Sensibilité et conscience chez les animaux

Sensibilité et conscience chez les animaux

Sensibilité et conscience chez les animaux
07.12.2015
Sensibilité et conscience chez les animaux
Autre campagne de l’association

Comme les humains, les non humains sont capables de ressentir du plaisir ou de l’aversion. C’est ce que confirment les scientifiques avec les dernières études sur la « sentience » animale. Une révélation qui pose plus que jamais la question de notre rapport aux autres animaux.

« Il n’y a pas de différence fondamentale entre l’homme et les mammifères supérieurs sur le plan des facultés mentales (…) la différence intellectuelle entre l’Homme et les animaux supérieurs, si grande soit-elle, n’est qu’une question de degré et non de genre. » déclarait déjà, en son temps, Charles Darwin. Il aura fallu attendre le XXIème siècle pour que les scientifiques donnent raison au grand homme et le prouvent avec les dernières études sur la « sentience ».

La sentience, révélatrice de la sensibilité animale

Si la définition précise de la « sentience » et la question de savoir si elle est présente chez tout animal font toujours débat, il est aujourd’hui reconnu par tous que les animaux sont des êtres sensibles, à un degré plus ou moins élevé. Autrement dit, un animal éprouve un ensemble de sentiments (sensations, perceptions et émotions) positifs ou négatifs, depuis la douleur et la peur jusqu’au plaisir et la joie. Des études scientifiques ont d’ailleurs montré que certains animaux présentaient un type de capacités mentales de haut niveau que l’on croyait, jusqu’alors, réservées aux seuls humains comme être conscients d’eux-mêmes, être capables de résoudre des problèmes nouveaux, avoir des représentations mentales ou encore comprendre ce que d’autres animaux savent ou se disposent à faire. Et ce que l’animal soit sauvage, animal de ferme ou animal familier.

Des capacités mentales de haut niveau certifiées scientifiquement

Depuis quelques décennies, nombre d’exemples issus d’une très grande quantité d’études scientifiques attestent cette révélation. Ainsi, les babouins et les pigeons assimilent des concepts abstraits comme la similitude ou la différence. Certains animaux utilisent des techniques pour tromper leur entourage comme le porc qui peut le faire délibérément pour éviter qu’un de ses congénères ne lui vole sa nourriture. Les moutons sont, par exemple, capables de garder le souvenir d’autres moutons ou de personnes humaines pendant au moins deux ans. Un mouton réagit aussi de façon émotionnelle à un visage : il préfère un mouton ou un humain aimable à un mouton ou un humain en colère. Les poulets comprennent qu’un objet caché continue d’exister, une faculté qui dépasse celle des enfants en bas âge. Les grands singes et les grands dauphins montrent qu’ils sont conscients d’eux-mêmes et se reconnaissent dans un miroir…

L’animal a un « monde intérieur »

Au moment où nous célébrons le 200ème anniversaire de la naissance du père de l’évolution, la science fait un pas de plus en assurant que l’être humain n’est pas le seul « animal » capable de planifier à long terme. Une étude scientifique publiée en mars 2009 a, par exemple, révélé qu’un chimpanzé mâle de 31 ans, détenu au zoo de Furuvik, en Suède, planifie son avenir. Le matin, avant l’ouverture du zoo ce chimpanzé, prénommé Santino, ramasse et empile des cailloux. Plus tard, dans la matinée, il jette ses cailloux en direction des visiteurs. L’animal stocke des munitions uniquement sur le versant de l’île qui fait face aux spectateurs, mais il ne stocke jamais de munitions pendant la période de fermeture du zoo, en hiver. Pour Mathias Osvath, spécialiste en sciences cognitives à l’Université de Lund en Suède et auteur de l’étude en question, « ces observations montrent de façon convaincante que nos frères les grands singes envisagent bel et bien l’avenir d’une manière très complexe. (…) Ils ont très vraisemblablement un « monde intérieur », comme nous lorsque nous revivons en pensée des épisodes passés de notre existence ou lorsque nous pensons aux jours à venir. »

Repenser le rapport de l’homme à l’animal

Depuis 1997, l’Union européenne reconnaît les animaux comme des « êtres sensibles ». Ainsi, le droit européen oblige les Etats membres à « tenir pleinement compte des exigences en matière de bien-être animal. » Cependant, les découvertes de ces dernières années en matière de « sentience » posent véritablement une autre question, essentielle : celle du rapport de l’homme à l’animal. En effet, si les animaux sont conscients de ce qu’ils ressentent, s’ils savent où ils sont, avec qui ils sont, comment l’homme peut-il continuer à le traiter comme un objet, à s’en servir comme un jouet ou un souffre douleur, à l’exploiter, à l’enfermer, à le martyriser, à le maltraiter ? Alors que la science découvre sans cesse de nouvelles informations sur la capacité des animaux à ressentir, éprouver, penser… il est temps pour l’homme de repenser la façon dont il pourrait être utile aux animaux plutôt que la façon dont les animaux pourraient lui servir. C’est à cette prise de conscience qu’œuvre One Voice à travers ses campagnes et sa proposition de débat public sur le sujet.

Sentience des animaux

Le rapport sur la sentience animale

TéléchargerLireCommander

Des chiens altruistes et des pieuvres en colère : sentience animale

Des chiens altruistes et des pieuvres en colère : sentience animale

Des chiens altruistes et des pieuvres en colère : sentience animale
03.12.2015
Des chiens altruistes et des pieuvres en colère : sentience animale
Autre campagne de l’association

À chaque nouvelle étude, la sentience animale se révèle plus évidente que jamais. Dans ces conditions, l’homme peut-il continuer à se mentir sur la réalité de la conscience animale ? Pour One Voice, il est temps de changer notre regard et nos comportements.

Sentience. Le terme est encore peu connu ou mal interprété. Lorsqu’on évoque la sentience animale, il fait rire ou, au mieux, interloque. Pourtant, ce néologisme emprunté à l’anglais définit une réalité démontrée par nombre d’études et de travaux scientifiques à travers le monde : les animaux ont la capacité de percevoir et de ressentir des émotions et, par conséquent, ils ont des désirs, des buts, une volonté qui leur sont propres. Ce sont des êtres « sentients ». Ils sont capables de sentir, de penser et d’avoir une vie subjective. Et ce, qu’ils soient vertébrés ou pas.

