk, Wikie, Moana et Keijo ne doivent en aucun cas partir dans un autre parc et certainement pas en Chine. Elles sont nées en France, il est de notre devoir de leur offrir une meilleure vie, une vraie vie, dans un sanctuaire !

Face au cirque, le combat continue coûte que coûte pour Jumbo!

Face au cirque, le combat continue coûte que coûte pour Jumbo!

Face au cirque, le combat continue coûte que coûte pour Jumbo!
11.02.2021
Face au cirque, le combat continue coûte que coûte pour Jumbo!
Cirques

Cela va faire bientôt cinq ans que nous nous battons pour sauver Jumbo. En mars 2020, puis en octobre et à nouveau en janvier 2021, nous avons déposé plainte au parquet de Valence contre le cirque Muller. Les nombreuses images récoltées par nos enquêteurs au fil des mois et jusqu’à la semaine dernière à Nîmes, tout comme leurs rapports, sont accablants. Pour Jumbo et ses compagnons d’infortune, nous ne céderons rien.

Il devrait passer ses journées immergé dans les marécages ou les rivières d’Afrique et vivre entouré d’un vaste troupeau. Au lieu de cela, Jumbo, l’hippopotame amphibie, ne connaît que les enclos de bord de route, la solitude d’un camion de cirque et les exhibitions répétées devant public. Cela va faire bientôt cinq ans que nous dénonçons ces conditions de vie indignes d’un animal sauvage, dont l’espèce est par ailleurs menacée dans la nature par le braconnage et la réduction de son habitat naturel.

Depuis 2016 et notre première investigation au cirque Muller, la campagne pour sauver Jumbo est pleine de rebondissements. Des heures de films le montrent enfermé dans le camion. Pas une fois en cinq ans nous ne l’avons vu prendre un bain dans la piscine extérieure. Pas une.
Nos militants ont été violentés par les circassiens lors d’une manifestation qui se déroulait dans le calme en septembre 2018, et même les forces de l’ordre en ont fait les frais quand elles ont tenté de mettre en œuvre l’ordonnance du procureur pour sa saisie.
Corine Pelluchon et de nombreuses personnalités se sont jointes à notre combat.

Des démarches au pénal

En novembre 2019, le tribunal correctionnel de Valence a condamné les consorts Muller à la suite de notre plainte pour des faits d’exploitation irrégulière, de placement et de maintien d’un animal dans un environnement susceptible de lui occasionner des souffrances. Les faits remontent à 2018 et 2019 et, aujourd’hui, l’appel est toujours en cours, car la saisie de Jumbo n’avait pas été ordonnée.

Le 10 mars 2020, une nouvelle plainte a été déposée à la suite du rapport d’un enquêteur que nous avons missionné. Le procureur de Valence n’a pas entendu poursuivre. Qu’à cela ne tienne : nous n’avons pas abandonné Jumbo et avons déposé un complément de plainte en octobre. Une fois passé le délai légal de trois mois, le parquet ne nous ayant pas entendus, nous n’en sommes évidemment pas restés là. Début 2021, nous avons envoyé un autre complément de plainte pour mauvais traitements par un professionnel, exploitation irrégulière et placement dans un environnement susceptible d’occasionner des souffrances à Jumbo, ainsi qu’aux autres animaux sauvages (félins et singes) et le watusi. Depuis que le cirque est à Nîmes, une enquête est en cours, dont nous attendons les résultats avec impatience.

D’autres contre la préfecture

Nous avons aussi utilisé le dernier rapport sur les conditions de vie misérables de Jumbo pour porter l’affaire devant la cour administrative d’appel et réclamer une fois de plus le retrait de Jumbo de ce cirque. Si notre plainte a été déboutée par le tribunal administratif de Grenoble en novembre 2019, nous avons fait appel à l’État qui bat en retraite : le ministère de l’Agriculture dit s’en rapporter au mémoire du ministère de la Transition écologique, lequel n’a pas encore répondu à nos demandes. La condamnation par le tribunal correctionnel de Valence donnant tort au tribunal administratif de Grenoble, il est hors de question d’en rester là…

Nous restons en état d’alerte maximum

Face à cet imbroglio juridique, nous continuons à nous battre et à surveiller les agissements du cirque Muller. L’été dernier, pendant les chaleurs accablantes, nos enquêteurs ont pu constater que Jumbo était toujours enfermé dans son cachot brûlant. Ce n’est pas parce que les dresseurs lui faisaient faire deux tours de piste pendant les représentations (pour justifier sa détention au regard de l’arrêté sur les animaux dans les spectacles itinérants) que nous avons cessé le combat.

