Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique

Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique

Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique
31.12.2021
Victoire par forfait pour les tourterelles des bois, contre le ministère de la Transition écologique
Chasse

En septembre 2020, notre référé-suspension et celui de la Ligue pour la protection des oiseaux avaient convaincu les juges de la plus haute juridiction administrative d’arrêter le massacre autorisé des tourterelles des bois. Mais il restait à faire annuler définitivement l’arrêté du 27 août 2020. C’est désormais chose faite : la décision est tombée hier, après plus d’un an de suspense.

La suspension de l’arrêté pour la saison 2020-2021 avait acté que la chasse portait une grave atteinte aux tourterelles des bois, et sentant certainement l’annulation venir, le ministère avait décidé de ne pas reprendre d’arrêté jusqu’à fin juillet 2022 au moins.

Lors de la séance du 20 décembre dernier, les chasseurs, qui s’opposaient à nous en soutenant l’arrêté ministériel, se sont retrouvés abandonnés en rase campagne ! On s’explique : pour que leur intervention soit prise en compte, il fallait qu’ils s’associent soit au défenseur (le ministère), soit aux requérants (nous, les défenseurs des animaux). Or le ministère n’a pas présenté de mémoire ! Autrement dit, la ministre a déclaré forfait, et ses alliés, les chasseurs, sont restés, passez-nous l’expression, le bec dans l’eau. Tout cela au bénéfice des tourterelles des bois, épargnées cette année.

Des règles claires

«Une intervention ne peut être admise que si son auteur s’associe soit aux conclusions du requérant, soit à celles du défendeur. La ministre de la Transition écologique, à laquelle les requêtes de la Ligue pour la protection des oiseaux et de l’association One Voice ont été communiquées, n’ayant pas produit de mémoires tendant à leur rejet, les interventions de la Fédération nationale des chasseurs ne sont, dès lors, pas recevables.»Extrait de la décision du 30 décembre 2021 du Conseil d’État

Les oiseaux, des animaux sur lesquels s’acharne le gouvernement

Des milliers de tourterelles avaient déjà péri quand la décision de suspendre l’arrêté a été prononcée, cela dans un contexte de sixième extinction de masse des animaux sur la planète, les oiseaux étant parmi les premiers concernés. Les tourterelles des bois sont d’ailleurs censées bénéficier d’une protection en France et en Europe par la directive Oiseaux que la France a, à de nombreuses reprises ces dernières années, joyeusement piétinée (chasse à la glu, chasses traditionnelles, et donc, encore une fois, avec la chasse aux tourterelles des bois).

Une annulation pour excès de pouvoir

Dans sa décision du 30 décembre, le Conseil d’État mentionne notamment :

«Il résulte de tout ce qui précède, et alors que le ministre chargé de la chasse n’a produit aucun mémoire en défense, que la LPO et l’association One Voice sont fondées à soutenir qu’en autorisant la chasse de la tourterelle des bois pour la saison 2020-2021, l’arrêté du 27 août 2020 qu’elles attaquent méconnaît les objectifs de la directive du 30 novembre 2009 ainsi que les dispositions précédemment citées du Code de l’environnement et à demander, pour ce motif et sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens des requêtes, son annulation pour excès de pouvoir.»

Des conclusions sans appel

«Les interventions de la Fédération nationale des chasseurs ne sont pas admises. L’arrêté de la ministre de la Transition écologique du 27 août 2020 est annulé. »

Si le gouvernement tentait une fois encore de déposer un arrêté de chasse des tourterelles des bois, nous l’attaquerions à nouveau. Mais le fait que le ministère n’ait pas déposé de mémoire donne de l’espoir pour l’avenir. Quel dommage qu’on doive à chaque fois le traîner en justice pour pouvoir en arriver là…

Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !

Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !

Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !
29.12.2021
France
Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !
Exploitation pour le spectacle

Les animaux dans les rodéos ne sont pas des « artistes », mais des pantins terrifiés voués à la souffrance avant l’abattoir.

Animaux violentés, malmenés, montés de force : voilà ce qu’est, en réalité, le rodéo. Contrairement à ce que soutiennent des journalistes de la chaîne l’Équipe, qui diffuse cette semaine un programme de rodéo, les animaux ne sont pas des artistes, ils ne choisissent pas cette vie. Ils sont terrifiés, et c’est certainement ce qui fait recette et rend le rodéo si amusant pour ceux qui le regardent. Une fois la mascarade de démonstration de toute-puissance humaine terminée, bovins et chevaux finiront à l’abattoir.