Des êtres intelligents et conscients

À cet égard, le chien, sans doute l’animal le plus proche de l’homme, est une source riche d’enseignements. De nombreuses études montrent que le canidé domestique fait preuve non seulement d’intelligence mais qu’il est aussi un être sensible. Certains propriétaires s’exclament, en parlant de leur chien, « Il ne lui manque plus que la parole !». Mais ils l’ont. Des études ont démontré que le chien a développé une gamme d’aboiements pour exprimer différentes situations ou sensations. Il est aussi capable d’apprendre et de retenir du vocabulaire. Dans une émission allemande, on avait pu voir un border collie se souvenir du nom de 200 jouets. Ce qui a été confirmé par la suite scientifiquement, notamment par la spécialiste des sciences cognitives, Juliane Kaminski. Plus surprenant encore, l’équipe de chercheurs de Range a constaté que les chiens étaient capables « d’imitation sélective d’un comportement en fonction de la situation ». Autrement dit, ils peuvent, comme l’explique Brian Hare, de l’institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, « penser à votre intention : ils peuvent rechercher une explication de votre conduite et se livrer à des déductions sur ce que vous devez être en train de penser. »

Des animaux moins domestiqués, comme les souris ou les rats, font eux aussi preuve de compréhension à l’égal des humains ou de certains primates. Des travaux réalisés sur les criquets, les limaces et les escargots ont montré que ces animaux établissaient des priorités et faisaient des choix. En Australie, des chercheurs ont découvert que les abeilles étaient capables de « compter » en remarquant un nombre de points et en se les remémorant. Selon l’éthologue Theresa Burt de Perera, du Kable College d’Oxford, « les poissons sont capables d’apprendre et de se souvenir, ils possèdent un ensemble de capacités cognitives qui surprendrait beaucoup de monde. »

Une vie émotionnelle propre

Ce que confirme aussi de plus en plus la science, c’est qu’un grand nombre d’espèces animales ont leur propre type de vie émotionnelle. Ils ressentent joie, colère, stress et, plus étonnant, nombre d’animaux ont le sens de l’équité et agissent en faisant preuve d’altruisme. Là encore, le « meilleur ami de l’homme » en donne un exemple éloquent : dans le cadre d’une expérience au cours de laquelle deux chiens devaient donner la patte et recevaient en échange une récompense, si un seul des chiens était récompensé, le chien lésé se détournait du jeu et de l’humain pour lui manifester son dégoût. Les souris ont démontré, quant à elles, leur propension à l’empathie : au cours d’une expérience où des souris étaient alimentées alors qu’au même moment d’autres souris recevaient un choc électrique, les souris ont arrêté de s’alimenter pour préserver leurs congénères moins bien loties. Le rat aime jouer et il est même chatouilleux. Ces moments de plaisir il les recherche auprès d’autres rats. Tout comme le cheval qui a un véritable besoin de communiquer avec ses semblables. Des contacts sociaux qui, selon Christine Nicol de l’université de Bristol, « le rend plus calme et plus intelligent. ».

Les mollusques et les crustacés aussi

Si une vaste majorité des animaux sensibles sont des vertébrés, la science a démontré que des mollusques céphalopodes, comme le poulpe, présentent « un potentiel de douleur et de souffrance ». Tout comme la capacité de se mettre en colère. Suite à une série de pannes, les responsables de l’aquarium Sea Star de Coburg, en Allemagne, ont découvert qu’un poulpe grimpait la nuit sur le bord de son aquarium pour asperger d’un jet d’eau un spot dont la lumière devait le gêner. A l’aquarium de Seattle, ce sont des pieuvres qui expriment leur mécontentement. Lors du nettoyage de l’aquarium, elles virent au rouge vif et essayent d’attraper les objets de nettoyage. Une biologiste a même remarqué qu’une pieuvre s’en prenait à elle et l’aspergeait à chaque fois que la jeune femme venait vérifier le débit d’eau à l’aide d’une torche, ce qui devait la déranger. Les chercheurs du Département de Neurobiologie de l’Université hébraïque de Jérusalem ont mis en évidences chez les poulpes « des similitudes frappantes avec le cerveau des vertébrés ». Au Royaume-Uni, le poulpe bénéficie d’ailleurs d’une protection légale qui le met à l’abri d’expériences invasives. De récents travaux des chercheurs de la Queen’s University (Irlande du Nord), attestent quant à eux de la souffrance des crustacés : après un choc électrique, des pagures préfèrent changer de coquille et présentent un comportement de stress, se manifestant notamment par une friction de l’abdomen à l’image d’un humain qui vient de se brûler au doigt et le met dans sa bouche pour calmer la douleur.

Changer le monde

À la lumière de toutes ces recherches et découvertes, l’être humain ne peut plus ignorer que des milliers d’espèces ont une vie émotionnelle, souffrent et éprouvent de la joie et du plaisir. Une étude récente du Docteur Eleanor Boyle conclut même que « tous les animaux vertébrés devraient être considérés comme sentients et certains invertébrés aussi… » L’être humain peut-il alors continuer à maltraiter les animaux dans des élevages inadaptés, à les faire souffrir dans les laboratoires, à les exploiter pour le seul bénéfice de l’espèce humaine ? Le chemin de la prise en compte de la sensibilité animale est long et semé d’embûches. Ses détracteurs, y compris parmi les scientifiques et les philosophes, sont aujourd’hui encore nombreux. En relayant les résultats des recherches en matière de sentience, en vulgarisant les connaissances acquises dans ce domaine, One Voice entend changer le regard des humains sur les animaux. En adoptant un comportement respectueux envers les autres espèces, One Voice est certaine que l’espèce humaine peut créer les conditions d’une paix réunissant tous ceux qui partagent avec elle, la planète bleue.

Agir

Pour nous aider à alerter le public quant au sort des animaux et initier un changement de comportement à leur égard, vous pouvez commander et diffuser autour de vous nos cartes sur la Sentience des animaux et découvrez notre rapport.

Sentience des animaux

Le rapport sur la sentience animale

TéléchargerLireCommander

Au « jeu de la mort » les animaux préfèrent l’empathie

Au « jeu de la mort » les animaux préfèrent l’empathie

Au « jeu de la mort » les animaux préfèrent l’empathie
03.12.2015
Au « jeu de la mort » les animaux préfèrent l’empathie
Expérimentation animale

Dans «La zone Xtrême», des humains choisissent d’infliger un choc électrique à l’un d’entre eux. Chez les animaux, des expériences similaires révèlent un choix différent.