En ce début d’année, cela fait plusieurs mois que les spectacles sont à l’arrêt. Et Jumbo, en manque d’exercice et déjà obèse – des experts estimaient qu’il pesait une tonne de trop… – a encore pris du poids. Qui peut croire un instant qu’il pourrait atteindre le haut de la rampe d’accès de la piscine, y plonger et en ressortir ? Pendant ce temps, les lionnes sont si lourdes qu’elles peinent à se mouvoir, et le watusi malade a la peau sur les os. Les singes, quant à eux, sont perpétuellement enfermés.

Face à tant de souffrances, nous réitérons notre demande de saisie conservatoire immédiate de Jumbo ainsi que de tous les animaux sauvages de ce cirque, et leur placement dans un sanctuaire où leurs besoins physiologiques et psychologiques seront enfin respectés.

Grippe aviaire : enquête chez les chasseurs de canards en flagrant délit

Grippe aviaire : enquête chez les chasseurs de canards en flagrant délit

Grippe aviaire : enquête chez les chasseurs de canards en flagrant délit
09.02.2021
Grippe aviaire : enquête chez les chasseurs de canards en flagrant délit
Animaux sauvages

Notre enquête montre que les chasseurs de gibier d’eau piétinent les lois qui les contrarient, au risque de propager des virus mortels. Nous alertons les autorités.

Que font les chasseurs quand la loi les contrarie ? Ils la bafouent et ne s’en cachent même pas. Nos enquêteurs ont filmé des chasseurs à la hutte transportant des canards vivants pour les utiliser comme appâts dans la Somme alors que c’est dangereux et interdit. Propager la grippe aviaire ? Ils s’en fichent. Les passe-droits quasi-permanents dont ils bénéficient sont devenus une pratique inhérente à leur activité de loisir, quitte à nous mettre en danger. Nous déposons plainte, et écrivons à Julien Denormandie ainsi qu’à la préfète de la Somme !

À la fin du mois de janvier, nos enquêteurs se sont rendus dans la Baie d’Authie Sud et dans la baie de Somme. En l’espace de deux demi-journées et sur seulement deux parkings, ils ont rapporté des images édifiantes. Au vu et au su de tout le monde, des oiseaux vivants sont transportés sans ménagement dans des caisses et des sacs en toile de jute, par des chasseur fusil à l’épaule, s’apprêtant à les utiliser comme appelants ou rentrant d’une nuit à la hutte. Cette pratique est largement répandue, comme en attestent les pages Facebook des associations de chasseurs de la Somme, et les articles de presse sur le sujet.

Des hors-la-loi assumés, pour qui le passage en force est roi

Or depuis des mois, les cas de grippe aviaire se multiplient en France, au point que la chasse au gibier d’eau, c’est-à-dire entre autres aux canards dans la Somme, se voie interdite. Après avoir tenu tête et menacé publiquement les responsables du territoire concerné, les chasseurs ont décidé d’outrepasser la loi et de contourner les autorités. Ils ont même mis en ligne une cagnotte, permettant de payer les contraventions et frais juridiques en cas d’interpellation, ce qui est également interdit.

Aucun respect des gestes barrières

Que la loi soit écrite dans l’intérêt du plus grand nombre ne leur fait ni chaud ni froid. Ils continuent leurs exactions malgré une interdiction totale sur l’ensemble du territoire national de chasser les oiseaux migrateurs et autres dénommés « gibier d’eau » afin de ne pas propager des virus mortels transmissibles à l’humain. De surcroît, en période de pandémie de COVID-19, aucun d’entre eux n’a été vu respecter les gestes barrières : ni masque, ni distanciation physique.

