Les cochons

Les cochons

Les cochons
02.07.2017
Les cochons
Autre campagne de l’association

En 2015, le Dr Lori Marino et ses collègues publiaient une étude intitulée Thinking Pigs: A Comparative Review of Cognition, Emotion, and Personality in Sus domesticus, synthétisant les recherches sur les capacités émotionnelles et cognitives des cochons.

Dotés de capacités émotionnelles et cognitives, les cochons ont fait l’objet de recherches par le Dr Lori Marino et ses collègues. Leurs conclusions sont les suivantes :

Les cochons

Les cochons peuvent manier un langage symbolique

Les cochons sont à même de comprendre un langage symbolique simple ainsi que des combinaisons complexes de symboles désignant des actions et des objets. Dans une étude sur la recherche sur la compréhension du langage symbolique chez les dauphins (Tursiops truncatus, Herman, 1980, 1987 ; Herman, Hovanick, Gory et Bradshaw, 1989) et les lions de mer (Zalophus californianus, Schusterman, 1993), deux cochons vietnamiens ont réussi à traiter avec succès les composants sémantiques (sens) et syntaxiques (séquences) d’une langue artificielle. Ils ont démontré leur compréhension des symboles gestuels et verbaux représentant des objets (frisbee, boule, haltères) et des actions (s’asseoir, chercher, sauter) (Cerbulis, 1994). De plus, ils ont appris à comprendre une combinaison de ces deux types de symboles en vue d’une action (par exemple, aller chercher le frisbee).

Les cochons ont une mémoire spatiale exceptionnelle

En tant qu’animaux fouisseurs, les porcs sont particulièrement à l’aise avec la mémoire spatiale et la numération. Ils apprennent facilement à se déplacer dans des labyrinthes (Jon et al., 2000 ; Siegford, Rucker & Zarella, 2008), même dans des environnements hautement artificiels comme des labyrinthes aquatiques. L’apprentissage et la mémoire spatiale chez les porcs ont été étudiés selon une méthode spécifique, la procédure Holeboard (van der Staay, Gieling, Pinzon, Nordquist & Ohl, 2012). Le « holeboard » est une arène en plein champ avec de nombreux trous cachant de la nourriture. Cette installation permet aux cochons de fourrager en utilisant leur groin comme ils le font dans la nature (Bolhuis et al, 2013 ; Gieling, Arts, Nordquist & van der Staay, 2012 ; Gieling et al, 2013 ; Nawroth & von Borell, 2014). Les cochons modulent leur recherche de nourriture en fonction du renouvellement des ressources. Lorsque cette ressource se renouvelle naturellement (des plantes, par exemple) et que tout est consommé, les cochons attendront plusieurs jours avant d’explorer à nouveau l’endroit. Une mémoire biographique, c’est-à-dire le souvenir d’événements particuliers inscrits dans un contexte spatial et temporel, a également été démontrée chez les cochons (Kouwenberg et al., 2009).

Ainsi, les porcs apprennent rapidement les discriminations spatiales utilisant la mémoire de travail et la mémoire de référence (Bolhuis et al, 2013 ; Gieling, Arts, Nordquist & van der Staay, 2012 ; Gieling et al, 2013 ; Nawroth & von Borell, 2014). Les porcs se souviennent aussi de l’emplacement, du contenu et de la valeur relative des sites précédemment découverts qui ont stimulé leur intérêt. Au terme d’intervalles de 10 minutes à 2 heures, les porcs utilisent avec succès leur mémoire spatiale pour se diriger vers les zones de recherche utiles et éviter les zones précédemment trouvées vides (Mendl, Laughlin & Hitchcock, 1997). Ces études montrent aussi que les porcs peuvent utiliser leur mémoire spatiale avec souplesse, soit pour retourner à l’endroit précédent, soit pour déduire l’emplacement de l’endroit suivant. D’autres résultats suggèrent que les porcs sont capables de distinguer et de se rappeler les emplacements des sites alimentaires selon leur valeur relative. Il est possible qu’une forme de numération soit utilisée dans ce contexte pour estimer les quantités de nourriture (Cutini & Bonato, 2012).

Les cochons sont joueurs

Les porcs aiment apprendre, découvrir et jouer (Donaldson, Newberry, Spinka et Cloutier, 2002 ; Olsen, Simonsen & Dybkjær, 2002 ; Newberry et al. 1988 ; Bois-Gush et Vestergaard, 1991, 1993). Ils présentent un large éventail de comportements dans ce domaine, dont le jeu social et le jeu avec un objet (Horback, 2014). Les cochons secouent ou transportent un objet tels qu’une balle ou un bâton, ou bien encore se jettent de la paille (Bolhuis, Schouten, Schrama & Wiegant, 2005 ; Dudink, Simonse, Marques, de Jonge et Spruijt, 2006 ; Newberry et al., 1988). Ils secouent la tête en tous sens, sautent, sautillent, trottinent, pivotent, gambadent et se couchent face au sol. Leurs jeux sociaux comprennent des luttes amicales, des coups d’épaule et le fait de se poursuivre l’un l’autre (Horback, 2014) — autant de comportements que l’on retrouve chez le chien.

Les cochons se reconnaissent entre eux

Comme tous les autres animaux à la socialité complexe, les porcs se reconnaissent entre eux et montrent une préférence pour les personnes qui leur sont familières (de Souza, Jansen, Tempelman, Mendl & Zanella, 2006 ; Kristensen, Jones, Schofield, Blanc & Wathes, 2001 ; McLeman, Mendl, Jones, Blanc et Wathes, 2005). Ils distinguent également les étrangers des individus déjà connus d’eux d’après la seule odeur de leur urine (Mendl et al., 2002). Comme les chiens, les porcs utilisent également l’ouïe pour reconnaître leurs congénères (Molnar, Pongracz, Farago, Doka & Miklosi, 2009). Chaque cochonnet possède ainsi un son de voix unique reconnu par sa mère (Illmann, Schrader, Pinka & USTR, 2002).

Les cochons sont également capables de distinguer entre des humains connus et inconnus (Koba & Tanida, 1999 ; Tanida & Nagano, 1998), mais avec un moindre degré de subtilité que les chiens. Étonnamment, l’odorat est peu utilisé dans ce cas-là, le cochon distinguant davantage les humains selon leur taille et certaines caractéristiques de leur visage.

Les cochons comprennent les humains

Lors d’une expérience exigeant un choix actif entre deux humains, Nawroth, Ebersbach et von Borell (2013a, b) ont constaté que les jeunes cochons sont très habiles à interpréter les indices donnés par les visages humains et distinguer les différents états d’attention chez l’humain (Nawroth et al., 2013a). Ils préfèrent ceux qui leur prêtent attention à ceux qui leur témoignent de l’indifférence. En outre, les porcs peuvent comprendre le sens du « doigt pointé » dans certaines circonstances, lorsqu’on leur indique une récompense alimentaire (Nawroth et al., 2013b). Les cochons ont cependant plus de mal que les chiens quand il s’agit d’une cible éloignée.

Les cochons ont une théorie de l’esprit

À l’instar des chimpanzés et des dauphins, les cochons ont développé une intelligence sociale sophistiquée. Ils disposent d’une « théorie de l’esprit » qui amène l’individu à tenter de deviner les pensées d’un autre et à modifier son comportement en fonction de ce qu’il croit que pense ce dernier. Cela implique aussi que le cochon puisse reconnaître la signification d’un doigt pointé ou de l’expression d’un visage.

Par exemple, les porcs présentent des capacités complexes à manipuler leurs congénères à leur avantage lors de situations de recherche de nourriture en commun.

Si deux porcs fourragent en même temps et que l’un connaît la place de mets cachés, l’autre le suivra et tentera de les lui dérober. Sachant cela, le premier porc fera en sorte de ne pas montrer à son congénère qu’il connaît l’endroit de la nourriture dissimulée quand celui-ci le regarde, ou de le tromper sur la direction qu’il prend. Il s’empressera aussi de la consommer avant qu’un autre cochon n’arrive à proximité (Held, Mendl, Devereux et Byrne, 2002 ; Held, Mendl, Laughlin et Byrne, 2002). Les cochons font ici preuve de ce que les éthologues appellent une « intelligence machiavélienne ». En revanche, s’il se trouve en compagnie d’un congénère à qui il peut faire confiance, aucune stratégie de dissimulation ne sera mise en œuvre par le cochon.