Dans le jeu « La zone Xtrême », des humains choisissent d’infliger un choc électrique à l’un d’entre eux. Chez les animaux, des expériences similaires révèlent un choix différent.

Le 17 mars 2010, les téléspectateurs de France 2 ont pu suivre la première partie d’un documentaire sur le thème « jusqu’où va la télé ». Sous le prétexte d’un jeu télévisé, « La zone Xtrême », des candidats, soutenus par le public, se sont montrés capables de mettre en péril la vie d’un être humain. Sous le contrôle d’une animatrice autoritaire, ils ont cru lui administrer des châtiments sous forme de décharges électriques, lorsqu’il était incapable de répondre aux questions posées. Si la victime était en réalité un acteur, chargé de mimer une douleur croissante, les résultats n’en sont pas moins inquiétants.

Pour reprendre les propos de Christophe Nick, auteur et réalisateur du documentaire : « la télé peut faire faire n’importe quoi à n’importe qui ».

L’humanité en question

Ce premier épisode du reportage, encadré par une équipe scientifique, s’inspire d’une expérience de psychologie sociale plus ancienne, réalisée en 1963. L’étude d’alors révélait que face à l’autorité d’hommes en « blouses blanches », 60 % des êtres humains acceptaient d’administrer un choc électrique à un autre humain, au prétexte qu’un homme de science le leur avait demandé. En 2010, d’après les résultats obtenus, ce sont 81 % des participants à la « Zone Xtrême » qui sont prêts à se transformer en bourreau si une animatrice le leur ordonne… Les bourreaux d’un instant ont tout de même bénéficié d’un soutien psychologique à l’issue des expériences. Châtier n’est pas un acte anodin. Ce résultat bouscule la notion « d’humanité ». Qualité suprême d’après les humains – car servant à les définir – que devient-elle une fois soumise à l’autorité ? L’autorité, qu’elle soit incarnée par des scientifiques ou par un média, nous conduit-elle à perdre notre libre arbitre, à oublier notre conscience et notre capacité de compassion ?

Le contrepoint des animaux

Des expériences similaires ont été réalisées avec des animaux mais leurs conclusions sont largement différentes. Les animaux préfèrent ne pas recevoir de nourriture plutôt que d’infliger un choc électrique à autrui (à noter que dans « Zone Xtrême » il n’y avait rien à gagner). Il en va ainsi des singes rhésus par exemple. Dans une expérience réalisée en 1964, 80% des singes ont arrêté d’actionner la chaîne qui leur délivrait de la nourriture quand ils se sont aperçus que cela infligeait une décharge à l’un de leurs compagnons. Ils ont préféré avoir faim plusieurs jours durant… La même expérience, réalisée avec des rats, a eu les mêmes conclusions : les rats ont préféré cesser de s’alimenter plutôt que de faire souffrir un de leurs congénères.

De l’empathie à l’altruisme

Frans de Wall rapporte également d’autres cas. Dans « L’âge de l’empathie, leçons de la nature pour une société solidaire », l’éthologue relate des expériences où les animaux souffrent de voir l’un des leurs souffrir… Il décrit notamment comment le cœur d’une oie femelle s’accélère lorsque son mâle est prix à partie par une autre oie. Il reprend aussi une expérience réalisée avec des souris, qui montre que lorsque deux souris ont passé du temps ensemble, un stimulus douloureux appliquée à l’une rend l’autre plus sensible à la douleur. Ou encore : lorsqu’un singe capucin a le choix entre un jeton qui lui donne droit à de la nourriture, et un autre jeton qui fait également gagner de la nourriture pour son compagnon, il choisit systématiquement celui qui permet de récompenser les deux…

Développer la compassion au quotidien

Tandis que la notion de sentience animale s’installe peu à peu, la diffusion du premier volet du documentaire de Christophe Nick et la publication du livre de Frans de Wall, poussent à s’interroger sur la nature humaine. Que devenons-nous face à l’autorité ? Comment se réapproprier l’humanité que – finalement (sic) – nous semblons partager avec d’autres membres du règne animal ? Pour retrouver notre libre arbitre, ne devrions-nous pas réapprendre à écouter notre conscience ? Car en développant la place de la compassion dans nos vies, en apprenant que le respect de toute vie, c’est aussi le respect de soi, nul doute que l’humanité – justement – en sortirait grandie…

Article publié par One Voice en 2010

Ingrid Visser: une vie consacrée aux orques

Ingrid Visser: une vie consacrée aux orques

Ingrid Visser: une vie consacrée aux orques
02.12.2015
Ingrid Visser: une vie consacrée aux orques
Exploitation pour le spectacle

Témoignage : Ingrid Visser, biologiste marine réputée pour ses études sur les orques, mène un combat acharné pour la libération de Morgan.

One Voice vous livre le témoignage de Ingrid Visser, biologiste marine connue pour ses études sur les orques. À travers la Free Morgan Foundation, Ingrid mène un combat acharné pour la libération de l’orque Morgan.

Cela fait plus de vingt ans que j’étudie et que je vis en Nouvelle-Zélande, au plus près des orques. J’ai appris à ne jamais les sous-estimer et à les respecter en tant qu’individus ayant chacun son caractère. Chaque orque est une personne. Loin des clichés d’ « orques tueuses », je suis témoin de leur empathie, de leur solidarité…

L’empathie de Nobby

Un mâle appelé Nobby, que j’ai connu jeune, avait un tel caractère que j’ai fait de lui le personnage principal d’un livre pour enfants. Je l’ai vu chasser les raies dans les eaux peu profondes qui entourent les côtes de la Nouvelle-Zélande et j’ai participé à son sauvetage quand il s’est échoué sur une plage au cours d’une chasse. Il doit son nom au Nobby’s Point, un cap au large duquel il avait été photographié quand il était jeune. À l’âge adulte, il s’est fait piéger un jour dans une ligne de pêche qui lui a entaillé la nageoire dorsale, si bien qu’un « nœud » est apparu sur le bord frontal, près de la base de la nageoire dorsale. Depuis son échouage et son sauvetage, il montre un intérêt particulier pour les chiens et s’approche souvent des bateaux ayant des chiens à leur bord. Les chiens ont alors tendance à aboyer et Nobby nage sous l’eau, se retourne pour les voir, puis refait surface hors de leur portée. Il les rend fous, mais il adore cela. Par ailleurs, on le voit souvent s’occuper des jeunes orques de son groupe et ses « meilleurs amis » sont Anzac, une jeune femelle, et Ben, un mâle adulte. Ces deux orques ont été heurtées par des bateaux et il est clair que Nobby les a soignés. Il a de l’empathie pour Anzac et Ben et je l’ai souvent vu attraper des raies et les partager avec eux.