Une pratique interdite depuis plusieurs mois dans l’intérêt général

La mesure du niveau de la grippe aviaire et les dispositifs associés de surveillance et de prévention étant de la prérogative du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation depuis 2016, celui-ci ayant d’ores et déjà relevé le niveau de prévention en octobre 2020, c’est vers lui que nous nous tournons, pour rappeler l’interdiction des transports et lâchers de gibiers à plumes, ainsi que l’interdiction d’utilisation d’appelants. Cette interdiction était promulguée dès le mois de novembre dans la Somme, puis quelques jours plus tard au niveau national. Nous lui avons écrit, ainsi qu’à la préfète de la Somme, cette dernière étant directement visée par le rapport de force violent imposé sans vergogne par les chasseurs.

Les porteurs de l’intérêt général doivent montrer force et détermination à faire respecter des règles protectrices pour les humains et pour les animaux. Les moyens doivent être mis. Vu les panneaux sauvages affichés dans la Baie, on en est encore loin.

Que le sort des animaux sauvages piégés, traqués et massacrés dans les campagnes et sur le littoral français laisse indifférents nombre de nos représentants politiques est une chose, que les lois s’appliquant à tous notamment en matière de sécurité sanitaire soient bafouées en est une autre. Pour nous, les deux sont importants. Mais pour ceux qui ne se soucient guère du sort des animaux, au moins, le respect d’autrui et de la loi qui doit s’appliquer à tous sans distinction devrait être une priorité.

En plus de nos courriers aux responsables de l’exécutif et de l’administration, nous déposons plainte puisqu’il y a infraction aux règles sanitaires contre « personne non dénommée », et pour les canards : pour « placement dans des conditions susceptibles d’occasionner des souffrances ». Signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse.

Mais où va donc l’argent des cirques ?

Mais où va donc l’argent des cirques ?

Mais où va donc l’argent des cirques ?
08.02.2021
Mais où va donc l’argent des cirques ?
Cirques

Comme les autres structures de spectacles vivants, les cirques doivent rester porte close en raison de la pandémie. Mais alors que le gouvernement a pris des mesures spécifiques pour les aider à prendre soin de « leurs pensionnaires », nous avons reçu de nombreux témoignages de personnes affolées par l’état des animaux. Nos enquêteurs ont également pu constater à quel point certains d’entre eux étaient délaissés. Nous écrivons aux ministères de l’Écologie et de la Culture pour les en alerter.

Comment se remplir facilement les poches ? Les exploitants des cirques animaliers ont compris la recette depuis longtemps. Au sens propre comme au figuré, ils gagnent de l’argent « sur le dos des autres » … en l’occurrence, celui des animaux qu’ils exploitent. La pandémie semble n’avoir pas mis fin à ce moyen sordide d’engranger des revenus. À défaut de pouvoir maintenir, pour raisons sanitaires, les numéros des singes, félins et autres lamas sous les chapiteaux, ils ont trouvé la parade pour continuer d’en tirer profit : la générosité publique !

La peau sur les os ou obèses

Alors que des subventions ont été données par l’État pour pallier la crise, nous recevons de nombreux messages attestant que des cirques seraient en difficulté financière et qu’ils ne parviendraient plus à s’occuper des animaux. Il est clair que la situation de beaucoup d’entre eux est catastrophique : nos enquêteurs l’ont constaté par eux-mêmes. Ici, chevaux et dromadaires apparaissent très maigres, ailleurs un watusi cachectique et malade n’est pas soigné, tandis que des fauves et l’hippopotame Jumbo deviennent obèses à force d’inactivité et d’une alimentation inadaptée. Dans certains pays, l’obésité chez les animaux captifs porte un nom : maltraitance…

Secours apporté par la population

Selon des témoignages, certains établissements, comme le cirque Idéal à Beaumont-le-Gâtinais, auraient sollicité le soutien de la commune et des habitants, allant même jusqu’à faire du porte à porte. D’autres, comme le cirque Muller à Nîmes, organiseraient des visites payantes de leur ménagerie pour joindre les deux bouts. Face au « spectacle » d’animaux en détresse absolue, des associations locales et la population se sont dévouées pour leur apporter du pain, des carottes, de la viande

Lettres aux ministères de l’Écologie et de la Culture

Notre colère est sans borne. Pourquoi les cirques font-ils la manche ? Comment ont-ils employé les aides du gouvernement ? Celles-ci sont prévues pour leur permettre de prendre soin correctement des animaux dont ils ont la responsabilité… Mais une fois de plus, nous nous heurtons à l’opacité régnant dans ce milieu. Pendant ce temps, les refuges, eux, ne reçoivent aucun fonds. Nous venons d’adresser deux courriers, l’un au ministère de l’Écologie, l’autre à celui de la Culture pour les alerter à ce sujet. Les circassiens doivent rendre des comptes !