Les cochons éprouvent de l’empathie

La contagion émotionnelle et l’empathie ont pu être démontrées dans de nombreux groupes d’animaux socialement complexes tels que les chiens, les grands singes ou les dauphins. Certaines des études les plus intéressantes prouvent que la contagion émotionnelle chez les porcs implique des réponses à l’anticipation d’événements positifs ou négatifs que d’autres porcs vont connaître, révélant l’importance des facteurs sociaux dans l’émotion. Ces résultats montrent que non seulement les porcs se connectent avec les émotions des autres porcs, mais qu’ils peuvent aussi le faire avec des porcs qui réagissent émotionnellement en prévision d’événements futurs (Reimert, Bolhuis, Kemp & Rodenburg, 2013). Ainsi dans une expérience, une musique de Bach annonce à un groupe de cochons que des friandises vont arriver. Mais une marche militaire les prévient qu’un courant d’air froid va les atteindre. Lorsque d’autres cochons sont introduits dans le laboratoire, ceux-ci deviennent enjoués en même temps que les premiers, dès que se fait entendre la musique classique, et abaissent leurs oreilles en signe de stress quand la marche militaire retentit. Ils ne savent pourtant rien de ce qui va suivre.

Les cochons ont une personnalité et du tempérament

Chez les humains, il existe un large consensus pour accepter le modèle à cinq facteurs de personnalité comprenant les dimensions de l’extraversion, de l’amabilité, de l’esprit consciencieux, du névrosisme et de l’ouverture à l’expérience (McCrae et Costa, 2008). Ces traits de personnalité ont pu être identifiés chez les animaux non-humains. Les études sur la personnalité des cochons sont importantes pour comprendre quels traits les porcs partagent avec d’autres espèces, y compris les humains, ainsi que pour avoir une meilleure compréhension de la variabilité individuelle de la performance cognitive (Carere & Locurto, 2011 ; Sih & Bell, 2008).

Les porcs présentent des caractéristiques comportementales et émotionnelles constantes qui ont été décrites comme différents types de personnalité, selon les styles d’adaptation, les types de réponse, le tempérament et les tendances comportementales (Brown et al., 2009 ; D’Eath, 2002 ; D’Eath & Burn, 2002 ; Hessing et al., 1993 ; Ijichi, Collins et Elwood, 2013 ; Janczak, Peddersen & Bakken, 2003 ; Lawrence, Terlouw & Illius, 1991 ; Melotti, Oostindger, Bolhuis, Held & Mendl, 2011 ; Ruis et al., 2000 ; van Erp-van der Kooij et al, 2002). Les différences individuelles ont tendance à être plus cohérentes avec l’âge. Un certain nombre d’études ont montré des profils de personnalité chez les porcs comparables à ceux d’autres espèces (Forkman, Furuhaug & Jensen, 1995 ; Gosling & John, 1999).

Les cochons sont conscient d’eux-mêmes

Deux par deux, huit cochons sont restés cinq heures dans un enclos où se trouvait un miroir. Au début, ils se sont énervés contre leur reflet, mais peu à peu ils ont compris qu’il ne s’agissait pas d’autres individus présents. L’équipe de chercheurs a ensuite installé un bol empli de nourriture visible dans le miroir mais caché derrière une barrière. Parce que les cochons ont un excellent odorat, un ventilateur a effacé toute odeur. Sept porcs sur huit ont résolu le problème en quelques dizaines de secondes, filant droit vers le bol réel. Ce comportement implique que les animaux interprètent correctement les mouvements d’eux-mêmes qu’ils ont vus dans le miroir par rapport au décor environnant, ce qui sous-entend un degré certain de conscience de soi.
Les porcs ont également exprimé un autre comportement qui démontre l’existence de cette conscience de soi. Lors d’une expérience, on propose à un cochon un joystick qui fait se déplacer un point sur un écran. Une friandise est donnée au cochon dès que le curseur atteint une zone spécifique grâce à la manipulation du joystick. Dans cette expérience, les aptitudes du cochon sont comparées à celles du chien, et c’est le premier qui se montre de loin le plus habile (Croney, 2014).

Manipuler un joystick pour atteindre une cible implique en effet une capacité cognitive complexe, celle de reconnaître les actions causées par soi-même et de les guider. Il s’agit d’une composante fondamentale de l’autonomie et du comportement intentionnel. Les porcs partagent cette capacité avec les chimpanzés : ils voient parfaitement la différence entre les mouvements du curseur sur l’écran de l’ordinateur, selon qu’il est causé par eux-mêmes ou par quelqu’un d’autre (Kaneko et Tomonaga, 2011).

Références :

Thinking Pigs: A Comparative Review of Cognition, Emotion, and Personality in Sus domesticus

Lori Marino & Christina M. Colvin

The Kimmela Center for Animal Advocacy, The Someone Project

Emory University, USA

https://escholarship.org/uc/item/8sx4s79c

Les renards

Les renards

Les renards
02.07.2017
Les renards
Animaux sauvages

Les renards roux (Vulpes vulpes) sont dotés d’une intelligence trop souvent ignorée !

Les renards roux (Vulpes vulpes) ont une extraordinaire capacité à s’adapter rapidement à des situations inédites et à trouver de nouvelles stratégies de survie, signes d’une intelligence trop souvent ignorée !

Les renards

Fiche sentience sur les renards / le renard

Le monde social des renards

Quand il y a peu à manger, le renard vit seul et ne forme un couple qu’en période de reproduction. Si le gibier est plus abondant, il vivra toute l’année en couple et si, comme en ville, la nourriture abonde en permanence, il formera des groupes sociaux plus importants, structurés comme des meutes, où seul le couple alpha se reproduit. Les autres femelles aident à l’élevage des petits et occupent un territoire voisin de celui du couple. Notons que tout le monde chasse seul, mais ramène la nourriture au terrier.

Il existe une organisation très stricte au sein de ces grupes sociaux. L’approche d’un alpha se fait presque en rampant. Le renard s’incline ou se tortille sur le dos aux pieds de son « chef » en reproduisant les gestes d’apaisement du chiot.
Cette hiérarchie se met en place dès que les petits sortent du terrier et se livrent à des jeux de combat assez violents. Les affrontements commencent néanmoins sous terre, autour des mamelles de la mère. Une fois les rôles sociaux bien établis, dès la huitième semaine, les combats se raréfient. Les renardeaux les plus forts ont un accès privilégié à la nourriture. Ils grandissent donc plus vite et renforcent encore leur avantage. Ils font aussi l’objet d’un toilettage social plus intense de la part des adultes. Leur intégration dans le groupe social est ainsi facilitée, y favorisant leur maintien à l’automne.

Les grands groupes sociaux sont composés de trois, quatre, voire dix adultes des deux sexes. Jusqu’à trois femelles peuvent avoir des portées mais, le plus souvent, une seule se reproduit. Les petits sont élevés séparément ou au sein d’une grande « crèche » commune. Pendant les premières semaines, leur mère reste la plupart de son temps avec eux sous terre. Le mâle apporte de la nourriture puis les grandes sœurs prennent le relais.

Parler renard

Généralement silencieux, le répertoire vocal des renards est néanmoins très riche. Ils peuvent émettre une trentaine d’appels différents. Leurs glapissements retentissent surtout lors de la saison des amours, lorsqu’ils s’appellent les uns les autres et joutent pour leur territoire. Même leurs jeux sont peu bruyants. Souvent, les appels de renard sont confondus avec ceux de la chouette hulotte. Le célèbre « cri de la renarde » (vixen call) peut aussi être émis par les mâles, dans des échanges sonores complexes.

Le panel des sons est varié : des cliquètements et gémissements organisent les rapports interindividuels. Les adultes avertissent les jeunes d’un danger par un aboiement brusque. Chaque renard semble porter une sorte de « carte d’identité vocale » qui lui permet d’être reconnu par ses congénères. La gestuelle est aussi importante dans la communication des renards. La position des oreilles, de la queue, du corps, et diverses expressions faciales, indiquent l’humeur de l’animal et ont même été comparées aux expressions des primates. Ainsi, l’apaisement se traduit par les oreilles rabattues en arrière, la gueule ouverte et les lèvres rétractées. Lors d’une dispute, l’animal voute son dos et tourne son arrière-train vers l’agresseur. Lorsqu’un renard rencontre un alpha, il le salut en agitant sa queue de gauche à droite.