La solidarité pour Dian

Dian, une femelle adulte, était prise dans une ligne attachée à un casier à homards. Jusqu’à la fin de l’incident, ses congénères ne l’ont pas quittée et deux jeunes orques (probablement son dernier petit et le précédent) l’ont soutenue physiquement jusqu’à ce qu’elle atteigne la surface pour respirer. Quand je me suis approchée avec mon bateau pour prendre la mesure de la situation et la libérer, les deux jeunes se sont interposés entre elle et mon bateau jusqu’à ce qu’ils aient décidé que nous n’étions pas une menace pour elle. Sans leur aide, Dian se serait certainement noyée, car le poids attaché à la ligne pesait plus de 35 kg… c’était trop pour permettre à l’orque de remonter continuellement à la surface pour respirer. Pendant que je démêlais le câble, Dian a attendu patiemment, renversée sur le côté. Dans cette position, elle ne pouvait pas respirer mais elle est restée calme et à intervalles de quelques minutes, je relâchais ma prise sur sa queue pour lui permettre de refaire surface. Une fois libérée, elle est restée un moment immobile à côté du bateau. Elle se demandait certainement si elle était vraiment libérée de ce câble dont elle venait d’être prisonnière pendant au moins deux heures. Puis, dès qu’elle en a eu la certitude, Dian est repartie avec les autres orques du groupe qui nageaient à ses côtés.

La coopération des cétacés

De tels exemples de coopération ont été observés et décrits chez diverses espèces de cétacés (baleines, dauphins et marsouins), qu’il s’agisse de protéger des personnes ou de se protéger mutuellement contre des prédateurs, ou bien de chasser en groupe. J’ai fait état d’orques chassant des raies, des requins et des phoques puis se partageant ensuite la proie. Il semble que le partage des proies soit un moyen pour ces animaux de renforcer leurs liens sociaux. On pense aussi que c’est un moyen d’apprendre aux jeunes à manipuler des proies, surtout des proies dangereuses comme les requins et les raies pastenagues. Compte tenu de l’importance des liens sociaux que j’ai pu constater pendant des épisodes stressants, comme les emmêlements et les échouages, je suis intimement persuadée que ce n’est pas simplement pour profiter du partage de nourriture que ces animaux coopèrent ainsi.

Une culture avec des « chants populaires »

Les spécialistes des cétacés n’admettent que depuis peu de temps que le terme de culture puisse s’appliquer non seulement aux humains, mais aussi aux cétacés. Si nous examinons la définition actuelle de la culture en anthropologie (l’étude de l’être humain), un mode de vie établi par un groupe d’humains et transmis d’une génération à l’autre, il n’est pas difficile de se rendre compte qu’en remplaçant le mot « humains » par le mot « cétacés », on conserve une définition concrète et réelle. Les cétacés utilisent des méthodes de communication complexes, dans certains cas, des dialectes et des « chants populaires » qui changent chaque année. Elles utilisent également différentes méthodes pour chasser des proies, la même proie pouvant être capturée d’une manière différente selon le groupe d’orques. Par exemple, en Argentine, la chasse au phoque se fait en jaillissant sur la plage, en Antarctique, en se servant des vagues pour éjecter l’animal de la glace et, en Amérique du Nord, en tendant une embuscade le long des côtes. Et ces méthodes se transmettent d’une génération à la suivante… Ce sont bien là des aspects de ce que l’on appelle une culture. La culture des cétacés.

Découvrez la campagne de One Voice pour libérer Morgan et pour obtenir le statut de personne animale pour les cétacés !

Entretien avec Albert Lopez

Entretien avec Albert Lopez

Entretien avec Albert Lopez
02.12.2015
Entretien avec Albert Lopez
Delphinariums

Décembre 2014. Albert Lopez, l’ex-dresseur de l’orque Ulysse et des dauphins du zoo de Barcelone et du delphinarium de Oltremare, dévoile à Muriel Arnal les coulisses de ces centres de détention et d’esclavage…

Muriel Arnal : Un jour, tu as décidé de « traverser le miroir » et d’arrêter ton activité de dresseur. C’est particulièrement courageux et ton témoignage est essentiel pour soutenir notre combat. Je te remercie profondément de dévoiler ce qui peut se passer dans les coulisses de ces centres. Ce que tu sais d’Ulysse est éminemment significatif à cet égard…

Albert Lopez : Oui, je me souviens, Ulysse est resté seul dans le bassin du zoo avec un dauphin, pendant 12 ans. J’étais seul moi aussi. Car j’étais jeune et les autres employés du zoo n’aimaient pas les animaux. C’est pourquoi nous avons tissé des liens. La première année où Ulysse est arrivé, il a été gravement blessé par les dauphins. Un dauphin mâle l’a battu et mordu si grièvement qu’Ulysse était mourant. Il restait prostré, sans manger, en grande souffrance. Chaque jour, j’allais dans l’eau, à ses côtés, pour le soigner. C’est ainsi que nous sommes devenus amis, nous le sommes restés pendant toute sa détention à Barcelone.

M.A. : Pourquoi ce dauphin a-t-il attaqué Ulysse ? Un dauphin ne se comporte pas comme cela dans la nature. Est-ce la promiscuité ? Le stress de la captivité ?

A.L. : Ces attaques étaient compréhensibles car quand l’orque est arrivée dans le bassin, les dauphins qui y étaient détenus ont eu très peur. Le dauphin mâle a battu Ulysse et lui a fait très mal. Après, Ulysse n’est resté qu’avec les dauphins femelles mais elles étaient toujours sur leurs gardes avec lui. L’une d’elles a eu un petit, prénommé Inuk. Elle est devenue plus agressive encore avec Ulysse parce qu’elle avait peur, elle surveillait continuellement Inuk. Quand Ulysse et Inuk jouaient et qu’Inuk se faisait un peu mal, il retournait voir sa mère et celle-ci mordait Ulysse. Inuk est le premier dauphin né au zoo et qui ait survécu plus de deux ans ; les autres ne survivaient pas car leurs mères ne savaient pas leur apprendre à manger. Inuk, lui, a été éduqué par Ulysse qui s’est occupé de lui et lui a appris à manger le poisson. Ulysse était très petit quand il est arrivé, il a grandi avec les dauphins, il n’avait pas conscience qu’il était une orque. Il pensait qu’il était dauphin. Les années suivantes, il est resté avec une dauphine nommée Nereida. Ils ont tissé des liens mais c’est Nereida qui décidait. Pendant toute sa détention, Ulysse n’a jamais fait aucun mal aux dauphins. Il était très doux. Chaque matin, il m’attendait. J’allais directement le voir, lui parler, jouer avec lui.