Dans l’intérêt de Dumba, nous demandons le rapport du vétérinaire !

Dans l’intérêt de Dumba, nous demandons le rapport du vétérinaire !

Dans l’intérêt de Dumba, nous demandons le rapport du vétérinaire !
01.02.2021
Dans l’intérêt de Dumba, nous demandons le rapport du vétérinaire !
Cirques

Depuis notre investigation auprès de Dumba dans le Gard début janvier, nous avons fait analyser les images à des experts des éléphants mondialement reconnus et sans lien d’intérêt avec nous. En parallèle, le parquet, saisi de notre plainte dès le 4 janvier, a commandité une expertise vétérinaire auprès de l’éléphante. Celle-ci a eu lieu vendredi 29 janvier, en présence de la presse. Nous demandons l’accès au rapport de l’expert, dans l’intérêt de Dumba.

Aussitôt après la visite du vétérinaire à Euzet, où Dumba est détenue dans le Gard, François Schneider, le procureur, a déclaré : « Le rapport de ce spécialiste indique que l’animal va très bien, il vit dans des conditions correctes. »

Nous demandons à Barbara Pompili la possibilité d’avoir accès au rapport de l’expertise vétérinaire. Car au regard du nombre d’évaluations obtenues auprès d’experts par One Voice (six !) et de leur concordance sur l’état de santé dégradé, les mauvaises conditions de vie et la détresse mentale de Dumba, il est important que toute la transparence soit faite à ce sujet. Et que la justice donne à l’association les moyens d’avoir un accès contradictoire à l’expertise faite chez l’exploitant.

S’il faut le rappeler, notre association défend les intérêts de cette éléphante. Ceux-ci sont forcément contraires à ceux de la personne qui l’exploite. Il y a urgence et nécessité à ce que l’intégralité de ce rapport puisse être mise à disposition des spécialistes qui ont attesté en faveur de Dumba. Lesquels, c’est important, n’ont aucun lien d’intérêt avec l’association.

La maltraitance, une question de concept

Nous affirmons que Dumba est maltraitée. Il faut s’entendre sur ce qu’on appelle maltraitance. Parle-t-on de maltraitance active ou de maltraitance passive ? Les deux sont tout aussi répréhensibles, et la seconde cause des dégâts tout aussi considérables. La maltraitance passive, ce sont des défauts de soins appropriés au besoin de l’animal, par exemple. Ce ne sont pas des coups, c’est ce qu’on ne voit pas. Or en France, il y a un vide juridique s’agissant du bien-être des animaux de la faune sauvage captive : il n’existe aucun guide référentiel précis sur les besoins des espèces. S’agissant d’éléphants captifs, la dernière littérature sur le sujet1,2,3 confirme qu’ils ont besoin d’évoluer librement sur plusieurs hectares, avec plusieurs congénères et qu’ils effectuent une transmission culturelle au sein de leur groupe. En être privés représente une maltraitance. À quoi s’ajoute ce qui est hors-la-loi : ne pas disposer d’abreuvement et de nourriture à disposition ni de chauffage…

Deux expertises supplémentaires de Dumba à partir de nos vidéos et de celles faites par les journalistes

Les deux expertises reçues dernièrement concordent, comme les quatre précédentes, sur les problèmes posturaux de Dumba et sur sa respiration, très préoccupante. Mais pour Scott Blais, PDG et co-fondateur du Global Sanctuary for Elephant, ses conditions de détention sont délétères et nuisent à son bien-être :

«Il est absolument évident que Dumba est détenue dans un établissement qui ne souscrit pas à son obligation de lui fournir des conditions de vie aptes à assurer son bien-être. Dumba doit être immédiatement retirée de cet endroit et placée dans un sanctuaire où elle pourra bénéficier de soins appropriés, d’un hébergement adéquat et d’évaluations médicales complètes.»