La science de la chasse chez le renard

La détection des proies et leur capture nécessitent des sens affinés et des réflexes rapides. Généralement actif au crépuscule ou durant la nuit, le renard roux utilise surtout son audition qui lui permet de les localiser avec précision. Comme chez le chat, les rétines de ses yeuxsont tapissées de cellules qui réfléchissent la lumière et en double l’intensité, ce qui lui permet de distinguer ses proies même lorsque la luminosité est minimale. Le renard roux est également capable de bondir en modifiant l’angle de son décollage et en ajustant sa trajectoire au cours du saut. Il peut aussi varier la force de son impact à l’atterrissage. Le renard roux fait preuve d’une grande endurance. Il peut galoper sur plusieurs kilomètres et atteindre 60 km/h, tout en sautant des clôtures de deux mètres de haut, en grimpant sur les toits, ou en traversant les rivières à la nage.

Le renard a l’habitude de faire des réserves qu’il cache sous terre et revient visiter en cas de disette. Il est également connus pour employer de véritables ruses. Il est notamment capable de faire semblant d’être mort ou de se livrer à des ébats ludiques pour attirer une proie.

Les renards urbains

Depuis une quarantaine d’années, les renards se sont installés dans les villes européennes de manière spontanée et naturelle. Ils font aujourd’hui partie intégrante de la faune urbaine, notamment en Grande-Bretagne, en Suisse, en Belgique et même en Australie.

Le principal avantage de la vie en ville est l’abondance de la nourriture. Les renards ont élargi leur régime alimentaire pour consommer tout ce qui se trouve dans les poubelles. Ils s’y nourrissent aussi de fruits, d’insectes, de rongeurs et d’oiseaux. Malgré les doutes de certains, le renard ne représente pas de menace pour les animaux domestiques. Il ne cherche absolument pas le conflit dont il pourrait ressortir blessé.

La tentation de l’élevage

Pendant 51 ans, un chercheur russe a mené des expériences contestées dans le seul but dedomestiquer les renards. Aujourd’hui, à force d’une sélection cruelle, il est parvenu à ce qu’ils obéissent à des gestes basiques de l’homme comme le font les chiens et à des vocalises tendant vers l’aboiement. Mais dans ce projet fou, qui ne permet en aucun cas de tirer des conclusions pertinentes sur les processus de domestication, les 3000 renards finissent pour la plupart dans les fermes à fourrure.

RÉFÉRENCES:

Vulpedia 

Urban Foxes

The Red Fox (bioweb)

The Red Fox (Journal of Mammalogy)

Red Fox: The Catlike Canine, by J. David Henry (1996)

Fox Farm Experiment: hunting for behavioral genesKukekova & al. (2008)

Variation in fur farm and wild populations of the red fox, Zatoń-Dobrowolska (2016)

Le guide des mammifères de France et d’Europe, Barret, P. ; Macdonald, D. (1999)

Fox, M. W. (1970) : A Comparative Study of the Development of Facial Expressions in Canids; Wolf, Coyote and Foxes.
Behaviour, Vol. 36, No. 1/2, pp. 49-73

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Les orangs-outans

Les orangs-outans

Les orangs-outans
02.07.2017
Les orangs-outans
Animaux sauvages

Les orangs-outans (Pongo sp.) ont des capacités intellectuelles impressionnantes. Leurs relations sociales sont intenses et riches en émotions.

Deux sous espèces d’orang-outan occupent encore une partie des îles indonésiennes de Sumatra (Pongo abelii) et de Bornéo (Pongo pygmaeus). L’orang-outan, littéralement « homme de la forêt » en malais, possède un patrimoine génétique à 97% identique à celui de l’homme. A l’instar des gorilles, des chimpanzés et des bonobos, les orangs outans font partie des grands-singes. Ces primates, aux capacités intellectuelles impressionnantes, évoluent dans un environnement complexe. Leurs relations sociales sont intenses et riches en émotions qu’ils expriment avec une humanité souvent déconcertante aux yeux des humains.

 

Les Orangs-outans

Fiche sentience sur les outangs-outans / l’Ourang-outan

Les orangs-outans possèdent des cultures

En 2003, un groupe de chercheurs, dont le Dr Carel van Schaik et la Dre Biruté Mary Galdikas, ont décrit vingt-quatre comportements présents dans certaines populations d’orangs-outans mais absents chez d’autres.

Ces « coutumes » sont apprises auprès des autres individus locaux et transmises au fil des générations. Ainsi, dans certaines parties de Bornéo, les orangs-outans utilisent des poignées de feuilles comme serviettes pour essuyer leur menton, tandis que d’autres orangs-outans, dans certaines régions de Sumatra, se servent des mêmes feuilles en guise de gants pour enlever les fruits des branches épineuses, ou comme coussin dans les arbres inconfortables.

À Bornéo, comme à Sumatra, les orangs-outans envoient un baiser sifflant, en aspirant l’air avec leurs lèvres resserrées. Mais seuls les primates qui vivent à Bornéo ont découvert qu’ils pouvaient amplifier le son obtenu en plaçant leurs mains autour de leur bouche. Avant d’aller se coucher, certains émettent un sifflement en soufflant de l’air entre leurs lèvres pressées, comme pour se dire bonsoir. D’autres utilisent des brindilles pour attraper des insectes dans les troncs d’arbres ou pour ôter les graines des fruits.

Ces habitudes, qui ne se retrouvent qu’au sein de certaines populations, ne dépendent pas uniquement de l’environnement des animaux, et les similitudes sont plus importantes entre les populations proches les unes des autres. Elles constituent la preuve d’une transmission sociale des comportements, déjà mise en évidence chez les chimpanzés.

Les observations ont également montré des indices de l’utilisation de symboles, et une étude plus approfondie pourrait en révéler des preuves plus claires.

Van Schaik estime que l’instabilité politique et la destruction de l’habitat des orangs-outans pourraient empêcher de telles études :
« Certaines personnes nous ont demandé : « N’avez-vous pas appris assez en étudiant ces animaux pendant trente ans ? » Or il est évident, d’après ces constatations, que nous n’avons pas assez appris. Certaines des régions où ces études ont été menées sont déjà détruites par l’exploitation forestière illégale. Et même si, d’une certaine manière, nous pouvions restaurer la forêt et les animaux, c’est comme avec les cultures humaines, une fois qu’une culture est partie, elle est partie. »

Schaik, C.P. (2003).
Orangutan Cultures and the Evolution of Material Culture. Science, 299(5603), 102-105. DOI: 10.1126/science.1078004

Les orangs-outans se servent d’outils

Les orangs-outans font usage d’outils en plusieurs circonstances et selon leurs coutumes locales :

  • en utilisant des feuilles en guise de gants ou de serviettes de protection ;
  • en utilisant des bâtons pour fouiller dans les trous des arbres et en extraire les insectes. Ou encore, en les utilisant pour extraire les graines des fruits et gratter les piquants ;
  • en utilisant des branches feuillues pour chasser les insectes ou recueillir de l’eau ;
  • en pratiquant le hic-riding, une sorte de sport dans lequel les animaux chevauchent des arbres morts qui s’effondrent et saisissent les lianes juste avant qu’ils ne s’écrasent au sol ;
  • en utilisant leurs mains ou une sorte de cornet de feuilles pour amplifier les sons qu’ils émettent ;
  • en construisant des toits pour protéger leur nid quand le soleil est trop fort et, en cas de pluie, en bâtissant deux nids l’un au-dessus de l’autre, celui du dessous servant de chambre à coucher ;
  • en utilisant de longues tiges de bois pour sonder le fond des rivières et juger si elles peuvent être traversées.

Au contact des humains, dans les refuges par exemple, ou en zoo, les orangs-outans développent spontanément des capacités d’imitation proprement prodigieuses : naviguer sur un canot, scier du bois, allumer du feu, faire la lessive, pêcher au harpon, etc., sans aucun dressage.