M.A. : Ta relation avec Ulysse est constituée, me semble-t-il, de moments cruciaux…

A.L. : Ulysse m’a sauvé la vie à deux reprises. Un jour, je réparais un équipement au fond du bassin. Je n’avais pas pris de palmes, pour être plus à l’aise pour travailler. Et je m’étais lesté avec trop de poids. Quand ma bouteille a été vide, je n’ai pu remonter à la surface. À ce moment-là, Ulysse est venu se placer à côté de moi, m’a présenté sa nageoire dorsale que j’ai attrapée. Et il m’a remonté à la surface. C’est la première fois qu’il adoptait un tel comportement. Quelques jours plus tard, j’ai dû retourner poursuivre les réparations. J’avais mis des palmes et moins de poids pour me lester. Au moment où je descendais au fond du bassin, Ulysse m’a mordu tout doucement la cuisse, à deux reprises. Je n’ai pas compris immédiatement pourquoi. Un collègue m’a alors dit, il fait cela pour t’avertir du danger et te demander de ne pas prendre ce risque. Alors j’ai posé tout mon matériel, et je suis allé dans l’eau, en maillot de bain, et nous avons joué. Ulysse était rassuré. Après cet épisode, Ulysse n’a jamais plus supporté que je porte des palmes ou même un masque. Il venait systématiquement m’ôter mon masque avec sa gueule. Il tolérait juste le maillot de bain, rien d’autre. Chaque jour, après le spectacle, je restais jouer avec Ulysse. C’était en dehors de mon travail, je ne lui donnais pas de nourriture comme pendant le spectacle. Il n’y avait alors ni dressage ni aucune soumission. Il était libre de jouer s’il en avait envie. Et s’il ne voulait pas, il l’exprimait. Mais il avait toujours envie qu’on joue ensemble !

M.A. : Penses-tu qu’Ulysse continue à jouer avec des humains là où il est aujourd’hui ?

A.L. : Non, à SeaWorld, jouer avec les orques sans les soumettre par la nourriture, est absolument interdit. D’ailleurs, il est à présent interdit d’aller dans l’eau avec elles car certaines orques sont dans de telles souffrances qu’elles ont perdu la raison et tué leur dresseur.

M.A. : Toutes les personnes humaines qui ont tissé une relation avec des personnes cétacées en reste profondément marquées à vie…

A.L. : Oui, cette relation était très forte, trop forte. Comme la relation d’amour qu’on peut avoir avec un animal. Ulysse était mon ami. Je pensais à lui à chaque instant, car, à la différence d’un chien, nous ne pouvions être ensemble. Moi, j’étais au zoo sept heures chaque jour, mais le reste de la journée Ulysse était seul. Moi, j’avais une vie dehors, lui restait seul avec Nereida, sans rien faire, sans pouvoir nager ou bouger librement, enfermé dans ce bassin de béton, dans cette eau trop chlorée et acide, qui lui brûlait la peau et les yeux.

M.A. : Ce que tu dis me fait penser à un chien ou un chat qu’on laisse seul dans sa cage le jour, la nuit, le week-end, les vacances, isolé et malheureux…

A.L. : Oui tout à fait, c’est comme ça pour les chiens « de travail », les chiens sont enfermés dans les cages toute leur vie. Quand tu ne peux pas être avec ton chien, il souffre, c’était pareil pour Ulysse.

M.A. : Pour en revenir à Ulysse, recevait-il de la nourriture en dehors des spectacles ? Prenait-il des médicaments ?

A.L. : Ulysse mangeait 60 kg de poisson par jour. Comme aux dauphins, je lui donnais à manger 5 ou 6 fois par jour pour qu’il s’ennuie moins. Ulysse et les dauphins prenaient des vitamines et des médicaments pour protéger leur estomac des maladies causées par le stress de la captivité. Ulysse avait un abcès à la queue qui ne guérissait pas et s’aggravait deux ou trois fois dans l’année. C’était handicapant pour lui. Alors il avait des antibiotiques. À Barcelone, nous n’utilisions pas de tranquillisants. En Italie, où j’ai travaillé ensuite, ils donnaient des hormones aux dauphins pour les tranquilliser, moi j’ai tenté de stopper ce système.

M.A. : As-tu revu Ulysse ?

A.L. : Un an après son départ, je suis allé à SeaWorld pour le voir. Mais cette entreprise a des règles très strictes. Je n’ai pas pu nager avec lui et je n’ai pas pu bien le voir, ce n’est pas possible d’avoir des interactions sans aller dans l’eau avec lui. Je pourrais le voir sur internet car il est filmé en direct avec une webcam mais je ne le regarde pas car ça me fait mal.

M.A. : Cela reviendrait pour la plupart d’entre nous à être séparé d’un animal aimé et, de plus, détenu dans des conditions de maltraitance. C’est insupportable… Te souviens-tu de situations précises pouvant être à l’origine de ta décision courageuse ?

A.L. : Lors de mon premier emploi dans un zoo, à 18 ans, la première chose qu’on m’a demandé de faire était de tuer un dingo. Quand j’ai demandé pourquoi il fallait le tuer, on m’a dit il n’y avait pas d’installation pour lui. À ce moment-là, j’ai compris qu’un zoo est une entreprise commerciale qui enferme et exploite les animaux. Et je suis resté pour tenter de changer cela, pour les animaux. Avec les dauphins, la première chose que m’a apprise le responsable était de les frapper sur le dos avec un bâton pour les faire passer d’un bassin à l’autre. J’ai proposé d’apprendre cela aux dauphins, mais l’instructeur m’a dit que c’était plus facile de les battre. J’ai pu faire cela pour les dauphins, leur apprendre à passer d’un bassin à l’autre. J’ai pu leur éviter les coups. Mais un jour, j’ai compris que je ne pouvais pas changer les choses, alors j’ai cessé ce métier et j’ai décidé de rejoindre le mouvement associatif pour faire fermer les delphinariums et les zoos.