Margaret Whittaker, présidente et consultante en comportement animal chez Creative Animal Behavior Solutions va plus loin, et ajoute même un paragraphe sur le dressage :

«Les vidéos ne me permettent pas de déterminer avec quels outils Dumba a été dressée, mais le domptage traditionnel ou « contact libre » (FC) est certainement la méthode qui a été employée au vu des gens qui l’entourent et dirigent ses mouvements. Cette formation traditionnelle est basée sur le renforcement négatif (NRT), ce qui est manifeste dans la vidéo d’interview lorsque les gens la maintiennent à distance, la tirent et la poussent, ce qui, par définition, est du NRT.»

Nous demandons de la transparence dans la procédure

Dans cette affaire, nous avons un rôle de contre-pouvoir et celui-ci doit s’exercer, pour vérifier ce que le vétérinaire commandité par le parquet d’Alès a dit.

Or si l’on en croit les journaux, le rapport de ce dernier va au rebours des six que nous avons versés au dossier, obtenus d’experts des éléphants à travers le monde, indépendants et objectifs. Le vétérinaire qui vient de faire une inspection est-il lui aussi un expert des éléphants ? Ou, comme pour Micha, un spécialiste des équidés, ou, comme pour Maya, des chiens et des chats ?…
A-t-il radiographié les pieds si douloureux de Dumba ? Opéré des prélèvements pour comprendre la source de ses inquiétantes difficultés à respirer ? Autant de faits signalés dans les six expertises.

Dumba est un être intelligent, grégaire et socialement complexe. Être privée de tout depuis quarante ans n’est certainement pas une raison pour que sa situation perdure. Elle ne doit ni être détenue dans un camion, ni sous une tente de fortune. Ou bien si on nous explique que c’est possible, envoyons tous les animaux sauvages détenus dans les cirques, dans les jardins d’Euzet.
Pour soutenir Dumba, vous pouvez signer notre pétition pour la placer dans un sanctuaire.

Sources :
1/ https://theconversation.com/the-neural-cruelty-of-captivity-keeping-large-mammals-in-zoos-and-aquariums-damages-their-brains-142240
2/ 
https://www.huffingtonpost.fr/pierre-sigler/animaux-culture-sociologie_b_6499768.html
3/ La 23 ème résolution adoptée lors de la 11 ème Conférence de la Convention des Espèces Migratrices a reconnu « qu’un certain nombre d’espèces mammifères socialement complexes, telles que plusieurs espèces de cétacés, de grands singes et d’éléphants, montrent qu’elles ont une culture non humaine ».

Femke, dauphin martyr de la captivité est enfin libérée

Femke, dauphin martyr de la captivité est enfin libérée

Femke, dauphin martyr de la captivité est enfin libérée
01.02.2021
Ile-de-France
Femke, dauphin martyr de la captivité est enfin libérée
Delphinariums

Le Parc Astérix vient d’euthanasier Femke. On apprend aujourd’hui par voie de presse, que son transfert était prévu dans un autre delphinarium français. Pour elle, c’est la fin du calvaire mais notre chagrin et notre colère sont immenses. Nous avions écrit à la direction du parc la semaine dernière, avec nos partenaires de la coalition DFE, demandant des nouvelles de l’ensemble des dauphins, et notamment de Femke, si fragile. Que s’est-il passé ? Nous demandons l’accès à son dossier médical.

Arrachée libre aux siens au large de la Floride, elle aura été maintenue dans un bassin durant près de quarante ans. On lui aura enlevé jusqu’à son fils, Ekinox. Après des dizaines d’années de captivité, la vie de Femke n’aura été que souffrance.

À son propos, Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice déclare :

«Femke ne souffre plus. La mort est plus douce que tout ce qu’elle a pu vivre depuis sa capture. Savoir que des humains sont capables de faire subir à des dauphins l’atrocité de la captivité et du dressage, en toute connaissance de cause, les mots manquent pour exprimer notre indignation.»