Schaik, C.P., Fox, E.A., Sitompul, A.F. (1996).
Manufacture and use of tools in wild Sumatran orangutans. Naturwissenschaften, 83(4), 186-188. DOI: 10.1007/BF01143062

En 2007, des chercheurs allemands de l’institut Max Planck ont réussi à prouver que les orangs-outans pouvaient résoudre des problèmes en élaborant une stratégie complexe. Face à un tube étroit contenant une cacahuète inaccessible, il faudra en moyenne 9 minutes aux 5 singes testés pour récupérer la friandise. La solution était d’aller aspirer de l’eau de leur abreuvoir et de la recracher dans le tube pour faire remonter l’arachide.

https://gaiasphere.fr/201508311060-intelligence-des-orangs-outans-la-preuve-par-l-eau/

Les orangs-outans sont des artistes

Certaines compétences culturelles en matière de tissage des fibres semblent s’être perpétuées au sein d’une population d’orangs-outans de la Ménagerie du Jardin des Plantes :  « Watana est une mathématicienne préconceptuelle, spécialisée dans la géométrie spatiale des nœuds et des anneaux. Elle est née en 1995 à Anvers, a séjourné à Stuttgart et habite aujourd’hui Paris, du côté du Jardin des Plantes. Très exactement à la Ménagerie. Il faut la voir utiliser rouleaux de papier, cartons, morceaux de bois, tissus, ficelles, cordes, lacets… Elle noue et renoue, fait des boucles, les repasse les unes autour des autres, fabrique des colliers à deux rangées, attache des fils de couleur à des supports fixes et avec eux trace des formes d’un point à l’autre de l’espace. Après, elle défait tout. C’est un singe de l’espèce des orangs-outans. »

Wattana vit désormais dans un zoo allemand, où plus aucun fil de couleur ne lui est fourni.

http://next.liberation.fr/livres/2012/05/23/l-avis-des-betes_820872

https://www.youtube.com/watch?v=RLkYNiEizcQ

Les orangs-outans communiquent entre eux

Une étude a confirmé que les orangs-outans sauvages (et en captivité) se servent de la pantomime pour se faire comprendre. Ils créent ainsi une série de gestes complexes qui peuvent exprimer des contenus structurés. Certains gestes servent à entamer des interactions, à demander ou à partager des objets, à s’adresser à quelqu’un, à lui demander d’arrêter l’action en cours ou de revenir en arrière. L’articulation des mouvements est rapide. Lorsque le message n’est que partiellement compris, ils répètent leur charade gestuelle et la répètent encore en l’accentuant, comme s’ils parlaient plus fort.

Enfin, lorsque le message n’est pas du tout passé, les orangs outans utilisent une nouvelle gestuelle, complètement différente ; tout comme s’ils repartaient sur de nouvelles bases pour faire passer l’information.

Ils peuvent aussi lancer des appels sonores puissants, qui traversent sur des kilomètres la forêt tropicale, ainsi que des sons plus calmes, tels que les baisers sifflés quand ils sont perturbés, et les « grumph » quand ils ont peur. Ils utilisent aussi des signes visuels, tels que le pointage du doigt, l’agitation de la main ou le fait de frapper sur des objets pour les désigner.

Orangutan Pantomime :

http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/early/2010/08/05/rsbl.2010.0564.full

Orangutans Modify Their Gestural Signaling According to Their Audience’s Comprehension

http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(07)01640-5

Les orangs-outans rient !

Certaines des formes de communication chez les orangs-outans sont extrêmement semblables à celles des humains. Par exemple, ils peuvent rire exactement comme nous, humains. Cela peut se produire quand ils jouent et quand ils se chatouillent les uns les autres. Plus étonnant, certaines situations les font rire comme des enfants : quelqu’un qui bute et tombe par terre, par exemple, est pour eux le summum de l’humour. Ce sont des animaux très ludiques, et ce comportement est souvent observé entre une mère et sa progéniture.

http://www.orangutan-world.com/orangutan-communication/

Les orangs-outans communiquent avec l’humain

Gary L. Shapiro a été l’un des chercheurs d’avant-garde dans le domaine de l’apprentissage par les orangs-outans du langage des signes. Ses travaux de recherche ont commencé en 1973 au zoo de la ville de Fresno, où il a étudié pendant dix-huit mois les capacités symboliques d’un orang-outan nommé Aazk. Ce dernier s’est montré en mesure d’apprendre à organiser des symboles de façon significative sur une planche afin de construire des phrases (Thompson, 2010).

Quelques années plus tard, Shapiro a voyagé à Bornéo pour mener des études plus étendues sur la communication gestuelle des orangs-outans sauvages. L’un des étudiants les plus brillants de Shapiro était une orang-outan juvénile nommée Princesse. Celle-ci avait développé un attachement très fort pour Shapiro, qui remplissait pour elle un rôle parental. Shapiro lui-même tendait à considérer Princesse comme sa fille, car il l’éleva lui-même, en l’absence d’une mère orang-outan. Princesse vivait chez Shapiro dans un environnement domestique, où elle disposait d’une liberté considérable. Elle apprit une variété de l’AMESLAN et put acquérir trente-sept signes au cours des dix-neuf mois de formation, d’une manière comparable à celle de Washoe, le chimpanzé, et du gorille Koko.

Chantek (Miles, 1994 ; PBS, 2014) réside actuellement dans un habitat pour orangs-outans au zoo d’Atlanta. En 1978, ce jeune orphelin âgé de neuf mois a été élevé par l’anthropologue Lyn Miles à l’Université du Tennessee à Chatanooga. Elle lui enseigna le langage des signes comme à un enfant sourd, dans un environnement complètement humain. Au cours des huit années passées à l’université, Chantek a été en mesure de produire plus de cent cinquante signes et d’en reconnaître beaucoup plus. Il a également développé une compréhension importante de l’anglais parlé. Lorsqu’un mot lui manquait, il combinait des signes qu’il connaissait pour en créer de nouveaux. Ainsi, il nommait le ketchup du « dentifrice-tomate » et un cheeseburger « viande-pain-fromage ». Lorsqu’on lui demandait qui il était, il se décrivait lui-même comme une « personne orang-outan ». En revanche, lorsqu’on l’interroge sur ses codétenus du zoo d’Atlanta où il se trouve actuellement, il les décrit comme des « chiens oranges », auxquels il ne s’identifie pas.

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ajp.1350030111/abstract

Les orangs-outans doivent tout à leur mère

Après ceux des humains, ce sont les enfants orangs-outans qui restent le plus longtemps en contact étroit avec leur mère. Ils sont complètement dépendants d’elle pendant les deux premières années de leur vie, tant pour la nourriture que pour les déplacements. On voit la mère nourrir son enfant au sein, abritée sous des branches feuillues pour se protéger de la pluie et du soleil, ou parfois même drapée de grandes feuilles comme un poncho.

Un enfant peut téter sa mère jusqu’à cinq ans, voire huit ans ! Ils commencent à s’éloigner de leur mère lorsqu’elle ne peut plus les porter. Mais les adolescents restent auprès d’elle jusqu’à dix ans, puis la quittent pour la compagnie d’autres jeunes immatures. Certains deviendront des patriarches au large disque facial et, pour les autres, des subadultes permanents jusqu’à ce qu’une place de chef se libère. Les femelles reviennent souvent visiter leur mère jusqu’à ce qu’elle ait seize ans voire plus.

Une association aussi étroite et prolongée entre une mère et sa progéniture est rare chez les mammifères. On pense que les orangs-outans ont une enfance très longue car ils doivent apprendre une quantité de choses pour survivre dans la canopée tropicale. En outre, les mères leur apprennent à se déplacer dans les arbres, à faire des nids, à sélectionner leur aliments et aussi à se protéger des prédateurs tels que les léopards et les pythons de Bornéo, ou les tigres à Sumatra.

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ajp.20525/abstract

 

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Les hérissons

Les hérissons

Les hérissons
02.07.2017
Les hérissons
Animaux sauvages

Le hérisson (Erinaceus europaeus) n’est pas un intellectuel, mais c’est un animal paisible et très indépendant à l’ouïe fine et à l’odorat très développé.

Le hérisson (Erinaceus europaeus) n’est pas un intellectuel, mais c’est un animal paisible et très indépendant (1). Il est nocturne et ses capacités visuelles sont limitées. Son monde est flou, sans détails ni couleurs. En revanche, son ouïe est fine et quand il lève le museau, le hérisson capte des parfums subtils qui nous échappent tout à fait. Il peut repérer l’odeur d’un ver de terre à trois centimètres sous l’humus et l’odeur de l’humain à dix mètres.

