Sortie du nouveau sondage IPSOS/One Voice : les Français deux fois plus opposés que favorables à la chasse
Le sondage IPSOS/One Voice sur l’opinion des Français à l’égard de la chasse vient de paraître.
Un an après la diffusion des premières images d’enquête en infiltration de One Voice sur la chasse révélant les propos tenus par des chasseurs, notamment sur la sécurité, l’association renouvelle son sondage IPSOS mesurant l’opinion des Français vis-à-vis de la chasse, dans le contexte de réouverture de la saison 2022-2023.
Un contexte dans lequel les chasseurs rencontrent enfin une forte opposition sur le terrain : la nôtre
Entre-temps, de nombreux événements ont eu ou s’apprêtent à avoir lieu. Le gouvernement hésite encore à autoriser à nouveau les chasses traditionnelles des petits oiseaux contre une décision du Conseil d’État suivant celle de la Cour de justice de l’Union européenne.
La commission en charge du dossier sur la proposition de loi de sécurisation de la chasse du Sénat, qui nous avait pourtant reçus, a rendu un rapport plus que décevant, alors que s’ouvre dans quelques semaines le procès sur la mort de Morgan Keane qui avait déclenché la pétition de « Un Jour Un Chasseur » ayant obtenu plus de 120 000 signatures sur le site du Sénat. 87 % des Français trouvent que la chasse pose des problèmes de sécurité pour les promeneurs. Environ trois personnes sur quatre vivant près d’une zone de chasse sont inquiètes à l’idée de se balader dans la nature en raison de la présence de chasseurs, près de huit personnes sur dix ayant déjà évité de sortir dans ce cas, six à de multiples reprises.
Des milliers d’animaux ont péri dans les incendies de l’été ou ont été terrassés par la canicule. Tous ont souffert.
Les blaireaux et leurs petits ont été pourchassés jusqu’au fond de leur terrier dans de nombreux départements, nous avons fait l’union en justice avec de nombreuses associations locales et nationales pour mettre fin à ce loisir mortifère, dont nous avons aussi documenté le processus. La commission du développement durable de l’Assemblée nationale nous a également entendus fin septembre 2022 sur l’engrillagement de la Sologne, après celle du Sénat l’an passé, car notre enquête dans les chasses en enclos de Sologne et d’ailleurs nous a apporté une solide expertise du terrain.
Seul un Français sur quatre est favorable à la chasse
Les résultats du sondage IPSOS/One Voice de septembre 2022 donnent cependant à réfléchir aux défenseurs des animaux que nous sommes. En effet, depuis l’an dernier, la proportion des personnes déclarant avoir une opinion favorable de la chasse a augmenté (26 % contre 20 % en septembre 2021). La « gestion des populations animales », notamment, est un aspect de la chasse que six Français sur dix pensent valide. C’est donc que les Français ignorent encore ce qu’est, en réalité, la chasse : un loisir qui n’a d’autre justification que le plaisir de tuer, sans limite ou presque. Malgré une forte actualité liée à la dangerosité et à des demandes de dérogations sans fin des chasseurs, certains leur trouvent du charme, à tort.
Les élevages d’animaux pour la chasse : perdrix, sangliers, cerfs… ou l’agrainage (le fait de nourrir des animaux sauvages toujours au même endroit pour pouvoir les abattre dès l’ouverture de la chasse) n’existeraient pas si les chasseurs étaient véritablement des « régulateurs ».
L’année passée, il semble aussi qu’aient été oubliées les huit millions annuels de tonnes de plomb tombées au fond des zones humides par la faute de ces même chasseurs, polluant l’ensemble de l’écosystème fragile de ces étangs et bords de mer, où des huttes peuvent être installées et des canards vivants attachés pour appeler leurs congénères à se poser sur le passage de leur migration – eux aussi oubliés… Nous ne l’omettons pas, et ferons tout pour que l’information soit à nouveau rappelée.
Après la canicule et les incendies, les Français favorables au fait de laisser les animaux tranquilles
Les chasseurs justifient leur existence en arguant qu’ils aiment la nature, et qu’ils régulent les espèces animales qui, sans eux, « proliféreraient ». D’une part, personne d’autre qu’eux ne croit à ce statut autoproclamé d’écologistes de terrain. Le sondage de l’an dernier le montre bien. D’autre part, si c’était vraiment le cas, aucun chasseur ne tirerait cette année, étant donné la souffrance et même l’hécatombe de cet été sur l’ensemble du territoire français. Huit à neuf Français sur dix sont d’accord avec une interdiction de chasser dans les zones touchées par la sécheresse ou les incendies, une majorité est même « tout à fait d’accord » avec cela.
L’opinion la plus partagée est toutefois toujours une opposition globale à la chasse (48 %), un solide soutien des mesures d’encadrement de celle-ci (toutes les mesures proposées sont soutenues par une majorité de Français « tout à fait pour », et 76 % à 92 % en faveur de celles-ci). Enfin, une vision négative de ce qu’elle est (d’un autre âge et pas un loisir comme un autre), de ce qu’elle fait vivre aux animaux (cruelle à 65 %) et aux humains (intrinsèquement source d’insécurité).
One Voice – au moment où les associations animalistes menant des enquêtes sont menacées par un amendement-baillon adopté en commission des finances à l’Assemblée nationale – qui se veut une seule voix pour les animaux, la planète et les humains, fera tout pour soutenir les animaux contre le lobby des chasseurs, et informer toujours au mieux le public sur la réalité de ce qu’est la chasse : une activité dangereuse, barbare et polluante.
Télécharger le sondage dans son intégralité
Les Français et la chasse – Une étude Ipsos pour One Voice