M.A. : Que penses-tu de la manière dont les humains traitent les cétacés ?

A.L. : Pour dire si les baleines sont intelligentes ou non, il faudrait avoir la même intelligence qu’elles, une intelligence qui permette de comparer. Nous ne l’avons pas. Et les humains ont commis beaucoup de crimes, jamais les baleines. J’en déduis qu’elles sont plus intelligentes que nous, les humains. Les cétacés vivent sur un autre plan car ils ont évolué dans la mer. Les orques, comme les grands dauphins, ont un comportement social très développé, similaire à celui des humains.

M.A. : Mais c’est un comportement sans la violence qui apparaît chez les humains…

A.L. : Oui, exactement.

Une occasion unique pour la fermeture des delphinariums !

Une occasion unique pour la fermeture des delphinariums !

Une occasion unique pour la fermeture des delphinariums !
17.11.2015
Marineland, Antibes, France
Une occasion unique pour la fermeture des delphinariums !
Exploitation pour le spectacle

Après la mort de Valentin, consécutive à la vague de deux mètres qui a submergé le Marineland d’Antibes en octobre 2015, One Voice a lancé une campagne pour Moana et tous les autres. Les delphinariums doivent fermer ! Une mobilisation nationale est nécessaire pour influer sur la loi biodiversité en cours de révision !

Un drame qui mobilise

Le 12 octobre 2015, Valentin, un jeune adolescent de 19 ans, a été trouvé mort dans son bassin du Marineland d’Antibes. La cause de son décès : une torsion de l’intestin probablement consécutive à un stress important. Et du stress, Valentin en a eu. Valentin est une orque. Il aurait dû naître dans l’océan et vivre au sein de sa tribu pendant plusieurs dizaines d’années — Granny, la doyenne des orques sauvages, a dépassé le siècle. Il en aurait appris le dialecte, les traditions et en aurait protégé les membres. Les familles orques sont soudées. Et puis, il aurait grandi près de sa mère, restant à ses côtés, toujours, même devenu vieux. Le lien mère-fils est très fort chez les orques. Mais Valentin est né dans un bassin. On lui a appris à obéir pour être applaudi. Et en juin 2015, sa mère, Freya, est morte. À seulement 33 ans.

Un commerce, un esclavage, une torture

Freya avait été volée à sa famille, qui nageait au large de l’Islande, lorsqu’elle n’était qu’un bébé. Sa vie dans un bassin n’a été qu’une longue souffrance, comme pour tous les cétacés captifs. Elle a connu plusieurs fausses couches, toutes consécutives à une insémination artificielle. On ne plaisante pas avec les gènes dans les delphinariums. Nombreux sont ceux à penser que cela a conduit Freya à plonger dans une profonde dépression. Sa fin prématurée a été un choc pour Valentin qui, depuis, demeurait prostré. La vague de boue qui a submergé le Marineland n’aura été qu’une ultime épreuve. Mais est-ce une mort ou une délivrance ? En captivité, les orques ne vivent guère longtemps. Il est donc urgent de sauver Moana et les autres compagnons de Valentin, ainsi que tous les cétacés captifs !

La loi biodiversité : une opportunité unique

La loi biodiversité va être revue en janvier 2016. Dans ce cadre, One Voice a demandé l’interdiction des delphinariums et obtenu un moratoire. Deux nouveaux projets de delphinariums ont ainsi, au moins temporairement, été bloqués. Ce texte doit en effet s’appuyer sur la mise en application du principe de solidarité écologique. Or, l’activité commerciale des delphinariums est contraire à ce principe. Effectivement, non seulement ils infligent des souffrances à des animaux sauvages captifs, faute de pouvoir satisfaire leurs besoins physiologiques fondamentaux (eau chlorée, espaces confinés etc.), mais ils présentent aussi une vision dénaturée de ces espèces, encourageant de surcroît
leur capture et leur commerce.

Une mobilisation nationale

One Voice, avec le soutien de
Animalter, ASPAS, Dauphins Libres, FAADA, Marine Connection et SOS Grand Bleu, réclame que la loi biodiversité interdise les delphinariums et ordonne le transfèrement de tous les cétacés captifs dans des enclos marins selon, par exemple, les préconisations du Docteur Ingrid Visser. Pour soutenir notre demande, signez et diffusez

la pétition !

Des macaques français en Allemagne !

Des macaques français en Allemagne !

Des macaques français en Allemagne !
04.06.2015
Allemagne
Des macaques français en Allemagne !
Expérimentation animale

En décembre 2014, One Voice a lancé un appel d’urgence pour la libération de sept macaques nés en France et envoyés au Max Planck Institute en Allemagne pour y subir des expériences aussi cruelles qu’inutiles.

Des singes français envoyés en Allemagne

La Cruelty Free International, partenaire de One Voice au sein de l’ECEAE*, en collaboration avec l’association allemande Soko Tierschutz, a infiltré durant sept mois, de 2013 à 2014, un laboratoire de recherche du Max Planck Institute for Biological Cybernetics. Ayant découvert que certains singes provenaient de parcs français, elle a immédiatement prévenu One Voice. Les images sont insoutenables. On y comprend le calvaire de ces singes, sacrifiés au nom de la recherche fondamentale… Ils étaient au nombre de huit mais l’un d’eux a vite succombé. Les sept autres macaques peuvent encore être sauvés. One Voice les a renommés Léa, Hugo (alias Boateng), Tom (alias Carlos), Lisa, Max, Mila et Lucie. Ils sont nés en France et leur place n’est pas là-bas. Nous devons les libérer!

Entraînés à souffrir

Dans ce laboratoire, on utilise des primates pour comprendre comment leur cerveau traite l’information. Mais quelle fiabilité espérer de résultats obtenus sur des macaques intensément stressés, voire terrorisés, maintenus immobiles dans des appareils de contention? Avant d’être exploités, ils ont été « entraînés ». En d’autres termes, « cassés » pour qu’ils coopèrent sans broncher. Une des méthodes employées consiste à les endormir puis à les obliger à se réveiller, le corps maintenu par le cou dans un tube cylindrique. Ils peuvent également être privés d’eau pour les « motiver », au point que certains boiront leur urine ou celle de leurs congénères. Cette étape peut durer plusieurs mois, voire des années.