Les hérissons

Fiche sentience sur les hérissons / le hérisson

De l’apprivoisement du hérisson

Malgré leurs petits hémisphères cérébraux, les hérissons font preuve d’une certaine flexibilité dans leurs comportements individuels. Diverses tentatives ont été menées pour dresser et apprivoiser des hérissons et l’on a pu identifier chez certains individus une capacité à apprendre. Ainsi, les hérissons parvenaient à distinguer des formes symboliques. Dans certains cas, ils pouvaient même répondre à leurs noms lorsqu’ils étaient appelés par leurs soignants. Il existe manifestement des variations entre les hérissons quand il s’agit d’apprendre et d’être apprivoisés, certains y parvenant plus vite que d’autres. Toute une industrie du hérisson élevé en cage existe aux USA, qui produisent également des jouets spécifiques. Malgré plusieurs générations de naissances sous contrôle humain et des croisements sélectionnés pour obtenir les hérissons les plus esthétiques (blanc, pie, chamois, noir, etc.), l’animal socialise peu avec les humains et n’est certainement pas un animal de compagnie.(2)

Le monde social du hérisson

Le hérisson est un grand solitaire, que la présence des autres insupporte. Il ne s’agit pourtant pas pour lui de défendre un territoire, qui chevauche le plus souvent celui de ses congénères, mais d’un besoin de tranquillité propre à cette espèce. Tout est mis en œuvre pour éviter la violence et les rencontres, sauf lors des parades amoureuses avec une femelle, ou lorsque deux hérissons tombent nez à nez par hasard. Cela dit, les hérissons se nourrissent souvent tous ensemble autour d’un bol de nourriture dans le jardin.

Une étude a montré que sur 3460 interactions entre hérissons, dix-sept seulement étaient de type non sexuel. Celles-ci comprenaient uniquement quatre cas de combats physiques (coups de tête, morsures), quatre cas d’interactions avec «reniflement et marche flanc contre flanc» dans lesquels tous les individus étaient des mâles, les échanges étant brefs et sans aucune blessure. Neuf rencontres silencieuses ont été observées, où les individus sont passés à une distance proche l’un de l’autre. Selon les scientifiques, «Ils ont fait une pause, humé l’air un moment et changé de direction».

Chez des hérissons en captivité, on a pu observer un système de hiérarchie se développer autour d’un grand mâle mais cela n’a jamais été observé à l’état sauvage.

Seule la reproduction est l’occasion d’interactions sociales. Les hérissons se livrent à des parades amoureuses ritualisées sur des terrains ouverts, précédées d’affrontements entre les mâles convoitant la même femelle. Le rituel démarre par un face-à-face des deux animaux, qui se reniflent le museau mutuellement tout en urinant. L’accouplement dure plusieurs minutes puis la femelle et le mâle se séparent.(3)

Le petit monde du hérisson

Le hérisson vit dans un tout petit monde, constitué de son territoire de chasse, de son territoire de résidence et de ses nids. Il dispose d’une excellente mémoire géographique qui le guide dans ses déplacements. On connaît le cas d’un hérisson aveugle qui retrouvait sa route dans le jardin : il s’en souvenait dans les moindres détails. Mais, placé devant de nouveaux obstacles, le même hérisson était perdu.

Chaque nuit, sur les cinquante hectares qu’il occupe (la femelle occupant un territoire de dix hectares), le hérisson mâle peut se promener dans un rayon de trois kilomètres sans se presser. Il interrompt fréquemment son parcours pour renifler en l’air. Le hérisson dort beaucoup : 75% de son temps est consacré à la sieste.

La communication

Le hérisson a la curieuse habitude de recouvrir sa peau et ses piquants de salive. Si la signification n’est pas encore très claire, il est possible que cette pratique lui permette de laisser des marques olfactives sur son trajet à l’intention de ses congénères.

Il peut aussi s’enduire de salive écumeuse, peut-être pour décourager un prédateur qui voit une proie malade. La communication acoustique est relativement développée chez le hérisson. On dénombre aujourd’hui 8 types de vocalisations qui semblent être utilisées en complément de la communication chimique.

Parmi ces vocalises, on trouve le clappement de langue, principalement produit lors des déplacements et pendant les activités qui les précèdent. A l’instar de certains insectivores, il semblerait que ces clappements soient utilisés comme système d’écholocation.(4)

L’école du hérisson

Au mois de juin, après quatre semaines de gestation, la hérissonne accouche de deux à sept bébés au fond d’un nid douillet, dans un endroit bien abrité sous un buisson touffu. Les jeunes font leur première sortie à trois semaines, accompagnant leur mère lors de promenades nocturnes et la suivant en file indienne pour apprendre à reconnaître les invertébrés comestibles. Pendant une ou deux semaines, ils retourneront tous les matins au nid pour s’y nourrir du lait maternel, car la mère ne les allaite jamais à l’extérieur. À deux mois, les jeunes sont déjà indépendants et instruits de tout ce qu’il leur faut savoir.

Stratégies de défense

La principale stratégie de défense du hérisson est d’ordre instinctif et réflexe : se rouler en boule. Mais il est à même de moduler volontairement ce mouvement. Il peut aussi manifester d’autres comportements défensifs avant d’y avoir recours. C’est ainsi que dans une première réponse au danger, l’animal se contente de hérisser ses piquants. Il peut aussi choisir la fuite vers un endroit sûr pour échapper à la menace s’il dispose du temps nécessaire. Si le danger survient brusquement, comme une voiture sur une route, le hérisson restera sur place sans bouger, ce qui causera sa perte.

La contraction du muscle orbiculaire tend la peau du dos autour du corps de l’animal et l’enserre comme dans un sac, repliant vers l’intérieur la tête, les pattes et la queue. Le mouvement peut se produire à très grande vitesse, la flexion de la tête survenant dans les 0,01 secondes. Le hérisson devient alors une boule de piquants compacte. Une seule petite ouverture subsiste au niveau du ventre, mais aucun prédateur n’oserait aller la chercher dans cette forêt de piquants. Pour renforcer encore sa défense, le hérisson contracte les petits muscles présents à l’extrémité inférieure de chacun de ses piquants. Ceux-ci alors se hérissent en tous sens, et l’animal se met à ressembler à une pelote d’échardes. Quand le danger s’éloigne, il se déroule d’un coup et court vers l’abri le plus proche.

Les hérissons peuvent aussi tenter d’impressionner leur agresseur avec des cris de colère et des sifflements, voire même avec une sorte de crissement fort, « comme un cochon ». Il est rare qu’un hérisson morde pour se défendre, sauf s’il s’agit d’une femelle qui défend ses petits.(3)

RÉFÉRENCES:

1. Cortical Organization in Insectivora: The Parallel Evolution of the Sensory Periphery and the Brain. Catania, K. C.
http://www.karger.com/Article/Abstract/6666

2.
http://hedgehogclub.com/care.html

3.
http://wildpro.twycrosszoo.org/S/0MInsectivor/Erinaceidae/Erinaceus/Erinaceus_europaeus/14WEHBehSocial.htm
4
. ATTIE, C., 1990. Emissions sonores chez le Hérisson européen, Erinaceus europaeus, et signification comportementale. Mammalia. Volume 54, Issue 1, Pages 3–12

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Les pies bavardes

Les pies bavardes

Les pies bavardes
02.07.2017
Les pies bavardes
Animaux sauvages

Les capacités cognitives la pie eurasienne (pica pica) sont étudiées depuis une vingtaine d’année et apparaissent particulièrement développées.

Le comportement des oiseaux a toujours intéressé les scientifiques mais l’étude de leurs capacités cognitives est relativement récente. Chez la pie eurasienne (pica pica), ces compétences sont étudiées depuis une vingtaine d’année et apparaissent particulièrement développées.

 

Les pies bavardes

Fiche sentience sur les pies bavardes / la pie bavarde

L’intelligence des pies

Même si le cerveau des oiseaux a évolué de façon très différente de celui des mammifères depuis plus de 300 million d’années, il utilise les mêmes mécanismes et la même connectivité qu’eux. Une étude de 2004 suggère que l’intelligence des corvidés, famille à laquelle appartient la pie, équivaut à celle des grands-singes (chimpanzés, orangs-outans et gorilles) en matière de cognition sociale, de raisonnement causal, de flexibilité mentale, d’imagination et de prospection (1). Les pies sont capables de comprendre leur environnement social et physique.

La conscience de soi chez les pies

La pie est la seule espèce d’oiseau capable de se reconnaître dans un miroir. Lorsqu’une marque est peinte sur sa poitrine, la pie montre un comportement spontané dirigé vers cette marque. Elle rejoint le club très sélect des animaux ayant une conscience d’eux même, parmi les grands-singes et quelques rares mammifères et prouve que le néocortex des mammifères n’est pas un prérequis pour la reconnaissance de soi (2).

