Deux audiences à Besançon et Toulon pour défendre les loups contre les tirs
Face à la persécution grandissante dont sont victimes les loups, dont la population a diminué de 9% en 2023, nous déployons les grands moyens. Fin 2022, les autorités du Doubs avaient donné leur feu vert pour des «tirs de défense simple» sur les loups. Avec nos partenaires – FERUS et le Pôle Grands Prédateurs – , nous avons demandé l’annulation de ce texte. L’audience a lieu mardi 28 mai, à 10h45, au tribunal administratif de Besançon. À la même époque, nous avions réclamé seuls (et sans être entendus), une suspension en urgence des «tirs de défense renforcée» dans le Var. Lundi 3 juin, à 9h45, au tribunal administratif de Toulon, le fond sera débattu.
Mise à jour du 24 juin 2024 :
Troisième victoire en une semaine pour les loups ! Après le tribunal administratif de Besançon il y a quelques jours, c’est celui de Toulon qui nous a donné raison aujourd’hui en annulant un arrêté de la préfecture du Var autorisant des tirs de défense renforcée, octroyé en 2022.
Le juge a admis que le troupeau n’était pas protégé de manière effective et proportionnée, et que l’administration n’apportait aucune preuve démontrant le contraire. Pire encore : un « diagnostic de vulnérabilité face à la prédation du loup » avait été établi par un agent du Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée (C.E.R.P.A.M) dès 2021 (soit un an et demi avant la date d’octroi de l’autorisation de tirs). L’étude préconisait plusieurs angles d’amélioration, considérés par l’auteur comme essentiels à la défense du troupeau.
Le préfet du Var n’a apporté aucune précision sur les raisons pour lesquelles ces mesures n’ont pas été prises, et n’a pas non plus démontré que leur mise en place était impossible.
Il est grand temps que l’État prenne enfin ses responsabilités en accompagnant et formant les éleveurs à protéger leurs animaux au lieu de distribuer des autorisations de tirs à tout va ! Les loups ne sont pas une variable d’ajustement à l’irresponsabilité de certains, voire à leur incompétence manifeste.
Des dérogations aux mesures de protection des troupeaux par principe..…
Laisser des bovins parfois jeunes et vulnérables sans surveillance, pour, en parallèle, distribuer des autorisations de tirs sur les loups? Pour les pouvoirs publics, c’est des aides pour protéger les troupeaux de vaches, chevaux ou ânes en moins à verser… Pourquoi s’embêter à assurer la sécurité d’animaux qui finiront de toute façon à l’abattoir ? Leurs éleveurs n’auront qu’à terroriser les loups à la place.
Parce qu’en accord avec l’État, elle a choisi de considérer les troupeaux de bovins comme non protégeables pour tuer des loups plutôt que de rechercher des solutions pacifiques, nous avons, main dans la main avec FERUS et le Pôle Grands Prédateurs, attaqué la préfecture du Doubs fin 2022.
….. et des mises à mort de loups accordées les yeux fermés
Un mois plus tard, les autorités du Var n’ont pas fait mieux, autorisant des tirs de défense renforcée avec des justifications bien légères… Le manque de vérification est criant, l’État se contentant des déclarations des éleveurs plutôt que de leur proposer de les former ou de les accompagner… Les juges ont estimé qu’il n’y avait pas urgence à suspendre les tirs. Nous serons à l’audience pour débattre cette fois du fond du problème.
Comme si l’hostilité de l’État à l’égard des loups n’était pas assez flagrante à travers le nouveau plan d’action 2024-2029, et alors même que 7 Français sur 10 souhaitent que les dérogations autorisant des tirs létaux soient interdites (sondage Ipsos/One Voice de septembre 2023), un arrêté ministériel publié il y a quelques semaines facilite encore davantage l’abattage de ces cousins des chiens, nos compagnons de toujours. Avec Animal Cross et AVES, nous avons déposé un recours devant le Conseil d’État pour en demander l’annulation.
Mardi 28 mai, à 10h45, nous serons donc au tribunal administratif de Besançon avec nos partenaires le Pôle Grands Prédateurs et FERUS pour défendre les loups tués dans le Doubs, puis, lundi 3 juin, à 9h45 au tribunal administratif de Toulon pour ceux du Var.
Soutenez notre combat en signant notre pétition pour que les loups soient enfin respectés.