Directement dans le cerveau

Une fois « habitués » au dispositif, les chercheurs procèdent à la trépanation de leurs sujets, puis à la mise en place de chambres d’injection, ou d’électrodes, directement à travers le crâne pour un accès direct et permanent au cerveau. Certains sont pourvus d’un implant qui permet de visser littéralement leur tête à un support pour qu’elle ne bouge pas pendant l’expérience. Cette chirurgie lourde est douloureuse et traumatisante. Elle peut provoquer des infections. Pour ceux qui la supportent, s’ensuivront jusqu’à plusieurs années d’expérimentations…

Sept concitoyens à sortir de l’enfer !

Léa, Hugo, Tom, Lisa, Max, Mila et Lucie sont nos concitoyens. Tom et Hugo sont nés chez Planète Sauvage à Port-Saint-Père (44). Léa, Lisa, Max, Mila et Lucie sont nés chez Savane Nature à Monnières (44). Qu’un singe naisse libre ou sauvage, rien ne le prédispose à subir des expériences. Où qu’il soit né, sa douleur sera la même. One Voice réclame leur libération immédiate et leur retour en France où ils seront définitivement mis à l’abri de souffrances délibérément infligées, comme elle l’a déjà fait pour 36 macaques et 18 lémuriens à ses débuts. La mobilisation pour leur sauvetage a permis de réunir 81 774 signatures qui ont été présentées au Max Planck Institute par Muriel Arnal, présidente de One Voice, Docteure Corina Gericke, directrice de Doctors Against Animal Experiments et Abbie Parker de la Cruelty Free International. Simultanément, un cercle de silence a permis au public de manifester son soutien à la cause de Léa et de ses compagnons, en présence de nombreux médias allemands.

Pour obtenir leur libération, restons mobilisés ! Vous pouvez diffuser notre rapport sur la sentience des macaques, ainsi que celui sur l’expérimentation animale en France. Et continuez à signer la pétition!

* ECEAE : Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale

Des nouvelles – Avril 2016
Un travail minutieux d’analyse de données a été réalisé par les enquêteurs de la police allemande au sein du Max Planck Institute à Tübingen. Ils ont analysé pendant un an l’ensemble des informations relatives au traitement des singes par le laboratoire, afin de déterminer si celui-ci respectait la réglementation relative au bien-être animal. Leur rapport est actuellement examiné par un expert, ce qui pourrait prendre encore au moins 6 mois d’après le procureur allemand Marin Klose.

Des dauphins et des ringards

Des dauphins et des ringards

Des dauphins et des ringards
15.04.2015
Portugal
Des dauphins et des ringards
Exploitation pour le spectacle

One Voice se mobilise pour dénoncer une nouvelle exploitation des dauphins pour les besoins d’une émission de télé-divertissement en tournage au Portugal.

Dernière minute : l’émission est suspendue !

Sous la pression et les actions d’ONG rassemblées autour de la
Dolphinaria Free Europe (DFE) dont est membre One Voice, l’émission a été suspendue. Cependant, le risque qu’elle soit produite dans d’autres pays européens, et notamment en France, existe toujours. Restons vigilants !

Présentation de l’émission

Le concept de l’émission intitulée Dolphins with the Stars – produite par Shine Iberia et diffusée par SIC – est de rassembler « les stars les plus populaires et les animaux les plus adorés »**. Dix duos, formés par une célébrité et un dauphin, doivent présenter en prime time une performance élaborée et dûment filmée durant trente jours. Des « juges » et les téléspectateurs les départageront et désigneront le vainqueur.

Une émission non éthique

« Les animaux les plus adorés » se passeraient bien de cet engouement qui alimente une industrie de plus en plus cynique. Le delphinarium Zoomarine de la région d’Algarve (Portugal) où est tournée l’émission détient 21 dauphins dont cinq au moins ont été capturés de manière certaine dans la nature. Outre la captivité, les dauphins « partenaires des stars » doivent subir un stress supplémentaire lié aux entraînements et à l’euphorie de ce genre d’émission dont le but principal est de faire le show sans considération pour les animaux.

Une émission dangereuse

La diffusion d’un tel programme participe à la désinformation organisée du grand public concernant les dauphins, tant du point de vue de l’éthologie que de celui de la
sentience. Ce qui entraîne une chosification de l’animal sauvage. Les stars, si soucieuses de leur image, devraient prendre conscience de la ringardise de ce type d’émission et de la responsabilité qu’elles endossent en se rendant complices d’une telle exploitation.

Une émission hors-la-loi

Le Zoomarine est accrédité par la EAAM*** dont les objectifs principaux sont le bien-être et la connaissance des mammifères marins. Deux objectifs ostensiblement bafoués par Dolphins with the Stars. De plus, en abritant cette émission, le Zoomarine va à l’encontre des lois portugaises et européennes régissant les zoos auxquels est assimilée cette structure. La licence à laquelle il est soumis, selon la Loi de décret non. 59 (2003), devrait en conséquence lui être retirée.

Notre action

Considérant les violations des lois portugaises et européennes que perpètre l’émission Dolphins with the Stars, One Voice s’est portée signataire de la lettre envoyée aujourd’hui au Président portugais lui demandant d’intervenir. D’autres actions sont en cours de préparation.

Soyons vigilants !

Pour l’instant, cette émission se cantonne au Portugal. Néanmoins, le concept est déjà convoité par la Chine et 14 pays européens, dont la France. Il semblerait qu’une société de production française ait déjà manifesté son intérêt, pour le plus grand plaisir d’un delphinarium.

Si un tel projet venait à voir le jour, One Voice compte sur votre mobilisation.

* Dolphinaria-Free Europe
** Termes employés par La Competencia, la société de production espagnole à l’origine de l’émission
*** European Association for Aquatic Mammals

Oiseaux, reptiles : le trafic continue

Oiseaux, reptiles : le trafic continue

Oiseaux, reptiles : le trafic continue
20.02.2015
Oiseaux, reptiles : le trafic continue
Animaux sauvages

Les oiseaux, à l’instar des NAC, sont victimes d’un intense trafic destiné à remplir des cages très rentables. Mais avant même de les rejoindre, beaucoup d’entre eux périront…

Aujourd’hui encore, des perroquets sont prélevés par milliers dans les forêts puis revendus en Asie, en Europe ou aux États-Unis. 10 à 20 % des animaux ne survivent pas à leur première cage. Alerté par ce massacre, le gouvernement américain avait édicté le Wild Bird Conservation Act en 1992, pour réguler le commerce. En vain : chaque année, plus de 150.000 perroquets et autres oiseaux exotiques continuent d’être importés illégalement via la frontière mexicaine.