Voici ce que le parc avait prévu pour la suite : l’envoyer chez Planète Sauvage, un autre delphinarium français situé près de la côte Atlantique… Après avoir utilisé ses bons et loyaux services pour faire fonctionner le tiroir-caisse, les responsables du Parc Astérix ne lui ont même pas offert une retraite médicalisée.

Pendant si longtemps nous avons alerté le delphinarium et les autorités. Femke avait besoin d’être mise à l’écart du groupe. De ne plus être harcelée par les otaries et les dauphins – bien contre leur gré. Nous allons demander son dossier médical. Toute la lumière doit être faite sur ses derniers instants parmi nous.

Lettre ouverte à Nicolas Kremer, Directeur du Parc Asterix

Lettre ouverte à Nicolas Kremer, Directeur du Parc Asterix

Lettre ouverte à Nicolas Kremer, Directeur du Parc Asterix
29.01.2021
Ile-de-France
Lettre ouverte à Nicolas Kremer, Directeur du Parc Asterix
Delphinariums

Suite à la fermeture du delphinarium du Parc Astérix, la coalition Dolphinaria-Free Europe (DFE) dont nous sommes membres a écrit une lettre ouverte au PDG de l’installation concernant ses projets futurs.

Monsieur le Directeur,

Nous avons appris le transfert de Guama et de Cessol du Parc Astérix au parc de Kolmården en Suède le week-end du 23-24 janvier 2021. DFE est profondément inquiet, des conditions dans lesquelles leur transfert a été organisé et par le fait qu’aucun des dauphins n’ait été isolé des autres dauphins présents au parc de Kolmârden.

Cette absence de quarantaine des dauphins et des soigneurs, pourtant obligatoire selon l’autorisation de transfert, pour éviter les risques de transmission du COVID-19 aux soigneurs et aux dauphins, est totalement irresponsable et inexplicable dans ce contexte de pandémie globale.

Un des deux mâles devrait être transféré sous peu au zoo de Nuremberg en Allemagne.

Considérant le stress auquel il devrait inévitablement être soumis durant ce second transfert et l’acclimatation à un nouveau groupe de congénères, nous pensons qu’il aurait dû rester au Parc Astérix jusqu’à ce qu’une solution définitive ait été trouvée pour son placement.

Étant donné le peu d’informations dont nous disposons, et qui sont pourtant déjà extrêmement alarmantes, vous comprendrez que nous sommes profondément inquiets quant au bien-être des autres animaux du Parc Astérix et du parc de Kolmården.

Nous souhaiterions ainsi que vous nous communiquiez un rapport sur l’état de chaque dauphin encore présent au Parc Astérix, en particulier Femke, ainsi que des informations sur la date et les conditions de leur transfert (passé ou à venir).

En espérant obtenir une réponse rapide, honnête et fiable de votre part, Monsieur le Directeur, nous vous transmettons nos salutations,

Membres de DFE

Non, Dumba ne va pas bien !

Non, Dumba ne va pas bien !

Non, Dumba ne va pas bien !
28.01.2021
Non, Dumba ne va pas bien !
Cirques

Nous avons présenté des images de Dumba à des experts des éléphants d’Asie. Leurs constats sont unanimes : l’éléphante se porte mal. Elle a besoin d’être examinée d’urgence par des vétérinaires compétents et d’être placée dans un sanctuaire.

Au pays de Dumba, il y a des gentils et des gentils. Le couple de dresseurs qui l’exploite et qui lui a fait traverser la frontière espagnole pour éviter les poursuites judiciaires y est très attaché et la « doudoune ». Oui, oui. Il voue pour elle une affection telle qu’il n’hésite pas à la maintenir isolée dans des conditions de détention contraires à ses besoins les plus élémentaires et à louer ses services pour des parades et des spectacles de cirque. C’est bien connu, qui aime bien, châtie bien. Même le maire de la commune d’Euzet-les-Bains l’assure : « Dumba est très bien soignée ». Pour autant, nous ne partageons pas le même point de vue et nous avons répondu à l’édile pour nous en expliquer.