En France, il y a déjà assez d’activités engendrant exploitation et souffrance pour les animaux. Ce n’est vraiment pas la peine d’en importer de nouvelles !

Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice :

«Seul un niveau de stress intense peut faire réagir les taureaux de cette façon. Les scientifiques ont apporté la preuve que, oui, les animaux ressentent la douleur et la peur. Les rodéos en sont la parfaite illustration. Ce divertissement tiré de la souffrance animale doit disparaître de nos sociétés. Les humains miteux qui le pratiquent sont-ils encore à ce point dépendants des animaux pour démontrer leur virilité factice en les maltraitant dans ces spectacles débiles et malsains ?»

La souffrance vendue comme de l’agressivité

Les veaux, taureaux et chevaux contraints de participer à tous ces « sports » n’ont rien demandé à personne. Ils ne sont pas agressifs par nature. Ils sont rudoyés, frappés, brûlés, drogués… pour donner l’impression du courage côté humain, que ce soit pour la monte du cheval sauvage (bronc riding), celle du taureau (bull riding), la capture du veau au lasso (calf roping), ou encore le coucher du taureau (steer wrestling), qui constituent, avec la course à cheval autour de tonneaux (barrel racing), les épreuves de rodéo. Le but n’est pas caché, il consiste à être le « meilleur » cowboy, donc il s’agit bien de mater les animaux, de les dresser, de les marquer au fer rouge, de les rendre dociles…

Drogués

Les seules objections à l’inoculation de stéroïdes ou d’anti-inflammatoires aux taureaux (pour les rendre agressifs ou insensibles à la douleur) ne sont même pas une question de fair-play (tout le monde le fait, aux dires des premiers concernés), mais uniquement une question sanitaire : il ne faudrait pas qu’il reste de produit détectable lors de la compétition… pour la consommation humaine ! Pire, il n’y a pas de réglementation concernant les mauvais traitements pendant les entraînements, et ils sont minimaux durant les compétitions.

Violentés

Pour qu’ils entrent plus vite sur la piste ou qu’ils se cabrent, il est autorisé de brûler les chevaux ou de leur envoyer une décharge électrique, de les frapper… Tout est mis en scène pour donner l’impression à la foule de spectateurs que les taureaux sont « enragés », alors que souvent, ils se débattent, en réalité, de douleur, après avoir été malmenés en coulisses.

Blessés, direction finale : l’abattoir

Quand ils arrivent à l’abattoir, les vétérinaires constatent les dégâts. Les veaux ont eu le cou cassé et ont été violemment jetés au sol, certains ont des côtes cassées, des hémorragies internes, y compris chez les taureaux, d’ailleurs. Ils ont des ruptures d’anévrisme, des crises cardiaques, le dos brisé… Des affections mortelles. Ceux qui survivent doivent recommencer la fois suivante, et cela, jusqu’à leur dernier voyage à l’abattoir.

Une rengaine rance

Les promoteurs des rodéos, éleveurs ou producteurs d’événements, sponsors ou chaînes de télévision, utilisent les mêmes arguments viciés que les aficionados pour la corrida : les animaux sont des artistes, ils sont bien traités le reste du temps, ils ont vécu une bonne vie, les quelques minutes où ils sont en scène font d’eux les stars… Sauf que les humains qui se prêtent à ce spectacle mortifère ont le choix de prendre ce risque, les animaux jamais, et ils sont perdants à coup sûr. À en croire les enquêtes des défenseurs des animaux partout dans le monde (sur les corridas, novilladas ou rodéos), on nous vend surtout un refrain seriné ad nauseam et qui sent le mensonge à plein nez. Ce business est très lucratif, ce « spectacle » n’est qu’une étape sur le chemin de la chaîne de découpe, qui ne fait qu’enrichir au passage le propriétaire des animaux.

Nous vous proposons d’interpeller @lachainelequipe sur Twitter en lui partageant cet article, pour que le replay du programme ne soit plus accessible et que la chaîne s’engage à ne plus diffuser ces spectacles délétères à l’avenir. Vous pouvez également écrire un commentaire (poli mais engagé) sous cet article du journal l’Équipe.

Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages

Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages

Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages
20.12.2021
Bourgogne
Enquête inédite: élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages
Animaux sauvages

De l’automne au printemps, chaque année pendant la saison d’ouverture de la chasse, les animaux considérés comme du gibier apparaissent au menu des restaurants. Les étals se remplissent alors de terrines de sanglier ou de filets de cerf pour les fêtes de fin d’année. Donc en France, on élève des animaux sauvages. Puis on les relâche pour la chasse… ou bien on les envoie à l’abattoir. La législation, elle, soit s’en désintéresse, soit prévoit des dérogations pour autoriser l’inacceptable. Nous révélons aujourd’hui des images jamais vues: la vie et les derniers instants des jeunes cerfs d’un élevage, tout ce qu’il y a de plus officiel.

Comme tout le monde en France le sait, les cerfs sont des animaux sauvages qui vivent librement (mais pas sereinement) dans les forêts du pays. Les chasseurs prennent un malin plaisir à les tuer en prétendant que leur “gestion” leur impute. Ce que l’on connaît moins, ce sont les élevages d’animaux sauvages. D’aucuns vendent “leurs” animaux à des sociétés de chasse, qui les relâchent et redorent leur image aux yeux des naïfs, en donnant l’impression de gérer la faune et la nature. C’est le cas des élevages de faisans et de perdrix par exemple, dont nous avons exposé le calvaire. D’autres sont souvent aussi propriétaires de parcs fermés, comme nous l’avons montré dans notre enquête sur les chasses en enclos, et monnayent à prix d’or cette barbarie organisée. Mais ces élevages peuvent aussi vendre leurs animaux à l’industrie agroalimentaire pour finir sur les tables des fêtes de fin d’année de nos concitoyens.

Combien existe-t-il d’élevages de ce type dans notre pays? Voici, avec des images jamais vues, le sort terrible de ces animaux que rien quasiment ne protège.

Les élevages d’animaux sauvages: un scandale de plus dans le monde de la chasse et de l’agroalimentaire français

Les animaux sauvages, libres comme captifs, ont peu ou pas de droits en France ! Puisque les maltraitances subies par les animaux sauvages libres ne sont pas délictuelles (ce renard mutilé en est un exemple parlant), ils peuvent donc tout subir, puisque tout est exception, tout est dérogation. Mais si ce sont les mêmes animaux, leur nature, elle, ne change pas. Notre enquête révèle l’abandon législatif abyssal auquel sont livrés les animaux considérés comme du gibier, y compris, donc, ceux qui naissent dans un élevage et ne sont pas destinés à la chasse.

Les images que nous publions sont un témoignage de l’abandon par les politiques des animaux sauvages dans notre pays. Voici la réalité des animaux sauvages. Libres, ils sont traqués sans fin. Captifs, ils sont massacrés sans exception. Il est urgent de faire fermer les élevages d’animaux sauvages en France. » Muriel Arnal Présidente fondatrice de One Voice

À l’élevage Apicerf, des cerfs tout sauf  “happy”…

Chez Apicerf, rien ne se perd. Sur le marché, l’éleveur vend aussi les bois des daguets, qui sont de jeunes cerfs abattus à dix-huit mois à peine. Et que l’exploitation soit intensive ou non, mourir à un an et demi, en n’ayant jamais été libre, personne ne peut dire que c’est une vie digne d’être vécue!

… avec la mort comme unique porte de sortie

Ils sont envoyés à l’abattoir du Grand Autunois Morvan en pleine nuit, et mis à mort non pas sur la chaîne, mais directement dans le camion. Une fois celui-ci garé à l’entrée de l’abattoir, serrés les uns contre les autres, ils tentent de s’éloigner du bouvier qui fait son entrée dans l’espace où ils sont confinés. Armé d’un pistolet d’abattage, qu’il recharge entre chaque animal, il profère des remarques tant humiliantes qu’absurdes vis-à-vis de ses victimes, qui s’effondrent les unes sur les autres. Le dernier tentera vainement d’effectuer un demi-tour, mais ses sabots butant sur les corps, et pris au piège, il finira comme ses congénères. “Celui-là, il me regarde mal”, “Yes!”… À chaque coup asséné, la chute. Visible et audible à l’extérieur du camion qui répercute ce qui se joue à l’intérieur.