Des études comparatives suggèrent que certaines espèces d’oiseaux ont développé des compétences mentales similaires à celles trouvées chez les humains et les grands-singes. Ce fait est prouvé par des exploits cognitifs tels que l’utilisation de l’outil, la mémoire épisodique et la possibilité d’utiliser sa propre expérience pour prédire le comportement de ses congénères.

La vie sociale des pies : le couple comme pivot

Chez les pies, l’unité sociale de base est le couple. Ce partenariat dure une vie entière jusqu’à la mort de l’un des deux compagnons. Le mâle et la femelle élèvent ensemble leurs petits et défendent leur nid, qui reste le même d’année en année. Une fois adultes, ils restent près de leurs parents quelques années et les aident à élever les nouvelles portées annuelles. Comme les pies sont très sédentaires, la famille peut rester ensemble pendant des générations.

La relation est établie et renforcée par le lissage mutuel des plumes et le partage de la nourriture. Le couple se soutient lors de combats contre des tiers. Il peut aussi s’intégrer dans une communauté sédentaire plus importante composée d’autres couples et de jeunes célibataires qui se rassemblent la nuit en vastes dortoirs. Cette vie sociale élargie permet des attaques concertées en groupe contre les prédateurs tels que le chat, le renard ou les rapaces.

Les pies se reconnaissent entre elles grâce à leurs vocalisations individuelles, véritables « signature ». C’est par ce moyen que les individus fortement liés, tels que les couples monogames, les frères et sœurs ou les parents et leurs enfants, apprennent à se reconnaître.

La mémoire épisodique chez la pie

Les pies sont des oiseaux très ingénieux. Elles suivent les prédateurs avec l’espoir de ramasser les restes, vont chercher les insectes sur le dos des vaches, des moutons et des sangliers ou volent la nourriture stockée par d’autres oiseaux. Leur régime alimentaire varié comprend insectes, petits mammifères, petits oiseaux sauvages, oisillons, œufs, mais aussi graines, fruits et noix. Elles se nourrissent fréquemment des petits animaux tués sur les routes, mais elles peuvent aussi se rassembler autour des carcasses de plus grands animaux. Leur odorat est extrêmement développé en ce sens – une caractéristique assez rare chez les oiseaux. Les aliments peuvent être stockés dans des arbres, des buissons ou des trous peu profonds que les pies creusent dans le sol. Elles sont capables de les retrouver notamment grâce à leur mémoire épisodique ; le processus par lequel elles se souviennent des évènements vécus avec leur contexte.

Les invertébrés morts que la pie a dissimulés deviennent rapidement immangeables, contrairement aux noix. L’oiseau doit donc tenir compte de la nature de l’objet qu’il cache pour le récupérer au moment convenable. Certains corvidés, tels que les pies ou les geais, cachent ce type d’aliments régulièrement, en tenant compte de son caractère périssable dans le temps, tout autant que de sa localisation. Mais ce n’est pas le seul problème à régler : les pies s’observant entre elles, elles multiplient les fausses cachettes pour ne pas se faire dérober leurs proies ! Les pies disposent donc non seulement d’une mémoire épisodique mais aussi d’une « notion de l’avenir » à l’esprit (à savoir la planification du moment de la récupération) lorsqu’elles cachent leurs aliments et qu’elles agissent pour qu’on ne les voit pas faire.

Grâce à ces observations, les scientifiques ont pu confirmer que les pies possédaient une véritable notion de « permanence de l’objet ». Elles ont en effet pleinement conscience de l’existence d’objets et ont surtout conscience qu’ils continuent d’exister même si elles ne les perçoivent pas via leurs cinq sens…

On sait que les pies aiment aussi rapporter des objets pour décorer leur nid. Une étude récente a cependant prouvé qu’elles ne choisissent pas nécessairement les objets brillants tels que les bijoux, mettant à bas la légende de la pie voleuse (6).

Le langage des pies

Les pies sont capables d’imiter la voix humaine, mais aussi l’appel d’un autre oiseau ou même le bruit d’un tracteur. Elles disposent également de toute une gamme d’appels spécifiques à certaines situations, comme par exemple l’irruption d’un rapace dans le ciel ou d’un renard au sol. Les autres espèces d’oiseaux tiennent également compte de ce cri d’alarme.
Des appels spécifiques pour l’attaque en groupe (mobbing) ou l’alerte ont été enregistrés en fonction du contexte. Ces cris ont été analysés pour déterminer si les appels utilisés communiquaient la nature du danger, l’identité du prédateur et les actions résultant de la présence du prédateur (par exemple, fuite ou attaque). Les résultats appuient l’idée que les pies varient la longueur des syllabes de leurs appels pour donner aux destinataires des informations sur la nature du danger et la manière appropriée d’y répondre. Des cris ont été diffusés pour déterminer si une forme d’appel suscite une réaction plus intense de la part des destinataires qu’une autre. Il a été constaté que les pies ont répondu à des appels avec plus de syllabes en s’approchant du haut-parleur, alors qu’elles s’en éloignaient quand l’appel comptait davantage de syllabes courtes (7).

Les couples de pies partagent aussi des vocalisations qui peu à peu convergent vers la même structure d’appel. Ce partage vocal est particulièrement frappant au sein des groupes de pies australiennes, qui développent un type de vocalisations particulier à ce groupe, à la manière d’un dialecte (4).

Le deuil et le chagrin chez les pies

Le Dr Bekoff, de l’Université du Colorado, a pu observer quatre pies qui se tenaient à côté du cadavre de l’un de leurs congénères. « La première pie approche le corps et le picore délicatement, tout comme un éléphant le ferait avec sa trompe sur le cadavre d’un autre éléphant. Puis elle recule et une autre pie vient prendre sa place pour picorer à son tour », raconte-t-il. « Ensuite, l’une des pies s’est envolée, a ramené un peu d’herbe et l’a déposée sur le cadavre. Une seconde pie a fait de même. Toutes les quatre se sont tenues immobiles, attentives pendant quelques secondes, avant de partir une par une » (3).

RÉFÉRENCES:

1. L’intelligence de la pie

http://rstb.royalsocietypublishing.org/content/361…

2. Le test du miroir chez la pie

http://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10…/journal.pbio.0060202#pbio-0060202-g002

3. Rituel de deuil chez la pie
http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-122…

4. La vie sociale des pies
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1474-…

5. Development of object permanence in food-storing magpies (Pica pica).

http://dx.doi.org/10.1037/0735-7036.114.2.148

6. La légende de la pie voleuse
https://www.sciencenews.org/blog/wild-things/magpi…

7. Predators, risks and context for mobbing and alarm calls in magpies
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S…

 

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Les visons

Les visons

Les visons
02.07.2017
Les visons
Animaux sauvages

Le vison américain (Neovison vison) est une espèce semi-aquatique de la famille des mustélidés, originaire d’Amérique du Nord. Elevé pour la première fois aux USA en 1872, introduit en Europe en 1936, c’est l’animal le plus fréquemment exploité pour sa fourrure, loin devant le renard argenté ou la zibeline.

Les visons

Fiche sentience sur les visons / le vison

Vison d’Europe et vison d’élevage

Les individus qui ont pu s’échapper des élevages ont peu à peu conquis toute l’Amérique du Nord et du Sud et l’Eurasie jusqu’en Sibérie. En Europe, il s’est installé au détriment de son cousin européen (Mustela lutreola), plus petit que lui et avec lequel il rentre en concurrence alimentaire. Il s’accouple avec les femelles européennes et, comme leur union est infertile, s’agissant d’espèces éloignées, les futures mères avortent et n’engendrent plus de toute l’année.(1)

Communiquer entre visons

Les visons utilisent des signaux visuels, sonores et chimiques pour communiquer. Les grandes anales produisent un musc fort, libéré pour marquer les limites de leur territoire et indiquer aux congénères leur état reproductif. Le musc est aussi libéré si l’animal se sent en danger. Les visons sont généralement silencieux, mais ils peuvent rire, gronder, siffler, hurler, crier et émettre des aboiements râpeux. Ces vocalisations sont apprises dans la prime enfance par la mère à ses petits.(3)(4) Le ronronnement a aussi été observé lorsque l’animal manifeste son bien-être.(5)

Vie sociale et territoires

Il existe peu d’études sur l’organisation sociale du vison d’Amérique natif ou féral en milieu naturel, qui diverge de celle du vison d’Europe.