Expertises indéniables

Comme nous le soulignons dans notre courrier, nous n’avons pas pour habitude de déposer plainte en procédant par extrapolation. Ce n’est donc ni par excès de sensiblerie, ni sur un simple coup de tête que nous alertons l’opinion et nous tournons vers la justice pour défendre un animal sauvage. Non. Si nous remuons ciel et terre pour Dumba, c’est qu’elle se trouve dans une situation critique et que nous nous appuyons sur des évaluations scientifiques pour l’affirmer. Les spécialistes des éléphants d’Asie, indépendants de notre association, à qui nous avons montré les images prises par notre enquêtrice et par les journalistes, sont unanimes : l’éléphante pâtit de problèmes tant médicaux que comportementaux nécessitant d’être pris en charge au plus vite.

Il y a urgence !

En se basant sur ses propres observations, le Dr John A. Knight stipule dans son rapport que « Dumba doit être examinée de toute urgence par un vétérinaire compétent. Il est nécessaire de procéder à un bilan de santé complet, y compris – sans toutefois s’y limiter – des dents et des membres, ainsi qu’à un test de tuberculose et des analyses fécales ». L’expert note en effet des signaux alarmants démontrant que l’éléphante est « en mauvaise condition physique et se comporte comme si elle souffrait ou que sa santé mentale était altérée ». « Musculature déficiente », « position très peu naturelle », « stéréotypie », « comportement très contrôlé et inhabituel », « profonde détresse mentale », « peur », autant de mots que l’on retrouve sous sa plume et qui l’amène à déclarer que : « les propriétaires de Dumba sont manifestement dans l’incapacité de la sécuriser et de subvenir à ses besoins dans un environnement adéquat. » Par conséquent, il demande instamment aux autorités compétentes de confisquer l’éléphante à ses « propriétaires » et de la transférer dans un lieu où elle pourra être examinée et soignée comme son état l’exige, et placée en toute sécurité dans un sanctuaire où l’ensemble de ses besoins seront satisfaits en permanence.

Souffrances évidentes

Un avis largement partagé par la Dre Marion E. Garaï qui s’inquiète notamment de voir Dumba soulever très souvent ses pattes avant, « ce qui montre qu’elle souffre ». « Le fait pour un animal destiné à vivre sous un climat chaud de devoir rester de longues heures dans le froid et d’être dans l’impossibilité de bouger suffisamment peut entraîner de l’arthrite ainsi que d’autres pathologies », indique-t-elle. Et d’ajouter : « Dumba abaisse parfois ses postérieurs comme pour s’asseoir. Cela peut être le signe soit de douleurs abdominales, soit, dans le cas où un homme l’approche par derrière, qu’elle craint d’être frappée, car on la voit rentrer immédiatement ses pattes et courber l’échine. » Par ailleurs, elle pointe, entre autres, « de graves signes de frustration, d’ennui et de privation mentale », des stéréotypies reflétant « un mal-être certain et des inhibitions comportementales », « des symptômes typiques d’un éléphant de cirque maltraité ». Selon l’experte, le constat est sans appel : « Dumba éprouve une douleur intense ». Dans ses conclusions, elle recommande également que l’éléphante soit examinée immédiatement par un vétérinaire indépendant afin qu’elle reçoive les traitements nécessaires. Elle préconise, en outre, son placement dans un sanctuaire, où elle pourra passer le reste de son existence comme un pachyderme normal, avec des congénères. Car pour elle, aucun doute : « Le fait de maintenir un éléphant dans la solitude est de la cruauté ». À bon entendeur…