Comme tout étourdissement, le procédé est approximatif et plusieurs cerfs reprennent conscience en pleine agonie, étouffés ou écrasés sous les corps. Le personnel de l’abattoir va alors les laisser entassés à l’arrière du camion, un temps interminable pour les mourants, avant d’en traîner certains au sol, maculant de sang leur itinéraire, et de suspendre les autres à des crochets qui les emmèneront à l’intérieur…

Nous demandons que cet abattoir soit fermé d’urgence et, à défaut, l’arrêt de l’abattage des cervidés qui s’y effectue car cet établissement n’est clairement pas adapté! Nous déposons plainte pour actes de cruauté et mauvais traitements commis par un exploitant notamment, en plus des autres infractions sanitaires. Signez notre pétition pour fermer les élevages d’animaux sauvages!

Signer la pétition

Nous avons aussi besoin de vous pour poursuivre nos investigations et lever le voile sur l’étendue de cette souffrance. De nombreuses autres exploitations du même genre sévissent. Il faut enquêter. Soutenez notre action pour que les animaux sauvages soient enfin protégés dans notre pays.

Je soutiens One Voice

Dumba a toujours besoin de nous !

Dumba a toujours besoin de nous !

Dumba a toujours besoin de nous !
16.12.2021
Allemagne
Dumba a toujours besoin de nous !
Cirques

Un an de solitude supplémentaire s’est écoulé pour Dumba. Depuis que ses anciens propriétaires l’ont placée dans un cirque sédentaire en Allemagne, elle ne passe plus sa vie sur les routes, enfermée dans un camion, et n’est plus soumise à des numéros dégradants. Mais l’ennui la ronge toujours. Nos enquêteurs ont été témoins de son morne quotidien.

Que le temps est long pour Dumba… Voici un an que nous retrouvions l’éléphante croupissant au fond de la propriété de ses dresseurs, dans le Gard. C’était le 1er janvier 2021, elle était séquestrée dans une remorque minuscule et luttait contre le froid par des températures en dessous de 0°C.

Un an de mobilisation

Il fallait intervenir d’urgence… Nous avons fait des pieds et des mains pour alerter le public et les médias, lancer une pétition et raisonner le maire d’Euzet-les-Bains qui prenait la défense des dresseurs. Nous avons également adressé des courriers au préfet de la région et au procureur d’Alès, et déposé plainte afin d’obtenir la saisie de l’éléphante. Mais, malgré les avis concordants de six experts indépendants attestant de son état alarmant, les autorités françaises se sont illustrées par leur immobilisme. Et les « propriétaires » de Dumba ont pu filer tranquillement jusqu’en Allemagne.

Toujours aux mains de circassiens

Désormais, la vieille dame est détenue au cirque sédentarisé Elefantenhof Platschow, près de Hambourg. Elle y échappe enfin à l’itinérance et aux séances de dressage qu’elle endurait depuis sa capture en Asie, il y a près de quarante ans. Nos enquêteurs qui la surveillent avec assiduité sont retournés la voir. Tandis que d’autres éléphants sont exploités entre spectacles et pop-corn, elle a le privilège de ne pas participer aux numéros. Dans un petit enclos au fond d’un parc à taille humaine, elle peut même faire quelques pas et les visiteurs ne la harcèlent pas. Dumba est-elle heureuse pour autant ? À l’évidence, non. Car elle est toujours confrontée à l’isolement. Certes, d’autres pachydermes l’environnent. Mais des clôtures les séparent. C’est donc seule, tragiquement seule que Dumba continue d’égrener les jours.

Offrons-lui un meilleur avenir !

La savoir hors de nos frontières ne nous fait pas renoncer à améliorer son quotidien. Bien au contraire : des procédures sont en cours et nous lutterons jusqu’à ce que nous obtenions sa saisie. Les cirques sédentaires ne présentent aucune solution satisfaisante aux animaux qu’ils détiennent. C’est dans un sanctuaire, avec plus d’espace et entourée de compagnons, que Dumba doit être prise en charge. Nous nous battrons jusqu’au bout pour lui offrir une retraite paisible