Le vison est un solitaire mais il peut former des groupes familiaux et des couples d’adultes partageant leur repaire pendant la saison de reproduction. La population s’organiserait autour de trois catégories d’individus : des résidents, des résidents temporaires et des individus de passage, ces deux dernières catégories étant constituées de jeunes de l’année. Les estimations de densités varient de 5 à 7 individus sur dix kilomètres de cours d’eau dans les cas favorables, et de 1 à 2 individus dans les cas défavorables. Ces variations sont à mettre en relation avec les disponibilités en nourriture, en gîtes (terriers creusés par d’autres espèces que le vison réutilise) ainsi qu’avec des conditions climatiques parfois extrêmes, le plus au nord de son aire de répartition.

De mœurs promiscuitaires, une femelle s’accouple souvent avec plusieurs mâles, en s’associant pour une brève période avec chacun d’eux. Il arrive même parfois que le dernier mâle choisi reste avec sa compagne et l’aide dans les soins aux jeunes.

Le territoire moyen d’un vison varie de 7,8 à 20,4 hectares pour les femelles adultes et de 3,2 à 8,1 hectares pour les mâles adultes. Les territoires d’un mâle et d’unefemelle peuvent se chevaucher, mais pas ceux des mâles qui sont très intolérants entre eux.(6)

Les visons sont actifs la nuit, surtout à l’aube et au crépuscule. Ce sont d’excellents nageurs mais aussi de bons grimpeurs. Ils peuvent nager jusqu’à 30 mètres sous l’eau sans refaire surface et plonger à des profondeurs de 5 mètres. Ils creusent eux-mêmes leurs terriers le long des berges des rivières, des lacs et des ruisseaux, mais ils occupent aussi bien volontiers les tanières laissées par d’autres mammifères comme les rats musqués. Une fois installé, le vison couvre l’intérieur de son terrier avec de l’herbe sèche et des feuilles, ainsi qu’avec les fourrures de ses proies précédentes.(7)

RÉFÉRENCES:

1. Le Vison

http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/vison/184863

2. Mink Biology

http://furcommission.com/mink-biology/

3. Neovison vison
American mink

http://animaldiversity.org/accounts/Neovison_vison/

4. Development of vocalization and hearing in American mink (
Neovison vison)

http://jeb.biologists.org/content/jexbio/216/18/3542.full.pdf

5. Chapman, J., G. Feldhamer. 1982. Wild Mammals of North America. Baltimore and London: The Johns Hopkins University Press.

6. Le vison d’Amérique

http://droitnature.free.fr/NouveauSite/visonamerique.htm

7. Baker River Project Terrestrial Working Group Analysis Species: Mink

https://www.pse.com/aboutpse/HydroLicensing/Documents/baker/reports/TerrestrialWGStudies/T04%20Analysis%20Species/An_sp_lit_review_mink_SN_V1_10_8_02.pdf

 

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Chiens errants à Maurice: une euthanasie de masse évitée

Chiens errants à Maurice: une euthanasie de masse évitée

Chiens errants à Maurice: une euthanasie de masse évitée
20.06.2017
Ile Maurice
Chiens errants à Maurice : une euthanasie de masse évitée
Animaux familiers

Le Gouvernement mauricien renonce à ses desseins de captures et d’euthanasies massives des chiens errants à Maurice, mais c’est la règlementation sur l’errance animale qu’il faut transformer. One Voice se veut force de propositions.

Est-ce par compassion pour ces animaux ou parce que la photo de centaines de corps sans vie de ces bêtes abandonnées n’aurait pas fait très glamour sur un dépliant touristique ?

L’essentiel reste que le combat de One Voice pour le respect des droits des animaux et les protestations des associations de protection animale ont fait que le gouvernement mauricien a renoncé à son plan de lutte contre l’errance des chiens. D’ailleurs, le plan ne brillait pas par son élaboration : «catch and kill», tu captures, tu flingues. En d’autres termes, une euthanasie massive des chiens errants dans des conditions souvent peu scrupuleuses du bien-être animal.

Avec cette annonce du 13 juin de renoncer à son plan macabre, l’Ile Maurice a pris une décision de bon sens, souligne Muriel Arnal, présidente de One Voice et elle invite les autorités françaises notamment dans les départements d’outre-mer voisins comme La Réunion et Mayotte, à prendre exemple. D’autant que la réglementation existe déjà. D’ailleurs One Voice a engagé un recours contre le préfet de La Réunion. Le procès est toujours en cours.

Soucieuse de ne pas se contenter de protestations aussi véhémentes soient elles, One Voice propose des alternatives et des solutions pérennes. Dans le courrier que notre association a adressé au premier ministre mauricien le 15 mai dernier, nous dénonçons l’abattage programmé des chiens errants, rappelant son inutilité à résorber les nuisances associées à leur divagation. «Des solutions plus efficaces et plus humaines existent qui s’attaquent à la vraie cause de l’errance animale. Elles font d’ailleurs parties des recommandations de l’organisation mondiale de la santé animale et ont fait leurs preuves dans d’autres pays».

One Voice prône des campagnes d’éducation et de sensibilisation, de les associer à une répression effective et efficace contre l’abandon par les propriétaires, de généraliser le recours à l’identification et à la stérilisation et les rendre obligatoire pour tout chien âgé de plus de 6 mois détenu par un particulier. Pour les animaux errants, une fois identifiés et stérilisés, soit les accueillir en refuge, soit les relâcher sous le contrôle d’association de protection animale de quartier.

Comme nous étions dans la relation épistolaire avec le gouvernement mauricien, Nous lui avons rappelé que L’île risquait un deuxième accroc à son image paradisiaque avec l’ouverture prévue d’un laboratoire d’expérimentation animale et qu’il pouvait compter sur nous pour le faire savoir et le dénoncer.

Et pour une meilleure protection des chiens et des chats en France, signez et partagez notre pétition en ligne : « Chiens et chats : notre famille« 

Cruelty Free International et One Voice révèlent des informations scandaleuses concernant le transport, par la compagnie Air France, de singes de l’île Maurice destinés à l’expérimentation.

Cruelty Free International et One Voice révèlent des informations scandaleuses concernant le transport, par la compagnie Air France, de singes de l’île Maurice destinés à l’expérimentation.

Cruelty Free International et One Voice révèlent des informations scandaleuses concernant le transport, par la compagnie Air France, de singes de l’île Maurice destinés à l’expérimentation.
16.06.2017
Union Européenne
Cruelty Free International et One Voice révèlent des informations scandaleuses concernant le transport, par la compagnie Air France, de singes de l’île Maurice destinés à l’expérimentation.
Expérimentation animale

Les associations de protection animale Cruelty Free International (Royaume-Uni) et One Voice (France) réitèrent leur appel à Air France pour mettre fin au transport de singes destinés à la recherche à la suite de la publication d’informations choquantes concernant les transports secrets de primates sur les vols passagers d’Air France totalisant plus de 16 000 kilomètres.

Des primates, enfermés dans des caisses et expédiés par fret, soumis à un calvaire de plus de 37 heures.

Les associations de protection animale
Cruelty Free International (Royaume-Uni) et One Voice (France) réitèrent leur appel à Air France pour mettre fin au transport de singes destinés à la recherche à la suite de la publication d’informations choquantes concernant les transports secrets de primates sur les vols passagers d’Air France totalisant plus de 16 000 kilomètres.

Selon les informations recueillies par les enquêteurs de Cruelty Free International,
120 macaques à longue queue ont été expédiés par Air France de l’île Maurice à Chicago (USA) via Paris (France) le 26 avril 2017. Les singes, entassés dans des caisses de transport en bois, ont été acheminés d’un élevage local à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam de l’île, puis placés sur le vol passager AF 463 à destination de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG).

Les singes, après avoir effectué plus de
9 600 kilomètres en 11 heures et 30 minutes, ont été retenus à Roissy-Charles-de-Gaulle pendant neuf heures avant de repartir pour un nouveau voyage de plus de 6 600 kilomètres sur le vol AF 6730 à destination de l’aéroport international O’Hare de Chicago (ORD) où ils ont atterri le 27 avril — soit un temps supplémentaire de vol de 8 heures et 50 minutes. Les singes étaient destinés aux Laboratoires Charles River, société de recherche sous contrat effectuant des tests de toxicologie précliniques (empoisonnement) sur les animaux pour des produits pharmaceutiques, chimiques et agrochimiques.