Le Pakistan exporte pour sa part près d’un million d’oiseaux exotiques par an ! La plupart d’entre eux sont importés puis élevés en captivité, tant pour le marché local qu’international.

Karachi est le plus grand centre d’élevage d’oiseaux nicheurs du pays, suivi par Lahore. Les principaux clients résident à Dubaï, devenu la plaque tournante du trafic d’oiseaux exotiques, mais aussi aux Pays-Bas, en Turquie, en Thaïlande, en Russie et en Iran.

Les animaux exportés par cette industrie lourde sont les perruches, les moineaux de Java, les pinsons, les callopsittes, les perroquets à collier, les colombes et les coqs « de combat ». Le cacatoès et l’ara sont également élevés au Pakistan, mais leur production à l’heure actuelle suffit à peine à la demande locale.

Dans le sud de l’Inde, sur les marchés de Chenai, les trafiquants d’oiseaux aux mille couleurs tiennent boutique sans complexe. Ils « recueillent » puis élèvent des capucins à tête blanche, des mainates des collines et quelques autres oiseaux des zones boisées du nord de l’Inde, avant de venir les vendre dans le sud du pays. Les captures commencent en septembre et se poursuivent jusqu’en mars. Les poussins de mainate sont vendus chacun 750 roupies, tandis que les adultes valent dans les 4.000 roupies.

Bien d’autres marchés aux oiseaux existent dans le monde (les uns officiels, les autres beaucoup moins), qui tous pillent la nature sauvage.

Il en va de même pour les reptiles et autres animaux « de salon » qui impressionnent tant les amis sur Facebook. Les « nouveaux animaux de compagnie » (NAC) ont envahi les foyers français. Sur les 63 millions d’animaux de compagnie que compte l’Hexagone, plus de 6 millions sont des NAC, dont près d’un million de reptiles dans les animaleries spécialisées. Chaque Français peut détenir jusqu’à 25 serpents. Cette explosion des ventes entraîne une demande d’animaux sans cesse plus exotiques. Autant d’existences misérables, qui finissent souvent dans la poussière sous le canapé.

Pour One Voice, tous les animaux ont le droit à la liberté et au respect. Le trafic et le commerce des NAC doit cesser !

Le triste chant du canari
Plus que tout autre, poissons et oiseaux souffrent de la captivité. Le poisson est privé des eaux vives et l’oiseau du ciel.

Très vite, le beau guppy cobra orage, acheté 3,50 € sur Internet, aura fait le tour de son aquarium et en connaîtra les moindres détails. C’est alors une vie d’ennui pesant, de bagarres, qui s’ensuit. Une triste vie source de parasitoses dues au confinement, dans ce même petit univers peuplé de faux rochers et de scaphandriers en plâtre.

L’oiseau, lui, se heurte aux barreaux de son enclos minuscule en deux sauts. Son univers se limite à trois perchoirs en escalier, un bassinet pour le bain, une mangeoire, une pipette d’eau et un petit miroir qui tourne. La bonne pratique veut qu’une cage soit assez large pour qu’un oiseau puisse y déployer ses ailes sans s’accrocher aux barreaux, c’est-à-dire qu’elle fasse au moins deux fois son envergure et soit au moins deux fois plus haute que lui. Quel humain pourrait survivre à une contention pareille ?…

Si la perruche ou le mainate s’attachent à nous, c’est que ces oiseaux des cimes sont privés de toute vie sociale avec leurs semblables. Lorsqu’il fait beau, on accroche la cage du canari en façade. Alors, regardant le ciel traversé par les vols d’hirondelles, celui-ci appelle au loin une compagne impossible d’un chant magnifique et désespéré…

L’État entendait protéger des moutons… qui ne sont plus vraiment là !

L’État entendait protéger des moutons… qui ne sont plus vraiment là !

L’État entendait protéger des moutons… qui ne sont plus vraiment là !
24.11.2014
L’État entendait protéger des moutons… qui ne sont plus vraiment là !
Animaux sauvages

Dans le contexte de l’hystérie anti-loup, les préfets se croient tout permis sous prétexte de calmer des éleveurs qui ne le seront jamais ainsi et autorisent illégalement des tirs de loup, espèce protégée. Trois associations viennent de gagner leurs recours juridiques contre l’État.

La justice vient à nouveau de donner raison à l’ASPAS, Ferus et One Voice, en suspendant deux arrêtés illégaux de « tirs de prélèvement » de loups, cette fois dans les Alpes-de-Haute-Provence. Nos associations avaient attaqué ces arrêtés du préfet du 24 septembre dernier qui ordonnaient l’abattage de quatre loups, avec possibilité de tir par les chasseurs jusqu’au 25 décembre sur les communes d’Allos, Thorame-Basse et Thorame-Haute, soi-disant pour « la protection des troupeaux contre la prédation »… alors que les moutons ne sont plus sur les alpages à cette période de l’année !

Dans son ordonnance du 20 novembre, le tribunal administratif de Marseille estime donc que ces deux arrêtés préfectoraux ne respectent pas les conditions fixées par l’arrêté ministériel du 15 mai 2013. En particulier d’après le juge des référés, « il n’est pas suffisamment établi, par les pièces produites par le préfet, que les troupeaux demeurent exposés, durant la totalité de la période d’exécution de l’arrêté, à la prédation du loup […] ».

Qu’on se le dise, il n’est pas autorisé d’abattre des loups quand les moutons sont redescendus à la bergerie en automne ! L’argument officiel de la « protection des troupeaux » ne trompe plus personne : une véritable chasse aux loups est engagée par certains préfets, avec tant de zèle qu’ils en oublient même le respect des lois. Treize loups ont ainsi été abattus depuis fin août. Face à cette politique délirante, nos associations en appellent à la raison et à la responsabilité des représentants de l’État. Nous continuerons d’attaquer en justice les arrêtés considérés illégaux.

Abattre des loups hors du contexte de la prédation sur les troupeaux n’est d’aucune utilité pour le pastoralisme. Les préfets font mine de répondre aux difficultés des éleveurs en offrant aux chasseurs des tirs de loups à tire-larigot, quitte à mettre en péril une espèce protégée. Plutôt que de s’enfoncer dans cette politique de la gâchette, les pouvoirs publics feraient mieux d’accompagner réellement les éleveurs dans leur nécessaire adaptation à la présence des loups.