

Des centaines de sangliers visés dans le Gard : One Voice attaque l’arrêté de battues administratives
Le préfet du Gard autorise l’abattage massif de sangliers dans 45 communes du département, jusqu’au 31 décembre 2025. Les lieutenants de louveterie pourront choisir librement quand et où intervenir, y compris la nuit, et se faire accompagner de un à 50 chasseurs. Pour empêcher une véritable hécatombe et dire stop à ces dérives, One Voice demande la suspension immédiate de cet arrêté. Rendez-vous à l’audience du 1er août à 10 h au tribunal administratif de Nîmes.
Les sangliers, pourchassés partout, tout le temps
Accusés de tous les maux et parfois décrits comme « malfaisants » par les autorités, les sangliers et leurs petits sont tués par centaines de milliers chaque année. Dans le Gard, pour eux, la saison de chasse ne dure pas cinq mois, comme pour la plupart des espèces, mais douze. Et comme si cela ne suffisait pas, ils sont classés « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » : tout particulier qui en fait la demande peut les abattre ou les faire abattre, notamment par des piégeurs, qui les appâtent dans des cages avant de venir les massacrer, à bout portant.
Cette fois-ci, le préfet du Gard est allé encore plus loin. Il vient d’autoriser des chasseurs assermentés à organiser eux-mêmes, quand bon leur semble et jusqu’au 31 décembre, des battues dans 45 communes du département. Jusqu’à 900 opérations en tout, y compris de nuit, auxquelles pourront participer jusqu’à 50 chasseurs triés sur le volet… par le lieutenant de louveterie lui-même. Une véritable hécatombe en perspective.
Des massacres qui ne résolvent aucun problème
La chasse, les battues et les mises à mort à répétition n’y changeront rien : tant que nous continuerons de cultiver massivement du maïs destiné à nourrir des animaux exploités pour être envoyés à l’abattoir, sur des parcelles immenses, bien trop grandes pour être protégées, les sangliers en profiteront. Plutôt que de se poser les vraies questions, les autorités s’alignent encore et toujours sur les desiderata des chasseurs, qui se frottent les mains.
Bien évidemment, hors de question pour eux de dénoncer les élevages de sangliers destinés aux chasses privées en enclos, au cours desquelles où ils sont acculés contre le grillage avant d’être tués à l’arme blanche, comme nous l’avons montré dans notre enquête en infiltration.
Nous serons présents au tribunal administratif de Nîmes le 1er août à 10 h. En attendant, interpellez vos élus pour exiger la fermeture des élevages de sangliers, destinés à la chasse. Signez et partagez nos pétitions pour une réforme radicale de la chasse et l’interdiction de la chasse en enclos, au ferme et à l’épieu !
Les sangliers à la merci des tirs…
Le tribunal administratif de Nîmes rejette notre recours en urgence contre l’arrêté donnant carte blanche aux lieutenants de louveterie pour organiser jusqu’à 900 battues administratives dans 45 communes jusqu’au 31 décembre 2025.
Une décision incompréhensible, non motivée par la juge, alors que le ministère de l’Écologie lui-même interdit expressément aux préfets de se comporter ainsi dans une note de 2019 où il leur indique : « Vous ne pouvez prescrire des battues d’une manière permanente ou autoriser par un seul et même arrêté un très grand nombre de battues successives, qui reviendrait à donner une délégation de pouvoir aux lieutenants de louveterie ».
En attendant une décision au fond – qui interviendra dans plusieurs mois -, nous continuerons le combat pour dénoncer les comportements inadmissibles des préfectures qui délèguent purement et simplement leurs pouvoirs aux chasseurs, et le harcèlement dont sont l’objet les sangliers, victimes d’une vision court-termiste qui ne résout aucun problème.