Sarah Kite, directrice des projets spéciaux de Cruelty Free International, déclare : « Les touristes du vol 463 d’Air France, qui jouissaient d’un confort maximal et se relaxaient après leurs vacances passées sur la paradisiaque île Maurice, ne pouvaient absolument pas deviner que, juste sous leurs pieds, 120 primates non-humains, embarqués de force comme « passagers », arrachés à leurs familles et emprisonnés dans des caisses en bois minuscules, souffraient dans la cale sombre et bruyante de l’appareil. À la fin de ce voyage cauchemardesque, ces animaux intelligents et sensibles étaient destinés à passer le reste de leur vie dans des cages métalliques à des milliers de kilomètres de leur jungle natale pour être soumis à des expériences horribles et douloureuses. »

Muriel Arnal, Présidente de One Voice, s’indigne : « Air France est la dernière compagnie aérienne de passagers en Europe à continuer le transport cruel de primates destinés à une recherche devenue obsolète grâce aux avancées de la science. Cette société française envoie chaque année des milliers de singes souffrir et mourir dans les laboratoires du monde entier. Nous appelons son PDG à cesser cette pratique aujourd’hui ! »

La compagnie aérienne constitue un lien vital entre l’île Maurice, l’un des plus gros fournisseurs de singes au monde, et les laboratoires d’Europe et des États-Unis. En 2016, 8 425 singes ont été exportés de Maurice vers l’Europe, les États-Unis et le Canada. Il est probable qu’Air France ait convoyé la majorité, sinon la totalité, des singes de Maurice à Paris où ils ont été inscrits sur un autre vol d’Air France à destination des États-Unis, ou acheminés par route vers des laboratoires français, britanniques, espagnols et allemands.

Cruelty Free International et One Voice ont travaillé sans relâche pour mettre fin à ces transports de primates. Nos enquêtes de choc ont révélé la cruauté et la souffrance infligées aux animaux dans les laboratoires et durant leur capture, leur élevage et leur transport. Notre campagne a reçu un soutien mondial et nous avons vu de nombreuses compagnies internationales (autrefois principaux transporteurs de singes vers les laboratoires), parmi lesquelles American Airlines, British Airways, United Airlines, Northwest Airlines, South African Airways, Delta Airlines, Eva Air, Air Canada et China Airlines, renoncer à ce commerce cruel en refusant de livrer de nouveaux primates aux laboratoires. Plusieurs autres compagnies aériennes de passagers ont également fait part de leur intention de ne jamais s’impliquer dans ce business sordide.

Notes

Au cours des dernières semaines, les enquêteurs de Cruelty Free International ont été informés d’au moins trois transports de singes provenant d’élevages mauriciens sur des vols Air France. Cruelty Free International et One Voice appellent le public à envoyer un courriel au vice-président exécutif des Opérations et dirigeant responsable d’Air France Frank Terner :
frterner@airfrance.fr, afin d’exiger qu’Air France rejoigne le nombre croissant de compagnies aériennes ayant pris la décision de ne plus participer à cette barbarie.
Découvrez les compagnies aériennes qui acceptent de transporter des singes pour la recherche et celles qui le refusent :
https://www.crueltyfreeinternational.org/airlines

La Redoute en mode « sans fourrure »

La Redoute en mode « sans fourrure »

La Redoute en mode « sans fourrure »
15.06.2017
France
La Redoute en mode « sans fourrure »
Exploitation pour la Mode

C’est une grande victoire : l’un des poids lourds français de la vente à distance adhère au programme « sans fourrure animale » porté en France par One Voice.

On a désormais tous une raison de plus d’aimer La Redoute ! Le leader national du e-commerce en mode et maison s’était déjà engagé début 2017 à soutenir l’agriculture raisonnée et responsable du coton en adhérant à l’initiativeBetter Cotton. Voici que le groupe mondialement implanté vient d’adhérer au programme Fur Free Retailer développé par notre coalition internationale, la Fur Free Alliance : vous ne trouverez donc plus dans les collections proposées par La Redoute d’articles confectionnés en fourrure animale.

Nathalie Balla, co-présidente de La Redoute, s’est exprimée sur ce choix éthique :
« Je suis fière d’annoncer l’adhésion de La Redoute auprès de One Voice, représentant en France de l’Alliance Internationale sans fourrure (Fur Free Alliance). Nous avons, il y a de nombreuses années, fait le choix responsable de ne pas avoir de vraie fourrure dans la conception de nos produits ou dans la sélection des produits distribués par La Redoute. La décision de rejoindre en 2017 le programme Fur Free Retailer s’inscrit dans la continuité de notre plan de développement durable et dans notre résolution à soutenir une conviction éthique autour des droits des animaux. Cet engagement public de La Redoute envers la société correspond à une volonté d’être porteur d’influences et de contribuer à un monde plus beau. »

Cet engagement vient officialiser et pérenniser une politique déjà menée depuis plusieurs années par La Redoute. Il concerne bien évidemment les filiales internationales de l’enseigne de l’Union européenne et en dehors (Belgique, Portugal, Espagne, Royaume-Uni, Suisse, Russie).

En France, 91 enseignes grand public adhèrent à ce jour au programme (Armani, C&A, Esprit, H&M, Hugo Boss, Zara…), et près de 500 dans le monde entier. Rappelons que la maison haute-couture de Franck Sorbier s’est également engagée récemment à nos côtés.

One Voice œuvre et mobilise pour que les enseignes fassent ce choix responsable, qui permet à la souffrance animale de reculer dans notre pays, éleveur de visons dans des conditions épouvantables, comme dans toute l’Union européenne, où l’on sacrifie chaque année quelque 48 millions d’animaux pour leur fourrure.

En marche contre la violence !

En marche contre la violence !

En marche contre la violence !
13.06.2017
En marche contre la violence !
Animaux familiers

One Voice participera le 17 juin à la manifestation pour le chat Chevelu, torturé à mort. Une autre récente affaire de violence sur une femme et ses compagnons animaux montre qu’il est urgent que la France se dote enfin d’une vraie politique pénale des violences domestiques intégrant les animaux de la famille !

En cette fin mai, dans le centre-ville de Draguignan (Var), Chevelu est venu, confiant, vers ces jeunes barbares qui allaient devenir ses bourreaux. A coup de tessons de bouteille, ils l’ont supplicié, lui ont arraché les yeux avant de jeter son corps sans vie. Les auteurs de ces actes immondes sont toujours recherchés mais s’inquiètent-ils vraiment des conséquences pénales de leur violence ? Ces brutes sans nom se sont acharnées sur cet être vivant sans crainte d’avoir à en répondre, ou si peu, devant la loi. De nom, ce chat en avait un, Chevelu. C’est pour lui rendre justice que One Voice a porté plainte.

C’est également pour demander protection et réparation pour le chat Gandja et la chienne Moana que l’association s’est portée partie civile dans le procès qui s’est déroulé à Lorient, ce 8 juin.

Le 1er mars 2017. Monsieur B, en état d’ébriété, rentre à son domicile, s’en prend à la jeune chienne Moana et à un des chats, Gandja. Il fait subir à ces deux animaux des traitements d’une extrême sauvagerie : enfermement dans une cage, coup de couteaux, il les asperge de détergents et d’eau de javel. C’est pour avoir tenté de protéger ses bêtes que Madame H a été, à son tour, violentée. Monsieur B a été condamné à 6 mois assortis de sursis pour violence sur sa compagne Madame H. Pour l’infractionde mauvais traitements, il ne paiera que 150 euros. Et 150 euros de dommages et intérêts ainsi que 400 euros de frais d’avocat à One Voice. Une peine bien légère. L’enquête a permis d’établir que ces violences conjugales et domestiques n’étaient pas les premières. Malheureusement, la femme a décidé de reprendre la vie conjugale et de garder près d’elle ses compagnons.

One Voice veut alerter les pouvoirs publics et, en particulier, le ministre de la justice, pour que le traitement pénal s’applique à l’acte de violence en soi, à la nature du geste commis et qu’importe l’espèce ou le genre de la victime.
Signez et partagez la pétition que nous remettrons au Garde des Sceaux.

Depuis des années, des études ont démontré le lien entre la maltraitance des animaux et la violence envers les humains. Dans de nombreux pays anglophones, les juges en tiennent compte dans leurs condamnations. Tous les êtres vivants qui subissent des brutalités sont des victimes et un salaud reste un salaud. Certes le mot n’est pas des plus élégants mais c’est le premier qui vient à l’esprit.

Venez nombreux manifester à nos côtés le samedi 17 juin ! Rendez-vous à 15 h devant l’Hôtel de Ville de Paris.