Sécurité menacée

Le Dr John A. Knight se dit aussi gravement préoccupé par la sûreté et la sécurité de Dumba, et donc aussi par celles des personnes se trouvant à proximité. Il remarque que l’éléphante, à juste titre, n’est pas enchaînée, mais retenue par une clôture électrifiée à quatre fils, dans un espace d’environ 8 à 10 m2. En plus de dénoncer « une surface bien trop petite pour un éléphant adulte, d’autant que l’endroit est dénué de tout enrichissement et que Dumba y est confinée pendant de longues périodes », il souligne que : « Les fils barbelés électriques ne devraient jamais être utilisés en guise de clôture principale pour garder un éléphant quel qu’il soit. Non seulement ils peuvent lâcher, mais les éléphants apprennent à tenir leur trompe loin d’eux lorsqu’ils mangent du foin, peuvent les renverser ou se prendre dedans. » Par ailleurs, le fait que Dumba puisse accéder avec une relative liberté aux mâts qui soutiennent sa tente lui fait craindre le pire : « Il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elle les pousse, les plie ou les torde, ce qui pourrait faire tomber toute la structure sur elle. Ce serait un désastre, provoquant sa panique et lui donnant l’occasion de s’échapper. […] En plus des mâts et des piquets de clôture, Dumba a potentiellement accès à d’autres objets à l’intérieur de la tente dont elle peut s’emparer et qu’elle peut jeter, avec lesquels elle est susceptible de se blesser ou de blesser quelqu’un. » Bref, tout porte à redouter la survenue potentielle d’un drame. La France a déjà connu la fuite d’éléphants captifs ainsi que la mort d’un membre du public provoquée par un tel animal. Comme nous, l’expert considère qu’ « on ne doit pas permettre que cela se reproduise ».

Dumba : un avenir loin des cirques est possible

Dumba : un avenir loin des cirques est possible

Dumba : un avenir loin des cirques est possible
27.01.2021
Dumba : un avenir loin des cirques est possible
Cirques

Elephant Haven, un nom qui fait rêver et des promesses bien réelles. Situé dans le sud-ouest de la France, c’est le seul refuge d’Europe dédié aux éléphants. Sa mission : offrir une retraite paisible et heureuse aux pachydermes détenus par les zoos et les cirques.

Ce 27 janvier 2021 est un grand jour. Alors que Dumba s’affiche sur l’immeuble Veepee grâce au soutien de Jacques-Antoine Granjon et que la proposition de loi pour les animaux est discutée à l’Assemblée nationale, nous savons que l’avenir de l’éléphante est en train de se jouer. Car en statuant sur le destin des animaux de cirque, en décidant de les laisser ou non entre les mains de leurs dresseurs en cas de sédentarisation des établissements, notre pays fera le choix de reconnaître leurs souffrances ou de continuer à les ignorer

Elephant Haven, le paradis des éléphants

Les rescapés des cirques n’éprouveront aucun soulagement tant qu’ils resteront sous la coupe de ceux qui les ont exploités pendant tant d’années. Seuls des sanctuaires dont la vocation est de venir en aide aux animaux traumatisés et formés aux besoins biologiques spécifiques de chaque espèce, sont en mesure de leur offrir le répit qu’ils méritent. C’est le cas d’Elephant Haven, un formidable projet porté depuis six ans par Sofie Goetghebeur et Tony Verhulst pour abriter les éléphants d’Asie ou d’Afrique en détresse. En 2016, nous étions les seuls à y croire avec eux. Nous sommes heureux que les choses aient changé et que d’autres soutiens se soient manifestés… Implanté dans le Limousin, Elephant Haven est désormais bien préparé pour accueillir ses premiers pensionnaires. C’est la seule installation du genre en Europe où tout a été pensé pour apporter les soins nécessaires aux individus hautement sensibles qui leur sont confiés.

Un havre de paix pour Dumba

Nous allons tout mettre en œuvre pour que Dumba soit transférée dans ce havre de paix bordé de collines verdoyantes. Seules six heures de transport et l’aval des autorités l’en séparent. Pourtant, une équipe attentionnée et compétente l’attend : soignants, ainsi qu’experts vétérinaires nationaux et internationaux en éléphants, seront accessibles à tout moment pour veiller sur elle. Sur place, la vieille dame disposera également d’un enclos et d’une étable chauffée. Des monticules de sable lui permettront de trouver les positions les plus confortables pour reposer son corps meurtri et ses pattes et, si elle en est capable, elle pourra retrouver à loisir des comportements naturels : mares de boue, poteaux à gratter, zones d’ombrage, de roches, de sable et de tas de poussière seront à sa disposition. Nous avons tellement hâte de la voir se détendre, se baigner, brouter… vivre, tout simplement ! Nous plaiderons sa cause tant qu’il le faudra. Aux politiques d’entendre nos appels et d’admettre que des dresseurs, sédentaires ou non, restent des dresseurs.